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Université Batna 2

Faculté des Lettres et Langues Étrangères


Département de Français

Module: GRAMMAIRE
Niveau : 1ERE ANNEE LICENCE
Enseignant : Dr. Med Amine BELKACEM

Courriel: m.belkacem@univ-batna2.dz

Cours de Grammaire :
L’analyse logique

Année académique : 2020-2021


AVERTISSEMENT :
Ce texte tient généralement compte des
rectifications de l’orthographe française
reconnues par l’Académie Française et les
instances francophones compétentes.

Pour plus d’informations :


http://www.orthographe-recommandee.info/
Table des matières
I. Cours n° 1 : La phrase.................................................................................................. 3
1. Définition (s) de la phrase ....................................................................................... 3
2. La phrase simple ..................................................................................................... 3
 Structure de la phrase simple ..................................................................................... 4
3. La phrase complexe ................................................................................................ 5
II. Cours n° 2 : LES DIFFERENTS TYPES DE PROPOSITIONS .............................................. 8
1. Proposition principale Vs Prop. Subordonnée ........................................................ 8
2. Mots subordonnants (introducteurs de subordonnées) ........................................ 9
3. Nature des subordonnées..................................................................................... 10
4. Fonction des subordonnées .................................................................................. 11
III. Cours n° 3 : LA PROPOSITION SUBORDONNEE RELATIVE ..................................... 12
1. Fonctions du Pronom Relatif..................................................................................... 12
2. Place de la relative .................................................................................................... 12
3. Verbe de la relative ................................................................................................... 12
4. Types des relatives .................................................................................................... 12
1. Fonctions du Pronom Relatif................................................................................. 13
2. Place de la relative : .............................................................................................. 15
3. Verbe de la relative ............................................................................................... 15
4. Types des Relatives ............................................................................................... 17
IV. Cours n°4 : LA PROPOSITION SUBORDONNEE COMPLETIVE ................................ 19
 Nature des complétives ............................................................................................ 19
1. La complétive conjonctive introduite par que ...................................................... 19
a) Modes et temps la complétive introduite par que ................................................... 20
b) Fonction de la complétive conjonctive introduite par que....................................... 22
2. La complétive infinitive ......................................................................................... 24
 Mode et temps.......................................................................................................... 24
3. La complétive interrogative .................................................................................. 26
a) Fonctions de la complétive interrogative ................................................................ 26
b) Nature des mots interrogatifs ................................................................................... 27
c) Mode et temps de la complétive interrogative ........................................................ 27
4. La subordonnée Complétive exclamative ............................................................. 28
V. Cours n° 5 : LA SUBORDONNEE COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL ........................... 29

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1. Généralités ............................................................................................................ 29
2. Modes et temps des verbes des subordonnées Compléments circonstancielles 31
3. Quelques subordonnées circonstancielles ........................................................... 32
REFERENCES ......................................................................................................................... 47

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I. Cours n° 1 : La phrase

PLAN DU COURS

1. Définition (s) de la phrase


2. La phrase simple
3. La phrase complexe

1. Définition (s) de la phrase


La phrase est généralement présentée comme une suite de mots, sémantiquement
cohérents, commençant par une majuscule et se terminant par un point, une marque
d’interrogation ou d’exclamation. À cette définition graphique correspond une
intonation particulière à l’oral selon le type de la phrase. (Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R,
1994 : 103)

Toutefois, à ces critères s’ajoute le critère le plus stable en l’occurrence le critère


syntaxique exigeant de toute construction parlée/écrite le respect des normes et des
structures grammaticales cohérentes (Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R, 1994 : 105). En
effet, c’est à l’intérieur de la phrase que se constitue la relation entre les différentes
parties du discours (nature et fonction grammaticales).

La tradition grammaticale française distingue deux types de phrases, la phrase simple et


la phrase complexe.

2. La phrase simple
La phrase simple est composée d’un nombre minimal d’éléments (Chollet, I. Robert, J-M.
2009: 10). Elle comporte généralement un seul verbe, partant, une seule proposition.
Toutefois, la phrase simple peut être nominale (Sortie de secours.) ou pronominale (Les
voilà.).

Elle peut être de différente nature :

 Affirmative : Son talent s’affirme.


 Négative : Ahmed ne perd pas son temps.
 Exclamative : Je l’adore !
 Interrogative : Qui est Rachid Mimouni ?
 Impérative : Consulte une grammaire !

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 Structure de la phrase simple
La phrase simple répond à nombreux schémas :

 Sujet + verbe
Ex : Ahmed écrit
 Sujet + verbe + attribut du sujet
Ex : Elle semble fatiguée
 Sujet + verbe + infinitif
Ex : Le bébé veut dormir
 Sujet + verbe + complément d’objet (direct/indirect)
Ex : Le garagiste répare ma voiture.
J'ai parlé à un policier.

Remarque :

La phrase simple peut être accompagnée d’un complément circonstanciel de lieu, de


temps, de manière, etc. Ce CC est déplaçable :

Ex : Ce matin, j’ai parlé à un policier.

J'ai parlé à un policier ce matin.

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3. La phrase complexe
La phrase complexe réunit au moins deux phrases simples ou disons deux propositions,
cela suppose donc la présence de deux verbes1.

« On donne le nom de proposition aux phrases élémentaires


dont la réunion par coordination ou subordination constitue la
phrase effectivement réalisée : la proposition est une unité
syntaxique élémentaire constituée d’un sujet et d’un prédicat
(…) En général, on considère qu’il y a autant de propositions
dans une phrase qu’il y a de propositions dont le verbe est
réalisé à un mode personnel ou impersonnel ». Dictionnaire de
linguistique et des sciences du langage, Dubois, J et al. 1999. Paris

Nota :

Une proposition est dite indépendante si elle se suffit à elle-même, ainsi, toutes les
phrases simples sont des propositions indépendantes.

Ex : Comment-allez-vous ?
Camus est un écrivain et philosophe existentialiste.

Lorsqu’une phrase complexe réunit deux propositions indépendantes, c'est-à-dire qui se


suffisent à elles-mêmes d’un point de vue syntaxique et sémantique, elles sont appelées
juxtaposées. Chaque proposition peut être considérée comme une phrase autonome
(Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R, 1994 : 469). À l’écrit, ces propositions sont séparées par
un signe de ponctuation (virgule, point-virgule, etc.). À l’oral, une pause marque la
séparation entre lesdites propositions.

Ex : Les chiens aboient, la caravane passe.

La phrase complexe peut aussi contenir deux phrases simples, deux propositions
juxtaposées, reliées de manière superficielle (c'est-à-dire chaque phrase est
sémantiquement indépendante de l’autre, se suffit par elle-même). La liaison se fait par
une conjonction de coordination ou adverbe conjonctif. Ces propositions sont dites
coordonnées2.

1
Toutefois, il existe des propositions averbales (qui ne contiennent aucun verbe) ; Merci pour les
livres / que vous m’avez offerts (Prop. sujet). La route devenait facile quoique glissante (prop
complément).
2
On peut convertir les juxtaposées en coordonnées en ajoutant une conjonction de coordination
et inversement, en supprimant cet outil nous obtiendrons des juxtaposées, dans ce cas, une
attention particulière doit être accordée à la ponctuation.

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Ex : Les chiens aboient mais la caravane passe.

Conjonctions de Sens Adverbes de liaison


coordination correspondants
MAIS Opposition Pourtant, néanmoins,
cependant, toutefois
OU Choix, alternative Soit…soit, tantôt….tantôt
ET Addition, succession, Puis, ensuite, alors, enfin,
opposition bien plus, en outre
DONC Conséquence Aussi, ainsi, c’est pourquoi,
par conséquent
OR Légère opposition, fait D’ailleurs, du reste
particulier
NI Alternative ou addition ----------
dans la phrase négative
CAR Cause En effet, effectivement

Lorsque les deux propositions sont reliées par un rapport de dépendance, nous parlons
de subordination. Cette dernière suppose la présence au moins de deux propositions
dont l’une est dite principale, matrice ou régissante (Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R,
1994 : 470), c'est-à-dire qui oriente et guide le sens de la phrase. La subordonnée est
donc dépendante sémantiquement mais aussi syntaxiquement de la principale ou d’une
autre subordonnée sans laquelle elle n’a aucun sens. Les subordonnées sont introduites
par une conjonction de subordination, un pronom relatif, un adverbe interrogatif.

