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Partie 5 : Langue

Livre du professeur

GRAMMAIRE
Évaluer ses acquis de 2de (p. 272-273) 2

L'interrogation (p. 274-275) 10

L'expression de la négation (p. 276-277) 14

L'expression de la cause, de la conséquence et du but (p. 278-279) 20

L'expression de l'opposition et de la concession (p. 280-281) 25

L'expression de la condition et de l'hypothèse (p. 282-283) 29

LEXIQUE
L’origine et la formation des mots (p. 284) 34

Le sens des mots et les relations lexicales (p. 285) 36

Mieux comprendre les textes du XVIIe siècle (p. 286) 39

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1
Grammaire

Évaluer ses acquis de 2de (p. 272-273)


▶ LES ACCORDS DANS LE GROUPE NOMINAL ET ENTRE LE SUJET ET LE VERBE

1 Répondez aux questions suivantes.

1. Le groupe nominal est un groupe de mots qui a pour noyau un nom.


2. Dans un groupe nominal, le déterminant et le ou les adjectif(s) s’accordent avec le
nom.
3. Le pronom on implique un accord au singulier. On peut néanmoins accorder le
participe passé et l’attribut selon le référent de on (ex : Léa et moi, on est rentrées
en voiture. On est très fatiguées).
4. Les adjectifs mi-, demi-, semi- et -nu ne s’accordent pas quand ils sont devant un
nom (ex : une demi-heure mais une heure et demie). Les adjectifs de couleur
composés (des teintes bleu clair) ou qui proviennent d’un nom commun (des
chaussures marron, des murs orange) restent invariables (sauf rose, mauve, fauve
et pourpre).
5. Les déterminants chaque, aucun et nul sont invariables dans la mesure où ils ne
peuvent introduire qu’un nom au singulier (sauf dans les très rares cas où le nom
qu’ils déterminent n’a pas de singulier ; ex : aucuns frais). Les déterminants
numéraux cardinaux sont invariables sauf vingt et cent s’ils sont multipliés et
terminent un nombre (ex : quatre-vingts).

2 Conjuguez les verbes entre parenthèses au présent et justifiez les accords que vous
faites.

1. Le point commun entre toutes ces pièces, écrites par des auteurs très divers, est
[sujet singulier : « Le point commun »] le foisonnement des intrigues, le mélange
des émotions qu’éprouve le public [sujet singulier : « le public »].
2. Julien et toi [= vous] allez lire l’extrait.
3. Tout le monde pense [sujet singulier : « Tout le monde »] qu’il serait préférable
d’annuler la représentation ce soir, mais certains estiment [sujet pluriel :
« certains »] qu’elle peut être reportée.
4. Je ne te le fais pas dire [le sujet est « je »].
5. Une centaine de personnes se retrouve / se retrouvent devant la salle [avec les GN
de sens pluriel, comme une foule de, la majorité de, une centaine de, etc., l’accord
peut se faire au singulier ou au pluriel] ; la plupart viennent de loin [avec la
plupart, l’accord se fait au pluriel].

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2
3 Conjuguez les verbes entre parenthèses au passé composé et justifiez les accords que
vous faites.

1. C’est toi qui as choisi cette date.


- « Qui » a pour antécédent « toi », donc l’auxiliaire s’accorde à la deuxième personne du
singulier (la phrase est de forme emphatique, elle met en valeur le sujet par extraction ; si
l’on la reformule de manière neutre, cela donne : « Tu as choisi cette date »).
- Le participe passé ne s’accorde pas avec le COD « cette date », placé après.
2. La majorité n’a pas pu venir.
- Avec le sujet « la majorité », l’accord de l’auxiliaire se fait au singulier.
- Avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet.
3. Beaucoup n’ont pas pu venir.
- Avec le sujet « beaucoup », l’accord de l’auxiliaire se fait au pluriel.
- Avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet.
4. Marion et moi, on y est allé / allés / allées ensemble.
- Avec le sujet « on », l’accord de l’auxiliaire se fait au singulier.
- Le participe passé peut s’accorder avec « on » (au singulier) ou selon le référent,
« Marion et moi » (au masculin pluriel ou féminin pluriel selon si l’on considère que le
référent de « moi » est masculin ou féminin).
5. Tu nous en as parlé.
- Le sujet est « tu », donc l’auxiliaire s’accorde à la deuxième personne du singulier.
- Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom en.
6. Vous nous l’avez écrit / écrite.
- Le sujet est « vous », donc l’auxiliaire s’accorde à la deuxième personne du pluriel.
- Le participe passé s’accorde avec le COD « l’ » qui est placé avant l'auxiliaire avoir.
L’accord dépend du référent du pronom.

4 Corrigez les erreurs d’accord dans les phrases suivantes.

1. Dans cette description dominent les couleurs chaudes, avec les murs orange, les
lumières jaune pâle ; la scène baigne dans une semi-obscurité.
2. Chaque vers est constitué de 12 syllabes.
3. Les alexandrins se divisent en deux demi-vers de 6 syllabes : des hémistiches.
4. Les quatre strophes, dont le premier vers est à chaque fois le même, respectent
l’alternance des rimes féminines et masculines.

▶ LES VALEURS DES VERBES ET LA CONCORDANCE DES TEMPS

5 a) Lisez les rappels de cours ▶ p. 268.


b) En petit groupe, prenez une grande feuille ou utilisez un outil numérique et reformulez
ce cours sous forme de carte mentale.
c) Pour chaque valeur, trouvez un exemple différent de celui du cours.

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3
Voici un exemple de carte mentale pour la première partie du cours, sur les valeurs des
modes.

6 Identifiez le temps et le mode de chaque verbe souligné.

Verbe Mode Temps

pouvait indicatif imparfait

variant participe1 présent

tenez impératif présent

avais indicatif imparfait

faudrait indicatif 2 conditionnel présent

amputasse subjonctif imparfait

aimez indicatif présent

1
Nous prenons comme référence la Terminologie grammaticale publiée en juillet 2020, qui ne considère pas le
gérondif comme un mode (voir par exemple p. 36).
2
Nous prenons comme référence la Terminologie grammaticale publiée en juillet 2020, qui ne considère pas
le conditionnel comme un mode (voir notamment p. 36).
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4
préoccupâtes indicatif passé simple

tendre infinitif présent

crie subjonctif présent

7 Dans les extraits suivants, identifiez les verbes au subjonctif et donnez la valeur de ce
mode.

1. Plût à Dieu qu’il fût vrai ! la chose serait belle !


→ Subjonctif imparfait : action incertaine, que l’on espère.
2. Ah ! je vous brave tous, et vous ferai connaître
Qu’il faut qu’on m’obéisse, et que je suis le maître.
→ Subjonctif présent : action que l’on veut.

8 Quelle différence de sens y a-t-il entre les deux phrases ?

1. Dans la phrase b), le futur antérieur (« aurai terminé ») exprime que la tâche sera
terminée avant lundi. Imaginons que ces phrases soient prononcées par un
garagiste à un client : avec la phrase a), le client pourra passer lundi soir ou mardi
récupérer sa voiture ; avec la phrase b), il pourra passer dès lundi matin.
2. Exprimées à l’imparfait, les actions sont simultanées (a). Exprimées au passé
simple, elles sont successives (b).
3. Le présent exprime une injonction (a). Le conditionnel exprime une demande
polie, il « adoucit » l’injonction (b).

9 Réécrivez les phrases suivantes en mettant les verbes introducteurs au passé et en


faisant les modifications nécessaires.

1. Je croyais qu’il viendrait.


2. Je savais qu’il venait.
3. Je savais qu’il était venu.
4. J’aurais aimé qu’il soit venu (éventuellement : qu’il vienne).

▶ LES RELATIONS AU SEIN DE LA PHRASE COMPLEXE

10 a. Lisez le schéma de rappel ▶ p. 276-277.


b. Fermez le manuel, puis essayez de reproduire ce schéma.
c. Recommencez si nécessaire.

Cette activité est à réaliser en autonomie.

11 Répondez aux questions suivantes.


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5
1. Une phrase complexe comporte plusieurs verbes conjugués et donc plusieurs
propositions.

2. Les propositions peuvent être reliées entre elles par juxtaposition, coordination ou
subordination :
- juxtaposition : les propositions sont sur le même plan, reliées entre elles par une
virgule, un point-virgule ou deux points.
- coordination : les propositions sont aussi sur le même plan mais elles sont
reliées par une conjonction de coordination ou un adverbe de liaison.
- subordination : la proposition subordonnée est (la plupart du temps) reliée par
un mot subordonnant à une proposition principale dont elle dépend.

3. a. Une proposition subordonnée peut être complétive, relative ou circonstancielle.


b. - Une proposition subordonnée complétive est introduite par la conjonction de
subordination que ou si qui n’a pas de fonction dans la subordonnée. Elle ne peut
être ni supprimée, ni déplacée.
- Une proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif qui a
une fonction dans la subordonnée. Elle peut en général être supprimée mais ne
peut jamais être déplacée.
- Une proposition subordonnée circonstancielle est introduite par une conjonction
de subordination qui précise la relation avec la principale mais qui n’a pas de
fonction dans la subordonnée. Elle peut être déplacée ou supprimée.

c. - Proposition subordonnée complétive : Elle pense qu’elle a réussi l’exercice sur


les propositions subordonnées.
- Proposition subordonnée relative : Elle pense qu’elle a réussi l’exercice que la prof
a demandé de faire.
- Proposition subordonnée circonstancielle : Elle pense qu’elle a réussi l’exercice
que la prof leur avait donné pour qu’ils révisent les notions de 2de.

