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Nicolas Delecourt

Sans faute(s)
Trucs et astuces
pour ne plus jamais faire
de fautes d'orthographe dans vos écrits
farce 1}16 le correcteur d'ortltogra17fte
11e re17ère ft:18 tout (lo/11 de Id...)

EDITIONS OU PUITS FLEURI


77850 Héricy - France
Crédits photos couverture et intérieur:

mano, scrivere, firmare, penna, lettera


© MG - stock.adobe.corn

© Editions du Puits Fleuri - 2019

22 avenue de Fontainebleau - 77850 Héricy


puitsfleuri@wanadoo.fr
Tél. 01 64 23 61 46

ISBN : 978-2-86739-648-9

Tous droits de reproduction, de traduction


et d'adaptation, intégrale ou partielle
réservés pour tous pays.
Sommaire

Avant-propos ................... ............................................... ............... .............9


Eh oui : l'orthographe est encore importante

Ce que révèle une bonne orthographe

Pourquoi ce guide ?

Une méthode pratique, surtout pas


un cours d'orthographe ou de grammaire

A vous de corriger un texte !... ..........................................16

Comment « contourner l'obstacle »?.. ...... 26

Utilisez le correcteur

Utilisez le dictionnaire

Faites-vous relire

Face à une difficulté, si vous supprimiez la difficulté ?

Fiez-vous à votre oreille

C> Editions du Puits fleuri 3


De quoi se compose une phrase ?
Les différentes catégories de mots ............................35
Un (tout) petit peu d'histoire :
pourquoi notre vocabulaire
et notre grammaire actuels ?

Des lettres aux mots, des mots à la phrase

Les sept catégories de mots

Les mots dont l'écriture ne change jamais :


les adverbes, les conjonctions et prépositions

Les mots qui peuvent être écrits soit au singulier,


soit au pluriel : les noms

Les mots qui peuvent être au singulier ou au pluriel,


au masculin ou au féminin :
les articles, les pronoms, les adjectifs

Un mot aux multiples déclinaisons : le verbe


• La base du verbe : son infinitif
• De quoi se compose un verbe :
la racine et la terminaison
• Deux verbes hors-norme : être et avoir
• Les trois groupes
• Les transformations possibles du verbe
• Le verbe va être transformé selon la personne
qui agit
• Le verbe va aussi être modifié
en fonction de la période de l'action
• Comment se modifie le verbe,
selon la personne et le temps utilisés ?
• Les points de vigilance concernant quelques verbes

4 0 Editions du Puits fleuri


Fautes et erreurs courantes,
' ' . ev1ta
et tout-a-1a1t , . bl es .................... ........ ..............67
a ou à ? / accueil / ai, aie, ait ? / aller de pair/
acception ou acceptation ? / aiguë / alternative /
après-midi / après qu'il a mangé / a priori /
au jour d'aujourd'hui / aux dépens / çà ou ça ? /
ce ou se ? / cela / censé ou sensé ? /
U'ai gagné) cent euros/ ces ou ses? / ces ou s'est? /
chiffre d'affaires / côte ou cote ? côté ou coté ? /
davantage ou d'avantages ? / de par le monde /
deuxième ou second ? / deux jumeaux /
différent ou différend ? / digression / du ou dû ? /
dysfonctionnement / en l'occurrence/
entre quatre-z-yeux / entretien ou entretient ? /
évidement ou évidemment ? / eut ou eût ? /
fond ou fonds ? / fut ou fût ? / gène ou gêne ? /
ils se sont succédé / imbécillité / infarctus /
je viendrai ou je viendrais ? / je vous saurai gré /
la ou là ? / lâche / leur ou leurs ? / malgré que /
ne t'inquiète pas / notre ou nôtre ? /
nous courons ou nous courrons ? / (des) nouveau-nés/
on n'a pas / ou ou où ? / pallier un problème /
pécuniaire, pénitentiaire / pérenne / peu ou peut ? /
peut-être ou peut être ? / prendre parti /
quand ou quant ? / quelle ou qu'elle ? /
quel que ou quelque(s)? / quoi que ou quoique? /
« Restant à votre disposition, veuillez agréer ... » /
soi-disant / soutien ou soutient ? / sur ou sûr ? /
tâche ou tache ? / 1,85 million / va, vas-y /
voilà ou voila ? / voire ou voir ? / voire même /
votre ou vôtre ? / vous faites
L'écriture des nombres
(en toutes lettres) ............................. ............... ................................ .101
Bien définir ce qu'est un nombre

Le principe : le nombre est invariable

Les exceptions : vingt et cent... à une condition

Exception à l'exception

Les traits d'union entre les nombres

Les mots composés ................ ............... ................................ ....... 11s

L'adjectif de couleur ... ............... ............................................... ...119


L'adjectif de couleur comprenant plusieurs mots

L'adjectif de couleur venant d'un fruit

L'adverbe issu d'un adjectif


L'adverbe qui se termine en 'ment' .......... 123
L'accent .......................................... ............... ............................................... ...129
L'accent aigu : le monopole du 'e' (é)

L'accent grave: pour le 'a', le 'e' et le 'u'

L'accent circonflexe : pour toutes les voyelles

Le tréma: pour le 'e', le 'i' et le 'u'

La ponctuation...................... ............................................... ............... 133

La majuscule... ............................................... ............... ......................... 135

L,accord du part1c
..1pe passe, ..................... ........................ 131
Définition des termes
• Le participe passé / l'auxiliaire
• Le sujet
• Le très fameux et célèbre
Complément d'Objet Direct (COD)

L'accord du participe passé dépend de l'auxiliaire utilisé


• Repérer l'auxiliaire : être ou avoir ?
• L'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir
• L'accord du participe passé avec l'auxiliaire être

Conclusion ............................... ............................................... ............... .... 1s3

0 Editions du Puits fleuri 7


Avant-propos

Eh oui : l'orthographe
est encore importante
(sondage Opinionway, 2019)

L'information est tombée, et elle en a surpris plus d'un : des


fautes d'orthographe sur un CV ou une lettre de motivation
peuvent se révéler fatales pour le candidat. En effet, pour plus
de la moitié des DRH, l'orthographe constitue un véritable
critère de sélection lors du processus de recrutement.

Et, pour 44% des dirigeants, un collaborateur qui envoie des


mails et des courriers truffés de fautes donne une image néga-
tive de l'entreprise. D'ailleurs, pour 15% de ces managers, une
mauvaise orthographe peut freiner la promotion d'un salarié.

C'est ce que révèle un sondage réalisé par l'institut Opinionway


en février 2019.

Il nous apprend aussi qu'un tiers des cadres hésite à rédiger un


mail, un courrier, de peur de faire des fautes. Quel dommage !

A l'ère d'une écriture télégraphique relayée par sms («out?»,


« tkt », « hb », « lol », « cdlt »), on aurait pu penser qu'écrire
en respectant (presque) toutes les règles de l'orthographe
ferait passer l'auteur du texte pour un conservateur, voire un
réactionnaire ; en tous les cas un ringard hors de son époque.

Eh bien, non !

C> Editions du Puits fleuri 9


Que ce soit pour intégrer une entreprise ou pour y progresser,
le respect des régies de l'écriture est donc encore considéré
comme un critére important. D'ailleurs, pour la quasi-totalité
(96%) des collaborateurs, bien s'exprimer à l'écrit est impor-
tant.

Ce que révèle une bonne orthographe


Une volonté de communiquer
sur des bases partagées
Finalement, cela peut s'expliquer.

Ecrire est un acte de communication.

Comme pour tout acte de communication, il faut, pour bien se


comprendre, utiliser un langage commun.

Vous parlez français ? Difficile d'échanger avec un Chinois si ni


vous ni lui ne maîtrisez la langue de l'autre ; ou, à tout le moins,
si vous ne partagez pas un langage commun.

L'écriture est un outil permettant de communiquer. Ne pas en


respecter les régies, c'est, en quelque sorte, se soucier peu de
l'autre, ne pas chercher à communiquer correctement.

Une preuve de rigueur


L'orthographe, en soi, n'est pas compliquée. Dire cela à
quelqu'un qui a acquis un livre pour éviter les fautes et pièges
orthographiques pourrait, a priori, surprendre. Mais, très sincè-
rement, c'est le cas. D'ailleurs, sauf très rares exceptions, tout
relève de la simple logique. Ce guide vous donnera les outils et
trucs permettant de contourner tous les obstacles.

10 © Et.irions du Puits fleuri


Ecrire correctement est donc possible en faisant preuve d'un
minimum de rigueur et d'attention.

Rendre un écrit orthographiquement impeccable reflète aussi


votre capacité de rigueur, une qualité appréciée par les recru-
teurs et les entreprises.

On peut même dire qu'un texte truffé de fautes d'orthographe


laisse penser que son auteur fait preuve d'une légèreté qu'il
manifestera aussi dans l'entreprise.

Reconnaissez-le : ne serait-il pas paradoxal qu'une personne


écrive, dans sa lettre de motivation : « je suis rigoureus et
précit, je vai jusqu'au bout des chose» ... La rigueur se prouve
aussi dans la qualité du texte que l'on fournit.

En revanche, nul ne songerait à reprocher quelques fautes à


une personne qui dirait, dans sa lettre de motivation : « j'aime
bousculer les codes, m'affranchir des règles et des contraintes,
sortir du cadre afin de laisser éclater toute ma créativité ».

Fournir un texte orthographiquement correct dépasse donc la


simple compétence orthographique. Cela reflète des qualités
d'empathie et de rigueur, valeurs qui sont encore appréciées
dans les entreprises.

Pou rquoi ce guide ?


Ce guide pratique s'adresse aux personnes qui ont à rédiger
des écrits professionnels : des mails, des rapports, des
comptes rendus, des courriers ...

Il a un objectif : vous permettre de ne pas faire de fautes d'or-


thographe, afin de ne pas être « handicapé » dans vos écrits
professionnels.

C> Editions du Puits fleuri 11


Il est né d'une initiative pédagogique que j'ai mise en place à
la demande d'une Ecole Supérieure de Management. J'étais
journaliste et formateur, et elle m'a invité à assurer une forma-
tion sur l'écriture, en y incluant un module sur l'orthographe.

L'objectif n'était pas de recourir à la dictée, exercice qui n'est


pas pratiqué en entreprise, et que je trouve stupidement culpa-
bilisant. J'ai réfléchi à une méthode ludique, voire amusante,
axée uniquement sur les écrits professionnels. Pour cela, j'ai
repéré dans les mails, les rapports, les courriers (voire les arti-
cles de journaux) les fautes les plus souvent commises.

J'ai ensuite composé un texte reprenant ces fautes si souvent


trouvées. J'invitais le groupe à lire ce texte, le corriger. Je trou-
vais la démarche proactive et plutôt amusante (n'ayons pas
peur des mots): l'étudiant n'est pas pris en faute; il corrige les
fautes. Nous procédions ensuite à une correction collective du
texte, ce qui permettait de reprendre l'ensemble des règles de
l'orthographe.

C'est cette méthode que je vous propose dans ce livre.

Une méthode pratique,


surtout pas un cours d'orthographe
ou de grammaire
C'est avec des trucs et des astuces, des moyens mnémotech-
niques, que vous pourrez échapper à ces pièges (toujours
prévisibles et contournables) de notre chère, parfois subtile, et
(presque) toujours logique orthographe.

Je suis très attaché au principe suivant : il faut rester très


simple dans les explications.

12 C> Editions du Puits fleuri


Il s'agit, dans ce livre, d'expliquer de manière pragmatique et
efficace comment faire pour ne pas commettre de fautes
d'orthographe qui pourraient pénaliser leur auteur. Il ne s'agit
pas de donner de cours de grammaire. Cela ne reflète bien
évidemment pas un quelconque mépris envers les grammai-
riens. les professeurs de français, que je respecte et admire.
Mais à chacun son métier et sa passion. Je comprends très
bien que l'orthographe et la grammaire ne passionnent pas la
plupart des gens. C'est à eux que s'adresse ce livre.

Si je peux me permettre une analogie : comme (presque) tout


le monde, je conduis une voiture. Et je suis incapable de répa-
rer quoi que ce soit en cas de panne. Je laisse ce soin au gara-
giste, dont c'est le métier. Et quand il me rend mon véhicule
réparé, je ne lui demande pas de m'expliquer ce qu'il a fait.

Lorsque je vais acheter une baguette, je ne cherche pas non


plus à savoir comment on fait du pain.

J'ai conçu ce guide dans cet esprit ; je ne pense pas que vous
ayez envie de devenir professeur de français (et encore,
certains commettent de très magnifiques fautes ... ) ou gram-
mairien.

Je ne parlerai donc pas de « pronominaux réfléchis ». de


« conjonctions de coordination ». Je vous fournirai autant que
faire se peut des trucs et des astuces pour ne plus faire de
fautes. A chaque fois, j'expliquerai (quand même) la logique de
la règle, mais vous trouverez toujours. systématiquement, le
« truc » qui vous permettra d'éviter la faute.
Je ne ferai référence à certaines notions de vocabulaire ou de
grammaire que lorsque cela sera absolument nécessaire, et en
prenant bien soin de les expliquer préalablement, en évitant
tout jargon. Car il semble difficile, voire impossible, de com-
prendre le très fameux accord du participe passé utilisé avec
l'auxiliaire avoir sans parler du complément d'objet direct. Mais,

C> Editions du Puits fleuri 13


vous verrez (du moins je l'espère) : l'explication est finalement
simple, à la condition de respecter une méthode facile, mais
logique et précise.

Comme on le constate vite, les fautes d'orthographe que l'on


trouve dans les écrits professionnels sont assez récurrentes.
Elles peuvent être regroupées dans plusieurs catégories : le
très redoutable (alors que pas si compliqué que cela) accord du
participe passé, l'écriture des nombres, ainsi que celle des
adverbes et des mots composés.

On rencontre aussi des mots fréquemment utilisés dans les


écrits des entreprises pour lesquels des erreurs sont souvent
commises (chiffre d'affaires, dysfonctionnement. de par le
monde ...). Ils figurent dans une liste des mots-pièges, les
fautes et erreurs courantes tout-à-fait évitables.

Pour rendre l'utilisation de ce guide à la fois simple et pratique,


je vous propose de travailler sous forme de fiches, toutes utili-
sables indépendamment les unes des autres :
une est consacrée aux fautes et erreurs courantes
que l'on trouve régulièrement dans les écrits profes-
sionnels, et qui sont toutes évitables ;
une à l'écriture des nombres (en toutes lettres) ;

une aux mots composés ;

une à l'écriture des adjectifs de couleur ;

une aux adverbes venant d'adjectif et aux adverbes


qui se terminent par 'ment' ;

une aux accents, à la ponctuation, à la majuscule ;


et une au très fameux accord du participe passé.

14 C> Editions du Puits fleuri


Si vous êtes un as de l'accord du participe passé mais que
l'écriture des nombres n'est pas des plus évidentes pour vous,
vous pouvez aller directement sur la fiche correspondant à vos
attentes.

Deux autres fiches débutent ce guide pratique.

L'une explique comment « contourner l'obstacle » : plutôt que


chercher à régler un problème, il est parfois plus simple de le
supprimer (méthode excessivement pragmatique !).

La lecture de la fiche pratique intitulée : « de quoi se compose


une phrase », quoique facultative, peut être utile. En revenant
aux fondamentaux de l'écriture d'une phrase, elle donne les
clés de lecture de notre actuelle orthographe, démythifie aussi
les règles qui peuvent paraître incompréhensibles, alors
qu'elles sont strictement, parfaitement, indubitablement
logiques (enfin, presque toutes ... !).

Mais, auparavant, je vous propose, dans la fiche suivante, un


petit jeu, qui prouve que l'on peut s'amuser avec l'orthographe.

C> Editions du Puits fleuri 15


Jeu-test

A vous de corriger un texte !

Pour commencer, si vous corrigiez un texte ?

Généralement, les formations à l'orthographe débutent par un


texte que l'on vous fait écrire. Inévitablement, vous commettez
des fautes, qui sont ensuite corrigées.

Je ne trouve pas cela très sympathique, car cette approche, qui


rappelle un peu trop les dictées de l'école, met les personnes
dans une position d'infériorité. Et puis, franchement, ce n'est
pas compliqué de composer un texte comprenant quelques
pièges bien sentis.

L'exercice est d'autant plus inepte que l'objectif est de parvenir


à écrire des textes professionnels sans faute. Or, jamais on ne
rédige un mail ni un rapport ni un courrier sous la dictée. Vous
avez toujours la possibilité de ne pas utiliser un mot et d'éviter
une formu lation qui vous semblerait particulièrement délicate.

Ma méthode se fonde sur une autre approche : je vous propose


un texte que vous allez corriger.

Ci-dessous, donc, un document qui pourrait être écrit dans le


cadre d'un courrier ou d'un mail professionnel.

Il comprend quelques petites fautes d'orthographe, que je vous


invite à repérer.

J'ai élaboré ce texte en collationnant, au fil de mes lectures de


mails, d'articles, de courriers, les erreurs que je repérais le plus

16 C> Editions du Puits fleuri


fréquemment. Il s'agissait exclusivement d'écrits profession-
nels. Ce texte comprend donc des fautes que l'on trouve très
régulièrement, et uniquement, dans le cadre du travail.