Ex : Bien que les chiens aboient, la caravane passe.

J’estime qu’Amine Zaoui aura le prochain Goncourt.

Nota:

Nombreuses subordonnées sont dépourvues d’outil introducteur à l’instar des


propositions subordonnées infinitives ou participables.

Ex : On voyait la rivière monter régulièrement.

Le chat parti, les souris dansent.

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La proposition incise est insérée entre deux propositions ou à l’intérieur d’une
proposition.
Ex : En ce moment, tu sais, je suis très occupé.
Il a fait, je vous l’assure, tout son possible.
L’incise est introduite également pour rapporter des paroles d’autrui.

Ex : Quand, me demanda-t-il, reviendras-tu ?

La proposition incise ou l’indépendante intercalée est encadrée par des virgules à


l’écrit, et est marquée par une pause à l’oral. Dans une incise le sujet et le verbe sont
généralement inversés.

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II. Cours n° 2 : LES DIFFERENTS TYPES DE PROPOSITIONS

PLAN DU COURS :

1. Proposition principale Vs Proposition subordonnée


2. Mots subordonnants
3. Nature des subordonnées
4. Fonctions des subordonnées

Rappel :

Une proposition est dite indépendante si :

 Elle ne dépend d’aucune autre proposition ; se suffit à elle-même.


 Aucune autre proposition ne dépend d’elle.

Les coordonnées et les juxtaposées sont initialement des indépendantes, elles sont
juste réunies dans la même phrase, complexe en l’occurrence.

Ex : Je comprends tout d’abord le cours, je le schématise par la suite.

Je comprends tout d’abord le cours et je le schématise par la suite.

Je comprends tout d’abord le cours. Je le schématise par la suite.

1. Proposition principale Vs Prop. Subordonnée


Est appelée principale toute proposition dont dépend au moins une autre proposition
(dite subordonnée). La proposition principale est dite aussi « phrase matrice » (Pellat, J-
C. Riegel, M. Rioul, R, 1994 : 472). Elle est dite principale car le sens et l’orientation
globale de la phrase en dépendent grandement. La dépendance dont il est question est
sémantique et syntaxique. Observons l’exemple suivant :

Je suppose que je serai admis dans tous les modules.

La subordonnée « je serai admis dans tous les modules » est en rapport avec le fait de
« supposer » qui nait d’un fort sentiment de souhait et de quasi-certitude. Dans le
présent énoncé, nous sommes en face d’une personne qui estime avoir tous les
modules. Le fait de supposer constitue ainsi l’information principale, matrice. A ce lien
sémantique s’ajoute le lien morphosyntaxique qui suit les règles de formation des
phrases.

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Ceci dit, la subordonnée complète, précise et clarifie le sens de la principale. Toutefois,
subordonnée ne doit pas laisser entendre accessoire, secondaire ou encore que nous
pourrions nous en passer d’elle, loin de là, la subordonnée est un constituant
incontournable dans une phrase complexe sans laquelle le sens et la structure de la
phrase seraient largement détériorés.

Ainsi, le rapport de dépendance caractérise généralement la phrase complexe.


Précisons, nous employons l’adverbe Généralement, car comme souligné
précédemment les coordonnées/juxtaposées sont des propositions indépendantes.
Ainsi, ce rapport de dépendance reflète la présence d’un rapport de subordination.

Nota :

Dans une phrase longue, une subordonnée peut dépendre d’une autre subordonnée.

Ex :
Et il y avait aussi le frère de mon père / dont je ne sais que le nom, Auguste / et
qu’il mourut de fièvre jaune à Rio / où il était allé chercher mon oncle Bernard /
qui ne donnait pas de ses nouvelles. (SUPERVIELLE)
Les cerisiers, / dont nous ne cueillions pas les cerises / parce qu’il y a un ver
dans chacune d’elles, / étaient pleins d’oiseaux. (RENARD)

2. Mots subordonnants (introducteurs de subordonnées)


On peut introduire des subordonnées par des pronoms relatifs (simples ou composés).

Ex : Prête-moi le Hugo dont je t’ai parlé hier.

Je serai probablement parti à cette heure-ci, auquel cas, je vous aviserai.

On peut également introduire des subordonnées par le biais de termes interrogatifs (si,
qui, comment, etc.)

Ex : Je me demande qui obtiendra la meilleure note en grammaire.

Nombreuses propositions sont introduites par des conjonctions de subordination (Que,


lorsque, pour que, parce que, etc.)

Ex : Je souhaite qu’il parte !

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3. Nature des subordonnées
Le mot ou élément introducteur des subordonnées constitue un indice renseignant sur
la nature de la subordonnée. Nous dégageons ainsi trois grandes familles de
subordonnées : la conjonctive, l’interrogative et la relative.

Simples :
Les conjonctions de Que, quand, comme, si, Les propositions introduites
Subordination lorsque, puisque … s’appellent subordonnées
CONJONCTIVES
Locutions conjonctives :
Parce que, dès que, afin
que, si bien que, bien que,
à mesure que, au moment
où, au cas où, …

Les mots Adjectif : quel Les propositions introduites


interrogatifs Pronom : lequel, qui s’appellent subordonnées
Adverbe : si, quand, INTERROGATIVES
comment, pourquoi … indirectes

Les pronoms Simples : qui, que, dont, où Les propositions introduites


relatifs Composés : lequel, s’appellent subordonnées
laquelle, lesquel (le)s … RELATIVES
Indéfinis : quiconque

Nota :

Il est toutefois deux types de subordonnées qui sont dépourvues de mots introducteurs,
il s’agit de la participale et de l’infinitive :
Ex : Le chat parti, les souris dansent.
Je regarde les bateaux s’éloigner

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4. Fonction des subordonnées
Les propositions subordonnées peuvent remplir toutes les fonctions que remplissent
ordinairement les mots dans les phrases simples, à savoir sujet, complément, attribut,
apposition, etc.

Ainsi, un sujet ou un complément exprimé par un mot, peut également l’être à travers
une proposition.

Ex : Ahmed attend que Réda revienne.

Ahmed attend le retour de Réda.

En somme, nous pouvons compter jusqu’à huit fonctions :

1. Sujet :

Ex : Qu'il veuille venir avec nous ne m'étonne pas.

2. COD :

Ex : Elle pense que vous avez raison.

3. COI :

Ex : Je m'oppose à ce qu'ils partent seuls.

4. Attribut :

Ex : Le problème est que je ne sais pas comment l'utiliser.

5. Complément de nom :

Ex : Nous avons émis l'idée que tous les groupes scolaires devaient être
représentés pendant la réunion.

6. Complément de l'adjectif :

Ex : Il est clair que le temps joue contre nous.

7. Terme complétif3 :

Ex : Il se peut que la situation ait changé.

8. Apposition et position détachée :

Ex : Qu'il réussisse, j'en doute fort.

3
Contrairement aux circonstancielles, la subordonnée complétive et les termes complétifs ne
sont ni déplaçables ni effaçables (pour plus de précisions voir la subordonnée complétive.)