4. Les subordonnées participiales, les subordonnées infinitives et les subordonnées


interrogatives partielles ne sont pas introduites par un mot subordonnant.
Ex : La prof regarde les élèves sortir leurs affaires. (proposition infinitive)

5. Une proposition subordonnée interrogative introduite par si est totale.

12 a. En quoi la construction syntaxique de cet extrait est-elle particulière ?

La construction syntaxique de cet extrait est particulière d’une part car les propositions
subordonnées s’accumulent avec un effet d’anaphore, et d’autre part car les deuxième et
troisième phrase sont elliptiques de la proposition principale (ce qui, syntaxiquement, est
« incorrect »).

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6
b. Identifiez les propositions subordonnées et précisez si elles sont complétives ou
relatives.

Les propositions complétives sont soulignées. Les propositions relatives sont en gras.
Toute les propositions subordonnées complétives sont COD du premier verbe : « dis ».

Je lui dis [...] qu’il se trompe, que je suis dans une tristesse
que j’attendais et qui ne vient que de moi. Que toujours
j’ai été triste. Que je vois cette tristesse aussi sur les photos
où je suis toute petite.
Marguerite Duras, L’Amant, Les Éditions de Minuit, 1984.

13 a. Combien y a-t-il de phrases complexes dans cet extrait ?

Il y a cinq phrases complexes dans cet extrait. La première phrase du second paragraphe
est une phrase simple.

b. Pour chaque phrase complexe, indiquez comment les propositions sont reliées entre
elles.

J’avoue [subordination] que les passions peuvent me conduire,


[coordination] mais elles ne sauraient m’aveugler [...].
Par vanité ou par goût, toutes les femmes souhaitent de vous
attacher. Il y en a peu [subordination] à qui vous ne plaisiez
[juxtaposition] ; mon expérience me ferait croire
[subordination] qu'il n'y en a point [subordination] à qui vous
ne puissiez plaire. Je vous croirais toujours amoureux et aimé
[coordination] et je ne me tromperais pas souvent. Dans cet
état, néanmoins, je n'aurais d'autre parti à prendre que celui de la
souffrance [juxtaposition] ; je ne sais même pas
[subordination] si j'oserais me plaindre. On fait des reproches à
un amant [coordination] ; mais en fait-on à un mari,
[subordination] quand on n’a qu'à lui reprocher de n'avoir plus
d'amour ?
Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678.
c. Pour chaque proposition subordonnée, précisez si elle est relative, complétive ou
circonstancielle. d. Indiquez l’antécédent des pronoms relatifs.

« que les passions peuvent me conduire » complétive, COD de « avoue »

« à qui vous ne plaisiez » relative, épithète du pronom « en », ayant


lui-même pour antécédent « les femmes »

« qu'il n'y en a point à qui vous ne puissiez complétive, COD de « ferait croire »
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7
plaire »

« à qui vous ne puissiez plaire » relative, épithète du pronom « en », ayant


lui-même pour antécédent « les femmes »

« si j'oserais me plaindre » complétive, COD de « sais »

« quand on n’a qu’à lui reprocher de n’avoir circonstancielle, CC de temps


plus d’amour »

▶ LA SYNTAXE DE LA PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE

14 Choisissez la ou les bonne(s) réponse(s).

1. par un pronom relatif


2. peut varier selon son antécédent (le GN ou le pronom qu’il remplace)
peut varier selon sa fonction
3. dont ; auquel ; où

15 Répondez aux questions suivantes :

1. On utilise le pronom relatif auquel quand le pronom est un COI introduit par à.
ex : L’exercice [auquel je fais allusion] se trouve p. 273.

2. Les pronoms dont, de qui et duquel ne peuvent pas s’employer indifféremment.


- On utilise dont quand le pronom a pour fonction d’être un complément introduit
par de
ex : L’exercice dont je parle se trouve à la p. 273.
- On utilise de qui quand le pronom a pour fonction d’être un complément
introduit par X + de et que l’antécédent est une personne
ex : L’élève à côté de qui j’étais assis est vraiment sympathique.
- On utilise duquel quand le pronom a pour fonction d’être un complément
introduit par X + de et que l’antécédent est une personne, une chose ou un animal
ex : Le bureau à côté duquel tu es assis est celui du prof.

3. - Le pronom relatif que introduit une proposition subordonnée relative. Il a un


antécédent et une fonction dans la relative : il est COD.
ex : L’exercice [que nous faisons] est simple.
- Le pronom interrogatif que a aussi pour fonction d’être COD, mais il n’a pas
d’antécédent se trouve au début d’une question.
ex : Que faisons-nous maintenant ?
- La conjonction de subordination que introduit une proposition subordonnée
complétive conjonctive. Elle n’a pas d’antécédent ni de fonction dans la
subordonnée

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8
ex : Je pense [que vous avez compris].
Remarque · Elle peut également introduire une proposition subordonnée
circonstancielle, pour éviter une répétition.
ex : Quand je l’ai croisé et qu’on a discuté, il avait l’air en pleine forme.

16 a. Fusionnez les deux phrases à l’aide d’un pronom relatif.

1. Ce livre, dont l’auteur est russe, m’a captivé.


2. Ce livre, dont tu m’avais parlé avec passion, m’a captivé.
3. Mon ami, grâce à qui j’ai découvert ce livre, est un grand lecteur.
4. Je peux te terminer ce livre que je peux te prêter.
5. Ce livre, qui m’a tenu éveillé jusqu’au petit matin, m’a captivé.
6. Impossible.

b. Pourquoi n’est-ce pas possible pour la dernière phrase ?

Ces deux phrases ne peuvent pas être fusionnées à l’aide d’un pronom relatif car le
pronom « Il » qui commence la deuxième phrase est un pronom impersonnel, il n’a pas
pour antécédent « ce jour ». Par conséquent, ces deux phrases n’ont pas d’élément qui
pourrait être repris par un pronom relatif.

17 a. Identifiez la proposition relative. Par quelle classe grammaticale peut-on la


remplacer ?

1. Ce pays, qui n’existe pas, est nommé El Dorado.


On peut remplacer la proposition relative par un adjectif (ex : imaginaire).

2. Venez avec qui vous voulez.


On peut remplacer la proposition relative par un nom ou GN (ex : votre ami).

b. Comment nomme-t-on le type de proposition relative présent dans la seconde phrase ?

Cette proposition subordonnée est une relative substantive.

18 Travaillez ces notions de 2de de manière collaborative, en suivant la méthode


ci-dessous.

Cette activité est à réaliser en autonomie, en suivant les étapes indiquées dans le manuel.

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9
L'interrogation (p. 274-275)

1 a. Réécrivez les questions dans un niveau de langue soutenu. Quelles transformations


avez-vous faites ?

· Faut-il traverser la cuisine pour accéder à la salle à manger ?


· Comment faites-vous quand vous avez des invités ?

Les questions de l’extrait correspondent à un niveau de langue familier : pour les


reformuler dans un niveau de langue soutenu, nous avons inversé dans chaque phrase le
sujet et le verbe (et ajouté un tiret entre les deux).

b. Pourquoi peut-on dire que la première question n’en est pas vraiment une ?

La première question n’en est pas vraiment une car Mme Petrescu n’attend pas de
réponse : elle est train de constater, en visitant la maison, qu’il faut traverser la cuisine
pour aller à la salle à manger et s’en étonne, comme le confirme d’ailleurs la phrase
suivante (« Ça, c’est bizarre ! »). Ainsi, la question correspond en réalité plutôt à une
exclamation, marquant la surprise de Mme Petrescu.
On peut d’ailleurs considérer que cette surprise est feinte, et que le seul but de Mme
Petrescu est d’humilier le couple en soulignant que leur maison est petite, mal conçue.

2 Cochez la bonne réponse.

1. Vrai : c’est le cas des interrogations indirectes.


2. Vrai

3 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Cette activité est à réaliser en autonomie.


On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

4 Pour chaque interrogation, indiquez si elle est totale, partielle ou alternative, directe
ou indirecte.

1. Interrogation directe partielle.


2. Interrogation indirecte alternative.
3. Interrogation directe totale.
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4. Interrogations indirectes partielles.

5 Un élève rapporte à un camarade les questions posées lors d’un oral. Reformulez les
questions suivantes en commençant par « La prof a demandé... »

1. La prof a demandé ce que je pensais de la fin.


2. La prof a demandé s’il y avait une dimension morale dans cette œuvre.
3. La prof a demandé ce qui m’avait surpris.
4. La prof a demandé si j’avais lu la préface.
5. La prof a demandé si je recommanderais ce livre à un ami.

6 Corrigez les problématiques suivantes.

1. Nous verrons en quoi elle est un personnage tragique. / En quoi est-elle un


personnage tragique ?
2. Nous nous demanderons comment l’ironie est au service de l’argumentation. /
Comment l’ironie est-elle au service de l’argumentation ?
3. Cela nous amène à nous demander ce qui montre qu’il n’est pas libre de ses choix
/ Qu’est-ce qui montre qu’il n’est pas libre de ses choix ?
4. Nous montrerons comment le dénouement de la pièce rétablit une harmonie
familiale et sociale. / Comment le dénouement de la pièce rétablit-il une harmonie
familiale et sociale ?

7 Identifiez la classe grammaticale du mot interrogatif : pronom, déterminant, adverbe,


conjonction (▶ p. 266) et le cas échéant, sa fonction.

1. Déterminant.
2. Adverbe.
3. Conjonction de subordination.
4. Pronom, sujet du verbe « sont ».
5. Pronom composé, COI du verbe « est adressé ».

