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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland

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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

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FACULTE DES ARTS LETTRES FACULTY OF ARTS LETTERS


ET SCIENCES HUMAINES AND SOCIAL SCIENCES

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DEPARTEMENT DE FRANCAIS DEPARTMENT OF FRENCH


TRAVAIL PERSONNEL DE L'ETUDIANT

UE : LES431 : LES COURANTS LINGUISTIQUES


CONTEMPORAINS
EC2: LES LINGUISTIQUES CONTEMPORAINES

Sujet : La linguistique de l’énonciation.


REDIGE PAR

Rédigé par :
GROUPE N°11
N° NOMS ET PRENOMS MATRICULES
01 DIGUEYANAN CLOVIS 18B287LF
02 DJA 16B873LF
03 AKOUNA SEÏD Non immatriculé

MASTER I
ENSEIGNANTE :

Dr GUEMDJOM

ANNEE ACADEMIQUE
2021/2022
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PLAN DU TRAVAIL
TABLE DE MATIERES..........................................................................................................1

INTRODUCTION.....................................................................................................................2

I-DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS...................................................................3

II-L’ÉNONCIATION, « CONVERSION DU LANGAGE EN DISCOURS »....................3

III-L’APPAREIL FORMEL DE L’ENONCIATION SELON EMILE BENVENISTE...4

1-Les indices de l’énonciation..................................................................................................4

IV- LES DEUX TYPES D’ENONCE......................................................................................5

1- L’énoncé ancré dans la situation d’énonciation..............................................................5

2- L’énoncé non ancré dans la situation d’énonciation.........................................................6

V- L’APPROCHE STRUCTURALE ET L’APPROCHE ENONCIATIVE......................6

VI-L ’OBJET D’ETUDE DE LA LINGUISTIQUE ENONCIATIVE................................6

VII- FONDEMENT DE LA THEORIE DE LINGUISTIQUE DE L’ENONCIATION. . .7

CONCLUSION.........................................................................................................................8

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................9

1
INTRODUCTION
La linguistique est une science plus vaste du langage qui accueille en son sein d’autres
théories et disciplines susceptibles de s’intéresser à l’étude de ses différents aspects assurant
sa pertinente dynamique. Allant dans cette lancée, la linguistique de l’énonciation fera bonne
tâche à la question des linguistiques du discours. Ainsi, cette théorie énonciative s’inscrit donc
dans le prolongement de la grammaire structurale des années 60-70 approfondissant les
concepts mis en place par Emile Benveniste dans les années 50-60. De ce fait, elle obtiendra
suffisamment sa popularité avec Les Problèmes de Linguistique Générale(PLG), publié en
1966. On quittera progressivement de l’étude structurale, autrement dit du système de la
langue pour l’étude des éléments divers qui mobilisent tout un énoncé sans oublier le contexte
de production, que celle-ci soit orale ou écrite. L’énonciation selon E. Benveniste est « la
mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation ». L’évolution de
notre travail sera axée sur une série de constituants de l’énonciation dont l’objet de son étude
ne sera pas du reste.

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I-DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS
 Linguistique de l’énonciation
Elle est appréhendée comme science et partie de la linguistique qui oriente son étude
sur l’acte individuel de production orale ou écrite d’un énoncé c’est-à-dire
l’énonciation. Prise dans cette même lancée définitionnelle, l’énonciation en
linguistique est un acte de langage produit par un locuteur (celui qui parle) vers un
destinataire (celui qui reçoit le message).
 L’énoncé
L’énoncé quant à lui, est le produit de l’énonciation. C’est un texte oral ou écrit
produit au cours d’une situation d’énonciation.
 La situation d’énonciation
Elle est la situation au cours de laquelle est produit un énoncé ; c’est donc l’ensemble
des conditions et circonstances dans lesquelles un énoncé est émis (produit)

II-L’ÉNONCIATION, « CONVERSION DU LANGAGE EN DISCOURS »


Selon Benveniste, l’énonciation est l’événement historique constitué par le fait qu’un énoncé
a été produit, c’est-à-dire qu’une phrase a été réalisée. L’énonciation, qui est l’acte même de
produire un énoncé, accomplit ce que Benveniste qualifie de « conversion du langage en
discours ». Cet acte individuel d’appropriation de la langue constitue la première marque
formelle de toute énonciation. Il est pris en charge par un énonciateur, dans un cadre spatio-
temporel donné, et il est destiné à un co-énonciateur. Benveniste définit la subjectivité comme
la capacité du locuteur à se poser comme “sujet”. Elle se définit non par le sentiment que
chacun éprouve d’être lui-même mais comme « l’unité psychique qui transcende la totalité
des expériences vécues qu’elle assemble, et qui assure la permanence de la conscience ». Pour
lui, cette subjectivité « n’est que l’émergence dans l’être d’une propriété fondamentale du
langage. Est “ego” qui dit “ego” ». Il va donc évidemment sans contour que ce processus de
l’énonciation renvoie au sujet énonciateur, liée à l’activité de parole, et se distingue du sujet
d’énonciation (le sujet qui se constitue dans et par l’énonciation de son discours), qui renvoie
à l’énoncé. (Émile Benveniste, Problèmes de linguistique générale 1, Paris, Gallimard, 1966,
p. 254

