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4Grammaire Française II 1 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES ADVERBIALES

1. La cause
2. La conséquence et le but
3. La comparaison
4. L’opposition et la concession-restriction
5. L’hypothèse
6. Le temps
7. Le participe présent et le gérondif

Bibliographie
▪ Abbadie CH., Chovelon B., Morsel M-H. (1994) : L'expression française, écrite et orale, Presses
Universitaires de Grenoble.
▪ Garagnon A.-M., Calas F. (2002) : La phrase complexe, Paris, Hachette.
▪ Charaudeau P. (1992) : Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette.
▪ Denis D., Sancier-Château A., Huchon M. (1997) : Encyclopédie de la grammaire et de l’orthographe , Paris,
Librairie Générale Française, Le livre de poche.
▪ Descotes-Genon CH., Morsel M.-H., Richou C. (1992) : L’exercisier, Presses Universitaires de Grenoble.
▪ Dossiers d’élèves de la chaire Grammaire II.
▪ Klett, E., “Le gérondif espagnol : quelques suggestions pédagogiques pour faciliter sa traduction”, in
Topiques nº 5, Buenos Aires.
▪ Mauffrey A., Cohen I., Lilti A.-M. (1988) : Grammaire française 4e 3e, Hachette.
▪ Ruquet M., Quoy-Bodin J-L. (1988) : Comment dire ? Raisonner à la française, Paris, Clé International.
▪ Tomassone R. (1996) : Pour enseigner la grammaire, Delagrave.

I. LA CAUSE
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées causales
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Valeur générale
2.1.1.2. Valeur nuancée
La cause est reconnue
Deux causes sont possibles
La cause est remise en question
La cause est niée
La cause est liée à l’idée d’intensité
La cause est liée é la notion de temps
Mise en relief de la cause
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de cause dans des
phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + syntagme nominal
2.3. Rapport causal dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales causales

1. Définition :
Le complément de cause indique la raison pour laquelle s'accomplit l'action exprimée dans la phrase
principale. La cause est un fait qui se produit avant un autre. Elle entraîne, provoque d'autres événements. La
cause est considérée comme la source ou l'origine d'un autre fait.

2. Marques et valeurs :
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales causales :
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
4Grammaire Française II 2 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

2.1.1.1. Valeur générale :


 PARCE QUE : La cause est unique et connue seulement par la personne qui répond à la question
Pourquoi ? La proposition subordonnée est postposée à la principale ou placée en tête de phrase pour les
réponses. A parce que B constitue un seul énoncé, un seul acte de parole : une explication.
« Je suis en retard parce que j'ai été pris dans les embouteillages. »
→ « parce que j'ai… embouteillages » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« Je suis en retard »

Cet accident s’est produit parce que l’automobiliste a brusquement changé de direction.
Pourquoi ne viens-tu pas ce soir ? Parce que j’ai eu un empêchement.
La réponse peut être réduite à la seule conjonction parce que quand on ne veut pas ou ne sait pas
expliquer la cause.
- C’est la même chose, protesta-t-il véhément.
- Pourquoi ?
- Parce que.
- Pourquoi ne viens-tu pas ce soir ?
-Parce que.
Lorsque parce que est utilisé en tête de phrase, on cherche à focaliser ou à mettre en relief la cause.
Hollywood vit en état de choc. Parce qu'une star est atteinte du sida, tout est mis en oeuvre pour débloquer les consciences et les crédits
pour les médecins.

 PUISQUE : Puisque ne peut pas répondre à la question pourquoi ? La cause est déjà connue par les deux
interlocuteurs et elle est unique. L'élément révélé au moment où l'on parle c'est le fait de la proposition principale.
A puisque B est constitué par deux énoncés, par deux actes énonciatifs : l’assertion A et B, la justification de A.
Puisque vous me détestez, je pars.
→ « puisque … détestez » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « je pars »
Puisqu'il est le plus habile, c'est lui qui fera ce travail.
Puisque nous n'aurons pas le temps de tout faire, il vaut mieux commencer par le plus urgent.

En général la proposition introduite par puisque précède la principale parce qu'elle représente le fait
connu (thème), tandis que la subordonnée introduite par parce que suit la proposition principale et constitue
la nouvelle information (rhème ou propos). Quand la proposition introduite par puisque suit la principale, une
intonation particulière (chute brusque de la voix sur puisque) signale le caractère particulier de la syntaxe.
Je ne partirai pas, puisque tu me le demandes.
Oswald Ducrot a démontré que la proposition causale peut être non pas la cause du fait contenu dans la
principale (énoncé ou dictum), mais la cause de l’acte de parole réalisé en prononçant cette principale
(énonciation ou modus) :
- Je pars demain puisque tu veux le savoir.
« Puisque tu veux le savoir » n’est pas la cause de l’énoncé « Je pars demain », mais de l’acte de parole réalisé
en énonçant « Je pars demain », c’est-à-dire « Je te dis que je pars demain, puisque tu veux le savoir ».

 COMME : en tête de phrase, il indique la cause unique dont l'effet est normal et à peu près inévitable. La cause
est généralement connue de tous.
Comme elle est charmante, elle n'aura pas de mal à trouver un mari.
→ « Comme … charmante » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « elle n’aura
pas…mari »
Comme je n’étais pas sûre de pouvoir me libérer, j’ai décliné l’invitation.
Comme c’est le 1er mai, toutes les banques seront fermées.

2.1.1.2. Valeur nuancée :


4Grammaire Française II 3 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

La cause est reconnue : Le locuteur rappelle un fait constaté.


 ÉTANT DONNÉ QUE / DU FAIT QUE : précision mathématique, relation rigoureusement exacte entre
cause et effet.
Etant donné que vous êtes célibataire, vous paierez plus d'impôts que marié.
→ « Étant donné que … célibataire » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« vous paierez …impôts »
Étant donné que la justice réparatrice est encore un concept relativement nouveau, les praticiens et les concepteurs de
programmes examinent les possibilités relativement à l’application des modèles de justice réparatrice à différents types de
délinquants, à différents types de crimes, et ce, à diverses étapes du processus de justice pénale.
Du fait que les végétariens consomment plus de céréales complètes, de fruits et de légumes et moins de gras saturés, leur poids,
en général, est moins élevé.

 ATTENDU QUE / CONSIDÉRANT QUE : expressions réservées au registre administratif et législatif.


Attendu que nul n'est censé ignorer la loi, tout citoyen est assujetti au droit commun.
→ « Attendu que … la loi » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « tout
citoyen… commun »
Attendu que Mme Harba a été engagée, le 12 avril 1990, en qualité d'auditeur analyste financier par la Fédération nationale de la
mutualité française ; attendu que s'estimant victime d'une discrimination salariale, elle a saisi, le 17 décembre 1992, la juridiction
prud'homale en réclamant des rappels de salaire ; attendu qu'elle a été licenciée le 21 juin 1993 pour insuffisance professionnelle
caractérisée ; attendu qu'elle a alors demandé la nullité de son licenciement et sa réintégration, ainsi que subsidiairement une
indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et des dommages-intérêts en réparation de son préjudice moral ; le juge
condamne à la Fédération nationale de la mutualité française à payer les dommages-intérêts qui y correspondent.

 VU QUE : expression qui introduit un fait dont la réalité est indiscutable, registre familier.
Je ne suis pas venu, vu que tu ne m’as pas invité.
→ « Vu que tu ne m’as pas invité » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« je ne suis pas venu »
Tu dois attendre vu que tu es arrivé le dernier.

 POUR LA (SIMPLE ET) BONNE RAISON QUE : employé pour la cause évidente.
-Pourquoi tu n’es pas entré à l’école navale ?
-Pour la simple et bonne raison que je suis myope.
→ « Pour la simple… myope » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « je ne
suis pas entré … navale »
Nous nous sommes élevés souvent contre le réalisme pour la simple raison que la réalité n'est pas réaliste !

Deux causes sont possibles


 SOIT (PARCE) QUE ... SOIT (PARCE) QUE : Cause imaginée, on propose deux causes dont on ne sait
laquelle est la bonne.
Elle était de bonne humeur, soit (parce) qu’elle avait bien dormi, soit (parce) qu’elle avait reçu des nouvelles de son fiancé.
→ « soit (parce) qu’elle avait bien dormi » et « soit (parce) qu’elle avait reçu … fiancé » Propositions
subordonnées adverbiales conjonctives CC de cause de « elle était de bonne humeur »
Le Président ne renouvellera pas son mandat soit que, physiquement, il ne s’en sentira pas capable, soit que les sondages ne lui
seront pas favorables.
Cela n’empêche pas les marchands d’armes d’approvisionner leurs clients, car ce système est facile à contourner : soit parce que
l’organisme d’agrément ne vérifie pas grand-chose, soit parce que le certificat a été obtenu par le biais de la corruption.

La cause est remise en question


 SOUS PRETEXTE QUE : Cause apparente présentée comme réelle pour cacher la vraie cause.
A 18 ans, il déclara vouloir quitter le toit familial sous prétexte qu’il était majeur ; en réalité, il voulait vivre avec une jeune femme.
→ « Sous prétexte que … majeur » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« vouloir quitter …familiale »
Nous ne devons pas démissionner face à la discrimination sous prétexte qu'elle fait inéluctablement partie de la nature humaine.
Nous ne devons pas non plus accepter l'intolérance sous prétexte qu'elle serait une conséquence inévitable de la pauvreté ou de
l'injustice.

La cause est niée


4Grammaire Française II 4 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 NON (PAS) QUE / NON POINT QUE (+ Subjonctif) … MAIS (PARCE QUE) (+ Indicatif) : La
cause écartée est fausse.
Les Français n’osent pas l’aventure du 3ème enfant non qu’ils soient devenus indifférents à la notion de grande famille, mais parce
que les charges sociales s’avèrent trop lourdes.
→ « Non qu’ils soient … grande famille » et « parce que les charges…lourdes » Propositions
subordonnées adverbiales conjonctives CC de cause de « Les Français n’osent pas… enfant »
Cela fait plus de trente ans que j’essaie de manger Bio, et cela est de plus en plus difficile. Non que les agriculteurs trahissent le
cahier des charges de l’agriculture biologique, non que je les soupçonne de tricher afin d’augmenter leur bénéfice, mais parce que
l’eau, la terre, l’atmosphère, bref l’écosystème est pollué dans son ensemble.

 CE N'EST PAS QUE (+ subjonctif) … C'EST QUE (+ indicatif) : La cause écartée est fausse.
-Il doit être riche pour dépenser tant !
-Non, ce n’est pas qu’il soit riche, c’est qu’il est généreux.
→ « ce n’est pas … riche » et « c’est qu’il est généreux » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de cause de « pour dépenser tant »

 NON PARCE QUE (+ indicatif) … MAIS (PARCE) QUE (+ indicatif) : La cause écartée est un fait
réel, mais la vraie cause est différente.
J’aime le bon vin non parce que je suis français, mais parce que je suis un fin gourmet.
→ « non parce que … français » et « parce que … gourmet » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de cause de « J’aime le bon vin »
Il a eu un accident non parce qu’il était ivre mais parce qu’il pensait à autre chose.
La cause est liée à l’idée d’intensité
 D'AUTANT PLUS QUE : à la cause s'ajoute une idée de comparaison, cause importante parmi d'autres
L'apport de la biologie moléculaire à la connaissance du fonctionnement du vivant est considérable. Ce type d'approche pourrait
devenir largement dominant dans la recherche agronomique, d'autant plus que beaucoup d'attentes sont placées en elle.
→ « D’autant plus que … en elle » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « ce
type… agronomique »
Le génie génétique représente de gros enjeux économiques et financiers d'autant plus que les biotechnologies se développent
dans un climat de compétition exacerbée.
Elle ressent d'autant plus sa solitude qu'elle doit passer un mois de vacances seule.
Comparer avec parce que : Elle ressent sa solitude parce qu'elle doit passer un mois de vacances seule signifie que le fait
de passer un mois de vacances est la cause unique de son sentiment de solitude.
D’autant plus que peut aussi marquer le contraste entre un fait et sa cause qui est à première vue contraire.
Il voulait épouser cette fille d'autant plus que sa famille s’y opposait.

 D'AUTANT MIEUX QUE :


Il comprend d'autant mieux votre situation qu’il lui est arrivé la même chose.
→ « D’autant mieux/ qu’il… même chose » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
cause de « il comprend votre situation »
Depuis 1991 en France, la formation initiale des enseignants se déroule dans les I.U.F.M. C'est donc à ces derniers qu'échoit la
responsabilité de la formation aux technologies des nouveaux professeurs du primaire et du secondaire. Ils le font déjà et
continueront de le faire d'autant mieux que des consignes fermes leur seront données dans ce sens, avec les moyens requis.

 D'AUTANT MOINS QUE :


Les “Peintres pompiers” sont d'autant moins connus qu’ils sont contemporains des “Impressionnistes”.
→ « D’autant moins/ qu’il… Impressionnistes » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
cause de « Les Peintres pompiers sont connus »
Les décideurs ne sont pas les payeurs, d'autant moins que, macro économistes, ils ne sont pas concernés par le bonheur ou le
malheur des populations.

La cause est liée à la notion de temps :


 DU MOMENT QUE : registre familier, la cause est replacée dans le temps.
Du moment que vos parents vous autorisent à faire ce voyage, je n'ai pas à m'y opposer.
→ « Du moment que … ce voyage » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« je n’ai … opposer »
4Grammaire Française II 5 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Le résultat de 0-0 est logique, du moment que les deux défenses étaient meilleures que les attaques.
Du moment que le joueur est bon et qu’il apporte quelque chose au club…l’âge n’a aucune importance, du moment que le joueur
brille.

Mise en relief de la cause :


 SI... C'EST (PARCE) QUE / SI … CE N'EST PAS PARCE QUE :
Si Mme Rosa disait que j’étais musulman c’est qu’il y avait des documents pour me le prouver.
→ « Si/ c’est qu’il… prouver » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « Mme
Rosa… musulman »
Si je termine toujours la dernière, si je suis souvent en retard, ce n'est pas parce que mes parents ne s'occupent pas de moi, ni
parce que je suis paresseuse : je ne comprends pas le concept et j'ai besoin qu'on m'aide à m'organiser.

2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc une proposition subordonnée,
adverbiale, infinitive) :
 SOUS PRÉTEXTE DE : cause contestée par le locuteur.
Sous prétexte d’aller chercher des cigarettes, il quitta sa famille pour toujours.
→ « Sous prétexte de… cigarettes » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « il
quitta … pour toujours »
On se prépare à envahir ses voisins sous prétexte de faire la lutte au terrorisme.
L'accusé se déclarait innocent sous prétexte de ne pas connaître la loi.

 POUR :
Dix personnes asphyxiées pour avoir omis de fermer un chauffe-eau.
→ « Pour … chauffe-eau » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « dix personnes
asphyxiées »
Un policier menacé de sanctions pour avoir critiqué les reconduites à la frontière.
Un hacker italien inquiété pour avoir révélé des failles de sécurité dans une plateforme de jeu.

 À/ À FORCE DE : continuité dans l’effort à fournir ou répétition, toujours en tête de phrase


À fréquenter la haute société pendant des années, Proust a fini par en arracher tous les masques.
→ « À fréquenter… des années » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « Proust…
les masques »
À regarder voler les avions, des envies la prirent de partir en voyage.
À force de vivre comme on vit, nos cœurs s'enlisent dans le mépris.

 FAUTE DE : la cause est liée à la quantité, à l’absence


Faute d’avoir reçu ton message, je n’ai pas pu aller te chercher à l’aéroport.
→ « Faute … message » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « je n’ai pas pu…
aéroport »
Montparnasse Multimédia a échoué faute d'avoir su négocier le virage Internet.