8 Pour chaque subordonnée, indiquez s’il s’agit d’une interrogative totale ou d’une
circonstancielle de condition.

Rappel · Une interrogative totale est une subordonnée complétive : elle ne peut être ni
supprimée ni déplacée et a pour fonction d’être COD du verbe de la principale.

1. Circonstancielle de condition.
2. Interrogative indirecte totale.
3. Circonstancielle de condition.
4. Interrogative indirecte totale.

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9 Pour chacun des extraits suivants, indiquez le rôle des questions. Permettent-elles
d’interpeler le destinataire, de révéler l’état d’esprit d’un personnage, de créer du
suspense, une connivence avec le lecteur ou le spectateur ?

1. Cette série de questions montre que le personnage qui les prononce, Hermione,
est dans un état de confusion extrême : elle n’a plus aucun repère. En effet, elle
vient de commanditer le meurtre de celui qu’elle aime. Dans ce passage, elle est
seule et tente de faire le point sur sa situation, pour prendre les bonnes décisions.
Il s’agit d’un monologue délibératif.

2. Olympe de Gouges cherche à interpeler les destinataires (les hommes), à la faire


réagir, par une série de questions rhétoriques. Alors que la Révolution vient d’avoir
lieu et que les révolutionnaires se sont battus pour une société plus juste et plus
égalitaire, alors qu’ils ont écrit au début de la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen que « tous les hommes naissent libres et égaux », comment peuvent-ils
vouloir maintenir les profondes inégalités entre les hommes et les femmes ? Les
femmes ne font-elles donc pas partie de l’humanité ?

3. Dans cet incipit célèbre, le narrateur traduit les hésitations du personnage, ce qui
permet également de créer du suspense.

4. Dans cet extrait, le narrateur crée une connivence avec nous en jouant avec nos
attentes : il formule les questions que l’on se pose généralement au début d’une
histoire, mais refuse justement d’y répondre, créant un effet déceptif humoristique
qui lui permet de commencer son récit de manière originale et intrigante.

10 Analysez cette interrogation. Faites-en une question directe si elle est indirecte, ou
inversement.

- L’interrogation est le fait de poser une question. Si la question est exprimée de manière
directe, la phrase se termine par un point d’interrogation et elle est de type interrogatif ;
si elle est exprimée de manière indirecte, la phrase se termine par un point et elle est de
type déclaratif.
- Dans la phrase à analyser, la question est posée de manière directe, puisqu’elle se
termine par un point d’interrogation et qu’il n’y a pas de verbe introducteur. À la forme
indirecte, nous aurions par exemple : « Je me demande ce qu’ils disaient. »
- L’inversion sujet-verbe témoigne d’un registre soutenu. Formulée dans un niveau de
langue courant, la question serait : « Qu’est-ce qu’ils disaient ? » et dans un niveau de
langue familier : « Ils disaient quoi ? »
- L’interrogation est partielle, car elle porte sur une partie de l’énoncé (on ne peut y
répondre par oui ou par non). Elle porte en l’occurrence sur le COD, donc sur le sujet de
leur conversation.

11 (Question défi) Même consigne.

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12
- L’interrogation est le fait de poser une question. Si la question est exprimée de manière
directe, la phrase se termine par un point d’interrogation et elle est de type interrogatif ;
si elle est exprimée de manière indirecte, la phrase se termine par un point et elle est de
type déclaratif.

- Dans la phrase à analyser, la question est posée de manière directe, puisqu’elle se


termine par un point d’interrogation. À la forme indirecte, nous aurions par exemple : « Je
me demande si je peux savoir si j’aime ou si je hais ».

- L’inversion sujet-verbe témoigne d’un registre soutenu, de même que la forme « puis »
1ère personne du singulier du verbe pouvoir au présent de l’indicatif (au lieu de la forme
« peux »). En outre, on remarque que la négation est exprimée par la seule présence de
l’adverbe « ne », ce qui relève aussi de la langue soutenue. Si l’on formule cette
interro-négative dans un niveau de langue courant, on obtient : « Est-ce que je ne peux
pas savoir si j’aime ou si je hais ? » ; et dans un niveau de langue familier : « Je (ne) peux
pas savoir si j’aime ou si je hais ? »

- L’interrogation est totale, car elle porte sur la totalité de l’énoncé et la réponse peut être
non ou si.

- La syntaxe de cette phrase est complexe, car à l'intérieur de cette interrogation directe
se trouve une interrogation alternative indirecte, introduite par la locution verbale
« pouvoir savoir ». Si l’on reformule de manière directe ces interrogations indirectes
enchâssées, on obtient par exemple : « “Est-ce que j’aime ? Ou est-ce que je hais ? »,
aimerait-elle savoir ». Ainsi, on peut dire en quelque sorte qu’il s’agit d’une question
alternative indirecte (« J’aimerais savoir si j’aime ou si je hais »), mais posée de manière
directe.

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13
L'expression de la négation (p. 276-277)

1 Choisissez la ou les bonne(s) réponse(s).

1. - sans aucun adverbe de négation, quand il s’agit d’une négation lexicale (ex : C’est
impossible).
- avec un seul adverbe de négation, dans la langue soutenue (ex : Je ne puis) ou
familière (ex : Je peux pas).
- avec deux adverbes de négation (ex : Je ne peux pas).
2. Faux : un ne explétif n’a pas de valeur négative et n’exprime donc pas une
négation.

2 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Cette activité est à réaliser en autonomie.


On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

3 a. Relevez les négations grammaticales et indiquez si elles sont totales, partielles ou


exceptives.

La phrase proposée comporte deux négations grammaticales :


- « n’ […] point » : négation totale ;
- « n’ [...] que » : négation exceptive.

b. Relevez deux négations lexicales et précisez comment elles sont formées.

L’adjectif « malveillante », formé à l’aide du préfixe négatif mal- (et qui est antonyme de
« bienveillante »), ainsi que le groupe prépositionnel « sans conscience » (formé avec la
préposition « sans », de valeur négative) sont des négations lexicales.

4 Relevez chaque négation et précisez si elle est totale, partielle ou exceptive.

1. Cet extrait comporte deux négations :


- les adverbes « ne [ …] rien » expriment une négation partielle : à la forme
affirmative, l’adverbe « rien » doit être remplacé par un autre de sens
contraire (« Anne, ma sœur Anne, vois-tu venir quelque chose ? »)
- les adverbes « ne […] que » expriment une négation exceptive, que l’on
peut reformuler de la manière suivante : « Je ne vois rien, à part le soleil
qui poudroie et l’herbe qui verdoie »).
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14
2. Cet extrait comporte trois négations (une par phrase) :
- les adverbes « ne […] rien » expriment une négation partielle : à la forme
affirmative, l’adverbe « rien » doit être remplacé par un autre de sens
contraire (« Tu vois venir quelque chose ? »)
- dans les deux phrases suivantes, l’adverbe « non » formule des réponses
de manière elliptique ; si on développe ces phrases, on obtient : « Je ne vois
rien venir » / « Je ne vois rien venir non plus » ; ces deux négations sont
donc également partielles.
Remarque · L’adverbe « plus » permet ici de renforcer la négation à la suite
d’une première négation

Remarque · On peut noter que les deux extraits comportent la même question, posée dans
l’extrait 1 dans un registre soutenu avec une inversion sujet-verbe (« ne vois-tu rien
venir ? ») et dans l’extrait 2 dans un registre familier (« Tu ne vois rien venir ? »).

5 Relevez dans cet extrait les éléments suivants :

- deux négations totales :


- « qui ne comprend pas » ;
- « on n’a touché ni au vin, ni au pain, ni aux fraises » (en effet, on peut
reformuler la phrase de la manière suivante : « On n’a pas touché au vin, ni
au pain, ni aux fraises » ; ou, sans les ellipses : « On n’a pas touché au vin,
on n’a pas touché au pain, on n’a pas touché aux fraises »).
- deux négations partielles (il y en a trois en tout) :
- « qui ne peut plus respirer »
- « rien ne coula »
- « je n’y compris rien ».
- une négation exceptive : « Ce ne pouvait être que moi ? »
- deux négations lexicales (par ajout du préfixe négatif « in- ») : « inconnaissable et
invisible » ; on peut relever également des adjectifs comme « vide » ou
« étranger »
- deux négations exprimées par une préposition : « sans doute » et « sans le
savoir ».

6 a) Quel adverbe est utilisé pour nier un verbe en anglais ?

L’adverbe not est utilisé pour nier un verbe en anglais.

b) Mettez les formes suivantes à la forme négative, dans un niveau de langue courant : I
can ; I do.

I can’t ; I don’t

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c) Que montre cette graphie ?

Cette graphie montre que l’adverbe de négation n’est pas accentué, ce qui a entrainé la
disparition du « o ». La forme est élidée, comme en français l’adverbe de négation « ne »
quand il se trouve devant une voyelle.

On remarque même que l’adverbe de négation not a fusionné avec le verbe pour ne plus
former qu’un seul mot, accentué sur la voyelle : can’t, don’t.

d) En vous aidant de cette vidéo et de l’histoire de la négation en français, expliquez quel


problème cette évolution peut amener, notamment en anglais américain.

L’évolution de l’adverbe not, notamment en anglais américain, est comparable à celle de


l’adverbe ne en français : n’étant pas accentué, il a tendance à être prononcé de manière
de plus en plus relâchée, et donc à s’entendre de moins en moins bien. Ainsi, la vidéo
souligne qu’après la disparition du « o » de not (entérinée par la graphie), c’est le « t » qui
est de moins en moins prononcé.

