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/2019 mars/

Phrase modalisée_ exercices_Tutescu 2001_corrigés et commentaires

I. Modalités d’énoncé : phrases à double prédication.


Thèmes (traductions du roumain, en français).

TUŢESCU, Mariana (1996/ 20011) – Du mot au texte. Exercices de français pour les avancés,
Bucureşti : Cavallioti.

Emploi du subjonctif. Ex. 10/p.65 (64)


1. a face eforturi : faire tous ses efforts (pour), faire tout son possible (pour), s’appliquer
à, s’évertuer à ; pregatire : formation, instruction. (a) {Vous devriez vous appliquer/
Il faudrait que vous vous appliquiez} davantage à préparer vos examens, pour
pouvoir être sûrs d’être reçus. [passer un examen = 1. ‘se présenter à un examen’
(syn. présenter un examen), 2. être reçu à un examen (avec mention) ≠ être collé,
recalé, refusé à un examen (faire chou blanc)] (b) {Vous devriez vous appliquer/ Il
faudrait que vous vous appliquiez} davantage à {compléter/ parachever} votre
{formation/ instruction}, pour pouvoir être sûrs de {réussir dans votre profession/
faire carrière}. Phrase-type/ phrase-occurrence (= énoncé) : perspective de
production (l’énoncé-occurrence est le produit d’une certaine énonciation de la
phrase en question (= le produit de l’énonciation d’une occurrence de cette
phrase); sous un énoncé, deux phrases (pour le moins) : perspective
d’interprétation. Pour traduire, encore faut-il choisir l’une des interprétations
concurrentes.
2. être indigné, outré, scandalisé par+SN/ que+subj., s’indigner de ce que
+subj. (CONCORDANCE : imparfait); en apparence = apparemment ; qui avait
l’air + adj. Marie s’indignait de ce qu’un homme qui avait l’air {si/ tellement}
distingué pût être parfois {si/ tellement} grossier (+rude) et {si/ tellement} mesquin.

Comparer à de ce que + indicatif (variante plus courante, toutes choses égales par
ailleurs): Marie s’indignait de ce qu’un homme qui avait l’air {si/ tellement} distingué
s’avérait être {si/ tellement} grossier et {si/ tellement} mesquin. Ou encore : … était
quand même … [interprétation : « était toujours, systématiquement, grossier, pas
seulement de manière accidentelle, ou sporadique »]. La modalité « sporadique » dans la
subordonnée (qu’expriment ici à la fois pouvoir et l’adverbe parfois) contribue au choix
du subjonctif après de ce que, en contexte thymique (sentiment, appréciation subjective).
3. Aussi étrange que cela {puisse te paraître/ te paraisse}, {ce n’est pas ainsi que les
choses se sont passées/ ce n’est pas ce qui est de fait arrivé/ les choses se sont
passées autrement}. CONCESSION (aussi/ quelque + adj. + que → subj.).
4. {Je vais accepter/ J’accepterai} { ??2la/OKvotre solution}, quelle qu’elle soit3 et
quelques difficultés que j’aie à surmonter. CONCESSION (quel(le, s) que – SUJET
– copule au subjonctif ; quelques4+Npl : quantification + que + sujet + verbe au
subjonctif vs {quelque/ aussi} + {adj./ adv.} + que + SUJET + verbe au subjonctif).
5. Je regrette que tu sois parti(e) sans prendre congé. (modalité appréciative + subj.)

1 Pages entre parenthèses.


2 Peu clair. Cette solution serait franchement incompatible avec quelle qu’elle soit. Reste donc une interprétation
contextuelle (situationnelle et probabiliste) : « la solution proposée par l’interlocuteur ».
3 Votre compromis, quel qu’il soit
4 Quantification indéfinie : quelques étudiants (‘pré-déterminant’) intégrée à une construction concessive.
6. serbarea de sfârsit de an : fête de fin d’année scolaire (pour éviter toute confusion
avec les fêtes de fin d’année : Noël, la Saint Sylvestre/ le Jour de l’An). Concordance
(imparfait du subjonctif) optionnelle. J’étais contente que la fête de fin d’année
scolaire de ma fille se soit (fût) bien passée/ ait (eût) été un succès.
7. C’est un enfant très doué. (a) Cela5 vaut la peine que vous preniez ses
renseignements (b) Cela vaut la peine que vous vous renseigniez davantage sur son
compte. (c) Cela vaut la peine que vous vous occupiez davantage de lui. (Modalité
appréciative + subj.). Variantes (a), (b) : scénario professionnel
(destinataire professionnel : chasseur de têtes ou autre) ; (c) : destinataire=parents
(ou : professeur) de l’enfant doué (de toute manière, quelqu’un le connaissant déjà).
8. {Le conférencier/ L’orateur} de ce soir nous a dit qu’il {viendrait/ allait venir} à
pied, pourvu qu’il fasse beau temps. Subj. Prés. Concordance au subjonctif
suspendue, parce que la perspective reste futurale du point de vue du locuteur. Noter
que le ‘moment où il fera beau temps’ est le moment de la ‘venue du conférencier’ –
moment défini en fonction du repère explicite ce soir, comme soit coïncident, soit
postérieur (à ce repère): selon que la conférence est entendue comme devant avoir
lieu – et le conférencier, comme devant venir à pied jusqu’à l’endroit où la
conférence aura lieu, ou qu’elle est entendue comme ayant déjà eu lieu – auquel cas
il s’agirait de savoir où le conférencier devrait aller à pied : à un pot de l’amitié,
repas festif ou autre rencontre socio-amicale ? En tout cas, ce soir restera dans la
sphère du présent de la parole (t0) y emportant aussi le repère implicite de la ‘venue
du conférencier’ (repère relatif à ce soir). Le subjonctif imparfait suggérerait par
contre que, la conférence ayant eu lieu le soir de la locution actuelle (locuteur
rapportant les dires du conférencier), la venue du conférencier à un tiers endroit (non
spécifié) est antérieure à la conférence de ce soir, et sans rapport causal aucun à
celle-ci (je désigne l’individu qui est venu, par exemple avant-hier, à un endroit
désigné, connu du locuteur et de son interlocuteur, par sa qualité d’être le
‘conférencier de ce soir’, comme j’aurais pu le désigner par sa qualité d’être le fils de
l’ami de mon père ou le Président de la République), ainsi que (par voie de
conséquence) sans rapport de proximité à « ce soir » (au présent de la parole
actuelle). Un passé simple sur le verbe de parole, qui ancre le dire du conférencier
en-deçà du moment de la locution actuelle (rapportant ce dire) serait alors de mise:
{Le conférencier/ L’orateur} de ce soir nous dit [alors] qu’il {viendrait/ allait venir}
à pied, pourvu qu’il fît beau temps. La concordance à l’indicatif par contre sera
maintenue, même si de fait la venue du conférencier était postérieure y compris au
moment de la locution actuelle (locuteur rapportant les dires du conférencier) ; cette
concordance fonctionnera alors comme forme d’adhésion seulement partielle (le
locuteur ne fait que rapporter les dires du conférencier, sans s’en porter lui-même
garant de l’arrivée de celui-ci).
9. parents : rude ; părinţi. Quoi qu’il puisse leur arriver, ces parents ne m’6en tiendront
pas rigueur/ ?ne se fâcheront pas. À nouveau, l’énoncé à traduire est un rien trop
vague pour que la traduction aboutisse sans autre ; il s’agit sans doute d’une
manipulation de l’énoncé canonique (scénario non marqué, lieu commun) : părinţii
nostri nu se vor supara orice le-am face, histoire de rendre l’exercice de traduction
plus compliqué – puisqu’il est évidemment plus difficile d’établir la correspondance