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III-L’APPAREIL FORMEL DE L’ENONCIATION SELON EMILE
BENVENISTE
Les idées de Benveniste sur le système de la langue et sur la spécificité de l’emploi de
cette dernière sont dispersées dans plusieurs articles et études, publiés depuis 1966.
Les réflexions de Benveniste partent de deux constats :
La « différence profonde « entre le langage comme système de signes et le langage
comme exercice par l’individu » (34, p. 104)
La particularité du langage de manifester sa nature d’instrument de communication »
par sa situation même comme « instrument » (5, p. 258).
• Ces constats génèrent des points essentiels dans ses analyses sur l’énonciation
L’organisation systématique de la langue (le langage est constitué d’un double
système de référence ou modes de signifiance : le mode sémiotique et le mode
sémantique)
• L’appareil formel de l’énonciation concerne les indices grammaticaux de
l’énonciation à savoir :
La situation d’énonciation
Les indices de personne
Les indices temporels
Les indices d’ostension
Les types de phrases

1-Les indices de l’énonciation

Un énoncé est une déclaration qu’une personne fait à une autre personne. Plusieurs mots dans
un texte nous permettent de le reconnaître, c’est ce qu’on appelle les indices de l’énonciation.
Il y a tout d’abord les pronoms qui sont à la 1ere et à la 2e personne du singulier ou du pluriel.

 Les pronoms personnels : Je, tu, nous, vous.


 Les pronoms possessifs : Le mien, le tien, le nôtre, le vôtre.
 Nous pouvons également mentionner les déterminants
 Les adjectifs possessifs qui sont à la 1ere et 2e personne du singulier ou du pluriel :
mon, ton, notre, votre ; les adjectifs : petit, rare, énorme, joli, etc.
 Les adverbes de temps et de lieu font également partie des indices de l’énonciation :

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Aujourd’hui, demain, hier, ici, là. Ces adverbes nous permettent de situer l’action uniquement
par rapport au contenu de l’énoncé. Le temps auquel le verbe est conjugué est également un
indice. Le temps de référence dans l’énonciation est le présent. On emploie le passé composé
pour situer une action qui s’est déroulée dans un passé proche (hier) et le futur pour situer une
action qui se déroulera dans un futur proche (demain)

IV- LES DEUX TYPES D’ENONCE


1- L’énoncé ancré dans la situation d’énonciation

On dit qu’un énoncé est ancré dans la situation lorsqu’on connaît la situation d’énonciation.
On est en mesure de déterminer l’énonciateur, le récepteur, le moment et le lieu grâce à la
présence d’indices. On trouve des indices concernant la personne qui émet et reçoit l’énoncé.
Les pronoms utilisés (je, tu, nous, vous, …) permettent de les repérer. On trouve également
des indices de lieu et de temps qui vont permettre d’ancrer l’énoncé dans une situation
particulière. Des indices tels que « ici », « maintenant », « aujourd’hui », … Enfin, un énoncé
ancré dans une situation nécessite l’utilisation de temps particuliers tels que le passé, le
présent ou encore le futur. Par exemple, dans la phrase : Le lundi matin le directeur parle à ses
élèves dans la classe « demain nous travaillerons ici pour réviser et nous réussirons », on
trouve des indices de l’énonciateur et du récepteur dans le pronom « nous ». Deux personnes
sont concernées par l’énoncé. De même on trouve des indices de temps qui ancrent l’énoncé
dans le moment présent et futur avec « demain » ainsi que des indices de lieu avec le mot « ici
».

2- L’énoncé non ancré dans la situation d’énonciation


On trouve également des énoncés qui ne sont pas ancrés dans la situation. Cela signifie
qu’ils ne dépendent pas d’une situation d’énonciation particulière. On n’a pas besoin de la
situation pour comprendre l’énoncé. Il n’y a pas de présence d’énonciateur ou de récepteur.
Ce genre d’énoncé se présente le plus souvent sous la forme de récit à la 3ème personne. Par
exemple, dans la phrase « dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les alliés ont débarqué en
Normandie. », on n’a pas d’indice de l’énonciateur ou de l’émetteur. Le message ne s’adresse
pas à quelqu'un en particulier. De même, les indices de temps n’ancrent pas l’énoncé dans un
moment particulier. Ils situent le moment dans l’histoire, d’une façon générale. On rencontre

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cela dans de textes de lois, les proverbes, le récit (l’emploi de la 3e personne du singulier). Ou
encore dans ce second exemple : Le commerçant dit à ses clients « l’argent n’a pas
d’odeur » est un proverbe où il n’y a pas d’indices permettant de mettre celui-ci en relation
avec sa propre situation d’énonciation.

