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RÉDACTION DEVOIR DE RÉFLEXION

« faut-il toujours dire la vérité aux enfants ?»

Depuis tout petit, nos parents et proches nous ont dit que la vérité était importante, le mensonge
interdit, mauvais. Pourtant maintenant que nous avons grandi, ces affirmations vacillent souvent. Toute vérité
est-elle pour autant bonne à dire ? Nous verrons dans un premier temps qu’évidemment, la vérité est essentielle.
Nous verrons dans un second temps si la vérité doit toujours être dite, si elle ne peut pas nuire.

Tout d’abord, la vérité est aux yeux de tous une évidence. C’est ce que chacun d’entre nous doit
rechercher, un devoir moral. On doit dire la vérité.
Je suis témoin la semaine passée d’un accident de voiture. La victime a subi un choc, la voiture n’a pas respecté la
priorité à droite et a embouti son pare-chocs arrière. La voiture responsable poursuit son chemin sans prendre le
temps de s’inquiéter car la victime est sortie de son véhicule et l’a insultée. Je suis témoin de la scène, j’ai même
eu le temps de prendre une photo du véhicule responsable. Je suis embêtée car j’ai reconnu la personne qui s’est
engagée à tort. Je m’interroge. Si je ne dis rien, je suis coupable. Je vais donc à la police apporter ma photo et mon
témoignage. Je donne aussi mes coordonnées à la victime, qui fort heureusement semble en parfaite santé malgré
le choc.
Dire la vérité me permet donc d’aider la police, la justice à faire son travail, sanctionner le coupable qui a commis
un délit de fuite. Dire la vérité est donc un devoir.
De plus, dire la vérité permet d’améliorer les relations humaines, la confiance envers l’Autre. Plus je suis
juste, vrai, plus on m’accord de confiance. L’inverse n’est pas vrai. Par exemple, je n’ai pas fait mon travail
personnel (un exercice de grammaire) à l’école. Je n’avais pas le temps d’apprendre mes leçons et pour tout dire
pas vraiment envie. J’avais préféré utiliser « snapchat ». L’enseignant s’en aperçoit, m’attribue un point rouge
voire un travail supplémentaire. Je me retrouve triplement puni : je n’ai rien appris (puisque je n’ai pas revu mon
cours), je suis puni (je perds du temps à réaliser ma punition), et je perds la confiance de mes camarades. En effet,
au prochain travail de groupe, les autres ne me feront plus confiance car ils pensent que je vais leur faire perdre
des points d’activité ou points verts. Personne ne croira mes réponses car ils penseront qu’une nouvelle fois, je
n’ai rien appris et que je dis des bêtises. La confiance sera détériorée vis-à-vis de mes camarades et de mon
professeur. Dire la vérité me permet donc d’être plus apprécié des autres car ils me font confiance.

Toutefois, si dire la vérité est une évidence, pourquoi mentons-nous parfois ? Est-ce justifié ?

Oui, il semble que mentir, ne pas dire la vérité soit aussi nécessaire. En effet, la vérité peut être brutale,
difficile à entendre, voire blessante. Parfois ne pas savoir ou connaître partiellement la vérité permet à l’être
humain de mieux vivre, de continuer à vivre. Prenons l’exemple d’une personne atteinte d’une maladie grave, le
cancer, en stade terminal. Ne pas lui dire qu’il lui reste un mois à vivre mais laisser entendre qu’elle vivra plus
peut éviter un abattement moral plus important. Cette personne aura peut-être plus d’espoir, cela l’aidera sans
doute à mieux profiter de ses proches, parce qu’elle pense pouvoir le faire encore un peu. Si au contraire, elle croit
que son dernier jour est arrivé, son état s’aggravera sans doute plus vite et accélérera la progression de la maladie.
De la même manière, ne pas dire à une personne qu’elle a beaucoup grossi ou maigri (ou tout autre critique sur le
physique) est sans doute un mensonge. Mais cela lui évitera peut-être une blessure à l’âme irréparable, si cette
dernière est très attentive à son physique. On lui proposera peut-être plusieurs fois par semaine de faire du sport
avec nous pour l’aider discrètement à se muscler, perdre du gras superflu. Si on tient à une personne, on peut dire
parfois les choses de manière plus douce, détournée pour éviter de la blesser.
Enfin, la vérité n’est pas toujours bonne à dire parce qu’elle doit être cachée, momentanément pour le
Bien commun. Ainsi, le secret d’État cache pendant un temps certaines informations pour éviter la panique d’une
population. Si l’on prend l’exemple du poème d’Eluard « Couvre-feu », on voit bien que tout n’est pas dit. Eluard
désigne les Occupants nazis sans jamais les nommer. Il ne dit pas qui « garde la porte ». Dire, nommer clairement
« les nazis », c’est en effet, courir le risque d’être censuré et donc ne pas être publié et lu. Ne pas dire les choses
n’empêche pas l’action. Le dernier vers du poème engage, incite les Français à s’unir : « nous nous sommes
aimés » signifie qu’il faut s’aimer les uns les autres, entre « nous », entre Français. Le poète exhorte bien ses
compatriotes à résister, réagir, sans donner de mode d’emploi pourtant. Il cache, n’indique pas comment résister
précisément. De la même manière, dans l’Ami retrouvé de Uhlman, Conrad cache ses sentiments envers Hans. Il
lui dit dans sa dernière lettre que son ancien ami sera bien mieux en Amérique. Sans doute cela n’est-il pas vrai
mais cette rupture force Hans à quitter l’Allemagne, à obéir à ses parents. Le mensonge de Conrad permet à Hans
d’être sauvé de l’extermination des nazis envers les Juifs comme lui. Mentir est donc parfois utile pour autrui.

En conclusion, s’il apparaît clairement que la vérité est à viser en toutes circonstances, il
faut toutefois nuancer un peu notre propos. Parfois, il faut l’amputer partiellement ou totalement pour le
Bien de tous. C’est l’intention morale qui nous permet de faire ce tri, de différer parfois la vérité, valeur
indispensable pour vivre en société.

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