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1. La cause
2. La conséquence et le but
3. La comparaison
4. L’opposition et la concession-restriction
5. L’hypothèse
6. Le temps
7. Le participe présent et le gérondif
Bibliographie
▪ Abbadie CH., Chovelon B., Morsel M-H. (1994) : L'expression française, écrite et orale, Presses
Universitaires de Grenoble.
▪ Garagnon A.-M., Calas F. (2002) : La phrase complexe, Paris, Hachette.
▪ Charaudeau P. (1992) : Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette.
▪ Denis D., Sancier-Château A., Huchon M. (1997) : Encyclopédie de la grammaire et de l’orthographe , Paris,
Librairie Générale Française, Le livre de poche.
▪ Descotes-Genon CH., Morsel M.-H., Richou C. (1992) : L’exercisier, Presses Universitaires de Grenoble.
▪ Dossiers d’élèves de la chaire Grammaire II.
▪ Klett, E., “Le gérondif espagnol : quelques suggestions pédagogiques pour faciliter sa traduction”, in
Topiques nº 5, Buenos Aires.
▪ Mauffrey A., Cohen I., Lilti A.-M. (1988) : Grammaire française 4e 3e, Hachette.
▪ Ruquet M., Quoy-Bodin J-L. (1988) : Comment dire ? Raisonner à la française, Paris, Clé International.
▪ Tomassone R. (1996) : Pour enseigner la grammaire, Delagrave.
I. LA CAUSE
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées causales
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Valeur générale
2.1.1.2. Valeur nuancée
La cause est reconnue
Deux causes sont possibles
La cause est remise en question
La cause est niée
La cause est liée à l’idée d’intensité
La cause est liée é la notion de temps
Mise en relief de la cause
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de cause dans des
phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + syntagme nominal
2.3. Rapport causal dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales causales
1. Définition :
Le complément de cause indique la raison pour laquelle s'accomplit l'action exprimée dans la phrase
principale. La cause est un fait qui se produit avant un autre. Elle entraîne, provoque d'autres événements. La
cause est considérée comme la source ou l'origine d'un autre fait.
2. Marques et valeurs :
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales causales :
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
4Grammaire Française II 2 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Cet accident s’est produit parce que l’automobiliste a brusquement changé de direction.
Pourquoi ne viens-tu pas ce soir ? Parce que j’ai eu un empêchement.
La réponse peut être réduite à la seule conjonction parce que quand on ne veut pas ou ne sait pas
expliquer la cause.
- C’est la même chose, protesta-t-il véhément.
- Pourquoi ?
- Parce que.
- Pourquoi ne viens-tu pas ce soir ?
-Parce que.
Lorsque parce que est utilisé en tête de phrase, on cherche à focaliser ou à mettre en relief la cause.
Hollywood vit en état de choc. Parce qu'une star est atteinte du sida, tout est mis en oeuvre pour débloquer les consciences et les crédits
pour les médecins.
PUISQUE : Puisque ne peut pas répondre à la question pourquoi ? La cause est déjà connue par les deux
interlocuteurs et elle est unique. L'élément révélé au moment où l'on parle c'est le fait de la proposition principale.
A puisque B est constitué par deux énoncés, par deux actes énonciatifs : l’assertion A et B, la justification de A.
Puisque vous me détestez, je pars.
→ « puisque … détestez » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « je pars »
Puisqu'il est le plus habile, c'est lui qui fera ce travail.
Puisque nous n'aurons pas le temps de tout faire, il vaut mieux commencer par le plus urgent.
En général la proposition introduite par puisque précède la principale parce qu'elle représente le fait
connu (thème), tandis que la subordonnée introduite par parce que suit la proposition principale et constitue
la nouvelle information (rhème ou propos). Quand la proposition introduite par puisque suit la principale, une
intonation particulière (chute brusque de la voix sur puisque) signale le caractère particulier de la syntaxe.
Je ne partirai pas, puisque tu me le demandes.
Oswald Ducrot a démontré que la proposition causale peut être non pas la cause du fait contenu dans la
principale (énoncé ou dictum), mais la cause de l’acte de parole réalisé en prononçant cette principale
(énonciation ou modus) :
- Je pars demain puisque tu veux le savoir.
« Puisque tu veux le savoir » n’est pas la cause de l’énoncé « Je pars demain », mais de l’acte de parole réalisé
en énonçant « Je pars demain », c’est-à-dire « Je te dis que je pars demain, puisque tu veux le savoir ».
COMME : en tête de phrase, il indique la cause unique dont l'effet est normal et à peu près inévitable. La cause
est généralement connue de tous.
Comme elle est charmante, elle n'aura pas de mal à trouver un mari.
→ « Comme … charmante » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « elle n’aura
pas…mari »
Comme je n’étais pas sûre de pouvoir me libérer, j’ai décliné l’invitation.
Comme c’est le 1er mai, toutes les banques seront fermées.
VU QUE : expression qui introduit un fait dont la réalité est indiscutable, registre familier.
Je ne suis pas venu, vu que tu ne m’as pas invité.
→ « Vu que tu ne m’as pas invité » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de
« je ne suis pas venu »
Tu dois attendre vu que tu es arrivé le dernier.
POUR LA (SIMPLE ET) BONNE RAISON QUE : employé pour la cause évidente.
-Pourquoi tu n’es pas entré à l’école navale ?
-Pour la simple et bonne raison que je suis myope.
→ « Pour la simple… myope » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « je ne
suis pas entré … navale »
Nous nous sommes élevés souvent contre le réalisme pour la simple raison que la réalité n'est pas réaliste !
NON (PAS) QUE / NON POINT QUE (+ Subjonctif) … MAIS (PARCE QUE) (+ Indicatif) : La
cause écartée est fausse.
Les Français n’osent pas l’aventure du 3ème enfant non qu’ils soient devenus indifférents à la notion de grande famille, mais parce
que les charges sociales s’avèrent trop lourdes.
→ « Non qu’ils soient … grande famille » et « parce que les charges…lourdes » Propositions
subordonnées adverbiales conjonctives CC de cause de « Les Français n’osent pas… enfant »
Cela fait plus de trente ans que j’essaie de manger Bio, et cela est de plus en plus difficile. Non que les agriculteurs trahissent le
cahier des charges de l’agriculture biologique, non que je les soupçonne de tricher afin d’augmenter leur bénéfice, mais parce que
l’eau, la terre, l’atmosphère, bref l’écosystème est pollué dans son ensemble.
CE N'EST PAS QUE (+ subjonctif) … C'EST QUE (+ indicatif) : La cause écartée est fausse.
-Il doit être riche pour dépenser tant !
-Non, ce n’est pas qu’il soit riche, c’est qu’il est généreux.
→ « ce n’est pas … riche » et « c’est qu’il est généreux » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de cause de « pour dépenser tant »
NON PARCE QUE (+ indicatif) … MAIS (PARCE) QUE (+ indicatif) : La cause écartée est un fait
réel, mais la vraie cause est différente.
J’aime le bon vin non parce que je suis français, mais parce que je suis un fin gourmet.
→ « non parce que … français » et « parce que … gourmet » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de cause de « J’aime le bon vin »
Il a eu un accident non parce qu’il était ivre mais parce qu’il pensait à autre chose.
La cause est liée à l’idée d’intensité
D'AUTANT PLUS QUE : à la cause s'ajoute une idée de comparaison, cause importante parmi d'autres
L'apport de la biologie moléculaire à la connaissance du fonctionnement du vivant est considérable. Ce type d'approche pourrait
devenir largement dominant dans la recherche agronomique, d'autant plus que beaucoup d'attentes sont placées en elle.
→ « D’autant plus que … en elle » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de cause de « ce
type… agronomique »
Le génie génétique représente de gros enjeux économiques et financiers d'autant plus que les biotechnologies se développent
dans un climat de compétition exacerbée.
Elle ressent d'autant plus sa solitude qu'elle doit passer un mois de vacances seule.
Comparer avec parce que : Elle ressent sa solitude parce qu'elle doit passer un mois de vacances seule signifie que le fait
de passer un mois de vacances est la cause unique de son sentiment de solitude.
D’autant plus que peut aussi marquer le contraste entre un fait et sa cause qui est à première vue contraire.
Il voulait épouser cette fille d'autant plus que sa famille s’y opposait.
Le résultat de 0-0 est logique, du moment que les deux défenses étaient meilleures que les attaques.
Du moment que le joueur est bon et qu’il apporte quelque chose au club…l’âge n’a aucune importance, du moment que le joueur
brille.
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc une proposition subordonnée,
adverbiale, infinitive) :
SOUS PRÉTEXTE DE : cause contestée par le locuteur.
