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La concordance des temps

La concordance des temps

Introduction

La concordance des temps est un travail sur les modes et les temps des verbes pour faire
comprendre la chronologie des événements exprimés dans une phrase ou un paragraphe.

Elle peut travailler :


Soit dans des phrases simples ou formées de propositions indépendantes, où elle se fait
presque instinctivement
Soit dans des phrases complexes, et alors elle doit obéir à des règles précises

I. Dans des phrases simples ou formées de propositions indépendantes

Imaginons une chronologie de trois événements :

Le chat attrape la souris le chat joue avec la souris le chat mange la souris

La matinée vers midi un peu après midi

= l’antériorité = la simultanéité = la postériorité

On peut raconter cette succession d’événements en prenant comme temps de référence la simultanéité, à
savoir « le chat joue avec la souris ».
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La concordance des temps

Cette simultanéité peut, selon le temps du récit, se raconter au présent, au passé ou encore au futur.
Cela donne :

 Au présent :
En ce moment, le chat joue avec la souris ; il l’a attrapée dans le courant de la matinée et il la
mangera bientôt.

 Au passé (imaginons des actions plutôt habituelles et durables -> imparfait) :


Hier, le chat jouait avec la souris ; il l’avait attrapée dans le courant de la matinée et il la mangerait
bientôt.

 Au futur :
Demain, le chat jouera avec la souris ; il l’aura attrapée dans le courant de la matinée et il la
mangera bientôt.

 Constat :

1) On respecte les 3 catégories de temps vues lors de la révision des modes : le présent utilisera
toujours des temps présents (présent et passé composé) ; le futur est permis avec le présent ;
quant à l’expression de l’antériorité, elle peut parfois utiliser de l’imparfait, mais c’est pour
remonter loin dans le temps, sinon on respecte la règle et l’on utilise le passé composé
=> Entourer avec les couleurs utilisées dans les tableaux des modes les verbes de ces trois
phrases.

2) Dans un récit au futur, la postériorité sera le futur, car il n’y a pas de « futur du futur »
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La concordance des temps

II. Dans des phrases complexes

Une phrase complexe est formée au minimum d’une principale et d’une subordonnée. La
concordance des temps va suivre des règles précises, en commençant par se baser sur le rapport
logique qu’il y a entre la principale et la subordonnée.

Le rapport logique entre les propositions de la phrase complexe permet de définir le mode et le
temps qu’il faudra mettre au verbe de la subordonnée.
Le choix du mode dépendra de la nature et de la fonction de la subordonnée
Le choix du temps dépendra du rapport temporel exprimé

Cela nécessite de bien maîtriser l’analyse logique !

On regroupe ainsi deux cas possibles :

Soit le rapport logique est un rapport de temps ; la subordonnée a alors la fonction d’être un
complément circonstanciel de temps du verbe de la principale.

Soit le rapport logique se base sur le verbe de la principale pour définir si la subordonnée
sera quelque chose de certain ou d’incertain.

II.A. Le rapport temporel :

Une proposition qui indique un rapport de temps est introduite par une conjonction (ou locution
conjonctive) de subordination telle que : quand, lorsque, après que, pendant que, jusqu’à ce que, au
moment où, dès que, etc.

La subordonnée indique le moment où l’action de la subordonnée à lieu par rapport à l’action de la


principale.

Trois cas sont possibles :


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La concordance des temps

Soit l’action de la subordonnée se déroule en même temps que l’action de la principale.

Ex : [Quand je mange], [j’aime boire de l’eau fraîche].


Sub. Princ.
 L’action de la subordonnée se passe en même temps que celle de la principale (c’est la
simultanéité)

Soit l’action de la subordonnée se déroule après l’action de la principale.

Ex : [Avant qu’il aille dormir], [le chat mange la souris].


Sub. Princ.
 L’action de la subordonnée se passe après celle de la principale (c’est la postériorité)

Soit l’action de la subordonnée se déroule avant l’action de la principale.

