Vous êtes sur la page 1sur 3

Firefox https://www.projet-voltaire.fr/voltaire/com.woonoz.gwt.woonoz.Voltaire...

Cours extrait du Projet Voltaire :


« -ions » ou « -iions » ? « -iez » ou « -iiez » ?

Erreur couramment commise


Sans doute n’entend-on pas vraiment la même chose selon que l’on dit « nous crions » ou « nous criions », mais
il n’est pas rare de trouver « il en fallait beaucoup pour que nous crions » au lieu de « il en fallait beaucoup pour
que nous criions ».

Règle (comment ne plus commettre cette erreur)


Les verbes qui, à l’indicatif présent, se terminent par « -ions » ou « -iez » aux 1re et 2e personnes du pluriel
(« nous rions », « vous criez ») prennent un « i » supplémentaire à l’imparfait et au subjonctif présent (« nous
riions », « que vous criiez »). Notez que les formes de ces verbes sont identiques à l’imparfait et au subjonctif
présent.
Pour distinguer le présent de l'imparfait, il suffit de remplacer « nous » par « je » et « vous » par « tu » :

Nous rions jaune quand on se moque de nous. = Je ris jaune quand on se moque de moi. ? On met le verbe au
présent : nous rions.

Vous riiez jaune quand on se moquait de vous. = Tu riais jaune quand on se moquait de toi. ? On met le verbe à
l’imparfait : vous riiez.

Cette méthode risque de se révéler moins efficace pour distinguer le subjonctif de l'indicatif, les deux formes se
prononçant souvent de la même façon à l'oral (« je rie », « tu ries »/« je ris », « tu ris »). Il sera souvent préférable
de remplacer notre verbe par un autre tel que « faire ». Je comprends que vous riiez jaune quand on se moque
de vous. = Je comprends que vous fassiez... ? C'est le subjonctif qui convient, on redoublera donc le « i » : vous
riiez.

N.B. Le problème et la solution sont les mêmes pour les verbes en « -er » (« vous employez », « vous
employiez »).

Avis de l’expert - Bruno Dewaele, champion du monde d'orthographe, professeur agrégé de lettres
modernes

On se gardera, au subjonctif présent, d'écrire « ayions » et « ayiez », « soyions » et « soyiez » ! « Avoir » et


« être » sont tout sauf des verbes en « -yer », et il n'est point besoin, en ce qui les concerne, de distinguer le
présent du subjonctif de celui de l'indicatif : « avons » et « avez », « sommes » et « êtes » !

Exercices (cherchez les erreurs)


1. Pourquoi faut-il que nous essuyons toujours les plâtres ?
2. Il faut que nous envoyions notre CV au plus vite.
3. Hier vous riiez, demain vous pleurerez peut-être !
4. Il importe que vous employiez mieux votre temps.
5. Il n'est pas indispensable que vous vous liez d'amitié avec le client !
6. Que vous me croyez ou non n'a aucune importance.
7. Vous voyez juste quand vous me dites que cet homme a de l'avenir.

1 sur 3 03/05/2020 à 00:29


Firefox https://www.projet-voltaire.fr/voltaire/com.woonoz.gwt.woonoz.Voltaire...

8. Ce n'est pas que nous essayions de vous influencer, croyez-le bien !


9. Naguère, vous ne vous noyez pas ainsi dans un verre d'eau !
10. Il convient que vous soyiez prudent quand vous engagez l'entreprise.

Voir les réponses sur la page suivante...

2 sur 3 03/05/2020 à 00:29


Firefox https://www.projet-voltaire.fr/voltaire/com.woonoz.gwt.woonoz.Voltaire...

Réponses
1. Faux. Il faut écrire : Pourquoi faut-il que nous essuyions toujours les plâtres ?
Si l'on remplace « essuyer » par « faire », cela donne : « Pourquoi faut-il que
nous fassions... ? » C'est donc le subjonctif qui est ici de rigueur, et le « y » doit
être suivi d'un « i ».
2. Phrase correcte.
3. Phrase correcte.
4. Phrase correcte.
5. Faux. Il faut écrire : Il n'est pas indispensable que vous vous liiez d'amitié avec le client !
« Il n'est pas indispensable que vous fassiez... » Voilà ce que l'on obtient, en l'occurrence un subjonctif, en
substituant le verbe « faire » à « lier ». On redoublera donc le « i » !
6. Faux. Il faut écrire : Que vous me croyiez ou non n'a aucune importance.
Le remplacement de « croire » par « faire » donnerait : « que vous fassiez ou non... » Il s'agit donc d'un
subjonctif, et il faut se garder d'oublier le « i » après le « y ».
7. Phrase correcte.
8. Phrase correcte.
9. Faux. Il faut écrire : Naguère, vous ne vous noyiez pas ainsi dans un verre d'eau !
En passant à la 2e personne du singulier, on obtient : « Naguère, tu ne te noyais pas... » On est donc à
l'imparfait, et le « y » doit être suivi d'un « i ».
10. Faux. Il faut écrire : Il convient que vous soyez prudent quand vous engagez l'entreprise.
Quand bien même on serait ici au subjonctif (« il convient que vous fassiez... »), les formes « ayons »,
« ayez », « soyons » et « soyez » s'écrivent toujours sans « i ».

Ces explications sont extraites de l'ouvrage Maîtrisez l'orthographe avec la Certification Voltaire (éditions
Eyrolles).

Auteurs de l'ouvrage :

Bruno Dewaele, champion du monde d'orthographe, professeur agrégé de lettres modernes


Agnès Colomb, auteur-adaptateur, correctrice professionnelle
L'équipe du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire

3 sur 3 03/05/2020 à 00:29

Vous aimerez peut-être aussi