2.1.3. Participe présent et participe passé (introduisant donc une proposition subordonnée, adverbiale,
participiale)
Se rapportant au sujet du verbe principal :
Mentant, il a perdu ma confiance.
→ « Mentant » Proposition subordonnée adverbiale participiale (présent, même sujet) CC de cause de
« il a … confiance »
Craignant de manquer le train, notre ami prit une voiture pour aller à la gare.
N’ayant pas voulu mettre ton pull-over, tu as attrapé cette grippe.
→ « N’ayant pas … pull-over » Proposition subordonnée adverbiale participiale (passé, même sujet) CC
de cause de « tu as attrapé … grippe »
Désespérée de vous attendre, je pars.

Employé en construction absolue (avec sujet propre) :


4Grammaire Française II 6 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Les conditions de production ayant beaucoup changé, les entreprises doivent s'adapter aux technologies nouvelles.
→ « Les conditions de production ayant beaucoup changé » Proposition subordonnée adverbiale
participiale (passé, sujet propre) CC de cause de « les entreprises… technologies nouvelles »
Ses deux amis partis, Bernard n'avait plus aucune raison ni aucune envie de rester.
Un orage ayant éclaté, nous fûmes forcés de retarder notre départ.

2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de cause dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme Nominal
 À : Raccourci de à cause de
À son air catastrophé, on a tout de suite compris qu’il avait une terrible nouvelle à nous dire.
→ « À son air catastrophé » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « on a tout de suite compris qu’il …
à nous dire »
Le pélican se différencie à son vol.

 À CAUSE DE : cette préposition introduit une cause généralement négative.


Elle n’a pas pu venir aux obsèques à cause de la maladie de son père.
→ « À cause de la maladie de son père » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « elle n’a pas pu venir
aux obsèques »
Des centaines de poids lourds bloqués sur l'autoroute à cause de la neige.
Hugues Grant et Jemina Khan se seraient séparés à cause de Liz Hurley.

 À DEFAUT DE : La cause est liée à la quantité (substitut/ remplacement)


A défaut de café, je boirai un thé.
→ « À défaut de café » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « je boirai un thé »
Le veuf ou la veuve, à défaut de testament stipulant le contraire, recueillait la totalité de la succession en pleine propriété.
A défaut de convention internationale, la jurisprudence a fixé quelques règles élémentaires en la matière.

 FAUTE DE/ PAR MANQUE DE : la cause est liée à la quantité, l’insuffisance, l’absence
Faute de médicaments appropriés, l’enfant est mort en quelques jours.
→ « Faute de médicaments appropriés » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « l’enfant est mort en
quelques jours »
Faute de moyens, nous ne sommes pas partis en vacances
Par manque de personnel, les hôpitaux ferment des lits.
Par manque de conscience professionnelle, il a commis des erreurs impardonnables.

 À FORCE DE : Cause qui demande un effort.


A force de gentillesse elle a réussi à sa faire accepter par sa belle-mère.
→ « À force de gentillesse » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « elle a réussi à se faire accepter par
sa belle-mère »
Il parvient même à travailler dans le bruit à force de concentration.

 À LA LUMIÈRE DE : Cause + idée d'expérience.


A la lumière de cette découverte, le physicien orienta ses recherches dans une nouvelle voie.
→ « À la lumière de cette découverte » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « le physicien … nouvelle
voie »
A la lumière des plus récents sondages, il apparaît que ce sont les habitants du département des Yvelines qui battent le record de lecture
pour la France.

 À LA SUITE DE : Cause connue ou attendue.


A la suite de la grève, une partie des ouvriers a été licenciée.
→ « À la suite de la grève » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « une partie des ouvriers a été
licenciée »
Le nombre d’enfants canadiens âgés de 5 à 14 ans hospitalisés à la suite d’une blessure à bicyclette a diminué de 15 % sur cinq ans.

 ATTENDU / EU EGARD À / VU : Registre administratif et juridique


4Grammaire Française II 7 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Eu égard à son âge, le vieil homme sera relaxé.


→ « Eu égard à son âge » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « le vieil homme sera relaxé »
Eu égard aux résultats de l’année dernière, nous n'avons plus investi dans ce secteur.
Vu le caractère aléatoire du nombre de passagers à chaque arrêt, un horaire à intervalles réguliers offre un temps d'attente minimal.

 EN RAISON DE : langue oficielle, administrative


Le match a été rapporté à plus tard en raison du mauvais temps.
→ « en raison du mauvais temps » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « le match a été rapporté à
plus tard »
Rue fermée en raison de travaux de réfection des conduites d'eau.

 ÉTANT DONNÉ/ DU FAIT DE :


Etant donné votre culture, vous devriez connaître ce poète.
→ « Étant donné votre culture » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « vous devriez connaître ce
poète »
Étant donné les solides arguments en faveur du lavage des mains, on peut se demander pourquoi le taux de conformité demeure aussi bas
dans les établissements de soins de santé.
L'ordinateur se prête peu au travail collectif du fait de la taille réduite de son écran.

 GRÂCE À : introduit une cause heureuse, une cause à effet favorable.


Il a réussi à son examen grâce à sa bonne mémoire.
→ « Grâce à sa bonne mémoire » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « il a réussi à son examen »
Promotion de la santé grâce à la réduction de la pauvreté.

« PAR » ET « POUR »
Distinction sémantique :
- PAR recouvre un champ qui se rattache à la notion de cause pure et simple, liée au moyen, à la manière.
Elle a agi par amour.
Il s’est imposé par son intelligence.
Par superstition, ma grand-mère se cloîtrait chez elle le vendredi.

- POUR est lié à la notion d'échange, de prix, de rétribution.


Il a été applaudi pour son discours.
Le café est fermé pour réparations.
Condamné pour corruption.
Le TGV est très apprécié pour sa rapidité.

Distinction syntaxique :
Comparons les phrases suivantes :
On l’a chassé par plaisanterie (C’est une plaisanterie de celui qui fait l’action de chasser, de l’actant AGENT,
c’est “on” qui plaisante)
On l’a chassé pour une plaisanterie. (C’est une plaisanterie de l’objet destinataire de l’action de chasser, de l’actant
“l ‘” dans cette phrase)

Par sa gentillesse, elle se fait aimer de tous (“Par” introduit une qualité attribuée au sujet de l’action, à l’agent)
Ses camarades l’aiment pour sa gentillesse. (“Pour” introduit une qualité attribuée à l’objet destinataire de l’amour,
notion de rétribution, de prix.

À partir de ces exemples, on peut conclure que :


- PAR introduit un comportement ou une qualité attribués au sujet de l'action (actant Agent)
- POUR introduit un comportement ou une qualité attribués au destinataire de l'action principale (actant
Patient / Bénéficiaire / Victime)
Il ne faut pas confondre le niveau grammatical et le niveau sémantique de la phrase. Dans ce cas qui
nous concerne, quand nous parlons de "sujet de l'action", nous nous situons au niveau sémantique, c'est-à-
4Grammaire Française II 8 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

dire nous parlons de l'actant Agent. Par exemple :


Il a été applaudi pour son discours.
On l'a applaudi pour son discours.

Dans ces phrases, le sujet grammatical change mais le rapport sémantique entre les actants reste le
même. Il ou l’" sont dans les deux phrases les actants bénéficiaires qui reçoivent des applaudissements en
échange de leur discours.

2.3. Rapport causal dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


 CAR : conjonction de coordination
Je ne prendrai plus jamais le vélo, car j’ai eu un sérieux accident.
Je pars car vous ne m’aimez pas.

Car, de même que puisque réunit deux énoncés, deux actes énonciatifs différents : l’assertion A qui
constitue une nouvelle information et B, la justification de A présentée comme connue par le JE ou bien comme
une information nouvelle aussi mais alors c’est le lien entre A et B que car présente comme connu. Par contre,
l’emploi de puisque suppose que le destinataire admet non seulement le lien entre A et B mais aussi la vérité de B.
Je pars puisque vous ne m’aimez pas.
Car ajoute une justification qui appartient seulement au point de vue du JE : “Tu dois savoir cela car tu sais tout.”
Car est utilisé par le JE pour se défendre, pour se justifier tandis que puisque est utilisé pour convaincre le
TU : Puisque B est l’argument qui force l’interlocuteur à admettre A : “Etant donné que tu admets B tu es obligé d’admettre
A”.

 EN EFFET :
L’année prochaine, l’entreprise connaîtra un profond changement. En effet, notre directeur général prendra sa retraite.
Le monde n'est pas encore à court de pétrole. En effet, les ressources paraissent « plus que suffisantes » pour faire face à la demande
future.

 TELLEMENT / TANT :
Il s’est endormi sur la table, tellement il avait bu de vin.
Il s’est réfugié dans cette grotte, tant l’orage était violent.

 PONCTUATION : Coordination sémantique pour Ducrot, parataxe pour la grammaire traditionnelle.


Il n'a pas entendu les cris, il est sourd.

3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales causales


3.1. La proposition causale est presque toujours à l’indicatif parce qu’elle exprime généralement un fait réel :
Puisqu’on plaide, on meurt et qu’on devient malade, il faut des médecins, il faut des avocats.

3.2. La proposition causale peut être introduite par le conditionnel quand elle exprime un fait hypothétique :
Ne faites pas cela parce que vous en éprouveriez les conséquences les plus fâcheuses.

3.3. La proposition causale est au Subjonctif après les conjonctions causales négatives ou imaginées :
Non (pas/ point) que... mais Soit que... soit que
Si... ce n’est pas que... Ce n’est pas que
Les Français n’osent pas l’aventure du 3ème enfant non qu’ils soient devenus indifférents à la notion de grande famille, mais
parce que les charges sociales s’avèrent trop lourdes.
4Grammaire Française II 9 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

-Il doit être riche pour dépenser tant !


-Non, ce n’est pas qu’il soit riche, c’est qu’il est généreux.

II. LA CONSÉQUENCE
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales consécutives
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Sans notion d’intensité
2.1.1.2. Avec notion d’intensité
L’intensité porte sur un verbe
L’intensité porte sur un adjectif
L’intensité porte sur un adverbe
L’intensité porte sur un nom
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.2.1. Sans notion d’intensité
2.1.2.2. Avec notion d’intensité
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2. Rapport consécutif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales consécutives

1. Définition :
La conséquence indique le résultat atteint ou possible grâce à l'action exprimée par le verbe
principal. Le contenu des propositions dépendantes consécutives et des SP est présenté comme la conséquence
ou le résultat du contenu de la proposition qui lui sert de support.
On peut trouver :
a) Une conséquence sans notion d'intensité : Cette conséquence n'est pas liée à une condition : Le docteur a
parlé à voix basse de sorte que le malade ne l'a pas entendu.
b) Une conséquence avec notion d'intensité : la conséquence est liée à un certain degré d'intensité de l'état
ou de l'action évoqués par la principale. La proposition dépendante est introduite au moyen de que
corrélatif qui répond, soit à un adverbe, soit à l'adjectif tel situé dans la principale, le lien qui unit les deux
propositions est plus étroit que dans le cas précédent : Le temps était si beau et l'air si doux que tous les passagers
restaient la nuit sur le pont.

2. Marques et valeurs :
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales consécutives
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Sans notion d’intensité :
 DE (TELLE) MANIÈRE QUE / DE (TELLE) FAÇON QUE :
Il pleut, de manière que les enfants doivent rester à la maison.
→ « de manière que … maison » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « il
pleut »
Les éboueurs n’ont pas ramassé les ordures de manière que la ville ressemble à une gigantesque poubelle.
J’aurai quelques jours libres fin mai de manière que nous pourrons nous rencontrer à ce moment-là.

 DE (TELLE) SORTE QUE/ EN SORTE QUE :


Il a combattu vaillamment de sorte qu'il a triomphé.
→ « de sorte qu’il a triomphé » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « il
a combattu vaillamment »
Sa jeunesse avait été formidable de sorte qu'il restait nostalgique de cette époque.
La mer est bien agitée de sorte que la baignade est interdite.
4Grammaire Française II 10 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 SANS QUE :
Elle ne peut pas sortir sans que les journalistes la suivent.
→ « sans que … suivent » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « elle ne
peut pas sortir »
Le temps coule inexorablement sans que l'on puisse le remonter.

 SI BIEN QUE :
Victor Hugo s'est violemment opposé à Napoléon III si bien que ses oeuvres ont été interdites.
→ « si bien que … interdits » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« Victor Hugo… Napoléon III »
Les promeneurs avaient oublié le panier du pique-nique si bien qu'ils ont dû se passer de manger.
Il a fait moins dix la nuit dernière si bien que toutes les fleurs ont gelé.

 IL SUFFIT QUE / POUR QUE :


Il suffit que je prenne une aspirine pour que ma migraine disparaisse.
→ « il suffit que/pour que … disparaisse » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« je prends une aspirine »
Il suffit que tu sois là pour qu’il retrouve son animation.

2.1.1.2. Avec notion d’intensité :


L’intensité porte sur un verbe :
 AU POINT QUE / À CE POINT QUE / À TEL POINT QUE :
Il pleuvait au point qu’on n'y voyait plus rien.
→ « au point qu’on n’y voyait plus rien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
conséquence de « Il pleuvait »
Ils s’adorent à tel point qu’ils ne se quittent jamais.

 TELLEMENT (…) QUE / TANT (…) QUE :


Elle a tellement crié qu’elle a maintenant mal à la gorge.
→ « tellement/ qu’… à la gorge » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« elle a crié »
Il parle tellement qu’on ne l’écoute plus.
Il fume tant que ses doigts sont jaunis par la nicotine.

 TROP … POUR QUE / ASSEZ … POUR QUE :


Il s’entraîne trop pour que je puisse le vaincre.
→ « trop pour que je puisse le vaincre » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
conséquence de « il s’entraîne»
Elle mange trop pour que la diète lui fasse du bien.

L’intensité porte sur un adjectif :


 SI … QUE / TELLEMENT … QUE :
Elle a été si malade qu'on l'a cru perdue.
→ « si/ que … perdue » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « elle
a été malade »
Il est si violent qu'il nous fait peur.
Le studio est tellement sale qu'il est inhabitable en l'état actuel.

 TROP … POUR QUE / ASSEZ … POUR QUE :


Cet historien n’est pas assez objectif pour que ses ouvrages fassent autorité.
→ « assez/ pour que … autorité » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« Cet historien … objectif »
Il est trop vieux pour qu’on lui fasse faire du sport.
4Grammaire Française II 11 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

La classe est trop petite pour que nous puissions tous entrer !

L’intensité porte sur un adverbe :


 SI … QUE / TELLEMENT … QUE :
Il l'a frappé tellement fort qu'il l'a renversé.
→ « tellement/ qu’il l’a renversé » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« il l’a frappé fort »
Rimbaud était tellement en avance sur son époque qu'il ne fut compris qu'au siècle suivant.
Il a mangé si mal qu’il s’est juré de ne plus remettre les pieds dans ce restaurant.

 TROP … POUR QUE / ASSEZ … POUR QUE :


Elle s’habille trop bizarrement pour qu’on puisse apprécier sa beauté.
→ « trop/ pour que … beauté » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« elle s’habille bizarrement »
Il conduit trop mal pour que je lui laisse ma voiture.

L’intensité porte sur un substantif :


 TANT DE … QUE / TELLEMENT DE … QUE / TEL … QUE :
Il y a tant de monde qu’on ne peut pas avancer.
→ « tant de/ que … avancer » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « il y
a du monde »
Il a tellement de travail qu’on ne le voit jamais.
Il avait un tel trac en scène qu’il dût renoncer à faire carrière dans la chanson.
Son échec au concours lui causa une déception telle qu’elle jura de ne jamais s’y représenter.

