Vous êtes sur la page 1sur 4

Algorithme d’analyse des propositions d’une phrase

 Étapes à suivre et questions à se poser

*[Ce qui suit laisse de côté le cas des propositions infinitives et participiales et simplifie pour étudier les cas de base.]

Étape 1 : PHRASE SIMPLE ou COMPLEXE


 Combien de verbes conjugués dans la phrase ?

 Pas de verbe conjugué !  Phrase non verbale = Phrase Simple ex : « Oui. »


 Un seul verbe conjugué !  Phrase Simple ex : « Je m’appelle Bob. »
 Plusieurs verbes conjugués !*  Phrase Complexe ex : « Je m’appelle Bob et j’ai 14 ans. »

Étape 2 : INDÉPENDANCE ou DÉPENDANCE


Dans le cas de la Phrase Complexe, il y a autant* de propositions que de verbes conjugués.
 Quelle relation y a-t-il entre deux de ces propositions ?

Deux cas de figure sont possibles :


o Soit les propositions sont indépendantes les unes des autres et peuvent exister l’une sans l’autre :
Ex : « Je suis tombé mais tout va bien. »
 Dans cette phrase complexe, les deux propositions « je suis tombé » et « tout va bien », même
isolées l’une de l’autre, ont un sens ; elles sont donc indépendantes l’une de l’autre.

o Soit il y a une relation de dépendance entre les deux propositions, l’une sera appelée « proposition
principale », et l’autre « proposition subordonnée ».
Ex : « Je veux que tu sortes. »
 Contrairement à l’exemple précédent, on voit bien ici que les deux propositions « je veux » et « que
tu sortes » sont liées l’un à l’autre.

Étape 3 : JUXTAPOSITION, COORDINATION et SUBORDINATION


 Quelle est la nature de l’élément qui fait le lien entre les propositions ?

o Dans le cas où les propositions sont indépendantes :


 Il s’agit d’un signe de ponctuation faible (type « , ; »)  les propositions sont juxtaposées.
Ex : « Elle aime voyager, elle prend souvent le train. »
 Il s’agit d’une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car)  les propositions sont
coordonnées.
Ex : « Je prends mes affaires et je sors. »

 Si l’élément qui fait le lien n’est ni un signe de ponctuation faible, ni une conjonction de
coordination, on arrive dans le dernier cas de figure, celui d’une relation de dépendance entre les
deux propositions.

o Dans le cas où il y a une relation de dépendance  l’une des propositions est subordonnée à l’autre.
 La proposition non introduite par un élément de subordination est la proposition principale.
 La proposition introduite par un élément de subordination est la proposition subordonnée.
Ex : « Il faut qu’il se calme. »
 Dans cette phrase complexe où les deux propositions sont liées, « il faut » constitue la proposition
principale et « il se calme », introduite par « que », la proposition subordonnée.

 Enfin, la nature de l’élément qui introduit la proposition subordonnée permet de distinguer


différentes familles de propositions subordonnées.
Étape 4 : Proposition Subordonnées RELATIVE, COMPLÉTIVE et CIRCONSTANCIELLE
 Le mot (ou groupe de mots) introduisant la proposition subordonnée a-t-il un sens et une fonction ?

o Le mot introducteur a un sens et une fonction : c’est un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où +
lequel/laquelle et leurs composés)  il s’agit d’une proposition subordonnée relative.
Ex : « L’homme que je vois est grand. »
 Dans cette phrase complexe, la proposition principale est « l’homme est grand » et la proposition
subordonnée « que je vois », introduite par le pronom relatif « que ».
Deux propriétés importantes vous permettent de repérer un pronom relatif :
 Le pronom relatif reprend un groupe nominal* de la proposition principale.
Dans l’exemple précédent, « que » reprend le groupe nominal « l’homme ».
 Le pronom relatif a une fonction dans la proposition subordonnée.
Toujours dans le même exemple, « que » = « l’homme » donc « que je vois » = « je vois l’homme » ;
« que » a ici la fonction de COD du verbe « vois » dans la proposition subordonnée.
 Ici, la proposition subordonnée relative « que je vois » est presque* l’équivalent d’un adjectif comme
« visible », servant à caractériser « l’homme »  « l’homme visible est grand. »

 Si le mot introducteur n’est pas un pronom relatif, il s’agit d’une conjonction de subordination (dans
le cas d’un groupe de mots, on parlera alors de « locution conjonctive » car locution = groupe de
mots).
Il reste deux grandes familles possibles : les propositions subordonnées complétives et
circonstancielles.

o Le mot introducteur n’a pas de sens ni de fonction dans la proposition subordonnée, il est alors un simple
outil de démarcation entre la proposition principale et la proposition subordonnée  il s’agit d’une
proposition subordonnée complétive.
Ex : « Il faut que tu viennes. »
 Cette phrase complexe présente un lien de dépendance entre la proposition principale « il faut » et
la proposition subordonnée « tu viennes » introduite par la conjonction de subordination « que ».
Il ne s’agit pas ici du pronom relatif « que » car :
 « que » ne reprend pas ici de groupe nominal dans la proposition principale « il faut »  pas de sens.
 « que » n’a pas de fonction dans la proposition subordonnée « tu viennes »  pas de fonction.