C'est à vous : pouvez-vous regarder le texte des pages 18 et


19, et souligner les mots qui ne vous semblent pas irréprocha-
bles sur un plan orthographique ou grammatical ?

En pages 20 et 21 , vous retrouverez le texte dans lequel les


fautes sont soulignées. En pages 24 et 25, le texte corrigé.

Ah oui, dernière précision : ce texte professionnel comprend ...


85 fautes d'orthographe. Le correcteur automatique d'ortho-
graphe (ne) souligne (que) trente mots ...

C> Editions du Puits fleuri 17


Texte à lire
(en soulignant les fautes d'orthographe)

Comment nôtre groupe, côté en bourse, a-t-il failli dispa-


raître ?

Nous vendions des ordinateurs aux écrans noirs et blancs


avec des claviers bleus ciel. Ces modéles, qu'avaient autre-
fois dessiné un célébre créateur, étaient vendu six cents
quatre vingt euros.

Les quelques cents ordinateurs, voir même d'avantage, que


nous vendions chaque jour prouvaient évidement notre
réussite.

Quelque soit la somme dûe, les gens étaient, à pnon,


demandeurs. Rien d'étonnant à ce que notre chiffre d'af-
faire aie vite atteint 1,85 millions d'euros. Nous gagnons
alors énormément d'argent. Le modéle économique sem-
blait bien péren.

Mais, en l'occurence, de nombreux disfonctionnements ont


aboutis à la faillite. La faute en revient aux fondateurs, qui
n'ont pas réussi à régler leurs différents. Alors qu'ils étaient
sensés travailler, ils s 'étaient offerts, ainsi qu'à leurs
grands-mères, des voitures de luxe. Rapidement, l'entre-
prise a eu des difficultées pécunières.

Eux-mêmes n'avaient plus rien dans leurs portes-mon-


naies. Quelle misère ! Pendant des semaines, ils ne
s'étaient plus lavés, ni même lavés les mains. Nous mour-
rions de honte et ne rions pas vraiment ! Certains d'entre
nous ont même frôlé l'infractus. On peut dire que nos
anciens patrons nous aurons bien déçu. Et ils vous aurez
aussi fait pitié si vous les aviez connus. Mais ils ce sont bien
moqués de nous.

18 C> Editions du Puits fleuri


Ces erreurs, ces soucis et ces fautes accumulées furent
fatales à nos soit-disant managers, qui, aparrament, furent
remerciés.

Quoi qu'ils aient fait preuve de leur incompétence, et ma/-


grés les sept cents mille euros que l 'entreprise a perdu, ils
ont porté l'affaire devant les tribunaux. Espérons qu'ils
seront condamnés aux dépends ! Et si on pouvait les
envoyer dans un établissement pénitencier, personne ne
s'en plaindrai. Quant on voit se qu'ils ont fait ...

Pour palier à cette situation, un nouveau directeur a prit le


relais. La tache qui l'attend est énorme. Mais il ne se perd
pas en disgressions. Dans un courrier succint, il nous a
rappelés sans ambigüité qu'il veut vendre nos produits de
part le monde. Il a bien souligné que le dévelloppement va
de paire avec le courage et qu'il entend bien gérer la
société en tenant compte de chacune de ses dimensions :
économiques, sociales et culturelles. « Je ferais de mon
mieux pour redresser l'entreprise, faîtes-moi confiance »,
a-t-il conclut.

Il a même sollicité le Fond Social Européen. Quand à nous,


sans prendre partie, on lui a réservé un bon acceuil, on a
pas contesté son discours, il fût assuré de notre soutient.
Voila notre histoire.

Page suivante : le même texte, dans lequel sont soulignés les


mots comprenant des fautes d'orthographe.

C> Editions du Puits fleuri 19


Dans le texte qui suit, nous avons souligné les mots qui com-
prennent une, voire plusieurs fautes d'orthographe :

Comment aMœ... groupe, câtà en bourse, a-t-il failli dispa-


raître ?

Nous vendions des ordinateurs aux écrans noirs et blancs


avec des claviers bleus ciel. Ces modèles, qu'avaient autre-
fois dessiné un célèbre créateur, étaient vendu six cents
quatre vingt euros.

Les quelques cents ordinateurs. voir même d'avantage, que


nous vendions chaque jour prouvaient évidement notre
réussite.

Quelque soit la somme dûe. les gens étaient, à priori,


demandeurs. Rien d'étonnant à ce que notre chiffre d'af -
faire aie vite atteint 1,85 millions d'euros. Nous gagnons
alors énormément d'argent. Le modèle économique sem-
blait bien péren.

Mais, en l'occurence , de nombreux disfonctionnements ont


aboutis à la faillite. La faute en revient aux fondateurs. qui
n'ont pas réussi à régler leurs différents. Alors qu'ils étaient
sensés travailler, ils s'étaient offerts. ainsi qu'à leurs
grands- mères, des voitures de luxe. Rapidement, l'entre-
prise a eu des difficultées pécunières.

Eux-mêmes n'avaient plus rien dans leurs P..Orles-mon-


naies. Quelle misère ! Pendant des semaines, ils ne
s'étaient plus lavés, ni même lavés les mains. Nous mour-
d!ll:l.s.. de honte et ne r~pas vraiment ! Certains d'entre
nous ont même frôlé l'infractus On peut dire que nos
anciens patrons nous aurons bien ~ Et ils vous aurez
aussi fait pitié si vous les aviez connus. Mais ils œ._sont bien
moqués de nous.

20 0 Editions du Puits fleuri


Ces erreurs, ces soucis et ces fautes accumulées furent
fatales à nos soit-disant managers, qui, aparrament, furent
remerciés.

Quoi qu'ils aient fait preuve de leur incompétence, et Œi1f=_


grés les sept cents mille euros que l 'entreprise a perdu, ils
ont porté l'affaire devant les tribunaux. Espérons qu'ils
seront condamnés aux dépends ! Et si on pouvait les
envoyer dans un établissement pénitencier, personne ne
s'en plaindrai. Quant on voit se qu'ils ont fait ...

Pour palier .à cette situation, un nouveau directeur a fJ[i1. le


relais. La tache qui l 'attend est énorme. Mais il ne se perd
pas en disgressions Dans un courrier succin( il nous a
rappelés sans ambigüité qu'il veut vendre nos produits de
PiJJ1 le monde. Il a bien souligné que le dévelloppement va
de ~ avec le courage et qu'il entend bien gérer la
société en tenant compte de chacune de ses dimensions :
économiques sociales et c111t11relles « Je ferais de mon
mieux pour redresser l'entreprise, faîtes-moi confiance »,
a-t-il conclut

Il a même sollicité le EJ:m.d Social Européen. Quand à nous,


sans prendre partie , on lui a réservé un bon acce11il oa...a.
pas contesté son discours, il ÜJl assuré de notre soutient
Voila notre histoire.

Vous pouvez comparer ce texte avec celui qui figure pages 18


et 19, pour lequel il vous a été demandé de souligner les mots
comprenant des fautes d'orthographe.

A lors, entre nous, combien de mots avez-vous souligné ?


Combien avez-vous vu de fautes ? Répondez simplement à
cette question, sans dire le chiffre à voix haute.

Si vous avez repéré les 85 erreurs qui émaillent ce texte, nous


nous engageons à vous rembourser ce livre (à la condition que
vous n'ayez pas non plus inventé des fautes !!).

C> Editions du Puits fleuri 21


Sinon, il ne vous sera pas inutile de lire ce livre afin de devenir
inattaquable au niveau de l'orthographe.

L'objectif de ce guide est en effet de vous fournir toutes les clés


pour pouvoir repérer toutes les erreurs. Et, surtout, ne pas les
commettre ...

En général, les fautes les plus « usuelles » sont dues :

à des mots du monde professionnel

aux dépens, chiffre d'affaires, de par le monde, différend,


digressions, dysfonctionnement, infarctus, pallier un pro-
blème, pécuniaire, pénitentiaire, pérenne, prendre parti,
soi-disant. ..

à des mots qui se ressemblent et s'écrivent différem -


ment

censé / sensé, coté / côté, du / dû, faites / faîtes, fond /


fonds, fut / fût, notre / nôtre, nous courons / nous courrons,
nous gagnons / nous gagnions, quand / quant, quel que /
quelque, quoique / quoi que ...

à l'écriture des nombres (en toutes lettres)

vingt, quatre-vingts, quatre-vingt-cinq, deux cents, deux


cent dix, deux cent mille, deux cents millions ...

à l'écriture des mots composés

des porte-monnaie, des grand-mères ...

à l'écriture des adjectifs de couleur

bleu ciel, noir et blanc ...

22 C> Editions du Puits fleuri


à l'écriture des adverbes

a priori, davantage, évidemment, malgré, quelque, voire,


même ...

à l'écriture des verbes, et notamment l'accord du parti-


cipe passé
ils ont abouti, ils se sont offert, ils se sont lavés, ils se sont
lavé les mains ...

Ces grands thèmes vont être, chacun, repris dans une fiche
pratique:

Les mots usuels des écrits professionnels : les fautes


courantes, et tout-à-fait évitables (pages 67 à 106).

L'écriture des nombres (pages 107 à 114).

Les noms composés (pages 115 à 117).

L'adjectif de couleur (pages 119 à 121).

L'écriture des adverbes (pages 123 à 128).

Une fiche sera aussi consacrée à des éléments très utiles des
phrases, qui peuvent eux aussi générer des erreurs : l'accent,
la ponctuation, la majuscule (pages 129 à 136).

Enfin, l'apothéose, avec l'accord du participe passé (pages 137


à 151 ).

0 Editions du Puits fleuri 23


Si l'exercice qui vous a été proposé précédemment (le texte
truffé de fautes d'orthographe) vous a amusé, en voici la cor-
rection :

Comment notre groupe, coté en bourse, a-t-il failli dispa-


raître ?

Nous vendions des ordinateurs aux écrans noir et blanc


avec des claviers bleu ciel. Ces modéles, qu'avait autrefois
dessinés un célèbre créateur, étaient vendus six cent qua-
tre-vingts euros.

Les quelque cent ordinateurs, voire davantage, que nous


vendions chaque jour prouvaient évidemment notre réus-
site.

Quelle que soit la somme due, les gens étaient, a priori,


demandeurs. Rien d'étonnant à ce que notre chiffre d'af-
faires ait vite atteint 1,85 million d'euros. Nous gagnions
alors énormément d'argent. Le modèle économique sem-
blait bien pérenne.

Mais, en l'occurrence, de nombreux dysfonctionnements


ont abouti à la faillite. La faute en revient aux fondateurs,
qui n'ont pas réussi à régler leurs différends. Alors qu'ils
étaient censés travailler, ils s'étaient offert, ainsi qu'à leurs
grand-mères, des voitures de luxe. Rapidement, l'entre-
prise a eu des difficultés pécuniaires.

Eux-mêmes n'avaient plus rien dans leurs porte-monnaie.


Quelle misère ! Pendant des semaines, ils ne s 'étaient plus
lavés, ni même lavé les mains. Nous mourions de honte et
ne riions pas vraiment ! Certains d'entre nous ont même
frôlé l 'infarctus. On peut dire que nos anciens patrons nous
auront bien déçus. Et ils vous auraient aussi fait pitié si vous
les aviez connus. Mais ils se sont bien moqués de nous.

24 C> Editions du Puits fleuri


Ces erreurs, ces soucis et ces fautes accumulés furent
fatals à nos soi-disant managers, qui, apparemment, furent
remerciés.

Quoiqu'ils aient fait preuve de leur incompétence, et malgré


les sept cent mille euros que l 'entreprise a perdu, ils ont
porté l'affaire devant les tribunaux. Espérons qu'ils seront
condamnés aux dépens ! Et si on pouvait les envoyer dans
un établissement pénitentiaire, personne ne s'en plaindrait.
Quand on voit ce qu'ils ont fait ...

Pour pallier cette situation, un nouveau directeur a pris le


relais. La tâche qui l'attend est énorme. Mais il ne se perd
pas en digressions. Dans un courrier succinct, il nous a
rappelé sans ambiguïté qu'il veut vendre nos produits de
par le monde. Il a bien souligné que le développement va
de pair avec le courage et qu'il entend bien gérer la société
en tenant compte de chacune de ses dimensions : écono-
mique, sociale et culturelle. « Je ferai de mon mieux pour
redresser l'entreprise, faites-moi confiance », a-t-il conclu.

Il a même sollicité le Fonds Social Européen. Quant à nous,


sans prendre parti, nous lui avons réservé un bon accueil,
on n'a pas contesté son discours, il fut assuré de notre
soutien.
Voilà notre histoire.

C> Editions du Puits fleuri 25


Comment
« contourner l'obstacle » ?

Il n'y a aucune honte à hésiter pour l'orthographe d'un mot.


Même si elle obéit à des règles souvent très logiques, l'écriture
de la langue française reste subtile.

Il n'y a aucune honte non plus à utiliser les outils qui sont mis
à votre disposition pour éviter ces fautes.

A certains égards, l'orthographe peut être comparée à la cui-


sine : que vous utilisiez un livre de recettes pour réaliser un plat
ne met absolument pas en cause vos qualités ni en doute vos
compétences. Au contraire.

Il en est de même pour l'écriture : hésiter n'est pas blâmable.


C'est la faute qui l'est. Et chercher la solution pour ne pas la
faire relève d'une démarche tout à fait honorable.

Voici donc les outils très utiles, souvent nécessaires, pour évi-
ter les erreurs et fautes d'orthographe.

Utilisez le correcteur
Si vous écrivez vos textes avec un ordinateur, une tablette ou
votre smartphone (ce qui est quand même le cas d'une très
grande majorité), le correcteur d'orthographe et de grammaire
vous sera d'une grande utilité.

26 0 Editions du Puits fleuri


Cet outil est bien pratique, mais il est insuffisant, car il ne
repère pas (pas encore ?) de nombreuses fautes. Si vous ècri-
vez : « èvidement, ils nous aurons prouvès que nous avons tort
à priori ». le correcteur ne signale (et ne peut donc corriger)
aucune erreur, alors qu'il y en a quatre.

C'est rassurant : cela laisse place à l'intelligence humaine !

Pour simplifier, on peut dire que le correcteur se débrouille


assez bien pour les mots qui varient pas ou peu (les adverbes,
les prépositions) ; de même, il traque assez efficacement les
erreurs portant sur l'accord de l'adjectif avec le mot auquel il est
attaché (et encore ...). Mais il éprouve bien des difficultés face
aux subtilités des verbes qui, il est vrai, peuvent subir de nom-
breuses modifications.

Utilisez le dictionnaire
On voit encore, sur quelques bureaux, ces bons vieux diction-
naires que l'on feuillette avec délectation. Mais ils ont tendance
à disparaître au profit de solutions disponibles sur Internet, et
qui sont toutes très pratiques et utiles.

Parmi toutes celles qui sont proposées, nous vous conseillons


deux sites. A tout seigneur tout honneur, celui de l'Académie
française (https://www.dictionnaire-academie.fr/), sans publi-
cité, assez fonctionnel et tout-à-fait indiscutable !

L'Académie française offre aussi un service particulièrement


savoureux : une réponse personnalisée à vos questions.
Nous l'avons testé et utilisé. Certes, la réponse n'est pas immé-
diate, mais elle est précise... et elle aussi inattaquable
(http://academie-francaise.fr/le-dictionnaire/service-du-diction-
naire).

C> Editions du Puits fleuri 27


Nous vous recommandons aussi le Centre National de
Ressources Textuelles et Lexicales, d'un accès un peu moins
aisé, mais très riche et fournissant de nombreuses explications
sur les mots (http://www.cnrtl.fr/rubrique : portail lexical, lexico-
graphie).

De nombreux autres sites proposent l'accès à un service de


dictionnaire, mais ils l'assortissent d'incontournables publicités
(tel le site du Larousse : www.larousse.fr).

Mais si le dictionnaire permet d'éviter les fautes sur l'ortho-


graphe d'un mot (ce qui est déjà bien), il ne vous sera pas d'un
grand secours pour l'agencement des mots, leurs éventuelles
déclinaisons et les accords entre eux.

Pour les diverses formes des verbes, vous pourrez trouver une
aide bienvenue avec plusieurs sites qui vous proposent bien
obligeamment toutes les déclinaisons de tous les verbes. Nous
citerons bien sûr le très fameux outil proposé par l'éditeur
Bescherelle (https://bescherelle.com/le-conjugueur-besche-
relle) ou encore le site très fonctionnel proposé par le Figaro
(https://leconjugueur.lefigaro.fr/).

Faites-vous relire
Là encore, c'est une ressource à laquelle on ne pense pas
suffisamment : avant d'envoyer un mail important, ou un sms
professionnel, pourquoi se priver du regard d'une autre per-
sonne qui peut rapidement le lire et débusquer la faute qui vous
aurait échappé ?
Dans une entreprise ou une famille, on repère souvent celle ou
celui qui a le sens inné de l'orthographe (et/ou qui aime consul-
ter le dictionnaire) et, qui plus est, aime bien répondre aux
questions qu'on lui pose.