5 Comparer à ili vaut la peine que (= Ili mérite que) vous vous occupiez de lui i, où il n’est pas impersonnel, mais
réfère à l’enfant doué, à l’instar du pronom personnel lui (indices référentiels [i] identiques).
6 L’important est qu’une instance visée par le sentiment desdits parents soit évoquée (vraisemblablement :
instance à l’origine des malheurs susceptibles d’arriver à « ces parents »): nous, vous, te, lui, leur feront aussi
bien l’affaire. Mais en l’absence de tout contexte, le choix par défaut reste lié au locuteur.
interlinguale rude/ parents que părinţi/ parents) ; compléter le scénario n’est en
l’occurrence pas vraiment un luxe : on ne traduit pas des mots, mais un texte, des
idées, une représentation mentale (encore faut-il que le texte à traduire nous donne
les moyens d’en construire une de pas trop incomplète ou invraisemblable, étant
donné nos connaissances mondaines).
10. {Son cousin tenait absolument à ce que ce mariage {se fît fasse / ?eût lieu}./ Son Commented [1]: Choix lexical colloquial, moins soigné
(mariage : se faire), tour grammatical pareil (le subjonctif
cousin tenait à ce que ce mariage se fît {coûte que coûte : expression figée. imparfait serait alors en conflit avec le choix lexical)
Concordance suspendue/ syn. : à tout prix. Comparer au tour non figé, non exclusif Commented [2]: Casatoria are loc/ le mariage se fait, est
de variation morphologique : quoi qu’il en fût}.} conclu [cf. contrat de mariage, conclure un contrat, une
11. Je lui ai {dit/ avoué} toute la vérité avant qu’il n’apprenne la raison de cette erreur affaire], est célébré (à l’Eglise)

impardonnable. (Avant que + ne (explétif) + SUJET + verbe au subjonctif). Commented [3]: eut lieu à l’église/ à la maison (où ?).
L’équivalent de a avea loc (casatoria) est être conclu (le
Interprétation visée : le destinataire de l’aveu n’a pas encore appris, en t0, la raison mariage)
de…. Comparer à la variante à subjonctif imparfait (concordance) : avant qu’il
n’apprît… (« le destinataire de l’aveu a déjà appris cette raison, en t0 »).
12. Il passera/ coulera de l’eau sous les ponts/ il passera longtemps { ?avant que ce Commented [4]: Du temps passera est également
incorrect ; la bonne collocation est prendre du temps, prendre
chercheur ne réussisse/OK jusqu’à ce que ce chercheur réussisse} à soutenir sa thèse un certain temps
(de doctorat). POSTERIORITE de l’état de chose décrit par la subordonnée Mais la phrase devrait alors être reformulée (nominalisation et
perte de l’idée de soutenance ; complétive sujet infinitive et
temporelle (le repère temporel) = ANTERIORITE de l’état de chose décrit par la nominalisation de l’objet) :
proposition principale (événement repéré) : avant que …ne (expl.) +subj.;
La rédaction de la thèse de ce chercheur prendra encore bien
POSTERIORITEsubordonnée/repère ( = ANTERIORITEprincipale/événement repéré)+ durée : du temps
jusqu’à ce que + subj.
Parachever la rédaction de sa thèse prendra bien du temps à
13. se faire voler, dérober, subtiliser le portefeuille ; voler à la tire : a buzunari, a fura ce chercheur
din buzunar (voleur à la tire : pickpocket). Il s’est fait voler à la tire {l’argent et les Préparer sa soutenance de thèse prendra bien du temps à ce
chercheur
papiers/ le portefeuille} sans qu’il ne {s’en {rende/ rendît} compte/ s’en {aperçoive/
aperçût}}. Concordance optionnelle au subjonctif. Une complétive sujet tensée sera peu naturelle :
??Que ce chercheur réussisse à soutenir sa thèse prendra du
14. Autant de bêtises que mon fils cadet fasse, je n’y prête pas attention/ je ne lui en tiens temps (complétive sujet)
pas rigueur. CONCESSION + subjonctif.
Il n’y en a plus pour (très) longtemps jusqu’à ce que___/ #il y
15. Je sors faire des emplettes/ achats/ courses, {bien qu’il pleuve : +subj./ même s’il en a pour longtemps
pleut : +indic., formes en -r- exclues (futur, conditionnel), comme après le si dit Commented [5]: On lui a volé à la tire___
conditionnel} {à verses/ à flots, à sceaux, des cordes}. CONCESSION : bien que,
Commented [6]: Comparer à : mon fils a fait autant de
quoique, malgré que (« deşi, cu toate că »)+ subjonctif/ même si (« chiar daca »)+ bêtises que le tien/ tot atâtea prostii ca…/
indicatif (futur exclu).
autant de bêtises qu’il fasse = oricâte prostii ar face
16. Bien qu’il soit âgé, il travaille comme un jeune homme : il se lève {tôt/ de bonne
heure} {et ne va se mettre au lit qu’une fois qu’il a fini tout ce qu’il avait à faire/ et
ne va jamais se coucher avant d’avoir réussi à finir tout ce qu’il avait à faire}.
Concession + subjonctif. Commented [7]: et ne se met pas au lit jusqu’à ce qu’il n’ait
réussi à {finir tout ce qu’il avait à faire/ achever/ accomplir/
17. Mon ami m’a assuré qu’il avait pris toutes ses précautions pour que l’action réussît : ?abattre toute sa besogne}
concordance au subjonctif si l’action a déjà eu lieu, du point de vue du locuteur (par
Abattre (en). Jeter à bas beaucoup d'ouvrage, travailler à la
rapport au moment de la parole t0)/ réussisse : concordance suspendue si la hâte et sans aucun soin.
perspective reste futurale du point de vue du locuteur (l’action n’a pas eu lieu en t0). J.-F. ROLLAND, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 2
But + subjonctif. En abattre de la besogne; de l'ouvrage; abattre du chemin
18. A te apuca melancolia (+INTENSIFICARE : nesfârsita): sombrer dans la mélancolie.
Une besogne facile; la besogne quotidienne; accomplir,
Non que je sois fatiguée, mais à revoir les lieux de mon enfance, j’ai sombré dans la continuer, faire une (sa) besogne; être occupé à une besogne;
mélancolie. Cause niée : non que + subj. (la) besogne faite, terminée.