Par conséquent, il est de plus en plus en difficile de distinguer à l’oral une forme négative
d’une forme affirmative, comme c’était le cas en français à la fin du Moyen Âge.

e) À partir de vos réponses précédentes, commentez l’expression de la négation dans les


extraits suivants, qui restituent la langue orale familière.

La distinction entre forme affirmative et forme négative étant de plus en plus difficile à
percevoir quand la prononciation est relâchée, la langue familière orale a tendance à
redoubler les marques de la négation pour la souligner et ainsi clarifier le propos, en
ajoutant un adverbe ou un pronom : « My mama didn’t raise no ignorant child » ; « Don’t
hurt nobody » ; « I aint makin no promises » ; « That don’t make no sense » ; « You dont
owe nothin to dead people ».

Dans ces exemples, la double négation n’est pas équivalente à une affirmation, mais a
pour but de renforcer la négation.

Cette évolution, même si elle n’est pas (encore) entrée dans la langue courante, et donc
qu’elle est toujours perçue comme fautive en anglais, fait en quelque sorte écho à
l’évolution qu’a connue la négation en français à la fin du Moyen Âge.

7 a. Relevez les formes grammaticales et lexicales de la négation dans le poème suivant.

Les négations grammaticales sont en gras, les négations lexicales sont soulignées.

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Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, « Demain dès l’aube... », Les Contemplations, 1856.

b. Rédigez un paragraphe de commentaire dans lequel vous montrerez que la


multiplication des formes négatives permet au poète de traduire la douleur liée à la
disparition de sa fille.

Exemple de paragraphe de commentaire :


« Demain dès l’aube... » traduit la douleur liée à la disparition de Léopoldine. La
multiplication des formes négatives renforce l'évocation de la souffrance du père qui a
perdu sa fille. La négation partielle du vers 4, marquée par les adverbes « ne [...] plus »,
souligne l’absence insupportable de l’enfant disparue. Aux vers 9 et 10, la négation totale
(« ne [...] ni [...] ni ») montre que le poète est tout entier absorbé par la douleur, insensible
au monde extérieur. C’est d’ailleurs son isolement complet qui est évoqué par les
négations lexicales des vers 6 et 7. La répétition de l’adverbe « sans », qui accompagne la
marche inexorable du poète vers la tombe de sa fille, ainsi que l’adjectif « inconnu »
témoignent de la solitude du poète. Le deuil l’a coupé du monde, il est désormais seul
dans sa douleur.

8 Analysez la négation dans l’extrait ci-dessous.

- La négation (grammaticale) est une forme de phrase qui s’oppose à la forme affirmative
(une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et négative). En français, la négation est
généralement exprimée à l’aide de deux éléments fonctionnant ensemble.

- L’extrait à analyser multiplie les formes négatives. La phrase commence par une double
négation partielle, portant à la fois sur le sujet et sur une circonstance : le temps. Elle est
exprimée par l’adverbe de négation « ne », ainsi que par le pronom « rien » et l’adverbe
de négation « jamais ». Si l’on reformule la phrase à la forme affirmative, le pronom
« rien » est remplacé par un pronom de sens contraire (« tout » ou « quelque chose ») et
l’adverbe « jamais » est remplacé par un autre de sens contraire (« toujours ») : « Tout est
toujours acquis à l’homme ».
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Le pronom « rien » est ensuite explicité par l’accumulation négative exprimée par la
conjonction de coordination « ni » : « Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur ». Il s’agit
d’une négation totale, dont la forme est elliptique et que l’on pourrait reformuler ainsi :
« sa force n’est pas acquise, ni sa faiblesse, ni son cœur. »

9 (Question défi) Même consigne.

a. - La négation (grammaticale) est une forme de phrase qui s’oppose à la forme


affirmative (une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et négative). En
français, la négation est généralement exprimée à l’aide de deux éléments
fonctionnant ensemble.
- L’extrait comporte deux négations :
1) dans la proposition principale, les adverbes « ne » et « pas » expriment
une négation totale. Si l’on passe la phrase à la forme affirmative, rien ne
vient remplacer les éléments de négation : « Il se peut donc [que tu ne sois
bien à ton aise] » ;
2) dans la proposition subordonnée complétive, la négation est exprimée avec
l’adverbe « ne », employé seul, ce qui relève de la langue soutenue. On
dirait dans la langue courante : « que tu ne sois pas bien à ton aise ». Il faut
toutefois noter qu’au XVIIe siècle, cette construction est moins inhabituelle
qu’elle ne l’est aujourd’hui. La négation est totale car elle porte sur la
totalité de l’énoncé. Si l’on passe la phrase à la forme affirmative, rien ne
vient remplacer les éléments de négation : « que tu sois à ton aise ».
- Cette double négation équivaut à une affirmation : « tu dois être bien à ton
aise ».

b. - La négation (grammaticale) est une forme de phrase qui s’oppose à la forme


affirmative (une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et négative). En
français, la négation est généralement exprimée à l’aide de deux éléments
fonctionnant ensemble.
- Dans la phrase à analyser, la négation est exprimée par trois adverbes : « ne »,
« pas » et « que ».
- Malgré la présence des adverbes de négation « ne » et « pas », on considérera
que la négation est partielle et que les adverbes « pas que » fonctionnent
ensemble. La phrase pourrait être reformulée ainsi : « Les hommes ne vivent pas
seulement de justice ». La négation ne porte pas sur la totalité de l’énoncé (elle
n’exprime pas le fait que les hommes ne vivent pas), mais sur le complément. On
peut aussi considérer qu’elle est exceptive, du fait de la présence des adverbes
« ne … que » et parce qu’elle exprime à la fois une affirmation (« les hommes
vivent de justice ») et une négation (« ils ne vivent pas seulement de ça »).

c. - La négation (grammaticale) est une forme de phrase qui s’oppose à la forme


affirmative (une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et négative). En

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français, la négation est généralement exprimée à l’aide de deux éléments
fonctionnant ensemble.
- La passage à analyser comporte plusieurs négations :
1) « Ils ne mouraient pas tous » : la négation est exprimée par les adverbes
« ne » et « pas ». Il s’agit d’une négation totale. Si l’on reformule le passage
à la forme affirmative, rien ne vient remplacer les éléments de négation :
« Ils mouraient tous »).
Remarque · On pourra accepter une analyse qui y voit une négation
partielle, à partir du moment où l’explication est cohérente.
2) « Nul mets n’excitait leur envie » : la négation est exprimée par le
déterminant indéfini « nul » et l’adverbe « ne », élidé car devant une
voyelle. La négation est partielle car elle porte sur un élément de l’énoncé
(le nom « mets ») et non sur sa totalité. Si l’on reformule la phrase à la
forme affirmative, le déterminant « nul » serait remplacé par un autre de
sens contraire, par exemple : « Chaque mets excitait leur envie ».
3) « Ni Loups ni Renards n’épiaient / La douce et l’innocente proie » : la
négation est exprimée par l’adverbe « ne », élidé car devant une voyelle et
la conjonction de coordination « ni », redoublée. Il s’agit d’une négation
totale, que l’on peut reformuler de la manière suivante : « Loups et Renards
n’épiaient pas la douce et l’innocente proie ». Si l’on reformule le passage à
la forme affirmative, rien ne vient remplacer les éléments de négation :
« Loups et Renards épiaient la douce et l’innocente proie »).

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L'expression de la cause, de la conséquence et du but (p. 278-279)

1 a. Parmi ces phrases, laquelle exprime la cause ?

La phrase 3. Faute de temps, il monte sans billet.

b. laquelle la conséquence ?

La phrase 2. Il court à en perdre haleine.

c. laquelle le but ?

La phrase 1. De peur de manquer le train, il se met à courir.

2 Réécrivez cette phrase pour exprimer :

a. la cause : Je me dépêche car je vais être en retard.

b. la conséquence : Je vais être en retard, donc je me dépêche.

c. le but : Je me dépêche pour ne pas être en retard.

3 Choisissez la bonne réponse.

1. Vrai, mais quand elle introduit une subordonnée consécutive, elle est suivie d’un
verbe à l’indicatif (Je me dépêche, de sorte qu’elle ne m’attendra pas) ; quand
introduit une subordonnée circonstancielle de but, elle est suivie du subjonctif (Je
me dépêche de sorte qu’elle ne m’attende pas)
2. Faux : il peut introduire un C.C. de but (Il se dépêche pour ne pas être en retard) ou
un C.C. de cause (Il a été condamné pour vol).
3. Vrai

4 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Cette activité est à réaliser en autonomie.


On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

5 a. Relevez les propositions subordonnées circonstancielles et précisez la circonstance


exprimée.
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- Les propositions subordonnées « comme cela tire en longueur », « qu’il a faim », et
« que la nuit est déjà avancée » expriment la cause.
- La proposition circonstancielle « qu’elle le réveille » exprime la conséquence.
Remarque : « se persuadant bientôt que c’est lui qui la reçoit » exprime une cause, mais
ne peut être considéré comme une proposition subordonnée circonstancielle (notamment
parce que ce groupe de mots n’est pas introduit par une conjonction de subordination).

b. Expliquez l’emploi de la conjonction que dans certaines de ces circonstancielles.

- Dans les subordonnées circonstancielles de cause « qu’il a faim » et « que la nuit est
déjà avancée », la conjonction de subordination « que » est mise à la place de « comme »
pour éviter la répétition.

- Dans la subordonnée circonstancielle consécutive « qu’elle le réveille », « que » est en


corrélation avec l’adverbe d’intensité « si », présent dans la principale.

c. Quel circonstancielle ne peut pas être déplacée ? Pourquoi ?