28 C> Editions du Puits fleuri


Face à une difficulté,
si vous supprimiez la difficulté ?
La méthode est un peu« à la hussarde», mais elle est efficace.

Vous hésitez sur un mot, sur une construction de phrase ?

Il est parfois plus simple de ne pas se braquer face à l'obstacle


et le contourner en modifiant le mot et/ou la phrase.

Prenons un exemple. Vous voulez écrire : « il faudrait que nous


acquerrions ce matériel ». Le verbe « acquérir » est un des plus
capricieux de la langue française, qui plus est si vous le conju-
guez au conditionnel.

Aussi, vous pouvez supprimer la phrase à laquelle vous aviez


initialement pensé et la remplacer avantageusement par : « il
faudrait que nous achetions ce matériel » ; ou encore : « je
pense qu'il faudrait acquérir ce matériel ».

Autre exemple : si vous hésitez entre un singulier et un pluriel,


vous pouvez aussi choisir un autre mot qui se termine toujours
par un 's'. Exemple: vous écrivez: « ils se sont mutuellement
étonnés » et hésitez sur le 's' final (ah, toujours ce fameux par-
ticipe passé !). La solution est simple, écrivez « ils se sont
mutuellement surpris ».

Fiez-vous à votre oreille


L'écrit nous vient de la langue parlée : l'orthographe et la gram-
maire ont permis de « codifier» l'existant, le langage utilisé. Ce
rappel uniquement pour expliquer que, parfois, en remplaçant
un mot par un autre, on trouve, grâce au bon sens et à son
oreille, la solution.

0 Editions du Puits fleuri 29


Remplacez un participe passé
se terminant par une voyelle
par un autre qui se termine par une consomme
Un exemple : vous hésitez sur l'accord du participe passé du
mot « fermé » dans la phrase suivante : « la porte que j'ai
fermée ». Pas de souci, remplacez le mot « fermée » par un
autre, dont la terminaison est différente ; ici, nous pouvons
prendre le mot « ouverte ». Si vous dites la phrase : « la porte
que j'ai ouverte », votre oreille vous indiquera immédiatement
la solution. Dans la phrase ainsi construite, le participe passé
s'accorde avec le mot« porte». On ne dira pas: « la porte que
j'ai ouvert ». En l'occurrence, « ouverte » est au féminin, donc
« fermée » l'est aussi.

Pour les participes passés, les adjectifs :


mettez du féminin
La méthode est aussi bien pratique pour s'assurer de la termi-
naison d'un adjectif ou d'un participe passé. Si vous hésitez sur
la lettre finale de « surpris » dans la phrase : « il est surpris »,
mettez au féminin : « elle est surprise». « Surpris » se termine
bien par un 's'.

« Il est prêt » donnera, au féminin, « elle est prête ». « Prêt »


s'écrit avec un 't'.

Pour les verbes : remplacez un verbe du 1•• groupe


par un verbe du ieme ou rme groupe
Parfois, on hésite pour la terminaison d'un verbe du 1 " groupe.
Faut-il mettre 'er' (qui marque l'infinitif) ou 'é' (signe du participe
passé)?

30 0 Editions du Puits fleuri


Comme la prononciation est identique, le risque d'erreur est
réel (faut-il bien écrire : « je me suis trompé », ou encore : « ils
se sont fait licencier » ?).

Pour avoir la réponse, c'est trés simple : vous remplacez ce


verbe du premier groupe par un verbe du deuxième ou du troi-
sième groupe (qui se termine par 'ir'). L'infinitif étant différent
du participe passé, votre oreille vous indiquera tout de suite la
différence.

Si nous reprenons l'exemple : « je me suis trompé », je rem-


place « tromper » par « souvenir ». On ne dit pas « je me suis
souvenir», mais bien« je me suis souvenu», qui est la marque
du participe passé.

Donc, on écrit bien « je me suis trompé » avec un 'é', car il


s'agit du participe passé.
Et pour l'autre exemple : je remplace « licencier » par un autre
verbe dont le sens n'est pas trop éloigné ; on peut prendre
« avoir». On dira : « ils se sont fait avoir» et non pas « ils se
sont fait eus ». Donc, le verbe est bien à l' infinitif et on écrira
bien « licencier ».

Pour le futur face au conditionnel,


pour le passé simple face à l'imparfait :
remplacer « je » par « tu »

« A ta place, je laisserais tomber » ou : « à ta place, je laisserai


tomber» ?
« Demain, j'irai travailler » ou : « demain, j'irais travailler » ?
« Je travaillai d'arrache-pied » ou : « je travaillais d'arrache-
pied » ?

0 Editions du Puits fleuri 31


Une erreur assez fréquente est due au fait que, à la première
personne (« je »), certaines conjugaisons de verbes, bien que
différentes, se prononcent de la même façon.

Je vous l'ai promis : ce livre n'a pas pour vocation d'entrer dans
des explications grammaticales ou de vocabulaire. Il est surtout
là pour vous donner des trucs et astuces permettant d'éviter les
fautes d'orthographe.

En revanche, pour certains cas, les explications liminaires per-


mettent de mieux comprendre le pourquoi de telle ou telle
règle. Et, systématiquement, le « truc » permettant d'éviter la
faute vous est fourni , sans que vous ayez nécessairement lu
ces fameuses explications.

Pour les cas qui nous concernent ( « je regardai » ou « je


regardais », « je regarderai » ou « je regarderais »), voici
l'explication :

«Je regarderai » ou « je regarderais » ?


Futur ou conditionnel ?
« Je viendrai » ou « je viendrais » ?

Le petit 's' ajouté à la fin de ce verbe en modifie le sens.

Dans le premier cas (« je viendrai »), le verbe est au futur. Dans


le second (« je viendrais »), il est au conditionnel, c'est-à-dire
que l'action projetée est soumise à une condition.

La nuance est sensible.

Vous parlez avec votre boss. Il commence une phrase : « je


t'augmenterai. .. ». Mais pense-t-il « je t'augmenterai » ou « je
t'augmenterais » ? C'est important.
S'il a en tête la phrase « je t'augmenterai » sans mettre de 's'
au verbe, alors l'augmentation aura bien lieu : « je t'augmente-
rai le mois prochain ».

32 C> Editions du Puits fleuri


S'il adjoint un 's' au verbe (« je t'augmenterais »). ladite aug-
mentation est liée à une condition (« je t'augmenterais bien si
la direction était d'accord ... »).

Comment faire pour savoir si on met ou non un 's' ?

Ce risque d'erreur existe uniquement pour la première per-


sonne (« je »).
Pour éviter tout problème, il suffit de remplacer le sujet « je »
par« tu ». C'est votre oreille qui vous donnera la solution.

Si, à la deuxième personne, la terminaison est 'as', nous


sommes au futur. Alors. avec« je ». on écrira 'ai'.

Si, à la deuxième personne, la terminaison est 'ais'. nous


sommes au conditionnel. Alors. avec« je ». on écrira 'ais'.

« Demain, tu seras présent »


~ « demain, je serai présent».

« Tu serais très heureux si elle venait »


~ « je serais très heureux si elle venait »

« Je regardais » ou « je regardai » ?
Imparfait ou passé simple ?
Autre cas, plus rare , et moins « repérable » : les verbes du
1" groupe (ceux qui se terminent en 'er') ; lorsqu'ils sont
utilisés avec la première personne du singulier (« je ») et
conjugués à l'imparfait, ils se terminent par un 'ais' (« je
jetais »).
Et, au passé simple, toujours pour la première personne du sin-
gulier, le verbe se termine par un 'ai' (« je jetai »).

A l'oreille, il n'y a pas de différence. A l'écrit, si. Un seul petit 's'.


certes, mais quand même.

C> Editions du Puits fleuri 33


Rappelons que l'imparfait est un temps utilisé pour décrire une
action qui a eu lieu et qui se répétait souvent («j'allais à l'usine
chaque jour ») alors que le passé simple est utilisé pour décrire
une action passée qui n'a eu lieu qu'une fois (« j'allai à l'usine
lorsque je l'ai croisée »).

Notons que le passé simple, plus littéraire, est relativement peu


utilisé au quotidien (surtout avec « nous » et « vous » : « nous
mangeâmes des fraises », « que mangeâtes-vous ? »). Dans
l'expression écrite comme parlée, on lui préfère le passé com-
posé (« nous avons mangé des fraises »).

Comme ce risque n'existe qu'à la première personne, il suffit


de remplacer le « je » par « tu » ou, si vous préférez, par
« nous », pour disposer tout de suite de la solution : « hier, tu
lui parlais » ou « hier, tu lui parlas » ?

« Tu lui parlais » ~ « je lui parlais »

« Tu lui parlas » ~ « je lui parlai»

34 0 Editions du Puits fleuri


De quoi se compose
une phrase ?
Les différentes catégories
de mots

La lecture de cette fiche n'est pas indispensable pour pouvoir


utiliser ce guide pratique.

Vous pouvez passer directement aux fiches qui répondent aux


questions que vous pouvez vous poser quant à l'accord du
participe passé, l'écriture des nombres ou des mots compo-
sés ...

Mais si vous disposez d'un peu de temps, les explications qui


suivent permettent de « poser » les choses, de comprendre
l'imbrication à la fois subtile et cohérente de tous les éléments
qui composent une phrase. Ce qui peut aussi aider à mieux
comprendre le « pourquoi » de certaines règles.

Un (tout) petit peu d'histoire :


pourquoi notre vocabulaire
et notre grammaire actuels ?
Avant de nous pencher sur l'écriture et éviter les quelques
pièges tendus par notre belle langue (ce qui est le sujet de ce
guide pratique), il semble utile de rappeler que notre ortho-

C> Editions du Puits fleuri 35


graphe n'a pas été créée en un jour, et n'est pas plus née de
l'imagination (ou du plaisir sadique) de quelques scribouillards
pinailleurs.
Le langage humain, ce magnifique vecteur de communication
entre les individus, s'est construit très progressivement.

A l'origine, la communication était exclusivement orale.


Considérée comme une évolution majeure ayant permis l'orga-
nisation de la société et le support de l'intelligence collective
humaine, l'écriture est apparue.
Sa maîtrise par une grande partie de la population est récente.
Il n'est pas si loin le temps où plus des neuf dizièmes de la
population française ne savaient pas lire et encore moins
écrire.
Donc, au fil des ans. des décennies, des siècles, les grogne-
ments primitifs utilisés dans les tribus se sont transformés en
onomatopées, puis en mots, puis en phrases. Puis l'écrit a
accompagné l'oral.
Au fil des siècles, le langage s'est partiellement homogénéisé,
afin de permettre aux habitants de contrées proches de se
comprendre.
Pour ne prendre que notre belle langue française dans notre
beau pays qu'est la France, on peut dire que, en notre XXI """
siècle, nous disposons d'un langage assez homogène. Il s'est
construit sur des bases anciennes, nombreuses et variées.
Certes, s'il est essentiellement issu du latin, il s'est enrichi
d'autres langues venant de peuples avec lesquels la France a
développé des relations. en a subi les influences (germanique,
britannique, espagnole, italienne, arabe ... ). Il évolue en perma-
nence. Et il continuera à se modifier, au fil des usages et des
nouveaux apports.
Dans le souci de donner une homogénéité au pays, le pouvoir
a décidé, au XVII""" siècle, de « codifier» notre langage et notre
écriture, afin de disposer d'une base commune et partagée.

36 C> Editions du Puits fleuri


Cette m1ss1on a été confiée à une institution bien connue
l'Académie française.

Les membres de cette Académie n'ont pas créé ex nihilo un


vocabulaire et une grammaire qui se seraient imposés à tout le
monde. Ils se sont « contentés » de recenser les pratiques et
de (tenter de) les expliquer.

La langue française, telle qu'elle est « codifiée » aujourd'hui,


est donc un outil né progressivement, selon les usages des
individus et des populations.

Les règ les qui la régissent ne sont là que pour constater un


existant qui s'est forgé au fil des siècles, et qui continue à évo-
luer.
Donc, si vous pestez contre une règ le de grammaire qui vous
semble incompréhensible, voire stupide, inutile d'en vouloir à
ceux qui ont réalisé le dictionnaire de la langue française, ni
aux grammairiens qui expliquent comment agencer les mots.
La responsabilité en revient exclusivement à vos ancêtres,
proches et éloignés, qui, en parlant, puis en écrivant, ont fait
évoluer notre précieux langage, oral puis écrit.

Voici pour les quelques considérations générales.

Des lettres aux mots,


des mots à la phrase
Entrons maintenant dans le cœur de notre sujet.

Avant de travailler la question de l'orthographe, il est utile de


rappeler comment se construit une phrase. Car comprendre
comment elle se bâtit permet de mieux saisir le « pourquoi » de
certaines règles qui peuvent paraître surprenantes, mais qui
sont parfaitement logiques.

0 Editions du Puits fleuri 37


Et, puisque les phrases se composent de mots, nous passe-
rons un peu de temps sur l'origine et la particularité de ces
mots.

Et puisque les mots se composent de lettres, revenons


quelques instants sur ces fameuses lettres qui sont à l'origine
de toute notre communication écrite.

Pour construire des mots : les lettres


a, bl c, d, el f, g, h, i, j, k, 1, m, n, o, p, q, r, si tl u, vl w, x, Y1 z.

Que l'on soit ou non amoureux des mots, on ne peut que


s'émerveiller de ce miracle qui fait que, avec 26 signes basi-
ques, il est possible de s'exprimer de façon quasiment infinie.

A l'instar des 7 notes de musique qui sont à l'origine d'une infi-


nité de mélodies et de chansons qui rythment nos vies, les 26
lettres de notre alphabet, unies les unes aux autres avec des
infinités de combinaisons. créent des mots. et des écrits infini-
ment.

Surtout, ces 26 modestes symboles, associés à des points, des


virgules, permettent aux individus de partager, de progresser,
de bâtir, d'inventer ...

Que serions-nous sans la communication écrite ? A quel degré


d'évolution seraient nos civilisations sans ces 26 petits riens.
qui sont tout ?

UV\ petit bOV\U5

Le poids des lettres


Le graphique ci-dessous n'est pas indispensable pour l'ortho-
graphe ... mais je tenais simplement à vous le faire partager. Je
me suis amusé à calculer, dans un texte comprenant environ

38 C> Editions du Puits fleuri


150 000 lettres (celles de ce livre). quel était le « poids » res-
pectif de chacune. Ce qui permet de voir quelles sont les
lettres excessivement utiles, et celles qui le sont moins.

Où l'on constate que la voyelle 'e' est primordiale, puisqu'elle


représen te 15% des lettres utilisées dans un texte. Elle est
suivie, du 's', du 'i'. du 'n' ... A l'opposé de ce podium, les 'k'. 'w'.
très peu utilisés.

Le "poids" des lettres


16!1 IOOll

14,.
"""
.....
12!1

JO!<

8"

... 20!!

•••••
10!!

es n l r u a o l c p dm v q f b g h x j z y wk °"

Pour composer une phrose : les mots


Avec les lettres, on crée des mots. Et avec des mots on
construit des phrases. La phrase que vous venez de lire com-
prend huit mots (et / avec / des / mots / on / construit / des /
phrases).

Pour faciliter la compréhension d'une phrase, on utilise aussi la


ponctuation. Sur cette question de ponctuation, qu'on utilise
quasiment sans s' en rendre compte, vous pouvez consulter la
fiche pratique qui lui est consacrée (page 133).

C> Editions du Puits fleuri 39


Les sept catégories de mots
Vous aimez cuisiner ? Et même si vous n'y prenez pas de
plaisir particulier, vous savez que pour faire un gâteau, vous
devez utiliser plusieurs ingrédients : de la farine, des œufs, du
sucre, du lait, des fruits ...

Non , non, rassurez-vous, vous ne vous êtes pas trompé. Vous


n'avez pas acheté un livre de recettes de cuisine. Vous avez
bien entre les mains un guide pratique dont l'unique objet est
de vous aider à ne pas commettre de fautes d'orthographe.

Mais si je me permets cette analogie avec la cuisine, c'est que,


de fait, une phrase se compose exactement comme un plat :
elle comprend des éléments divers, distincts, qui, liés les uns
aux autres, forment un tout cohérent.

Pour faire une phrase, il faut recourir à plusieurs ingrédients


qui, bien dosés et intelligemment utilisés, permettent de
construire un écrit compréhensible par tous.

Une phrase donc se compose de mots.

Ces mots sont classifiés dans quelques catégories, qui sont


limitées.

Prenons un exemple, une simple phrase : « je regarde le jeune


enfant qui part joyeusement à l'école ».

De fait, les mots sont soit :

des verbes (dans notre exemple: «regarde»,« part»)


des noms (dans notre exemple : « enfant, « école »)
des articles (dans notre exemple : « le », « I' »)
des adjectifs ( dans notre exemple : « jeune »)
des pronoms (dans notre exemple « je », « qui »)
des adverbes (dans notre exemple : « joyeusement »)
des conjonctions/ prépositions (dans notre exemple :
« à )) ).

