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Tema 22.
L’expression du doute, de l’hypothèse et de l’opposition
Introduction. 1. L’expression du doute. – 1.1. La certitude forte. – 1.2. La certitude moyenne. – 1.3. La
certitude faible. 2. L’expression de l’hypothèse. – 2.1. L’hypothèse introduite par si. – 2.2. Conjonctions
et locutions conjonctives. – 2.3. L’hypothèse sans subordination. 3. L’objection, la restriction et
l’opposition. – 3.1. La restriction. – 3.2. L’opposition. Conclusion. Bibliographie.
Introduction
Ces catégories sont traditionnellement traitées d’un point de vue formel qui les répartit
entre diverses classes (adverbes, verbes, propositions, etc.). Or, les marques linguistiques ne
sont pas monosémiques, une même marque formelle pouvant recouvrir différents sens selon
les particularités du contexte dans lequel elle se trouve Ainsi par exemple, le verbe devoir
peut exprimer tantôt l’obligation (tu dois me remettre une copie de ces documents), tantôt une
conjecture (il doit être malade). Il semble donc préférable d’envisager l’expression du doute,
de l’hypothèse et de l’opposition en tant que catégories conceptuelles, reliées à des fonctions
ou des actes de parole, et pouvant emprunter, lors de l’expression, divers moyens verbaux
1. L’expression du doute.
Le locuteur est très souvent amené à expliquer le point de vue qu’il possède à propos
d’un fait ou d’une information. Le doute peut ainsi être intégré à la modalité de l’opinion, à
l’intérieur de laquelle, il s’opposerait à la conviction. Le locuteur explicite quelle est la place
qu’un fait ou une information occupe dans son univers de croyance. Ce point de vue est
d’ordre intellectif, et il exprime une attitude de croyance plus ou moins certaine qui relève de
la raison. Le doute varie sur une échelle qui va de la certitude forte (bien que jamais totale) au
simple pressentiment.
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Le locuteur fait une supposition, par rapport à laquelle il ne peut assurer sa certitude. La
certitude moyenne est exprimée à l’aide de verbes à la forme personnelle, impersonnelle,
périphrases verbales et adverbes :
Le degré de certitude faible se caractérise par le fait que le locuteur doute sérieusement
de la vérité du propos ou de ses connaissances, et la supposition consiste dans ce cas à nier sa
propre croyance. Elle est exprimée à l’aide de verbes et de périphrases verbales :
1.4. Le pressentiment
Le locuteur, ne pouvant s’appuyer sur des raisons claires, exprime une sensation, une
connaissance intuitive de la réalisation d’un événement : J’ai l’impression / le pressentiment
qu’il va se passer quelque chose.
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2. L’expression de l’hypothèse
Malgré l’emploi de l’indicatif présent ou du passé composé après si, on emploie parfois
un conditionnel d’atténuation ou de conjecture dans la principale, comme on le ferait si la
proposition était indépendante :
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L’hypothèse (ou l’éventualité) est réalisable dans l’avenir, mais n’est que potentielle,
problématique, soumise à une réserve que l’on souligne en la faisant glisser vers l’irréalité (sans
l’y inclure) par l’emploi de l’imparfait après si et du conditionnel présent dans la principale.
On peut avoir dans la principale un impératif (Si tu revenais sur ta décision, viens me
trouver) ou un subjonctif (Si Pierre arrivait, qu’on m’en informe!).
Signalons que l’éventualité peut être renforcée par même si ou surtout si ou rendue
restrictive au moyen de sauf si, excepté si. La construction est alors, selon le sens, celle de
l’hypothèse possible (1) ou potentielle (2) :
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REMARQUES :
2. —répétition : on peut présenter, sous une forme hypothétique, un fait répété qui est
toujours suivi d’un même fait. Dans ce cas, le temps est le même dans les deux propositions et
si a le sens de toutes les fois que, chaque fois que, quand : si je dis oui elle dit non; s’il venait,
on sortait se promener.
