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SEMESTRE 5
Professeur : KHATTALA ISMAIL
- Les grammairiens indous (Panini (1)) ont mené l’une des plus
anciennes réflexions linguistiques qui avaient porté sur le sanskrit
(2)
- Chez les grecs, deux approches se sont distinguées :
a) Le point de vue rhétorique lié au sophisme
b) Le point de vue logique.
1 Panini est un grand grammairien indou. Il est né à Chalatura au Gandhara (Pakistan actuel),
(iv/v s. av. J.C.), auteur du plus ancien traité de grammaire connu, portant sur le sanscrit (huit
chapitres), a formulé en 3 959 sutras, les règles de morphologie, de syntaxe de phonologie et de
sémantique du sanskrit, langue des Veda, anciens textes religieux.
2 Est langue indienne très ancienne.
1- La grammaire antique
1.1 La rhétorique et la logique
a) Pour les sophistes le langage est un moyen d’agir sur autrui.
b) Avec la parution de la rhétorique d’Aristote (384-322 av. J.C.) se
développe une réflexion philosophique qui tente d’articuler langage et
vérité.
1.2 Le patrimoine grammatical alexandrin
- Denys de Thrace (170 à 90 av. J.C.) écrit la première grammaire
systématique, où il distingue les parties du discours : article, nom,
pronom, verbe, participe, adverbe, préposition, conjonction).
→la philologie (étude historique des langues par l’analyse
critique des textes) : les grammairiens d’Alexandrie ont rendu
lisibles les textes religieux et les textes littéraires, notamment les
œuvres d’Homère (Poète grec à qui on attribue l’Iliade et l’Odyssée (ixe s. av. J.C.)) dont
la langue n’était plus en usage (langue des IIIe et IIe siècles).
3
1.3 Les grecs : Grammaire et philosophie du langage
-Deux grands débats ont été hérités de la philosophie grecque :
1.3.1. La controverse des analogistes et des anomalistes
Les analogistes : qui pensent que la structure de la langue est régulière et peut faire
l’objet d’une science
Les anomalistes : qui n’y voient qu’un agglomérat d’usages arbitraires.
1.3.2. La controverse des naturalistes et des conventionnalistes
Pour les naturalistes, il existe une relation naturelle entre les mots et la réalité, (ex. tel
mot a tel sens parce qu’il est composé de tels sons).
Pour les conventionnalistes, tel Aristote, le rapport entre les signes et ce qu’ils
désignent (leur « référent ») est conventionnel, immotivé.
1.4 Les latins
Les latins ont transmis les travaux des grecs qui ont privilégié
la morphologie : l’étude du mot, considéré avec ses diverses
désinences.
---› Varron (1er siècle av. J.C.), le grammairien latin le plus
remarquable est l’auteur de Lingua Latina.
---› Donat (vers 400) et Priscien (vers 500) sont auteurs de
manuels d’enseignement du latin classique (celui de
Cicéron) et feront autorité jusqu’au XVIIe siècle en Europe.
2. La grammaire médiévale (du v au xv siècle)
Les Evangélisateurs considéraient les langues comme des instruments de propagande et
non pas d’études et réflexion
a. Le latin joue un rôle dominant dans l’éducation. Il est devenu une langue étrangère
qu’on devait apprendre à l’école.
b. A l’instar de Villedieu (vers 1200), Les grammairiens du moyen âge ont affiné la
grammaire latine.
c. Le travail grammatical élaboré par Denys De Thrace reste inchangé
2. La grammaire médiévale (du v au xv siècle)
d. Pour les philosophes dits modistes « la langue est le miroir de la réalité », ils
considèrent que la grammaire est la même dans toutes les langues. Pour eux, il
existe une structure grammaticale unique et universelle commune à toutes les
langues, et que par conséquent les règles de grammaire sont indépendantes des
langages particuliers dans lesquels elles se trouvent.
3. A la renaissance :
A la renaissance, on met à l’honneur le grec et le latin classe et on
étudie les langues vernaculaires (dialectes) propres à chaque
- Vers 1450 l’invention de l’imprimerie favorise le développement des
mouvements philologiques qui s’intensifient dans le but de restituer
les textes antiques.
- 1530---> les premières grammaires françaises :
■ John Palsgrave, 1530, Eclaircissement de la langue française,
texte anglais original, traduction et notes de Susan Baddeley, Honoré
Champion, Paris.
■ Meigret, 1550, Traité de la grammaire française, Front Cover.