Sous prétexte d’aller chercher des cigarettes, il quitta sa famille pour toujours.
→ « Sous prétexte de… cigarettes » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « il
quitta … pour toujours »
On se prépare à envahir ses voisins sous prétexte de faire la lutte au terrorisme.
L'accusé se déclarait innocent sous prétexte de ne pas connaître la loi.
POUR :
Dix personnes asphyxiées pour avoir omis de fermer un chauffe-eau.
→ « Pour … chauffe-eau » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de cause de « dix personnes
asphyxiées »
Un policier menacé de sanctions pour avoir critiqué les reconduites à la frontière.
Un hacker italien inquiété pour avoir révélé des failles de sécurité dans une plateforme de jeu.
2.1.3. Participe présent et participe passé (introduisant donc une proposition subordonnée, adverbiale,
participiale)
Se rapportant au sujet du verbe principal :
Mentant, il a perdu ma confiance.
→ « Mentant » Proposition subordonnée adverbiale participiale (présent, même sujet) CC de cause de
« il a … confiance »
Craignant de manquer le train, notre ami prit une voiture pour aller à la gare.
N’ayant pas voulu mettre ton pull-over, tu as attrapé cette grippe.
→ « N’ayant pas … pull-over » Proposition subordonnée adverbiale participiale (passé, même sujet) CC
de cause de « tu as attrapé … grippe »
Désespérée de vous attendre, je pars.
Les conditions de production ayant beaucoup changé, les entreprises doivent s'adapter aux technologies nouvelles.
→ « Les conditions de production ayant beaucoup changé » Proposition subordonnée adverbiale
participiale (passé, sujet propre) CC de cause de « les entreprises… technologies nouvelles »
Ses deux amis partis, Bernard n'avait plus aucune raison ni aucune envie de rester.
Un orage ayant éclaté, nous fûmes forcés de retarder notre départ.
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de cause dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme Nominal
À : Raccourci de à cause de
À son air catastrophé, on a tout de suite compris qu’il avait une terrible nouvelle à nous dire.
→ « À son air catastrophé » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « on a tout de suite compris qu’il …
à nous dire »
Le pélican se différencie à son vol.
FAUTE DE/ PAR MANQUE DE : la cause est liée à la quantité, l’insuffisance, l’absence
Faute de médicaments appropriés, l’enfant est mort en quelques jours.
→ « Faute de médicaments appropriés » Syntagme prépositionnel, CC de cause de « l’enfant est mort en
quelques jours »
Faute de moyens, nous ne sommes pas partis en vacances
Par manque de personnel, les hôpitaux ferment des lits.
Par manque de conscience professionnelle, il a commis des erreurs impardonnables.
« PAR » ET « POUR »
Distinction sémantique :
- PAR recouvre un champ qui se rattache à la notion de cause pure et simple, liée au moyen, à la manière.
Elle a agi par amour.
Il s’est imposé par son intelligence.
Par superstition, ma grand-mère se cloîtrait chez elle le vendredi.
Distinction syntaxique :
Comparons les phrases suivantes :
On l’a chassé par plaisanterie (C’est une plaisanterie de celui qui fait l’action de chasser, de l’actant AGENT,
c’est “on” qui plaisante)
On l’a chassé pour une plaisanterie. (C’est une plaisanterie de l’objet destinataire de l’action de chasser, de l’actant
“l ‘” dans cette phrase)
Par sa gentillesse, elle se fait aimer de tous (“Par” introduit une qualité attribuée au sujet de l’action, à l’agent)
Ses camarades l’aiment pour sa gentillesse. (“Pour” introduit une qualité attribuée à l’objet destinataire de l’amour,
notion de rétribution, de prix.
Dans ces phrases, le sujet grammatical change mais le rapport sémantique entre les actants reste le
même. Il ou l’" sont dans les deux phrases les actants bénéficiaires qui reçoivent des applaudissements en
échange de leur discours.
Car, de même que puisque réunit deux énoncés, deux actes énonciatifs différents : l’assertion A qui
constitue une nouvelle information et B, la justification de A présentée comme connue par le JE ou bien comme
une information nouvelle aussi mais alors c’est le lien entre A et B que car présente comme connu. Par contre,
l’emploi de puisque suppose que le destinataire admet non seulement le lien entre A et B mais aussi la vérité de B.
Je pars puisque vous ne m’aimez pas.
Car ajoute une justification qui appartient seulement au point de vue du JE : “Tu dois savoir cela car tu sais tout.”
Car est utilisé par le JE pour se défendre, pour se justifier tandis que puisque est utilisé pour convaincre le
TU : Puisque B est l’argument qui force l’interlocuteur à admettre A : “Etant donné que tu admets B tu es obligé d’admettre
A”.
EN EFFET :
L’année prochaine, l’entreprise connaîtra un profond changement. En effet, notre directeur général prendra sa retraite.
Le monde n'est pas encore à court de pétrole. En effet, les ressources paraissent « plus que suffisantes » pour faire face à la demande
future.
TELLEMENT / TANT :
Il s’est endormi sur la table, tellement il avait bu de vin.
Il s’est réfugié dans cette grotte, tant l’orage était violent.
3.2. La proposition causale peut être introduite par le conditionnel quand elle exprime un fait hypothétique :
Ne faites pas cela parce que vous en éprouveriez les conséquences les plus fâcheuses.
3.3. La proposition causale est au Subjonctif après les conjonctions causales négatives ou imaginées :
Non (pas/ point) que... mais Soit que... soit que
Si... ce n’est pas que... Ce n’est pas que
Les Français n’osent pas l’aventure du 3ème enfant non qu’ils soient devenus indifférents à la notion de grande famille, mais
parce que les charges sociales s’avèrent trop lourdes.
4Grammaire Française II 9 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
II. LA CONSÉQUENCE
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales consécutives
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Sans notion d’intensité
2.1.1.2. Avec notion d’intensité
L’intensité porte sur un verbe
L’intensité porte sur un adjectif
L’intensité porte sur un adverbe
L’intensité porte sur un nom
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.2.1. Sans notion d’intensité
2.1.2.2. Avec notion d’intensité
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2. Rapport consécutif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales consécutives
1. Définition :
La conséquence indique le résultat atteint ou possible grâce à l'action exprimée par le verbe
principal. Le contenu des propositions dépendantes consécutives et des SP est présenté comme la conséquence
ou le résultat du contenu de la proposition qui lui sert de support.
On peut trouver :
a) Une conséquence sans notion d'intensité : Cette conséquence n'est pas liée à une condition : Le docteur a
parlé à voix basse de sorte que le malade ne l'a pas entendu.
b) Une conséquence avec notion d'intensité : la conséquence est liée à un certain degré d'intensité de l'état
ou de l'action évoqués par la principale. La proposition dépendante est introduite au moyen de que
corrélatif qui répond, soit à un adverbe, soit à l'adjectif tel situé dans la principale, le lien qui unit les deux
propositions est plus étroit que dans le cas précédent : Le temps était si beau et l'air si doux que tous les passagers
restaient la nuit sur le pont.
2. Marques et valeurs :
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales consécutives
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Sans notion d’intensité :
DE (TELLE) MANIÈRE QUE / DE (TELLE) FAÇON QUE :
Il pleut, de manière que les enfants doivent rester à la maison.
→ « de manière que … maison » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « il
pleut »
Les éboueurs n’ont pas ramassé les ordures de manière que la ville ressemble à une gigantesque poubelle.
J’aurai quelques jours libres fin mai de manière que nous pourrons nous rencontrer à ce moment-là.
SANS QUE :
Elle ne peut pas sortir sans que les journalistes la suivent.
→ « sans que … suivent » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de « elle ne
peut pas sortir »
Le temps coule inexorablement sans que l'on puisse le remonter.
SI BIEN QUE :
Victor Hugo s'est violemment opposé à Napoléon III si bien que ses oeuvres ont été interdites.
→ « si bien que … interdits » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de conséquence de
« Victor Hugo… Napoléon III »
Les promeneurs avaient oublié le panier du pique-nique si bien qu'ils ont dû se passer de manger.
Il a fait moins dix la nuit dernière si bien que toutes les fleurs ont gelé.
La classe est trop petite pour que nous puissions tous entrer !
TROP DE … POUR QUE / ASSEZ DE … POUR QUE/ SUFFISAMMENT DE… POUR QUE :
Fabrice possède suffisamment de biens pour que nous l'aidions.
→ « suffisamment de/ pour que… aidions » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de
conséquence de « Fabrice possède des biens »
Il y a trop de monde pour qu’on puisse avancer.
Elle a assez de connaissances pour qu’on puisse lui demander des informations.