On distingue, de plus, deux sous-types* de propositions complétives :


 Le mot introducteur est la conjonction de subordination « que »  il s’agit d’une proposition
subordonnée complétive conjonctive pure (comme dans l’exemple précédent).
 Le mot introducteur est un mot interrogatif (quand, si, où, pourquoi…)  il s’agit d’une proposition
subordonnée complétive interrogative indirecte.
Ex : « Elle demanda à son ami quand il partirait. »
 Cette phrase complexe présente un lien de dépendance entre la proposition principale « elle
demande à son ami » et la proposition subordonnée « il partirait » introduite par le mot interrogatif
« quand » ; en effet la proposition subordonnée pose indirectement la question « Quand partiras-
tu ? ».

Dans les deux cas, la proposition principale est d’autant plus liée à la proposition complétive qu’elle est
incomplète sans elle ; pour reprendre les exemples précédents :
 « Il faut »  manque le COD du verbe « faut »  « il faut QUOI/QUI »
 « Elle demanda »  manque le COD du verbe « demanda »  « elle demanda QUOI/QUI »
Comme l’indique son nom, la proposition subordonnée complétive complète le verbe conjugué dans la
proposition principale, elle est donc l’équivalent* d’un complément d’objet.
 « Il faut que tu viennes. »  « Il faut ta venue. »
 « Elle demanda quand il partirait. »  « Elle demanda la date de son départ. »

 Courage, il reste un dernier cas de figure : la proposition subordonnée circonstancielle.

o Le mot (ou groupe de mots) introducteur n’a pas de fonction mais a un sens  il s’agit d’un proposition
subordonnée circonstancielle.
Ex : « Je suis sortie lorsque la pluie s’est arrêtée. »
 Cette phrase complexe présente un lien de dépendance entre la proposition principale « je suis
sortie » et la proposition subordonnée « s’est arrêtée » : en effet l’explication « lorsque la pluie s’est
arrêtée » ne vaut que pour expliquer le contexte de l’action « je suis sortie ».
Une proposition subordonnée circonstancielle permet donc, comme son nom l’indique, d’éclairer les
circonstances de l’action évoquée par la proposition principale ; elle est donc l’équivalent* d’un
complément circonstanciel.
 « Je suis sortie lorsque la pluie s’est arrêtée »  « Je suis sortie après l’averse. »
*Deux propriétés communes au complément circonstanciel et à la proposition subordonnée circonstancielle :
 On peut les déplacer dans la phrase :
 « Lorsque la pluie s’est arrêtée, je suis sortie »  « Après l’averse, je suis sortie. »
 On peut les supprimer* (ils ne sont pas essentiels*)
 « Je suis sortie. »
Ici, la proposition subordonnée circonstancielle exprime une circonstance liée au « temps » comme nous l’indique le
mot introducteur « lorsque », et, comme les compléments circonstanciels, les propositions subordonnées
circonstancielles peuvent exprimer des circonstances diverses :
Ex : « Pars avant qu’il n’arrive ! »  Temps
« J’ai décidé d’obtenir les félicitations pour que mes parents soient fiers de moi. »  But
« Bob a été puni parce qu’il était méchant. »  Cause
« Si tu viens ce soir, tu la verras. »  Condition
« Je ne suis pas d’accord, même si tu as raison. »  Opposition
« Il fait tellement froid que la route est gelée. »  Conséquence
Ici, c’est bien le sens du mot (groupe de mots) introducteur(s) qui permet d’éclairer la circonstance évoquée.

Tableaux récapitulatifs

Phrase simple Phrase complexe


Indépendance Dépendance
Juxtaposition Coordination Subordination
Relative Complétive Circonstancielle
Conjonctive Interrogative
Pure Indirecte

mais, ou, et, qui, que, que si, quand, Si, après que,
pas de liaison , ; donc, or, ni, quoi, où, pouquoi, bien que,
car dont, où qui, que… même si…
A B C D E F G

A « Oui. Je m’appelle Bob. » D « L’homme que je vois est grand. »

B « Elle aime voyager, elle prend souvent E « Il faut que tu viennes. »


le train. »
C « Je prends mes affaires et je sors. » F « Elle demanda à son ami quand il partirait. »

G « Je suis sortie lorsque la pluie s’est arrêtée. »

Vous aimerez peut-être aussi