Loc. Abattre de la besogne. Travailler vite. Dormir sur la


besogne. Travailler trop lentement. Aller vite en besogne. Être
(trop) expéditif; en partic. être trop prompt à faire l'amour

TLFi
Exercice 29/73 (72) [concordance des temps /+ emploi du subjonctif et de l’indicatif, si
conditionnel]
1. Marie m’a dit qu’elle {viendrait/ allait venir} me voir {si elle en avait le temps/ si son
emploi du temps le lui permettait}. Conditionnel présent = futur du passé → si +
imparfait (effet de concordance : valeur quand même conditionnelle vs hypothétique
(du type potentiel vs irréel)). Si la venue de Marie au moment t i est future non
seulement par rapport au moment du dire rapporté par le locuteur actuel, mais aussi
par rapport au (dire du) locuteur actuel même (ti> t0), alors la concordance (à
l’indicatif) sera localement suspendue, ce qui fera émerger la valeur modale réelle de
si (condition vs hypothèse): Marie m’a dit qu’elle viendra me voir si elle en a le temps.
Discours rapporté en style direct correspondant : Marie m’a dit : « Je viendrai te voir
si j’en ai le temps ».
2. {Si j’ai bien compris, tu es en train de dire que/ De tout ce que tu viens de dire, je
comprends que} tu ne pourras [futur] pas participer à notre symposium. Situation de
communication : dialogue en cours. Postériorité par rapport au présent.
3. J’aimerais que tu connaisses/ saches tous les détails de cette opération/ procédure
délicate. Evaluation subjective (conditionnel d’atténuation/ politesse)+ subjonctif
(présent).
4. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle refusât notre invitation. Imparfait (de l’indicatif) +
à ce que +subjonctif imparfait.
5. Quand est-ce que Paul t’a dit qu’il {pensait/ voulait} {me rendre visite/ passer me
voir/ venir chez moi} ? Concordance à l’indicatif (imparfait : simultanéité avec un
passé).
6. Comment {pouvais-je/ aurais-je pu} savoir que tu {envisageais de/ t’apprêtais à/ étais
sur le point de} partir, {dès que/ alors que : opposition} tu m’avais répété maintes fois
que tu {n’aimais pas : négation grammaticale/ détestais : verbe de sémantisme interne
négatif} les voyages ? [savoir (interrogatif)+ indicatif (la vérité de la complétive de
savoir est présupposée)]. Concordance : imparfait de l’indicatif/ conditionnel passé du
verbe principal (verbe d’opinion)→ imparfait (de l’indicatif) du verbe de la
complétive (relation de simultanéité) ; antériorité relative marquée par le plus-que-
parfait (avais répété) ; simultanéité avec l’action dénotée par le verbe au plus-que-
parfait: à nouveau, imparfait de l’indicatif.
7. Je ne croyais pas qu’il m’envoyât aussi tôt les revues et les livres que je lui avais
demandés. Ne pas croire [DOUTE] + subjonctif (concordance : imparfait). Accord du
participe passé avec le complément d’objet direct antéposé (masculin pluriel +féminin
pluriel = masculin pluriel). Ne pas confondre aussi tôt (= « tellement tôt ») et aussitôt
(= « tout de suite », de îndată).
8. Je viens d’apprendre que tes amis ont déménagé dans un nouvel immeuble ; leur
appartement, un quatre pièces cuisine, se trouve au rez-de-chaussée. Verbe principal
au passé récent + passé composé (antériorité : passé composé ; comme dans le cas de
l’antériorité par rapport au présent).
9. Je ne voulais pas que tu apprisses / susses ce qui leur était arrivé [concordance au
subjonctif (imparfait); variante stylistique : subjonctif présent que tu apprennes/
saches…]. J’espérais {que ce fût là leur dernier malheur [→ « mais tel n’a pas été le
cas, hélas » : perspective du scripteur qui raconte, maintenant, ce qu’il espérait par le
passé]/ que cela {serait/ allait être} leur dernier malheur [perspective du sujet qui
espérait]}. Dans les deux cas de figure : concordance (que ce soit au subjonctif
(imparfait) ou à l’indicatif (futur du passé).
10. Le médecin avait {prévenu / fait savoir à} la famille que le malade {guérirait/ allait
guérir [: futur du passé]} {au moment où ils s’y attendraient [ : futur du passé] le
moins/ à l’improviste}.

Exercice 37/p. 76 (75) [condition, hypothèse (potentiel, irréel)]