 TROP DE … POUR QUE / ASSEZ DE … POUR QUE/ SUFFISAMMENT DE… POUR QUE :
Fabrice possède suffisamment de biens pour que nous l'aidions.
→ « suffisamment de/ pour que… aidions » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
conséquence de « Fabrice possède des biens »
Il y a trop de monde pour qu’on puisse avancer.
Elle a assez de connaissances pour qu’on puisse lui demander des informations.

2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
2.1.2.1. Sans notion d’intensité :
 IL SUFFIT DE … POUR :
Il suffit de bouger pour rester en santé.
→ « il suffit de/ pour rester en santé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de conséquence
de « (on) bouge»
Il suffit de regarder ce vidéo amateur pour comprendre.
Prévenir le suicide : il suffit de tendre une main pour sauver une vie.

2.1.2.2. Avec notion d’intensité :


 AU POINT DE :
Patrice est maniaque du rangement au point de ne pas supporter le plus petit désordre.
→ « au point de … désordre » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de conséquence de
« Patrice… rangement»
Il était fatigué au point de ne plus pouvoir marcher.
Annie a parlé toute la nuit au point d’avoir une extinction de voix.

 TROP (PEU) … POUR / ASSEZ … POUR / (IN) SUFFISAMMENT … POUR :


Il fut assez hardi pour y aller.
→ « assez/ pour y aller » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de conséquence de « il fut
hardi »
Fabrice possède trop de biens pour avoir à se soucier de son avenir.
4Grammaire Française II 12 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Elle a trop peu de compétences pour savoir répondre.


Il est suffisamment sérieux pour lui confier ce travail.

2.1.3. Participe présent (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Il est parti brusquement provoquant un bruit assourdissant.
→ « provoquant … assourdissant » Proposition subordonnée adverbiale participiale (présent, même sujet)
CC de conséquence de « il est parti brusquement »
Il est parti abandonnant sa famille.
Les participants à cette assemblée générale ont remarqué que le gouvernement a conduit les représentants des enseignants à négocier
dans la logique du statut général des fonctionnaires, reléguant ainsi au second plan la question essentielle de la revalorisation de la carrière
enseignante afin de la rendre évolutive et partant attrayante. En conséquence, les enseignants souhaitent se prémunir d'un médiateur au
cours de la deuxième phase des négociations.

2.2. Rapport consécutif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


 ALORS / DEPUIS LORS / DÈS LORS : résultat d’un événement lié au temps, idée de déclic
Ils ne s’entendaient plus depuis longtemps. Alors ils se sont séparés.
Le restaurant chinois était complet, alors nous sommes allés manger dans une pizzeria.
La campagne de Russie fut un désastre. Dès lors, l’Europe entière se dressa contre Napoléon.

 DONC / PARTANT : résultat logique, ils donnent de l'impact à l'argumentation


Je pense donc je suis.
La haute couture française a réussi à travers le monde une percée culturelle et partant économique sans précédent.
Elle a par ailleurs rappelé que le racisme et l'intolérance peuvent tous deux être à la fois une cause et une conséquence de la violence
et, partant, de l'insécurité.

 PAR CONSÉQUENT / EN CONSÉQUENCE : langage administratif et juridique


Le conducteur n’a pas respecté le stop, par conséquent nous avons procédé à un retrait de permis.
Vous étiez en état d’ivresse et vous avez brûlé un feu rouge. En conséquence, votre permis de conduire vous est retiré pour une durée
d’un an.

 AUSSI / AINSI (inversion du sujet) : résultat d’un comportement, d’une manière d’être ou d’agir
Cet étudiant enregistrait les cours au magnétophone, ainsi les réécoutait-il chez lui.
Les syndicats se sont opposés fermement au blocage des salaires, aussi le gouvernement y a–t–il renoncé.

 C’EST POURQUOI / VOILÀ POURQUOI / C’EST POUR CELA QUE : résultat d’une argumentation
Au Japon les gens ne s’embrassent pas dans la rue, c'est pourquoi les Japonais sont choqués quand ils voient de jeunes amoureux
s’embrasser dans la rue.
On m’avait posé un lapin, c’est pour cela que j’étais d’une humeur massacrante.
Il est fatigué, voilà pourquoi il n’est pas venu.

 DU COUP : résultat inattendu et soudain


Nous avions organisé un pique-nique mais il s’est mis à pleuvoir. Du coup, nous sommes allés au cinéma.
Le policier était poli, mais l’automobiliste contrôlé l’a insulté. Du coup, il a reçu une amende.

 DE LÀ / D’OÙ : résultat déjà connu


Avec son franc parler, le ministre avait accumulé les maladresses ; de là son renvoi.
Dans le guide culinaire, plusieurs restaurants de renom ont perdu une « toque » ; d’où leur mécontentement.
Il a une hépatite ; d’où sa fatigue.

3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales consécutives :


Indicatif : Le verbe de la proposition consécutive se met à l'indicatif quand la conséquence est présentée comme
un résultat pur et simple, comme un fait réel.
4Grammaire Française II 13 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Il a agi de telle sorte que chacun est content.


Marie montra si peu de repentir qu’elle fut punie.

Infinitif : quand il y a coréférence des sujets, on utilise l'infinitif.


Le docteur a parlé de manière à ne pas être entendu de la malade.

Subjonctif :
- quand la conséquence est envisagée comme virtuelle, comme imaginée (Expressions qui appellent
toujours le subjonctif) :
assez pour que de façon à ce que de manière à ce que
suffisamment pour que trop... pour que trop peu pour que
L'affaire est trop importante pour qu'on la remette à plus tard.

- Les expressions :
Au point que à tel point que à ce point que
si ... que tel que tant que tellement que
demandent le subjonctif dans la proposition consécutive quand la principale est négative ou
interrogative :
Il n'est pas habile au point qu'il soit sans rival ?
Il n'est pas tellement sévère qu'on ne puisse toucher son cœur.
Tu n'écris pas tellement mal qu'on ne puisse pas te lire.

III. LE BUT
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales finales
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Valeur générale
2.1.1.2. Valeur nuancée
But + idée de manière
But + idée d’intensité
But à éviter
But + sentiment personnel
Mise en relief du but
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.2.1. Valeur générale
2.1.2.2. Valeur nuancée
But + idée de manière
But + idée d’intensité
But à éviter
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2 Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de but dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme nominal
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales finales

1. Définition :
Le but, c'est ce qu'on se propose d'atteindre ou d'éviter, c'est ce qui motive l'action. Penser à un
but, c'est penser à une intention, à un objectif qu'on veut voir réalisé.
Il va à la gare pour se rencontrer avec son ami.
Le petit écoute de la musique dans sa chambre afin de ne pas déranger ses parents.

On interroge sur la finalité avec Pourquoi ?, Pour quoi faire ?, Avec quelle intention ?, Dans quel but ?, A quoi bon ? Il ne
faut pas confondre la question sur la cause avec celle sur le but :
4Grammaire Française II 14 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

- Pourquoi tu plantes autant d'arbres dans ton jardin ?


- Parce que j'aime me reposer à l'ombre dans mon jardin (cause)
- Pour que mon jardin soit à l'ombre (but)

2. Marques et valeurs :
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales finales
2.1.1. Conjonctions ou locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Valeur générale :
 AFIN QUE / POUR QUE :
Je l'avais invité afin qu'il soit moins seul.
→ « afin qu’il soit moins seul » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de « Je l’avais
invité »
Je leur ai écrit afin qu'ils viennent pour les vacances.
Sylvain a ajouté une lampe pour qu’on y voie plus clair.

 QUE + subjonctif : Lorsque la proposition principale est à l’impératif, il est fréquent d’effacer POUR (langue
parlée)
Approche-toi, que je te voie.
→ « que je te voie » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de « approche-toi »
Passe-moi ton assiette, que je te serve.
Pousse-toi, que je prenne ta place.

2.1.1.2. Valeur nuancée :


But + idée de manière :
 DE FAÇON QUE / DE MANIÈRE QUE / DE SORTE QUE :
Le dentiste a anesthésié la dent de façon que le patient n'ait pas mal.
→ « de façon que le patient n’ait pas mal » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but
de « Le dentiste… dent »
La vitesse est limitée à 50 Km/ heure de façon qu’il y ait moins d’accidents en ville.
Mon collègue a vendu sa maison de sorte qu'il puisse acheter un voilier.
Un gardien de nuit a été embauché de manière qu’il y ait moins de vols la nuit.

Remarque : on ajoute à ce que à ces expressions si l'on veut donner une nuance plus insistante
Par grand froid, laissez tourner votre moteur 2 ou 3 minutes avant de démarrer de façon à ce qu'il réchauffe.
Je vous ai tout raconté de manière à ce que vous ne soyez pas surprise.
Donne-moi de l'argent de manière à ce que je puisse t'acheter le journal !

But + idée d’intensité :


 DE TELLE MANIÈRE QUE / DE TELLE SORTE QUE / DE TELLE FAÇON QUE :
Le metteur en scène a demandé aux acteurs d'articuler de telle sorte que même le public du dernier balcon entende bien.
→ « de telle sorte que … entende bien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de
« Le metteur … articuler»
Les produits doivent être conçus de telle sorte que les nutriments biologiques retournent dans le cycle organique et les nutriments
techniques dans le cycle industriel.
Nous travaillons avec la conférence des Présidents d’Université de telle manière qu’il y ait des expériences de formations
(formations théorique, pratique, de travaux dirigés).

But à éviter :
 POUR QUE ... NE ... PAS / AFIN QUE ... NE ... PAS / DE PEUR QUE … NE / DE CRAINTE QUE…
NE :
Pour qu’on ne le dérange pas, l'écrivain a décroché son téléphone.
4Grammaire Française II 15 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

→ « pour qu’on ne le dérange pas » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de


« l’écrivain… téléphone »
Mon frère a nettoyé la cuisine pour que ma mère ne voie pas qu’il a renversé son bol de chocolat.
Parlez moins fort, que personne ne vous entende.
Il s’est mis à l’abri afin que la pluie ne le mouille pas.
Le médecin a prescrit des antibiotiques à Paul de peur que sa rougeole ne se complique.
La femme serre son sac de crainte que quelqu'un ne puisse le voler.

Remarque : le NE explétif :
Elle s'est mise un peu en retrait de peur qu'on ne marquât ses yeux rougis par les larmes.
Le ne explétif s'emploie essentiellement à l'écrit tandis que la langue parlée se débarrasse de plus en
plus de cette formule parasite qui vient du latin. (Ex : Timeo ne preceptor veniat = Je crains que le maître ne vienne -
qui signifie "Je désire qu'il ne vienne pas" ; Timeo preceptor ne non veniat = Je crains que le maître ne vienne pas -qui signifie "Je
désire qu'il vienne").
Quand NE est explétif, il n'a pas de sens négatif et peut donc être supprimé :
Il a pris son parapluie de peur qu'il ne pleuve (il peut pleuvoir)
Il a pris son parapluie de peur qu’il pleuve (langue parlée)
Il a arrosé son jardin de peur qu’il ne pleuve pas (il peut ne pas pleuvoir)

But + sentiment personnel :


 DANS, AVEC L'ESPOIR QUE : but au résultat incertain
AVEC L’IDEE QUE : but avec idée préconçue
AVEC L'ARRIÈRE PENSÉE QUE : but non dévoilé, l’intention est parfois malhonnête
DANS LE SEUL BUT QUE / À LA SEULE FIN QUE : but unique
Il lui a téléphoné une dernière fois avec le secret espoir qu’elle reviendrait sur sa décision.
→ « avec le secret espoir qu’elle…décision » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
but de « Il lui… fois »
On a introduit dans la graine des gènes antigel de poisson avec l'espoir que la plante résiste mieux au froid.
L'église Saint Nicolas du château fut dédiée au saint patron des hommes de mer, peut être avec l'arrière pensée que Bramber
devienne un grand port.
Le mouvement pour les logiciels libres (Free Software Movement) a commencé en 1984 avec l'idée que les logiciels devraient être
une partie du savoir humain et disponibles pour un usage général.
La fédération UNISDA a été créée dans le seul but que les pouvoirs publics aient un interlocuteur unique.
Mes nouvelles y sont regroupées à la seule fin que vous puissiez les lire

Mise en relief du but :


 SI ... C'EST POUR QUE / SI ... C'EST AFIN QUE :
Si je te donne cet argent c’est pour que tu t’en serves.
→ « si/c’est pour que…serves » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de « Je te
donne cet argent »
Si le Seigneur vous a fait tomber malade à Tours et non pas à Paris, c’est justement, pour que vous vous trouviez proche de votre
enfant en ces heures essentielles de votre vie.

2.1.2. Prépositions ou locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
2.1.2.1. Valeur générale :
 AFIN DE / DANS LE BUT DE / EN VUE DE / POUR :
Philippe prend des leçons d’équitation afin de devenir un très bon cavalier.
→ « afin de …bon cavalier » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Philippe prend des
leçons d’équitation»
Il s’est beaucoup appliqué dans le but d’être récompensé.
Les services municipaux annonçaient des coupures de gaz en vue de tester les canalisations.
Les enfants se préparent pour aller au zoo cet après-midi.
4Grammaire Française II 16 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 POUR ELLIPSÉ : Quand il y a un verbe de mouvement dans la proposition principale ( aller, partir, (re)venir,
envoyer, mener, courir, etc.), il est fréquent d’omettre la préposition pour :
Je cours chercher du pain.
→ « chercher du pain » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « je cours »
Je descends acheter des bonbons.
Il est venu chercher sa commande.
Les enfants se dépêchent et courent prendre le train.

 À DESSEIN DE : soutenu, but noble ou ignoble


Le candidat organisa une campagne diffamatoire à dessein de nuire à la réputation de son adversaire.
→ « à dessein de … adversaire » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Le candidat…
diffamatoire »
Malraux fit voter une loi sur le ravalement obligatoire des façades des immeubles à dessein de redonner un certain éclat à Paris.

 HISTOIRE DE / QUESTION DE / AFFAIRE DE : langue familière (but sans importance)


Il se moquait de ses taches de rousseur histoire de la faire bisquer (mettre de mauvaise humeur)
→ « histoire de … bisquer » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Il se moquait… de
rousseur »
Elle regarde des idioties à la télé histoire de passer le temps sans penser à son fiancé.
Elle a commencé la diète, question de rentrer dans sa robe.
Elle s’est inscrite dans un cours de yoga, affaire d’apprendre à mieux respirer.

2.1.2.2. Valeur nuancée :


But + idée de manière :
 DE MANIÈRE À / DE FAÇON À :
Tâchez de ne pas vous coucher tard de manière à être frais demain.
→ « de manière à … demain » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Tâchez …
tard »
Elle a fait attention de manière à s’asseoir sans gêner personne.
Faites preuve de plus de vigilance, madame, de façon à éviter de tels drames !

But à éviter :
 POUR NE PAS / AFIN DE NE PAS / DE CRAINTE DE / DE PEUR DE :
Pour ne pas être dérangé, l'écrivain a décroché son téléphone.
→ « pour ne pas être dérangé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de
« l’écrivain… son téléphone »
Mireille ne mange pas de chocolat pour ne pas avoir mal au foie.
Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas profaner son nom par jurements, blasphèmes, sortilèges, mensonges,
hypocrisie.
J’emporte toujours un bon livre avec moi à la plage de peur de m’ennuyer.
Martine ne veut plus aller regarder les vitrines de crainte de trop dépenser.