Il s’agit de la circonstancielle consécutive « qu’elle le réveille » : les propositions


subordonnées circonstancielles exprimant la conséquence sont forcément après la
proposition principale ; elles ne sont pas déplaçables.

d. Pour aller plus loin - Expliquez la construction particulière de la proposition principale


dont dépend la circonstancielle de conséquence.

La proposition principale a une construction particulière pour deux raisons :


1) Elle comporte un adverbe d’intensité (« si ») qui fonctionne en corrélation avec la
conjonction de subordination introduisant la proposition subordonnée (« que ») ;
cela a pour conséquence que la proposition subordonnée circonstancielle, que l’on
nommera corrélative, ne peut être supprimée, alors que c’est normalement le cas
pour les propositions subordonnées circonstancielles.
2) Sa syntaxe est éclatée : on peut considérer que « et si haut » est une proposition
coordonnée à la précédente, mais elliptique du sujet et du verbe : « et [elle rit] si
haut ».

6 a. Relevez les expressions du but et précisez leur nature.

Les expressions du but sont :


- « pour savoir ce que je pensais de sa tenue de parachutiste dénichée dans une friperie,
de son blouson en cuir vintage, de son costume croisé qu’il porterait le soir même pour
sortir rencontrer des gens » : infinitif prépositionnel ;

- « pour sortir rencontrer des gens » : infinitif prépositionnel ;

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Remarque : la proposition subordonnée circonstancielle « de peur que l’autorisation de la
carte me soit refusée » est introduite par la locution conjonctive de subordination « de
peur que », qui exprime généralement un but. Toutefois, le sens de la phrase amène à
l’analyser plutôt comme l’expression d’une cause : au moment de payer, les mâchoires de
la narratrice ne se crispent pas pour éviter que sa carte ne soit refusée, mais parce qu’elle
a peur que sa carte soit refusée.

b. Reformulez chacune d'elles.

- « pour savoir ce que je pensais de sa tenue de parachutiste dénichée dans une friperie,
de son blouson en cuir vintage, de son costume croisé qu’il porterait le soir même pour
sortir rencontrer des gens » = « afin que je lui donne mon avis sur sa tenue de
parachutiste […] »

- « pour sortir rencontrer des gens » = « en vue de sortir rencontrer des gens ».

- « de peur que l’autorisation de la carte me soit refusée » (si l’on considère qu’elle
exprime une but) = « pour éviter que l’autorisation de la carte me soit refusée ».

7 a. Relevez dans cet extrait un adjectif exprimant une cause.

L’adjectif « anxieux » exprime une cause. On pourrait reformuler le passage de la manière


suivante : « Comme il est anxieux, Gregor hésite à filer chez Malbranc ».

b. Rétablissez les liens logiques implicites, en formant des propositions subordonnées


circonstancielles.

Gregor consulte sa montre tandis que la sirène d’un bateau frigorifique gémit ; comme il
est anxieux, Gregor hésite à filer chez Malbranc, mais il décide d’attendre parce que c’est
plus prudent. [...]

Gregor se surprend à suivre les pouilleux, étant donné qu’en ce premier jour en terre
sud-américaine il n’a pas envie de rester seul, d’ailleurs il n’a nulle part où aller.

c. Selon vous, pourquoi l’écrivain a-t-il fait le choix de laisser implicites certains des liens
logiques ?

Différentes réponses sont possibles, mais on peut penser que l'écrivain a fait le choix de
laisser implicites certains des liens logiques pour ne pas alourdir inutilement le passage
par des connecteurs qui ne sont pas nécessaires à la compréhension. En laissant implicite
ces liens logiques, il allège son style et nous permet de nous concentrer sur l’essentiel.

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On peut y voir aussi une confiance faite aux lecteurs et lectrices, qui sauront rétablir
l’implicite, ainsi qu’un moyen de mieux les impliquer dans leur lecture, en les plaçant
dans une position de lecture plus active.

8 a. Identifiez les propositions subordonnées circonstancielles de cause et de


conséquence.

- Les propositions subordonnées circonstancielles de cause sont « comme ce marchand


était un homme d’esprit » et « parce qu’elles étaient riches ».

- La proposition subordonnée circonstancielle de conséquence est « en sorte que le nom


lui en resta ».

b. Complétez la première phrase par une subordonnée qui exprimera la conséquence.

Il y avait une fois un marchand qui était extrêmement riche, si bien qu’il vivait avec sa
famille dans un magnifique château.

c. Reformulez la dernière phrase de manière à obtenir une subordonnée circonstancielle


de cause, puis une subordonnée circonstancielle de conséquence.

- Proposition subordonnée circonstancielle de cause : « Comme elles faisaient les dames,


elles ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands : il leur fallait des
gens de qualité pour leur compagnie. »
ou : « Elles faisaient les dames, elles ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles
de marchands parce qu’il leur fallait des gens de qualité pour leur compagnie. »

- Proposition subordonnée circonstancielle de conséquence : « Elles faisaient les dames, si


bien qu’elles ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands : il leur
fallait des gens de qualité pour leur compagnie. »

d. Pourquoi le groupe de mots soulignés n’est-il pas une proposition subordonnée


circonstancielle ? Transformez-le en subordonnée circonstancielle de but.

- Le groupe de mots soulignés n’est pas une proposition subordonnée circonstancielle


mais un GN prépositionnel car il ne comporte pas de verbe conjugué et n’est pas introduit
par une conjonction (ou une locution conjonctive) de subordination.

- Le sujet d’une proposition subordonnée circonstancielle de but ne peut pas être le


même que celui de la proposition principale. On pourra reformuler par exemple de la
manière suivante : « Il n’épargna rien pour que ses enfants soient bien éduqués. »

9 Identifiez la proposition subordonnée circonstancielle et faites-en une analyse.

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- Une proposition subordonnée circonstancielle fait partie d’une phrase complexe,
c’est-à-dire d’une phrase comportant plusieurs propositions, qui peuvent être reliées par
juxtaposition, coordination ou subordination. Une proposition subordonnée
circonstancielle a pour fonction d’être complément circonstanciel. Ainsi, elle peut la
plupart du temps être déplacée ou supprimée (sauf s’il s’agit d’une circonstancielle
corrélative). Elle est introduite par une conjonction (ou locution conjonctive) de
subordination qui n’a pas de fonction dans la subordonnée.

- Dans la phrase à analyser, la proposition subordonnée circonstancielle est « qu’elle ne


lui pardonnera jamais ». Elle est introduite par la conjonction de subordination « que »,
reliée à l’adverbe d’intensité « tellement » présent dans la proposition principale et
portant sur le verbe « augmenta ». Avec cet adverbe, elle forme un système corrélatif : la
proposition subordonnée circonstancielle est corrélative, ce qui signifie qu’elle ne peut
être ni déplacée ni supprimée. Une formulation plus neutre serait : « Cette pensée
augmenta la haine qu’elle avait pour cette princesse, de sorte qu’elle ne lui pardonna
jamais. »

- Elle exprime une conséquence et a donc pour fonction d’être C. C. de conséquence.

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L'expression de l'opposition et de la concession (p. 280-281)

1 Les phrases suivantes expriment-elles une opposition ou une concession ? Reformulez


pour exprimer explicitement la relation logique.

1. La phrase exprime une opposition.


Une tragédie classique se termine souvent par la mort du protagoniste ; au contraire, une
comédie classique se termine souvent par un mariage.

2. La phrase exprime une concession.


Une tragédie classique se termine souvent par la mort du protagoniste ; toutefois,
Bérénice, la tragédie de Racine, ne s’achève pas par la mort du personnage éponyme.

2 Choisissez la bonne réponse.

1. Vrai
2. Vrai
3. Faux : cette conjonction de subordination exprime une concession.
4. Faux : il est suivi de l’indicatif.

3 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Cette activité est à réaliser en autonomie.


On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

4 Lequel de ces extraits exprime une concession ? Justifiez en reformulant.

L’extrait numéro deux exprime une concession, avec l’adverbe « cependant » et la locution
« il est vrai que ».
On peut le reformuler de la manière suivante : « Est-il possible, lui disait-il, que je puisse
n’être pas heureux en vous épousant ? Pourtant, je dois concéder que je ne le suis pas. »

Dans l’extrait 1, la locution conjonctive « cependant que » introduit une proposition


subordonnée circonstancielle de temps.

5 a. Identifiez les marques de l’opposition et de la concession et précisez à chaque fois la


construction utilisée.

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1. La concession est exprimée par des propositions subordonnées circonstancielles
introduites par la locution conjonctive de subordination « alors que » : « alors qu’on n’en
pouvait plus » et « alors que je n’y tenais plus ».
Remarque · Dans cette phrase, la locution conjonctive « alors que » exprime une
concession, une contradiction, plutôt qu’une opposition.

2. La concession est exprimée par des GN apposés complétés par une proposition
subordonnée relative au subjonctif : « Quelque difficulté et quelque péril qui me
parussent dans un tel projet ».

3. La concession est exprimée par une proposition subordonnée circonstancielle


elliptique du verbe et introduite par la conjonction de subordination « quoique » :
« quoique ton ennemie ».

4. La concession est exprimée par une proposition juxtaposée, à l’imparfait du subjonctif,


avec une inversion du sujet : « Dussé-je après dix ans voir mon palais en cendres ».

b. Dans l’extrait 3, rétablissez le verbe sous-entendu.

On peut rétablir le verbe être : « quoique je sois ton ennemie… ».

c. Formulez d’une autre manière chaque expression de l’opposition ou de la concession.