1. Je {viendrais/ passerais te voir/ viendrais chez toi} {si je savais que je ne te dérange
pas et que je puisse t’aider [subjonctif d’attraction, dû au si conditionnel]/ si j’étais
certaine de ne pas te déranger et de pouvoir t’aider}. [potentiel].
2. Maman aurait sans doute été inquiète si elle n’avait pas eu de nos nouvelles. [irréel]
3. Je te {dis/ dirai} la vérité {à condition que/ pourvu que} tu te taises et que tu essaies
d’oublier tout ce qui a été entre nous. [condition + subjonctif].
4. Je viendrai t’emmener en voiture, pourvu qu’il ne pleuve pas et qu’il n’y ait pas de
verglas. [condition + subjonctif].
5. Penses-tu/ crois-tu pouvoir me rendre ce service ? J’en doute. [verbe d’opinion à la
forme interrogative7 & même sujet→ infinitif].
6. Tous ceux qui le fréquentaient auraient été désagréablement surpris s’ils avaient su ce
qu’il pensait d’eux. [irréel].
7. Je me demande comment tu te serais débrouillé si je n’avais pas été là à t’aider.
[irréel].
8. Tu ne grossirais pas ni n’aurais du mal à t’endormir si tu marchais davantage.
[potentiel].
9. Dis-moi, s’il te plaît, si tu pourrais me prêter ces cours pour quelques jours [si
dubitatif : question indirecte]; sinon je devrai m’adresser à un autre collègue.
10. Cet accident ne serait pas arrivé si le chauffeur avait conduit {plus attentivement/
d’une manière plus prudente}. [irréel].
11. S’il est sain et qu’il ne ménage pas ses forces, cet écrivain {mettra deux mois à finir le
roman qu’il a commencé à écrire il y a cinq ans./ achèvera en deux mois le roman
qu’il a commencé à écrire il y a cinq ans}. [si conditionnel + présent de l’indicatif +et
que + subjonctif présent, futur dans la principale : condition].
12. {-Que dirais-tu d’une petite promenade en canot, sur le lac de Snagov ?/ -Ça te dirait
de canoter un peu sur le lac de Snagov ?} -J’accepterais volontiers, pourvu qu’il ne se
mette pas à pleuvoir. [condition + subjonctif].
13. Je vous prie de m’excuser de ne pas avoir assisté à ce récital. Je n’ai pas su à quelle
heure il commençait. Si je l’avais su, {je serais venu avec plaisir/ je n’aurais pas
manqué de venir}, rassurez-vous/ soyez-en sûrs !
14. Si jamais j’arrivais à Paris, j’irais au Centre Pompidou et à la Bibliothèque Nationale
de France. / Si jamais j’arrive à Paris, j’irai au Centre Pompidou et à la Bibliothèque
Nationale de France. [hypothèse : potentiel].
15. Il n’ose pas ouvrir la bouche, de peur de ne pas faire de fautes de langue. S’il était
plus jeune, il parlerait sans trop réfléchir aux erreurs éventuelles, soyez-en sûrs !
[hypothèse : potentiel].

II. Polysémie pouvoir/ devoir (verbes modaux)

Exercice 6/ 154-155 (153) [pouvoir]

7 Suivi du subjonctif, si sujets distincts (penses-tu qu’il puisse me rendre ce service ?).
1. Quand penses-tu {pouvoir / être à même de} me rendre l’argent que je t’ai prêté il y a
un mois ? [capacité]
2. { Il pouvait être [conjecture]/ Il était environ [approximation] } trois heures de
l’après-midi quand le facteur a sonné à la porte. :
3. Tu pourrais bien avoir raison, mais moi, je doute que Paul puisse encore faire
quelque chose de sa vie. C’est un raté. [conjecture : éventualité]
4. Vous pouvez partir, mais n’oubliez pas d’emporter vos parapluies et vos
imperméables, dit la grand-mère à ses petits enfants. [permission]
5. J’ai subi une grave fracture de col fémoral et ne peux pas marcher sans m’appuyer
sur une canne. [capacité, possibilité matérielle]
6. -Le chat peut être rusé, mais il peut aussi être affectueux, n’est-ce pas ? [sporadique :
« est parfois »] -Je ne saurais le dire.

Exercice 3/ 156 (154) [devoir/ falloir]


1. Tu dois {faire carrière/ réussir dans ta profession} ; c’est la seule chose qui compte
dans la vie. [obligation]
2. Vous n’auriez pas dû {louper/ rater} cette occasion. [obligation : reproche]
3. Je ne ferai pas ce compromis, {dussé-je le payer de ma vie ! /même si je devais le
payer de ma vie !} [concession]
4. {Les automobilistes ne doivent pas/ Il ne faut pas/ Il est interdit de} dépasser dans des
virages dangereux. [interdiction] le contexte aidant, la traduction par un tour
impersonnel reste une option (on entend bien qu’il s’agit de contexte automobile,
circulation routière).
5. Tu as procédé {comme de dû/ comme il le fallait}. [nécessité : conformité aux
standards en vigueur, à la norme]
6. Je ne vais pas {me charger/ m’occuper} d’un enfant maladif, dût-il vivre 80 ans !
[concession]
7. Je crois qu’il doit faire froid dans une telle région et par une telle saison. [conjecture]
OBLIG !

[Exercice 2/115-116]

Modalités d’énonciation et de message.


Type de phrase/ forme de phrase :

Ah ! ah ! ah ! s’écria-t-il : exclamation (interjections) ; à verbe de parole nommant/ décrivant l’acte en


question, en incise.

Savez-vous qui frappe ?: phrase interrogative. Commented [8]: Savez-vous s’il est là ? Oui, je le sais/ oui,
Réponse à la question-racine (phrase à modalité interrogative) : Oui, je le sais/ Non, je l’ignore il est là/ non, il n’est pas là.

Réponse à la question enchâssée, contre mise en vedette de l’information nouvelle, non commune Je sais s’il est là : question enchâssée sous un verbe de
entre question et réponse (=constituant interrogé ; ici, le sujet de la phrase), et effacement en surface connaissance à la forme affirmative, dans une phrase (racine)
de la séquence que question et réponse ont en commun (=le présupposé): C’est Monsieur X déclarative (🡺Question cachée)
(/Monsieur Y/ Madame Y etc) [qui frappe].

Comparer à :
-Qui est-ce ?
-C’est Monsieur de la G. : énoncé présentatif (phrase déclarative affirmative non emphatisée,
prédication équative (X=Y, SN1 est SN2, les deux syntagmes nominaux SN étant pleinement
référentiels (à déterminant, notamment défini, donc analysés comme des syntagmes déterminants
DP8), du type de [DP Cet homme] est [DP mon professeur de français])

8 Rappel : D du terme anglais de determiner (= « déterminant »), et P de phrase, le terme anglais pour « syntagme ».
DONC : C’est Monsieur de la G. en perruque à marteaux, … : phrase déclarative (vs interrogative vs impérative
vs exclamative) affirmative (vs négative) emphatisée (mise en vedette du sujet : phrase clivée ; ellipse de la
partie commune entre question et réponse).