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
2.1.2.1. Sans notion d’intensité :
IL SUFFIT DE … POUR :
Il suffit de bouger pour rester en santé.
→ « il suffit de/ pour rester en santé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de conséquence
de « (on) bouge»
Il suffit de regarder ce vidéo amateur pour comprendre.
Prévenir le suicide : il suffit de tendre une main pour sauver une vie.
2.1.3. Participe présent (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Il est parti brusquement provoquant un bruit assourdissant.
→ « provoquant … assourdissant » Proposition subordonnée adverbiale participiale (présent, même sujet)
CC de conséquence de « il est parti brusquement »
Il est parti abandonnant sa famille.
Les participants à cette assemblée générale ont remarqué que le gouvernement a conduit les représentants des enseignants à négocier
dans la logique du statut général des fonctionnaires, reléguant ainsi au second plan la question essentielle de la revalorisation de la carrière
enseignante afin de la rendre évolutive et partant attrayante. En conséquence, les enseignants souhaitent se prémunir d'un médiateur au
cours de la deuxième phase des négociations.
AUSSI / AINSI (inversion du sujet) : résultat d’un comportement, d’une manière d’être ou d’agir
Cet étudiant enregistrait les cours au magnétophone, ainsi les réécoutait-il chez lui.
Les syndicats se sont opposés fermement au blocage des salaires, aussi le gouvernement y a–t–il renoncé.
C’EST POURQUOI / VOILÀ POURQUOI / C’EST POUR CELA QUE : résultat d’une argumentation
Au Japon les gens ne s’embrassent pas dans la rue, c'est pourquoi les Japonais sont choqués quand ils voient de jeunes amoureux
s’embrasser dans la rue.
On m’avait posé un lapin, c’est pour cela que j’étais d’une humeur massacrante.
Il est fatigué, voilà pourquoi il n’est pas venu.
Subjonctif :
- quand la conséquence est envisagée comme virtuelle, comme imaginée (Expressions qui appellent
toujours le subjonctif) :
assez pour que de façon à ce que de manière à ce que
suffisamment pour que trop... pour que trop peu pour que
L'affaire est trop importante pour qu'on la remette à plus tard.
- Les expressions :
Au point que à tel point que à ce point que
si ... que tel que tant que tellement que
demandent le subjonctif dans la proposition consécutive quand la principale est négative ou
interrogative :
Il n'est pas habile au point qu'il soit sans rival ?
Il n'est pas tellement sévère qu'on ne puisse toucher son cœur.
Tu n'écris pas tellement mal qu'on ne puisse pas te lire.
III. LE BUT
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales finales
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Valeur générale
2.1.1.2. Valeur nuancée
But + idée de manière
But + idée d’intensité
But à éviter
But + sentiment personnel
Mise en relief du but
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.2.1. Valeur générale
2.1.2.2. Valeur nuancée
But + idée de manière
But + idée d’intensité
But à éviter
2.1.3. Participe présent ou passé
2.2 Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de but dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme nominal
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales finales
1. Définition :
Le but, c'est ce qu'on se propose d'atteindre ou d'éviter, c'est ce qui motive l'action. Penser à un
but, c'est penser à une intention, à un objectif qu'on veut voir réalisé.
Il va à la gare pour se rencontrer avec son ami.
Le petit écoute de la musique dans sa chambre afin de ne pas déranger ses parents.
On interroge sur la finalité avec Pourquoi ?, Pour quoi faire ?, Avec quelle intention ?, Dans quel but ?, A quoi bon ? Il ne
faut pas confondre la question sur la cause avec celle sur le but :
4Grammaire Française II 14 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
2. Marques et valeurs :
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales finales
2.1.1. Conjonctions ou locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Valeur générale :
AFIN QUE / POUR QUE :
Je l'avais invité afin qu'il soit moins seul.
→ « afin qu’il soit moins seul » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de « Je l’avais
invité »
Je leur ai écrit afin qu'ils viennent pour les vacances.
Sylvain a ajouté une lampe pour qu’on y voie plus clair.
QUE + subjonctif : Lorsque la proposition principale est à l’impératif, il est fréquent d’effacer POUR (langue
parlée)
Approche-toi, que je te voie.
→ « que je te voie » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de but de « approche-toi »
Passe-moi ton assiette, que je te serve.
Pousse-toi, que je prenne ta place.
Remarque : on ajoute à ce que à ces expressions si l'on veut donner une nuance plus insistante
Par grand froid, laissez tourner votre moteur 2 ou 3 minutes avant de démarrer de façon à ce qu'il réchauffe.
Je vous ai tout raconté de manière à ce que vous ne soyez pas surprise.
Donne-moi de l'argent de manière à ce que je puisse t'acheter le journal !
But à éviter :
POUR QUE ... NE ... PAS / AFIN QUE ... NE ... PAS / DE PEUR QUE … NE / DE CRAINTE QUE…
NE :
Pour qu’on ne le dérange pas, l'écrivain a décroché son téléphone.
4Grammaire Française II 15 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Remarque : le NE explétif :
Elle s'est mise un peu en retrait de peur qu'on ne marquât ses yeux rougis par les larmes.
Le ne explétif s'emploie essentiellement à l'écrit tandis que la langue parlée se débarrasse de plus en
plus de cette formule parasite qui vient du latin. (Ex : Timeo ne preceptor veniat = Je crains que le maître ne vienne -
qui signifie "Je désire qu'il ne vienne pas" ; Timeo preceptor ne non veniat = Je crains que le maître ne vienne pas -qui signifie "Je
désire qu'il vienne").
Quand NE est explétif, il n'a pas de sens négatif et peut donc être supprimé :
Il a pris son parapluie de peur qu'il ne pleuve (il peut pleuvoir)
Il a pris son parapluie de peur qu’il pleuve (langue parlée)
Il a arrosé son jardin de peur qu’il ne pleuve pas (il peut ne pas pleuvoir)
2.1.2. Prépositions ou locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
2.1.2.1. Valeur générale :
AFIN DE / DANS LE BUT DE / EN VUE DE / POUR :
Philippe prend des leçons d’équitation afin de devenir un très bon cavalier.
→ « afin de …bon cavalier » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « Philippe prend des
leçons d’équitation»
Il s’est beaucoup appliqué dans le but d’être récompensé.
Les services municipaux annonçaient des coupures de gaz en vue de tester les canalisations.
Les enfants se préparent pour aller au zoo cet après-midi.
4Grammaire Française II 16 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
POUR ELLIPSÉ : Quand il y a un verbe de mouvement dans la proposition principale ( aller, partir, (re)venir,
envoyer, mener, courir, etc.), il est fréquent d’omettre la préposition pour :
Je cours chercher du pain.
→ « chercher du pain » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de « je cours »
Je descends acheter des bonbons.
Il est venu chercher sa commande.
Les enfants se dépêchent et courent prendre le train.
But à éviter :
POUR NE PAS / AFIN DE NE PAS / DE CRAINTE DE / DE PEUR DE :
Pour ne pas être dérangé, l'écrivain a décroché son téléphone.
→ « pour ne pas être dérangé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de but de
« l’écrivain… son téléphone »
Mireille ne mange pas de chocolat pour ne pas avoir mal au foie.
Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas profaner son nom par jurements, blasphèmes, sortilèges, mensonges,
hypocrisie.
J’emporte toujours un bon livre avec moi à la plage de peur de m’ennuyer.
Martine ne veut plus aller regarder les vitrines de crainte de trop dépenser.
2.1.3. Participe présent (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Elle étudie toute la journée voulant réussir à l’examen.
2.2 Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de but dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + Syntagme nominal
POUR :
J’aimerais un produit efficace pour l’entretien de la moquette.
→ « pour l’entretien de la moquette » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « J’aimerais un produit
efficace »
Elle m’a conseillé un produit pour le repassage des chemises.
Jacques m’a donné le nom d’un magasin pour l’achat d’un bon ordinateur.
DE PEUR DE / DE CRAINTE DE :
Ils ne sont pas sortis en bateau de peur d’une tempête.
→ « de peur d’une tempête » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « Ils ne sont pas sortis en bateau »
Ils n’ont pas agi de peur de représailles.
Ils négocient de crainte des hostilités.
EN VUE DE :
Cet athlète s’entraîne en vue des Jeux Olympiques.
→ « en vue des Jeux Olympiques » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « Cet athlète s’entraîne »
Comment préparer un colis en vue de son expédition.
Elles font des économies en vue de leur prochain voyage.
DANS UN SOUCI DE
Dans un souci de rigueur scientifique, le savant recommença plusieurs fois les calculs.
→ « dans un souci de rigueur scientifique » Syntagme Prépositionnel, CC de but de « le savant recommença
plusieurs fois les calculs»
Dans un souci de confidentialité les candidats peuvent utiliser un pseudonyme.