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III. Cours n° 3 : LA PROPOSITION SUBORDONNEE RELATIVE

PLAN DU COURS :

1. Fonctions du Pronom Relatif


2. Place de la relative
3. Verbe de la relative
4. Types des relatives

Comme son nom l’indique, la subordonnée relative est reliée à la proposition dont elle
dépend par un pronom relatif. Ce dernier peut paraitre sous une forme simple (qui,
que, quoi, dont, où) ou composé, pronom ou déterminant, lequel (peut être
accompagné de À ou DE pour former auquel, duquel), variant en genre et en nombre
laquelle, lesquel(le)s4. Ces pronoms relatifs composés peuvent être accompagnés de
prépositions telles que auprès, chez, contre, de, en, par, sans, sous, etc.

Remarques :

Quoi, le pronom relatif simple peut aussi être précédé d’une préposition. Il remplace un
pronom neutre (ce, ça, cela, quelque chose, etc.) :

Ex : Il m’adressa une insulte, ce à quoi j’ai répondu promptement.


Il m’adressa une insulte, à quoi j’ai répondu promptement.
Les pronoms relatifs simples qui/où remplacent généralement les composés :

Ex : L’épicier chez lequel (chez qui) je fais mes courses est Marocain.

Le chemin par lequel (par où) nous sommes arrivés est pittoresque.

4
Les relatifs simples ne varient pas en genre et en nombre.

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1. Fonctions du Pronom Relatif
En plus d’introduire une subordonnée, le pronom relatif occupe une fonction dans la
phrase car il reprend en général5 le noyau du GN, il en constitue un substitut. Ce GN est
appelé antécédent. Ainsi, le rôle premier d’une subordonnée relative est de compléter
le sens de ce dernier.

1. QUI/QUICONQUE : Sujet.
2. QUE : Complément d’objet direct
3. DONT : Complément du nom, d’adjectif, de verbe
4. OU : Complément de lieu ou de temps

Le tableau6 suivant explicite davantage les différentes fonctions que le pronom relatif
est appelé à remplir dans la phrase :

Pronom relatif GN remplacé par le Exemples


pronom relatif
Qui GN SUJET La forêt qui brule est une
perte totale. (la forêt brule)
Que GN COMPLEMENT DIRECT Les avions-citernes que les
pompiers utilisent sont
fabriqués au Québec. (les
pompiers utilisent les
avions-citernes)
Dont Groupe prépositionnel Voici le roman dont je vous
commençant par de (êtres ai parlé. (je vous ai parlé de
humains et choses) ce roman)

Le peintre dont j’admire le


Complément de nom (êtres talent expose au musée des
humains et choses) Beaux-Arts à Montréal.
(j’admire le talent du
peintre)

Les projets dont je suis


Complément d’adjectif exempté ne me manquent
(êtres humains et choses) pas. (je suis exempté de
projets)

5
La référence à l’antécédent ne concerne pas la relative substantive (voir ci-dessous)
6
http://www.ccdmd.qc.ca/media/allo_sub_056Allophones.pdf

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À qui / de qui Complément indirect La personne à qui je
(utilisé pour les êtres succède a pris sa retraite.
humains) (je succède à la personne)

Les gens de qui je me méfie


sont des voisins. (je me
méfie des gens)
Où indique le lieu ou le temps Voici le local où j’enseigne.
(j’enseigne dans le local)
Le moment où il faut se
séparer est arrivé. (il faut se
séparer à un moment)
préposition + lequel Groupe prépositionnel, Les évènements auxquels
auquel, sur lequel, avec vous pensez sont déjà
lequel, avec laquelle… oubliés. [vous pensez aux
évènements (à + les)]

La situation à laquelle
j’aspire me semble
inaccessible. (j’aspire à la
situation)
avec qui, chez qui, etc. G. Prép. (êtres humains) L’ami chez qui j’habite
pendant les vacances est
suédois. (j’habite chez un
ami)

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2. Place de la relative :
La relative peut être enchâssée, emboitée à l’intérieur de la proposition dont elle
dépend, elle peut aussi se placer avant ou après cette dernière.
Ex : Le feu / qui semble éteint / souvent dort sous la cendre. (CORNEILLE)
Qui veut voyager loin / ménage sa monture. (RACINE)
J’aime fort les jardins / qui sentent le sauvage. (RONSARD)
La sub. Relative nous permet d’éviter la répétition.

Les flammes léchaient goulument le thym et le romarin. Les flammes se répandaient


partout dans la garrigue.

Les flammes [qui léchaient goulument le thym et le romarin] se répandaient partout


dans la garrigue.

3. Verbe de la relative
Ordinairement, le verbe de la relative se met au mode indicatif. Il permet tout
simplement de situer le moment de l’action ou de l’état exprimés par le verbe (passé,
présent, futur). Ex : Ahmed est pris par le livre qu’il lit.
Il faut que je lise le livre que tu m’as prêté.
Je te présente le collègue qui sera bientôt chef de service.
Si la relative exprime une hypothèse, une possibilité, l’emploi du mode conditionnel
s’impose.

Ex : Un groupe de jeunes algériens ont créé un logiciel qui devrait avoir du succès.

Le verbe de la relative peut aussi se mettre à l’infinitif, si le sujet de la principale et de la


relative est le même, le verbe pouvoir / devoir sont sous-entendus.

Ex : J’ai trouvé une résidence où passer mes vacances (où je pourrai passer mes
vacances).

L’infinitif s’impose également après une préposition et un pronom relatif.

Ex : Vous trouverez à qui parler (à qui vous pouvez parler).

Il a juste de quoi vivre.

Lorsque la relative reflète l’idée de doute, d’incertitude ou tout simplement une opinion
subjective, le subjonctif est de règle.

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Ex : Tu es le meilleur ami qui soit (que j’aie).

Je cherche une maison qui ait un grand jardin.

Je ne connais personne qui puisse t’aider.

Lorsque le verbe de la principale exprime un souhait, un désir (dans la plupart des cas
au conditionnel), celui de la relative se met au subjonctif.

Ex : J’aimerais aller dans un restaurant qui ne soit pas trop cher.

Ahmed n’accepterait jamais la compagne de gens qui ne soient pas cultivés.

Le subjonctif est également employé dans des phrases interrogatives, négatives ou


impératives.

Ex : Connaissez-vous une personne qui sache corriger mon texte ?

Je ne vois personne qui puisse corriger toutes ces erreurs.

Donnez-moi un médicament qui me fasse de l’effet immédiat.

Nota :

Dans une relative, le conditionnel (présent ou passé) peut remplacer le subjonctif


(présent ou passé)

Ex : As-tu un ami qui (puisse) pourrait m’aider ?

Lorsque le pronom relatif est précédé d’un superlatif (le meilleur, le seul, l’unique, etc.)
l’emploi du subjonctif est obligatoire. Nous parlons ainsi d’opinion nécessairement
subjective.

Ex : Ahmed est le seul qui puisse nous aider en ce moment.


Ce jus est le meilleur jus que j’aie bu.

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4. Types des Relatives
 Les relatives adjectives
Ce type de relative est appelé ainsi car la subordonnée joue pleinement le rôle de
l’adjectif épithète. La relative adjective possède un antécédent.

Ex : Je prépare un exercice. Cet exercice est difficile.

Je prépare un exercice qui est difficile.

En évitant la répétition, nous avons construit une subordonnée relative qui, à son tour,
peut être remplacée par un adjectif : Je prépare un exercice difficile.

Cette relative est également dite attributive de l’objet.

Ex : Il a les mains qui tremblent.

La relative attributive peut également être en rapport avec le sujet ; elle est appelée
attributive du sujet.

Ex : Elle était là, qui attendait patiemment.

La relative adjective peut être déterminative, restrictive ou explicative non restrictive.


La première permet d’identifier l’antécédent, elle est donc indispensable.

Ex : Cette montre que je viens d’acheter me plait beaucoup.

La seconde, l’explicative non restrictive, ne permet pas d’identifier l’antécédent, elle est
ainsi supprimable.

Ex : Cette montre, que je viens d’acheter, me plait beaucoup.

 Les relatives substantives :

La relative substantive n’a pas d’antécédent.