— coordonnées, quand elles sont indépendantes (s’il fait beau et si nous avons le
temps, on ira le voir)
4. — Dans les locutions construites avec si, on peut trouver une hypothèse avec
diverses nuances :
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— après quelques expressions, si intervient pour exprimer non une hypothèse mais un
fait constaté, dont l’affirmation est, grâce à si, un peu adoucie : peu importe, qu’importe,
c’est tout au plus, c’est à peine, c’est tout juste, pardonnez-moi, excusez-moi, c’est ma faute,
c’est miracle, c’est bien le diable, etc.
Qu’importe si personne ne l’a reconnu?
Peu importe s’il oubliera une bonne partie de ce qu’il a appris
C’est tout au plus si on pourrait s’inquiéter
Ce n’est pas ma faute s’il n’est pas venu
C’est à peine si je m’en étonnerais
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— que + subjonctif.... indicatif (qu’elle soit fâchée et tout le monde a peur d’elle)
— dans le cas de la supposition pure, on emploie : dans l’hypothèse où/au cas où/dans
le cas où + conditionnel (au cas où il viendrait, prévenez-moi); supposé que/à supposer
que/(en) supposant que + subjonctif (supposé qu’il vienne, il faudra le convaincre pour
qu’il reste); en admettant que + subjonctif.
— condition pure : à condition que1/à la condition que + subjonctif (je ferai mon
travail, à condition que tu fasses le tien); à (la) condition de + infinitif (tu peux partir à
condition de revenir avant trois heures); moyennant que + subjonctif/indicatif
(littéraire) (je viendrai moyennant que le temps le veuille/voudra).
— condition + proportion : pour autant que/pour peu que + subjonctif (pour peu
qu’on l’encourage, il devient intrépide).
— condition jugée peu recevable : si tant est que + subjonctif (voilà de l’argent qui
n’est pas propre, si tant est qu’il y en ait qui le soit).
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À CONDITION QUE peut être employé avec l’indicatif futur avec une valeur plus sûre et actualisante : j’y
consens bien, à condition que tu feras ce que je te dirai.
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ATTENTION à la traduction :
Pourvu que l’on arrive à temps et qu’on puisse l’avertir (= ojalá)
Je permets à chacun de penser à sa manière, pourvu qu’on me laisse penser à la mienne (=con tal que)
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— deux propositions à l’indicatif avec inversion du sujet : arrivais-je tard, mon père
me grondait.
— avec/sans/en cas de/ sauf + substantif : avec ce froid, il faudra rester ici; je serai là
sauf obstacle imprévu.
— un participe : le train arrivant avec deux heures de retard vous ferait manquer votre
correspondance.
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3.1. La restriction.
La tradition grammaticale ne traite pas cette question en tant que telle. D’une part, la
conjonction mais fait l’objet d’une description comme conjonction de coordination; d’autre
part, la notion de concession est souvent définie comme une variante de l’opposition. Grévisse
parle de « rapports d’opposition et de restriction » indiqués par mais et d’autres conjonctions
de coordination, et il traite la concession dans le chapitre consacré aux propositions
d’opposition. Larousse, dans le chapitre des conjonctions, attribue à mais une valeur
« adversative », et envisage la concession dans le chapitre consacré aux propositions
circonstancielles d’opposition, dans lequel il distingue cependant la concession de
l’opposition simple; il en est de même pour la grammaire de Wagner et Pinchon. Cependant,
Charaudeau propose pour sa part de distinguer les notions de restriction et d’opposition,
même si ces deux opérations ont quelque chose en commun. Considérons les exemples
suivants :
On ne peut pas dire que les termes mis en relation dans ces exemples se trouvent dans
un rapport strict d’opposition, car force et intelligence ou responsabilité et sentiment ne se
trouvent pas sur un même axe sémantique, comme ce serait le cas pour noir et blanc; mais ils
se trouvent dans un rapport de restriction.