But + sentiment personnel :


 DANS, AVEC L'ESPOIR DE : but au résultat incertain
AVEC L’IDEE DE : but avec idée préconçue
AVEC L'ARRIÈRE PENSÉE DE : but non dévoilé, l’intention est parfois malhonnête
DANS LE SEUL BUT DE / A LA SEULE FIN DE : but unique
DANS L’INTENTION DE : avec une idée précise
DANS LA PERSPECTIVE DE : but situé dans un avenir plus ou moins lointain
DANS LE SOUCI DE : but avec préoccupation vis-à-vis des autres et de soi, mais ne comportant pas l’idée
d’inquiétude
Ce petit jeune est arrivé à la tête de l'entreprise avec l'idée de tout transformer.
→ « avec l’idée de tout transformer » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Ce
4Grammaire Française II 17 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

petit jeune… entreprise»


Les Centres d'hygiène alimentaire sont créés en 1970, avec l'idée de favoriser une prise en charge précoce de l'alcoolisme, grâce à
une approche nutritionnelle, déculpabilisant l'usager abusif d'alcool.
Si des inconnus pénètrent chez vous avec l'intention de nuire, quelle parade leur opposer ?
Dans la perspective de faire de la Villette le musée scientifique le plus moderne, des milliards de francs ont été investis.
Le site que vous visitez est l'oeuvre d'un passionné agissant de façon bénévole et dans le seul but de faire découvrir la région.

Mise en relief du but :


 SI ... C'EST POUR / SI ... C'EST AFIN DE / SI… C’EST DANS LE BUT DE :
Si je me permets de vous donner un conseil, c'est dans le seul but de vous aider.

2.1.3. Participe présent (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Elle étudie toute la journée voulant réussir à l’examen.

2.2 Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de but dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme nominal
 POUR :
J’aimerais un produit efficace pour l’entretien de la moquette.
→ « pour l’entretien de la moquette » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « J’aimerais un produit
efficace »
Elle m’a conseillé un produit pour le repassage des chemises.
Jacques m’a donné le nom d’un magasin pour l’achat d’un bon ordinateur.

 DE PEUR DE / DE CRAINTE DE :
Ils ne sont pas sortis en bateau de peur d’une tempête.
→ « de peur d’une tempête » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « Ils ne sont pas sortis en bateau »
Ils n’ont pas agi de peur de représailles.
Ils négocient de crainte des hostilités.

 EN VUE DE :
Cet athlète s’entraîne en vue des Jeux Olympiques.
→ « en vue des Jeux Olympiques » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « Cet athlète s’entraîne »
Comment préparer un colis en vue de son expédition.
Elles font des économies en vue de leur prochain voyage.

 EN PERSPECTIVE DE / DANS LA PERSPECTIVE DE :


Nous avons reculé notre départ en Bretagne en perspective des élections.
→ « en perspective des élections » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « Nous avons reculé notre départ
en Bretagne »
Il épargne en perspective de ses vieux jours.

 DANS UN SOUCI DE
Dans un souci de rigueur scientifique, le savant recommença plusieurs fois les calculs.
→ « dans un souci de rigueur scientifique » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « le savant recommença
plusieurs fois les calculs»
Dans un souci de confidentialité les candidats peuvent utiliser un pseudonyme.

3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales de but :


4Grammaire Française II 18 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Lorsqu'il s'agit d'une subordonnée de but, le mode verbal utilisé est presque toujours le subjonctif, parce
que le fait est envisagé par le locuteur non comme réel, mais comme une conception de l'esprit, comme virtuel.
Mais les expressions
avec l’idée que dans/ avec l’espoir que avec l’arrière pensée que
dans le seul but que à la seule fin que
peuvent être suivies de l’indicatif quand elles envisagent un fait réel et de conditionnel quand elles
envisagent un fait hypothétique ou imaginaire.

LA CONSÉQUENCE vs LE BUT
La conséquence est très proche de la relation de but, celui-ci est, en effet, une conséquence
voulue. Ces deux circonstances sont parfois difficiles à distinguer.
1- Dans le cas des expressions de (telle) sorte/ manière/ façon que, elles se distinguent par le mode de leurs
subordonnées (l'indicatif marque la conséquence et le subjonctif le but)
Il a insisté de sorte qu'il viendra.
Il a insisté de sorte qu'il vienne.
On a mis une barrière de telle manière que les chevaux ne peuvent pas passer.
On a mis une barrière de telle manière que les chevaux ne puissent pas passer.

2- Il ne faut pas confondre la proposition subordonnée de conséquence introduite pas "trop... pour que" avec la
proposition subordonnée de but toujours au subjonctif.
Il parle trop mal pour qu'on le comprenne. (Conséquence : il parle mal de sorte qu'on ne le comprend pas)
Il parle pour qu'on le comprenne. (But: il veut être compris)

La possibilité de déplacement ou de mise en relief par c’est …que de la proposition subordonnée de but
permet de les distinguer.
Pour qu'on le comprenne, il parle trop mal (absurde)
C'est pour qu'on le comprenne qu'il parle trop mal. (absurde)
Pour qu'on le comprenne, il parle.
C'est pour qu'on le comprenne qu'il parle.

3- Avec l'expression Il suffit de + nom ... pour + infinitif


Il suffit de + infinitif ... pour que + subjonctif
Il suffit que + subjonctif
a- la réalisation du but est liée à une condition minimale (finalité recherchée) : Le docteur me dit qu'il suffit que je
prenne une aspirine chaque soir pour que ma migraine disparaisse.
b- quand l'idée d'expérience ou d'habitude l'emportent, il s'agit d'une conséquence : Il suffit que je prenne une
aspirine chaque soir pour que ma migraine disparaisse.
Il suffit de rencontrer l’âme sœur pour voir sa vie bouleversée.
Il vous suffit d’une rencontre pour que votre vie en soit bouleversée.
Il suffit que vous rencontriez l’âme soeur pour que toute votre vie s’en trouve bouleversée.
4Grammaire Française II 19 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

IV. LA COMPARAISON
1. Définition
2. Déploiement de la comparaison
3. Mécanisme de la comparaison
4. Marques et valeurs
4.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales comparatives
4.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
4.1.1.1. Sans élément d’appui
4.1.1.2. Avec élément d’appui
L’élément d’appui est un adverbe
L’élément d’appui est un adjectif
L’élément d’appui est un nom
4.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de comparaison dans
des phrases simples
4.2.1. Prépositions et locutions prépositives + syntagme nominal
4.3. Rapport comparatif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
5. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales comparatives

1. Définition :
La comparaison apparaît quand on rapproche deux choses en vue de dégager :
a) un rapport d'équivalence, d'égalité, de conformité qui les unit.
Il ment comme il parle.
On le respecte autant qu'on l'aime.

b) une différence de qualité, de quantité, d'intensité qui les sépare.


Il a plus de valeur qu'on ne croit.
Il dessine beaucoup mieux qu'il ne peint.

c) une variation proportionnelle qui les rend solidaires.


Plus il travaille, plus il gagne.
Plus il va, moins il se donne de peine.

On appellera comparaison le fait d'envisager ensemble deux ou plusieurs entités pour en chercher les
différences ou les ressemblances. En effet, au lieu d'être évaluée en elle-même suivant son degré d'intensité, une
entité peut être évaluée par comparaison, soit avec la même qualité ou le même comportement, tels qu'ils se
manifestent dans une autre entité (objet, personne ou circonstance)

Cet arbre est plus grand que l'autre.


Entité 1 Entité 2
soit avec une autre qualité ou un autre comportement, dans la même entité :
Cet enfant est plus travailleur qu'obéissant
Entité qualité ou qualité ou
comportement comportement

2. Déploiement de la comparaison
Pour des raisons de clarté, de concession, voire de rapidité, les propositions comparatives sont, la plupart
du temps, à structure incomplète. En effet, à partir de deux phrases de base, on peut obtenir par subordination
une proposition subordonnée adverbiale comparative, où les éléments communs aux deux propositions sont
effacés, par le principe d’économie de la langue.
A partir de : Pauline est sympa. (Rapport d’égalité) Sa sœur est sympa, on peut obtenir la proposition
intermédiaire : Pauline est aussi sympa que sa sœur est sympa, qui va devenir dans le discours (par principe d’économie) :
Pauline est aussi sympa que sa sœur.
« aussi/ que sa sœur » est une proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Pauline est
sympa » (même si la proposition n’a pas de verbe)
4Grammaire Française II 20 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Le déploiement du deuxième terme de la comparaison, c’est-à-dire de la deuxième proposition de base,


peut donc être complet, partiel ou nul.

2.1. Déploiement complet :


La comparaison est entièrement dévéloppée ; le deuxième terme n'est pas raccourci et n'a pas subi de
transformations.
Je courus derrière la maison et m'assis sur un banc, afin d'éviter cette nouvelle, de même que l'on se retire à l'écart pour examiner
un trésor.
La proposition est issue de deux phrases :
Je courus derrière la maison et m'assis sur un banc, afin d'éviter cette nouvelle. (Rapport d’égalité) On se retire à l'écart pour
examiner un trésor.
Quand la comparaison ne porte pas sur tous les termes du premier membre, les termes communs ne sont
pas répétés. Cependant, parfois l'on répète le verbe commun, ou, si le sens le permet, l'on remplace par le
verbe faire.
Je vendrai du fourrage comme d'autres vendent du blé.
Roland et Louis le prirent par les épaules, le soulevèrent, comme fait une mère qui tire son enfant du berceau.

2.2. Déploiement partiel :


Les répétitions inutiles alourdissent la phrase ; aussi le deuxième terme de la comparaison ne comporte-t-il
que les termes que l'on rapproche expressément.
La gaieté débordait son cœur comme des vasques de bronze l'eau vive de la fontaine.
Elle est plus sympa que son frère.
Les phrases à déploiement complet seraient :
La gaieté débordait son cœur comme des vasques de bronze déborderaient l'eau vive de la fontaine.
Elle est plus sympa que son frère est sympa.

2.3. Déploiement nul :


Le second terme disparaît, car le comparatif impose le rapprochement avec un contexte présent à l'esprit
de l'interlocuteur. Or, le comparatif plus dénonce la comparaison implicite.
Dans les mois qui précédèrent sa mort, elle s'était faite plus discrète encore.
La proposition est issue de deux phrases (à restituer à partir du contexte) :
Dans les mois qui précédèrent sa mort, elle s'était faite discrète. (Rapport de supériorité) Pendant sa vie, elle avait été discrète.
→ Dans les mois qui précédèrent sa mort, elle s'était faite plus discrète qu’elle avait été pendant sa vie. (Déploiement complet)

3. Mécanisme de la comparaison
Toute comparaison peut se représenter symboliquement par une proposition arithmétique. Toutes les
formes d'expression de la comparaison peuvent se réduire à un de ces trois mécanismes fondamentaux :
3.1. Dans ce cas, on a un comportement égal, différent, supérieur ou inférieur au même comportement
considéré dans un autre objet ou autre être.
>
A+X = B+X
<

Il se bat. Le lion se bat
Il se bat comme un lion (se bat).
A X = B X
Michel est intelligent. Pierre est intelligent.
Michel est plus intelligent que Pierre (est intelligent).
A X > B X
4Grammaire Française II 21 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

3.2. On compare un comportement égal, différent, supérieur ou inférieur à un autre comportement


considéré dans la même entité :
>
A+X = A+Y
<

Le singe est indocile. Le singe est extravagant.
Le singe est aussi indocile qu’extravagant.
A = X Y

3.3. On compare un comportement égal, différent, supérieur ou inférieur à un autre comportement,


chacun considéré dans des entités différentes :
>
A+X = B+Y
<

Pierre est savant. Marc et courageux.
Pierre est aussi savant que Marc est courageux.
A X = B Y

Il avait pressenti la dispute. La mouette ne prévoit l’orage.


Il avait pressenti la dispute mieux que la mouette ne prévoit l’orage.
A X > B Y

4. Marques et valeurs
4.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales comparatives
4.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
4.1.1.1. Sans élément d'appui :
La proposition dépendante est rattachée à la principale qui lui sert de support au moyen d'une conjonction
ou d'une locution conjonctive
 COMME / AINSI QUE / DE MÊME QUE / TEL QUE / AUTANT QUE :
Il donne des ordres comme le ferait sa mère.
→ « comme … sa mère » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Il
donne des ordres »
La foule s’écoulait comme un fleuve.
Ils jouent dans l’eau ainsi que s’ébattent des dauphins.
Il allait de maison en maison de même qu’un oiseau voltige de branche en branche.
Elles ont gagné tel qu’on l’avait prévu.
La Renault 5 consomme autant que la Peugeot 205.

 PLUS QUE / DAVANTAGE QUE :


Patrice gagne plus que moi.
→ « plus que moi » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Patrice
gagne »
En général, les filles parlent plus que les garçons.
Les hommes mangent toujours davantage que les femmes.

 MOINS QUE :
Stéphanie travaille moins qu’Alain.
→ « moins qu’Alain » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Stéphanie
travaille »
Les hommes travaillent moins que les femmes à la maison.
4Grammaire Française II 22 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 AUTREMENT QUE :
Elle travaille autrement que moi.
→ « autrement que moi » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Elle
travaille »
Nous appelons dangereux ceux qui ont l'esprit fait autrement que nous et immoraux ceux qui n'ont pas notre morale.
Remarque : L'absence de verbe dans les propositions comparatives entraîne parfois la succession de deux
subordonnants qui paraissent si difficiles à dissocier que l'on parle alors de "combinaison" de deux circonstances.
Ex : comme si, comme quand, comme pour. En réalité, il y a deux propositions emboîtées, la première étant à structure
incomplète.
L'homme doit agir {comme (s'il pouvait tout)} et se résigner {comme (s'il ne pouvait rien)}
L'homme doit agir (comme il agirait (s'il pouvait tout) et se résigner {comme il se résignerait (s'il ne pouvait rien)}
→ « comme s’il pouvait tout » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de
« L’homme doit agir »
→ « s’il pouvait tout » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’hypothèse de « il agirait »
→ « comme s’il ne pouvait rien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de
« L’homme doit se résigner »
→ « s’il ne pouvait rien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’hypothèse de « il se
résignerait »

4.1.1.2. Avec élément d'appui :


La proposition principale comporte un adjectif, un adverbe ou un nom auxquels s'articule la proposition
dépendante au moyen du corrélatif que.
L’élément d’appui est un adverbe
 PLUS … QUE / MOINS … QUE / AUSSI … QUE :
Venez plus tard qu'hier.
→ « plus/ qu’hier » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Venez tard »
L’avion va plus vite que le train.
Il comprend moins facilement que son cousin.
François court aussi vite que toi.

Remarques :
- peuvent être assimilées à ces dernières, les propositions introduites par les comparatifs : mieux que, pire que.
Il travaille mieux que moi. (mieux que = plus/ bien / que)
Jean danse mieux que Pierre.
L’équipe de football de Marseille joue pire que celle de Grenoble. (pire que = plus / mal / que)

L’élément d’appui est un adjectif


 PLUS … QUE / MOINS … QUE / AUSSI … QUE :
Ma femme est plus belle que ta sœur.
→ « plus/ que … ta sœur » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Ma
femme est belle »
Paul est plus courageux qu’il n’est prudent.
Il est moins attentif que son frère.
Ce problème est aussi difficile que l’autre.

Remarques :
- peuvent être assimilées à ces dernières, les propositions introduites par les comparatifs : meilleur, pire, moindre.
Les champagnes sont meilleurs que les vins. (meilleurs que = plus/ bons / que)
Jean est un meilleur danseur que Pierre.
Ses notes sont pires que celles de son frère. (pires que = plus/ mauvaises/ que)
Le taux de pauvreté en France (~10%) est moindre que celui du Canada (~16%) (moindres que = plus / petit / que)

- notons aussi que la locution conjonctive si...que ne s'emploie avec adjectif inclus qu'après une négation.
4Grammaire Française II 23 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on se l'imagine.

L’élément d’appui est un nom


 PLUS DE … QUE / DAVANTAGE DE … QUE / MOINS DE … QUE / AUTANT DE … QUE / LA (LE, LES)
MÊME(S) … QUE :
Il a plus de travail que moi.
→ « plus de/ que moi » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Il a du
travail »
Nous avons beaucoup plus de difficultés avec lui qu’avec vous.
Nous avons davantage de travail que lui.
Ils cultivent moins de blé que leur voisin.
Je ressens autant de peine que de joie.
Il a les mêmes cheveux que sa sœur.

