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5 erreurs fréquentes

Aujourd'hui, on regarde cinq erreurs de grammaire que j'entends souvent!


On va y aller de la plus inoffensive à celle que vous devez absolument éviter
si vous ne voulez pas faire comme ce chanteur populaire québécois et faire
grincer des dents les francophones autour de vous!

La première erreur qu'on regarde aujourd'hui, c'est la moins grave des cinq
parce qu'il y a même plusieurs francophones, autant au Québec qu'en
France, qui la font quand ils parlent spontanément. Peut-être que vous ne la
remarquerez même pas dans les phrases:

«c'est moi qui a gagné»,

«c'est toi qui parle».

À cause des pronoms toniques "moi" et "toi"... (pour tout savoir sur les
pronoms toniques, j'ai une capsule ici.) Donc puisque les pronoms
personnels "je" et "tu" ont changé de forme, ça peut être plus difficile de
reconnaître le sujet grammatical de la phrase, mais reste que le verbe doit
être accordé à la bonne personne.

[0 :50] On dira donc: «c'est moi qui ai raison» (j'ai raison);

«c'est toi qui parles» (ça sonne pareil, mais il faut pas oublier le petit S: tu
parles);

«c'est moi qui suis la prof» (je suis la prof) et non pas «c'est moi qui est* la
prof»;

«c'est toi qui as réussi le test» (encore une fois, faut pas oublier le S).

Le même principe s'applique avec les autres personnes grammaticales, mais


on rencontre moins d'erreurs. Donc «c'est lui / c'est elle qui a gagné»;

«c'est nous qui sommes les premiers»;

«c'est vous qui avez raison»;

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«c'est1 eux qui sont les meilleurs».

Bref, même si le pronom est à la forme tonique, il faut toujours accorder le


verbe avec la bonne personne grammaticale. La prochaine erreur concerne
une subtilité dans l'emploi des prépositions.

[Musique]

Salut tout le monde! Moi, c'est Geneviève et sur la chaîne ici, je vous enseigne
la langue et la culture du Québec. Si ça vous intéresse, pensez à vous
abonner pour ne manquer aucun contenu!

[1 :52] La deuxième erreur n'est pas dramatique non plus, mais cette fois,
c'est pas vraiment les locuteurs natifs qui font cette erreur-là, c'est plus les
apprenants du français. Est-ce qu'on doit dire «je vais au» ou «je vais chez»?
Laquelle des prépositions qu'il faut employer?

Premièrement, il faut se rappeler que le "au", c'est une préposition


contractée: c'est "à" et "le". Et ce "à"-là, c'est une préposition qui nous sert,
entre autres, à exprimer un lieu: «je suis à l'école», «je vais au cinéma», «je vis
à Sherbrooke». Donc c'est vraiment le "à" pour exprimer un lieu.

[2 :27] La préposition "chez", ça vient du latin "casa", qui veut dire "maison",
comme en espagnol et en portugais. Quand on va dans la maison de
quelqu'un, on va chez quelqu'un. Fait que c'est vraiment... Cette préposition-
là s'utilise avec une personne: «je vais chez moi» (dans ma maison); «elle vit
chez sa mère» (dans la maison de sa mère).

On dira donc «je vais au (on se rappelle, c'est "à le"), donc je vais au suivi d'un
lieu»: «je vais au dépanneur», «je vais au cinéma», «je vais au garage». Avec
"chez" (dans la maison de), ça va s'utiliser avec une personne ou un métier
(dans la maison de la personne qui fait ce métier-là, dans son lieu de travail).
On va dire «je vais chez ma sœur», «je vais chez la coiffeuse», «je vais chez le
dentiste». "Au + lieu" / "chez + personne".

[3 :28] La prochaine erreur, c'est une difficulté pour bien, bien des
apprenants, ça concerne le subjonctif. Pour vous expliquer la troisième
erreur, j'ai envie de vous parler de Busuu.