Lorsqu'il s'agit d'une subordonnée de but, le mode verbal utilisé est presque toujours le subjonctif, parce
que le fait est envisagé par le locuteur non comme réel, mais comme une conception de l'esprit, comme virtuel.
Mais les expressions
avec l’idée que dans/ avec l’espoir que avec l’arrière pensée que
dans le seul but que à la seule fin que
peuvent être suivies de l’indicatif quand elles envisagent un fait réel et de conditionnel quand elles
envisagent un fait hypothétique ou imaginaire.
LA CONSÉQUENCE vs LE BUT
La conséquence est très proche de la relation de but, celui-ci est, en effet, une conséquence
voulue. Ces deux circonstances sont parfois difficiles à distinguer.
1- Dans le cas des expressions de (telle) sorte/ manière/ façon que, elles se distinguent par le mode de leurs
subordonnées (l'indicatif marque la conséquence et le subjonctif le but)
Il a insisté de sorte qu'il viendra.
Il a insisté de sorte qu'il vienne.
On a mis une barrière de telle manière que les chevaux ne peuvent pas passer.
On a mis une barrière de telle manière que les chevaux ne puissent pas passer.
2- Il ne faut pas confondre la proposition subordonnée de conséquence introduite pas "trop... pour que" avec la
proposition subordonnée de but toujours au subjonctif.
Il parle trop mal pour qu'on le comprenne. (Conséquence : il parle mal de sorte qu'on ne le comprend pas)
Il parle pour qu'on le comprenne. (But: il veut être compris)
La possibilité de déplacement ou de mise en relief par c’est …que de la proposition subordonnée de but
permet de les distinguer.
Pour qu'on le comprenne, il parle trop mal (absurde)
C'est pour qu'on le comprenne qu'il parle trop mal. (absurde)
Pour qu'on le comprenne, il parle.
C'est pour qu'on le comprenne qu'il parle.
IV. LA COMPARAISON
1. Définition
2. Déploiement de la comparaison
3. Mécanisme de la comparaison
4. Marques et valeurs
4.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales comparatives
4.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
4.1.1.1. Sans élément d’appui
4.1.1.2. Avec élément d’appui
L’élément d’appui est un adverbe
L’élément d’appui est un adjectif
L’élément d’appui est un nom
4.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de comparaison dans
des phrases simples
4.2.1. Prépositions et locutions prépositives + syntagme nominal
4.3. Rapport comparatif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
5. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales comparatives
1. Définition :
La comparaison apparaît quand on rapproche deux choses en vue de dégager :
a) un rapport d'équivalence, d'égalité, de conformité qui les unit.
Il ment comme il parle.
On le respecte autant qu'on l'aime.
On appellera comparaison le fait d'envisager ensemble deux ou plusieurs entités pour en chercher les
différences ou les ressemblances. En effet, au lieu d'être évaluée en elle-même suivant son degré d'intensité, une
entité peut être évaluée par comparaison, soit avec la même qualité ou le même comportement, tels qu'ils se
manifestent dans une autre entité (objet, personne ou circonstance)
2. Déploiement de la comparaison
Pour des raisons de clarté, de concession, voire de rapidité, les propositions comparatives sont, la plupart
du temps, à structure incomplète. En effet, à partir de deux phrases de base, on peut obtenir par subordination
une proposition subordonnée adverbiale comparative, où les éléments communs aux deux propositions sont
effacés, par le principe d’économie de la langue.
A partir de : Pauline est sympa. (Rapport d’égalité) Sa sœur est sympa, on peut obtenir la proposition
intermédiaire : Pauline est aussi sympa que sa sœur est sympa, qui va devenir dans le discours (par principe d’économie) :
Pauline est aussi sympa que sa sœur.
« aussi/ que sa sœur » est une proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Pauline est
sympa » (même si la proposition n’a pas de verbe)
4Grammaire Française II 20 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
3. Mécanisme de la comparaison
Toute comparaison peut se représenter symboliquement par une proposition arithmétique. Toutes les
formes d'expression de la comparaison peuvent se réduire à un de ces trois mécanismes fondamentaux :
3.1. Dans ce cas, on a un comportement égal, différent, supérieur ou inférieur au même comportement
considéré dans un autre objet ou autre être.
>
A+X = B+X
<
Il se bat. Le lion se bat
Il se bat comme un lion (se bat).
A X = B X
Michel est intelligent. Pierre est intelligent.
Michel est plus intelligent que Pierre (est intelligent).
A X > B X
4Grammaire Française II 21 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
4. Marques et valeurs
4.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales comparatives
4.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées, adverbiales, conjonctives)
4.1.1.1. Sans élément d'appui :
La proposition dépendante est rattachée à la principale qui lui sert de support au moyen d'une conjonction
ou d'une locution conjonctive
COMME / AINSI QUE / DE MÊME QUE / TEL QUE / AUTANT QUE :
Il donne des ordres comme le ferait sa mère.
→ « comme … sa mère » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Il
donne des ordres »
La foule s’écoulait comme un fleuve.
Ils jouent dans l’eau ainsi que s’ébattent des dauphins.
Il allait de maison en maison de même qu’un oiseau voltige de branche en branche.
Elles ont gagné tel qu’on l’avait prévu.
La Renault 5 consomme autant que la Peugeot 205.
MOINS QUE :
Stéphanie travaille moins qu’Alain.
→ « moins qu’Alain » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Stéphanie
travaille »
Les hommes travaillent moins que les femmes à la maison.
4Grammaire Française II 22 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
AUTREMENT QUE :
Elle travaille autrement que moi.
→ « autrement que moi » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de « Elle
travaille »
Nous appelons dangereux ceux qui ont l'esprit fait autrement que nous et immoraux ceux qui n'ont pas notre morale.
Remarque : L'absence de verbe dans les propositions comparatives entraîne parfois la succession de deux
subordonnants qui paraissent si difficiles à dissocier que l'on parle alors de "combinaison" de deux circonstances.
Ex : comme si, comme quand, comme pour. En réalité, il y a deux propositions emboîtées, la première étant à structure
incomplète.
L'homme doit agir {comme (s'il pouvait tout)} et se résigner {comme (s'il ne pouvait rien)}
L'homme doit agir (comme il agirait (s'il pouvait tout) et se résigner {comme il se résignerait (s'il ne pouvait rien)}
→ « comme s’il pouvait tout » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de
« L’homme doit agir »
→ « s’il pouvait tout » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’hypothèse de « il agirait »
→ « comme s’il ne pouvait rien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de comparaison de
« L’homme doit se résigner »
→ « s’il ne pouvait rien » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’hypothèse de « il se
résignerait »
Remarques :
- peuvent être assimilées à ces dernières, les propositions introduites par les comparatifs : mieux que, pire que.
Il travaille mieux que moi. (mieux que = plus/ bien / que)
Jean danse mieux que Pierre.
L’équipe de football de Marseille joue pire que celle de Grenoble. (pire que = plus / mal / que)
Remarques :
- peuvent être assimilées à ces dernières, les propositions introduites par les comparatifs : meilleur, pire, moindre.
Les champagnes sont meilleurs que les vins. (meilleurs que = plus/ bons / que)
Jean est un meilleur danseur que Pierre.
Ses notes sont pires que celles de son frère. (pires que = plus/ mauvaises/ que)
Le taux de pauvreté en France (~10%) est moindre que celui du Canada (~16%) (moindres que = plus / petit / que)
- notons aussi que la locution conjonctive si...que ne s'emploie avec adjectif inclus qu'après une négation.
4Grammaire Française II 23 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Remarque : Après plus que et moins que, on trouve souvent NE explétif dans la subordonnée dépendant d'une
principale positive ou interrogative :
J’ai dépensé plus que je n'avais prévu.
À L’ÉGAL DE :
Par son extraordinaire virtuosité, ce jeune violoniste a été ovationné par le public à l’égal des plus grands.
→ « à l’égal des plus grands» Syntagme Prépositionnel CC de comparaison de « par son extraordinaire…
par le public »
A l’égal de l’homme, la femme jouit du droit d’”engagement” (promesse, ou obligation d’allégeance envers le Prophète).