Louis Meigret, Franz Josef Hausmann. G. Narr, 1980 - French
language - 172 page
3. A la renaissance :
1.1 Définitions
« ″Linguistique″, nom féminin, dérivé de linguiste, du latin
″lingua″→langue.
1- (Vx. : vieux sens) : Etude comparative et historique des langues
(grammaire comparée, philologie comparée).
2- (fin XIX) (MOD : sens moderne) : Science qui a pour objet l’étude du
langage, envisagé comme système de signe. ″La linguistique a pour
unique […] objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même″
SAUSSURE » 5.
″Le signe linguistique est […] une entité psychique à deux faces″ :
comme les deux faces d’une même pièce de monnaie, qui sont
inséparables.
″Nous appelons signe la combinaison du concept et de l’image
acoustique″:
- Le signe linguistique est doté
-d’un contenu sémantique : le signifié
-et d’une expression phonique : le signifiant
→Le signe linguistique unit ″un concept et une image acoustique″
- le référent est un terme attribué à la ″chose″ réelle dont on Parle. Ci-
dessous, par exemple il s’agit de ″oiseau″ réelle.
Le schéma explique ce propos :
4.4 L’arbitraire du signe linguistique
« Fidèles aux préoccupations de l’époque, les recherches de Martinet ont d’abord porté sur
l’indo-européen et sur la phonologie, mais elles se sont très vite élargies à des problèmes de
linguistique générale. Autrement dit, le fonctionnalisme est un courant qui crée des méthodes
pour analyser la phonologie et de là les généralise aux autres niveaux (morphologie, lexicologie,
syntaxe). Il prône une grammaire fondée sur la reconnaissance de « fonctions » et le point
central de la doctrine réside dans le concept de la « double articulation » »
1. Fonction du langage, de la langue
« Une langue est un instrument de communication selon
lequel l’expérience humaine s’analyse, différemment dans
chaque communauté, en unités douées d’un contenu
sémantique et d’une expression phonique, les monèmes;
cette expression phonique s’articule à son tour en unités
distinctives et successives, les phonèmes, en nombre
déterminé dans chaque langue, dont la nature et les
rapports mutuels diffèrent eux aussi d’une langue à une
autre » (Andret Martinet, éléments de linguistique générale, p.21).
Fonction du langage, de la langue
processus de communication.
2.1. La fonction « Le choix du point de vue fonctionnel dérive de la conviction
que toute recherche scientifique se fonde sur l’établissement
d’une pertinence et que c’est la pertinence communicative
qui permet de mieux comprendre la nature et la dynamique
du langage. Tous les traits langagiers seront donc, en priorité,
dégagés et classés en référence au rôle qu’ils jouent dans la
communication de l’information » (Andret Martinet, Fonction
et dynamique des langues, A Colin, 1989, p.53) .
La notion centrale dans la linguistique est donc pour Martinet :
la pertinence communicative
Selon Martinet, deux lois gèrent la
2- Les communication linguistique :
concepts clés - La loi de l’économie dans l’effort
- La loi de la pertinence du message
On ne peut pas mettre d’adjectif par exemple, entre deux de ces mots : * chemin de
vieux fer (on met une * pour indiquer que c’est incorrect dans la langue).
Origine
En 1933, Leonard Bloomfield (1887- 1949) est à l’origine du
« distributionnalisme » cette théorie est développée par la suite par son
disciple Zellig Harris (1909- 1992)
C’est une théorie générale du langage basée sur la notion de la
« distribution » des unités étudiées et sur l’analyse en constituants
immédiats (l’analyse ditributionnelle)
1- Les postulats théoriques
L’anti-mentalisme :
La linguistique de Bloomfield a pour départ la psychologie behavioriste (qui
triomphe aux Etats -Unis) en réaction au mentaliste selon lequel la parole est
le résultat de facteurs internes: pensées, croyances, intentions et sentiments.
Le behaviorisme soutient que le comportement humain est explicable,
objectivement, en termes de facteurs externes observables (stimulus-
réponse) sans faire appel à l’introspection.
L’étude du langage selon la théorie béhavioriste revient à analyser les
enchaînements des stimulus et des réactions linguistiques qu’ils provoquent.
En appliquant ce principe à la parole, Bloomfield conclut que celle-ci, doit
être expliquée par ses conditions externes d’apparition en refusant
l’approche mentaliste au profit d’une étude « mécaniste » sans qu’elle fasse
allusion au sens des paroles prononcées.