V- L’APPROCHE STRUCTURALE ET L’APPROCHE ENONCIATIVE


Les études linguistiques voulant faire de l’étude de la langue une science à part entière. Les
linguistes du XXème siècle ont circonscrit leurs études à la langue en tant que système de
signes reliés par des ensembles de règles. De ce fait, on est effectivement à un niveau où les
divers aspects liés à son utilisation et à ses utilisateurs ont été mis de côté. En d’autres termes,
la langue est étudiée en elle-même sans autant faire recours aux conditions et phénomènes
extérieurs à elle, c’est l’étude de sa structure qui compte. La linguistique de la parole est
considérée comme secondaire et complètement distincte de la linguistique de la langue. Elle
se développe quand même et est préfigurée par des théoriciens comme Ch. Bally (1932,
Linguistique générale et linguistique française) et R. Jakobson (1963, Essais de linguistique
générale). Elle revêt sa première forme théorique dans les écrits d’Émile Benveniste à partir
de 1966.

VI- L’OBJET D’ETUDE DE LA LINGUISTIQUE ENONCIATIVE


L’objet d’étude de la linguistique de l’énonciation est de placer au centre de ses
préoccupations les mécanismes favorisant le passage de la structure au fonctionnement, c’est-
à-dire de la langue à la parole : l’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue
en discours. Elle oriente son axe d’étude sur les mécanismes de production / interprétation de
la parole avec tous les éléments linguistiques et extralinguistiques qui les déterminent. De ce
fait, en intégrant les éléments existant hors de sa structure, cela lui permettrait d’appréhender
le contenu des interactions dans la production des énoncés. Certaines questions constituent la
base de son objet d’étude (Qui parle ? À qui ? Où ? Quand ?

VII- FONDEMENT DE LA THÉORIE DE LINGUISTIQUE DE L’ÉNONCIATION


Nous pouvons ressortir quatre (4) instances qui participent à la configuration de la
théorie de l’énonciation. En premier lieu, il s’agit de la subjectivité dans le langage. « Le
locuteur s’approprie l’appareil formel de la langue et il énonce sa position du locuteur par des

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indices spécifiques » (Ibid., 82). La subjectivité est la capacité du locuteur à se poser comme
sujet. En deuxième lieu, il s’agit du dialogisme ou de l’intersubjectivité. En effet, toute
énonciation est une allocution ; elle postule donc un allocutaire. En troisième lieu, la
référence est fondamentale. La fonction référentielle désigne les êtres ou décrit les états de
choses. Elle est la partie intégrante de l’énonciation car, elle situe le locuteur, les objets et le
contexte d’énonciation. Quatrièmement, la prédication reste indispensable pour l’efficacité
sémantique. L’opération prédicative exige les interlocuteurs. Dans le cadre de la prédication,
Benveniste définit le temps linguistique comme l’opération qui repère le temps prédiqué par
rapport au temps de la situation d’énonciation. Il s’agit de deux plans d’énonciation. Le
discours où le fait est présenté comme lié à l’énonciateur, et l’histoire, où le fait est présenté
sans intervention de l’énonciation. Ainsi, le sens d’un énoncé n’est possible que par la
présence de son locuteur sans oublier les éléments extralinguistiques.

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CONCLUSION
Pour finir, entre l’approche structuraliste de la langue et celle de l’énonciation, nous avons
affaire à la fois à un changement épistémologique et conceptuel. Dans un cas (l’approche
structuraliste), la langue n’est étudiée qu’ « en elle-même et pour elle-même », c’est-à-dire
comme système clos à l’exception des facteurs extralinguistiques .Avec le structuralisme, il
s’agit d’une approche de mots et/ ou de phrases. La priorité était suffisamment orientée sur
ces aspects. Dans l’autre (l’énonciation), au contraire, la prise en compte des facteurs externes
innove et rénove le rapport à la langue, l’Homme et le contexte dans lequel il prend
la parole étant au centre de la préoccupation du linguiste. Il en résulte que la parole constitue
le centre d’intérêt du linguiste. La visée de la linguistique de l’énonciation est de parvenir à
ressortir à partir d’une étude approfondie, tous les facteurs qui entrent en jeu lors de la
production d’un énoncé(les éléments linguistiques et extralinguistiques).

BIBLIOGRAPHIE
 Benveniste, Émile, Problèmes de linguistique générale 1, Paris, 1966, Gallimard.
8
 Dessons, Gérard, Émile Benveniste : l’invention du discours, Paris, Éditions In Press,
2006.
 Benveniste E. ; (1970) L’appareil formel de l’énonciation. In : Langages, 5e année,
n°17, L’énonciation. Pp. 12-18.
 DUCROT O. ; (1978), «  Structuralisme, énonciation et sémantique », dans Poétique.

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