1
En langue plus soignée, on dirait « ce sont eux… », au pluriel.

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Busuu, c'est une application pour apprendre les langues (il y en a 14 au total,
dont le français, bien sûr!). Donc c'est une application qui va vous créer un
plan d'étude puis qui va vous aider à le suivre pour atteindre votre objectif.
Vous pouvez utiliser l'application gratuitement, mais en devenant membre
Premium, c'est vraiment là que vous débloquez tout le contenu puis ça va
grandement accélérer votre apprentissage.

Les leçons sont courtes, divertissantes, il y a pas de longs textes théorique à


lire, c'est vraiment une petite bouchée à la fois: on apprend de façon plus
naturelle.

[4 :08] Donc si on regarde comment ça se présente dans l'application, on voit


que le subjonctif, ça nous sert à exprimer des événements qui sont pas
nécessairement réels, qui sont probables, qui sont envisagées. Ce n'est donc
pas systématiquement chaque fois que j'ai un "que" que je vais utiliser le
subjonctif.

[4 :24] Des mots comme "lorsque", "dès que", qui expriment du temps, ça
veut dire «au moment où». «Dès que tu arriveras, je vais faire le souper.» On
ne se demande pas «est-ce que c'est probable qu'il va arriver?» Non. Il va
arriver, c'est certain. «Dès que tu arriveras, je vais faire le souper.» C'est pour
ça qu'avec "dès que", je n'utilise pas le subjonctif, je vais utiliser l'indicatif, et
ici, le futur. «Dès que tu vas arriver, je vais faire le souper.»

«Aussitôt qu'il sera ici, on partira.»

«Lorsque / quand tu auras fini, je t'en donnerai plus.»

[5 :04] Maintenant, si je veux exprimer un souhait, une volonté, bien c'est pas
nécessairement parce que je veux quelque chose que ça va se produire,
hein? On dirait: «je veux que tu le fasses». Est-ce que c'est certain que tu vas
le faire? Non, mais moi, c'est mon souhait: Je veux que tu le fasses
(subjonctif).

«J'aimerais qu'il vienne». C'est mon souhait, c'est ce que je souhaite, mais
c'est pas sûr qu'il va venir : j'aimerais qu'il vienne (subjonctif).

«Je souhaite que tu réussisses.» C'est mon désir, c'est mon souhait, c'est ma
volonté, mais c'est pas sûr que ça va arriver, ça dépend de tes efforts: je
souhaite que tu réussisses.

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[5 :38] Mais que serait le français sans une bonne vieille exception, ça en
prenait une! Donc faites attention avec "j'espère que": même si ça exprime
un souhait, une volonté, c'est toujours "j'espère que" suivi d'un verbe à
l'indicatif, habituellement au futur.

D'ailleurs, ici dans Busuu, c'est bien indiqué: «Attention, espérer que, positif
ou négatif, et toujours suivi de l'indicatif.»

Avec le lien que je vous mets dans la description, vous pouvez débloquer les
fonctionnalités Premium de Busuu pendant 7 jours, vraiment améliorer
grandement votre français, profitez-en!

Si vous commettez les prochaines erreurs, bien là, il y a des risques que ça
passe moins bien parce que nous, comme francophones, c'est des choses
qu'on se fait corriger. Donc si vous dites ces choses-là, ça se peut très bien
que les gens alentour réagissent parce que c'est des erreurs qui sont perçues
comme plus graves.

Avant de vous parler d'un chanteur québécois populaire qui s'est fait
"niaiser" (dont on s'est moqué, qui a fait rire de lui), je vous rappelle que tous
les Déneigeurs et les Déneigeuses sur mon Patreon ont accès à mon Petit
lexique en français québécois, petit ouvrage qui regroupe environ 200 mots,
qui vous explique plein d'expressions du Québec et surtout des petits mots-
outils que les autres ouvrages ne relèvent pas, qui peuvent avoir un sens
différent au Québec et en France. Un grand merci à toutes les personnes qui
soutiennent mon travail!

