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A propos des subordonnées complétives

I. Caractéristiques de la subordonnée complétive :


 complète un verbe, un adjectif, un nom ou un adverbe ;
 généralement non supprimable ;
 non déplaçable ;
 peut être remplacée par CELA ou DE CELA ;
 son subordonnant (que, si, etc.) n'a pas d’antécédent ;
 la subordonnée complétive, comme la subordonnée relative et la
subordonnée circonstancielle est toujours une phrase enchâssée dans une
phrase enchâssante.
II. Les fonctions grammaticales de la subordonnée complétive
2.1. Complément d’objet indirect

Elle occupe la fonction de complément indirect du verbe. Elle peut être


remplacée par DE CELA.
Exemple : Elle s'est souvenue que son frère venait ce soir.
(Elle s'est souvenue de cela.)
Le subordonnant que de la subordonnée complétive complément d’objet
indirect peut être précédé de ce, lui-même précédé de la préposition commandée
par le verbe.
Exemple : Elle s'est souvenue de ce que son frère lui avait dit.
(Elle s'est souvenue de cela.)
2.2. Complément d’objet direct
Elle occupe la fonction de complément direct du verbe. Elle peut être
remplacée par CELA.
Exemple : Jean a dit que Marie viendrait.
(Jean a dit cela.)

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2.3. Subordonnée complétive interrogative complément d’objet direct
Elle remplit la fonction de complément direct d'un verbe comme
apprendre, chercher, dire, examiner, ignorer, savoir, se demander, se souvenir.
Pour faire la preuve qu'une subordonnée est complétive interrogative, il
suffit de reconstituer les phrases simples (P1, P2, P3...) à l'origine des phrases
constituant la phrase matrice. Si la phrase enchâssée transformée en phrase
simple devient une phrase interrogative, on a la preuve qu'elle est une
subordonnée complétive interrogative.
Exemple : Les jeunes voulurent savoir comment ils allaient y arvenir.
(Les jeunes voulurent savoir cela.)
P1 : Les jeunes voulurent savoir [cela].
P2 : Comment allaient-ils y parvenir ?
Exemple : Il explique pourquoi il aime tant le sport.
(Il explique cela.)
P1 : Il explique [cela].
P2 : Pourquoi aime-t-il tant le sport ?
Exemple : On ignore si cette planète est habitée.
(On ignore cela.)
P1 : On ignore [cela].
P2 : Cette planète est-elle habitée ?
2.4. Subordonnée complétive exclamative complément d’objet direct
Elle remplit la fonction de complément d'un verbe dont le sens implique
une valeur d'intensité.
Pour faire la preuve qu'une subordonnée est complétive exclamative, il
suffit de reconstituer les phrases simples (P1, P2, P3...) à l'origine des phrases
constituant la phrase matrice. Si la phrase enchâssée transformée en phrase
simple devient une phrase exclamative, on a la preuve qu'elle est une
subordonnée complétive exclamative.
Caractéristiques :
 Le mode du verbe de la subordonnée exclamative est toujours
l'indicatif.

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 Son subordonnant est un marqueur exclamatif : ce que, combien, si,
etc.
 La subordonnée exclamative ne se termine pas par un point
d'exclamation, mais par un point.
Exemple : Tu t'imagines si je l'aime.
(Tu t'imagines cela.)
P1 : Tu t'imagines [cela].
P2 : Comme je l’aime !
Exemple : J'ai constaté comme ils avaient vieilli.
(J'ai constaté cela.)
P1 : J'ai constaté [cela].
P2 : Comme ils avaient vieilli !
2.5. Complément de l’adjectif
La subordonnée complétive remplit la fonction de complément de
l'adjectif. Lorsque l'adjectif se construit avec « à » ou avec « de », la préposition
ainsi que ce qui la suit peuvent s'effacer devant la subordonnée.
Exemples : Les enfants sont fiers de ce que leurs dessins soient fichés.
(Les enfants sont fiers de cela.)
Les enfants sont fiers que leurs dessins soient affichés.
(Les enfants sont fiers de cela.)
2.6. Complément de nom
La subordonnée complétive remplit la fonction de complément du nom.
Le nom qui commande cette subordonnée a le trait abstrait (idée, crainte,
sentiment, certitude, etc.)
Exemples : La certitude que tous réussiront me réjouit.
(La certitude de cela me réjouit.)
L'idée que tu viennes me plaît.
(L'idée de cela me plaît.)
Il est parfois difficile de distinguer la subordonnée complétive
complément de nom de la subordonnée relative. Bien des gens les confondent.