1. [...] elle me manquait et pourtant on n’en pouvait plus, elle me manquait même si je n’y
tenais plus.
2. Bien que des difficultés et des périls me soient apparus dans un tel projet, je puis dire
qu’il me donna plus de joie que je n’en avais jamais eu de ma vie.
3. Ah ! Rodrigue ! j’ai beau être ton ennemie, je ne puis te blâmer d’avoir fui l’infamie.
4. Quand bien même je devrais après dix ans voir mon palais en cendres, je ne balance
point, je vole à son secours.

6 Soulignez l’opposition entre les personnages en ajoutant des connecteurs logiques


différents.

Tertulien Mésidor devait avoir dans les cinquante-cinq ans alors qu’Olmène Dorival en avait
à peine seize. Il possédait les trois quarts des terres de l’autre côté des montagnes tandis qu’elle
allait le plus souvent nu-pieds et n’avait jamais chaussé que des sandales taillées dans un cuir
grossier.
Il avait fait plusieurs séjours à Port-au-Prince, et même voyagé au-delà des mers et dansé le
son avec des mulâtresses à La Havane.
Quant à elle, elle n’avait franchi les limites d’Anse Bleue que pour accompagner sa mère au
marché aux poissons de Ti Pistache, qui sentait la pourriture et les tripes et où dansaient les
mouches dans des sarabandes folles.
Yanick Lahens, Bain de lune, Éditions Sabine Wespieser, 2014.
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7 a. Dans le premier paragraphe, relevez les liens logiques d’opposition et de concession
et précisez leur classe grammaticale.

On relève :
- « quand bien même [que] », conjonction de subordination ;
- « Mais », conjonction de coordination, que l’on trouve à deux reprises dans le
paragraphe.

b. George Sand retranscrit dans ce roman champêtre le parler paysan. Relevez dans la
première phrase une erreur de syntaxe et corrigez-la.

La forme correcte de la locution conjonctive de subordination est « quand bien même » :


« Quand bien même mon amitié se serait tournée en amour, quel mal le bon Dieu y
trouverait-il, maintenant qu’elle est veuve et maîtresse de se marier ? »

c. Reformulez les deux premières phrases du second paragraphe en ajoutant des liens
logiques d’opposition ou de concession.

Elle m’a aimé comme son fils, ce qui est la plus forte de toutes les amitiés, mais elle
pourrait bien m’aimer encore autrement. Je vois que ses ennemis vont m’obliger à la
quitter, si je ne l’épouse pas ; or si je dois la quitter encore une fois, j’aime autant mourir.

d. Relevez dans les deux dernières phrases deux moyens d’exprimer l’opposition ou la
concession qui ne sont pas dans la leçon.

On peut relever :
- une proposition subordonnée circonstancielle introduite par « quand » : « quand j’ai
encore les miens, en outre de mon argent, pour la servir ») qui ici n’exprime pas le temps ;
on pourrait reformuler de la manière suivante : « alors que j’ai encore les miens, outre
mon argent, pour la servir » ;
- le groupe gérondif « en voulant faire le mal », que l’on pourrait reformuler de la manière
suivante : « même si elle voulait faire le mal ».

e. Montrez dans un paragraphe de commentaire le conflit psychologique auquel est


confronté le personnage.

Cet extrait est saturé de contradictions, de paradoxes. Si les liens logiques d’opposition et
de concession « Mais » (conjonction de coordination) et « quand bien même » (locution
conjonctive de subordination) le soulignent explicitement, le passage est marqué par les
tensions implicites qui habitent l’esprit du personnage. Cet effacement des liens logiques
permet de traduire le conflit psychologique auquel il est confronté. Il préfère épouser la
femme qui l’a élevé, que de devoir se séparer d’elle. Il estime que ce changement de

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relation ne serait pas immoral : au contraire, puisqu’elle est désormais veuve et que lui a
de l’argent et des « bras » pour l’aider, il est de son devoir de lui venir en aide.

8 Identifiez la proposition subordonnée circonstancielle de concession et faites-en une


analyse.

« Ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent très bien, écrivent mal. »
Buffon, Discours sur le style, 1753.

- Une proposition subordonnée circonstancielle fait partie d’une phrase complexe,


c’est-à-dire d’une phrase comportant plusieurs propositions, qui peuvent être reliées
entre elles par juxtaposition, coordination ou subordination. Une proposition
subordonnée circonstancielle a pour fonction d’être complément circonstanciel. Ainsi, elle
peut la plupart du temps être déplacée ou supprimée (sauf s’il s’agit d’une
circonstancielle corrélative). Elle est introduite par une conjonction (ou locution
conjonctive) de subordination qui n’a pas de fonction dans la subordonnée.

- Dans le passage à analyser, la proposition subordonnée circonstancielle de concession


est « quoiqu’ils parlent très bien ».
- Elle est introduite par la conjonction de subordination « quoique » (élidée car devant
une voyelle) qui n’a pas de fonction dans la subordonnée. Celle-ci a pour fonction d’être
complément circonstanciel de concession.

- La conjonction de subordination « quoique » implique un verbe au subjonctif, ici


conjugué au présent.

- Cette proposition subordonnée circonstancielle peut être déplacée (« Quoiqu’ils parlent


très bien, ceux qui écrivent comme ils parlent écrivent mal ») ou supprimée (« Ceux qui
écrivent comme ils parlent écrivent mal »), sans que cela ne rende l’énoncé incohérent.

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L'expression de la condition et de l'hypothèse (p. 282-283)

1 Imaginez trois conditions à l’obtention d’une bonne note au bac du français.

- Je peux obtenir une bonne note au bac de français si je lis attentivement les
œuvres au programme.
- Je peux obtenir une bonne note au bac de français à condition de croire en mes
capacités.
- Je peux obtenir une bonne note au bac de français pour peu que je travaille
régulièrement toute l’année.

2 Choisissez la bonne réponse.

1. Faux : il est la plupart du temps à l’indicatif ou au subjonctif


2. Vrai
3. Faux : c’est le cas pour la proposition subordonnée circonstancielle de but (voir p.
278)
4. Vrai

3 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Activité à réaliser en autonomie.


On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

4 Parmi ces extraits, lesquels expriment une hypothèse ou une condition ? Justifiez en
reformulant.

1. Cet extrait n’exprime ni une hypothèse, ni une condition. Dans cette phrase, « si »
est un adverbe d’intensité, que l’on remplacer par « tellement : « À ce cœur
tellement rompu, tellement amer et tellement lourd, accorde le dormir [...] ».

2. Cet extrait exprime une hypothèse ou une condition.


Reformulation : « À partir du moment où je suis engagé dans un travail, en
supposant que j’aie un livre en cours, pour peu que j’aie atteint dans sa rédaction
un rythme de croisière, alors je ne pense qu’à ça, je fais des phrases, des phrases,
des phrases [...]. »

3. Cet extrait exprime une hypothèse.


Reformulation : « Ah, Déterville ! comment votre sœur peut-elle me noircir d’un tel
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crime ? L’ingratitude me fait horreur, je me haïrais moi-même pour peu que je croie
pouvoir cesser de vous aimer. »

4. Cet extrait n’exprime ni une hypothèse, ni une condition : Marguerite chasse


effectivement le narrateur, puisqu’ « il le faut ». La proposition subordonnée « si je
te chasse » n’exprime pas une éventualité, mais une réalité. Ainsi, « Pardonne-moi
si je te chasse » signifie « Excuse-moi de te chasser ».

5 a. Réécrivez ces maximes en mettant le verbe de la circonstancielle au présent s’il est à


l’imparfait, et inversement, puis faites les modifications nécessaires.

1. Si nous n’avons point d’orgueil, nous ne nous plaignons pas de celui des autres.
2. Si on jugeait de l’amour par la plupart de ses effets, il ressemblerait plus à la haine qu’à
l’amitié.
3. Si nous résistions à nos passions, ce serait plus par leur faiblesse que par notre force.
4. Si nous ne nous flattons point nous-mêmes, la flatterie des autres ne nous peut nuire.
5. Si on examinait bien les divers effets de l’ennui, on trouverait qu’il fait manquer à plus
de devoirs que l’intérêt.
6. Les querelles ne durent pas longtemps, si le tort n’est que d’un côté.

b. Mettez le verbe de la circonstancielle au plus-que-parfait et faites les modifications


nécessaires.

1. Si nous n’avions point eu d’orgueil, nous ne nous serions pas plaint de celui des autres.
2. Si on avait jugé de l’amour par la plupart de ses effets, il aurait ressemblé plus à la
haine qu’à l’amitié.
3. Si nous avions résisté à nos passions, cela aurait plus été par leur faiblesse que par
notre force.
4. Si nous ne nous étions point flattés nous-mêmes, la flatterie des autres ne nous aurait
pas nui.
5. Si on avait bien examiné les divers effets de l’ennui, on aurait trouvé qu’il fait manquer
à plus de devoirs que l’intérêt.
6. Les querelles n’auraient pas duré longtemps, si le tort n’avait été que d’un côté.

c. Quand le verbe de la circonstancielle est au plus-que-parfait, peut-on dire de ces


phrases qu’elles sont des maximes ?
Justifiez en faisant référence à la valeur des temps.

Quand le verbe de la circonstancielle est au plus-que-parfait ces phrases ne sont plus des
maximes car le plus-que-parfait n’a pas pour valeur d’exprimer une vérité générale, une
action qui se répète, une éventualité ou une une potentialité.

6 a. Inventez trois maximes en utilisant le système hypothétique.

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Si nous travaillons régulièrement, nous progresserons en français.
Si vous vous en donniez les moyens, vous y arriveriez.
Si nous persévérons, nous prendrons du plaisir à étudier les œuvres au programme.

b. Inventez-en trois autres en utilisant d’autres moyens d’exprimer la condition et


l’hypothèse.