La restriction met en présence deux assertions qui ont au moins un élément constitutif
en commun. Ces deux assertions sont reliées de telle manière que l’une d’elles (généralement
la seconde) nie (à l’aide d’un antonyme ou de la simple négation) l’assertion (le plus souvent
implicite) qui pourrait être l’une des conséquences possibles de l’autre assertion, considérée
comme l’assertion de base. Et c’est parce que la négation porte seulement sur l’une des
conséquences possibles de l’assertion de base, et non sur celle-ci, que l’on parle de restriction.
Ceci peut être plus facilement compris à l’aide d’un exemple. Considérons l’énoncé suivant :
La marque privilégiée pour exprimer cette relation est le relateur mais, qui se place
entre les deux propositions. Cependant, il existe de nombreux autres relateurs qui se
caractérisent par leur position (devant l’assertion de base/devant l’assertion restrictive), leur
valeur sémantique (certitude / probabilité / adhésion) et le type de construction
morphologique qu’ils empruntent (indicatif/subjonctif/infinitif/nom).
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Sa demande ayant été rejetée pour la troisième fois, elle ne s’avoua pas vaincue
Paralysé par la peur, il réussit cependant à éviter le coup
Passionné, il n’en était pas moins raisonnable.
b) relateurs placés devant l’assertion restrictive : dans cette position, les relateurs se
contentent de marquer plus ou moins nettement tantôt la simple opposition, tantôt la
rectification :
— simple opposition : mais, or, pourtant, cependant, nonobstant, en revanche,
etc.
— inversion : au contraire, à l’opposé, inversement, à l’inverse (souvent avec une
assertion de base négative) : il n’a pas de honte à l’avouer, au contraire, il s’en
réjouit.
— rectification : néanmoins, il n’en demeure pas moins, il n’empêche que, il reste
que, toutefois, tout de même, au demeurant, quoi qu’il en soit, toujours est-il que,
en tout cas, de toute façon, etc. : J’ai tout fait pour le satisfaire; n’empêche qu’il
est mécontent.
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3.2. L’opposition
— la deuxième assertion (il fait beau à Nice) ne nie aucune assertion implicite
conséquence de la première assertion, ce qui serait le cas dans un énoncé comme il
pleut à Paris mais il fait beau à Nice, dans lequel on laisse entendre que puisqu’il pleut
à Paris on pourrait penser qu’il pleut sur toute la France.
— le relateur pendant que peut être placé indifféremment devant l’une ou l’autre des
assertions sans changer fondamentalement l’opération (il pleut à Paris pendant qu’il
fait beau à Nice), ce qui n’est pas le cas du relateur de restriction (on ne peut pas dire
mais il pleut à Paris, il fait beau à Nice)
Outre que cette relation peut être configurée par une simple juxtaposition (les uns
veillaient, les autres dormaient), les relateurs privilégiés sont : tandis que, pendant que,
quand et alors que. Mais on peut également retrouver ici des relateurs qui appartiennent à
d’autres relations logiques différentes, comme et (n’oublie pas que je suis de ce côté-ci et toi
de ce côté-là) ou si (si Jacques aime la marche à pied, Pierre préfère la voiture).
Conclusion
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Le fait d’envisager ces catégories comme actes de parole permet, par contre, de
proposer aux apprenants une acquisition qui s’articule autour d’une fonction (un acte de
parole) et de ses conditions d’emploi selon la situation (choix entre diverses formulations).
Ce choix est évidemment soumis aux contraintes sociales entourant l’acte de communication,
ce qui permet d’intégrer l’acquisition de la langue dans une démarche de réflexion sur la
composante socioculturelle qui rend sensible l’apprenant à l’influence de la situation de
communication et lui permet d’appliquer les stratégies de communication qu’il a déjà
intériorisées en langue maternelle tout au long de son développement cognitif.
Bibliographie
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