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Comment distinguer le pronom relatif QUE introduisant une subordonnée
relative de la conjonction de subordination QUE introduisant une subordonnée
complétive du nom ?
Pour distinguer à coup sûr le pronom relatif QUE de la conjonction QUE,
il suffit de reconstituer les phrases simples (P1, P2, P3...) à l'origine des phrases
constituant la phrase matrice. Si on retrouve un mot ou une expression identique
dans P1 et dans P2, c'est que le subordonnant « QUE » est un pronom relatif
autrement, il est une conjonction de subordination servant à introduire une
subordonnée complétive du nom.
Servons-nous de deux exemples.
Exemple 1 : L'enfant que j'ai rencontré était malade.
P1 : L'enfant était malade.
P2 : J'ai rencontré un enfant.
Il y a répétition du mot « enfant » dans P2. Ce qui prouve que « enfant »
est l'antécédent de QUE (pronom relatif). «Que j'ai rencontré » est une
subordonnée relative dont le subordonnant est le pronom relatif QUE.
Exemple 2 : L'idée que tu réussiras me ravit.
P1 : L'idée me ravit.
P2 : Tu réussiras.
Aucun mot n'a été répété en P2. Il n'y a donc pas d'antécédent à QUE qui
n'est par conséquent pas un pronom relatif.
On peut dire : «L'idée de cela me ravit». De cela complète le GN
«L'idée». Il est donc un complément du nom ou du GN «L'idée».
2.7. Complément de l’adverbe
La subordonnée complétive remplit la fonction de complément de
l'adverbe. Elle constitue une expansion de l'adverbe et est toujours placée à la
droite de celui-ci.
Exemples : Heureusement qu'il est venu.

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2.8. Attribut
La subordonnée complétive remplit aussi la fonction d'attribut. Elle est
caractérisée par le fait qu'elle est placée à droite d'un verbe attributif, qu'elle ne
peut être effacée, ne peut être déplacée en dehors du GV et peut être
pronominalisée par le (l').
Exemples : La raison est que l'enfant ne voulait pas.
La raison reste que l'enfant ne voulait pas.
Le fait est qu'elle n'a pas étudié.
2.9. Complément du verbe impersonnel
La subordonnée complétive remplit la fonction de complément du verbe
impersonnel ou d'une tournure impersonnelle.
Exemples : Il est nécessaire que vous écoutiez.
Il faut que vous écoutiez.
2.10. Complément du présentatif
Elle remplit la fonction de complément du présentatif, les présentatifs
pouvant être : il y a, c'est, voilà, voici. Voilà signifie « vois là » et Voici signifie
« vois ici ». Ils ont donc la valeur d'un impératif.
Exemples : Il y a que je le veux.
C'est que je le veux.
Voilà que je le veux.
Voici que je le veux.
2.11. Subordonnée complétive sujet
Certains grammairiens font de la subordonnée sujet une catégorie à part
qu'ils ne classent pas parmi les subordonnées complétives. Ce n'est pas le choix
que nous avons fait. Elle remplit la fonction de sujet de P.
Exemples : Que vous écoutiez m'apparaît indispensable.
(C'est que vous écoutiez qui m'apparaît indispensable.
Que Pierre le fasse est tout à fait normal.
(C'est que Pierre le fasse qui est tout à fait normal.
Le détachement de la subordonnée par C'EST...QUI nous montre bien
qu'il s'agit d'un groupe de mots occupant la fonction de SUJET.

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