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Les fonctions essentielles

Introduction
- La nature grammaticale est la catégorie à laquelle appartient un mot : elle ne change pas d’une phrase
à l’autre.
- La fonction grammaticale est le rôle que joue le mot dans la phrase : elle change d’une phrase à
l’autre.

- Une fonction est dite essentielle si le verbe en a besoin pour avoir du sens.
Les verbes ont besoin d’un nombre variable de fonctions :
. 3 : Il donne une claque à son voisin.
. 2 : Il mange une pomme.
. 1 : Il dort.
. 0 : Il pleut. (« Il » n’est alors qu’un sujet grammatical : il ne remplace aucun nom.)

- Les fonctions verbales ( = se rapportant au verbe) non essentielles sont dites circonstancielles. On
peut les déplacer ou les retirer de la phrase sans que cela pose problème.

I Le verbe
- Le verbe conjugué est le centre autour duquel se construit la phrase verbale.
- Il ne faut pas oublier une partie de la forme verbale lorsqu’elle est à une forme composée, surtout si
des adverbes s’insèrent au milieu.
Ex. J’ai vraiment beaucoup aimé ton hamster.
→ un seul verbe : « ai aimé »
- Il peut y avoir plusieurs verbes conjugués dans une phrase (phrase complexe) ; il faut alors chercher
les fonctions autour de chaque verbe.

II Le sujet
- Pour le trouver, on pose la question :
qu’est-ce
qui + verbe à la 3PS ?
qui est-ce

III Le complément d’objet direct (COD)


- Pour le trouver, on pose la question :
qui ?
S+V+
quoi ?
Ex. Plus je te connais, plus j’aime mon hamster.
S COD V S V COD
→ Je connais qui ? Toi → « te » est COD de « connais »
→ J’aime qui ? Mon hamster → COD de « aime »
IV L’attribut du sujet
- Pour le trouver, on pose la même question que pour le COD, en remplaçant parfois « qui » ou « quoi »
par « comment ».
Ex. Son exemple demeure très confus.

- Pour le distinguer du COD, il va donc falloir vérifier :


1. que le verbe est un verbe d’état.
2. que le sujet et l’attribut désignent dans la phrase la même personne ou la même chose.
3. que le sujet et l’attribut s’accordent en genre et en nombre.

Ex. « très confus » peut être COD ou ATT S → 3 vérifications :


- «  demeurer  » est un verbe d’état → ATT S
- «  son exemple » et «  très confus » désignent la même chose dans la phrase.
- On ne peut pas dire : « Sa solution demeure très confus. » On doit accorder en « confuse » → ATT S

V Le complément d’objet indirect (COI) et le complément


d’objet second (COS)
- Pour le trouver, on pose la question :
+ qui ?
S + V + préposition
(à, de, pour…) + quoi ?
- On appellera ce complément COI si le verbe ne possède pas d’autre CO et COS s’il en possède déjà
un.
Ex. Tout dépend de ton appétit.
Tout dépend de quoi ? De ton appétit → COI
Ex. J’ai beaucoup parlé de toi à mon chien.
→ « de toi » est COI et «  à mon chien » est COS
Ex. Je prête mon haggis à ma sœur.
→ « mon haggis » est COD
→ « à ma sœur » est COS

- Attention 1 : il ne faut rien ajouter à la question ; elle doit s’appliquer directement au verbe.
Ex. J’aime beaucoup le rat de ma sœur.
On ne peut pas poser la question : J’aime de qui  ? de ma sœur. → pas de COS.
La question porte sur le nom : le rat de qui ? de ma sœur → complément du nom intégré au groupe
nominal.
→ «  le rat de ma sœur » est COD de «  aime »

- Attention 2 : il ne faut pas confondre les COI-COS et les compléments circonstanciels :
. Ils ne répondent souvent pas vraiment à la même question.
. Les CC peuvent être déplacés.
. Les CC peuvent être supprimés sans changer vraiment le sens du verbe.
Ex. J’ai préféré ton frère à ton cousin à l’apéritif.
. La question qui se pose pour « à l’apéritif » est « quand » et non « à quoi ».
. On peut placer « à l’apéritif » en début de phrase ; il est plus difficile de déplacer « à ton
cousin ».
. On peut supprimer « à l’apéritif » alors qu’on ne peut pas, sans contexte, supprimer « à ton
cousin ».
→ « à ton cousin » est COD ; « à l’apéritif » est CC (de temps).

VI Le complément d’agent
- Il s’agit d’un complément qu’on ne trouve qu’à la voix passive (voir cours sur le passif).
- Pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un complément d’agent, et non d’un COI ou d’un CC, il faut
vérifier :
. que le verbe est bien conjugué à la voix passive : essayer par exemple de le passer à un temps
composé comportant 3 formes verbales.
. que le sujet du verbe n’accomplit pas l’action mais la subit et que ce complément d’agent est celui qui
accomplit l’action.

Exemple 1  : Je suis attaqué par un gnome velu.


. Le verbe est conjugué avec l’auxiliaire être et on peut le passer à un temps composé en trois
formes : j’ai été attaqué.
. Je ne fait pas l’action d’attaquer ; c’est le gnome qui attaque.
→ complément d’agent

Exemple 2  : Sa chambre était décorée de rats empaillés.


. Le verbe est conjugué avec l’auxiliaire être et on peut le passer à un temps composé en trois
formes : elle avait été décorée.
. La chambre ne fait pas l’action de décorer ; ce sont les rats empaillés qui décorent.
→ complément d’agent

VII L’attribut de l’objet (ou attribut du COD)


A) Définition
L’attribut de l’objet permet de conférer une qualité au complément d’objet direct par l’intermédiaire
d’un verbe attributif.
Ex. Je la trouve répugnante.
. trouve est le verbe.
. Je est le sujet de trouve.
. la est COD de trouve.
. répugnante est attribut de l’objet la.
Comme l’attribut du sujet avec le sujet, il désigne la même chose ou la même personne que le COD et
s’accorde avec celui-ci.
B) Construction de l’attribut de l’objet
Les attributs de l’objet sont introduits par des verbes particuliers :
1. des verbes de jugement :
juger, trouver, estimer, considérer comme, regarder comme, tenir pour…
Ex. Je le considère comme un abruti fini.

2. des verbes indiquant un changement d’état :


laisser, rendre, faire…
Ex. Le récit de tes malheurs m’a rendu tout joyeux.

3. des verbes conférant un titre :


proclamer, nommer, élire, appeler…
Ex. Les élèves l’ont élue Boulet d’honneur de la classe.

C) Difficultés
Il n’y a pas de question commune à toutes ces formes qui permettrait de trouver à coup sûr l’attribut
de l’objet.
Le risque est principalement de confondre cet attribut de l’objet avec une épithète appartenant au
groupe nominal COD.
Ex. Je trouve mon rat empaillé très décoratif.
Pour vérifier qu’il s’agit bien d’un attribut de l’objet et non d’une épithète appartenant au groupe
nominal COD, on peut procéder à deux vérifications :
- Alors que l’épithète peut être supprimée de la phrase sans en modifier vraiment le sens,
l’attribut de l’objet ne le peut pas.
- On peut pronominaliser le COD tout en conservant l’attribut de l’objet, alors qu’on ne
peut conserver l’épithète dans ces conditions.
Dans l’exemple ci-dessus, on ne peut pas dire :
Ex. Je trouve mon rat empaillé.
On peut dire :
Ex. Je le trouve très décoratif.
→ attribut de l’objet

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