Remarque : Après plus que et moins que, on trouve souvent NE explétif dans la subordonnée dépendant d'une
principale positive ou interrogative :
J’ai dépensé plus que je n'avais prévu.

4.2. Marques introduisant des SP CC de comparaison dans des phrases simples


4.2.1. Prépositions et locutions prépositives + syntagme nominal
 À LA FAÇON DE / À LA MANIÈRE DE / AUPRÈS DE :
Auprès de son père, il a les cheveux noirs.
→ « auprès de son père » Syntagme Prépositionnel CC de comparaison de « Il a les cheveux noirs »
On serait obligé de faire une peinture à la façon de Picasso.
Les dérèglements, dysfonctionnements et travers de la société dénoncés par des fables satiriques à la manière de Jean de La Fontaine.

 EN COMPARAISON DE / PAR RAPPORT À / À CÔTÉ DE :


En comparaison du cinéma français des années 30, la « Nouvelle Vague » des années 60 n’a pas montré le vrai visage de la société de
l’époque. → « en comparaison du …années 30 » Syntagme Prépositionnel CC de comparaison de « la
‘Nouvelle Vague’… de l’époque »
Le cash flow des activités opérationnelles a grimpé pour sa part de 51% en comparaison de l'an dernier
Qu’est-ce que tu peux être vieux jeu à côté de ton père qui a les idées si larges !

 À L’ÉGAL DE :
Par son extraordinaire virtuosité, ce jeune violoniste a été ovationné par le public à l’égal des plus grands.
→ « à l’égal des plus grands» Syntagme Prépositionnel CC de comparaison de « par son extraordinaire…
par le public »
A l’égal de l’homme, la femme jouit du droit d’”engagement” (promesse, ou obligation d’allégeance envers le Prophète).

 À L’EXEMPLE DE / À L’IMAGE DE / À L’INSTAR DE :


À l’exemple de sa mère, elle a embrassé une carrière artistique.
→ « à l’exemple de sa mère» Syntagme Prépositionnel CC de comparaison de « elle a embrassé une
carrière artistique »
Après avoir rappelé diverses prophéties messianiques, il dévoile le symbolisme de l'Ancien Testament, à l'exemple de saint Paul.
A l'image de la population métropolitaine, la population de Corse continue de vieillir
À l’instar des premiers vainqueurs, une équipe d’alpinistes s’est lancée à l’assaut du mont Blanc.
4Grammaire Française II 24 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

4.3. Rapport comparatif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


Propositions juxtaposées corrélatives
Les deux propositions sont juxtaposées. Leur dépendance tient au fait que la première ne porte pas de
mélodie conclusive. Les structures corrélatives se caractérisent par la répétition de la conjonction. Les principales
locutions corrélatives sont :
autant... autant de même… de même moins...moins...
autre ... autre ... tel ... tel ... moins... plus...
tant...tant... plus...plus... plus...moins...
Plus elle travaille, plus elle est fatiguée.
Plus je l'observe, moins je le comprends.
Moins je le vois, plus je l’aime.
Moins il sort, moins il a envie de sortir.
Autant il a de vivacité, autant vous avez de nonchalance.
Tel père, tel fils.

5. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales comparatives


Le mode utilisé dans les propositions comparatives est le mode indicatif, du moment qu’on établit des
rapports pris d’un point de vue réel.

V. L’OPPOSITION ET LA CONCESSION - RESTRICTION


L’opposition
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’opposition
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Gérondif
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels d’opposition dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
2.3. Rapport d’opposition dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales d’opposition

La concession - restriction
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de concession
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Sans notion d’intensité
2.1.1.2. Avec notion d’intensité
2.1.1.3. Relatif à valeur indéfini sans antécédent
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent et passé
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de concession dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
2.3. Rapport concessif - restrictif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
2.3.1. Conjonctions de coordination
2.3.2. Adverbes de liaison ou locutions adverbiales
2.3.3. « Avoir beau » + infinitif
2.3.4. Propositions juxtaposées au conditionnel ou à l’imparfait du subjonctif avec inversion du sujet

2.4. Distinction de deux « mais »


4Grammaire Française II 25 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

L’OPPOSITION
1. Définition :
L’opération d’opposition se définit de la manière suivante :
- Elle met en présence deux assertions ;
- Dans chacune de ces assertions, il y a au moins deux éléments constitutifs qui sont sémantiquement
contraires deux à deux ;
- Les deux assertions s’opposent de manière explicite (et non comme un sous-entendu, comme le cas de la
concession-restriction).
Je n’aime pas les loisirs, mais le travail.
1er élément : aimer / ne pas aimer
2ème élément : loisirs / travail
Jacques aime le vélo, par contre Pierre préfère l’auto.
1er élément : Jacques / Pierre
2ème élément : vélo / auto

La relation d’opposition peut concerner le temps, l’espace ou des actions diverses, qui la plupart du temps
se combinent entre elles :
- Temps (simultanéité) : Pendant qu’il pleut à Paris, il fait beau à Nice.
- Espace (+ simultanéité temporelle) : On a l’impression de voir la lune toute proche, alors que les étoiles paraissent à des millions
de kilomètres.
- Action : Sophie aime jouer avec ses poupées, tandis que Céline préfère jouer à la dînette.
- Action (+ simultanéité temporelle) : Les uns chantaient sans danser, les autres dansaient sans chanter.

2. Marques et valeurs :
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’opposition
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
 ALORS QUE / TANDIS QUE / PENDANT QUE + indicatif (nuance temporelle) :
Alors que je le croyais marin, il était pilote de ligne.
« alors que je le croyais marin » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’opposition de « Il
était pilote de ligne »
Alors que le Quattrocento s’est accompli presque entièrement à Florence, le nouveau siècle voit Rome prendre la tête du mouvement
artistique italien.
Tandis que tu le croyais en Europe, il voyageait au Japon.
La parole est vivante, tandis que l’écriture est morte.
Pendant que tu te laissais dorer au soleil des Antilles, moi, je te cherchais dans la grisaille de Paris.

 AU LIEU QUE / (BIEN) LOIN QUE + subjonctif :


Au lieu qu'il ait suivi mes conseils, il n'a fait qu'à sa tête.
« au lieu qu’il ait suivi mes conseils » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’opposition de
« il n’a fait qu'à sa tête »
Au lieu que ce soient les télécommunicateurs et les fournisseurs de services Internet qui construisent des réseaux pour leurs clients, ce
sont les clients qui construiront des réseaux pour se connecter aux télécommunicateurs et aux fournisseurs de services Internet.
Bien loin que cette mort t’en ait donné l’horreur, tu attaches à la chambre où elle a souffert un caractère sacré.

2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
 AU LIEU DE / LOIN DE :
4Grammaire Française II 26 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Au lieu de se montrer calme et pondéré, il s’est laissé aller à son tempérament.


« au lieu de … pondéré » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC d’opposition de « Il s’est laissé
aller à son tempérament »
Au lieu de faire ses exercices, il regardait la télévision.
Ce traitement (bien) loin d’améliorer l’état du malade, paraît l’affaiblir.

2.1.3. Gérondif (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, gérondives)


En feignant de la paresse, il fait un travail considérable. (Il fait semblant d’être paresseux alors qu’il travaille beaucoup.)
« en feignant de la paresse » Proposition subordonnée adverbiale gérondive CC d’opposition de « Il fait un
travail considérable»

2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels d’opposition dans des phrases
simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
 AU LIEU DE :
Faites de l’escrime au lieu de la lutte.
« au lieu de la lutte » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « Faites de l’escrime »
Il a été vraiment surpris quand elle lui a demandé un week-end à la campagne au lieu d’un bijou.

 À L’OPPOSÉ DE / À L’INVERSE DE : situations très éloignées


Jean aimait les sports violents, les sorties en bande, les blagues vulgaires, à l'opposé de son frère.
« à l’opposé de son frère » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « Jean aimait … les blagues
vulgaires »
Montaigne ne s’habillait guère que de noir et de blanc, je sais ! Moi, à l’inverse de Montaigne, j’adore les couleurs vives !

 CONTRAIREMENT À / AU CONTRAIRE DE : introduisent généralement des propositions affirmatives après


des propositions négatives
Contrairement aux prévisions, la balance commerciale sera équilibrée cette année.
« contrairement aux prévisions » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « la balance … cette
année »
Au contraire de Churchill, petit et rond, De Gaulle était grand et sec. À la Libération en 1944. Bien évidemment !

 CONTRE / À L'ENCONTRE DE :
Je n’arrive vraiment pas à te comprendre ! Tu sembles toujours agir contre tes intérêts.
« contre tes intérêts » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « toujours agir »
Contre toute attente, elle est arrivée à l’heure à notre rendez-vous.
Une telle malhonnêteté va à l’encontre de mes principes moraux.

2.3. Rapport d’opposition dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


 MAIS :
Paul n’est pas intelligent mais studieux.
Michel n’habite pas une maison mais un appartement.
Ce n'est pas à Belgrade mais à Bale que se dispute la finale.

 PAR CONTRE / EN REVANCHE / AU CONTRAIRE :


Le magasin est assez exigu, par contre il est bien situé.
Le groupe de conseil en haute technologie voit sa dette nette s’envoler, de 35,1 à 416,8 millions d’euros. En revanche, le résultat
d’exploitation progresse, passant de 20,4 à 27,6 millions d’euros.
Quand le vieillard enfonça la langue dans son verre à liqueur pour lécher la fin de sa chartreuse jaune, Simon ne détourna pas les
yeux. Au contraire, il sourit, d’un sourire affectueux et compréhensif.
4Grammaire Française II 27 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 À L'OPPOSÉ / INVERSEMENT :
Il y a les étudiants qui saisissent immédiatement mais qui risquent d’oublier aussi vite ; à l’opposé, il y a ceux qui comprennent lentement
mais en qui tout s’imprime définitivement.
Mes deux frères ont eu une évolution absolument contraire : l’aîné s'est assagi au fil des ans ; inversement, l'autre, d'enfant silencieux et
timide, s'est transformé en vrai diable.

 À LA PLACE : langue familière


Tu perds ton temps à regarder ces bandes dessinées, à la place, tu ferais mieux de lire ton cours d’histoire.

3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales d’opposition


La proposition subordonnée d’opposition est normalement construite avec l’indicatif parce que l'on
rapproche deux faits de même nature (événements, comportements, etc.) de façon à mettre en valeur des
différences.
Avec les locutions conjonctives de subordination au lieu que et loin que on utilise le subjonctif quand on
annonce un fait non accompli et qu’on le présente comme virtuel.
Au lieu qu'il ait suivi mes conseils, il n'a fait qu'à sa tête. (Il n’a pas suivi mes conseils)

LA CONCESSION - RESTRICTION
1. Définition :
La restriction ne doit pas être confondue avec l’opposition, même si ces deux opérations ont quelque
chose en commun.
Que l’on considère les énoncés suivants :
Bien qu’il ait des responsabilités importantes, il n’est pas dépourvu pour autant des sentiments.
Quand bien même il avouerait, le doute continuerait de planer.
On ne peut dire que les termes en relation se trouvent dans un rapport strict d’opposition, car ils ne se
trouvent pas sur le même axe sémantique, comme ce serait le cas pour « blanc » et « noir ».
La Restriction met en présence deux assertions (concession + restriction) qui sont reliées de telle
manière que l’une de celles-ci (généralement la seconde) nie l’assertion (implicite) qui pourrait être l’une des
conséquences de l’autre assertion (considérée comme l’assertion de base ou concession). Et c’est parce que la
négation porte seulement sur l’une des conséquences possibles de l’assertion de base, et non sur celle-ci que l’on
doit parler d’opération de restriction (et non pas d’opposition).
L’assertion restrictive est exprimée soit à l’aide d’un terme contraire à celui de la conséquence implicite,
soit à l’aide d’une simple négation :
Il est fort mais bête.
Assertion implicite, conséquence possible de l’assertion de base : « S’il est fort (qualité positive), on pourrait
penser qu’il soit intelligent » (qualité positive).
Il aime le spectacle, mais il n’aime pas le théâtre.
Assertion implicite, conséquence possible de l’assertion de base : « S’il aime le spectacle, on pourrait penser qu’il
aime le théâtre ».
Autrement dit, quand une action ou un état semblent devoir entraîner une certaine conséquence,
l’opposition naît de ce qu’une conséquence contraire, inattendue se produit.
4Grammaire Française II 28 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Le 2ème énoncé (restriction) nie l’énoncé implicite qui constitue la conséquence attendue du 1er
énoncé (concession).
Bien qu’il eût une forte fièvre, il sortit. (« il sortit » s’oppose à l’énoncé implicite qui serait la conséquence attendue,
normale, de la forte fièvre : « il ne sortit pas ».)
Dans la CONCESSION, le locuteur énonce un argument qui bien souvent ne lui appartient pas, qu’il
reprend d’un autre interlocuteur, et il « concède » que cet argument peut être juste. Cet argument est orienté
vers une certaine conclusion que nous appelons conclusion C.
Dans la RESTRICTION, le locuteur énonce un autre argument, qui cette fois est présenté comme
appartenant tout à fait au point de vue du locuteur et qui peut se construire de deux façons différentes :
- il s’oppose explicitement à la CONCLUSION C
Il fait beau mais je ne sortirai pas.
Concession : il fait beau Mais Restriction : je ne sortirai pas.
Restriction = (-C)
Conclusion C : on pourrait sortir

- il s’oriente vers une CONCLUSION –C qui s’oppose à la CONCLUSION C


Il fait beau mais j’ai mal aux pieds.
Concession : il fait beau Mais Restriction : j’ai mal aux pieds

Conclusion C : on pourrait sortir Conclusion –C : on ne sort pas

2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de concession
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Sans notion d'intensité
 MÊME SI / SI + indicatif :
Même si ce jeune pianiste n’a pas décroché de grand prix international, il poursuit tout de même une brillante carrière dans le monde entier.
« même si …prix international » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « il
poursuit… monde entier »
Même si elle n’avait pas envie, elle l’accompagnait à son travail.
Si la « route du rhum » fait chaque année des victimes, cette course atlantique reste avant tout une épreuve sportive de haut niveau.

 BIEN QUE / QUOIQUE / ENCORE QUE / SANS QUE + Subjonctif :


L’équipe a perdu le match bien que tous les joueurs aient fait de leur mieux.
« bien que …leur mieux » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « L’équipe
a perdu le match »
Bien que sa femme ne soit pas d'accord, il va vendre sa maison.
Nous pouvons aller à pied quoique le restaurant soit un peu loin.
C’est un enfant assez désagréable encore qu’il soit très affectueux.
Il était gravement malade sans que rien ne permît de s’en rendre compte.

Remarque : bien que et quoique permettent l’effacement du sujet et du verbe copule quand le sujet est coréférent
de celui de la principale.
Bien que choquée par le ton des propos de son interlocuteur, elle n’a pas pu s’empêcher de rire.
Quoique guérie, elle dut prendre encore du repos.
4Grammaire Française II 29 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 QUAND BIEN MÊME + Conditionnel :


Quand bien même Paris ne décrocherait pas le titre de capitale olympique, son pouvoir d’attraction ne s’en ressentira pas.
« quand bien même …olympique » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de
« son pouvoir … pas »
Quand bien même, il n’aurait plus donné de ses nouvelles au village depuis longtemps, était-ce une raison suffisante pour faire fi de son
autorité de nouveau chef de la famille et le ridiculiser ainsi ?

