Grammaire 2 Avril 2020
3. La subordonnée complétive peut avoir la
Groupes : A2/A6/
N. CHEDRI
RAPPEL
A-LA SUBORDONNÉE COMPLÉTIVE
Une subordonnée complétive occupe une
place essentielle dans la phrase : sans elle, la
phrase n'a pas de sens. (Elle est l'équivalent du
complément essentiel dans une phrase simple).
Nous distinguons les complétives :
conjonctives (introduites par la conjonction de
subordination que, et parfois, à ce que, de ce
que), les interrogatives indirectes, les
exclamatives indirectes et les infinitives.
I- La subordonnée complétive conjonctive
1. La subordonnée complétive conjonctive
complète un verbe, un nom ou un adjectif.
Elle a la fonction de complément direct ou
indirect du verbe, de complément du nom ou
de l’adjectif.
 Je pense que Jeanne viendra demain.
(La sub. est C.O.D. du verbe pense.)
 Je doute que Jeanne vienne demain.
(La sub. est C.O.I. du verbe doute.)
 J’ai l’assurance que Jeanne viendra. /
(La sub.est complément du nom
assurance.)
 L’idée que Jeanne vienne me
surprend.
(La sub.est complément du nom idée.)
 Je suis certain que Jeanne viendra
demain.
(La sub. est complément de l’adjectif
certain.)
2. La subordonnée complétive peut avoir la
fonction sujet. Elle peut être :
a- sujet:
 Que Jeanne vienne demain est
nécessaire.
b- sujet réel (quand la proposition principale
est à la forme impersonnelle) :
 Il faut que Jeanne vienne demain.
ATTENTION : Quand la subordonnée
complétive est sujet, son verbe est toujours au
subjonctif.
fonction attribut.
 La vérité est que la situation se
dégrade de plus en plus.
(La sub.est attribut du sujet la
vérité.)
II- La subordonnée complétive
interrogative indirecte
A- Une des constructions possibles de la
subordonnée complétive est l’interrogative
indirecte, appelée aussi « subordonnée
complétive interrogative indirecte », qui
commence par si (interrogation totale) ou par
un marqueur d’interrogation : ce qui, ce que,
pourquoi, quel, quand, etc. (interrogation
partielle). Elle se termine par un point.
 Je me demande si Jeanne viendra
demain.
 Dites-moi pourquoi Jeanne viendra
demain.
III- La subordonnée complétive
exclamative indirecte
B- Une autre construction possible de la
subordonnée complétive est l’exclamative
indirecte appelée aussi « subordonnée
complétive exclamative indirecte », qui
commence par un marqueur d’exclamation :
combien, comme, quel, etc. Elle se termine par
un point
 Vous comprenez quelle peur nous
avons ressentie.
ATTENTION :
Il ne faut pas confondre la conjonction que et
le pronom relatif que. Ce dernier a un
antécédent et une fonction syntaxique,
contrairement à la conjonction de
subordination.
 L’idée que tu partes me peine. (l’idée
de quelque chose me peine)
que tu partes est une subordonnée complétive
(La conjonction que ne reprend pas le nom
idée.)
 L’idée que tu te fais de cette
personne est fausse. (L’idée est
fausse. Tu te fais une idée de cette
personne.)
que tu te fais de cette personne est une
subordonnée relative (Le pronom relatif que
reprend l’antécédent idée.
B- LA SUBORDONNÉE INFINITIVE
1. Qu'est-ce qu'une proposition infinitive ?
Une proposition infinitive se compose d'un
infinitif ayant un sujet propre (le sujet de la
subordonnée infinitive est différent du sujet
de la principale). Elle n’est introduite par
aucun mot subordonnant.
 Suzanne entend sa mère parler avec
la voisine.
2. Quel est le rôle d’une proposition
infinitive ?
La proposition infinitive sert de complément
d'objet :
a. aux verbes perceptifs comme « voir,
entendre, écouter, sentir, regarder, etc. ».
 Georges écoutait le vent gémir dans
les arbres
b. Les verbes « laisser, envoyer, faire » et les
présentatifs « voici - voilà » peuvent avoir une
proposition infinitive comme complément
d'objet.
 Elle envoie chercher un médecin.
 Voici venir les beaux jours.
3. Quelle est la nature du sujet de la
proposition infinitive ?
 Un nom ou un pronom: J’entends le
bébé pleurer. / Je l’entends pleurer.
4. Où place-t-on le sujet de l'infinitif ?
 J’entends le bébé pleurer. / J’entends
pleurer le bébé.