Elle peut avoir plusieurs fonctions :

1) Sujet :
Ex : Qui vivra verra.
2) COD :
Ex : Elle a invité qui elle voulait

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3) COI :
Ex : « Je parle à qui le veut de mon pays fictif ». (La Comète)
4) Complément d'agent :
Ex : Le formulaire peut être rempli par quiconque le souhaite.
5) Attribut :
Ex : Je vais vous raconter comment je suis devenu qui je suis.
6) Complément circonstanciel :
Ex : Je n'ai nulle part où aller.
7) Régime d'un présentatif :
Ex : Voilà de quoi il s'agissait.
8) Complément du nom :
Ex : C'est l'affaire de qui tu sais
9) Complément de l'adjectif :
Ex : Un devoir très difficile pour qui n'a pas bien travaillé.

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IV. Cours n°4 : LA PROPOSITION SUBORDONNEE
COMPLETIVE

Plan du cours :
Nature des complétives :
1. La complétive conjonctives introduite par que (ou à ce que)
2. La complétive infinitive
3. La complétive interrogatives (dites interrogatives indirectes)
4. La complétive exclamatives

Comme leur appellation l’indique explicitement, les propositions subordonnées


complétives constituent un complément du verbe de la proposition principale. En effet,
sans la complétive, la phrase n’aura pas de sens ou du moins ce dernier sera incomplet
d’où son appellation complétive. Elle occupe une place essentielle dans la phrase.

Ex : Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.

Nature des complétives

Les complétives peuvent être réparties en plusieurs ensembles :

 La complétive conjonctives introduite par que (ou à ce que)


 La complétive infinitive
 La complétive interrogatives (dites interrogatives indirectes)
 Et même exclamatives !

1. La complétive conjonctive introduite par que


La proposition subordonnée complétive demeure la subordonnée la plus répandue, mais
également la plus typique. Elle joue le plus souvent le rôle d’un complément d’objet. En
répondant à la question QUOI ? la complétive équivaut à un simple COD. Elle est
appelée aussi subordonnée conjonctive essentielle (ou pure) car elle remplit des
fonctions nominales essentielles (Grevisse, M. Goosse, A. 2008 : 1445).

Ex : Tous les parents souhaitent que leurs enfants réussissent.

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Généralement, les verbes de déclaration, de jugement, de sentiment, ou encore de
volonté font appel à des complétives introduites par que. Il s’agit donc de verbes de
verbes tels que dire, déclarer, raconter ; penser, croire, juger, savoir, découvrir,
démontrer, être d’avis; sentir, craindre, espérer, déplorer, avoir peur ; vouloir,
ordonner, tolérer, désirer, avoir envie,etc.

a) Modes et temps la complétive introduite par que

Le caractère fréquent et typique de ces subordonnées ne va pas sans entrainer un


sérieux problème de choix du mode adéquat. Ainsi, choisir entre l’indicatif et le
subjonctif s’avère parfois délicat.

Si le verbe de la principale exprime l’objectivité, la certitude ou tout simplement un fait


réel, celui de la subordonnée complétive se met obligatoirement à l’indicatif :
- Des verbes de déclaration : déclarer, avertir, affirmer, dire, avancer, jurer,
promettre…
- Des verbes de certitude : savoir, être certain que, être sûr que, être
persuadé que …
- Des verbes de perception ou de constat : s’apercevoir, constater,
remarquer, sentir, voir ….
- Des verbes d’opinion ou de jugement : croire, penser, espérer, estimer,
juger, imaginer, croire, supposer …
Ex : Ahmed jure qu’il a eu la bonne note !
L’enseignant de grammaire constate qu’il y a une forte
abstention aujourd’hui.
J’estime qu’il est utile de commencer par les définitions.

Si le verbe de la principale exprime la subjectivité, l’incertitude, l’emploi du subjonctif


s’impose dans la complétive :
- Des verbes de sentiments : aimer, apprécier, avoir peur, détester, craindre,
être heureux / malheureux / content/ triste, regretter ….
- Des verbes de volonté, de désir : accepter, défendre, exiger, ordonner,
préférer, souhaiter, vouloir ….
- Des verbes de doute, de possibilité, de négation : contester, douter, il est
possible, il se peut, nier, …

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- Des verbes exprimant un jugement moral (souvent avec des constructions
impersonnelles) : il faut ; il est étonnant/ honteux / stupide / normal/
nécessaire
Ex : Le peuple exige que le roi soit déchu.
Il est étonnant qu’il ne soit pas sanctionné.

Une attention particulière doit être accordée aux verbes dire et écrire. Selon le contexte
ou l’acception, les deux modes sont possibles :
Ex : Je lui ai écrit que tout allait bien (informer)
Je lui ai écrit qu’ 'il vienne vite (ordonner)

Nombreux autres verbes admettent, selon le contexte et le sens, les deux modes :
comprendre, admettre, entendre, se plaindre …
Ex : J’ai bien compris que tu voulais rester seul (réalité)
Je comprends que tu aies besoin de solitude (jugement)

Nombreux verbes admettant normalement l’indicatif, se construisent au mode


subjonctif lorsqu'ils sont à la forme négative ou interrogative.
Ex : Je crois qu’il viendra. Je ne crois pas qu'il vienne (ou : qu'il viendra).
Crois-tu qu'il vienne? (ou : qu'il viendra). Ou inversement : Je doute qu’ 'il
vienne. Je ne doute pas qu’ 'il viendra.
Nota :
Lorsque la complétive commence la phrase, elle est toujours au subjonctif. Observons
l’exemple suivant :
Ex : Tout le monde sait que la vie est chère en Algérie.
Que la vie soit chère en Algérie, tout le monde le sait.
Bien que le verbe de la principale exprime la certitude, la mise en relief de la complétive
impose le subjonctif.

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b) Fonction de la complétive conjonctive introduite par que

La proposition complétive conjonctive introduite par que peut se voir attribuer


nombreuses fonctions au sein de la phrase :

1. COD / COI :

La fonction COD et d’un degré moindre COI demeurent les fonctions les plus fréquentes
de ce type de subordonnée. Cette dernière peut être introduite par Que, À Ce Que, De
Ce Que,

Ex : Chacun de nous sait (quoi ?) que son heure viendra.

Il s’attend (à quoi ?) à ce qu’ils reviennent.

2. Sujet :

Après des verbes (ou des formules) impersonnels :

Ex : Il faut que tu changes.

Si la sub. Complétive introduite par que se place en tête de la phrase :

Ex : Qu’il soit présent ou non ne m’intéresse guère.

3. Attribut :

Après des locutions formées de sujets accompagnés du verbe être et de la conjonction


que à l’image de : mon avis est que …, le malheur est que …, le mieux est que …, la
preuve en est que…,

Ex : Le mieux est qu’il s’en aille.

4. Subordonnée en apposition :

Dans ce cas, la sub. Conjonctive introduite par que est jointe à un nom ou un pronom
pour le définir ou l’expliquer, elle est implicitement précédée de l’expression « à savoir
que »

Ex : Elle ne veut qu’une seule chose : que tu viennes demain.

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5. Complément du nom :
La sub. Conjonctive introduite par que accompagne et précise le nom, elle est appelée
également sub. Complément déterminatif du nom.
Ex : L’espoir qu’elle guérira me soutient.
6. Complément d’adjectif :
La sub. Conjonctive introduite par que peut également compléter le sens d’une
principale dont le sens tourne autour de l’adjectif.
Ex : Elle est heureuse que le jury l’ait vivement félicitée.

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2. La complétive infinitive
À l’instar de la sub. Complétive introduite par que, la complétive infinitive joue le rôle
d’un Complément d’objet direct. Précisons que contrairement à la sub conjonctive
introduite par que, la présente proposition ne peut qu’occuper la fonction de COD.
Ex : J’ai vu (quoi ?) les enfants sauter de joie.
Comme le stipule son appellation, le verbe de la sub est toujours à l’infinitif. De plus, la
subordonnée infinitive exige un sujet qui lui est propre et non celui de la principale.
Examinons un autre exemple :
Je regarde passer les cheminots.