2.1.1.2. Avec notion d'intensité


La restriction est un jugement personnel qui porte sur une qualité → subjonctif.
La restriction porte sur une réalité qui est une qualité, un état… → indicatif.
 QUEL QUE SOIT + nom :
Reste au lit quelle que soit ta fièvre.
« quelle que soit ta fièvre » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « reste
au lit»
L’idéal scientifique demeure fermement accroché au cœur des chercheurs, quel que soit le régime socio-économique duquel ils
dépendent.
Quels que soient les résultats, je partirai en vacances.

 QUELQUE + nom + QUE + Subjonctif :


Quelque effort qu’il fasse, il n’arrive à rien.
« quelque effort qu’il fasse » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « il
n’arrive à rien »
Quelques ressentiments que vous éprouviez envers ceux qui vous ont trahi, transformez votre amertume en compassion.
Quelques transformations que vous fassiez, vous devez demander une autorisation.

 QUELQUE + adjectif / adverbe + QUE + Subjonctif/ Indicatif :


Quelque habile qu’il soit, il ne gagnera pas.
« quelque habile qu’il soit » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « il ne
gagnera pas »
Quelque onéreux qu’il soit, le golf est un sport de plus en plus pratiqué.
Quelque déçues que vous soyez, vous devez recommencer.

 SI + adjectif / adverbe + QUE + Subjonctif/ Indicatif :


Si fort qu’il paraisse/ paraît, il ne pratique aucun sport.
« si fort qu’il paraisse/ paraît » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « il
ne pratique aucun sport »
Si alléchante que paraisse cette proposition, tâchez de prendre conscience des risques qu’elle comporte.
Si maladroitement qu’il parlât anglais, il se faisait comprendre.

 TOUT + adjectif / adverbe + QUE + Subjonctif/ Indicatif :


Tout sûr qu’il soit, ce candidat devra se soumettre à une élection sévère.
« tout sûr qu’il soit » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « ce candidat …
élection sévère »
Tout agressifs qu’ils soient/ sont, ces joueurs ne gagnent jamais.
Tout français qu’il est, il est allergique au vin !

Remarque : tout devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré
s’accorde par euphonie.
Toutes jaunies qu’elles sont, les vieilles cartes postales gardent un charme certain.

 POUR + adjectif + QUE + Subjonctif/ Indicatif :


Pour fascinante que soit cette chanteuse de rock, sans micro elle n’a aucune voix.
« pour fascinante que soit… rock » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de
« sans micro … voix »
4Grammaire Française II 30 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Pour grands que soient/ sont les rois, ils sont ce que nous sommes.
Pour intelligent qu’il soit, il devra étudier pour l’examen.

2.1.1.3. Relatif à valeur indéfini sans antécédent


 QUI QUE / QUI QUE CE SOIT QUI/ QUE (personne) + Subjonctif :
Qui que vous rencontriez, ne dites rien.
« qui que vous rencontriez » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « ne
dites rien »
Qui que vous aimiez, vous souffrirez.
Qui que ce soit qui l’ait fait, il sera puni.

 QUOI QUE / QUOI QUE CE SOIT QUI/ QUE (chose) + Subjonctif :


Quoi que dise l’entraîneur, n’abandonne pas la course.
« quoi que dise l’entraîneur » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de
« n’abandonne pas la course »
Quoi qu’on fasse, il n’est jamais content.
Quoi que ce soit qu’il m’offre, je ne lui pardonnerai pas.

 OÙ QUE + Subjonctif :
J’irai aux jeux Olympiques, où qu’ils aient lieu.
« où qu’ils aient lieu » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « J’irai aux
jeux olympiques »
Où que j’aille, il y a partout de la pollution.

2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + infinitif (introduisant donc des propositions


subordonnées adverbiales, infinitives)
 SANS :
Sans le connaître vraiment, je pouvais prévoir sa réaction.
« sans le connaître vraiment » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de concession de « je
pouvais prévoir sa réaction »
Sans avoir jamais pratiqué ce métier, elle révélait des dons étonnants.
J’ai mangé sans avoir faim.

 AU RISQUE DE / QUITTE À :
Au risque d’être exilé, Victor Hugo s’opposa violemment au coup d’État de Louis Napoléon.
« au risque d’être exilé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de concession de « Victor
Hugo… Louis Napoléon »
Elle a pris cette décision, au risque de lui déplaire.
Quitte à être fatigué demain matin, je travaillerai une partie de la nuit.

2.1.3. Participe présent ou passé (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales,
participiales)
Se rapportant au sujet du verbe principal :
Vous l’avez fait sachant que c’était défendu.
« sachant … défendu » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de concession de « vous l’avez
fait »
Paralysé par la peur, il réussit cependant à éviter le coup.

Employé en construction absolue (avec sujet propre) :


Sa demande ayant été rejetée pour la troisième fois, elle ne s’avoua pas vaincue et fit une quatrième tentative.
L'orage passé, les bêtes restaient pourtant inquiètes.
4Grammaire Française II 31 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

2.2. Marques introduisant des SP CC de concession dans des phrases simples


2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
 MALGRÉ / EN DÉPIT DE / AVEC / NONOBSTANT / SANS :
Malgré les pas et le poids des meubles, une moquette Woolmark ne s’écrase pas.
« malgré les pas et les poids des meubles » SP CC de concession de « une moquette Woolmark ne s’écrase
pas »
Malgré ses 70 ans, il pouvait abattre presque autant de travail qu’un homme dans la force de l’âge.
En dépit des recherches effectuées à l’intérieur et autour du bateau, le corps du navigateur n’a pu être retrouvé.
Avec tout son argent, il n’a jamais pu trouver le bonheur.
Nonobstant sa formation de juriste, il ne pourra vous être d’aucun secours pour cette affaire complexe et qui retourne de la justice.
Sans connaissance réelle des problèmes, il a été promu responsable du projet.

2.3. Rapport concessif - restrictif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


2.3.1. Conjonctions de coordination :
 MAIS : restriction
Paul n’est pas intelligent, mais il est studieux.
Ce film est ennuyeux mais il attire beaucoup de spectateurs.

 ET : restriction
Peugeot 104 : des qualités confirmées et le prix d’une 3CV.
Il insulte sa mère, il la bat et elle l’aime toujours autant !

 OR : restriction
Les enfants pleurent souvent la nuit. Or cet enfant-là ne dit rien.
Il t’a dit qu’il viendrait à huit heures, or il n’est pas là.

2.3.2. Adverbes de liaison ou locutions adverbiales :


Concession :
 CERTES / EN EFFET / EFFECTIVEMENT / CERTAINEMENT / SANS DOUTE / BIEN SÛR :
Certes, il est très sympa. Pourtant, je ne vais pas me marier avec lui.
En effet, le niveau de vie s’est amélioré, mais il reste encore une population très pauvre.
Sans doute, vous avez fait des progrès remarquables. Cependant, vous n’arrivez pas à la moyenne.
Bien sûr, il dit qu’on peut toujours compter sur lui, mais il n’est jamais là.

Restriction
 POURTANT / CEPENDANT / NÉANMOINS / TOUTEFOIS :
Certes, il est très sympa. Pourtant, je ne vais pas me marier avec lui.
L’équipe a bien joué cependant elle a perdu.
Beaucoup de mesures ont été prises pour réduire le chômage. Néanmoins, il ne cesse d’augmenter.
Ce jeu est intéressant et très instructif, toutefois il coûte cher.

 QUAND MÊME / TOUT DE MÊME :


Elle le suppliait de rester. Il est parti quand même.
Stéphane chantait très mail, il est devenu chanteur de rock quand même.
Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques. Aimez-les tout de même !
Coupables, les génocidaires du Beach s'en sortent tout de même bien.

 IL N’EN EST PAS MOINS (VRAI) QUE / IL N’EN DEMEURE PAS MOINS QUE / NE … PAS POUR
AUTANT :
4Grammaire Française II 32 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Si aujourd’hui on parle moins du sida et de sa prévention, si les traitements permettent de vivre plus longtemps avec le virus, il n’en reste
pas moins que le VIH continue de faire des victimes.
Si tous les services d'archives et de bibliothèques devraient s'efforcer d'instituer les meilleures règles de conservation de leurs fonds, il n'en
est pas moins vrai que bien souvent la mise en oeuvre des politiques adoptées n'est pas à la hauteur de cet idéal.
En ce qui concerne les médicaments antirétroviraux (par exemple l'AZT), on peut déjà dire que leurs prix ont baissé de 60 à 70 % par
rapport au prix du marché international. Il n'en demeure pas moins qu'ils restent inaccessibles aux citoyens africains moyens.
On a le même sang mais c'est pas pour autant qu'on se ressemble.

2.3.3. Avoir beau + infinitif (Concession)


Vous avez beau insister, je n’accepterai jamais.
Les étudiants ont beau faire du bruit, le professeur continue le cours.
Il a beau faire chaque jour un entraînement intensif, il n’a pas amélioré sa vitesse.

2.3.4. Propositions juxtaposées au conditionnel ou à l'imparfait du subjonctif et avec inversion du


sujet (Concession)
La démocratie, fût-elle théorique, est préférable aux dictatures.
Toute tentative, fût-elle maladroite, sera bien accueillie.

2.4. Distinction de deux mais


La seule marque linguistique commune à l'opposition et à la restriction est la conjonction de coordination
mais. On peut les distinguer pourtant par le contexte syntaxique, par le sens et par la traduction en espagnol.
Contexte syntaxique : a) Paul n'est pas intelligent mais studieux.
b) Paul n'est pas intelligent mais il est studieux.

Sémantique :
a) mais d'opposition = non pas (Négation de A, mais B) Ce n'est pas à Belgrade mais à Bale que se dispute la finale. (=à
Bale et NON PAS à Belgrade)
b) mais de restriction = pourtant Rodrigue n’est pas grand mais il est fort (= pas grand et pourtant fort)
Ducrot : "Il s'agit d'effacer l'effet argumentatif d'une proposition P, allant dans un certain sens, en lui
ajoutant une proposition Q allant dans le sens opposé, et y allant de façon plus décisive".

Traduction : a) Pablo no es inteligente sino estudioso.


b) Pablo no es inteligente pero es estudioso.

VI. L’HYPOTHÈSE OU CONDITION

1. Définition
2. Types d’hypothèse
3. Marques et valeurs
3.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’hypothèse
3.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
3.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
3.1.3. Participe présent ou passé
3.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels d’hypothèse ou condition dans des phrases
simples
3.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
4Grammaire Française II 33 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

3.3. Rapport d’hypothèse ou condition dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


3.3.1. Propositions juxtaposées avec "n'était", "n'eût été", "n'eussent été" + sujet
3.3.2. Proposition à l'impératif
3.3.3. Conditionnel + conditionnel

1) Définition
L'expression de l'hypothèse traduit un acte de l'esprit par lequel ou bien on récrée le passé autrement
qu'il n'a eu lieu, ou bien on révoque une actualité présente, ou bien on construit l'avenir en
imagination.
Dans les phrases hypothétiques, le fait dans la proposition principale représente toujours une
conséquence de celui qu'exprime la proposition dépendante ; cette conséquence se tire de l'éventualité envisagée,
de la supposition formulée, ou découle d'une condition supposée.
Exemples :
- On récrée le passé Si j'avais eu les moyens, j'aurais pu étudier
- On révoque une actualité présente Si j'avais les moyens, je pourrais étudier
- On construit l'avenir en imagination. Cet été, si j'avais les moyens, je partirais en vacances.

Quand un élément d’une phrase exprime une supposition, en général condition du fait qui suit, on parle
de phrase hypothétique. La phrase hypothétique la plus courante comporte la supposition dans la subordonnée et
l’effet de la réalisation de cette supposition dans la principale.
• L’action de la principale ne peut se réaliser que si l’action de la subordonnée se réalise, c’est la condition :
J’achète une voiture si je gagne le concours. (à condition que je gagne : il est nécessaire et suffisant que je gagne le
concours pour acheter une voiture)
• L’action de la principale dépend seulement de la réalisation de la supposition exprimée dans la subordonnée,
c’est l’hypothèse :
Si je vais dans le Midi, je prends la voiture. (au cas où j’irais dans le Midi ; mais il ne faut pas nécessairement que
j’aille dans le Midi pour prendre la voiture.)
Il n'est pas toujours facile de distinguer hypothèse et condition, d’autant plus qu’il s’agit plus d’une
différence logique que d’une différence de structure ; aussi, désormais regrouperons-nous ces notions sous
l'appellation globale de compléments circonstanciels de condition.

2. Types d’hypothèse
Les phrases hypothétiques peuvent exprimer une hypothèse réelle ou une hypothèse irréelle, selon
qu'elle soit réalisable ou non réalisable. L'hypothèse peut être envisagée dans l'avenir, le présent ou le passé.

3. Marques et valeurs
3.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’hypothèse ou condition
3.1.1. Conjonctions ou locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
Les conjonctions sont classées selon le mode verbal qu'elles introduisent.
4Grammaire Française II 34 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Mode indicatif
 SI :
Épo
- HYPOTHÈSE RÉALISABLE HYPOTHÈSE IRRÉALISABLE
que

SI + PRÉSENT + FUTUR SI + IMPARFAIT + CONDITIONNEL PRÉSENT


Si tu es d’accord, nous partirons en Chine l’année prochaine. Si un jour tu admettais cette opinion (et cela se pourrait), tu
S'il fait beau dimanche, je ne serai pas à la maison. aurais tort.
Si je rencontrais un gentil garçon, je me marierais.
SI + PASSÉ COMPOSÉ + PRÉSENT OU FUTUR
(le passé composé a la valeur d'un futur antérieur) SI + IMPARFAIT + IMPÉRATIF
Future

S'il a eu le temps de travailler, il réussira. Si après l'opération je ne te reconnaissais pas, rappelle-moi qui
Si je n'ai pas fini d'ici ce soir, je t'appelle. tu es.
S’il a compris (avant midi), je serai satisfait. Demain, si tu pouvais, fais-le (mais tu ne pourras pas)

SI + PRÉSENT + IMPÉRATIF
Si demain tu changes d’avis, téléphone-moi.
Si tu as des ennuis plus tard, préviens-moi.

SI + PRÉSENT + PRÉSENT SI + IMPARFAIT + CONDITIONNEL PRÉSENT


Si tu bouges, je te tue. Si je pouvais (mais je ne peux pas), je prendrais quelques jours
Présente

Si tu admets cette opinion, tu as tort. de vacances.


Si j’avais ma carte de crédit, je t’achèterais cette robe.
SI + PRÉSENT + IMPÉRATIF
S’il bouge, tuez-le. SI + IMPARFAIT + IMPÉRATIF
Si ton voisin est bruyant, appelle la police. Si tu pouvais, fais-le (mais tu ne peux pas)
Si tu arrivais en retard, préviens-moi.
4Grammaire Française II 35 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

SI + IMPARFAIT + IMPARFAIT SI + PLUS-QUE-PARFAIT + CONDITIONNEL


S’il pleuvait, je ne sortais pas. PASSÉ
S’il me parlait, je rougissais complètement. Si tu avais été gentil, j’aurais passé une bonne soirée.
S’il avait continué, cela aurait mal tourné.
SI + PASSÉ COMPOSÉ + PASSÉ COMPOSÉ On utilise le conditionnel passé quand la conséquence
S’il a réussi, il a sûrement fêté ça. est située au passé du locuteur.
Si tu as admis cette opinion, tu as eu tort.
Dans la langue écrite, on peut se servir par archaïsme
Les propositions dépendantes et principales se du PLUS-QUE-PARFAIT DU SUBJONCTIF.
mettent au même temps. L’imparfait marque l’aspect S’il eût continué, cela aurait mal tourné.
imperfectif et pourrait être remplacé par « quand »
ou « chaque fois que ». Le passé composé marque
l’aspect perfectif et pourrait être remplacé par « s’il
SI + PLUS-QUE-PARFAIT + CONDITIONNEL
est vrai que ». PRÉSENT
Si nous avions étudié, nous serions diplômés.
SI + PLUS-QUE-PARFAIT + IMPARFAIT S’il m'avait écouté, il ne serait pas à l'hôpital.
Passée

Si j’avais entendu l’explosion, je fuyais. On utilise le conditionnel présent quand la


Si j’avais fait mes devoirs, je dormais tranquille. conséquence est contemporaine du locuteur. Cet
exemple exprime un reproche, un regret, une critique
Cette utilisation du plus-que-parfait marque l’aspect et signifie : Il ne m'a pas écouté (hier), c'est pourquoi il se
accompli. trouve à l'hôpital (aujourd'hui)

SI + IMPARFAIT + CONDITIONNEL PASSÉ


Si tu ne faisais pas tout le temps de bêtises, je t'aurais amené
avec moi.
Si les gens étaient gentils avec moi, j’aurais pu réussir.
On utilise l'imparfait quand la conséquence est située
au passé. Tout le temps indique qu'il s'agit d'une
habitude. Cette construction est rare et n'est possible
que si le verbe à l'imparfait exprime une répétition,
une habitude, toujours vraie au moment où l'on
parle. Cet exemple exprime une explication doublée
d'un reproche et signifie : Je ne t'ai pas emmené, parce
que tu fais tout le temps des bêtises.