ATTENTION : Le sujet de l'infinitive est
parfois omis :
 J'entends jouer de la musique =
j'entends "quelqu'un" jouer de la
musique.
C- NATURES DE « QUE »
1. J'ai reçu un cadeau que je trouve très beau.
Que = pronom relatif : il introduit une
proposition subordonnée relative. Que
représente l'antécédent, cadeau, qui se trouve
dans la proposition principale.
2. Je pense que tu devrais relire cet exercice.
Que = conjonction de subordination : il
introduit une proposition subordonnée
conjonctive. Que ne représente aucun autre
mot.
3. Que manges-tu ce soir ?
Que = pronom interrogatif. Que se place
devant le verbe et signifie 'quelle chose'.
4. Que tu es belle !
Que =adverbe exclamatif. Que a le sens de
'combien' /'comme'
5. Que ne le disais-tu immédiatement ?
Que = adverbe interrogatif. Que a le sens de
'pourquoi'. Cet emploi est rare et relève
d'anciennes tournures de phrase.
**************************************
**************************************
T.D. Les subordonnées
complétives
I- Dans les phrases suivantes, soulignez les
subordonnées complétives et précisez leur
nature (conjonctive, interrogative indirecte,
exclamative indirecte, infinitive).
1. Je me demande quelle est la solution.
2. Christian promet qu'il fera des efforts à
l'école.
3. La mère attend et se demande quand son fils
arrivera
4. Vous devinez quelle frayeur nous avons
éprouvée.
5. Elle entendait les enfants crier dans le jardin.
6. Elle disait être heureuse.
7. On se demande quel est ce beau seigneur en
culotte d’argent. (A. Daudet)
8. Elle m’avertit que les plus grands malheurs
fondraient sur moi si je révélais le secret…
Elle me demanda si je ne pourrais pas lui
donner quelque argent pour payer le boulanger.
(A. France)
9. Je sais que je manque de souffle, que je me
laisse prendre le ballon, que je n’ai pas le coup
de pied précis. (H. de Montherlant)
10. Il ne sait pas comment il est tombé, s’il a
sauté d’un bond irraisonné, s’il s’est accroché
au chéneau, s’il s’est retenu dans sa chute aux
saillies des pierres de taille. (M. Genevoix)
11. On entend çà et là les cuisines siffler, les
théâtres glapir, les orchestres ronfler. (Ch.
Baudelaire)
II- Dans les phrases suivantes, soulignez les
subordonnées complétives, précisez leur
nature et donnez leur fonction.
1. Je te promets que je soutiendrai tes
négociations.
2. Que tous les délégués soient présents est
indispensable.
3. Je m’attends à ce que tu sois convoqué chez
le directeur.
4. Maman est contente que nos bagages soient
prêts.
5. Il faut que tu me donnes ta réponse demain.
7. Que les touristes soient nombreux explique
l’animation de cette ville.
8. Je regrette qu’elle soit absente.
9. Je suis certain qu’il viendra.
10. Il faut que tu viennes avec nous.
11. Mon avis est qu’il vaut mieux dire la
vérité.
12. L’idée que ma sœur vienne demain m’est
agréable.
13. Je tiens à ce que tu présentes ton élocution
demain.
14. Que tu ailles au cinéma ne me dérange pas.
15. Je me demande si tu joueras au football
dimanche.
16. Voilà que tu ne peux plus te concentrer.
17. La raison est, sans doute, que tu ne veux
pas l’aider.
18. Je me demande à chaque fois comment tu
vas, ce que tu fais, avec qui tu parles, si tu
penses à moi…
19. Heureusement que ton patron te fait
confiance sinon…
20. Tous vos amis sont fiers que vous ayez
gagné ce tournoi.
21. Il semble nécessaire que tu fasses plus
d’efforts.
22. Je constate comme cet enfant est poli et
serviable.
23. Les chances que vous soyez élue sont
excellentes.
24. Que vous soyez venus m’enchante au plus
haut point.
25. Vous devinez quelle frayeur nous avons
éprouvée.
26. Grégory et Alexandre sont contents que le
week-end approche.
27. Julien se demande comment il pourra
répondre à toutes ces questions.
28. Lisa et Malika prétendent qu’elles ne rient
jamais en classe.
29. Que Claude soit toujours le dernier à sortir
de la classe est une habitude.
30. Héloïse demande qu’Anaïs lui donne les
réponses.
31. Pierrick est certain qu’il va réussir en
maths.
32. Tout le monde espère qu’un jour Gaétan se
taise.
33. Que la récréation approche comble
Mélodie de bonheur.