 Mode et temps

La sub complétive infinitive dépend des verbes de perception et d’opinion, en plus de


laisser et faire (voir encadré ci-après).

Quelque soit le mode et le temps du verbe de la principale (dont elle dépend bien sûr
car il s’agit bien d’une subordonnée), le verbe de la complétive infinitive est toujours à
l’infinitif présent actif.

Ex : J’entends (j’entendrai, j’entendis) / le vent souffler très fort.


Hélas ! Laissez / les pleurs couler de ma paupière. (HUGO)

Remarques

La sub. Complétive infinitive n’est introduite par aucun subordonnant :

Ex : Je vois un peuple gémir sous l’oppression.

Le sujet de la complétive infinitive est le plus souvent inversé :

Ex : Je regarde / mourir la nuit, / arriver le matin. (VALLÈS)

Mais si le sujet est un pronom personnel ou interrogatif, il précède le verbe dont dépend
la prop. Sub. Complétive infinitive. Examinons quelques exemples :

Tu la verras passer ce soir.

La nuit, il ne dormait pas ; je l’entendais / marmotter entre ses dents, /


puis subitement sauter à bas du lit / et marcher à grands pas dans la
chambre. (l’ sujet commun de trois infinitives) (DAUDET)

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Si le sujet de la complétive infinitive est indéfini, il est systématiquement effacé,
supprimé. Observons les exemples suivants :

J’entends / chanter dans le jardin. (= quelqu’un chanter)


On entendait / rire, / crier, / gémir les chameaux, / aboyer les chiens, /
braire les ânes, / hennir les mulets. (six infinitives, les deux premières avec
sujet omis, les quatre autres avec sujet inversé) (AVELINE)

Le sujet est, dans nombreux cas, introduit par les prépositions À et Par

Ex : Il fera / apprendre la leçon aux enfants.


Je l’ai souvent entendu / dire par mon grand-père.

Le pronom réfléchi SE accompagnant les verbes pronominaux à l’infinitif disparait et le


verbe prend la forme d’un verbe actif :

Ex : Il envoya durement / coucher ses autres enfants. (DIDEROT)

Il la fit assoir, la questionna, fut étonné de son langage pur. (GIRAUDOUX)

Attention :

Les sub. Complétives infinitives dépendant d’un verbe d’opinion sont parfaitement
équivalentes à la sub. Conjonctive introduite par que, par conséquent, elles n’ont pas un
sujet indépendant, elles se partagent avec la principale le même sujet.

Ex : Je crois vous avoir dit des choses intéressantes. = Je crois que je vous ai dit des
choses intéressantes.

Elle prétend ne pas aimer Mozart. = Elle prétend qu’elle n’aime pas Mozart.
J’avoue ne pas comprendre cette affaire. = J’avoue que je ne comprends pas cette
affaire.

Rappel :
Quelque verbes d’opinion : affirmer, avouer, déclarer, dire, jurer, espérer,
prétendre, estimer, penser, croire, s’imaginer, reconnaitre/ admettre, se
souvenir, se rappeler, nier
Quelques verbes de perception : voir, regarder, imaginer, entendre, écouter,
sentir

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3. La complétive interrogative
Les complétives interrogatives sont appelées précisément propositions subordonnées
complétives interrogatives indirectes car elles rapportent en réalité une interrogation.
Elles sont introduites par un mot interrogatif. Tout comme les deux premiers types, la
sub interrogative est le plus souvent COD.

Ex : Dis-moi (quoi ?) qui tu hantes, je te dirai (quoi ?)qui tu es.

Puisqu’on est en face de paroles, d’interrogations rapportées, nous pouvons placer ces
dernières en tête de la phrase.

Ex : Qui avait planté ce cerisier, / il ne s’en souvenait plus. (DHÔTEL)

Quand et comment je quittai la véranda / pour me mettre en marche, / je ne


sais. (KESSEL)

a) Fonctions de la complétive interrogative

La sub complétive interrogative est toujours COD si elle se rapporte aux verbes
interrogatifs (se demander, questionner, interroger, ignorer, savoir …)

Ex : Je me demande si nous aurons cours demain.

Elle peut également être sujet ou sujet réel notamment de verbes impersonnels.

Ex : Pourquoi tu as agi ainsi / ne nous regarde pas.


Il m’a été souvent demandé / pourquoi tu as agi ainsi.

Nota :

L’interrogation totale (c'est-à-dire nécessitant une réponse fermée par un oui ou par un
non) est toujours introduite par un SI.

Ex : Je me demande si le moniteur viendra.

Pour introduire une interrogative partielle, nous reprenons le mot interrogatif initial
(qui, quoi, comment, pourquoi …)

Ex : Je ne sais pas qui est venu.

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b) Nature des mots interrogatifs

Les mots qui introduisent la proposition subordonnée complétive interrogative indirecte


peuvent être de diverses natures :

- Adverbe interrogatif : si, où, quand, combien, comment, pourquoi


- Un pronom interrogatif : qui, ce qui, quoi, lequel
- Un déterminant : quel

Nota :

Les pronoms neutres que ? qu’est-ce qui ? qu’est-ce que ? deviennent ce qui ou ce que.
Ex : Que se dit-il ? (Qu’est-ce qui se dit ?) – Dis moi / ce qui se dit.
Que fais-tu ? (Qu’est-ce que tu fais ?) – Dis-moi / ce que tu fais.

c) Mode et temps de la complétive interrogative

Comme dans tous les autres contextes, l’indicatif est de règle si le fait demandé, sur
lequel nous formulons l’interrogation est envisageable, réalisable.

Ex : Demande-lui / où il est né, / s’il a voyagé à l’étranger. (DHÔTEL)

Par contre, le conditionnel est de règle s’il y a supposition, probabilité ou tout


simplement un fort doute, une forte incertitude :

Ex : Ce que j’aurais fait / je n’en sais rien. (MUSSET)

On peut même recourir à l’infinitif s’il y a hésitation

Au carrefour Tolbiac-Italie, Gonzague hésita : il ne savait / que faire / ni où aller.


(BAZIN)

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4. La subordonnée Complétive exclamative
À l’image de l’interrogation, l’exclamation peut être transposée dans le cadre d’une
subordonnée. Cette dernière prendra la fonction de complément d’objet du verbe de la
principale.

Ex : Regarde ce qu’ 'elle est belle !

J'avais admiré, en le regardant assis sur une chaise, combien il avait peu vieilli...
(Proust, Le Temps retrouvé)

Tout terme introduisant une exclamation peut introduire une sub. Complétive
exclamative. Ainsi, nombreux sont les cas de confusion entre l’interrogation ou
l’exclamation indirecte car la subordonnée est introduite par des termes ayant aussi
bien la valeur interrogative que la valeur exclamative à l’instar de quel, si, combien …
seule une analyse sémantique permet de trancher « L’interrogation véhicule une
incertitude, alors que l'exclamation exprime l'intensité d'une qualité ou d'une
quantité. » (Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R, 1994 : 501).

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V. Cours n° 5 : LA SUBORDONNEE COMPLEMENT
CIRCONSTANCIEL

PLAN DU COURS :

1. Généralités
2. Modes et temps des verbes des subordonnées Compléments
circonstancielle
3. Quelques subordonnées circonstancielles
3.1 La proposition subordonnée complément circonstanciel de cause
3.2 La proposition subordonnée complément circonstanciel de conséquence
3.3 La proposition subordonnée complément circonstanciel de but
3.4 La proposition subordonnée complément circonstanciel de concession et
d’opposition
3.5 La proposition subordonnée complément circonstanciel de temps
3.6 La proposition subordonnée complément circonstanciel de condition ou
d’hypothèse
3.7 La proposition subordonnée complément circonstanciel de comparaison

1. Généralités
Interrogeons tout d’abord l’appellation de ce type de subordonnée. Ainsi, la
circonstancielle décrit ou présente une circonstance : temps, cause, conséquence, but,
condition, etc.