40 C> Editions du Puits fleuri


Il n'y a pas d'autre sorte de mots. Tous peuvent être rangés
dans une de ces catégories. C'est très important, car, selon
leur classification, l'écriture des mots se révèle plus ou moins
complexe.
Nous allons rapidement revenir vers chacune de ces sept
catégories.
Ce que l'on constate rapidement, c'est que l'écriture de cer-
tains mots ne change jamais, alors que d'autres subissent
régulièrement des modifications. C'est un élément très impor-
tant, voire essentiel, pour l'écriture des mots et donc pour
l'orthographe.
Car plus un mot peut être modifié, plus son écriture peut s'avé-
rer, si ce n'est complexe, à tout le moins subtile. Le risque
d'erreurs est surtout dû à ces possibles variations. Et on
constate que les correcteurs d'orthographe se trompent rare-
ment sur les mots qui sont invariables, ou dont les variations
sont rares. En revanche, pour les mots qui peuvent changer
{les verbes notamment)...
Nous allons donc « classer » les mots en fonction de la possi-
bilité qui est donnée de les modifier.

Les mots dont l'écriture ne change jamais :


les adverbes, les conjonctions et prépositions
Certains mots sont invariables. Ce sont les plus simples à
écrire, puisqu'ils ne subissent aucune modification.

Les adverbes
Les adverbes ont pour vocation de donner encore plus de
poids au mot devant lequel ils sont placés.

Exemple : dans la phrase « je suis très content », l'adverbe


« très » renforce l'adjectif « content ».

C> Editions du Puits fleuri 41


Un adverbe n'est jamais indispensable : on peut le supprimer
sans que la phrase perde son sens (« je suis content »).

Pour les adverbes, le risque de commettre une faute que le


correcteur d'orthographe ne repère pas est excessivement
rare.

Une fiche est consacrée aux adverbes venant des adjectifs tels
que « grand » (quand on écrit : « une grand-mère », pourquoi
« grand » n'est pas au féminin ?), dont l'écriture peut être une
source d'erreur (voir page 123).

Les conjonctions et les prépositions


Les phrases compren nent souvent des prépositions et des
conjonctions qui introduisent ou relient des mots ou des
groupes de mots.

La préposition est mise en début de phrase ou de groupe de


mots. « Dans», « chaque»,« parfois »... sont autant de pré-
positions (exemple : « Parfois, j'ai de bonnes idées ... »).

La conjonction, elle, relie deux éléments d'une phrase.

Exemple : dans la phrase « je suis satisfait car vous avez


remporté l'affaire », « car» est une conjonction.

Les conjonctions les plus connues sont : « mais, où, et, donc,
or, ni, car» ...
Ces conjonctions et prépositions sont, comme les adverbes,
toujours invariables.

Leur écriture ne pose, elle non plus, pas de problème spéci-


fique.

42 C> Editions du Puits fleuri


Les mots qui peuvent être écrits soit au singulier,
soit au pluriel : les noms
Ces noms ont une grande importance dans une phrase. Ils sont
précis, ils permettent au lecteur de comprendre immédiatement
ce dont on parle.
Ils décrivent une chose, un lieu, une personne, un sentiment
(« voiture », « ville », « femme », « peur » ).
Ils structurent la phrase : si vous les supprimez, la phrase
devient incompréhensible (cela les distingue fortement de
certains autres mots - notamment les adjectifs et les adverbes
- que l'on peut supprimer sans que la phrase devienne incohé-
rente).
Notre vocabulaire comprend des noms communs et des noms
propres.

Le nom commun
Un nom commun est un mot qui désigne spécifiquement une
personne, un objet, un lieu. Vous utilisez les noms communs
par centaines chaque jour : « société », « bilan », « salarié »,
« développement », « ville »...

Le nom commun est soit masculin, soit féminin (c'est ce qu'on


appelle le « genre » du nom).
Exemple : le nom commun « entreprise » est féminin (« une
entreprise »). Le nom commun « entrepreneur » est masculin
(« un entrepreneur »).
Pour la trés grande majorité des noms, le genre (masculin /
féminin) ne pose pas de question.
Quelques noms sont quelque peu vicieux, car leur genre n'est
pas nécessairement celui auquel on pense. Ainsi, dit-on « un »
ou « une » écritoire ? Dit-on « un » ou « une » tentacule ?
Sincèrement, peu importe : ce sont des mots que l'on ne

C> Editions du Puits fleuri 43


retrouve jamais dans les écrits professionnels. Si vous travail-
lez dans le monde médical, retenez simplement que « omo-
plate » est un mot féminin.

Dans tous les cas, si vous hésitez sur le genre de ce mot et que
vous n'avez pas le temps de consulter un dictionnaire, il suffit
de recourir à une formulation qui évite tout risque d'erreur.
Ainsi, si vous n'êtes pas sûr, n'écrivez pas « dans cet inter-
valle » (c'est « cet » ou « cette » intervalle ?), mais « dans
l'intervalle ».

Le nombre : singulier ou pluriel

Un nom commun peut être décliné en deux modes : il peut être


utilisé au singulier (il n'y en a qu'un : « le magasin ») ou au plu-
riel (il y en a plusieurs : « les magasins »). C'est ce que l'on
appelle le « nombre » du nom.

Lorsqu'il est utilisé au pluriel, le nom commun prend un 's'.

Avec le correcteur d'orthographe, peu de noms offrent de


réelles difficultés, car leur écriture est relativement aisée. Il
suffit simplement de ne pas oublier le 's' lorsque vous mettez
un nom commun au pluriel.

Seule l'écriture des noms composés (des noms formés de


deux mots : « garde-barrière », « sans-emploi », « porte-
clés »...) peut être source de pièges.

Nous consacrons à ce sujet une fiche pratique (page 115).

Le nom propre : un peu à part


Un nom propre est utilisé pour qualifier une chose, un lieu ou
une personne qui est unique.

C'est pour cela que, très généralement, un nom propre est uti-
lisé au singulier.

44 C> Editions du Puits fleuri


nom propre débute toujours par une lettre majuscule.

Par exemple : l'Elysée (on pense tout de suite au Palais de


l'Elysée, où loge le Président de la République ... la République
est aussi un nom propre, parce qu'il s'agit de notre régime poli-
tique unique).

Une ville est aussi un nom propre : Paris, Lille, Londres ...

Votre nom de famille est aussi un nom propre. Car, qui plus est
lorsqu'il est utilisé avec votre prénom, il représente une per-
sonne unique : vous.
Le nom désignant l'habitant d'un pays est un nom propre. En
revanche, le nom qui désigne la langue d'un pays est un nom
commun.

On écrira donc : « il est Allemand, et il parle excellemment le


français ».

Les mots qui peuvent être au singulier ou au pluriel,


au masculin ou au féminin : les articles,
les pronoms, les adjectifs

Devant un nom : l'article

Un nom est toujours précédé d'un article, qui, en quelque sorte,


l'annonce.
Ces articles, vous les connaissez tous :
« un » ou « une » qui, au pluriel, deviennent« des ».
« le » ou « la » qui, au pluriel, deviennent « les ».

L'article s'accorde avec le nom auquel il est rattaché : il est soit


féminin, soit masculin ; soit singulier, soit pluriel.

C> Editions du Puits fleuri 45


Masculin Féminin
Singulier un/ le/ I' une/ la/ I'
Pluriel des/ les

Pour remplacer un nom : le pronom

Un nom peut être remplacé par un pronom.

Prenons vite un exemple, plus simple : « j'ai suivi ce dossier qui


va se conclure ». Dans cette phrase, « qui » est mis à la place
du mot« dossier». C'est un pronom.

Les pronoms les plus utilisés sont :


que ( « c'est Jean que je vois »), il peut s'écrire « qu' »
devant un mot qui débute par une voyelle (« l'ami
qu'elle voit »),
qui (« c'est lui qui maintenant parle »),
lequel (qui, au féminin et au singulier, donne :
« laquelle » ; au masculin et au pluriel : « lesquels » ;
au féminin pluriel : « lesquelles),
auquel (au féminin et au singulier : « à laquelle » ;
au masculin et au pluriel : « auxquels » ; au féminin
pluriel : « auxquelles),
lui, la, les, leur(« ce voisin, je lui parle», « ces clientes,
je les convaincs » ). A noter que lorsqu'il est utilisé
comme pronom, « leur » est toujours invariable : « je
leur parle »).

Les adjectifs
Les noms peuvent être accompagnés de mots qui, sans être
indispensables, les précisent, les qualifient (dans la phrase :
« j'ai un bon travail », « bon » est un adjectif). On les appelle
les adjectifs qualificatifs. Ces adjectifs suivent scrupuleuse-
ment leur maître, qui est le nom.

46 C> Editions du Puits fleuri


L'adjectif complète le nom auquel il se rapporte (dans la
phrase : « je dirige une petite entreprise », l'adjectif« petite »
prècise la taille de l'entreprise).

S'il a, bien sûr, son utilité, un adjectif peut toujours être sup-
primé sans que la phrase devienne incompréhensible ( « je
dirige une entreprise »).

L'adjectif s'accorde en genre (féminin ou masculin) et en nom-


bre (singulier ou pluriel) avec le nom auquel il est attaché.

Il pourra donc être, selon les situations,


au masculin - singulier (« un beau résultat »)
au masculin - pluriel (« des beaux bénéfices »)
au féminin - singulier ( « une belle réussite »)
au féminin - pluriel (« des belles entreprises »)

Une fois qu'on a bien repéré le nom auquel un adjectif se


rapporte , il suffit de l'accorder à ce mot pour éviter toute faute
d'orthographe.
La règle est simple. Son application demande parfois un peu
de vigilance. Car si l'adjectif est très souvent placé devant le
nom qu'il qualifie, ce n'est pas systématique. Et, parfois, un
adjectif peut être utilisé pour plusieurs mots.

Pour savoir à quel mot l'adjectif se rapporte, il faut poser la


question « qui est » devant cet adjectif.

Prenons un exemple : « on nous a présenté une entreprise


dynamique ».
« Qui » est « dynamique » ? Une entreprise ; « dynami-
ques » est donc l'adjectif de « entreprise ».

Lorsqu'un adjectif est utilisé pour qualifier plusieurs noms, qui


sont tout au singulier, il prendra le pluriel.

C> Editions du Puits fleuri 47


Exemple : « le cadre et l'employé, étonnés par ce comporte-
ment, ont immédiatement réagi ».

« Qui » est« étonné » ? Le cadre et l'employé. Il y a deux mots.


L'adjectif, utilisé pour ces deux noms, s'écrira donc au pluriel.

Si un même adjectif se rapporte à plusieurs noms, et que,


parmi ces noms, un seul est masculin, la bonne vieille règle (un
peu machiste) qui édicte que « le masculin l'emporte sur le
féminin » s'appliquera.

Prenons l'exemple qui a été utilisé dans le texte - test (page


18) : « ces erreurs, ces soucis et ces fautes accumulés ». Le
mot « accumulé » est l'adjectif. A quels noms se rapporte-Hl ?
Pour le savoir, on pose la question « qui est » devant le mot.
« Qui » est « accumulé » ? Dans cette phrase, ce sont « les
erreurs », « les soucis » et « les fautes » qui sont accumulés.
Il y a trois noms, l'adjectif est donc au pluriel. Comme, dans ces
trois noms, l'un d'eux est au masculin, l'adjectif « accumulés »
sera masculin.
Dans certains cas, plusieurs adjectifs se rattachant à un nom
au pluriel peuvent s'écrire chacun au singulier. On écrira
donc : « nous ne perdons pas de vue chacune des dimensions
- économique, sociale et culturelle - de cette question », car il
n'y a qu'une dimension économique, qu'une dimension sociale
et qu'une dimension culturelle à la question.
Autre solution : vous modifiez la phrase, en écrivant, par exem-
ple, « il y a plusieurs dimensions dans cette question : une éco-
nomique, une sociale, une culturelle ».

Les seuls « pièges » que peut présenter l'écriture des adjectifs


se trouvent dans les adjectifs de couleur dont l'orthographe
peut parfois paraître surprenante, même si elle répond à une
règle logique et se révèle, finalement simple. Une fiche leur est
consacrée page 119.

48 C> Editions du Puits fleuri


Le verbe, un mot aux multiples déclinaisons
Le verbe est l'élément central de la phrase.

Il indique très souvent une action (« avancer », « parler »,


« penser », « travailler »... ).
A la différence de bien d'autres mots, et sauf très rares excep-
tions, il est indispensable à la construction d'une phrase.

Le verbe est le mot qui peut subir le plus de variations. C'est ce


qui en fait la richesse, le charme ... et parfois aussi, reconnais-
sons-le, la difficulté.

Il se décline en effet selon le temps de l'action (selon notam-


ment qu'elle a déjà eu lieu, qu'elle est en cours, qu'elle va avoir
lieu). Il varie aussi selon la personne qui mène cette action
(celui qui écrit, celui à qui on s'adresse, ou une autre per-
sonne).
Bref, le verbe est sans conteste le mot le plus utilisé, et qui peut
subir de nombreuses variations.

Lo base du verbe : son infinitif


Dans son état premier, le verbe est présenté sous la forme de
« l'infinitif».
Quelques exemples de verbes à l'infinitif : « parler », « finir »,
« dormir », « conclure », « rire »...

Pour pouvoir comprendre certaines subtilités dans l'utilisation


des verbes, il faut intégrer le fait que le verbe comprend une
racine qui ne change jamais (ou à de très rares exceptions).
C'est à partir de cette racine que se feront toutes les variations
du verbe.

C> Editions du Puits fleuri 49


De quoi se compose un verbe :
lo racine et la terminaison
Par exemple, dans les verbes cités ci-dessus, les racines du
verbe sont: 'parl', 'fin', 'dorm', 'conclu' , 'ri ' ...

Les terminaisons (qui terminent le mot) étant, toujours dans


l'exemple, 'er', ' ir', 're'.

La racine à laquelle on ajoute la terminaison permet de dispo-


ser d'un verbe :

pari + er = parler
fin + ir = finir
dorm + ir = dormir
conclu + re = conclure
ri + re = rire

La racine est très importante car c'est avec elle que l'on va
pouvoir décliner les différentes formes d'un verbe.

Quand je disais que la racine ne change pas, j'ajoutais : sauf


rares exceptions. Elles s'appliquent pour des verbes très
souvent utilisés, dont l'usage très fréquent a amené à des
transformations qui sont autant de difficultés (c'est le cas de
verbes tels que « faire », « aller »... ).

Deux verbes hors-norme : être et avoir


« Etre » et « avoir » sont deux verbes à part. Ils sont excessi-
vement utilisés. Ils ne font partie d'aucun grou pe, ils ont leurs
propres règles.

Pourquoi dit-on « je suis » et « tu es » ? On voit que, pour le


verbe être, il n'y a aucune racine commune. Pas plus que pour
le verbe « avoir», dont la racine est souvent 'a'(« j'a-i », « nous
a-vons »), mais parfois aussi 'eu' (« j'eu-s », « ils eu-rent »).

50 C> Editions du Puits fleuri


Loin de nous l'idée d'entrer dans de longues explications,
surtout que tout le monde a appris à décliner ces verbes si
usités ... et si particuliers.

Notons aussi que ces deux verbes à part sont utilisés pour
construire les passés composés des verbes (« j'ai mangé »,
« je suis parti »).

Une des subtilités les plus anxiogènes de l'écritu re française


est l'accord de ce participe passé. Si, finalement, il obéit à une
règle tout-à-fait logique, son application demande un petit
travail de réflexion qui sera expliqué dans la fiche pratique inti-
tulée « l'accord du participe passé » (page 137).

Les trois groupes


Compte tenu de leur grande diversité, les verbes sont classés
dans trois groupes. Il n'est pas inutile d'intégrer cette classifica-
tion, qui peut simplifier la compréhension des règles d'écriture.

La terminaison du verbe permet de savoir à quel groupe il


appartient.

Le premier groupe, le plus simple, comprend tous les verbes


qui se terminent en 'er'. Tou s sauf un : le verbe « aller » (ce
fameux verbe si capricieux ... si utilisé aussi. ..).

Le deuxième groupe comprend uniquement des verbes qui se


terminent en 'ir' (finir, grandir, jaunir... ). Mais, attention, certains
verbes qui se terminent en 'ir' n'en font pas partie.

Comment savoir si un verbe en 'ir' appartient ou non à ce


groupe?

Il faut, pour cela, s'intéresser à la façon dont ce verbe se


décline lorsqu'on l'utilise au participe présent (c'est-à-dire, en
mettant « en » devant).

C> Editions du Puits fleuri 51


Si, dans cette déclinaison, le verbe se termine par 'issant'. alors
il est du deuxiéme groupe.

Prenons un exemple : au participe présent, le verbe « finir »


donne « en finissant ». c'est donc un verbe du deuxième
groupe, tout comme « verdir » (« en verdissant »). ou aussi
« haïr »...

En revanche, « dormir » n'est pas dans le deuxième groupe,


car on dira (et écrira) : « en dormant ». Idem pour les verbes
« souvenir ». « courir »...

Le troisième groupe est un groupe « fourre-tout » . Il accepte


tous les verbes qui n' entrent ni dans le premier ni dans le
deuxième groupe.
On y retrouve les verbes qui se terminent en 're' (faire, vivre,
croître, prendre ...). en 'oir' et en 'oire' (valoir, voir, croire, ... ).
ainsi que des verbes dont la terminaison est en 'ir'. et qui ne
font pas partie du deuxième groupe.