[Exercice 1/ 116]

Marqueurs de l’interrogation en français (synthèse)

Marqueurs paralinguistiques : Intonation suspensive, montante (oral)/ signe d’interrogation (écrit)


Accent interrogatif sur le sujet non clitique préverbal, dans l’inversion complexe

Marqueurs linguistiques

Inversion du sujet (marqueurs syntaxiques)

● Inversion simple du sujet clitique


● Inversion complexe
● Inversion (simple) du sujet non clitique

Est-ce que (inversion simple du sujet clitique ce, dans le tour présentatif [c’est que+ proposition (= TP9)])

Mot QU- : marqueur morphologique (lexical)

Syntagme QU- ex-situ (extrait depuis sa position de base, dans le noyau de la phrase, et déplacé à
une position seconde, dite position dérivée, dans la région « modale » de la phrase (=en tête de
phrase, en périphérie gauche)): marqueur purement syntaxique (Où est votre guitare (où)?)

Syntagme QU- in situ (à sa place initiale dans le noyau) : marqueur morphologique sans marqueur
syntaxique

Introducteur si (dubitatif vs conditionnel) : marqueur morphologique (lexical)

Quantification à distance (sémantique de COMBIEN): adverbe de quantité (peu, assez,


beaucoup, trop)

Combien avez-vous de livres ?


Combien avez-vous lu de livres ?

Nous avons beaucoup de livres


Nous avons beaucoup lu de livres.
+Nous avons lu beaucoup de livres.

Combien de livres avez-vous ?


Combien de livres avez-vous lus? (syntagme interrogé : COD)
Nous avons lu beaucoup de livres.

Est-ce que vous avez passé de bonnes vacances de Pâques ?


Marqueur paralinguistique : (oral) intonation montante (suspensive)/ (écrit) [ ?]
Marqueur linguistique complexe : périphrase interrogative EST-CE QUE (forme inversée du présentatif
C’EST QUE)

Es-tu content ?
Marqueur paralinguistique : (oral) intonation montante (suspensive)/ (écrit) [ ?]
Marqueur syntaxique : déplacement du verbe fléchi à une position de périphérie gauche

[verbe fléchi = racine verbale V + traits de temps-mode-aspect à valeurs spécifiées par T


(ici : présent de l’indicatif (non perfectif)) & traits d’accord (personne et nombre) à valeurs
spécifiées par les traits correspondants du sujet (ici : 2sg)]

Est-ce que [périphrase interrogative] vous avez passé de bonnes vacances de Pâques ? [intonation montante]
Es-tu (es) [inversion du sujet clitique] content ? [intonation montante]
Combien [mot interrogatif & déplacement en périphérie gauche du syntagme interrogatif] avez-vous (avez)
[inversion du sujet clitique= déplacement de la tête fonctionnelle porteuse à la fois de l’information de temps-

9 Syntagme de temps, catégorie fonctionnelle qui code pour les traits de temps(-mode-aspect) de la phrase (référence
verbale).
mode pertinente pour la phrase, et de traits de personne-nombre accordés aux (et donc redondants avec les)
traits de personne-nombre du sujet :aux formes temporelles composées perfectives du français (passé dit
composé, plus-que-parfait, etc.), cette tête fonctionnelle est réalisée par un auxiliaire] (combien) lu (combien)
[quantification à distance : ce n’est pas là une caractéristique de la modalité interrogative, mais de la
quantification tout court : vous avez beaucoup lu de livres)] de livres ? [marqueur paralinguistique à l’écrit :
signe de ponctuation]
Où [mot interrogatif & déplacement en périphérie gauche du syntagme interrogatif] habitez-vous (habitez)
[inversion du sujet clitique] (où)? [marqueur paralinguistique à l’écrit : signe de ponctuation]
Vous venez ? [intonation montante/ signe de ponctuation] « question déclarative » [= question de forme (ordre
des mots) déclarative, à modalité interrogative marquée uniquement par des moyens paralinguistiques]
Quand [mot interrogatif & déplacement en périphérie gauche du syntagme interrogatif] est-ce que [périphrase
interrogative] tu sors faire des courses (quand)? [marqueur paralinguistique à l’écrit : signe de ponctuation]

Pierre viendra-t-il [inversion complexe] (viendra) nous voir ce soir ? [intonation montante]

Puis-je te demander de me rendre un petit service ? intonation montante au niveau de l’ensemble de la phrase
(donc au niveau de la phrase racine) bloquée par l’indirection pragmatique

Question-requête : acte de langage indirect (forme interrogative, sens injonctif)*


à modalisateur d’énoncé (verbe pouvoir)

Vous votez pour quelle liste ?


Pour quelle liste votez-vous ?

Que sait-[il [T (sav-)V + T (=sait)[Sv il [v’ (sav-)+ v [SV de cette histoire [V’ (sav-)V (que)]]?

Tu prends lequel de ces livres ?


Tu prends lequel de ces deux livres ? Le mot interrogatif indique l’ouverture d’une liste d’alternatives
épistémiques en nombre indéfini, liste appelée de ce fait ouverte (vs fermée). La liste d’alternatives
épistémiques ouverte par lequel sera fermée après coup, à la faveur d’un restricteur conceptuellement codé
(non grammaticalisé), marqueur descriptif (vs indicatif) des alternatives effectivement envisagées (dans ce
contexte particulier) comme seules pertinentes : ces deux livres 🡺« ce livre-ci/ ce livre-là ».

Même si toujours en nombre de deux, OUI/NON constituent, eux, dans une question du type de Viendras-tu
demain ? une liste d’alternatives épistémiques dont le caractère fermé (vs ouvert) n’est pas inféré à partir d’un
restricteur codé conceptuellement, n’est pas le résultat d’une description, mais est indiqué par un (ensemble
de) marqueur(s) grammaticalisé(s).

[Exercice 2/116-117]

Interrogation totale (prédicative)  portée du marqueur interrogatif : trait de mode du verbe fini [±assertif]
(= « ±vrai pour le locuteur ») ; accent focal sur le verbe porteur de marques de temps et de personne.  1, 2,
9, 10, 12.
Interrogation partielle (non prédicative)  portée du marqueur interrogatif : un argument du verbe (sujet
ou complément) ou un constituant non sélectionné (optionnel).  3, 4, 5, 6, 7, 8, 11, 13, 14, 15.

Le groupe verbal peut être interrogé à l’aide du proverbe FAIRE, dans une question partielle (dans laquelle c’est
le complément d’objet de ce proverbe qui sera interrogé) : le sujet et, le cas échéant, les adverbiaux de cadre
(temporel, spatial ou de manière) seront les membres communs à la question et à la réponse.

-Que fais-tu le dimanche/ à Paris/ ?


-Le dimanche, je vais au cinéma.

-Que fait Paul ?


-Il ouvre la porte.