Ce type de subordonnée se distingue de la complétive et la relative par le fait que


syntaxiquement la subordonnée CC n’est ni complément du nom, ni complément (direct
ou indirect) du verbe. La subordonnée CC est le plus souvent complément de la phrase.

Ex : « Une pierre tombe parce qu'elle est pesante » (Stendhal).

Comme toute subordonnée, la circonstancielle ne peut à elle-seule constituer une


phrase indépendante et intelligible, en la séparant de la principale « parce qu'elle est
pesante » demeure une suite de mots qui n’avance pas une information claire et
complète. Cet exemple démontre aussi que la circonstancielle est liée à la fois au
sujet et au verbe de la principale.

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Reprenons notre exemple, supprimons la circonstancielle. La proposition
principale « Une pierre tombe. » constitue à elle seule une phrase correcte des
deux points de vue sémantique et morphosyntaxique. Ceci dit, la sub. CC est
parfois complément facultatif de la phrase, nous pouvons ainsi nous en passer
d’elle sans que le sens de l’énoncé ne se détériore considérablement. De plus,
tout comme le CC, la sub CC est déplaçable :

Parce qu’elle7 est pesante, la pierre tombe.

Examinons les deux exemples suivants :

- Nous irons vous rejoindre après que nous aurons terminé notre travail.
- Nous irons vous rejoindre après avoir terminé notre travail.

Nous remarquons que le 2ème exemple est plus concis que le 1er. Un locuteur averti
opterait pour le second exemple car outre la rapidité et la fluidité, il lui permet de passer
une information, de construire un énoncé peu couteux en matière de réflexion et
d’attention. Ces longues subordonnées CC peuvent être remplacées par un groupe
prépositionnel contenant un verbe à l’infinitif (ex ci-dessus) ou un verbe au participe
présent-gérondif- (ex. ci-dessous).

- Nous nous sommes trompés de chemin quand nous nous sommes rendus chez
vous.
- Nous nous sommes trompés de chemin en nous rendant chez vous

La sub. cc peut être introduite par une conjonction (quand, si …) ou une locution
conjonctive (afin que, pour que, dès que …)

7
Puisque ou comme sont préconisés au début de la phrase.

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2. Modes et temps des verbes des subordonnées Compléments
circonstancielles
Le mode indicatif demeure le mode le plus fréquent dans ce type de subordonnée.
Cependant, nombreux cas et nombreux subordonnants exigent l’emploi du mode
subjonctif.

 avant que, jusqu’à ce que, d’ici (à ce) que, en attendant que (temps)

Ne parlez pas avant qu'il ait fini, qu'il n'ait fini.


 pour que, afin que, de manière à ce que, de façon à ce que (but)
« Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui » (Musset).
 bien que, quoique, malgré que, encore que (concession)

J'accepte, bien que rien ne m'y contraigne.


 à moins que, pour peu que, pourvu que, (pour) autant que, supposé que,
(condition/hypothèse)
« Petit poisson deviendra grand Pourvu que Dieu lui prête vie »
(La Fontaine).

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3. Quelques subordonnées circonstancielles

3.1 La proposition subordonnée complément


circonstanciel de cause

La sub. de cause explique la raison à l’origine de l’action, de l’état exprimé dans la


principale. La causale joue exactement le même rôle et occupe la même fonction que le
Complément Circonstanciel de cause.

Ex : Les plantes ont fané parce qu’il a fait trop chaud.

Les plantes ont fané à cause de la chaleur.

1) Mots subordonnants :
La causale peut être introduite par :
- Des conjonctions de subordination : puisque, comme

Ex : Comme il ne pouvait pas parler, il se promenait avec une petite ardoise


sur laquelle il écrivait.

- Des locutions conjonctives : parce que, du fait que, vu que, attendu que, du
moment que, sous prétexte que, non que...
Ex : Le procès a été annulé, vu que les preuves avaient été falsifiées.

Comme démontré dans les deux exemples ci-dessus, la sub. CC de cause peut se placer
en tête ou à la fin de la phrase, elle peut même couper la proposition dont elle dépend.

Ex : Parce qu’elle a été sage, / elle a eu une belle image.


Elle a eu, / parce qu’elle a été sage, / une belle image.
Elle a eu une belle image, / parce qu’elle a été très sage.
Nota :
Si la phrase compte nombreuses sub. CC de cause (coordonnées ou juxtaposées), le
subordonnant est remplacé par que.
Ex : Nous amorcions nos lignes avec de la mie de pain parce que les vers nous
dégoutaient et que nous craignions de nous salir. (André Gide)

Le que accompagne également c’est (c’est que), ce n’est pas (ce n’est pas que), non (non
que).
Ex : Si elle est triste, c’est / qu’elle est malade.

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Attention :

Le mot introduisant la cause n’est pas toujours un subordonnant, il peut être une
conjonction de coordination, dans ce cas, nous sommes en face non pas d’une
principale et d’une subordonnée mais plutôt de propositions indépendantes
coordonnées. Reprenons l’un des exemples mentionnés un peu plus haut :

Les plantes ont fané parce qu’il a fait trop chaud.

Les plantes ont fané car il a fait trop chaud.

La substitution du mot introduisant la cause n’affecte pas le sens mais modifie


largement la nature syntaxique des propositions et par ricochet leur relation logique.

Mieux encore, on peut même se passer et de la locution conjonctive parce que et de la


conjonction de coordination car en les remplaçant par des signes de ponctuation, deux
points, le plus souvent.

Les plantes ont fané : il a fait trop chaud.

Une attention particulière doit être accordée à par ce que et parce que

Ex : Je suis bien déçu(e) / parce que tu t’es trompée. (causale)


Je suis bien déçu(e) par ce (= les paroles) / que tu dis. (relative)

COMME peut tantôt indiquer le temps tantôt la cause

Ex : Ils arrivèrent à l’étape / comme le soir tombait. (temps)


Comme le soir tombait, / ils décidèrent de s’arrêter. (cause)

2) Mode du verbe de la causale

L’indicatif est le temps le plus répandu dans ce genre de sub. CC.

Ex : Les océans ne débordent pas / parce que la providence a prévu cette


catastrophe / et mis des éponges dedans. (ALLAIS)

Lorsque la cause est contestée, niée, ou présentée comme fausse, le subjonctif est
obligatoire.

Ex : Il ne viendra pas, non qu’il n’en ait pas envie, mais il sera à l’étranger.

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Si la cause exprime l’incertitude, l’éventualité, la possibilité, le mode conditionnel
s’impose.

Ex : Je ne voulais pas déjeuner chez Céleste comme d’habitude / parce que,


certainement, ils m’auraient posé des questions, / et je n’aime pas cela.
(CAMUS)

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3.2 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de conséquence

La subordonnée complément circonstanciel de conséquence appelée aussi consécutive a


la même valeur que le CC de conséquence, elle occupe la même fonction et joue le
même rôle. La sub. cc de conséquence se place toujours après le verbe de la principale,
contrairement aux autres sub. cc, elle n’est pas déplaçable. Elle exprime le résultat,
l’effet ou tout simplement la conséquence de l’action, de l’état ou du fait exprimé par la
principale.

Ex : Les résultats sont compilés de sorte que l’utilisateur ne voit même pas l’origine
des fichiers.
Il fut surpris / au point qu’ (si bien qu’) il garda le silence.