Le verbe « aller » figure aussi dans ce groupe.

Les transformations possibles du verbe :


selon la personne qui agit, et selon le temps de l'action
Le verbe, élément majeur d'une phrase, peut subir plusieurs
transformations.

Il peut varier selon la personne qui mène l'action (qu'on appelle


le sujet). Il va aussi être modifié selon la période dans laquelle
l'action se déroule.

Le verbe va être transformé selon la personne qui agit

On peut décliner un verbe de trois manières : soit on l'utilise


pour parler de soi {il est alors à la première personne). soit on

52 C> Editions du Puits fleuri


l'utilise pour s'adresser à une personne définie (c'est la
deuxième personne), soit on parle d'une personne à laquelle
on ne s'adresse pas directement (c'est la troisième personne).

On parle de soi, la première personne : « je » (« je vais tra-


vailler »).

On parle à une personne : « tu » (« tu vas travailler »).

On parle d'une personne à qui on ne s'adresse pas direc-


tement : « il / elle » ( « il va travailler », « elle va travailler »).

Ces trois personnes peuvent être utilisées soit au masculin


(une seule personne), soit au pluriel (plusieurs personnes).

On parle de soi, et on est plusieurs : « nous ».

On parle directement à plusieurs personnes : « vous ».

On parle de plusieurs personnes à qui on ne s'adresse pas


directement : « ils / elles ».

Le verbe va au ssi être modifié


en fonction de la période de l'action

Le verbe, qui décidément est d'une grande adaptabilité, peut


aussi être modifié afin de préciser la période au cours de
laquelle l'action a lieu : est-elle en cours, a-t-elle déjà eu lieu,
va-t-elle avoir lieu, n'a-t-elle pas encore eu lieu ?

Eh oui, on ne se rend pas toujours compte, lorsqu'on aligne les


mots et les phrases, de toute cette subtilité.

• L'action est en cours : le présent

Lorsque l'action est en cours, on utilise le présent. On parle en


effet de ce qui se passe dans le présent, dans l'instant.

0 Editions du Puits fleuri 53


Le présent est le temps de l'action. Il est assez normal que,
dans les écrits professionnels, ce soit le temps le plus utilisé.
Tant mieux : c'est le temps le plus facile à conjuguer !

• L'action a déjà eu lieu : le passé


(imparfait, passé simple, passé composé)

Si le verbe relate une action qui a déjà eu lieu, vous disposez


de plusieurs déclinaisons.

Une des plus connues est l'imparfait.

On l'utilise pour parler d'une action qui a eu lieu, et ceci de


façon régulière : « il prenait le métro, allait travailler et rentrait
chaque soir chez lui. Le week-end, il partait à la mer».

Pour une action qui s'est passée et qui n'a eu lieu qu'une seule
fois, on prend le passé simple : « il prit la parole et prononça
un discours très applaudi ».

Mais ce passé simple est de moins en moins utilisé, surtout


avec les pronoms« nous» et« vous». Reconnaissons-le, cela
ferait un peu pompeux d'écrire : « nous allâmes à cette réunion
et nous conclûmes le contrat »...
C'est le passé composé auquel on a le plus souvent recours
afin de conjuguer un verbe pour une action qui s'est produite
une seule fois (« il a pris la parole et a prononcé un discours »).

Le passé composé s'obtient en pren ant l'auxiliaire « avoir » ou


l'auxiliaire « être » avec le participe passé du verbe (« je suis
venu et j'ai regardé la télé »).

Ce participe passé s'obtient en prenant la racine et en ajoutant


un 'é' pour les verbes du premier groupe, un 'i' pour ceux du
deuxième groupe et soit un 'i' un 'u' un 'é' un 's' un 't' pour
f 1 1 1 1

les verbes du troisième groupe.

54 C> Editions du Puits fleuri


Pour construire le participe passé

La racine+

1" groupe é
2 ème groupe i

3 ème groupe il u, é1 s, t

• L'action va avoir lieu : le futur

Pour parler d'une action qui va avoir lieu, le verbe se conjugue


au fu tur : « demain, j'irai en déplacement ».

• L'action dépend d'une autre : le conditionnel

Le conditionnel, qui est un mode de déclinaison du verbe, est


le mot on ne peut plus adapté : utiliser un verbe au conditionnel
indique que l'action évoquée est conditionnée à une autre.
Exemple : « j'irais volontiers à l'étranger, si mon boss me le
propose ».

• L'action n'est pas sûre : le subjonctif

Le subjonctif est utilisé lorsque l'action décrite par le verbe


n' est pas certaine : « ce serait bien que tu viennes ». Ici,
« viennes » est le subjonctif du verbe « venir ». et il est utilisé
à bon escient car la venue de la personne n'est pas sûre.

Un verbe conjugué au subjonctif est toujours précédé de


« que » (« il faut que tu manges ». « quoi que tu fasses »... ).

C> Editions du Puits fleuri 55


• L' impératif

L'impératif exprime un ordre, un commandement. Dans cette


déclinaison, le sujet du verbe est sous-entendu.

Quand on dit : « venez ». on sous-entend : « vous venez ».


Quand on dit : « viens ». on pense « tu viens ».

Comme l'impératif est utilisé pour donner un ordre, il ne se


décline pas à la première personne du singulier (on ne se
donne pas un ordre à soi-même). ni à la troisième personne
(pour donner un ordre, il faut parler à une personne précise).
Seule la première personne du pluriel et la deuxième personne
(au singulier et au pluriel) sont adaptées pour un impératif :
« va ». « allons ». « allez».

La petite subtilité de l'impératif, qui contribue indéniablement


au charme de l'écriture, est que, au singulier, même si le sujet
sous-entendu est« tu». on ne mettra pas de 's' pour les verbes
du premier groupe {les verbes qui se terminent en 'er') :
« mange ». « regarde ».
C'est une faute que l'on rencontre souvent : un impératif singu-
lier d'un verbe du premier groupe auquel est ajouté un 's'
(si on écrit : « regardes un peu autour de toi ». la formulation
n'est pas bonne ; on doit écrire : « regarde un peu ... »).

Autre exception : l'impératif au singulier du verbe aller est :


« va » (sans 's'). Mais si on écrit « vas-y ». on ajoute un 's',
uniquement parce que, à l'oral, on ne dit pas « va-y».

• D'autres temps .. . à éviter !

Le présent, le passé composé et le futur sont les temps les plus


souvent utilisés dans les écrits professionnels.
La grammaire française propose d'autres déclinaisons. très
appréciées dans les écrits littéraires, mais nettement moins

56 C> Editions du Puits fleuri


usitées dans les mails ou courriers envoyés dans le cadre du
travail.

Nous les indiquons pour la forme, sans s'appesantir : il s'agit


du plus-que-parfait ( « il avait travaillé »). du passé antérieur
(« il eut travaillé ») et du futur antérieur (« il aura travaillé »).

Le plus-que-parfait est utilisé en complément de l'imparfait, du


passé composé ou du passé simple.

Le passé antérieur est en complément du passé simple : il est


utilisé pour décrire une action qui a eu lieu avant (antérieure-
ment à) l'action principale de la phrase, qui, elle, est au passé
simple. On ne trouve quasiment jamais ce passé antérieur
dans un écrit professionnel.
Le futur antérieur, lui, est utilisé en complément du futur. On
l'utilise pour évoquer une action qui a lieu avant l'action princi-
pale décrite au futu r (« il présentera son dossier quand il aura
fini de l'écrire »).

Nous passerons sur la forme devenue totalement obsolète de


l'imparfait du subjonctif que nul ne songerait à utiliser dans
des écrits professionnels (« que j'allasse, que nous travaillas-
sions ... »). Au rang des antiquités se trouve aussi le plus-que
parfait du subjonctif, que vous n'utiliserez jamais (« que je
fusse convaincu ... »). pas plus que l'impératif passé.

Le conditionnel se conjugue aussi dans des formes du passé


(avec un luxe : il y a un passé 1 "• forme et un passé 2 """forme).
mais ce sont des déclinaisons réservées à ceux qui veu lent
faire de jolies phrases, quelque peu ampoulées, et très éloi-
gnées du langage quotidien des affaires. Il est en effet peu pro-
bable que vous écrirez un jour un mail comprenant la phrase
suivante : « j'eusse apprécié votre présence ... ».

C> Editions du Puits fleuri 57


l'action a eu lieu L'action l'action va (peut-être)
a lieu avoir lieu

Plus-que- Futur
Imparfait Présent Futur
parfait antérieur
Possé
Impératif
composé
Passé Possé
Conditionnel
antérieur simple

Subjonctif

En italiques, les déclinaisons qui sont très rarement utili-


sées (plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur).
Dans ce tableau récapitulatif ne figurent pas des déclinai-
sons que plus personne n'utilise dans les écrits profes-
sionnels : l'imparfait du subjonctif, le passé du subjonctif,
le plus-que-parfait du subjonctif, le conditionnel passé
(qui lui-même se décline sous deux formes ... ).

58 C> Editions du Puits fleuri


Comment se modifie le verbe,
selon la personne et le temps utilisés ?
Le verbe est donc le mot qui peut offrir le plus grand nombre de
cocktails.

En mixant les personnes(« je ». « tu ». « il / elle ». « nous ».


« vous ». « ils / elles ») et les temps (présent. passé simple,
imparfait, futur...). un même verbe peut être décliné de 101
façons différentes. Ça change de l'adverbe qui, lui, est stricte-
ment invariable.

Pour simplifier la compréhension de l'ensemble de ces décli-


naisons. je vous propose pages suivantes un tableau récapitu-
latif, reprenant, pour les principaux temps, la façon dont on
construit le verbe (la terminaison étant ajoutée à la racine ou à
l'infinitif).

Pour vous aider dans l'écriture des verbes, n'hésitez pas à


user, voire abuser, de sites qui vous fournissent les conjugai-
sons des verbes :

https://bescherelle.com/le-conjugueur-bescherelle

https://leconjugueur.lefigaro.fr/

C> Editions du Puits fleuri 59


°'
0 Présent Imparfait Passé s imple

Racine+

groupes 1" 2- 3- 1"' i- 3- 1... 2- 3.....

je e is s/ x ais issais ais ai is is / us

tu es is s/ x ais issais ais as is is / us

il / elle e il t/ d / e ait issait ait a il it / ut

imes
nous ons issons ons ions issions ions âmes imes
ûmes
0 iles
1j: vous ez issez ez iez issiez iez âtes iles
i' ûtes
~
? irent
"' ils/ elles ent issent ent aient issaient aient èrent irent
urent
f
"'·
0
i;i: Subjonctif Impératif Futur Conditionnel
i'
~ Racine+ Infinitif+
?
"' groupes
f 1" 2- 3- 1" 2- 3- 1", 2-. 3- 1", 2-, J-
"'·

je e isse e - - - ai ais

tu es isses es e is s/e as ais

il / elle e isse e - - - a ait

nous ions issions ions ons issons ons ons ions

VOUS iez issiez iez ez issez ez ez iez

2::
ils / elles ent ent ent - - - ont aient
Les points de vigilance concernant quelques verbes
Voici les erreurs les plus fréquentes repérées dans l'écriture
des verbes.

Futur ou conditionnel avec le « je »

La principale cause d'erreur est due au fait que des déclinai-


sons différentes d'un même verbe ne s'écrivent pas identique-
ment mais se prononcent de la même façon.

C'est notamment le cas, si vous regardez le tableau, pour


« je » au futur et au conditionnel.
En effet, pour le « je », le futur comme le conditionnel se
construisent en prenant l'infinitif du verbe, et en y ajoutant soit
'ai' pour le futur, soit 'ais' pour le conditionnel. Entre « je tra-
vaillerai » et « je travaillerais », la différence est bien faible, à
l'oreille. A l'écrit, il y a un 's' qui distingue un évènement qui va
se réaliser(« je travaillerai ») d'un autre qui va peut-être avoir
lieu ( « je travaillerais »).

Pour voir comment éviter cette confusion, reportez-vous à la


fiche pratique : « comment contourner l'obstacle » (page 31 ).

Quelques pièges de verbes du I" groupe


On dit souvent que les verbes du premier groupe sont les plus
simples à conjuguer. C'est vrai, mais en partie, car certains
recèlent quelques petites subtilités que nous vous livrons ici. A
noter que, finalement, ce sont les verbes du deuxième groupe
qui sont les plus simples à conjuguer, ceux du troisième groupe
étant les plus capricieux.

62 C> Editions du Puits fleuri


Les verbes dont la racine se termine par un 'i'

Comme expliqué, pour conjuguer un verbe, on repère sa


racine. Et, pour conjuguer ce verbe dans les temps du présent
et du passé, on ajoute une terminaison selon le sujet et selon
le temps.

Prenons l'exemple d'un verbe dont la racine se termine par un


'i' : le verbe « crier ».

La racine est: 'cri', et la terminaison: 'er'.

Pour conjuguer un présent, par exemple à la première per-


sonne du pluriel, on prend la racine et on ajoute 'ons': « nous
crions pour nous faire entendre ». Et, pour un imparfait, on
ajoute 'ions'. Ce qui fait que, à l'imparfait, « criions » prend
deux 'i', tout comme au subjonctif.

Même chose pour le verbe « skier » ( « nous skions », au pré-


sent ; « nous skiions », à l'imparfait et au subjonctif).

Commettre une telle erreur dans un mail ou un sms ne cause


pas en soi de drame, car presque personne ne repère cette
erreur.

Mais, si vous voulez être parfaitement correct, vous pouvez


respecter cette règ le(« hier, nous riions », « hier, vous riiez»).

Les verbes qui se terminent par 'ailler', par 'gner'

Les verbes pour lesquels l'erreur s'observe fréquemment sont


aussi ceux qui se terminent par 'ailler' (« travailler »), 'gner'
(« gagner») ...

Au présent, on écrira : « vous travaillez », « vous gagnez» et,


à l'imparfait, « vous travailliez », « vous gagniez».

0 Editions du Puits fleuri 63


Une façon d'éviter la faute est de vous demander comment
vous écririez le verbe au présent. Comme l'imparfait ne peut en
aucun cas être identique au présent, il faut penser à ajouter
un 'i' (exemple : « auparavant, nous gagnions des parts de
marché », « aujourd'hui, nous gagnons moins » ).

Les verbes qui se terminent par 'yer'

«J'envoie»,« je paie», «j'essuie», «j'emploie» ... là aussi,


une exception dans la règle de l'écriture de verbes. Lorsque la
racine du verbe se termine par un 'y', il se transforme en 'i'
devant le 'e'.

Et pour ces verbes, n'oubliez pas, non plus, à l'imparfait, pour


les pronoms « nous » et « vous », de bien mettre 'ions' et 'iez'
après le 'y'. Un exemple, pour le verbe« envoyer», au présent,
nous écrirons : « nous envoyons » et, à l'imparfait, « nous
envoyions ».

Jeter, acheter, appeler.. .

Ces deux verbes du premier groupe se distinguent des autres


en ayant une construction différente. Ils sont gênants, car ils
vont à l'encontre de notre argument qui est de dire que tout,
dans la grammaire et le vocabulaire, relève d'une mécanique
logique.

Mais là...

• Jeter

Bon, donc, au présen t, pour le verbe jeter, on devrait écrire « je


jet-e » et prononcer« je jeu-te». Mais non. Instinctivement, on
aura tendance à dire « je jè-te ». Donc, les académiciens ont
consacré l'usage en doublant le 't' pour le « je », comme
pour le « tu », le « il/elle » et le « ils/elles » : « je jette », « tu
jettes » ... L'ajout de ce 't' se fait aussi pour le futur, le subjonc-
tif, le conditionnel et l'impératif.

64 C> Editions du Puits fleuri


• Acheter

Pour le verbe « acheter », on ne double pas le 't' (on eût


pu ... ), mais on met un accent sur le 'è' pour marquer la pronon-
ciation(« j'achète» ... ).

• Appeler

Pour le verbe « appeler », le 'I' est doublé au présent ( « tu


appelles »), au futur, au subjonctif présent, à l'impératif.

Quelques verbes à risques du Jm


• groupe
Plusieurs verbes du troisième groupe ont des déclinaisons
excessivement piégeuses. Le correcteur d'orthographe repère
en général les erreurs que vous pourriez commettre en les
utilisant.

Mais évitez si possible de conjuguer les verbes tels que


« acquérir », « vaincre », « asseoir », « résoudre », utilisez-les
uniquement avec leur infinitif.

Ne vous risquez pas trop à écrire : « si je le peux, j'acquerrais


ces tableaux ». Ecrivez plutôt, sans danger : « si je le peux, je
vais acquérir ces tableaux».

~ r~.,.... ,. "" o..;,~ a ,. ..,; 65


1
1
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1
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1
Fautes et erreurs courantes,
et tout-à-fait évitables

« Chiffre d'affaire». « notre soutient». « il fût convenu que... »


De nombreuses fautes se retrouvent très régulièrement dans
les écrits professionnels.

Ce chapitre reprend les erreurs les plus vues, voire entendues.


A chaque fois est fournie l'explication, ainsi que les trucs et
astuces permettant d'éviter la faute.

a ou à ?
La voyelle 'a' est utilisée à la troisième personne du verbe avoir
(« il a bien progressé »).