Les questions dites « thétiques » (7)


Qu’est-ce qui est arrivé ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Il est arrivé un malheur/ un accident/ quelque chose de merveilleux.
Jean a été renversé par une voiture. Il est arrivé trois nouveaux étudiants.

A quoi rêves-tu ? Je rêve aux anges, de toi ; de partir (=je désire).

Pourriez-vous me dire votre nom ? = QAI totale🡺 [indirection pragmatique] « Dites-moi votre nom » 🡺 « Quel
est votre nom ? »

Lequel de ces deux romans restriction : limite le champ des alternatives ouvertes préfères-tu, Jacqueline ?
3. La consigne mérite commentaire : formulez les questions correspondantes. L’idée de transformer une
phrase assertive en question est en soi douteuse.

(première reformulation de la consigne) Quelles sont les questions qui partagent le même contenu
propositionnel que les assertions suivantes ?

Tu viendras voir Colette à l’hôpital./ Tu viendras voir Colette à l’hôpital ? Viendras-tu voir Colette à l’hôpital ?
Est-ce que vous viendrez voir Collette à l’hôpital ?

(seconde reformulation de la consigne) Posez la question à laquelle vous pourriez répondre par :
-Que faire ? [question délibérative]/ Viendrai-je voir Colette à l’hôpital ?
-Tu viendras voir Colette à l’hôpital.

[Exercice 4]

-D’où sais-tu que Jean est venu ? Pourquoi dis-tu que Jean est venu ?
-Je sais que Jean est venu parce que je l’ai vu. Je dis que Jean est venu parce que je l’ai vu

-Jean n’est pas venu.


-Si, il est venu, puisque je l’ai vu.

Pourquoi P?
P parce que Q
P car Q.
Parce que Q.
Parce que (=de-aia !roum)

-Comment se fait-il que vous soyez [noter l’emploi obligatoire du subjonctif] arrivée à temps ?
-C’est qu’il n’y a pas eu d’embouteillage.

Ma sœur est belle : Comment est votre sœur ?


Ma sœur est malade : Comment va votre sœur ?

Mon voisin frappe à la porte


(1) Portée sur V (le verbe à l’exclusion du reste de la phrase, le verbe en tant que concept : portée sur
l’éventualité (ici : une action) codée par le verbe). Frapper vs sonner : Que fait mon voisin à la
porte ? ?Il ne sonne pas, il frappe./OK Il attend Sylvie. Il ne trouve pas ses clés…
(2) Portée sur T (l’information grammaticale de temps-mode-aspect, notamment sur le mode indicatif qui
marque la croyance du locuteur à la vérité de la proposition) : Mon voisin frappe-t-il à la porte ?
[= « Est-ce vrai que mon voisin frappe à la porte ? »]/ Réponses possibles : Oui/Non.

Mon voisin frappe à la porte


Que fait votre voisin ?

Guy est ingénieur.


Question sur l’attribut du sujet : question sur la qualité vs identité :
Que fait Guy dans la vie ? Quelle est sa profession ?
Qu’est-ce qu’il est, Guy ?
Guy est mon mari.
Qui est Guy ? Question sur l’attribut du sujet : sur l’identité

(12) Combien ont-ils couru ? question sur la distance


En français, la question sur la distance et la question sur la durée sont distinctes, à la
différence du roumain (Cât au alergat ?) cf. Combien de temps ont-ils couru ? question sur la
durée

(13) Combien coûte ce livre ?


Combien ce livre coûte-t-il ?

(22) ?? Qu’avez-vous fait à l’œil ?


?Qu’avez-vous fait de manière superficielle ?
??Qu’avez-vous fait vite ?
OKQu’avez-vous fait le plus vite ? (idée de comparaison explicite et d’opposition implicite quant à la manière
d’agir)
OKQu’avez-vous fait vite et qu’avez-vous fait lentement ? (opposition explicite portant sur la manière d’agir)
OKQu’avez-vous appris par cœur ? (complément de manière intégré à une locution verbale)
(24) Où vivent tes parents ?

(31) Qu’est-ce qui annonce le lever du jour ? Le chant du rossignol


Comparer à : Qui est-ce qui annonce le lever du jour ? Le rossignol.
(32) Qu’est-ce que le chant du rossignol annonce ? Le lever du jour.
Qu’annonce le chant du rossignol ? Le lever du jour.

*Que le chant du rossignol annonce-t-il ? [que interrogatif est un clitique et, à ce titre, rien ne peut le
séparer du verbe porteur de l’information de temps pertinente si ce n’est un autre clitique, or le sujet
nominal le chant du rossignol interviendrait entre que et annonce (verbe porteur des traits de temps et
de personne)]

(27) Pourquoi dites-vous que Paul soit de retour ? [question-appel d’information trahissant, par l’emploi du
subjonctif, le penchant du locuteur pour l’option négative (le locuteur ne croit pas, lui, que Paul soit de
retour)].
● réponse à la question-appel d’information : Je dis que … parce que + indices à verbe de perception
explicite (Je dis qu’il est de retour parce que je vois qu’il y a de la lumière chez lui.

Paul est de retour puisqu’il y a de la lumière chez lui (phrase (27) dans le texte de l’exercice) ne peut
fonctionner qu’en tant que réplique à une question dont le répondant remet en cause la pertinence. Puisque ne
peut pas porter l’accent focal, le contour prosodique le plus naturel comportant alors une pause-virgule avant
puisque.

(38) Reformuler la phrase à : La solitude l’inquiéta sur ses vieux jours pour qu’elle puisse fonctionnner
comme réponse à une question sur le repère temporel Quand la solitude l’inquiéta-t-elle?

[Exercice 14/ 123-124 _ Interrogation]


● La subordonnée interrogative a seulement valeur interrogative, la force interrogative ayant été
suspendue à la faveur de la subordination : pas de signe d’interrogation, donc.

● Interrogation totale indirecte introduite par SI (dubitatif)

(2) Dis-moi/ Je voudrais savoir si nous partons aujourd’hui.


(3) Je me demande si la standardiste a réussi à avoir la communication.
(2bis) Partirons-nous demain ? 🡺 Dis-moi/ Je voudrais savoir si nous partirons demain
(3bis) La standardiste aurait-elle réussi à avoir la communication ? (conditionnel de distance,
méfiance, question fortement orientée vers une réponse négative)/ Je ma demande si la standardiste a
vraiment réussi à…
(22) Dites-moi si vous prenez des bains de soleil.
● Mot interrogatif préservé (dans l’interrogation partielle), excepté : Que ce que :

(6) Dis-moi depuis quand tu es rentrée.