1. Subordonnants
La sub. cc de conséquence peut être introduite par :

 si bien que, de façon que, de sorte que, au point que, à tel point,

 Des locutions conjonctives :de (telle) sorte que, de (telle) manière que, de
(telle) façonque, en sorte que, au point que, si bien que, à telle(s)enseigne(s)
que, à tel point, pour que, sans que, etc.
Ex : Il a gagné / de sorte que chacun est heureux.
Tu es trop menteur / pour qu’on te croie.

 Adverbe ou locution adverbiale placé dans la principale + que / pour que placé
au début de la sub.
si... que, tellement... que, tant... que, à tel point... que,
assez... pour que, trop... pour que, suffisamment... pour que.

Ex : Aujourd'hui, il est trop fatigué pour qu'il puisse travailler.

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Le système dont il est question ci-dessus est dit système corrélatif, reliant la consécutive
à la principale, reliant plus exactement la subordonnée de conséquence à un degré
d’intensité exprimé dans la principale. Le degré d’intensité peut porter sur le :

- Verbe : tant… que, tellement… que, à un tel point que …


Ex : Elle mange tant qu’elle tombe malade.
- Nom : tant… que, un tel… que, une telle… que
Ex : Il fait un tel froid qu’on devrait rester à la maison.
- Adjectif / adverbe : si… que, tant… que, tellement… que
Ex : Elle est tellement amoureuse qu’elle n’a pas remarqué l’agressivité de
son ami.

2. Mode du verbe de la consécutive


Conjonctions ou locutions Modes du verbe de la sub exemples
conjonctives consécutive
De telle sorte que, de telle Indicatif L’examen était trop long si
manière que, au point que, bien qu’aucun étudiant n’a
si bien que pu le terminer.
« que » annoncé dans la Indicatif Il est tellement fatigué qu’il
principale par un adverbe ne peut plus travailler.
d’intensité : si, tant,
tellement
De façon que, de manière Subjonctif Il est trop vieux pour qu’on
que, trop…pour que, assez lui demande de faire ce
…pour que (sujets trajet à pied.
différents)
Assez…pour, trop …pour, infinitif C’est un garçon de six ans.
de façon à(même sujet) Il est trop petit pour
participer à cette
compétition.

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Dans bien de cas, le mode conditionnel est de règle aussi. Observons les exemples
suivants :

Le vent souffle si fort / qu’il déracinerait notre chêne.


Monsieur, je vous demande pardon ; mais vous êtes si plaisant / que je ne
saurais me tenir de rire. (MOLIÈRE)
Ainsi, l’incertitude, la possibilité, l’éventualité, l’hypothèse, etc. font toujours appel au
mode conditionnel.

Nota :

L’emploi de l’indicatif ou du subjonctif permet de différencier but et conséquence.


Observons l’exemple suivant :

Il fait son devoir de sorte que personne ne peut lui adresser le moindre reproche.

Il fait son devoir de sorte que personne ne puisse lui adresser le moindre reproche.

La sub CC du 1er ex. est consécutive car l’éventuelle conséquence est réelle, tandis que la
sub de la seconde phrase est finale (sub. cc de but) car elle exprime un objectif émis et
fixé par l’enfant. La sub finale répond à la question dans quel but ?

Une proposition indépendante coordonnée (et, donc, partant (littéraire), aussi, c’est
pourquoi) ou juxtaposée peut avoir la valeur d’un consécutive :
Ex : Je pense, donc je suis. (Descartes)
Plus d’amour, / partant plus de joie. (LA FONTAINE)
Elle marche trop vite, / je ne peux la suivre.

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3.3 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de but

La subordonnée complément circonstanciel de but appelée aussi finale a la même valeur


que le CC de but, elle occupe la même fonction et joue le même rôle. Elle marque un
objectif, un but à atteindre exprimé dans la principale. Ceci dit, sa réalisation demeure
incertaine.

Ex : Elle travaille sans relâche pour que ses résultats s’améliorent.


La finale peut exprimer un but à atteindre (ex ci-dessus) ou un but à éviter.

Ex : Il lui rappelle sa promesse de peur qu'il ne l'oublie.

De peur que les bêtes ne lui échappent, il se hâte de les mettre à mort. (J. de
Pesquidoux)

1. Subordonnants :
La sub cc de but est introduite par nombreuses locutions conjonctives : pour que, afin
que, de sorte que, de crainte que, de peur que.

Le « ne » explétif accompagne les subordonnants de (dans la) crainte que, de peur que,
Ex : Jamais je ne quittais la barre, / de peur qu’on ne déviât / et que mes calculs
fussent faussés. (OFAIRE)
Aussi, le ne explétif ne doit jamais être confondu avec le ne de négation.
Ex : Nous avons pris nos dispositions / de peur qu’il ne vienne pas.
On peut même se passer de PAS pour avoir une construction plus soutenue :
Nous avons pris nos dispositions / de peur qu’il ne vienne.
2. Place de la finale
À l’image de la majorité des sub CC, la finale est mobile. Elle peut se placer avant ou
après la principale, elle peut même couper cette dernière. Examinons les exemples
suivants :

Ex : Paul lui donne le bras / pour qu’elle ne tombe pas.


Paul, / pour qu’elle ne tombe pas, / lui donne le bras.
Pour qu’elle ne tombe pas, / Paul lui donne le bras.

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3. Mode du verbe de la finale
Le verbe de la sub. cc de but doit se mettre toujours au subjonctif car il exprime une
intention, un objectif à atteindre, l’incertitude est manifeste.

Ex : Il marche à pas feutrés / pour qu’on ne l’entende pas.

Il lui rappela sa promesse de peur qu'il ne l'oubliât.

Nota :

Les locutions conjonctives de subordination ci-dessous peuvent introduire aussi bien la


conséquence que le but. Toutefois, pour exprimer la conséquence nous optons pour
l’indicatif, pour exprimer le but, nous optons pour le subjonctif.

[de sorte que, de façon que, de manière que]

Lorsque la principale et la finale se partagent le même sujet, le verbe de la sub se met à


l’infinitif.

Ex : Elle ralentit sa course / pour ne pas tomber.

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3.4 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de concession et d’opposition

Observons tout d’abord les deux exemples suivants :

 Ahmed regarde la TV alors que sa sœur révise.


 Il souriait / bien qu’il souffrît.

L’action, l’état ou le fait de la subordonnée est indépendant de celui de la principale,


coexiste avec lui, (c’est un fait concomitant ou parallèle). En examinant les deux faits
exprimés par la principale (regarder la TV) et celui de la subordonnée (réviser une
leçon), nous remarquons aussi que les deux faits ne sont pas contradictoires, c’est
l’opposition. Le fait de regarder la télé ne devrait pas empêcher la sœur de réviser, les
faits étant séparés, indépendants. Contrairement au second exemple où nous
remarquons qu’un fait / état devrait empêcher la réalisation et l’émergence d’un autre
fait ; être souffrant doit normalement empêcher quelqu’un de sourire, or, en dépit du
mal, de la souffrance, nous sommes en face de quelqu’un qui sourit, c’est la concession.

La subordonnée complément circonstancielle de concession es appelée aussi concessive


alors que la subordonnée complément circonstancielle d’opposition est appelée
oppositive. (Cette phrase inclut une opposition et non une concession !)

1. Subordonnants :
L’oppositive peut être introduite par les locutions conjonctives suivantes : alors que,
alors même que, pendant que, tandis que, même si, quand bien même …

La concessive peut être introduite par les locutions conjonctives suivantes : au lieu que,
bien que, en admettant que, encore que, quoique, loin que, bien que, sans que,
quelque… que

2. Mode du verbe de l’oppositive / concessive


Le verbe des subordonnées exprimant une opposition se mettent le plus souvent à
l’indicatif. Néanmoins, si l’opposition est présentée de manière provisoire, incertaine,
hypothétique, nous ferons appel au conditionnel :

Ex : Son veau grossissait à vue d’œil alors que sa vache dépérirait.