Elle sert aussi de conjonction signifiant « vers » ou « pour » :


« je vais à Paris ». « j'ai donné une prime à ma secrétaire ».
Dans ce cas, le 'a' prend un accent ( « à » ).

Si vous hésitez entre « a » et « à ». remplacez « a » par


« avait » (le verbe « avoir » à l'imparfait). Si la phrase reste
compréhensible ( « il avait bien progressé »). le 'a' ne prend pas
d'accent.

A noter que lorsqu'il est utilisé dans les locutions venant du


latin ( « a priori ». « a posteriori ». « a contrario »). le 'a' ne prend
pas non plus d'accent (ce sont en effet des expressions venant
directement du latin, langue qui n'utilisait pas d'accent).

0 Editions du Puits fleuri 67


accueil
Une faute que le correcteur repère immédiatement (ce qui ne
l'empêche pas de figurer dans de nombreux écrits) : le mot
« accueil » dont le 'u' est parfois placé après le 'e' alors qu'il doit
figurer avant ce 'e' (on écrit accueil et non acceuil).

Cette erreur se comprend : on prononce bien 'euil' alors qu'on


écrit 'eil'. Mais, bon, c'est comme ça ...

. . . ?
01, aie, ait .
Au présent, pour le pronom « je », le verbe avoir s'écrit « ai »
(« j'ai »).Au subjonctif, toujours pour la première personne, le
verbe s'écrit « aie » (« il faudrait que j'aie »), tout comme pour
l'impératif présent (« aie un peu de courage »).

La pronon ciation est aussi la même pour ce verbe utilisé à la


troisième personne de l'impératif (« il faudrait qu'il ait »), mais,
là, il s'écrit« ait». Enfin, à l'impératif, on écrira « aie ».

Le verbe avoir...

« Je », au présent : « ai »

« Je », au subjonctif : « me »

« Il », au subjonctif : « ait »

A l'impératif : « aie »

68 0 Editions du Puits fleuri


aller de pair
C'est une expression qu'on lit parfois dans des mails profes-
sionnels (pas très souvent, il est vrai, mais parfois, quand
même) : « nous allons de pair ».

Et, dans ce cas, elle est très souvent écrite ainsi : « aller de
paire ». Cela peut se comprendre. L'auteur indique par cette
expression qu'il entend avancer sur un projet avec une autre
personne, une autre entreprise. Les deux font la paire, non ?
Eh bien, non.

Car. dans cette expression, le mot « pair » est pris dans l'ac-
ception de « parité » (égalité). Il vient d'un assez ancien nom
français, le « pair ». qui signifie « semblable » (on le retrouve
ainsi dans les expressions : « il sera jugé par ses pairs ». « il a
un courage hors pair »).

« Aller de pair». c'est aller avec quelqu'un qui est son égal, et
non pas aller par deux.

acception ou acceptation ?
Deux mots qui se ressemblent et ne signifient pas la même
chose.

Dans les écrits professionnels, on parle plus souvent « d'ac-


ceptation » (qui signifie le fait d'accepter) que « d'acception »
(qui veut dire « signification » : « ce terme, dans son acception
habituelle, signifie ... »).

C> Editions du Puits fleuri 69


aiguë
Au féminin , l'adjectif aigu prend un 'e'. Mais le risque, si on lit
le mot « ai-gue », serait de dire « ai-gueu », le 'u' ne se pronon-
cerait plus. C'est pour cela qu'est ajouté un·· sur le 'e', afin de
rappeler que le 'u' et le 'e' ne sont pas liés.
C'est pour cette même raison que, dans le mot« ambiguïté »,
le 'i' prend aussi un··.

alternative
Il ne s'agit pas ici d'une faute d'orthographe, mais d'une erreur
d'usage. Car ce mot est très souvent utilisé de manière inap-
propriée.

Lorsque les gens parlent d'une alternative, ils l'entendent


souvent comme équivalent du mot « choix » : « nous devons
choisir entre deux alternatives ».

Or, une alternative est la possibilité de choisir entre deux


options.

La phrase correctement construite est donc : « notre alternative


est simple : soit nous investissons, soit nous licencions ».
Parler de« deux alternatives» , ce serait signifier qu'on dispose
de quatre choix possibles.

après-midi
Ecrit-on « un » après-midi ou « une » après-midi ?

A ceux qui reprocheraient aux règles d'orthographe de leur


compliquer la vie, voici un mot qui devrait apporter un contre-

70 C> Editions du Puits fleuri


argument : les deux solutions sont acceptées (même si, en
toute logique, on devrait dire « un après-midi », ce mot venant
du mot« midi », qui est, indéniablement, masculin).

après qu'il a mangé


Voilà une « non faute » orale tout-à-fait intéressante. A l'oreille,
la tentation est grande de dire « après qu'il ait mangé » (et, de
fait, on sursaute en entendant dire: « après qu'il a mangé» ...
qui est la bonne formulation).

En effet, « ait » indique le subjonctif. Le subjonctif, rappelons-


le, est utilisé pour qualifier une action qui n'est pas encore
certaine.

Or, après la préposition « après que», on utilise le présent car


l'action évoquée n'est pas incertaine(« après qu'il a mangé, il
ira se promener» : l'action de manger n' est pas incertaine, elle
est acquise).

Malgré cette explication, vous risquez de passer pour une per-


sonne qui commet une faute en disant « après qu'il a ... ». Le
plus simple est d'utiliser une formulation moins « choquante » :
« après avoir mangé, il ira se promener».

a pnon
Attention aux expressions latines, telles que « a priori », « a
contrario », « a posteriori ». De plus en plus de personnes
utilisent le « à » avec accent, alors que ce « a » vient du latin
(qui s'écrit sans accent), et non de l'adverbe français.
On écrit donc : « a priori » et non : « à priori ». Et, sur cette
faute, le correcteur d'orthographe ne vous est d'aucun secours.

0 Editions du Puits fleuri 71


au jour d'aujourd'hui
Il suffit de dire (et écrire)« aujourd'hui » pour que votre lecteur
ou interlocuteur comprenne bien que l'on parle du jour en
cours. « Au jour d'aujourd'hui » constitue un magnifique pléo-
nasme (répétition de mots ayant le même sens) lourd et sans
intérêt. Et pourtant très courant.

aux dépens
Autre erreur souvent repérée lorsqu'on dit qu'une affaire se fait
« aux dépens de ... ».

Très fréquemment, il est écrit: « aux dépends de ... ». Et le cor-


recteur d'orthographe, qui accepte le mot « dépends » (qui est
le verbe « dépendre » conjugué à la première et deuxième per-
sonne du présent) laisse passer la faute.
Or, « aux dépens » veut bien dire que la personne va devoir
assumer la dépense liée à l'affaire qui se fait, donc, « à ses
dépens ».

çà ou ça ?
La règle est bien simple : « ça », s'écrit presque toujours avec
un 'a' sans accent.

La seule fois où « çà » s'écrit avec un accent sur le 'à' est dans


l'expression (assez rarement usitée) : « çà et là ».

Sinon, on utilise toujours le mot : « ça », qui signifie : « cela »


(« comment ça va ? »).

72 C> Editions du Puits fleuri


Comme ce fameux « çà et là » apparaît peu dans les écrits
professionnels, en cas d'hésitation, écrivez « ça » sans accent
sur le 'a'.

« ça » : cela

« Çà » : ICI

ce ou se ?
Autre faute souvent repérée, quoiqu'aisément évitable : écrire
« se » à la place de « ce » (et inversement).

« Se » prend un 's' s'il peut être remplacé par « me » en rem-


plaçant le sujet par « je » :

« il se décide » -+ « je me décide »

« ils se sont installés » -+ « je me suis installé »

Dans tous les autres cas, il s'écrit « ce » : « ce sont de belles


affaires » (on ne peut pas dire « me sont de belles affaires »),
« il vise ce résultat » (on ne peut pas dire « je vise me résul-
tat» ... ).

« se » : peut se remplacer par « me »

« ce » : dons tous les outres cos

C> Editions du Puits fleuri 73


cela
L'adverbe « cela » ne s'écrit jamais avec un accent sur le 'a' (le
mot : « celà » n'existe pas).

censé ou sensé ?
Encore une erreur que l'on retrouve assez fréquemment, alors
qu'il suffit simplement d'un peu de vigilance pour l'éviter.

Une personne « sensée » est une personne dotée d'un solide


bon sens.

Le mot « censé » (avec un 'c') signifie : « supposé » : « tu es


censé venir à cette réunion ».

Dans les écris professionnels, c'est surtout le mot« censé » qui


se retrouve le plus fréquemment. Donc, si vous hésitez entre
les deux et n'avez pas le temps de vérifier, utilisez plutôt le
mot : « censé ».

G'ai gagné) cent euros


Souvent, à l'oral, on entend dire : « j'ai gagné cent z-euros ».
Cette liaison laisse penser que, dans l'esprit de celui qui
prononce cette phrase, cent prend un 's'. Or, ce n'est pas du
tout le cas. Il convient de prononcer « cent t-euros ».

Toutes les précisions concernant l'écriture, en toutes lettres,


des nombres {dont le mot « cent » fait partie) vous sont four-
nies en pages 107 et suivantes.

74 0 Editions du Puits fleuri


ces ou ses ?
Ces deux mots dont la prononciation est identique sont le plu-
riel de mot existants ( « ces » est le pluriel de « ce ». « ses » est
le pluriel de « son »). Il suffit de les remplacer par un mot au
singulier pour voir immédiatement quelle est la bonne ortho-
graphe.

« il regarde ces vendeurs » ~ « il regarde ce vendeur »

« il vend ses produits » ~ « il vend son produit ».


Parfois, selon le sens que l'on veut donner à la phrase, on peut
utiliser soit « ses » soit « ces ».

« Il regarde ses enfants » : les enfants en question sont les


siens.

« Il regarde ces enfants » : il s'agit d'enfants autres, qui ne


sont pas les siens.

« ses » : peut se remplacer par « son »

« ces » : peut se remplacer par « ce »

C> Editions du Puits fleuri 75


ces ou s'est ?
La confusion auditive entre ces deux mots (ou groupe de mots)
est aisément évitable à l'écrit.

« Ces » peut être remplacé par « ce », « cet » ou « cette ».

« ces enjeux » ~ « cet enjeu »

« ces machines » ~ « cette machine »


Quant à« s'est», on met le verbe à l'imparfait et on voit tout de
suite ce qu'il faut écrire :

« il s'est lourdement trompé »


~ « il s'était lourdement trompé »

« ces » : peut se remplacer par « ce »

« s'est » : peut se remplacer par « s'était »

ch iffre d'affaires
Quand vous parlez de chiffre d'affaires, n'oubliez pas de mettre
systématiquement le dernier mot au pluriel (c'est le chiffre réa-
lisé par les affaires conclues par l'entreprise).
Très souvent, on lit: « le chiffre d'affaire». Comme cette erreur
est souvent commise, elle est de moins en moins choquante.
Elle n'en reste pas moins une erreur.

76 C> Editions du Puits fleuri


côte ou cote ? côté ou coté ?
Le mot « cote » et le mot « côte » ne signifient pas la même
chose.

Une côte prend un accent circonflexe lorsqu'elle est visible


(« une côte à l'os », « la côte que l'on grimpe », « les côtes de
la Manche »).
Le mot « cote » s'écrit sans accent lorsque ladite cote est
virtuelle (« ce jeune recruté a une super cote auprès de la
direction »).

Même chose pour le mot « coté ». Si on parle d'une entre-


prise « cotée » en Bourse, il n'y a pas d'accent circonflexe {la
« cote » dont on parle étant virtuelle).

Le mot « côté » (par exemple, dans l'expression « être à ses


côtés »), prend un II sur le 'o' car ce côté n'est pas virtuel.

« côte, côté » : visible

« cote, coté » : virtuel

davantage ou d'avantages ?
Lorsque vous utilisez l'adverbe « davantage » pour signifier le
mot « plus » (« il va gagner 2 000 €, et probablement davan-
tage »), cet adverbe s'écrit en un mot.

0 Editions du Puits fleuri 77


A ne pas confondre avec le mot « avantage » qui, écrit souvent
au pluriel avec son article (« d'avantages »), signifie « bénéfi-
cie, profit, privilège » : « il bénéficie de pas mal d'avantages ».

On peut donc lire cette belle phrase : « je ne veux pas davan-


tage d'avantages » (« je ne veux pas plus d'avantages »).

davantage : adverbe, signifie « plus »

d'avantages : nom, signifiant « profits »

de par le monde
Attention à ne pas écrire « de part le monde » (erreur que l'on
retrouve de plus en plus fréquemment, même dans des pla-
quettes d'entreprises qui vendent leurs produits de par le
monde).

deuxième ou second ?
Dans une énumération, on peut être amené à parler d'un
premier, puis d'un deuxième, puis d'un troisième, d'un qua-
trième ...
La question se pose parfois de savoir si on utilise « deuxiè-
me » ou « second ».

La réponse est simple : on utilise « second » après « premier »


lorsque l'énumération s'arrête à ce fameux « second » (il y a
un premier, un second ... et c'est tout). On utilise « deuxième »

78 C> Editions du Puits fleuri


lorsque l'énumération peut se poursuivre {le mot « deuxième »
sous-entend qu'il y aura un « troisième »).

Cette petite subtilité peut avoir un impact dans la vie profes-


sionnelle.

Imaginons un dirigeant qui accorde une nouvelle augmentation


à un(e) de ses collaborateurs(trices). li lui confirme cette déci-
sion par mail ou par courrier.

S'il écrit : « après vous avoir accordé une augmentation de


salaire l'année dernière, je vous confirme que je vous en attri-
bue une seconde », ce ne sera pas la même chose que s'il
écrit : « après vous avoir accordé une augmentation de salaire
l'année dernière, je vous confirme que je vous en attribue une
deuxième ».
En effet, dans le premier cas, et si l'auteur de cette note maî-
trise bien le vocabulaire, il n'est pas dans ses intentions de
procéder à une troisième augmentation, alors que, dans l'autre
courrier, le mot « deuxième » laisse penser qu'il pourra envisa-
ger une troisième augmentation.

deux jumeaux
Pléonasme très courant : lorsqu'on parle de jumeaux, il est évi-
dent qu' il s'agit de deux personnes. Il ne viendrait à personne
l'idée de parler de « trois jumeaux ». Dire : « des jumeaux »
suffit donc très largement.

différent ou différend ?
Différent s'écrit toujours avec un 't' lorsqu'il s'agit d'un adjectif
signifiant« pas pareil » (« ils sont tous différents »).

C> Editions du Puits fleuri 79


Il existe aussi un nom qui se prononce identiquement, et qui
signifie un désaccord. Dans ce cas, il se termine par un 'd' :
« nous avons eu un différend ».

Si vous avez eu plusieurs fois l'occasion de vous fâcher avec


les autres, vous pouvez écrire : « j'ai eu différents différends ».

différent : pas pareil (adjectiO

différend : désaccord (nom commun)

digression
Encore une erreur qui se repère surtout à l'oreille : lorsque les
gens parlent de« disgression ». Ce mot n'existe pas. Si on veut
évoquer un élément du discours qui sort du thème, il faut parler
de « digression » (pas de 's' entre le 'i' et le 'g').

A l'écrit, le correcteur automatique repère la faute. Mais il ne


vous corrigera pas à l'oral.

du ou dû ?
Un accent circonflexe permet de distinguer deux mots dont
la prononciation est identique mais qui signifient deux choses
différentes.

C'est le cas du mot « du » : on le connaît comme article


(« mange du pain ») ; c'est aussi le participe passé du verbe
devoir (« il a dû travailler dur pour y arriver»).

80 C> Editions du Puits fleuri


Cet accent circonflexe disparaît lorsque « dû » est écrit au fémi-
nin ou au pluriel (« due », « dus ») : « il a réclamé le montant
dû », « il a réclamé la somme due », « il a réclamé les loyers
dus ».

« du » : article

« dû » : participe passé du verbe devoir

dysfonctionnement
Si vous êtes amené à évoquer des « dysfonctionnements »
(ce mot est de plus en plus fréquemment utilisé dans le lan-
gage professionnel, il faut admettre qu'il sonne bien) attention
à ne pas écrire « disfonctionnement » (faute que l'on voit
souvent).

Le préfixe est bien 'dys' et non 'dis' . Il vient du grec et signifie


« mauvais » (comme pour les mots tel que « dyslexie »).

en l'accu rrence
Il y a bien deux 'c' et deux 'r' dans ce mot ; ce que, en l'occur-
rence, vous rappelle le correcteur d'orthographe.

C> Editions du Puits fleuri 81


entre quatre-z-yeux
Une expression qui introduit le doute dans les esprits. En effet,
quatre est un nombre et, à ce titre, il est invariable. On devrait
dire « entre quatre yeux ». aucune liaison ne devant se trouver
entre quatre et yeux.

Pour en savoir plus sur l'écriture (en toutes lettres) des nom-
bres, et devenir incollable sur le sujet, veuillez vous reporter à
la fiche pratique consacrée à cette question (page 107).

entretien ou entretient ?
Le mot « entretien » (qui signifie « le maintien en bon état »
ainsi qu'une « discussion ») est un nom commun, qui ne prend
pas de 't' à la fin.