1. Les postulats théoriques :
■ De ce fait, l’objet d’étude est la langue (le code) par opposition à la
parole, appelée aussi code. Cette étude doit être synchronique.
■ Le rôle du linguiste, dans cette perspective, est de recueillir un corpus
et de décrire la forme des éléments qui en constituent les phrases
ainsi que leur combinatoire. Cela revient à dégager, par recours à la
segmentation, les unités discrètes qui composent la langue à l’étude
les morphèmes (la plus petite unité servant à assurer une signification
que l’analyse puisse isoler) sans parler du sens qui est considéré hors
d’atteinte en lui-même.
■ Ces éléments se définissent par leurs relations à l’intérieur du
système. Les distributionnalistes accordent beaucoup d’importance
aux relations syntagmatiques qui les unissent.
Remarques
■ Alors que Saussure développait toute une réflexion sur le signe
linguistique, sa nature et sa raison d’être, il n’y a rien de
comparable chez les distributionalistes : pour eux, ce n’est pas le
lieu d’une investigation théorique, mais d’un examen
extrêmement minutieux des problèmes posés par l’analyse :
comment dégager les morphèmes (qui correspondent chez eux
aux signes), quels sont les critères en cas de doute, etc.
■ Le terme de « morphème » est ici un terme générique, recouvrant
toutes les unités significatives. Dans la tradition européenne, il a
souvent une acception plus restreinte, désignant les unités
grammaticales, par opposition aux unités lexicales. C’est dans ce
second sens restreint que l’emploie par exemple A. Martinet qui
utilise pour le sens large le terme de « monème ».
2. Méthode
■ La première chose à faire est de réunir un corpus, c’est-à-dire
un ensemble d’énoncés, qui sera envisagé comme un
échantillon de la langue. Il faut donc que ce corpus soit
homogène et représentatif, ce qui n’est pas facile à assurer.
■ D’autre part, si l’on voit mal comment faire autrement pour
aborder la description d’une langue qu’on ne connaît pas, il
est évident que le travail sur corpus présente au départ des
inconvénients : les données du corpus sont nécessairement
fragmentaires ; des procédures ont été proposées, qui
permettent une extension prudente en dehors de ses limites.
L’alternative, radicale, est la position de la grammaire
générative : elle consiste à étudier une langue connue, en se
fiant à son intuition, et en essayant de décrire « toute » la
langue, jusqu’à la frontière qui sépare ce qui est possible de
ce qui ne l’est pas dans cette langue (mais cette frontière
existe-t-elle ?). Le distributionalisme, pour se part, borne ses
ambitions à la description d’un ensemble de faits, et
essentiellement de faits attestés.
■ Ce corpus une fois recueilli, on le segmente. Pour ce faire, on
cherche à rapprocher des morceaux d’énoncés comparables,
dont la comparaison permet de proche en proche de déterminer
quels sont les morphèmes. Prenons un exemple en swahli, et
supposons que notre corpus contient les segments suivants :
ana ni penda
ana ku penda
ana wa penda
■ On ne peut faire l’hypothèse que la troisième syllabe
représente un morphème isolable, ou plutôt un point
de la chaîne (syntagmatique) où peut se trouver un
membre d’une classe (paradigmatique), -ni-, -ku- ou
–wa-. Et les segments deux, trois et quatre ont bien à
la fois des ressemblances et des différences du point
de vue du sens.
■ Dans les mêmes conditions, le rapprochement des segments un
et deux permet de dégager une variation en deuxième syllabe :
est-elle limitée à la consonne (-t / -n-) ou concerne –t-elle toute
la syllabe (-ta- / -na-), c’est impossible à décider des données
aussi limitées. Un corpus plus étendu, et déjà la comparaison
entre les segments trois et cinq donnera des arguments en
faveur de la deuxième hypothèse ; on a une variation –ta / na- /
-li-.
■ Enfin les segments trois et six permettent également
de dégager une variation en syllabe initiale a- / ni-.
Toutes ces hypothèses, qu’une investigation plus
poussée confirmera, peuvent se représenter ainsi :
1 2 3 4 1
a- -ta- -ni- a-
imparfait les
En étendant cette analyse à l’ensemble d’un corpus
plus important, nous pouvons espérer dégager la
« structure distributionnelle » de la langue, comme
dit Harris. (Bien entendu, la même méthode
s’applique au niveau des phonèmes).