Remarques : si ne véhicule pas toujours une notion d'hypothèse


a) si peut servir à mettre en relief la cause et le but : S'il ne travaille pas, c'est qu'il ne veut pas. Si je te le prête, c’est
pour que tu t’en serves.
b) si peut introduire une proposition subordonnée substantive interrogative indirecte : Je ne sais pas si la
conférence aura lieu. Je ne savais pas (hier) si la conférence aurait lieu (aujourd'hui)
c) si sert à marquer la concession, à la place de même si : Si le ciel est gris, le froid n’en est pas moins vif.
d) si sert à marquer la conséquence : Il travaille si dur qu’il réussira

 SI : si, dans une seconde hypothèse coordonnée à une première par et, mais, ou simple juxtaposition, est très
fréquemment remplacé par que et se fait suivre du subjonctif :
Si elle réussit à son examen et qu’elle obtienne une mention, elle sera admise dans cette école.
« si elle réussit à son examen » et « qu’elle obtienne une mention » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de condition de « elle sera admise dans cette école »
Si le soleil revient et que le mistral ne se remette pas à souffler, nous pourrons à nouveau jouer au tennis.

 SAUF SI : hypothèse avec idée de restriction


Je ne sortirai pas ce soir, sauf si tu viens me chercher en voiture.
« sauf si … en voiture » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je ne sortirai
pas ce soir »
Nous ferons une randonné à cheval, sauf s’il pleut à vers, évidemment !
Nous reviendrons à pied, sauf si nous sommes trop fatigués.
4Grammaire Française II 36 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 SELON QUE ... OU QUE / SUIVANT QUE ... OU (QUE) : alternative, du choix des suppositions découlent
des conséquences variables
Selon que de nouvelles commandes arriveront ou que le carnet de commandes restera vide, le chantier naval continuera à produire ou
fermera ses portes.
« selon que … arriveront » et « ou que … vide » Propositions subordonnées adverbiales conjonctives CC de
condition de « le chantier naval … ses portes »
Selon que la voile hissée serait blanche ou noire, Yseult reviendrait ou ne reviendrait pas à Tristan.
La France répondra aussi à ce que l’Afrique lui dira, suivant que l’Afrique décidera de s’associer à elle, ou suivant qu’elle refuserait de le
faire.

 SI JAMAIS / SI PAR HASARD / SI PAR MALHEUR / SI PAR BONHEUR / SI PAR CHANCE :


Si jamais vous avez la chance de voyager, ne manquez pas de visiter la Bretagne.
« si jamais … voyager » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « ne manquez
pas… Bretagne »
Si jamais il téléphonait, passe-moi la communication.
Si par malheur il lui est arrivé un accident, je ne pourrai même pas prévenir sa famille.
Si par bonheur, la tartine tombe du côté non beurré, c'est pour augmenter la probabilité que vous mettiez le pied dessus (loi de Murphy).
Si, par chance, vous avez du beau temps, alors là attendez-vous à du grand spectacle avec des couleurs comme vous n'en avez jamais
vues.

Mode Subjonctif
 POURVU QUE : dans la phrase ou en tête de phrase → condition nécessaire ; en tête de phrase → condition
souhaitée
Vous pouvez voter, pourvu que vous ayez18 ans.
« pourvu que vous ayez 18 ans » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « vous
pouvez voter »
Votre pommier va reverdir, pourvu que vous l’arrosiez beaucoup.
Pourvu que je réussisse, la mention m'importe peu. (Réussir, ça me suffit)

 EN ADMETTANT (MÊME) QUE : l'hypothèse est choisie par le locuteur


En admettant que vous passiez avec succès tous vos examens, la maîtrise vous prendra 4 ans.
« en admettant que …vos examens » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« la maîtrise vous prendra 4 ans »
En admettant qu’il soit capable de le faire, je me demande s’il voudra le faire.

 À SUPPOSER QUE / EN SUPPOSANT (MÊME) QUE : supposition pure, l'hypothèse est choisie par le
locuteur
Je vous verrai à la conférence à supposer que vous y alliez.
« à supposer que … alliez » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je vous
verrai à la conférence »
À supposer que je fasse cette démarche, il faudrait attendre plusieurs jours pour savoir si elle aboutira.
En supposant même que tu fasses des heures supplémentaires, tu ne pourras jamais t’offrir cette voiture, elle est hors de prix.

 À MOINS QUE ... NE : l’hypothèse ou la condition est inverse ou restrictive


Je ne sortirai pas ce soir à moins que tu ne viennes me chercher (=si tu ne viens pas me chercher)
« à moins que … me chercher » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je ne
sortirai pas ce soir»
À moins qu’il se soit trompé dans ses calculs, son expérience va se révéler une grande victoire personnelle.

 POUR PEU QUE : condition minimale suffisante avec conséquence probable


Pour peu que les loyers augmentent encore, nous serons obligés de quitter cet appartement.
« pour peu que … augmentent » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « nous
serons … appartement »
Pour peu qu’on lui fasse un compliment, elle se met à rougir.
4Grammaire Française II 37 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 SI TANT EST QUE : Condition avec incrédulité chez le locuteur (langue soutenue)
Il pourrait vivre largement si tant est qu’il veuille renoncer à jouer aux courses.
« si tant est que … aux courses » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « il
pourrait … largement»
L'emploi de mots triviaux, d'insultes et d'expressions familières rend plus facilement compte de la réalité, si tant est que la volonté du
réalisateur soit de la cerner.

 SOIT QUE ... SOIT QUE / QUE ... OU QUE : supposition + alternative
Soit que vous désiriez un prêt à court terme, soit que vous préfériez hypothéquer votre appartement, notre banque pourra vous proposer un
accommodement.
« soit que … court terme » et « soit que … votre appartement » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de condition de « notre banque … accommodement »
Soit que tu veuilles voir une pièce de théâtre, soit que tu préfères l’opéra, je pourrais te prendre des places.
Que je veille ou que je dorme, que j’écrive ou que je bricole, je n’arrive pas à oublier mes soucis.

Mode Subjonctif ou Indicatif : L'indicatif est employé surtout quand la condition est présentée d'une façon
tranchante
 À (LA SEULE) CONDITION QUE :
Je vous donne cet argent à condition que vous partez/ partiez demain.
« à condition… demain » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je vous
donne cet argent »
J’accepte de venir à la soirée à condition qu’on n’y reste pas trop longtemps.

 SOUS LA CONDITION QUE : Langue écrite et juridique, souvent utilisé dans les clauses de contrat
Votre permis de construire vous est accordé sous la condition que votre villa soit conforme au type d’habitation de la région.
« sous la condition… la région » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« votre permis … est accordé »
Attention : les risques liés au transport sont couverts sous la condition que l'acheteur ait vérifié les marchandises à l'arrivée et ait exercé, s'il
y avait lieu, ses recours contre le transporteur sous 48h, même en cas d'expédition franco.

 MOYENNANT QUE
On aura ces services, moyennant qu'on les payera.
« moyennant qu’on les payera » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « on
aura ces services »
Pour les choses qui ne m’appartiennent pas, moyennant que je les loue ou que je les achète, je peux aussi en disposer comme bon me
semble.

Conditionnel
 AU CAS OÙ / DANS LE CAS OÙ / POUR LE CAS OÙ : l'hypothèse ne dépend pas du locuteur
Au cas où elle accepterait, avertissez-moi.
« au cas où elle accepterait » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« avertissez-moi »
Au cas où il aurait un malaise, il faudrait l’hospitaliser.
Dans le cas où quelqu'un se présenterait, téléphonez-moi.
Pour le cas où ils envisageraient une action en justice, je lui communiquerais le nom d’un excellent avocat.

 DANS L'HYPOTHÈSE OÙ / PAR L'HYPOTHÈSE OÙ : hypothèse peu crédible


Dans l’hypothèse où vous changeriez d'avis, informez-moi sans retard.
« dans l’hypothèse où … d’avis » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« informez-moi sans retard »
Dans l’hypothèse où la France de demain serait une grande masse urbaine enserrant des zones d’agriculture industrialisées, nos maigres
parcs nationaux ne pourraient empêcher un grave dérèglement écologique.
4Grammaire Française II 38 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

3.1.2. Prépositions et locutions prépositives + infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
 À : emploi limité à un petit nombre d’expressions (à l’entendre, à le voir, à le regarder, à le croire, à en juger
par, à l’écouter, etc.), ironique et sceptique.
À choisir, je préférerais habiter un pavillon plutôt qu’un appartement.
« à choisir » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « je préférerais…
appartement »
À lire ce roman, on croirait tous les hommes des scélérats.
À l’entendre, le pays serait au bord de la guerre civile !

 À MOINS DE :
À moins de prendre un train rapide, vous ne pourriez pas être présent à la réunion.
« à moins de… rapide » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « vous ne
pourriez… à la réunion »
À moins d'être fou, il n'est pas possible de raisonner ainsi.

 À CONDITION DE :
Nous irons en Chine à condition d’avoir un visa.
« à condition de… visa » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « nous irons en
Chine »
Je suis d’accord pour faire l’ascension de cette montagne à condition de pouvoir m’entraîner un peu avant.

 FAUTE DE / À DÉFAUT DE :
Faute de pouvoir me rendre à la réunion, je vous adresserai une procuration.
« faute de… à la réunion » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « je vous …
procuration »
Faute de trouver une chambre d’hôtel, vous pourrez toujours aller dans un camping.
À défaut de pouvoir assister à la réunion, adressez-nous une procuration.

3.1.3. Participe présent ou passé (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales,
participiales)
Se rapportant au sujet du verbe principal
Marchant plus vite, il serait arrivé à l’heure.
« marchant plus vite » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de condition de « il serait arrivé
à l’heure »
J'observe comme vous, 100 choses tous les jours, qui pourraient aller mieux prenant un autre cours.
Conseillé par un bon spécialiste, il aurait pu éviter une intervention chirurgicale.
Bien dirigé, il ira très loin.

Employé en construction absolue (avec sujet propre)


La même situation se présentant, j'agirais tout autrement.
« la même situation se présentant » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de condition de
« j’agirais … autrement »
Marie intervenant, Sophie se calmerait.
Cet arbre abattu, le salon serait plus ensoleillé.

3.2. Marques introduisant des SP CC d’hypothèse ou condition dans des phrases simples
3.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
 SANS :
Sans votre appui, il n'aurait pas réussi.
« sans votre appui » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « il n’aurait pas réussi »
Sans skis, ils auraient du mal à se déplacer dans la neige.
4Grammaire Française II 39 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Sans lunettes, je n’arriverais pas à lire.

 AVEC / MOYENNANT : Condition + idée de moyen, la phrase se met en général au futur ou au conditionnel, il
ne faut pas confondre avec la cause
Avec une telle somme, vous pourriez l'obtenir.
« avec une telle somme » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « vous pourriez l’obtenir »
Avec un peu de patience, tu y arriveras.
Il accepterait de rendre ses services moyennant une récompense.

 SAUF :
Sauf avis contraire, on se réunira demain.
« sauf avis contraire » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « on se réunira demain »
Je serai au rendez-vous sauf obstacle imprévu.

 À MOINS DE :
À moins d'un changement de programme, le Président arrivera à 11 heures.
« à moins de … programme » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « le président arrivera à 11
heures »
À moins d'une erreur de notre part, votre compte est à découvert.
À moins d'un travail inattendu, il pourra vous emmener à l’aéroport.

3.3. Rapport d’hypothèse ou condition dans des phrases coordonnées ou juxtaposées


3.3.1. Propositions juxtaposées avec n'était, n'eût été, n'eussent été + sujet : = si ce n’était
N’étaient les hirondelles qui chantaient, (et) on n'entendait rien.
N’étaient les battements réguliers de l’artère du cou, on l’aurait cru mort.
N’eût été le sang froid du capitaine, le bateau aurait coulé avec tous ses passagers.

3.3.2. Proposition à l'impératif : toujours placée en première position


Fais un pas, et je t'assomme.
Bois un peu moins de café le soir et tu verras que le sommeil reviendra.

3.3.3. Conditionnel + conditionnel :


J'aurais joué au loto, j'aurais gagné.
Ce film aurait une publicité moins tapageuse, il passerait complètement inaperçu.
Tu m’aurais écrit au moins une fois pendant les vacances, ça ne t’aurait pas tué !

VII. LE TEMPS

1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de temps
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent ou passé
2.1.4. Gérondif
2.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de temps dans des
phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
2.2.2. Syntagme nominal (prépositions Ø)
2.2.3. Adverbes et locutions adverbiales
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales de temps
4Grammaire Française II 40 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

1. Définition
Les rapports de temps consistent à dater un fait au moyen d’un autre fait. Cet autre fait, exprimé par le
complément circonstanciel, peut ainsi, relativement à la base dont il dépend, être simultané, antérieur ou
postérieur :
Simultanéité par rapport à la proposition principale : quand, pendant que, lorsque, tant que, à mesure que, etc.
Quand je sortais, je l’ai aperçu.
Pendant que Charles voyage, je suis obligé de rester ici.

Antériorité par rapport à la proposition principale : dès, quand, après que …


Vous me préviendrez, dès qu’il arrivera.
Après que le malade sera guéri, la famille pourra faire le voyage.

Postériorité par rapport à la proposition principale : avant que, jusqu'à ce que…


Avant que vous ayez parlé, il partira.
J’attendrai jusqu’à ce que tu sois parti.

2. Marques et valeurs
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de temps
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
Simultanéité par rapport à la principale
 QUAND / LORSQUE : l’action de la proposition principale et celle de la subordonnée ont lieu en même temps.
Lorsque est surtout employé à l’écrit.
Quand nous allons dîner chez des amis c'est toujours ma femme qui conduit
« quand … des amis » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « c’est toujours ma
femme qui conduit»
Je t'aiderai quand tu auras le temps et que tu le souhaiteras.

Remarques :
- quand est un adverbe de temps s'il introduit une proposition complément OD (interrogative indirecte) ou s'il
figure dans une phrase interrogative : Je sais quand tu viendras. Quand viendras-tu ?
- quand est une conjonction de subordination s'il introduit une proposition complément circonstanciel de temps. Je
partirais quand tu le voudras.

 PENDANT QUE / TANDIS QUE / ALORS QUE: ces conjonctions indiquent la simultanéité, insistent sur la
durée et ont une nuance d’opposition.
Le premier ministre exerce ses fonctions tandis que le président est hors du pays.
Pendant que le docteur parle avec le malade l'infirmière prépare la piqûre.

