Vous êtes sur la page 1sur 4

La proposition subordonnée relative : définition et syntaxe

I. La proposition subordonnée relative

La proposition subordonnée relative est une subordonnée un peu spéciale.


D'abord, elle n'a véritablement été reconnue et analysée qu'au XIX ème siècle ;
ensuite, elle se distingue des autres subordonnées par des caractères bien
définis :

 Elle est introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où,
lequel -et ses composés-) ;
 Elle se présente comme une extension du nom qu'elle définit ou
caractérise (l'antécédent du relatif) ;
 Ses fonctions sont celles d'un adjectif ou d'un nom.

Il y a trois sortes de propositions relatives :

1. La proposition adjective, qui caractérise un nom à la manière d'un


adjectif, et a les mêmes fonctions qu'un adjectif (voir la séquence sur les
fonctions de l'adjectif).
2. La proposition substantive, qui, comme son nom l'indique, remplace un
nom, et a donc les fonctions de celui-ci (exemple : "qui dort dîne").
3. La proposition semi-substantive ou périphrastique, dont l'antécédent
est un pronom démonstratif dont le sens peut être défini ou indéfini : "Ce
que je vois me scandalise".

II. La subordonnée relative adjective

C'est la plus courante des relatives ; elle se présente de la manière suivante :

- Une principale contenant un nom qui sera repris dans la subordonnée


par le pronom relatif, et sera nommé l'antécédent ;
- Une subordonnée introduite par le pronom relatif, qui a lui-même une
fonction dans la subordonnée ;
- Cette proposition tout entière est complément de l'antécédent.

Quelques caractéristiques des relatives adjectives :

1
On peut les remplacer par un adjectif : "un enfant qui joue" équivaut à "un
enfant joyeux ".

Elles sont, le plus souvent, facultatives, donc effaçables.

Elles sont difficiles, sinon impossibles à déplacer.

La relative adjective possède un antécédent, clairement exprimé, le plus souvent


un nom ou un substitut du nom. En français moderne, la relative est
généralement collée à son antécédent.

La relative restrictive, ou déterminative, ou sélective, se reconnaît au fait


qu'elle définit une sous-catégorie par rapport à l'antécédent.

- Ainsi, dans la phrase "les hommes qui ont les yeux bleus séduisent
facilement", la relative définit, à l'intérieur d'un groupe générique, "les
hommes en général", une catégorie plus restreinte, "ceux qui ont les yeux
bleus".
- Elle n'est pas séparée de l'antécédent par une pause.
- On ne peut la supprimer sans changer radicalement le sens de la phrase,
ou l'anéantir.
- L'antécédent peut être un pronom ("ceux qui ont les yeux bleus"), ou un
nom accompagné de "tout", "chaque", "aucun" : "tous les hommes qui ont
les yeux bleus...".

La relative explicative, ou appositive, ou descriptive, ou parenthétique


ajoute à l'antécédent une qualification, sans rien changer à son extension.

- Ainsi, dans la phrase "les élèves, qui ont bien travaillé, ont obtenu une
bonne note", la relative introduit une explication à la principale "les
élèves... ont obtenu une bonne note".
- La relative explicative est souvent séparée de la principale par une pause –
une virgule dans la langue écrite.
- Elle est facultative et effaçable.
- L'antécédent peut être un nom propre, un pronom personnel, un pronom
démonstratif composé ("celui-ci") ou un nom précédé d'un possessif.
- On peut souvent gloser la relative par une subordonnée circonstancielle :
"les élèves, parce qu'ils ont bien travaillé, ont obtenu une bonne note".

Les modes dans les relatives adjectives

- Les relatives à l'indicatif

C'est le cas le plus fréquent.

2
- Les relatives au subjonctif

On les trouvera essentiellement dans les relatives restrictives.

- Les relatives à l'infinitif

On les trouvera essentiellement dans les relatives restrictives.

III. La subordonnée relative substantive

La relative substantive est une relative dans laquelle le relatif n'a pas
d'antécédent.

Elle n'a donc pas une fonction d'adjectif auprès d'un nom : elle remplace un
nom, d'où sa dénomination.

Elles peuvent donc exercer toutes les fonctions d'un nom :

- Sujet : "Qui dort dîne".


- Complément d'objet direct : "Embrassez qui vous voulez".
- Complément d'objet indirect : "Pensez à qui vous voulez".
- Complément d’objet second : « Racontez cette histoire à qui vous
voulez ».
- Complément de lieu : "j'habite où je veux".
- Complément d'agent : "cette action a été commise par qui vous savez".
- Complément d'adjectif : "il est trop exubérant pour qui n'a plus vingt
ans".

Si les relatives substantives qui ont une fonction essentielle (Sujet, COD...) sont
difficilement déplaçables, les circonstancielles ou les compléments d'adjectifs le
sont aisément :

- "pour qui n'a plus vingt ans, il est trop exubérant",


- "où je veux, j'habite".

Les propositions relatives substantives sont introduites par des pronoms relatifs
indéfinis : qui, quoi, où, quiconque.

- Sémantiquement, ne renvoyant à aucun antécédent, ils sont


fondamentalement indéfinis.
- Ils introduisent la subordonnée et l'insèrent dans la principale.
- Ils ont une fonction dans la subordonnée.

3
IV. La subordonnée relative semi-substantive ou périphrastique

La relative périphrastique, appelée aussi "semi-substantive", est une relative


introduite par un pronom relatif dont l'antécédent est le pronom neutre "ce".
L'ensemble constitué par ce + le relatif est appelé "pronom décumulatif".

Les pronoms décumulatifs sont :

- ce qui,
- ce que,
- ce dont.

Les pronoms démonstratifs composés +que : celui que, ceux qui, etc. sont
considérés comme des pronoms décumulatifs quand le pronom ne renvoie à
aucune réalité claire.

Ex :

1. J’ai deux chevaux : celui que tu vois… (que tu vois est complément de
l’antécédent « celui » qui renvoie à « cheval ») : relative adjective
2. Ceux qui m’aiment me suivront (« ceux qui » est un pronom décumulatif
car « ceux » ne renvoie à rien de déterminé) : relative substantive

Les relatives périphrastiques peuvent avoir les fonctions d'un substantif :

- Sujet : "Ce qui m'intéresse se trouve dans les livres."


- COD : "Il sait ce qu'il veut."
- COI : « il pense à ce qu’il veut »
- Complément circonstanciel de cause : "Il est hanté par ce qu'il a vu."
- Complément d'adjectif : "Il est sensible à ce qui lui est arrivé."
- Apposition à l'ensemble de la phrase : "Il nous a salués, ce que
j'apprécie."

Vous aimerez peut-être aussi