La concession - restriction
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de concession
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.1.1. Sans notion d’intensité
2.1.1.2. Avec notion d’intensité
2.1.1.3. Relatif à valeur indéfini sans antécédent
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent et passé
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de concession dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
2.3. Rapport concessif - restrictif dans des phrases coordonnées ou juxtaposées
2.3.1. Conjonctions de coordination
2.3.2. Adverbes de liaison ou locutions adverbiales
2.3.3. « Avoir beau » + infinitif
2.3.4. Propositions juxtaposées au conditionnel ou à l’imparfait du subjonctif avec inversion du sujet
L’OPPOSITION
1. Définition :
L’opération d’opposition se définit de la manière suivante :
- Elle met en présence deux assertions ;
- Dans chacune de ces assertions, il y a au moins deux éléments constitutifs qui sont sémantiquement
contraires deux à deux ;
- Les deux assertions s’opposent de manière explicite (et non comme un sous-entendu, comme le cas de la
concession-restriction).
Je n’aime pas les loisirs, mais le travail.
1er élément : aimer / ne pas aimer
2ème élément : loisirs / travail
Jacques aime le vélo, par contre Pierre préfère l’auto.
1er élément : Jacques / Pierre
2ème élément : vélo / auto
La relation d’opposition peut concerner le temps, l’espace ou des actions diverses, qui la plupart du temps
se combinent entre elles :
- Temps (simultanéité) : Pendant qu’il pleut à Paris, il fait beau à Nice.
- Espace (+ simultanéité temporelle) : On a l’impression de voir la lune toute proche, alors que les étoiles paraissent à des millions
de kilomètres.
- Action : Sophie aime jouer avec ses poupées, tandis que Céline préfère jouer à la dînette.
- Action (+ simultanéité temporelle) : Les uns chantaient sans danser, les autres dansaient sans chanter.
2. Marques et valeurs :
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’opposition
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
ALORS QUE / TANDIS QUE / PENDANT QUE + indicatif (nuance temporelle) :
Alors que je le croyais marin, il était pilote de ligne.
« alors que je le croyais marin » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC d’opposition de « Il
était pilote de ligne »
Alors que le Quattrocento s’est accompli presque entièrement à Florence, le nouveau siècle voit Rome prendre la tête du mouvement
artistique italien.
Tandis que tu le croyais en Europe, il voyageait au Japon.
La parole est vivante, tandis que l’écriture est morte.
Pendant que tu te laissais dorer au soleil des Antilles, moi, je te cherchais dans la grisaille de Paris.
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
AU LIEU DE / LOIN DE :
4Grammaire Française II 26 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels d’opposition dans des phrases
simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
AU LIEU DE :
Faites de l’escrime au lieu de la lutte.
« au lieu de la lutte » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « Faites de l’escrime »
Il a été vraiment surpris quand elle lui a demandé un week-end à la campagne au lieu d’un bijou.
CONTRE / À L'ENCONTRE DE :
Je n’arrive vraiment pas à te comprendre ! Tu sembles toujours agir contre tes intérêts.
« contre tes intérêts » Syntagme prépositionnel, CC d’opposition de « toujours agir »
Contre toute attente, elle est arrivée à l’heure à notre rendez-vous.
Une telle malhonnêteté va à l’encontre de mes principes moraux.
À L'OPPOSÉ / INVERSEMENT :
Il y a les étudiants qui saisissent immédiatement mais qui risquent d’oublier aussi vite ; à l’opposé, il y a ceux qui comprennent lentement
mais en qui tout s’imprime définitivement.
Mes deux frères ont eu une évolution absolument contraire : l’aîné s'est assagi au fil des ans ; inversement, l'autre, d'enfant silencieux et
timide, s'est transformé en vrai diable.
LA CONCESSION - RESTRICTION
1. Définition :
La restriction ne doit pas être confondue avec l’opposition, même si ces deux opérations ont quelque
chose en commun.
Que l’on considère les énoncés suivants :
Bien qu’il ait des responsabilités importantes, il n’est pas dépourvu pour autant des sentiments.
Quand bien même il avouerait, le doute continuerait de planer.
On ne peut dire que les termes en relation se trouvent dans un rapport strict d’opposition, car ils ne se
trouvent pas sur le même axe sémantique, comme ce serait le cas pour « blanc » et « noir ».
La Restriction met en présence deux assertions (concession + restriction) qui sont reliées de telle
manière que l’une de celles-ci (généralement la seconde) nie l’assertion (implicite) qui pourrait être l’une des
conséquences de l’autre assertion (considérée comme l’assertion de base ou concession). Et c’est parce que la
négation porte seulement sur l’une des conséquences possibles de l’assertion de base, et non sur celle-ci que l’on
doit parler d’opération de restriction (et non pas d’opposition).
L’assertion restrictive est exprimée soit à l’aide d’un terme contraire à celui de la conséquence implicite,
soit à l’aide d’une simple négation :
Il est fort mais bête.
Assertion implicite, conséquence possible de l’assertion de base : « S’il est fort (qualité positive), on pourrait
penser qu’il soit intelligent » (qualité positive).
Il aime le spectacle, mais il n’aime pas le théâtre.
Assertion implicite, conséquence possible de l’assertion de base : « S’il aime le spectacle, on pourrait penser qu’il
aime le théâtre ».
Autrement dit, quand une action ou un état semblent devoir entraîner une certaine conséquence,
l’opposition naît de ce qu’une conséquence contraire, inattendue se produit.
4Grammaire Française II 28 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Le 2ème énoncé (restriction) nie l’énoncé implicite qui constitue la conséquence attendue du 1er
énoncé (concession).
Bien qu’il eût une forte fièvre, il sortit. (« il sortit » s’oppose à l’énoncé implicite qui serait la conséquence attendue,
normale, de la forte fièvre : « il ne sortit pas ».)
Dans la CONCESSION, le locuteur énonce un argument qui bien souvent ne lui appartient pas, qu’il
reprend d’un autre interlocuteur, et il « concède » que cet argument peut être juste. Cet argument est orienté
vers une certaine conclusion que nous appelons conclusion C.
Dans la RESTRICTION, le locuteur énonce un autre argument, qui cette fois est présenté comme
appartenant tout à fait au point de vue du locuteur et qui peut se construire de deux façons différentes :
- il s’oppose explicitement à la CONCLUSION C
Il fait beau mais je ne sortirai pas.
Concession : il fait beau Mais Restriction : je ne sortirai pas.
Restriction = (-C)
Conclusion C : on pourrait sortir
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de concession
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
2.1.1.1. Sans notion d'intensité
MÊME SI / SI + indicatif :
Même si ce jeune pianiste n’a pas décroché de grand prix international, il poursuit tout de même une brillante carrière dans le monde entier.
« même si …prix international » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « il
poursuit… monde entier »
Même si elle n’avait pas envie, elle l’accompagnait à son travail.
Si la « route du rhum » fait chaque année des victimes, cette course atlantique reste avant tout une épreuve sportive de haut niveau.
Remarque : bien que et quoique permettent l’effacement du sujet et du verbe copule quand le sujet est coréférent
de celui de la principale.
Bien que choquée par le ton des propos de son interlocuteur, elle n’a pas pu s’empêcher de rire.
Quoique guérie, elle dut prendre encore du repos.
4Grammaire Française II 29 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Remarque : tout devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré
s’accorde par euphonie.
Toutes jaunies qu’elles sont, les vieilles cartes postales gardent un charme certain.
Pour grands que soient/ sont les rois, ils sont ce que nous sommes.
Pour intelligent qu’il soit, il devra étudier pour l’examen.
OÙ QUE + Subjonctif :
J’irai aux jeux Olympiques, où qu’ils aient lieu.
« où qu’ils aient lieu » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de concession de « J’irai aux
jeux olympiques »
Où que j’aille, il y a partout de la pollution.
AU RISQUE DE / QUITTE À :
Au risque d’être exilé, Victor Hugo s’opposa violemment au coup d’État de Louis Napoléon.
« au risque d’être exilé » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de concession de « Victor
Hugo… Louis Napoléon »
Elle a pris cette décision, au risque de lui déplaire.
Quitte à être fatigué demain matin, je travaillerai une partie de la nuit.
2.1.3. Participe présent ou passé (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales,
participiales)
Se rapportant au sujet du verbe principal :
Vous l’avez fait sachant que c’était défendu.
« sachant … défendu » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de concession de « vous l’avez
fait »
Paralysé par la peur, il réussit cependant à éviter le coup.
ET : restriction
Peugeot 104 : des qualités confirmées et le prix d’une 3CV.
Il insulte sa mère, il la bat et elle l’aime toujours autant !
OR : restriction
Les enfants pleurent souvent la nuit. Or cet enfant-là ne dit rien.
Il t’a dit qu’il viendrait à huit heures, or il n’est pas là.
Restriction
POURTANT / CEPENDANT / NÉANMOINS / TOUTEFOIS :
Certes, il est très sympa. Pourtant, je ne vais pas me marier avec lui.
L’équipe a bien joué cependant elle a perdu.
Beaucoup de mesures ont été prises pour réduire le chômage. Néanmoins, il ne cesse d’augmenter.