Document validé par les instances scientifiques 40


Le verbe des subordonnées exprimant une concession sont le plus souvent au
subjonctif :

Ex : Bien qu’il soit fatigué, il sort avec ses amis.

3. Place de l’oppositive et de la concessive


La subordonnée CC d’opposition ou de concession peut se mettre avant ou après ou au
milieu de la principale :

- Bien qu’elle souffre, / la jeune fille ne se plaint pas.


- La jeune fille ne se plaint pas, / bien qu’elle souffre.
- La jeune fille, / bien qu’elle souffre, / ne se plaint pas.

Document validé par les instances scientifiques 41


3.5 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de temps

La subordonnée complément circonstanciel de temps appelée aussi temporelle a la


même valeur que le CC de temps, elle occupe la même fonction et joue le même rôle. La
temporelle renseigne sur le moment, le temps de réalisation du fait / de l’action du
verbe de la principale dont elle dépend.

À l’instar de la majorité des sub. CC, la temporelle est mobile, elle peut se placer en tête
de la phrase, c'est-à-dire avant la principale, elle peut également se placer après ou au
milieu de cette dernière.

Ex : Lorsque je l’eus, ce chien était, tout jeune et pas encore dressé.

Ce chien était, / lorsque je l’eus, / tout jeune et pas encore dressé.

Ce chien était, tout jeune et pas encore dressé, lorsque je l’eus.

La subordonnée CC de temps situe le temps en établissant trois rapports temporels, il


s’agit de l’antériorité, la simultanéité et la postériorité.

 ANTERIORITE :

L’action / état / fait de la principale se passe avant celui de la subordonnée.

Ex : Je rentrerai avant qu'il ne fasse nuit.

L’antériorité peut être introduite par : avant que (+ ne explétif), en attendant que,
jusqu’à ce que, jusqu’au moment où…

Le verbe de la subordonnée est le plus souvent au subjonctif car l’action / fait / état
n’est pas certain, ne s’est pas encore déroulé, le locuteur l’envisage seulement.

Ex : Écoutez ce récit / avant que je réponde. (LA FONTAINE)

Exception faite à jusqu’au moment où qui est suivi de l’indicatif.

Ex : Il a attendu jusqu’au moment où le train est arrivé.

Document validé par les instances scientifiques 42


 SIMULTANEITE :

L’action / état / fait de la principale se passe au même moment que celui de la


subordonnée.

Ex : [Pendant que je travaillais], il écoutait de la musique


Elle est introduite par quand, lorsque, au moment où, pendant que, comme, tandis
que, tant que, toutes les fois que, chaque fois que, alors que, du temps que...
Le verbe de la subordonnée peut se mettre selon le contexte à l’indicatif (certitude) ou
au conditionnel (incertitude, éventualité …)

Ex : Quand mes amis sont borgnes, / je les regarde de profil. (JOUBERT)

Ce lit pliant nous servirait / quand des amis viendraient.

 POSTERIORITE :

L’action / état / fait de la principale se passe après celui de la subordonnée.

Ex : J’irai te voir / après que (dès que) tu seras revenu(e).

Elle peut être introduite par après que, aussitôt que, dès que, depuis que, quand,
lorsque, etc.

Tout comme dans le cas précédent, le verbe de la subordonnée peut être à l’indicatif ou
au conditionnel.

Ex : [Après qu’il eut tout mangé], il dormit profondément.

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3.6 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de condition ou d’hypothèse

La subordonnée complément circonstanciel de condition ou d’hypothèse a la même


valeur que le CC de condition ou d’hypothèse, elle occupe la même fonction et joue le
même rôle.

La subordonnée de condition appelée aussi la conditionnelle exprime la condition de


réalisation ou de non réalisation de l’action / état / fait de la principale.

Ex : Je partirai demain, / à condition qu’il fasse beau.

La subordonnée d’hypothèse appelée aussi l’hypothétique exprime une supposition,


une hypothèse nécessaire à la réalisation de l’action / état / fait de la principale.

Ex : Je louerai une voiture si je pars en voyage

Comme la majorité de toutes les sub cc, la conditionnelle ou hypothétique est mobile.

Ex : Au cas où tu accepterais ce travail, préviens-moi rapidement.

Préviens-moi rapidement, au cas où tu accepterais ce travail.

 Subordonnants et mode du verbe de la sub. cc de condition ou


d’hypothèse
Subordonnants Modes Exemples
si, même si, sauf si Indicatif S’il travaille, il pourra
réussir
alors même que, au cas où, Conditionnel Au cas où tu accepterais ce
quand même, quand bien travail, préviens-moi
même que, dans rapidement.
l’hypothèse où
à condition que, à moins Subjonctif Nous sortirons, à condition
que, à supposer que, en qu’il fasse beau.
admettant que, pourvu
que, à supposer que, pour
autant que

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3.7 La proposition subordonnée complément
circonstanciel de comparaison

La subordonnée complément circonstanciel de comparaison a la même valeur que le CC


de comparaison, elle occupe la même fonction et joue le même rôle. La subordonnée de
condition appelée aussi la comparative établit un rapport de ressemblance (égalité), de
dissemblance (différence) ou de proportion entre deux faits / états / actions.

- Ressemblance :
Ex : Je t’attendais / ainsi qu’on attend les navires. (CADOU)
- Dissemblance :
Ex : Il appelle ses parents plus (moins) souvent / que ne le fait ton frère.
- Proportion :
Ex : Elle est d’autant plus disponible, / qu’elle est en vacances.

1. Subordonnants :

La comparative peut être introduite par les conjonctions ou locutions conjonctives


suivantes : comme, ainsi que, aussi… que, autant… que, tel que, de la même façon que,
de même que, moins… que, plus… que, à mesure que, comme si, d’autant plus que,
selon que, etc.

2. Mode du verbe dans la cc de comparaison :

Le verbe de la subordonnée comparative se met le plus souvent à l’indicatif

Ex : Tu as parlé / comme parlent les chefs.

Il a agi comme l'on s'y attendait.


Si le verbe de la subordonnée exprime une hypothèse, éventualité, possibilité (quelque
chose d’incertain), le conditionnel est de règle.

Ex : Il va agir comme le ferait son père.

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Le subjonctif accompagne les locutions conjonctives autant que, pour autant que, et le
verbe pouvoir.
Ex : Il est l’ainé / autant que je sache (autant qu’il m’en souvienne).
Elle est rusée / autant qu’on puisse (ou qu’on peut) l’être.

Rappel :

Comme peut introduire également une causale ou une temporelle :

Comme elle arrive demain, il faut préparer une chambre. (Cause)

Nous sommes arrivés comme il partait. (Temps)

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REFERENCES

BIBLIOGRAPHIE

- Achard, A-M. Besson, J-J. Caron, C. (1997). Grammaire et Expression. Paris :


Hachette Education.

- Chollet, I. Robert, J-M (2009). Précis de Grammaire. Paris : CLE International.

- Dubois, J. Lagane, R (2011). Grammaire (Les indispensables). Paris : Edition


Larousse.

- Dubois, J et al. (1999). Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage.


Paris : Larousse.

- Gravisse, M. Goosse, A. (2008). Le Bon Usage, 14ème édition. Bruxelles : De Boeck


Duculot.

- Hamon, A. (2007). Grammaire et analyse : analyse grammaticale et analyse


logique. Paris : Hachette Education..

- Pellat, J-C. Riegel, M. Rioul, R, (1994). Grammaire méthodique du français. Paris :


Quadrige Manuels, PUF.

SITOGRAPHIE :

- Cours et exercice de français pour professeurs et étudiants :


http://www.bonjourdefrance.com/
- Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) :
https://www.ccdmd.qc.ca/
- Cordial, le correcteur de l’orthographe et de la grammaire :
http://www.cordial.fr/
- Le site de référence sur le français :
http://www.espacefrancais.com/
- MAXICOURS, soutien scolaire et réussite pour tous :
http://www.maxicours.com/

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