34. La crainte qu’il parte de nouveau la rendait
inquiète.
35. L’espoir que l’assassin de leur fille serait
attrapé soutenait les parents.
36. Vos amis sont heureux que vous ayez
réussi ce concours.
37. N’exigez pas que je me soumette à vos
moindres caprices.
38. Il est indispensable que tu fasses des efforts
pour réussir
39. Que le bombardement eût cessé faisait
naître de l’espoir. (J. de Lacretelle)
40. Je m’aperçus que la lampe baissait. Je
compris que le jour se levait et que la lampe
devenait inutile. (Marguerite Audoux)
41. Il disait que toutes les terres lui
appartenaient, que la forge depuis plus de deux
cents ans fournissait des charrues à tout le
pays, que pas une moisson ne poussait sans lui.
(É. Zola)
42. Je lui fis observer qu’elle était d’âge à
manger, qu’elle avait sous le bec une
excellente pâtée et que j’étais résolu à ne pas
fermer les yeux plus longtemps. (G. Sand)
43. Que ses amis le méconnussent le
remplissait d’amertume. (R. Rolland)
44. Et le ciel regardait la carcasse superbe
comme une fleur s’épanouir. (Ch. Baudelaire)
III- Dites si la subordonnée soulignée est :
complétive conjonctive, interrogative
indirecte ou relative. Donnez la fonction de
chaque subordonnée :
1. Maupassant est un auteur que les élèves
étudient dès la classe de quatrième.
2. Ils savent parfois que Flaubert était un ami
de sa mère.
3. Le professeur demande qui a écrit "Le
Horla".
4. Le Horla est un récit fantastique que
Maupassant a écrit.
5. Il semble évident que Maupassant s'est
inspiré de sa propre vie pour exprimer les
sentiments du narrateur.
6. Sa biographie établit qu'il est mort à
quarante-trois ans.
7. La nouvelle "Aux Champs" que j'aime tout
particulièrement a été adaptée à la télévision."
8. En effet de nombreux textes de Maupassant
que l'on classe dans les récits naturalistes ont
souvent inspiré les réalisateurs.
8. Que ces adaptations s'éloignent quelquefois
du récit d'origine n’est pas rare.
9. On se demande ce qui a inspiré l’auteur de
"Bel ami".
10. Quiconque a étudié l’œuvre de Maupassant
sait que ses nouvelles naturalistes sont le
résultat des observations qu'il a menées dans le
monde paysan et bourgeois.
11. La nouvelle "Boule de Suif "que Flaubert
qualifia de chef d'œuvre connut un immense
succès.
14. Elle avait peur qu’on la licencie. (sub.
infinitive)
15. Je souhaite que vous soyez heureux. (sub.
infinitive)
V- Dans les phrases qui suivent, indiquez la
nature de 'que'.
1. Que faites-vous demain ?
2. Il était à peine sorti que le téléphone sonna.
3. Les chaleurs que nous avons eues en mai ont
asséché les champs.
4. Que tu as grandi !
5. Que ne le disiez-vous plus tôt ?
6. Que pensez-vous de ses résultats ?
7. Ce n'est pas un livre que tu es en âge de
comprendre.
8. Suivez les avis que vous donnent vos
parents !
9. Que de patience pour tricoter ce napperon !
10. Promettez que vous viendrez demain.

IV- Transformez les subordonnées

complétives conjonctives selon les
indications données entre parenthèses.

1. J’ai appris que le spectacle a été annulé. (un

groupe nominal.)
2. Il pense qu’il réussira mieux que les autres.
(un groupe infinitif.)
3. Il doute qu’elle soit capable de tenir le coup.
(groupe prépositionnel.)
4. L’éclairagiste a dit qu’il voulait faire
quelques essais avant la première demain soir.
(un groupe infinitif.)
5. Elle espère que vous répondrez à son
invitation dans les plus brefs délais.(un groupe
nominal.)
6. Je remarque qu’elle est très habile. .(un
groupe nominal.)
7. Bien des gens nient qu’ils s’évadent par le
jeu. .(un groupe infinitif.)
8. Le joueur croit qu’il sera vainqueur. .
(groupe prépositionnel.)
9. Je vois que l’acteur saute par-dessus des
obstacles. (sub. infinitive)
10. Je suis convaincu que tu seras sincère..
(groupe prépositionnel.)
11. Le vieil homme sentait que sa mémoire lui
faisait défaut. (sub. infinitive)
12. Je désire qu’on m’écoute en silence. (sub.
infinitive)
13. j’entends qu’on frappe à la porte. (sub.
infinitive)