L'erreur est parfois commise ( « je souhaite avoir un entretient


avec vous ») car le mot « entretient » existe, c'est la déclinai-
son du verbe « entretenir » à la trois ième personne du singu-
lier, au présent.

C'est le même genre d'erreur que celle commise parfois entre


« soutien » et « soutient » (page 102).

évidement ou évidemment ?
Pour dire « à l'évidence ». l'adverbe « évidemment » est très
souvent utilisé. Venant de l'adjectif« évident». il s'est construit
en ajoutant 'ment' à cet adjectif, pour en faire un adverbe.

Si la manière dont naissent (et s'écrivent) les adverbes se


terminant en 'ment' vous intéresse, rendez-vous à la fiche pra-
tique consacrée aux adverbes (page 123).

82 C> Editions du Puits fleuri


L'adverbe étant un mot invariable, les fautes d'orthographe
sont presque toutes repérées par le correcteur.

Sauf une: car si l'adverbe« évidemment» prend deux 'm', le


correcteur peut, en toute bonne foi, le confondre avec le terme
beaucoup moins usité qu'est le mot « évidement » (qui définit
l'action de vider une cavité).

eut ou eût ?
Attention à ne pas confondre le passé simple du verbe « être »
utilisé à la troisième personne ( « il eut bien du courage ») avec
la déclinaison de ce même verbe au subjonctif(« il aurait fallu
qu'il eût le sens de l'initiative »).

Comme, indéniablement, on utilise plus souvent le passé sim-


ple que le subjonctif, il est a priori conseillé de ne pas coiffer
d'un accent circonflexe le 'u' de « eut ».

fond ou fonds ?
Voici un mot que l'on trouve souvent dans les textes profes-
sionnels, avec une très jolie faute : lorsque le mot « fonds »
évoque les biens nécessaires à une activité, il prend un 's',
même au singulier(« le fonds de commerce ». « un appel de
fonds ». « le fonds de roulement ». « un fonds commun de
placement». le Fonds Social Européen ... ).

Le mot « fond » (sans 's') est surtout utilisé pour parler de la


partie la plus basse.
On écrira donc : « étant en manque de fonds, la société a
touché le fond ».

C> Editions du Puits fleuri 83


fut ou fût ?
Utilisé au passé simple, le verbe « être » s' écrit ainsi pour les
trois personnes du singulier: « je fus, tu fus, il fut ».

Souvent, lorsque les gens écrivent une phrase telle que : « il fut
évident que nous allions réussir». ils ont la fâcheuse tendance
à mettre un accent circonflexe sur le 'u'.

Or, le correcteur ne repèrera pas la faute car le mot « fût »


existe bien. Un « fût » est un réceptacle en bois dans lequel on
laisse maturer le vin ou la bière. « Fût » est aussi utilisé pour
conjuguer le verbe « être » au plus-que-parfait du subjonctif, un
mode que l'on utilise très, très peu dans les écrits profession-
nels (« bien qu'il fût âgé, il remporta le poste » ).

Comme on utilise nettement plus souvent la déclinaison du


verbe être au passé simple qu'au subjonctif, si vous hésitez à
mettre ou non un accent circonflexe sur le 'u'. il est plus proba-
ble que cet accent circonflexe est inutile. Donc, dans le doute,
abstenez-vous d'en mettre un.

Sinon, pour savoir si le" s'impose (ou pas). mettez le verbe au


présent et la solution vous apparaîtra.

Si nous reprenons notre exemple (« il fut évident que nous


allions réussir »). cette phrase donnera, au présent : « il est
évident que nous allons réussir ». On voit tout de suite que
l'on n'utilise pas le subjonctif.

En revanche, dans l'autre phrase (« bien qu'il fût âgé, il


remporta le poste »). la transformation au présent montrera
immédiatement que le verbe doit être au subjonctif (on ne dira
pas : « bien qu'il est âgé ». mais « bien qu'il soit âgé » ... ).

84 C> Editions du Puits fleuri


gène ou gêne ?
Le « gène » (mot masculin) est un élément du chromosome
alors que« la gêne», nom féminin (avec un accent circonflexe)
est une« situation inconfortable ». Pour ceux que l'origine des
mots intéresse, ce nom vient de l'ancien mot « géhenne »
{l'enfer dans la Bible). L'accent circonflexe rappelle le fait qu'on
a supprimé une partie du mot {'hen').

ils se sont succédé


Ah, ce fameux accord du participe passé utilisé avec l'auxiliaire
« être ». Faut-il ou non accorder le participe passé? Et, le cas
échéant, avec quel mot ?

C'est une des pierres d'achoppement la plus fréquente de


l'orthographe française. La réponse à cette question est finale-
ment relativement simple ... à la condition de bien se mettre
d'accord sur quelques définitions essentielles. Une fiche pra-
tique est consacrée à ce point (page 137).
D'ores et déjà, vous pouvez noter que dans la phrase « ils se
sont succédé », « succédé » ne prend pas de 's'. Et si vous
vous demandez (très légitimement) pourquoi, je vous invite à
vous reporter sans surseoir aux explications liées à « l'accord
du participe passé ».

imbécillité
Au titre des bizarreries de l'orthographe, tout comme « traditio-
nalistes » s'écrit avec un seul 'n', contrairement à « tradition-
nel », qui en prend deux, le nom commun « imbécillité »
demande deux 'I', alors que « imbécile » se trouve bien avec un
seul 'I'.

C> Editions du Puits fleuri 85


Mais il est peu probable que vous utiliserez ce dernier mot dans
vos documents.

infarctus
... et non infractus.

On n'écrit pas 'in-fra-ctus', mais 'in-far-ctus'.

C'est une faute surtout orale, car, à l'écrit, le correcteur ortho-


graphique ne laisse pas passer l'erreur.

je viendrai ou je viendrais ?
Si vous écrivez « je viendrai » vous utilisez le futur(« demain,
je viendrai à la réunion avec plaisir »). Si vous écrivez « je vien-
drais». il s'agit du conditionnel(« je viendrais volontiers si vous
me conviez à cette réunion » ).

Pour savoir si vous mettez ou non un 's'. la solution la plus sim-


ple est de remplacer le sujet « je » par « tu ». Votre oreille vous
donnera la réponse.
En effet, si vous changez le sujet et que le verbe se termine en
'as' , il s'agit du futur. Donc, si vous remettez le sujet« je». le
verbe se terminera par 'ai'.

« demain, je viendrai travailler »


~ « demain, tu viendras travailler».

Si, avec le sujet« tu ». on continue à prononcer la terminaison


en « ais ». alors il s'agit du conditionnel :

« j'aimerais vous voir à ma place »


~ « tu aimerais les voir à ta place »

86
. . ,
Je vous saurai gre
Reconnaissons-le : l'expression est assez rarement utilisée.
Mais elle l'est parfois. Elle reflète, indéniablement, un certain
raffinement de l'auteur. Raison de plus pour ne pas se planter
dans l'expression, certains ayant tendance à utiliser le verbe
« être » (« je vous serai gré ») et non le verbe « savoir », qui
est le seul valable pour cette expression.

la ou là ?
« La » est le très utilisé article placé devant un nom féminin ou
son adjectif : « la belle réussite ».

« La » est aussi un pronom ( « cette voiture, je la veux »).


Grâce à l'accent sur le 'a', on peut aussi écrire un adverbe,
« là », qui désigne un endroit : « installe-toi là ».

Grâces soient donc rendues à cet accent qui permet de com-


prendre la phrase suivante : « mets-la là ».

Si vous hésitez, ajoutez « bas » à « là ». Si cela ne sonne pas


bizarrement, c'est que le 'a' prend un accent (« installe-toi
là-bas »).

Là : peut être remplacé par : « ici ».

Sinon, jamais d'accent sur le 'a'

© Et.irions du Puits fleuri 87


lâche
Même si ce mot n'est pas très utilisé dans les écrits profession-
nels, il comprend toujours un accent circonflexe. L'accent étant
utilisé pour distinguer un mot d'un autre, celui de « lâche »
pourrait être supprimé. Mais ce n'est pas le cas, n'oubliez donc
pas cet accent (le correcteur orthographique s'empressant de
souligner l'erreur).

leur ou leurs ?
Lorsque « leur » est placé devant un verbe, il est toujours inva-
riable : « je leur ai parlé ».

S'il est placé devant un nom, il s'accordera avec ce nom.

Attention, au pluriel, il ne prend pas la forme féminine.

« J'ai vu les dirigeants, je leur ai parlé de leurs problèmes».


« J'ai vu les dirigeantes, je leur ai parlé de leurs difficultés ».

Leur : devant un verbe, toujours invariable

Sinon, s'accorde en nombre (singulier ou pluriel)


avec le nom auquel il se rattache

88 0 Editions du Puits fleuri


malgré que
Cette expression, « malgré que », est bien lourde. Quoique
tolérée, elle est avantageusement remplacée par« bien que»,
qui signifie strictement la même chose, et est nettement plus
aéré.

On voit parfois le mot « malgré » écrit avec un 's' (« malgrés »),


ce qui ne se justifie pas.

ne t'inquiète pas
Lorsqu'un verbe du premier groupe (qui se termine en -er) est
conjugué au singulier de l'impératif, il ne prend pas de 's'. Trés
souvent {el de plus en plus), on voit portant ce 's' apparaître
(« ne t'inquiètes pas »). Cela peut d'ailleurs s'expliquer : cet
impératif s'adresse toujours à un « tu » (« ne t'inquiète pas »
signifie : « il ne faut pas que tu t'inquiètes »).
Mais, bon, là aussi, il faut accepter cette règle, en attendant
que, peut-être, elle évolue afin de s'adapter à ce qui pourrait
devenir un usage.

notre ou nôtre ?
Le mot « notre » peut s'écrire de deux façons différentes : avec
un accent circonflexe sur le 'o' ( « c'est le nôtre »), ou sans
(« notre entreprise »).

Nous n'allons pas vous embêter avec les différences qui exis-
tent entre un adjectif possessif et les pronoms possessifs.

C> Editions du Puits fleuri 89


Il suffit simplement de retenir la règle :

lorsque « notre » est placé devant un nom ou un


adjectif, le 'o' ne prend pas d'accent circonflexe
(« notre société », « notre belle société ») ;
lorsque « notre » est précédé de l'article « le » ou
« la », le 'o' prend un accent circonflexe(« cette entre-
prise, c'est la nôtre »).

Si vous hésitez, écrivez « notre » sans accent circonflexe sur


le 'o', car c'est sous cette écriture que ce mot est le plus sou-
vent utilisé.

La règle est la même pour le mot« votre» (voir page 105).

nous courons ou nous courrons ?


Les deux peuvent s'écrire. Mais ils n'ont pas la même signifi-
cation.

« Nous courons » ou « nous courrons » sont deux déclinaisons


du verbe courir (verbe dont l'infinitif ne prend qu'un seul 'r').
Jusque-là, pas de problème. La question est de savoir quand
on met un ou deux 'r'.

Oubliez tout de suite cette expression : « on court avec deux


jambes, donc nous courrons prend deux r ». Car c'est faux.

La réponse est simple : on écrit « courons » au présent et


« courrons » au futur (« aujourd'hui, nous courons et nous
courrons aussi demain »).
Et cela se comprend.

Comme expliqué dans la fiche (« comment se compose une


phrase », page 35), les verbes sont composés d'une racine et
d'une terminaison.

90 C> Editions du Puits fleuri


Même lorsque le verbe est conjugué, la racine ne bouge pas.

Pour le verbe courir, la racine est 'cour' (« je cour-s ». « il


cour-! »...).

Pour conjuguer un verbe, on ajoute une terminaison qui varie


selon la personne qui agit et selon le temps de l'action.

Pour le présent : on conserve la racine, et, pour la première


personne du pluriel (« nous »). on ajoute 'ons'. Donc, pour le
verbe courir conjugué au présent et à la première personne du
pluriel, on écrira : « nous cour-ons ».
Si on veut conjuguer ce même verbe à la même personne et
au futur, comment fait-on ? On ajoute 'ons' au verbe complet
(« courir »). Donc, le futur de courir à la première personne du
pluriel devrait être : « nous courir-ons ».

« Nous courirons »... Cela sonne bizarrement à l'oreille. Et s'il


est certain que, à une époque, on le prononçait ainsi, l'usage a
progressivement amené la disparition du 'i', ce qui donne
« nous cour+rons ». soit « nous courrons ». C'est pour cela
que, au futur, « nous courrons » prend deux 'r' alors que « nous
courons ». au présent, n'en utilise qu'un.

L'autre moyen pour trouver la solution est, plus simplement,


de remplacer « nous » par « ils » : « aujourd'hui, ils courent,
demain, ils courront ».

Là, le correcteur orthographique ne laisse pas passer la faute :


« courent » ne peut s'écrire qu'avec un 'r' et « courront » uni-
quement avec deux.

La règle est exactement la même pour le verbe « mourir ».


Mais l'erreur se retrouve moins souvent, ne serait-ce que parce
que le verbe « mourir » est moins utilisé dans les écrits profes-
sionnels.

0 Editions du Puits fleuri 91


(des) nouveau-nés
Pourquoi, quand on écrit « nouveau » dans le mot composé
« nouveau-né », « nouveau » reste-t-il invariable? Simplement
parce que, dans ce cas, « nouveau » est pris non pas comme
un adjectif {l'enfant qui vient de naître n'est pas nouveau
comme le serait un vulgaire produit) mais comme un adverbe
{l'enfant est tout nouvellement né). Et, en tant qu'adverbe, il
reste invariable.

C'est une petite subtilité de la langue française qu'il est bon de


connaître, même si ce mot « nouveau-né » est peu utilisé dans
les écrits professionnels.
Vous pouvez approfondir la question dans la fiche pratique
consacrée aux adverbes (page 123).

on n'a pas
Attention de ne pas écrire : « on a pas ».

Lorsqu'on utilise le mot « pas » pour marquer une négation, il


est toujours précédé du mot« ne », pour former un ensemble :
« ne ... pas ». Exemple : « il ne travaille pas ».

A l'écrit comme à l'oral, ce « ne » a tendance à disparaître


s'il est placé après un nom (ou un pronom) qui se termine par
un 'n'. Exemple : si vous écrivez « on n'a pas gagné », n'ou-
bliez pas le 'n', car beaucoup de gens écrivent « on a pas
gagné ».

Là encore, pour savoir s'il faut mettre ou non un 'n', remplacez


« on » par « nous ».
Ecrirez-vous (ou pire encore, diriez-vous) : « nous avons pas
compris » ou : « nous n'avons pas compris » ?

92 C> Editions du Puits fleuri


La règ le vaut aussi pour « ne ... rien » (« si on n'a rien com-
pris ... »).

ou ou où ?
Entre « ou » et « où », pas de difficulté notable.

« Où » (avec accen t) est utilisé pour indiquer un lieu, une des-


tination : « où vas-tu ? ».

« Ou » (sans accent) indique le choix ( « fromage ou des-


sert ? »).

Pour distinguer les deux, c' est simple : « ou » (sans accent)


peut être remplacé par « ou bien ».

« Où vas-tu ? Paris ou (ou bien) Lille? ».

pallier un problème
C'est une faute qu'on lit et entend très fréq uemment : « nous
voulons pallier à ce problème... » (pallier signifiant, selon
l'Académie française : « dissimuler une chose fâcheuse » ou
« lui donner une apparence favorable »). L'erreu r est d'ailleurs
tellement répandue que ne pas la commettre peut parfois vous
faire passer pour un handicapé de l'orthographe.

En effet, on ne pallie pas « à » un problème, mais on pallie


un problème.

La bonne formulation est donc : « nous voulons pallier ce


problème ».

Attention aussi, le verbe « pallier » prend deux 'I', à la diffé-


rence du nom « palier », celui que l'on trouve dans les esca-
liers, et qui s'écrit avec un seul 'I'.

C> Editions du Puits fleuri 93


La double faute d'orthographe consiste donc à écrire : « pour
palier à ce problème». Double faute qui laisse indifférent votre
correcteur automatique préféré.

pécuniaire, pénitentiaire
Combien de fois entend-on, dans des discussions. dans des
reportages, de gens ou d'entreprises parler de « problèmes
pécuniers ».

Or, ce mot n'existe pas. En effet, le mot correct est « pécu-


niaire ». il se termine par 'aire', comme le mot « extraordi-
naire ».

On ne dit pas « un dirigeant extraordiner ». De même, il est


incorrect de parler de « souci pécunier ». On doit donc bien
dire : « un souci pécuniaire ». Cela peut sonner bizarrement à
l'oreille, mais c'est vraiment la seule façon de l'écrire, ce que
confirmera votre correcteur d'orthographe.

A l'oral, quand vous parlez de « problèmes pécuniaires ». il


n' est pas rare que vos interlocuteurs vous regardent d'un œil
surpris, étonnés que vous commettiez un tel barbarisme.
Il y a donc plusieurs possibilités, notamment à l'oral :

soit vous utilisez un autre mot(« problèmes d'argent»


plutôt que « problèmes pécuniaires ») ;
soit vous utilisez cet adjectif avec un nom féminin
(« difficultés pécuniaires ») ;
soit vous l'utilisez et, si les gens réagissent, vous
pouvez dire : « si, si, on dit bien pécuniaire ». Si les
gens insistent, vous pouvez aussi rétorquer : « vous
êtes sûr, vous voulez parier? ». J'ai réussi à me faire
payer un café (par une personne particulièrement
pingre) en lançant un tel pari.