(8) Je voudrais savoir pourquoi vous travaillez du matin au soir.
(7) Raconte-moi ce qu’il y a de nouveau chez vous.
(11) Je me demande/ J’ignore ce qu’il aurait fait à ma place.
(24) Dites-moi ce qu’il y a d’étrange dans son comportement.
(26) Qu’aurais-je pu faire, à votre place ? J’ignore ce que j’aurais pu faire, à votre place.
(29) J’ignore ce qu’elle a voulu démontrer par son comportement.

● Inversion du sujet clitique et inversion complexe exclues dans les questions enchâssées
(interrogation indirecte) :

(1) Dites-moi/ Je voudrais savoir combien vous avez (*avez-vous) de livres.


(2) Dis-moi/ Je voudrais savoir si nous partons (*partons-nous) aujourd’hui.
(3) Je me demande si la standardiste a réussi (*la standardiste a-t-elle réussi) à avoir
la communication.
(4) Je me demande quel temps il fait (*fait-il) dans le Midi.
(6) Dis-moi depuis quand tu es (*es-tu) rentrée.
(8) Je voudrais savoir pourquoi vous travaillez (*travaillez-vous) du matin au soir.
(7) Raconte-moi ce qu’il y a (*y a-t-il) de nouveau chez vous.
(12) Raconte-moi où tu iras (*iras-tu) pendant les vacances.
(15) Dis-moi quand tu dors (*dors-tu) sur la terrasse.

● Les objets clitiques (pronoms réfléchis compris) doivent garder leur place auprès du verbe
(conjugué) :

(25) Je voudrais savoir à qui vous [SUJET]/en [CLITIQUE OBJET] voulez/. (en vouloir à quelqu’un :
avoir des choses à lui reprocher, avoir une dent contre lui, …)
(23) Ne /vous souvenez/-vous pas de… ? Dites-moi si vous [SUJET] ne /vous [PRONOM REFLECHI
CLITIQUE] souvenez/ pas de cette soirée inoubliable.

● Est-ce [que/ qui] également exclus (=inversion du clitique ce [c’est que/ qui]) :

(5) Dis-moi où (*où est-ce que) tu habites.


(13) Je voudrais savoir/ Dis-moi quand tu finiras (*quand est-ce que tu finiras) cette longue recherche.
(14) Dites-moi ce que l’enfant a mangé (*qu’est-ce que, *ce qu’est-ce que).

● Inversion simple du sujet nominal ou pronominal non clitique préservée (si sujet « lourd », par
rapport au verbe : structuralement complexe et phonologiquement (linéairement) « long » ; facteur
favorisant : pas d’autre argument du verbe10) :

(9) Dites-moi comment va votre grand-mère.


(11bis) Qu’aurait fait à ma place le prof d’anglais de votre fille cadette ?

postposition du sujet lourd11 : meilleure option

?Qu’aurait fait le prof d’anglais de votre fille cadette à ma place ?

inversion du sujet lourd par rapport au seul verbe (forme composée toute entière), l’argument interne
du verbe faisant suite au sujet postposé : variante non préférée, mais acceptée par la plupart des
sujets parlants

*Qu’aurait le prof d’anglais de votre fille cadette fait à ma place ?

inversion du sujet lourd par rapport au seul verbe auxiliaire : exclue, en bon français pour tout
syntagme nominal non clitique (position d’inversion du sujet clitique)

Je me demande/ J’ignore ce qu’aurait fait à ma place le prof d’anglais de votre fille cadette.

● Quantification à distance non affectée par l’enchâssement12 :

(1) Dites-moi/ Je voudrais savoir combien vous avez de livres (+ combien de livres vous avez).

● Les compléments de phrase antéposés ou postposés, détachés (pause-virgule – v. (21)) ou non


détachés (v. (11)), gardent leur place sous enchâssement ou du moins, leur position (une « extra-
position (à gauche/ à droite) ») :

(11) Qu’aurait-il fait à ma place ? J’ignore ce qu’il aurait fait à ma place.


(21) Passera-t-il chez nous, ce soir ? J’ignore s’il passera chez nous, ce soir. (+J’ignore si ce soir, il passera
chez nous).

● L’interro-négatif (tour à vertus pragmatiques de question rhétorique (=question à réponse orientée))


subit mal l’enchâssement :

Ne /vous souvenez/-vous pas de cette soirée inoubliable ?


 ?Dites-moi si vous ne /vous souvenez/ pas de cette soirée inoubliable13.
 OK Dites-moi si vous /vous souvenez/ de cette soirée inoubliable.
[en perte de l’orientation vers la réponse affirmative]
 OK Vous n’allez pas me dire que vous ne vous souvenez pas de cette soirée inoubliable !
[en perte de la forme interrogative]

[Exercice 13/ 123 interrogation_thème]

Ce este ? 🡺Qu’est-ce qu’il y a ? (+Qu’est-ce qui ne va pas ?)

10 La présence d’un complément non sélectionné par le verbe (tel un complément de temps) ne compromet pas l’inversion
simple du sujet non clitique dans l’interrogation directe, ni sa préservation sous enchâssement : Comment va votre grand-mère
aujourd’hui ? Dites-moi comment va votre grand-mère aujourd’hui.
11 Souvent appelée ‘inversion stylistique’.
12 Exemples attestés :
1. Dis-moi combien tu as de portables et je te donnerai mon numéro (Forum blackberry
France).
2. Dis-moi combien tu as d’amis sur Facebook, je te dirai si tu peux remporter les
midterms (www.ilovepolitics.info ).
3. Enigme. Dis-moi combien tu as de diagonales (www.prise2tete.fr ).
13 « Si vous ne vous en souvenez pas, signalez-le moi, si vous vous en souvenez, ne m’en dites rien » par ailleurs,
l’interronégatif (comme question orientée) est un phénomène réservé à la phrase racine.
Ce s-a întâmplat ? 🡺Que s’est-il passé ? (+Qu’est-il arrivé ?; +Qu’est-ce qu’il s’est passé ?, +Qu’est-ce qu’il est
arrivé ?; +Qu’est-ce qui s’est passé ?, +Qu’est-ce qui est arrivé)14

Ai fost de faţă la acest accident ? [= ai fost martor la… ? erai acolo când a avut loc accidentul?] As-tu été
témoin de cet accident ? (+As-tu assisté à cet accident ? +Tu étais là quand l’accident a eu lieu ?)