[6 :55] Pour la quatrième erreur, je vous fais écouter l'extrait d'une chanson,
trouvez ce qui ne va pas:

[Musique]

[7 :11] Cette chanson s'appelle Calvaire, c'est devenu un classique de la


musique pop rock québécoise. Ça vient du groupe La Chicane, mais à cause
de cette phrase-là, le chanteur s'est vraiment fait niaiser!

Je me souviens même plus le nombre de fois où j'ai entendu des gens dire
que son erreur la "plus pire", c'était effectivement de dire "plus pire", que ça
se disait pas. Bon, on lui laisse, à Boum Desjardins, le chanteur, une licence
poétique: peut-être qu'il a fait exprès pour dire ça parce que ça exprimait
mieux ses états d'âme, mais pour nous, Monsieur, Madame Tout-le-Monde,

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"plus pire" c'est une erreur de syntaxe, de construction dans la phrase à
cause du comparatif "pire".

[7 :51] C'est quoi un comparatif? C'est un mot qui contient déjà une notion
de comparaison. Par exemple, quand je dis "meilleur", ça veut dire "plus bon
que"; quand je dis "mieux", ça veut dire "plus bien que". «Il parle mieux que
moi = il parle "plus bien" que moi. Et quand on dit "pire", ça veut déjà dire
"plus mauvais". Donc c'est redondant de dire "plus pire" = les erreurs les plus
"plus mauvaises"? Ça n'a pas vraiment de sens.

[8 :20] À la négative, ça existe: on peut dire «il dessine moins bien qu'elle».
Mais si je veux le dire à la positive, «elle dessine mieux que lui». Si on
résume: jamais de "plus" avec "meilleur", "mieux" et "pire".

Et finalement, l'ultime erreur à éviter: si je pourrais*, je le ferais.

[8 :40] Outch! Mes oreilles! On est vraiment conditionnés, comme petits


francophones, à faire attention avec les phrases qui commencent par "si".
C'est peut-être un peu contre-intuitif, mais la proposition qui contient la
condition ne peut pas être au conditionnel. Je répète ça: la proposition (le
bout de phrase) qui contient la condition (le "si") NE peut PAS être au
conditionnel. Il va falloir la mettre à l'imparfait.

L'imparfait c'est le temps de la description, beaucoup, en français. Donc «il


faisait beau et j'étais heureuse...» On utilise beaucoup ce temps-là pour
décrire les choses. Fait qu'imaginez que vous décrivez la condition: «si vous
pouviez (à l'imparfait) mettre un petit pouce, ça aiderait (conditionnel)
grandement ma chaîne!» Donc toujours le "si", la condition, je la décris à
l'imparfait, puis le conditionnel arrive pour exprimer la conséquence.

[9:38] Même chose avec les temps composés: «si j'avais pu voyager plus, je
l'aurais fait.» Je décris l'hypothèse, la condition, «si j'avais pu» «si j'avais eu
plus d'argent, j'aurais voyagé plus».

Pour s'en souvenir, les Français ont un petit truc mnémotechnique: ils disent
«après le Si, il y a pas de Ré». Ça fait référence à la gamme de Do, la suite de
notes de musique qu'à peu près tout le monde connaît.

Sauf qu'au Québec, "Ré", la note de musique, et -rais, la terminaison du


conditionnel, ça sonne pas pareil! Ré/-rais: on fait une bonne distinction. Fait
que ce truc-là marche pas vraiment au Québec.

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[10:17] Nous, ici, ce qu'on enseigne aux enfants, c'est «les "si" mangent les "-
rais"». Donc les "si", le si de mon hypothèse, mange le "-rais" du conditionnel,
ne l'aime pas, ne va pas avec. Le poisson scie mange la raie qui vit dans la
mer. C'est un petit truc nono, mais ça devrait vous aider aussi!

J'espère que la capsule vous a été utile! N'hésitez pas à l'envoyer à vos
connaissances qui apprennent le français. Allez voir Busuu, essayez ça
pendant 7 jours, dites-moi dans les commentaires comment vous trouvez
l'application, si ça vous aide. Et sur ce, nous, on se revoit très bientôt pour
une autre capsule! Bye, bye!

© 2022, maprofdefrancais.ca

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