Ex : [Après qu’il a attrapé la souris], [le chat la mange].


Sub. Princ.
 L’action de la subordonnée se passe avant celle de la principale (c’est l’antériorité)

En se basant sur ce rapport temporel, on en déduit une règle :

Si la subordonnée se passe en même temps que la principale, ou si la subordonnée a déjà eu lieu


(se passe avant la principale), son action est évidente, certaine (car se déroulant sous nos yeux ou
ayant déjà eu lieu). Or, le mode de la certitude est l’indicatif. Donc, dans ces deux cas, on mettra le
verbe de la subordonnée à l’indicatif. (Attention : « jusqu’au moment où » est une simultanéité)

Par contre, si la subordonnée se passera après la principale, elle n’a pas encore eu lieu, et donc elle
est incertaine. Or, le mode de l’incertitude est le subjonctif. Donc dans ce cas, on mettra le verbe de
la subordonnée au subjonctif.

Et une fois que le mode est choisi, le temps se détermine selon les tableaux des temps que l’on va
voir un peu plus tard.

II.B. Le rapport de certitude ou d’incertitude indiqué par la principale :


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La concordance des temps

Dans ce cas, la règle de la concordance est très simple : il suffit de regarder le sens que donne le
verbe de la principale.

Si le verbe de la principale indique une certitude (Ex : je sais que, il est évident que, il est certain
que, etc.), la subordonnée mettra son verbe à l’indicatif.

Si le verbe de la principale indique une incertitude ou un doute (Ex : je doute que, je ne suis pas
certain que…), un souhait (Ex : je souhaite que, pourvu que, il faut que…), ou encore un ordre
exprimé (Ex : j’avais ordonnée que, j’avais demandé que…), la subordonnée mettra son verbe au
subjonctif.

Et une fois que le mode est choisi, le temps se détermine selon les tableaux des temps que l’on va
voir un peu plus tard.

Les tableaux des temps (valables pour toutes les subordonnées) :

INDICATIF SUBJONCTIF

Temps du La sub. se La sub. se La sub. se La sub. se La sub. se La sub. se


verbe de la passe passe passe passe passe passe
principale AVANT PENDANT APRÈS AVANT PENDANT APRÈS

PRÉSENT p. composé présent futur passé présent présent

p-q-parfait imparfait
PASSÉ ou ou condition. p-q-parfait imparfait imparfait
p. antérieur p. simple

FUTUR futur ant. futur s. futur s. passé présent présent


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III. Cas particuliers : les subordonnées introduites par certaines


conjonctions ou locutions conjonctives

Certaines subordonnées voient leur mode imposé par la conjonction qui les introduit.
Par exemple on aura souvent du subjonctif après bien que, quoi que ou quoique, car ces
conjonctions trahissent une incertitude.
Exemples :
- Quoi que tu fasses, tu resteras toujours mon frère tant aimé.
- Il lisait du Shakespeare, bien qu’il ne sût pas un mot d’anglais…

Le cas de si est aussi particulier :


Si indique une condition ; la principale sera donc souvent au conditionnel, mais sa
subordonnée sera à l’imparfait.
Ex : Si j’avais su tout cela, je ne serais pas venu.

Si peut aussi être suivi du présent ; mais dans ce cas la principale sera au futur :
Ex : Si le temps est ensoleillé, je sortirai volontiers me promener dans la campagne.
(A noter que le présent est parfois accepté : Si tu veux, on t’accompagne.)

Parfois, les subordonnées deviennent des indépendantes, sans mot introducteur.


Ex : Vive le roi ! Puisse le Ciel t’entendre ! Vivent les vacances !
La notion de souhait est fortement exprimée et détermine ainsi un subjonctif, même dans
une indépendante.
Le « que » est sous-entendu (Que vive le roi !)

En résumé, il faut toujours se demander si l’action semble certaine ou non, et définir le


mode et le temps qui conviennent le mieux.

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