Un problème vient de ce que souvent on trouvera des séquences
de morphèmes ayant la même distribution qu’un morphème
unique : c’est le cas par exemple pour il (morphème unique)) et
des séquences du type mon camarade, qui peuvent être suivis
des mêmes morphèmes (comme viendra demain); ils sont donc
équivalents à un certain niveau. On arrive ainsi à dégager des
constituants dont les morphèmes isolés sont les composants, et à
hiérarchiser ces constituants dans une phrase, ce qu’on a
coutume de représenter par des boîtes qui rentrent les unes dans
les autres.
■ Ce type d’analyse, appelé analyse en CONSTITUANTS
IMMEDIATS, n’a jamais été jusqu’à une théorie des
niveaux syntaxiques fermement articulée; elle est restée une
procédure passablement intuitive et empirique, utilisée pour
un premier dégrossissage. Les distributionalistes sont plus à
l’aise au niveau des unités isolées qu’à celui des fonctions.
(Une autre théorie américaine, la « tagmémique » de K.
Pike, essaie de combiner l’étude de la distribution et celle
des fonctions).
3. Limites et prolongements du distributionalisme
■ Quelles que soit la complexité de certaines de ses
procédures, qui peut être très grande, la linguistique
distributionnelle repose fondamentalement en quelques
idées simples et il est difficile de ne pas se comporter en
distributionaliste face à une langue inconnue. Mais ses
limites apparaissent vite : il n’est que d’essayer de
découper un texte français en morphèmes pour
s’apercevoir à la première ligne que ce n’est pas chose
facile.
■ Si le swahili est tant cité, c’est bien pour son
exceptionnelle clarté de structure ; en français, les unités
sont beaucoup plus enchevêtrées. Dans des cas de
« signifiants discontinus » (comme ne … pas) ou
d’ « amalgame » (comme au = à le), pour reprendre les
expressions d’André Martinet, on peut espérer mettre au
point une procédure adéquate. Mais la notion même de
morphème (ou de signe) fait problème, comme en
témoigne au niveau de l’écrit le découpage traditionnel en
mots, unités sans statut théorique, défi permanent aux
linguistes.
Il faut dire que les distributionalistes eux – même ont
parfois convenu des limites de leur théorie, et essaye de
l’élargir. Harris notamment a proposé une conception de
la distribution (de la cooccurrence) qui permet de relier
des phrases entre elles, d’où la notion de transformation
(qui a été reprise et modifiée par Chomsky, élève de
Harris).
CONCLUSION
L’analyse grammaticale est donc construite de façon
empirique et inductive, à partir des faits, des données du
corpus traitées selon les procédures que l’on a vues, on
dresse des listes distributionnelles et on propose des
généralisations.
Mais le distributionnalisme a ses limites : une fois mises
en œuvre les différentes techniques de description et
d’analyse, la linguistique se retrouve sans objet : elle a
tout d’écrit, elle a énuméré la liste des classes
distributionnelles puis il n’y a plus rien à faire puisque le
sens n’intervient pas.
LA GRAMMAIRE
GÉNÉRATIVE
Concepts de base de la théorie de Chomsky
La linguistique distributionnelle décrit un
corpus fini de phrases réalisées: une
grammaire est une théorie du langage et non
pas un résumé mécanique d’un corpus.
1- Critiques apportées
à la grammaire Elle ne peut expliquer un grand nombre de
distributionnelle données linguistiques (comme l’ambiguïté, les
constituants discontinus, etc. …).
ambiguïté
2- Fondements de base de la grammaire générative
2.4 Les universaux du langage
La théorie de Chomsky suppose qu’il y a dans l’espèce humaine une faculté de
langage innée, une connaissance implicite, constituée d’un ensemble de règles et
de représentations, qu’il appelle la «grammaire universelle ».
« tout enfant dispose dans son patrimoine génétique d’une faculté innée de langage (élaborée
progressivement au cours de l’histoire de l’espèce humaine) engendrant une grammaire
universelle. Il s’agirait d’une prédisposition innée à reconnaître quelques principes
d’organisation communs entre les langues du monde, en dépit de matériaux phonologiques,
grammaticaux et lexicaux très divers » Jacques François, Existe-t-il des universaux du
langage ?,Dans Les clés du langage (2015), pages 29 à 37
Introduction
Exercice 1
Définissez les termes suivants:
le stimulus – l’énonciation – la
performance – les embrayeurs
Exercice 3