Ce jeu est intéressant et très instructif, toutefois il coûte cher.
IL N’EN EST PAS MOINS (VRAI) QUE / IL N’EN DEMEURE PAS MOINS QUE / NE … PAS POUR
AUTANT :
4Grammaire Française II 32 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Si aujourd’hui on parle moins du sida et de sa prévention, si les traitements permettent de vivre plus longtemps avec le virus, il n’en reste
pas moins que le VIH continue de faire des victimes.
Si tous les services d'archives et de bibliothèques devraient s'efforcer d'instituer les meilleures règles de conservation de leurs fonds, il n'en
est pas moins vrai que bien souvent la mise en oeuvre des politiques adoptées n'est pas à la hauteur de cet idéal.
En ce qui concerne les médicaments antirétroviraux (par exemple l'AZT), on peut déjà dire que leurs prix ont baissé de 60 à 70 % par
rapport au prix du marché international. Il n'en demeure pas moins qu'ils restent inaccessibles aux citoyens africains moyens.
On a le même sang mais c'est pas pour autant qu'on se ressemble.
Sémantique :
a) mais d'opposition = non pas (Négation de A, mais B) Ce n'est pas à Belgrade mais à Bale que se dispute la finale. (=à
Bale et NON PAS à Belgrade)
b) mais de restriction = pourtant Rodrigue n’est pas grand mais il est fort (= pas grand et pourtant fort)
Ducrot : "Il s'agit d'effacer l'effet argumentatif d'une proposition P, allant dans un certain sens, en lui
ajoutant une proposition Q allant dans le sens opposé, et y allant de façon plus décisive".
1. Définition
2. Types d’hypothèse
3. Marques et valeurs
3.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’hypothèse
3.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
3.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
3.1.3. Participe présent ou passé
3.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels d’hypothèse ou condition dans des phrases
simples
3.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
4Grammaire Française II 33 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
1) Définition
L'expression de l'hypothèse traduit un acte de l'esprit par lequel ou bien on récrée le passé autrement
qu'il n'a eu lieu, ou bien on révoque une actualité présente, ou bien on construit l'avenir en
imagination.
Dans les phrases hypothétiques, le fait dans la proposition principale représente toujours une
conséquence de celui qu'exprime la proposition dépendante ; cette conséquence se tire de l'éventualité envisagée,
de la supposition formulée, ou découle d'une condition supposée.
Exemples :
- On récrée le passé Si j'avais eu les moyens, j'aurais pu étudier
- On révoque une actualité présente Si j'avais les moyens, je pourrais étudier
- On construit l'avenir en imagination. Cet été, si j'avais les moyens, je partirais en vacances.
Quand un élément d’une phrase exprime une supposition, en général condition du fait qui suit, on parle
de phrase hypothétique. La phrase hypothétique la plus courante comporte la supposition dans la subordonnée et
l’effet de la réalisation de cette supposition dans la principale.
• L’action de la principale ne peut se réaliser que si l’action de la subordonnée se réalise, c’est la condition :
J’achète une voiture si je gagne le concours. (à condition que je gagne : il est nécessaire et suffisant que je gagne le
concours pour acheter une voiture)
• L’action de la principale dépend seulement de la réalisation de la supposition exprimée dans la subordonnée,
c’est l’hypothèse :
Si je vais dans le Midi, je prends la voiture. (au cas où j’irais dans le Midi ; mais il ne faut pas nécessairement que
j’aille dans le Midi pour prendre la voiture.)
Il n'est pas toujours facile de distinguer hypothèse et condition, d’autant plus qu’il s’agit plus d’une
différence logique que d’une différence de structure ; aussi, désormais regrouperons-nous ces notions sous
l'appellation globale de compléments circonstanciels de condition.
2. Types d’hypothèse
Les phrases hypothétiques peuvent exprimer une hypothèse réelle ou une hypothèse irréelle, selon
qu'elle soit réalisable ou non réalisable. L'hypothèse peut être envisagée dans l'avenir, le présent ou le passé.
3. Marques et valeurs
3.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales d’hypothèse ou condition
3.1.1. Conjonctions ou locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
Les conjonctions sont classées selon le mode verbal qu'elles introduisent.
4Grammaire Française II 34 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Mode indicatif
SI :
Épo
- HYPOTHÈSE RÉALISABLE HYPOTHÈSE IRRÉALISABLE
que
S'il a eu le temps de travailler, il réussira. Si après l'opération je ne te reconnaissais pas, rappelle-moi qui
Si je n'ai pas fini d'ici ce soir, je t'appelle. tu es.
S’il a compris (avant midi), je serai satisfait. Demain, si tu pouvais, fais-le (mais tu ne pourras pas)
SI + PRÉSENT + IMPÉRATIF
Si demain tu changes d’avis, téléphone-moi.
Si tu as des ennuis plus tard, préviens-moi.
SI : si, dans une seconde hypothèse coordonnée à une première par et, mais, ou simple juxtaposition, est très
fréquemment remplacé par que et se fait suivre du subjonctif :
Si elle réussit à son examen et qu’elle obtienne une mention, elle sera admise dans cette école.
« si elle réussit à son examen » et « qu’elle obtienne une mention » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de condition de « elle sera admise dans cette école »
Si le soleil revient et que le mistral ne se remette pas à souffler, nous pourrons à nouveau jouer au tennis.
SELON QUE ... OU QUE / SUIVANT QUE ... OU (QUE) : alternative, du choix des suppositions découlent
des conséquences variables
Selon que de nouvelles commandes arriveront ou que le carnet de commandes restera vide, le chantier naval continuera à produire ou
fermera ses portes.
« selon que … arriveront » et « ou que … vide » Propositions subordonnées adverbiales conjonctives CC de
condition de « le chantier naval … ses portes »
Selon que la voile hissée serait blanche ou noire, Yseult reviendrait ou ne reviendrait pas à Tristan.
La France répondra aussi à ce que l’Afrique lui dira, suivant que l’Afrique décidera de s’associer à elle, ou suivant qu’elle refuserait de le
faire.
Mode Subjonctif
POURVU QUE : dans la phrase ou en tête de phrase → condition nécessaire ; en tête de phrase → condition
souhaitée
Vous pouvez voter, pourvu que vous ayez18 ans.
« pourvu que vous ayez 18 ans » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « vous
pouvez voter »
Votre pommier va reverdir, pourvu que vous l’arrosiez beaucoup.
Pourvu que je réussisse, la mention m'importe peu. (Réussir, ça me suffit)
À SUPPOSER QUE / EN SUPPOSANT (MÊME) QUE : supposition pure, l'hypothèse est choisie par le
locuteur
Je vous verrai à la conférence à supposer que vous y alliez.
« à supposer que … alliez » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je vous
verrai à la conférence »
À supposer que je fasse cette démarche, il faudrait attendre plusieurs jours pour savoir si elle aboutira.
En supposant même que tu fasses des heures supplémentaires, tu ne pourras jamais t’offrir cette voiture, elle est hors de prix.
SI TANT EST QUE : Condition avec incrédulité chez le locuteur (langue soutenue)
Il pourrait vivre largement si tant est qu’il veuille renoncer à jouer aux courses.
« si tant est que … aux courses » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « il
pourrait … largement»
L'emploi de mots triviaux, d'insultes et d'expressions familières rend plus facilement compte de la réalité, si tant est que la volonté du
réalisateur soit de la cerner.
SOIT QUE ... SOIT QUE / QUE ... OU QUE : supposition + alternative
Soit que vous désiriez un prêt à court terme, soit que vous préfériez hypothéquer votre appartement, notre banque pourra vous proposer un
accommodement.
« soit que … court terme » et « soit que … votre appartement » Propositions subordonnées adverbiales
conjonctives CC de condition de « notre banque … accommodement »
Soit que tu veuilles voir une pièce de théâtre, soit que tu préfères l’opéra, je pourrais te prendre des places.
Que je veille ou que je dorme, que j’écrive ou que je bricole, je n’arrive pas à oublier mes soucis.
Mode Subjonctif ou Indicatif : L'indicatif est employé surtout quand la condition est présentée d'une façon
tranchante
À (LA SEULE) CONDITION QUE :
Je vous donne cet argent à condition que vous partez/ partiez demain.
« à condition… demain » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « je vous
donne cet argent »
J’accepte de venir à la soirée à condition qu’on n’y reste pas trop longtemps.
SOUS LA CONDITION QUE : Langue écrite et juridique, souvent utilisé dans les clauses de contrat
Votre permis de construire vous est accordé sous la condition que votre villa soit conforme au type d’habitation de la région.