 COMME : cette conjonction ne s’emploie aujourd’hui qu’avec l’imparfait et appartient à la langue soutenue
Comme les invités arrivaient, la fête retrouvait son animation.
Comme la fusée atteignait la stratosphère, l’un des moteurs explosa.
Comme le cortège présidentiel arrivait Place de la Concorde, la Garde républicaine se mit à jouer la Marseillaise.

 AU MOMENT OÙ / À L’INSTANT OÙ : simultanéité à un moment précis


Je lisais au moment où il arriva.
« au moment où il arriva » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « Je lisais »
Il est tombé malade au moment où il y avait le plus de travail.
Tout le monde s'est tu à l'instant où il est entré.
4Grammaire Française II 41 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

 TANT QUE : deux actions durent ensemble. Les deux faits ont exactement la même durée. On emploie le même
temps verbal dans les deux propositions.
Tant que la pluie tombera, nous ne pourrons pas sortir.
« tant que … tombera » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « nous ne
pourrons pas sortir »
Nous l’épaulerons tant qu’il en éprouvera le besoin.
Tant qu’on vit ensemble, il faut partager les tâches de la maison.
Vous êtes malade tant que vous n’êtes pas descendu de l’avion.

 (AU FUR ET) À MESURE QUE : deux actions évoluent parallèlement. Les deux verbes sont au même temps.
Le paysage s’éloigne à mesure que l’avion s’élève.
« à mesure que … s’élève » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « le paysage
s’éloigne »
Il distribuait des programmes au fur et à mesure que les gens arrivaient.
Lorsque vous vous entraînez aux haltères, vos muscles se fortifient au fur et à mesure que vous augmentez les poids que vous utilisez.

 CHAQUE FOIS QUE / TOUTES LES FOIS QUE : habitude, deux actions se répètent ensemble
Chaque fois que son mari part en voyage, elle pleure.
« chaque fois que … en voyage » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « elle
pleure »
Chaque fois que vous postulerez un emploi, les renseignements de votre profil seront entrés automatiquement dans votre formulaire de
demande.
Sélectionnez cette option pour jouer un fichier sonore toutes les fois que Netscape bloque un menu incrusté.

Antériorité par rapport à la principale


 APRÈS QUE / UNE FOIS QUE : succession de deux faits
Il m'a dit qu'il partira après qu'il aura fini ses devoirs.
« après que … ses devoirs » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « il partira »
Il viendra après qu'il aura terminé son travail.
Une fois qu’il aura terminé ses études, il a l’intention de voyager.

 DEPUIS QUE : point de départ d’une situation qui se prolonge


Les gens ont commencé à courir depuis que la bombe a explosé.
« depuis que … a explosé » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « les gens … à
courir »
Il te fera signe depuis qu’il aura reçu ton télégramme.

 DÈS QUE / AUSSITÔT QUE / SITÔT QUE / À PEINE … QUE : succession rapide de deux faits
Nous partirons dès que vous aurez terminé.
« dès que vous aurez terminé » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « nous
partirons »
Dès que la réunion a eu lieu, la situation au parlement a amélioré.
Aussitôt que le magasin ouvre ses portes les gens commencent à entrer.

Remarque : Dans les constructions avec à peine… que, pas plus tôt que, que n’introduit pas la proposition
subordonnée mais la proposition principale. C’est ce qu’on appelle la subordination inverse.
Il est à peine entré qu’il est ressorti.
« il est à peine entré » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « Il est ressorti »
- à peine exige l’inversion du sujet : (les deux actions se passent très vite l'une après l'autre).
A peine s’est-il endormi que le téléphone sonna.
A peine ai-je avalé, que je suis monté sur le pont.

 TANT QUE : Il introduit un fait antérieur à celui de la principale. La subordonnée est négative.
Je ne partirai pas tant que tu n’auras pas répondu à ma question !
L’épidémie progressera, tant qu’on n’aura pas trouvé de vaccin contre cette maladie.
4Grammaire Française II 42 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Postériorité par rapport à la principale


 AVANT QUE / JUSQU’À CE QUE : on emploie le subjonctif parce que le fait exprimé dans la subordonnée
n’est pas encore réalisé et donc incertain. Jusqu’à ce que indique une limite dans le futur.
Je le verrai avant qu'il parte.
« avant qu’il parte » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « je le verrai »
Nous devons rendre notre rédaction avant qu'il soit trop tard.
Jusqu'à ce que le criminel ait été détenu, personne ne voulait sortir seul.
Ce réfugié politique a décidé de rester en exil jusqu’à ce que la liberté de la presse soit rétablie dans son pays.

2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
Simultanéité par rapport à la principale
 AU MOMENT DE :
Au moment de seller les chevaux, Georges et Marie-Louise s’aperçurent qu’un orage menaçait.
« au moment de…chevaux » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de temps de « Georges … un
orage menaçait »
Les spectateurs se bousculaient au moment d’entrer.

Antériorité par rapport à la principale


 APRÈS :
Après avoir chanté, il récita une fable.
« après avoir chanté » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de temps de « il récita une fable »
Jacques et Mireille se sont reposés après avoir fait le tour du village.

Postériorité par rapport à la principale


 AVANT DE :
Avant de prendre cette décision, tu dois la consulter avec ton père.
« avant de … décision » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de temps de « tu dois la
consulter avec ton père »
Avant de refermer la poste, elle a téléphoné à son mari.

2.1.3. Participe présent ou passé (même sujet ou en construction absolue) (introduisant donc des
propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Se rapportant au sujet de la principale
Le déjeuner terminé, ils plièrent les serviettes.
« le déjeuner terminé » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de temps de « ils plièrent les
serviettes »
Étant enfant, Ariane se passait des heures à dessiner.
Ayant vu l’autobus arriver, il a couru pour le prendre.
Arrivé à la gare d’Avignon, vous trouverez dans le hall un bureau de renseignements.

Employé en construction absolue (avec sujet propre)


Le soleil se levant, les hommes partiront pour la chasse.
« le soleil se levant » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de temps de « les hommes
partiront pour la chasse »
Midi sonnant, on se mit à table.
Le chat parti, les souris dansent.

2.1.4. Gérondif (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, gérondives)


Je l’ai aperçu en passant.
4Grammaire Française II 43 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

« en passant » Proposition subordonnée adverbiale gérondive CC de temps de « je l’ai aperçu »


Il a ramassé des champignons en se promenant dans les bois.
Que j'obtienne de vous cette grâce en mourant.

2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de temps dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
Postériorité par rapport au verbe
 AVANT / JUSQU’À :
J’aimerais bien finir ce travail avant son arrivée. (« avant son arrivée » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « finir ce
travail »)
Il faut l’attendre jusqu’à lundi.

Moment précis
 À / EN / AU MOMENT DE :
Je l’ai vu à Noël. (« à Noël » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « je l’ai vu »)
Il est venu en hiver.
Je l’ai connu au moment de l’accident.

Point de départ d’un événement


 DÈS / DEPUIS / À PARTIR DE :
Depuis et dès indiquent toujours qu’une action (ou un état) qui a commencé dans le passé se poursuit dans le
présent, au moment où l’on parle. Dès ajoute la notion d’immédiateté. À partir de marque le point de départ d’une
durée à venir.
Dès son retour, il a retrouvé sa gaieté.
« dès son retour » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « il a retrouvé sa gaieté »
Ils ne se quittent jamais depuis leur mariage.
Nous commencerons à partir de cette semaine.

Durée
 DANS / DEPUIS / PENDANT / DURANT / AU COURS DE / LORS DE / POUR / EN :
Dans permet de situer une action dans le futur par rapport au moment où l’on parle. Pendant permet de parler
d’une durée (quantité de temps, nom, adverbe) qui se situe dans le passé, le présent, le futur. Cet indicateur n’est
pas lié au moment où l’on parle. Durant a le même sens que pendant et s’emploie surtout à l’écrit. En indique la
durée nécessaire pour achever una action spécifique. Pour indique la durée d’une action mais le locuteur se situe
au début de l’action (l’action n’est pas encore écoulée). Il s’agit de l’estimation de la durée, d’un projet.
J’ai fait le tour du lac pendant une heure. (On insiste sur la durée (une heure de marche) mais non sur le résultat : J’ai
peut-être fait plusieurs fois le tour du lac.
J’ai fait le tour du lac en une heure. (On insiste sur la durée (une heure) et sur l’accomplissemnet de l’action : J’ai fait
un seul tour du lac.
Je suis resté à Londres pendant une semaine. (une semaine : durée effective du séjour).
Je suis allé à Londres pour une semaine mais je suis rentré au bout de deux jours. (une semaine : durée prévue du séjour).
Il part en voyage dans un mois. (« dans un mois » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « il part en voyage »)
Il est triste depuis quelques jours.
Il a connu une jolie fille pendant le voyage.
Au cours de cette semaine, je dois finir ce travail.
Lors de leur première rencontre ils ne se sont pas plus.
Il est parti pour un mois.
Il finira le livre en une semaine.

 IL Y A / ÇA FAIT : toujours placées en tête de phrase, ces expressions ont le même sens que depuis. Elles ne
s’emploient qu’avec une durée chiffrée.
4Grammaire Française II 44 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Il y a / ça fait un quart d’heure que nous attendons l’autobus.


Il y avait / ça faisait trois jours qu’un épais brouillard recouvrait la vallée.
Il y aura / ça fera bientôt quatre ans que nous n’avons pas vu nos amis Dupont.

Antériorité par rapport au verbe


 APRÈS :
Elle est ravie après la naissance de sa petite-fille.
« après la naissance de sa petite-fille » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « elle est ravie »

2.2.2. Préposition Ø + Syntagme nominal


Ce jour-là la terre s’est secouée violemment.
« ce jour-là » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « la terre s’est secouée violemment »
Chaque année ramenait Jean dans les Ardennes.
Elle déménagera le mois prochain.
Un jour, il est arrivé complètement ivre.

2.2.3. Adverbes et locutions adverbiales


Je partirai tout à l’heure.
« tout à l’heure » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « je partirai »
Je reviens tout de suite.
Auparavant, il lisait fréquemment.

3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales de temps


Subjonctif
Les propositions temporelles qui introduisent la postériorité marquent un fait futur par rapport au verbe
principal, c’est-à-dire, un fait envisagé non comme réel mais comme simplement conçu par l’esprit, comme
incertain. C’est pourquoi ces propositions se mettent au subjonctif.
Les locutions conjonctives qui introduisent des propositions au mode subjonctif sont en nombre limité :
J’irai te voir, avant que tu déménages.
Je t’attendrai jusqu’à ce que tu reviennes.
D’ici que tu sois avocat, il passera de l’eau sous le pont.
D’ici à ce que ton neveu ait l’âge de m’aider je trouverai un autre apprenti.

Remarque : avant que admet le ne explétif J’agirai avant qu’il ne me l’ordonne.

Indicatif ou conditionnel
Les autres locutions conjonctives introduisent une proposition à l’indicatif quand le fait est réel ou regardé
comme tel. Si la proposition subordonnée marque un fait hypothétique, elle se met au conditionnel.
Quand nous aurons fini, nous partirons.
Quand nous aurions fait ce voyage, notre expérience serait plus grande.
Fais tes devoirs pendant que ton ami sera absent.
Que ferais-tu pendant que ton ami serait absent ?
4Grammaire Française II 45 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

VIII. PARTICIPE PRÉSENT vs GÉRONDIF


Le français présente trois formes dérivées de verbe qui finissent par le suffixe –ant : l’adjectif verbal, le
gérondif et le participe présent.
L’adjectif verbal est facilement reconnaissable : il fonctionne comme un adjectif qualificatif accompagnant
un nom avec lequel il s’accorde en genre et en nombre.
Ces enfants ne sont pas obéissants.
Ces théories sont séduisantes.
Nous essaierons de montrer comment nous pouvons distinguer les valeurs du participe présent et du
gérondif au moment de l’interprétation d’un texte.

Distinction morphologique

Le participe présent dérive du participe présent latin terminé en -antem/ -entem, devenu -ant en
français (Lisant le journal avec attention, on acquiert beaucoup de connaissances) alors que le gérondif est issu de l'ablatif du
gérondif latin terminé en –ando/-endo également devenu -ant mais précédé en français de en (En lisant le
journal, j'ai appris la mort tragique d'un ami).
Quant à leur forme, le participe et le gérondif sont invariables : ils ne varient ni en genre, ni en nombre,
ni en personne, etc.
Le participe connaît la forme composée (ayant chanté, étant parti) alors que le gérondif ne connaît pas de
forme composée.
Le participe peut être utilisé à la voix passive (étant vu, ayant été vu) alors que le gérondif ne peut pas être
utilisé à la voix passive.

Distinction syntaxique
Du point de vue syntaxique, le gérondif fonctionne seulement comme un complément circonstanciel
de phrase et la règle veut que le sujet du gérondif (toujours sous-entendu) soit le même que celui du verbe de la
proposition principale. Le Premier Ministre a fait des déclarations à la presse en arrivant en Chine.
Par contre, le participe présent peut être :
1. Complément d’un nom, introduisant une proposition subordonnée adjective, participiale.
Nous avons aperçu des soldats passant par la ville.
2. Complément circonstanciel de phrase. introduisant une proposition subordonnée adverbiale,
participiale Dans ce cas, il se présente :
b.1) soit avec un sujet différent de celui de la proposition principale (participe absolu)
Son fiancé parti, Maryse ne voulait plus sortir de chez elle.
b.2) soit avec le même sujet de celui de la proposition principale
Voyant son frère mort, le soldat ne voulut pas lui survivre.

Distinction sémantique
Alors comment distinguer la valeur de sens du gérondif et du participe présent quand ils remplissent la
même fonction syntaxique ? Dans ce cas, c’est le sens qui les distingue, le participe marquant l’antériorité ou la
postériorité, le gérondif marquant la simultanéité.
Il s’effraya, pensant qu’il était trahi. → cause
Il s’effraya en pensant qu’il était trahi. → Simultanéité dans le temps
Ils observaient tout essayant de fixer dans leur mémoire les moindres détails du paysage → postériorité/ Conséquence ou but
Ils observaient tout en essayant de fixer dans leur mémoire les moindres détails du paysage → simultanéité/ manière ou temps.
4Grammaire Française II 46 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales

Dans le 1er exemple, avec un participe présent, l’effet résulte de la pensée ; il exprime la cause, donc
l’antériorité vis-à-vis de la principale. Dans le 2ème, l’effroi surgit au moment même où naît la pensée, le gérondif
exprimant la simultanéité dans le temps.
Marquant l’antériorité, le participe présent véhicule les notions de cause, concession, hypothèse et bien
entendu antériorité dans le temps ; marquant la postériorité il peut exprimer aussi la conséquence et le but.
Cause : Sachant qu’il allait partir, il a fait ses valises
Concession : Vous l’avez fait sachant que c’était interdit.
Hypothèse : Travaillant plus d’heures par jour, elle aurait plus d’argent.
Antériorité dans le temps : Ayant présenté son travail, elle partit en vacances.
Conséquence : Il l’a pris par le bras, l’arrachant au sommeil.
But : Elle étudie beaucoup voulant réussir à son examen.

Par contre, marquant la simultanéité vis-à-vis du verbe principal, le gérondif véhicule les notions de
manière, moyen, opposition et simultanéité dans le temps.
Manière : Il a réussi à s’évader en se cachant le jour et en marchant la nuit.
Moyen : L’auteur, en s’effaçant complètement derrière le point de vue des personnages et en évitant de faire connaître sa
pensée, permet au lecteur de tirer ses propres conclusions (par ce moyen)
Opposition : En feignant de la paresse, il fait un travail considérable. (Il fait semblant d’être paresseux alors qu’il travaille
beaucoup)
Simultanéité dans le temps : En montant l’escalier, il est tombé et s’est tordu la cheville.

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