Cum s-au ciocnit cele doua masini ? Comment les deux voitures se sont-elles tamponnées ? (+Comment les
deux voitures sont-elles entrées en collision ?)

?De ce soferul camionului conducea cu viteza excesiva ?/ De ce conducea soferul camionului cu viteza
excesiva ?
Pourquoi le chauffeur du camion (+le chauffeur du poids-lourd, + le routier) roulait-il à tombeau ouvert (+ si
vite ?)?

Au fost omorâti [+ calcati] si doi trecatori ? [Au fost si doi trecatori omorâti ?, E adevarat si ca au fost omorâti
doi trecatori ?]

A-t-on aussi tué/ écrasé deux passants ?


Deux passants se sont-ils aussi fait écraser ?
Y a-t-il eu aussi deux passants de tués ?
Est-ce vrai (également) que deux passants ont été tués (également) ?

Cine a anuntat politia ? Qui a rapporté l’incident (à la Police ?)? (+Qui a alerté la Police ?) Comparer : qui a
annoncé la presse ?
In cât timp a venit si Procuratura ? [=Cât timp i-a trebuit procurorului ca sa ajunga la locul accidentului ?]
Combien de temps a mis le Procureur pour arriver sur les lieux ?

Qui crois-tu qui15 a été responsable de l’accident ? (+Qui crois-tu qui était coupable ?)
Est-ce que de tels accidents ne sont dus qu’à l’excès de vitesse ?/ se produisent seulement à cause de l’excès
de vitesse ? [marqueurs de restriction ne… que, seulement : opérateurs de focalisation]
Après cet incident, as-tu toujours (+encore) eu le courage de te mettre au volant pour emmener les tiens à la
montagne ?
Quand est-ce que les automobilistes/ conducteurs16 vont admettre/concéder que conduire une voiture est une
entreprise sérieuse, qui comporte de graves responsabilités morales pour ceux qui tiennent le volant ?

Se tamponner/ entrer en collision


Rouler à grand vitesse (grand invarié !)/ rouler à tombeau ouvert/ rouler trop vite
<Quantifieur (numéral : deux, trois, … ou indéfini : quelques, plusieurs, …) + N pl. + de +
participe passé passif>
Se faire écraser (périphrase factitive) = être écrasé (passif de l’action)
<Mettre + intervalle de temps (une heure, deux minutes, etc., peu de temps, beaucoup de
temps, du temps) pour + infinitif>
Qui [humain] crois-tu qui [sujet de la subordonnée enchâssée]
l’excès de vitesse : modulation pour : nerespectarea vitezei legale
se mettre au volant = tenir le volant
conducteur : pas nécessairement professionnel/ chauffeur : professionnel/ routier : chauffeur
d’un poids-lourd

[Exercice 18/ 125-126_ interrogation_ traduction en français]

-Bonjour17, mademoiselle Didina18 ! Mais qu’est-ce que c’est que ça? 19 (+ C’est quoi, ça?) 20
La jeune fille rougit. Elle était timide de nature; et maintenant elle se voyait aussi forcée à mentir (dans
l’obligation de mentir).

14 Questions thétiques.
15 Conjonction que (complémenteur) ‘accordée’ avec le Cas Nominatif du sujet interrogé.
16 Pas forcément conducteurs d’automoblile !
17 Attention: en français il n’y a pas la formule de salut bon matin!
18 Vocatif Didino exclu !
19 Première difficulté d’interprétation : s’agit-il d’une question thétique (« ce s-a întâmplat ? ») visant à interroger, par
exemple, sur les raisons de la présence de Didina à cette heure-là en ce lieu précis (comment se fait-il qu’elle se soit levée
sitôt, etc.) ou d’une question-appel d’identification d’objet ?
20 Comme le nom merveille n’a pas, en français, les connotations péjoratives que minune a, en roumain, dans une question
appel d’identification d’objet telle la question à traduire ici, le traducteur avisé évitera les formules plus littérales du type de :
qu’est-ce que cette merveille ?/ qu’est- ce que c’est que cette merveille ?/ c’est quoi, cette merveille ? qui induiraient, à tort
l’idée d’émerveillement (admiration) – attitude contraire à celle dont témoigne le personnage Guta, à l’égard de la fleur en
question (erreur de traduction caractérisée : contresens).
-Merci, M’sieur21 Guta, c’est la seule fleur [+ SUBJ.] à laquelle je tienne (qui me plaise/ que j’aime).
-Une fleur si laide (+ tellement laide, + aussi laide) ! Comment se fait-il qu [+ SUBJ.]’elle vous plaise? (… que
vous l’aimiez?)
-Laide? Vous avez tort… [enfin,22] il ne faut jamais jurer des goûts et des couleurs23.
Monsieur Guta se mit à réfléchir [début du procès] (+ réfléchit quelques instants: [procès envisagé dans sa
durée]). Puis il se rasséréna:
-Écoutez, Mademoiselle Didina, pour une fois, nous sommes bien d’accord! Allez, au revoir! (+Savez-vous,
Mademoiselle Didina, décidément, nous avons les mêmes goûts. À la prochaine!)
…..
Un bon matin, à force de réfléchir (+ plongé dans ses pensées), Monsieur Guta se posa (+ se mit à se poser)
les questions suivantes, et y répondait (+à y répondre), comme cela se passait devant l’officier de l’état civil,
auprès de qui il travaillait, à l’époque:
-Quel âge avez-vous?
-39 ans.
-Avez-vous déjà été marié? (+Avez-vous été marié par le passé?)
- Non.
-Mademoiselle Didina Dobrescu satisfait-elle (à) vos exigences comme éventuelle épouse (+se qualifie-t-elle à
devenir votre épouse (+ compagne)? + remplit-elle les conditions requises pour devenir votre épouse (+ être
votre compagne)?)
-Oui, elle aime les lauriers roses.
- Alors?
-Alors, je consens (+ je la prends pour épouse, + je l’épouse).

21 Impossible de suggérer, en français, de manière non méta-textuelle, le fait que le personnage utilise des expressions
empruntées au français (frantuzisme): on peut toutefois suggérer le niveau de langue (important pour la caractérisation des
personnages): formes moins soignées. Quant au recours à des emprunts (déformés) du français, on peut le suggérer par des
moyens paralinguistiques (italiques) et métatextuels (note du traducteur: en français, dans le texte).
22 Ajout visant à rétablir la cohésion textuelle.
23 Allusion culturelle (De gustibus (et coloribus) non disputandum esse (lat.)): traduction par la formule correspondante en
culture-cible plutôt que paraphrase littérale.

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