« sous la condition… la région » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« votre permis … est accordé »
Attention : les risques liés au transport sont couverts sous la condition que l'acheteur ait vérifié les marchandises à l'arrivée et ait exercé, s'il
y avait lieu, ses recours contre le transporteur sous 48h, même en cas d'expédition franco.
MOYENNANT QUE
On aura ces services, moyennant qu'on les payera.
« moyennant qu’on les payera » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de « on
aura ces services »
Pour les choses qui ne m’appartiennent pas, moyennant que je les loue ou que je les achète, je peux aussi en disposer comme bon me
semble.
Conditionnel
AU CAS OÙ / DANS LE CAS OÙ / POUR LE CAS OÙ : l'hypothèse ne dépend pas du locuteur
Au cas où elle accepterait, avertissez-moi.
« au cas où elle accepterait » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de condition de
« avertissez-moi »
Au cas où il aurait un malaise, il faudrait l’hospitaliser.
Dans le cas où quelqu'un se présenterait, téléphonez-moi.
Pour le cas où ils envisageraient une action en justice, je lui communiquerais le nom d’un excellent avocat.
3.1.2. Prépositions et locutions prépositives + infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
À : emploi limité à un petit nombre d’expressions (à l’entendre, à le voir, à le regarder, à le croire, à en juger
par, à l’écouter, etc.), ironique et sceptique.
À choisir, je préférerais habiter un pavillon plutôt qu’un appartement.
« à choisir » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « je préférerais…
appartement »
À lire ce roman, on croirait tous les hommes des scélérats.
À l’entendre, le pays serait au bord de la guerre civile !
À MOINS DE :
À moins de prendre un train rapide, vous ne pourriez pas être présent à la réunion.
« à moins de… rapide » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « vous ne
pourriez… à la réunion »
À moins d'être fou, il n'est pas possible de raisonner ainsi.
À CONDITION DE :
Nous irons en Chine à condition d’avoir un visa.
« à condition de… visa » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « nous irons en
Chine »
Je suis d’accord pour faire l’ascension de cette montagne à condition de pouvoir m’entraîner un peu avant.
FAUTE DE / À DÉFAUT DE :
Faute de pouvoir me rendre à la réunion, je vous adresserai une procuration.
« faute de… à la réunion » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de condition de « je vous …
procuration »
Faute de trouver une chambre d’hôtel, vous pourrez toujours aller dans un camping.
À défaut de pouvoir assister à la réunion, adressez-nous une procuration.
3.1.3. Participe présent ou passé (introduisant donc des propositions subordonnées adverbiales,
participiales)
Se rapportant au sujet du verbe principal
Marchant plus vite, il serait arrivé à l’heure.
« marchant plus vite » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de condition de « il serait arrivé
à l’heure »
J'observe comme vous, 100 choses tous les jours, qui pourraient aller mieux prenant un autre cours.
Conseillé par un bon spécialiste, il aurait pu éviter une intervention chirurgicale.
Bien dirigé, il ira très loin.
3.2. Marques introduisant des SP CC d’hypothèse ou condition dans des phrases simples
3.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
SANS :
Sans votre appui, il n'aurait pas réussi.
« sans votre appui » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « il n’aurait pas réussi »
Sans skis, ils auraient du mal à se déplacer dans la neige.
4Grammaire Française II 39 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
AVEC / MOYENNANT : Condition + idée de moyen, la phrase se met en général au futur ou au conditionnel, il
ne faut pas confondre avec la cause
Avec une telle somme, vous pourriez l'obtenir.
« avec une telle somme » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « vous pourriez l’obtenir »
Avec un peu de patience, tu y arriveras.
Il accepterait de rendre ses services moyennant une récompense.
SAUF :
Sauf avis contraire, on se réunira demain.
« sauf avis contraire » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « on se réunira demain »
Je serai au rendez-vous sauf obstacle imprévu.
À MOINS DE :
À moins d'un changement de programme, le Président arrivera à 11 heures.
« à moins de … programme » Syntagme Prépositionnel CC de condition de « le président arrivera à 11
heures »
À moins d'une erreur de notre part, votre compte est à découvert.
À moins d'un travail inattendu, il pourra vous emmener à l’aéroport.
VII. LE TEMPS
1. Définition
2. Marques et valeurs
2.1 Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de temps
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif
2.1.3. Participe présent ou passé
2.1.4. Gérondif
2.2. Marques introduisant des syntagmes prépositionnels compléments circonstanciels de temps dans des
phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
2.2.2. Syntagme nominal (prépositions Ø)
2.2.3. Adverbes et locutions adverbiales
3. Le mode dans les propositions subordonnées adverbiales de temps
4Grammaire Française II 40 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
1. Définition
Les rapports de temps consistent à dater un fait au moyen d’un autre fait. Cet autre fait, exprimé par le
complément circonstanciel, peut ainsi, relativement à la base dont il dépend, être simultané, antérieur ou
postérieur :
Simultanéité par rapport à la proposition principale : quand, pendant que, lorsque, tant que, à mesure que, etc.
Quand je sortais, je l’ai aperçu.
Pendant que Charles voyage, je suis obligé de rester ici.
2. Marques et valeurs
2.1. Marques introduisant des propositions subordonnées adverbiales de temps
2.1.1. Conjonctions et locutions conjonctives de subordination (introduisant donc des propositions
subordonnées adverbiales, conjonctives)
Simultanéité par rapport à la principale
QUAND / LORSQUE : l’action de la proposition principale et celle de la subordonnée ont lieu en même temps.
Lorsque est surtout employé à l’écrit.
Quand nous allons dîner chez des amis c'est toujours ma femme qui conduit
« quand … des amis » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « c’est toujours ma
femme qui conduit»
Je t'aiderai quand tu auras le temps et que tu le souhaiteras.
Remarques :
- quand est un adverbe de temps s'il introduit une proposition complément OD (interrogative indirecte) ou s'il
figure dans une phrase interrogative : Je sais quand tu viendras. Quand viendras-tu ?
- quand est une conjonction de subordination s'il introduit une proposition complément circonstanciel de temps. Je
partirais quand tu le voudras.
PENDANT QUE / TANDIS QUE / ALORS QUE: ces conjonctions indiquent la simultanéité, insistent sur la
durée et ont une nuance d’opposition.
Le premier ministre exerce ses fonctions tandis que le président est hors du pays.
Pendant que le docteur parle avec le malade l'infirmière prépare la piqûre.
COMME : cette conjonction ne s’emploie aujourd’hui qu’avec l’imparfait et appartient à la langue soutenue
Comme les invités arrivaient, la fête retrouvait son animation.
Comme la fusée atteignait la stratosphère, l’un des moteurs explosa.
Comme le cortège présidentiel arrivait Place de la Concorde, la Garde républicaine se mit à jouer la Marseillaise.
TANT QUE : deux actions durent ensemble. Les deux faits ont exactement la même durée. On emploie le même
temps verbal dans les deux propositions.
Tant que la pluie tombera, nous ne pourrons pas sortir.
« tant que … tombera » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « nous ne
pourrons pas sortir »
Nous l’épaulerons tant qu’il en éprouvera le besoin.
Tant qu’on vit ensemble, il faut partager les tâches de la maison.
Vous êtes malade tant que vous n’êtes pas descendu de l’avion.
(AU FUR ET) À MESURE QUE : deux actions évoluent parallèlement. Les deux verbes sont au même temps.
Le paysage s’éloigne à mesure que l’avion s’élève.
« à mesure que … s’élève » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « le paysage
s’éloigne »
Il distribuait des programmes au fur et à mesure que les gens arrivaient.
Lorsque vous vous entraînez aux haltères, vos muscles se fortifient au fur et à mesure que vous augmentez les poids que vous utilisez.
CHAQUE FOIS QUE / TOUTES LES FOIS QUE : habitude, deux actions se répètent ensemble
Chaque fois que son mari part en voyage, elle pleure.
« chaque fois que … en voyage » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « elle
pleure »
Chaque fois que vous postulerez un emploi, les renseignements de votre profil seront entrés automatiquement dans votre formulaire de
demande.
Sélectionnez cette option pour jouer un fichier sonore toutes les fois que Netscape bloque un menu incrusté.
DÈS QUE / AUSSITÔT QUE / SITÔT QUE / À PEINE … QUE : succession rapide de deux faits
Nous partirons dès que vous aurez terminé.
« dès que vous aurez terminé » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « nous
partirons »
Dès que la réunion a eu lieu, la situation au parlement a amélioré.
Aussitôt que le magasin ouvre ses portes les gens commencent à entrer.
Remarque : Dans les constructions avec à peine… que, pas plus tôt que, que n’introduit pas la proposition
subordonnée mais la proposition principale. C’est ce qu’on appelle la subordination inverse.