Entraines-toi régulièrement, et tu réussiras.


Tu réussiras, pourvu que tu t’en donnes les moyens.
Il se serait entrainé régulièrement, il aurait réussi.

7 a. Relevez les expressions de la condition. Précisez les moyens employés et les modes
des verbes.

- « pourvu que tu veuilles jurer » : proposition subordonnée circonstancielle, introduite


par la locution conjonctive de subordination « pourvu que ». Le verbe est au présent du
subjonctif.
- « si tu jures » : proposition subordonnée circonstancielle, introduite par la conjonction
de subordination « si ». Le verbe est au présent de l’indicatif. Avec le verbe de la
principale qui est aussi au présent de l’indicatif, il forme un système hypothétique
exprimant l’éventualité.

Remarques :
1) « si tu veux gagner un louis d’or » et « ou non » (proposition elliptique que l’on peut
reformuler de la manière suivante : « ou si tu ne veux pas gagner un louis d’or ») sont des
propositions subordonnées complétives interrogatives totales. On pourrait reformuler le
passage comme ceci : « Demande-toi si tu veux gagner un louis d’or ou non », ou au style
direct : « Pose-toi la question : “Veux-tu gagner un louis d’or, ou non ?” ». Il ne s’agit donc
pas de propositions subordonnées circonstancielles d’hypothèse ou de condition.
2) On peut considérer que la phrase « Il faut jurer » et que la proposition coordonnée
« mais jure donc » expriment de manière implicite une condition. En effet, on pourrait
reformuler ces passages ainsi : « Tiens, à condition que tu jures » ; « prends, te dis-je,
pourvu que tu jures ».

b. Dans un paragraphe de commentaire, montrez que Dom Juan incite le pauvre à jurer
contre Dieu de manière de plus en plus insistante.

Exemple de paragraphe de commentaire :


Dom Juan incite le pauvre à jurer contre Dieu de manière de plus en plus insistante et
autoritaire. La proposition subordonnée circonstancielle de condition « pourvu que tu
veuilles jurer », avec son verbe au subjonctif, reste dans le registre de l’action incertaine.
Ensuite, la proposition subordonnée circonstancielle « si tu jures » fonctionne dans un
système hypothétique au présent de l’indicatif qui exprime cette fois l’éventuel. Puis Dom
Juan se fait de plus en plus pressant : « Il faut jurer » exprime un ordre, que la forme

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« mais jure donc », avec le verbe à l’impératif présent et la présence de l’adverbe «
donc », rend encore plus insistant. Seul le contexte permet de comprendre qu’il s'agit
encore d’une condition. On peut d’ailleurs imaginer un jeu de scène avec Dom Juan qui
tend le louis d’or au pauvre avant de le lui retirer.

8 Analysez l’expression de la condition et de l’hypothèse dans cette phrase.

- La phrase à analyser est une phrase complexe, constituée au niveau le plus large :
- d’une proposition principale : « il faut » ;
- d’une proposition subordonnée complétive, introduite par la conjonction de
subordination « que » : « qu’il parle un peu plus clairement » ;
- de deux propositions subordonnées circonstancielles introduites par la
conjonction de subordination « si » : « Si le Ciel me donne un avis » et « s’il veut
que je l’entende », qui dépendent donc de la même proposition principale.
- La seconde proposition subordonnée circonstancielle comporte elle-même une
proposition principale (« il veut ») et une proposition subordonnée complétive, introduite
par la conjonction de subordination « que » : « que je l’entende ».
- Dans la phrase à analyser, la condition ou l’hypothèse est donc exprimée par des
propositions subordonnées circonstancielles. Une proposition subordonnée
circonstancielle a pour fonction d’être complément circonstanciel. Ainsi, elle peut la
plupart du temps être déplacée ou supprimée (sauf s’il s’agit d’une circonstancielle
corrélative). Elle est introduite par une conjonction (ou locution conjonctive) de
subordination qui n’a pas de fonction dans la subordonnée.
- Ainsi, les propositions subordonnées circonstancielles « Si le Ciel me donne un avis » et
« s’il veut que je l’entende » ont pour fonction d’être C.C. d’hypothèse ou de condition.
- Ces propositions peuvent être déplacées (« Il faut que le Ciel, s’il veut que je l’entende,
parle un peu plus clairement, s’il me donne un avis ») ou supprimées (« Il faut qu’il parle
un peu plus clairement »), sans que cela ne rende l’énoncé incohérent.
- Les verbes (principaux) de ces propositions sont conjugués au présent de l’indicatif
(« donne », « veut »). Avec le verbe de la proposition principale également au présent de
l’indicatif, elles créent un système hypothétique qui exprime une éventualité (l’action est
encore réalisable).

▶ SYNTHÈSE SUR LES SUBORDONNÉES CIRCONSTANCIELLES

9 a. Relevez et classez les expressions de la cause, de la conséquence, du but et de


l’hypothèse.

Cause Conséquence But Hypothèse

« Les peuples « [ils ont le nez si « pour s’en servir à « Si j’avais à soutenir
d’Europe ayant écrasé] qu’il est défricher tant de le droit que nous
presque impossible terres » avons eu de rendre
les nègres esclaves »
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exterminé ceux de de les plaindre »
l’Amérique »

« parce que [...] on « si l’on ne faisait


commencerait à croire travailler la
que nous ne sommes plante qui le produit
pas nous-mêmes par des esclaves »
chrétiens »

« Car [...] ne serait-il « si nous les


pas venu dans la tête supposions des
des princes d’Europe, hommes »
qui font entre eux
tant de conventions
inutiles, d’en faire une
générale en faveur de
la miséricorde et de
la pitié ? »

« si elle était telle


qu’ils le disent »

b. Montrez que la première proposition subordonnée est essentielle à la compréhension


de l’argumentation dans cet extrait.

La première proposition subordonnée est essentielle à la compréhension de


l’argumentation dans cet extrait car elle indique que Montesquieu imagine une situation
fictive où il devrait défendre l’esclavage, afin de reprendre les arguments des esclavagistes
et ainsi de mettre en évidence leur absurdité.

Le verbe de la proposition subordonnée circonstancielle d’hypothèse est à l’imparfait


(« avais »), celui de la proposition principale est au présent du conditionnel (« dirais ») :
le système hypothétique exprime un irréel du présent, qui souligne que les arguments qui
suivent ne sont pas ceux de Montesquieu, et qu’il les met à distance.

Sans cette phrase introductive, la dimension ironique de l’argumentation serait sans


doute plus ambigüe.

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Lexique

L’origine et la formation des mots (p. 284)

1 Cochez la bonne réponse.

1. Vrai.
2. Radical.

2 Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Activité à réaliser en autonomie.

On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

3 a. Quels préfixes permettent en français d’inverser le sens d’un mot, de nier le sens
exprimé par le radical ? Trouvez-en deux.

Les préfixes in- (il-, im-, ir-...) et dé- permettent de nier le sens exprimé par le radical.

b. Donnez cinq exemples de mots formés avec chacun de ces préfixes.

- Inégalité, incohérent, imbattable, illisible, illégal, irresponsable, irrespirable, etc.


- Défaire, déconstruit, délocalisation, désintérêt, désinformation, etc.

c. Dans chaque liste, ajoutez un sixième exemple en inventant un néologisme.

Inagréable / Désenvie.

4 Débat. Selon vous, le fait que le français emprunte de nombreux mots à des langues
étrangères est-il une richesse ou une faiblesse ? Avant de répondre, commencez par faire
une recherche sur les emprunts en français, que vous pouvez approfondir en cherchant
les mots que l’anglais a empruntés au français.

On pourra par exemple consulter cet article de l'Université Laval pour trouver des
informations à la fois sur les mots que le français a empruntés à d’autres langues et les
mots que l’anglais a empruntés au français. Pierre Calvé (Université d’Ottawa) reprend et
commente ces données dans un article que l’on pourra consulter ici.
Un article de Wikipedia pourra également constituer une source intéressante pour se
renseigner sur les mots anglais empruntés au français.

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L’un des objectifs de cette activité est que les élèves prennent conscience (si besoin) que
les langues, quand elles sont vivantes, ne cessent de s’influencer les unes les autres, que
le phénomène n’est pas nouveau en français, que de nombreux mots français sont aussi
passés dans d’autres langues (on pourra d’ailleurs donner d’autres exemples, comme la
langue turque qui comporte plus de 5000 mots français).

On acceptera toute réponse argumentée de manière pertinente. On veillera toutefois à ce


que le débat reste dans le cadre précis du sujet.

5 a. Relevez les néologismes formés avec un suffixe diminutif.

Les néologismes formés avec un suffixe diminutif sont : « églisette », « salonnet »,


« dévotionnettes ».

b. Quel est le point de vue du narrateur sur le lieu où il se trouve ? Justifiez en


commentant la manière dont sont construits ces néologismes.

Le narrateur adopte un point de vue dépréciatif sur les lieux et sur l’architecture comme
le montre l’usage appuyé du suffixe diminutif -ette, ayant pour effet de donner aux lieux
et personnes décrites un aspect ridicule, « petit ». Bien que très croyant, il se moque de
l’aspect du sanctuaire, le trouvant ridicule et « prétentieux ».

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Le sens des mots et les relations lexicales (p. 285)

1 Choisissez la ou les bonne(s) réponse(s).

1. Vrai
2. Faux : deux mots qui ont le même sens sont synonymes.
3. Vrai
4. Faux : la polysémie est le fait qu’un même mot puisse avoir plusieurs sens.

2 a. Fermez le manuel et expliquez cette leçon de la manière la plus claire possible.

