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(1) Le mode en tant que division des formes verbales. Dans cette acception, les
modes verbaux sont repartis, en fonction de l’opposition de personne / non
personne en : modes personnels (l’indicatif, le subjonctif, le conditionnel,
l’impératif) et modes non personnels (l’infinitif, le participe, le gérondif).
Au niveau des marques formelles, les modes sont caractérisés par : (a) les
désinences qui expriment les oppositions de temps, d’aspect, de personne, de
nombre ; (b) l’infixe –r- pour marquer le futur de l’indicatif et le conditionnel ; (c)
l’absence du pronom sujet à l’impératif.
1
S’il hésitait, il était perdu. (éventualité)
Il était perdu, il le savait. (certitude)
Une valeur modale peut être rendue par plusieurs procédés :
Il viendra peut-être.
Il se peut qu’il vienne.
Il est possible qu’il vienne.
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Indicatif /vs./ subjonctif en position de proposition subordonnée
L’opposition indicatif /vs./ subjonctif peut se présenter comme une opposition
sémantique ou comme une opposition grammaticale (plus rarement comme une
opposition de registre de langue). Ces deux modes entrent en concurrence dans les
situations suivantes.
1. Dans les propositions complétives et les propositions sujets . L’emploi des
formes verbales y est déterminé par la différence qui marque le passage de la zone
conceptuelle du possible à la zone conceptuelle du probable qui inclut aussi la
certitude.
a. Zones conceptuelles qui déterminent l’emploi de l’indicatif.
Les éléments qui déterminent de ces deux formes modales sont : le thème lexical
(le sens) ; la forme grammaticale : affirmative/négative, énonciative/interrogative
du verbe régissant, la forme modale du verbe régissant ; l’ordre prosodique (des
propositions).
Le thème lexical :
L’indicatif est déterminé par les facteurs suivants :
verbes de déclaration : déclarer, affirmer, ajouter, répondre, répliquer, etc.
Il a affirmer que la situation financière est réglée.
verbes de constatation : constater, conclure, voir, il résulte, etc
À la suite des débats, il a conclu que tous les participants ont compris leur
mission.
verbes d’opinion : croire, penser considérer, trouver, soutenir, espérer, etc.
Il croyait que les gens allaient obéir à ses ordres.
adjectifs qui expriment la certitude et la probabilité : être certain / sûr/
convaincu/; il est clair/évident / vrai; il est probable, il est vraisemblable, il
paraît, il résulte, etc.
Il est certain que ton père viendra.
Il est probable que le temps se mettra au beau, voilà l’arc-en- ciel.
Le subjonctif est déterminé par :
les verbes, les expressions impersonnelles, les adjectifs qui expriment le
désir, la volonté le commandement, la nécessité : vouloir, ordonner,
défendre (a interzice), désirer, être d’accord, exiger, il convient, il est juste,
il est temps, peu importe, qu’importe, il arrive (se întâmplă), il est
nécessaire, il est utile, il est naturel, il vaut mieux, etc.
Il est juste que vous soyez récompenser de votre travail.
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Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (subordonnée sujet). (A. de
Musset)
Elle exige que tous les élèves fassent leur devoir.
Je veux que tu arrives à temps.
Il vaut mieux que tu sois à l’heure.
les verbes qui expriment l’attente, l’admission (négative), l’idée critique :
s’attendre, ne pas admettre, juger bon/mal, aimer (mieux), il est contestable,
il est convenable, etc.
Elle s’attend à ce qu’il soit sage.
Elle n’admet pas qu’un autre ait raison.
les verbes, les expressions impersonnelles, les adjectifs qui expriment la
possibilité, l’incertitude, le doute, la supposition: douter, supposer, il est
possible, il se peut, il est douteux, etc.
Je doute que ce soit vraiment utile.
Supposons que le projet ne soit pas approuvé.
les verbes, les adjectifs qui expriment des sentiments : regretter, aimer,
craindre, souhaiter, être content/heureux, c’est dommage, il est
fâcheux/regrettable/surprenant, etc.
J’aimerais que tu sois un peu aimable.
Il craint qu’il n’y ait pas assez de provisions.
Je souhaite que tu réussisses.
Remarque1: Avec certains verbes on emploie l’indicatif ou le subjonctif selon
qu’ils expriment la constatation ou l’appréciation subjective (admettre,
comprendre, concevoir, etc.), la déclaration ou l’ordre (dire, prétendre) :
1
Al. Cuniţă, V. Visan, Abrégé de grammaire française, Bucuresti, 1987
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À la forme interrogative ou négatives les verbes d’opinion peuvent se
construire avec l’indicatif ou le subjonctif qui se trouvent en variation
sémantique selon que l’on exprime la certitude ou le doute :
Pierre a dit qu’il est /soit malade .(dans ce deuxième cas, le locuteur
exprime son incertitude concernent l’état de santé de Pierre.)
L’ordre des propositions dans la phrase a une influence sur l’emploi de
l’indicatif ou du subjonctif :
Que vous ayez raison, je le crois.
Qu’il le fasse, (cela) m’étonnerait.
Que des choses importantes soient passées sous silence, (cela) n’est pas
convenable).
La forme modale du verbe régissant : après certains verbes tels supposer,
admettre, à l’impératif, le verbe de la subordonnée est au subjonctif :
Nous admettons qu’il dit la vérité.
Admettons qu’il dise la vérité.
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- les substantifs exprimant des sentiments exigent l’emploi du subjonctif :
le regret, la crainte, etc.
La crainte qu’il ne puisse passer l’examen le tourmentait.
Conclusion :
Les zones conceptuelles qui déterminent l’emploi du subjonctif : possibilité,
croyance négative, désir, volition, commandement, nécessité, attente, admission
(négative) idée critique, crainte, doute, regret, aimer (mieux), supposition.
Les zones conceptuelles qui déterminent l’emploi de l’indicatif :certitude,
probabilité, croyance positive, croyance négative forte, supposition à base de
prévision positive, espoir.
Il est probable que le temps va se gâter.
Je crois que tout ira bien.
Je ne crois pas que les autres sont déjà partis.
Je suppose qu’il aura bientôt fini son travail.
J’espère que tout se passera bien.