Il est à peine entré qu’il est ressorti.
« il est à peine entré » Proposition subordonnée adverbiale conjonctive CC de temps de « Il est ressorti »
- à peine exige l’inversion du sujet : (les deux actions se passent très vite l'une après l'autre).
A peine s’est-il endormi que le téléphone sonna.
A peine ai-je avalé, que je suis monté sur le pont.
TANT QUE : Il introduit un fait antérieur à celui de la principale. La subordonnée est négative.
Je ne partirai pas tant que tu n’auras pas répondu à ma question !
L’épidémie progressera, tant qu’on n’aura pas trouvé de vaccin contre cette maladie.
4Grammaire Française II 42 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
2.1.2. Prépositions et locutions prépositives + Infinitif (introduisant donc des propositions subordonnées
adverbiales, infinitives)
Simultanéité par rapport à la principale
AU MOMENT DE :
Au moment de seller les chevaux, Georges et Marie-Louise s’aperçurent qu’un orage menaçait.
« au moment de…chevaux » Proposition subordonnée adverbiale infinitive CC de temps de « Georges … un
orage menaçait »
Les spectateurs se bousculaient au moment d’entrer.
2.1.3. Participe présent ou passé (même sujet ou en construction absolue) (introduisant donc des
propositions subordonnées adverbiales, participiales)
Se rapportant au sujet de la principale
Le déjeuner terminé, ils plièrent les serviettes.
« le déjeuner terminé » Proposition subordonnée adverbiale participiale CC de temps de « ils plièrent les
serviettes »
Étant enfant, Ariane se passait des heures à dessiner.
Ayant vu l’autobus arriver, il a couru pour le prendre.
Arrivé à la gare d’Avignon, vous trouverez dans le hall un bureau de renseignements.
2.2. Marques introduisant des SP compléments circonstanciels de temps dans des phrases simples
2.2.1. Prépositions et locutions prépositives + nom
Postériorité par rapport au verbe
AVANT / JUSQU’À :
J’aimerais bien finir ce travail avant son arrivée. (« avant son arrivée » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « finir ce
travail »)
Il faut l’attendre jusqu’à lundi.
Moment précis
À / EN / AU MOMENT DE :
Je l’ai vu à Noël. (« à Noël » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « je l’ai vu »)
Il est venu en hiver.
Je l’ai connu au moment de l’accident.
Durée
DANS / DEPUIS / PENDANT / DURANT / AU COURS DE / LORS DE / POUR / EN :
Dans permet de situer une action dans le futur par rapport au moment où l’on parle. Pendant permet de parler
d’une durée (quantité de temps, nom, adverbe) qui se situe dans le passé, le présent, le futur. Cet indicateur n’est
pas lié au moment où l’on parle. Durant a le même sens que pendant et s’emploie surtout à l’écrit. En indique la
durée nécessaire pour achever una action spécifique. Pour indique la durée d’une action mais le locuteur se situe
au début de l’action (l’action n’est pas encore écoulée). Il s’agit de l’estimation de la durée, d’un projet.
J’ai fait le tour du lac pendant une heure. (On insiste sur la durée (une heure de marche) mais non sur le résultat : J’ai
peut-être fait plusieurs fois le tour du lac.
J’ai fait le tour du lac en une heure. (On insiste sur la durée (une heure) et sur l’accomplissemnet de l’action : J’ai fait
un seul tour du lac.
Je suis resté à Londres pendant une semaine. (une semaine : durée effective du séjour).
Je suis allé à Londres pour une semaine mais je suis rentré au bout de deux jours. (une semaine : durée prévue du séjour).
Il part en voyage dans un mois. (« dans un mois » Syntagme Prépositionnel CC de temps de « il part en voyage »)
Il est triste depuis quelques jours.
Il a connu une jolie fille pendant le voyage.
Au cours de cette semaine, je dois finir ce travail.
Lors de leur première rencontre ils ne se sont pas plus.
Il est parti pour un mois.
Il finira le livre en une semaine.
IL Y A / ÇA FAIT : toujours placées en tête de phrase, ces expressions ont le même sens que depuis. Elles ne
s’emploient qu’avec une durée chiffrée.
4Grammaire Française II 44 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Indicatif ou conditionnel
Les autres locutions conjonctives introduisent une proposition à l’indicatif quand le fait est réel ou regardé
comme tel. Si la proposition subordonnée marque un fait hypothétique, elle se met au conditionnel.
Quand nous aurons fini, nous partirons.
Quand nous aurions fait ce voyage, notre expérience serait plus grande.
Fais tes devoirs pendant que ton ami sera absent.
Que ferais-tu pendant que ton ami serait absent ?
4Grammaire Française II 45 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Distinction morphologique
Le participe présent dérive du participe présent latin terminé en -antem/ -entem, devenu -ant en
français (Lisant le journal avec attention, on acquiert beaucoup de connaissances) alors que le gérondif est issu de l'ablatif du
gérondif latin terminé en –ando/-endo également devenu -ant mais précédé en français de en (En lisant le
journal, j'ai appris la mort tragique d'un ami).
Quant à leur forme, le participe et le gérondif sont invariables : ils ne varient ni en genre, ni en nombre,
ni en personne, etc.
Le participe connaît la forme composée (ayant chanté, étant parti) alors que le gérondif ne connaît pas de
forme composée.
Le participe peut être utilisé à la voix passive (étant vu, ayant été vu) alors que le gérondif ne peut pas être
utilisé à la voix passive.
Distinction syntaxique
Du point de vue syntaxique, le gérondif fonctionne seulement comme un complément circonstanciel
de phrase et la règle veut que le sujet du gérondif (toujours sous-entendu) soit le même que celui du verbe de la
proposition principale. Le Premier Ministre a fait des déclarations à la presse en arrivant en Chine.
Par contre, le participe présent peut être :
1. Complément d’un nom, introduisant une proposition subordonnée adjective, participiale.
Nous avons aperçu des soldats passant par la ville.
2. Complément circonstanciel de phrase. introduisant une proposition subordonnée adverbiale,
participiale Dans ce cas, il se présente :
b.1) soit avec un sujet différent de celui de la proposition principale (participe absolu)
Son fiancé parti, Maryse ne voulait plus sortir de chez elle.
b.2) soit avec le même sujet de celui de la proposition principale
Voyant son frère mort, le soldat ne voulut pas lui survivre.
Distinction sémantique
Alors comment distinguer la valeur de sens du gérondif et du participe présent quand ils remplissent la
même fonction syntaxique ? Dans ce cas, c’est le sens qui les distingue, le participe marquant l’antériorité ou la
postériorité, le gérondif marquant la simultanéité.
Il s’effraya, pensant qu’il était trahi. → cause
Il s’effraya en pensant qu’il était trahi. → Simultanéité dans le temps
Ils observaient tout essayant de fixer dans leur mémoire les moindres détails du paysage → postériorité/ Conséquence ou but
Ils observaient tout en essayant de fixer dans leur mémoire les moindres détails du paysage → simultanéité/ manière ou temps.
4Grammaire Française II 46 Unité 4 : Les propositions subordonnées adverbiales
Dans le 1er exemple, avec un participe présent, l’effet résulte de la pensée ; il exprime la cause, donc
l’antériorité vis-à-vis de la principale. Dans le 2ème, l’effroi surgit au moment même où naît la pensée, le gérondif
exprimant la simultanéité dans le temps.
Marquant l’antériorité, le participe présent véhicule les notions de cause, concession, hypothèse et bien
entendu antériorité dans le temps ; marquant la postériorité il peut exprimer aussi la conséquence et le but.
Cause : Sachant qu’il allait partir, il a fait ses valises
Concession : Vous l’avez fait sachant que c’était interdit.
Hypothèse : Travaillant plus d’heures par jour, elle aurait plus d’argent.
Antériorité dans le temps : Ayant présenté son travail, elle partit en vacances.
Conséquence : Il l’a pris par le bras, l’arrachant au sommeil.
But : Elle étudie beaucoup voulant réussir à son examen.
Par contre, marquant la simultanéité vis-à-vis du verbe principal, le gérondif véhicule les notions de
manière, moyen, opposition et simultanéité dans le temps.
Manière : Il a réussi à s’évader en se cachant le jour et en marchant la nuit.
Moyen : L’auteur, en s’effaçant complètement derrière le point de vue des personnages et en évitant de faire connaître sa
pensée, permet au lecteur de tirer ses propres conclusions (par ce moyen)
Opposition : En feignant de la paresse, il fait un travail considérable. (Il fait semblant d’être paresseux alors qu’il travaille
beaucoup)
Simultanéité dans le temps : En montant l’escalier, il est tombé et s’est tordu la cheville.