Cette activité est à réaliser en autonomie.

On pourra rappeler l’importance d’être capable de reformuler le contenu d’un cours avec
ses propres mots pour bien se l’approprier : pouvoir réciter par cœur un contenu ne
signifie pas qu’on le comprend.

b. Que répondriez-vous à quelqu’un qui vous demanderait de préciser la différence entre


connotation et sens figuré d’un mot ?

Les connotations d’un mot varient d’une personne à l’autre, selon le vécu, la sensibilité,
les gouts de chacun et chacune. Par exemple, le mot « sport » aura selon les personnes
des connotations plus ou moins positives, évoquera pour certaines personnes le loisir et
la détente, pour d’autres la compétition et la performance, etc.

Le ou les sens figuré(s) d’un mot ne varient pas selon les personnes, mais sont admises
par tous les locuteurs et locutrices ; on les trouve dans les dictionnaires, ce qui n’est pas
le cas des connotations d’un mot.

3 a. Quelles sont pour vous les connotations du mot « mer » ?

Réponse personnelle de l’élève ; il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse (sauf si


celle-ci correspond à une définition neutre, objective, du mot).

b. Quelles connotations ce mot a-t-il dans la strophe de Marbeuf (ex. 7) ?

Dans la strophe de Marbeuf, les connotations de la mer sont la tristesse, l’amertume, la


puissance d’un sentiment auquel on ne peut résister et qui nous fait sombrer (« L’on
s'abîme en l’amour »), la violence des disputes (« orage »).

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4 Quand on commente un texte, il faut varier les verbes qu’on utilise pour éviter les
répétitions. Pour chacun des verbes en gras, trouvez au moins trois synonymes.

1. Estime, affirme, soutient, explique.


2. Dénonce, condamne, attaque, blâme.
3. Promeut, plaide pour, est partisan de, encourage.
4. Souligne, prouve, met en évidence, révèle.

5 a. Quel mot est répété dans cette introduction ? Trouvez des synonymes ou hyponymes
pour éviter cette répétition.

Le mot « texte » est répété dans cette introduction.

Le passage que nous allons commenter est situé au milieu du conte philosophique de
Voltaire intitulé Candide. Candide et Cacambo, alors au Surinam, rencontrent un esclave.
Nous allons nous demander comment l’auteur dénonce dans cet extrait les conséquences
de l’esclavage. Nous pouvons distinguer deux mouvements principaux : la rencontre puis
le récit de l’esclave.

b. Quelles autres améliorations pourriez-vous apporter à cette introduction ?

La présentation et la situation de l’extrait pourraient être plus développées, par exemple


en mentionnant le mouvement des Lumières et ses enjeux dans la présentation, en
précisant dans la situation de l’extrait les circonstances de la rencontre avec l’esclave et
l’état dans lequel se trouve celui-ci (voire en évoquant la « leçon » que Candide a reçue
de Pangloss et qu’il accepte de moins en moins au fur et à mesure des évènements
terribles auxquels il est confronté depuis son départ du château). Ces précisions
permettraient notamment de mieux amener la problématique.

6 Quand on analyse un extrait littéraire, pourquoi est-il plus intéressant de commenter


les connotations d’un mot plutôt que sa dénotation ?

La dénotation concerne le sens littéral d’un mot. Elle est utile pour expliquer ou clarifier
le sens littéral d’un passage. Mais quand on analyse un texte, on ne se contente pas de
reformuler les passages les plus complexes ! Commenter les connotations de certains
mots permet de mettre en évidence les réseaux de sens, les images ou émotions créées,
d’analyser la ou les tonalité(s) du passage.

7 a. Quel type de relation lexicale le poète travaille-t-il dans la strophe suivante ?

Pierre de Marbeuf travaille la paronymie entre la mer, l’amour et l’amer.

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b. Quels sont les effets produits ?

Le jeu sur la paronymie instaure une forme d’instabilité. On glisse d’un mot à l’autre, le
texte semble toujours en mouvement. Cela produit un effet de confusion et de vertige : on
est entrainé(e) dans cette spirale de sons qui se répondent, on « s’abime » dans le
tourbillon des échos sonores.

c. En vous aidant de la légende, indiquez à quel mouvement littéraire et artistique vous


rattacheriez cet extrait. Justifiez votre réponse.

Le poème de Pierre de Marbeuf est baroque : l’instabilité, le mouvement, la violence des


sentiments, le thème de l’eau, les effets d’échos, de miroir, les jeux sur les mots sont des
caractéristiques du baroque (on pourra par exemple se référer à cette page du manuel de
Français 2nde). Le texte est par ailleurs publié en 1628 : l’esthétique baroque est à son
apogée dans la première moitié du XVIIe siècle.

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Mieux comprendre les textes du XVIIe siècle (p. 286)

1 Appropriez-vous le lexique du XVIIe siècle.


1. Faites votre propre fiche de lexique.

Cette question est à réaliser en autonomie, en suivant les consignes proposées dans le
manuel.

2. Pour retenir des mots, quoi de mieux que de les employer ? Amusez-vous à parler ou à
écrire en utilisant ce lexique !

Cette question est à réaliser en autonomie.

2 Jusqu’au XVIIe siècle, l’orthographe était très libre. Dans les versions des textes que
vous lisez, elle est (la plupart du temps) modernisée, conforme aux règles d’orthographe
actuelles. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour les mots en gras ci-dessous ?

L’orthographe d’origine est conservée pour des raisons de métrique : le décompte des
syllabes en dépend.
1. avec ta : trois syllabes / avecque ta : quatre syllabes
2. donc : une syllabes / donques : deux syllabes
3. encore sa : quatre syllabes / encor sa : trois syllabes

3 Reformulez les passages suivants de manière claire, en français moderne.

1. C’est un secours inutile pour ma faible raison / C’est un moyen qui ne m’aide pas à
me raisonner
Je croyais que leur amour me permettrait de guérir (de ma passion)
Et je me trouve prise dans les tourments de la jalousie !
Mon Dieu ! Quel remède à l’amour est la jalousie…

2. Vous tolérez que la vôtre aille d’un pas léger, pimpante


Je le respecte. Qu’elle ait un laquais et une suivante
D’accord. Qu’elle coure, aime ne rien faire,
Et que des jeunes hommes flirtent librement avec elle,
Très bien. Mais je veux que la mienne
Vive comme je le décide et non pas comme elle le souhaite.

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4 a. Mme de Clèves aime-t-elle toujours M. de Nemours ? Justifiez en citant le texte.

Mme de Clève aime toujours M. de Nemours comme le montre notamment la proposition


coordonnée « et je n’espère pas aussi de surmonter l’inclination que j’ai pour vous », que
l’on pourrait reformuler de la manière suivante : « et je n’ai pas non plus d’espoir de
pouvoir surmonter le penchant, l’attirance que j’ai pour vous ».

b. Accepte-t-elle d’avoir une relation avec lui ? Expliquez.

Alors qu’elle est toujours amoureuse de M. de Nemours et que son mari, M. de Clèves, est
décédé, Mme de Clèves met un terme à sa relation avec M. de Nemours, par respect pour
son mari défunt, car c’est cette passion qui a causé sa mort ; « je ne vaincrai jamais mes
scrupules », confie-t-elle à M. de Nemours, et cette passion la « rendra malheureuse ».
Elle lui demande donc de ne plus jamais chercher à la voir. La morale, les convenances ne
seraient pas respectées si elle se remariait avec M. de Nemours, comme le montre la
dernière phrase de l’extrait : « Je suis dans un état qui me fait des crimes de tout ce qui
pourrait être permis dans un autre temps, et la seule bienséance interdit tout commerce
[= toute relation] entre nous. »

5 a. Proposez un synonyme ou une reformulation pour les mots et passages soulignés.

· « Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste » : Les dieux mirent dans mon cœur une
passion qui apportera le malheur et la mort
· « fureur » : folie
· « feu » : passion amoureuse
· « perfide » : traitresse
· « courroux » : colère
· « fer » : épée
· « outrage » : offense
· « expire » : meurt

b. Montrez, dans un paragraphe, que cet extrait est particulièrement représen-


tatif de la tonalité tragique (▶ voir p. 295).

Cet extrait est particulièrement représentatif de la tonalité tragique qui vise à susciter
l’horreur et la pitié pour un personnage à la fois victime et coupable. La passion de
Phèdre pour son beau-fils suscite l’horreur, sa présence même est un « outrage » envers
son époux et le ciel ; toutefois, elle suscite également la pitié car elle n’est pas
responsable de cette passion, mais une victime des dieux, comme elle le rappelle au
début de cet extrait : « Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste ». Le GN « le ciel »
qui évoque les dieux, est le sujet du verbe tandis que Phèdre, désignée par la synecdoque
« mon sein », est objet : elle subit la malédiction divine. Elle est néanmoins coupable car
elle a révélé à Hippolyte sa « fureur » et s’est laissée convaincre par Œnone qui a
calomnié le jeune homme : « La perfide, abusant de ma faiblesse extrême / S’est hâtée à

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vos yeux, de l’accuser lui-même. » Hippolyte a donc été injustement maudit par son père,
qui l’a chassé en demandant au dieu Poséidon de le tuer. La passion de Phèdre a été
dévastatrice, et sa présence est un « outrage », qui « souille » la pureté du jour. Phèdre
n’a d’autre issue que la mort, ce qui est caractéristique de l’héroïne tragique. Le lexique
de la mort et du suicide sature tout le passage : « funeste », « punie », « supplice »,
« tranché », « descendre chez les morts », « poison », « venin », « expirant », « froid
inconnu », « la mort », « expire ».

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