94 0 Editions du Puits fleuri


Il en est de même pour le mot « pénitentiaire ». Parfois, on
entend parler « d'établissement pénitencier ». Or, ce mot
n' existe que sous forme de nom masculin (et encore, il est
plutôt considéré comme ancien : « un pénitencier »).

On dira donc : « un pénitencier». et « un établissement péni-


tentiaire ».

pérenne
Autre mot qui subit une évolution assez intéressante :
« pérenne ». Au masculin, comme au féminin, il se termine
par 'enne'. Pourquoi de plus en plus de personnes ont-elles
décidé que, utilisé au masculin, cet adjectif devait perdre le 'ne'
pour donner ce nouveau mot : « péren ». certes très élégant,
mais strictement inconnu du dictionnaire ?

On doit donc parler d'un « système pérenne ».

peu ou peut ?
Confondre « peu » et « peut » est une faute qui peut être faci-
lement évitée.

« Peut » (avec un 't') est la déclinaison du verbe pouvoir, à la


troisième personne du présent(« il peut faire mieux»).
« Peu ». sans 't'. est un adverbe signifiant : « pas beaucoup »
(« il lui en faut peu pour s'énerver»).

Pour être sûr de la bonne orthographe, pas de problème : vous


remplacez le mot par « pouvait » (qui est le verbe pouvoir,
conjugué cette fois-ci à l'imparfait). Si la phrase ne devient pas
incompréhensible (« il pouvait faire mieux »). le mot « peut »
prend un 't'.

0 Editions du Puits fleuri 95


Sinon, c'est l'adverbe, et il s'écrit « peu » (et il peut être rem-
placé par : « pas beaucoup »).

peut-être ou peut être ?


« Peut-être », avec un trait d'union entre les deux mots, est un
adverbe signifiant « probablement » ( « il viendra peut-être »).

Il n'y a pas de trait d'union entre les deux mots lorsqu'il s'agit
de deux verbes : « pouvoir », conjugué avec « il », et « être »,
à l'infinitif: « il peut être parfois imprévisible ».

Pour savoir s'il faut écrire « peut être » avec ou sans trait
d'union, vous avez deux solutions.

1/ vous remplacez peut-être par « probablement » : « il


viendra probablement ». Dans ce cas, la forme est adver-
biale et « peut-être » s'écrit avec un trait d'union.

Et, a contrario, pour reprendre nos exemples, la phrase « il pro-


bablement parfois imprévisible » est strictement incompréhen-
sible.

2/ vous remplacez « peut » par « pouvait » (le verbe


« pouvoir » à l'imparfait) : « il pouvait être imprévisible ».
A contrario, « il viendra pouvait être » ne veut rien dire.

Peut-être (avec un trait d'union) : probablement (adverbe)

Peut être (sans trait d'union) :


« peut » peut être remplacé par « pouvait » (verbe pouvoir)

96 C> Editions du Puits fleuri


prendre parti
Si vous prenez parti pour quelqu'un, c' est que vous rejoignez
(virtuellement) son parti (vous ne prenez pas une partie de la
personne). Aussi, il convient d'écrire « parti » et non« partie».

quand ou quant ?
Généralement, « quand » s' écrit avec un 'd' et exprime la
notion de temps (« quand débutez-vous ? »).

Il est vrai que, à l'oral, lorsqu'on dit« quand on ira au bureau »,


on prononce : « quand t-on ira ... »
« Quant » s'écrit avec un 't' uniquement devant la lettre 'à' :
« quant à moi, quant à vous ... ».

Quant : avec un 't' final quand utilisé


devant un « à » (« quant à moi »)

Sinon, toujours avec un 'd' final (« quand venez-vous ? »)

quelle ou qu'elle ?
L'écriture de ces mots est souvent source d'erreurs, alors que
la règle est vraiment simple.

Là aussi, il suffit de se poser les bonnes questions, tout simple-


ment!

0 Editions du Puits fleuri 97


Le mot quel (ou quelle au féminin) marque l'exclamation ( « quel
beau bilan ! ») ou l'interrogation ( « dans quelle entreprise
travailles-tu ? »).

Il se distingue du groupe de mots« qu'elle», qui est la contrac-


tion de « que elle » (« qu'elle est belle »), et qui est toujours
placé devant un verbe.

Pour savoir si on écrit « quelle » ou « qu'elle », c'est très sim-


ple : on remplace « elle » par « il », et c'est votre oreille qui
vous donnera la réponse.

En effet, si on peut mettre « il » à la place de « elle » ( en chan-


geant si nécessaire le mot auquel « elle » se rapporte), et que
la phrase n'est pas incompréhensible, « qu'elle » s'écrit obliga-
toirement en deux mots.

Sinon, « quel » (ou « quelle », au féminin) s'écrit en un mot.

Dans l'exemple cité plus haut (« quelle belle entreprise »),


peut-on dire « qu'il belle entreprise » ? Non. On écrira donc
« quelle » en un mot.

Autre exemple : « il est évident qu'elle affiche d'excellents


résultats ».

On peut aussi écrire « il est évident qu'il affiche d'excellents


résultats ». Alors, on écrira « qu'elle », en deux mots.

Je remplace « elle » par « il »

La phrase est compréhensible : « qu'elle ».

La phrase ne veut plus rien dire : « quelle ».

98 0 Editions du Puits fleuri


quel(le) que ou quelque(s) ?
« Ces quelque trente personnes ont toutes reçu quelques
fleurs, quelle que soit leur performance ».

L'écriture de ces mots est à l'origine de plusieurs fautes.


La recette pour les éviter est assez simple. Tout dépend de la
signification des mots.

quel que
Lorsque « quel que » est placé devant un verbe, il s'écrit
toujours en deux mots, et « quel » s'accorde avec le sujet du
verbe : « quelle que soit la couleur retenue », « quelles que
soient vos préférences », « quel que soit ton choix final »,
« quels que soient les candidats retenus ».

quelque ou quelques ?
Lorsque quelque est placé devant un mot, il peut avoir deux
significations.

quelques
Si quelque signifie « plusieurs », il est écrit au pluriel. « Nous
avons réussi quelques belles opérations ».

quelque (invariable)
Si quelque peut être remplacé par « environ », il est pris
comme adverbe, et est donc invariable. « Nous étions quelque
cinq cents».
Parfois aussi, « quelque » est utilisé comme équivalent de
l'adverbe « aussi » (« quelque intelligent que tu puisses paraî-

C> Editions du Puits fleuri 99


tre »). Mais cela fait une phrase un peu pompeuse et c'est très
rarement utilisé. Eventuellement des gens un peu précieux qui
veulent utiliser un langage un peu châtié pourraient être tentés
d'y recourir. On peut estimer que, dans ce cas, ils pousseront
l'élégance à veiller à que leur orthographe soit impeccable.

Devant un verbe : « quel que », et accord avec le sujet


Devant un mot :
signifie « environ » : invariable
signifie « plusieurs » : « quelques »

quoi que ou quoique ?


Si quoique signifie « bien que », il s'écrit en un mot.
Sinon, on utilise deux mots(« quoi que »). Dans ce cas, « quoi
que » signifie « quelle que soit la chose que ».

On écrira donc : « quoi que tu fasses et quoique tu te défendes,


tu seras toujours critiqué.».

quoique : signifie « bien que », il s'écrit en un seul mot.

dans tous les autres cas, il s'écrit en deux mots (« quai que »).

100 C> Editions du Puits fleuri


« Restant à votre disposition,
veuillez agréer ... »
Dans les courriers, on lit assez souvent la formule suivante :
« restant à votre disposition, veuillez agréer mes meilleures
salutations ».

Cette formulation est incorrecte, car le sujet du verbe ( « veuil-


lez ») doit nécessairement être celui du participe présent
(« restant »). Il convient donc d'écrire : « restant à votre dispo-
sition, je vous prie d'agréer ... ».

Là encore, il s'agit d'un détail, mais quelques lecteurs sour-


cilleux peuvent repérer cette faute de grammaire. Même s'ils
ne sont pas légion, autant éviter de les incommoder. D'autant
plus que l'utilisation de la bonne formule ne dérangera ni ceux
qui apprécient les tournures correctes, ni ceux qui s'en sou-
cient peu.

soi-disant
Très souvent, lorsque le mot « soi-disant » est utilisé, il est ainsi
écrit (par erreur) : « soit-disant ».

Or, « soit » est uniquement écrit avec un 't' pour le subjonctif


présent du verbe être ( « il faudra qu'il soit en forme ») ou
encore pour une forme un peu surannée marquant l'assenti-
ment (« eh bien, soit » ... mais aujourd'hui on dirait plutôt :
« ouais »).

« Soi-disant » est une expression signifiant « se disant soi-


même ». Il n'y a donc pas de 't' à soi.

Et, d'ailleurs, le terme n'est pas toujours utilisé judicieusement.


Car pour que l'on puisse « se dire soi-même », encore faut-il
être doué de la parole. Ainsi, si on peut sans problème dire :

0 Editions du Puits fleuri 101


« c'est soi-disant un petit génie». il est incorrect d'écrire« c'est
soi-disant un chien de race». et encore moins« c'est soi-disant
une voiture de collection » (à moins que vous fassiez référence
à un film de Wall Disney, où animaux et objets sont miraculeu-
sement doués de parole).

soutien ou soutient ?
On voit parfois le nom « soutien » (signifiant « support »). écrit
avec un 't' final.

Le mot « soutient » s'écrit avec un 't' uniquement lorsqu'il s'agit


du verbe « soutenir » conjugué à la 3""" personne du présent
( « il / elle soutient »).

De fait, l'erreur est exactement la même que pour le mot


« entretien.! » (voir page 82).

sur ou sûr ?
L'adjectif « sûr » revêtu d'un accent circonflexe signifie « cer-
tain ». Dans les autres cas, « sur ». qui est une conjonction
(« il marche sur des œufs »). s' écrit sans accent.

Si vous hésitez, ajoutez « et certain » au mot « sûr ». Si cela


reste compréhensible, l'accent circonflexe s'impose : « es-tu
sûr ( et certain) de monter sur le toit ? ».

tâche ou tache
Encore un mot qui peut avoir deux acceptions : soit on parle
de la tâche (avec un accent circonflexe sur le 'â') qui signifie
« mission ». « action » ; soit on utilise le mot « tache ». sans

102 C> Editions du Puits fleuri


accent circonflexe, qui est la salissure sur un vêtement, une
page ...

En cas d'hésitation, un truc : pensez à « task force ».

Pourquoi ? L'accent circonflexe utilisé sur le 'a' vient de l'éty-


mologie du mot. Le nom « tâche » vient du vieux français,
« tasche ». qui signifiait : « ouvrage ».
Le 's' a progressivement disparu. C'est ce que rappelle le /\ qui
figure sur le 'a'.

Donc, en pensant à la« task force» . une équipe chargée d'une


mission, d'un travail, on en conclut que le mot« tâche » prenait
auparavant un 's' après le 'a' et que, donc le 'a' aujourd'hui
prend un accent circonflexe ('â' ), en mémoire de ce 's' disparu.

Ce moyen mnémotechnique peut sembler alambiqué, mais il


fonctionne assez bien.

1,85 million
On observe assez souvent l'erreur suivante qui figure, dans
notre texte truffé de fautes (page 18), dans la phrase : « un chif-
fre d'affaires de 1,85 millions d'euros ».

Le correcteur d'orthographe laisse passer cette faute d'ortho-


graphe.
Quelle faute ?

Je vous aide : c'est sur le mot« millions ».

Combien y en a-t-il, de million ? Un seul (auquel s'ajoute 0,85).


Aussi, million reste au singulier.

Ce n'est qu'à partir de 2 que l'on mettra un 's' à millions.

C> Editions du Puits fleuri 103


va, vas-y
C'est une petite subtilité de notre langue française. A l'impératif,
le verbe aller s'écrit« va» (« va, cours et me venge»). Mais si
on y adjoint l'adverbe « y », on ajoutera un petit 's' : « va au res-
taurant, oui, vas-y».

Cet ajout s'est fait pour de simples raisons de confort pour


l'oreille, mais il occasionne des fautes d'orthographe et une
incompréhension de certaines personnes face à ces subtilités
de l'écriture.

voilà ou voila ?
L'adverbe« voilà », souvent utilisé avec son pendant, « voici »,
s'écrit toujours avec un 'à'. C'est assez logique: il est composé
avec le mot« là », tout comme voici provient du mot« ici ».

Mais comme on le voit parfois écrit avec un 'a' final (et non le
pourtant nécessaire 'à' final), et que le correcteur orthogra-
phique ne repère pas nécessairement cette erreur (abusé sans
doute par l'existence du mot« voila », venant de la déclinaison
du verbe « voiler », troisième personne au singulier du passé
simple), il convenait de le rappeler.

Voilà qui est fait.

voire ou voir ?
Lorsque vous utilisez le mot « voire » pour dire « et même »
(« ils étaient cent, voire plus »), ne l'écrivez pas comme le
verbe voir.

N'oubliez pas le 'e' final de cet adverbe.

104 0 Editions du Puits fleuri


Voir : verbe (« regarder »)

Voire : adverbe (« et même »)

• A

voire meme
Dans la série des pléonasmes, en voici un, très souvent lu et
entendu : l'expression « voire même ».
« Voire » est un adverbe signifiant « et même ». « Il est intelli-
gent, voire génial », veut dire : « il est intelligent, et même
génial ».

Dans le mot« voire», le mot« même » est sous-entendu. Dire


« voire même », c'est donc dire « et même même ».

Le mot « même » figurant deux fois, il y a donc répétition. Mais


ce pléonasme est tellement fréquent qu'il est presque devenu
usuel.

votre ou vôtre ?
L'explication est la même que pour « notre ou nôtre ? » (page
89).
Je vous invite donc à vous référer à cette explication, en rem-
plaçant seulement le mot « notre » par « votre » et le mot
« nôtre » par « vôtre ».

A noter que pour l'expression « cordialement vôtre », ou « sin-


cèrement vôtre », le 'ô' prend un accent circonflexe.

C> Editions du Puits fleuri 105


vous faites
A la deuxième personne du pluriel du passé simple du verbe
faire ( « vous faites »), le 'i' ne prend pas d'accent circonflexe.
Mais si vous en mettez un (écrire « vous faîtes » est une erreur
assez fréquente), le correcteur d'orthographe laissera passer la
faute , le mot « faîte » figurant bien dans le dictionnaire, pour
décrire la partie supérieure d'un toit.

106 r':'1 f,l;rirm c rl11 P11irc f11>11rî


L'écriture des nombres
(en toutes lettres)

Commet-on une faute lorsqu'on écrit « quatre-vingts », « qua-


tre-vingt-deux », « quatre-vingt mille », « quatre-vingts mil-
lions » ? Et « deux cents », « deux cent trois », « deux cent
quatre-vingt-douze mille » ?

Certes, le plus simple est d'écrire : 80, 82, 80 000, SOM, 200,
203, 292 000 ...

Mais ce n'est pas toujours possible. Si vous êtes amené à


recourir au « en toutes lettres » (ne serait-ce que pour remplir
vos chèques), voici la règle de l'accord des nombres.

Elle est assez simple, à partir du moment où on est bien d'ac-


cord sur ce qu'on entend par le mot nombre.

Bien définir ce qu'est un nombre


Un nombre est un mot définissant une quantité.

Quand vous dites «dix», vous voyez bien un ensemble de dix


unités.

Donc, un mot qui indique un nombre doit se suffire à lui-même


pour que l'on puisse imaginer la quantité représentée.

Prenons le temps de lister les mots qui servent de nombre.

C> Editions du Puits Reuri 107


« Un » est bien un nombre. Si on dit« : « j'ai acheté un pain »,
on comprend bien que « un » indique la quantité achetée.

Jusqu'ici, c'est assez simple. Et c'est la même chose pour les


nombres suivants : « deux », « trois », « quatre », « cinq »,
« six « ( « mon entreprise a recruté six personnes »), « sept »,
« huit », « neuf » ... « dix », « onze », « douze », « treize »,
« quatorze », « quinze », « seize » ...

J'ai mis une césure dans cette énumération entre « dix » et


« onze » car, lorsqu'on les écrit, ces deux mots ont exactement
la même caractéristique : il s'agit d'un seul et unique mot indi-
quant une quantité.

En général, lorsque je procède, devant un groupe, à l'explica-


tion sur l'écriture des nombres, et que l'on liste tous les « nom-
bres», les participants« bloquent» lorsqu'on arrive au nombre
« dix » (1 0).

Cela se comprend : comme, le plus souvent, on écrit les nom-


bres à l'aide de leur symbole venant de l'écriture arabe (1, 2, 3,
4 ... ) la plupart des personnes pensent que, après 9 , on passe
à une autre catégorie, à une combinaison de nombres (10 est
la combinaison de 1 et de 0).

La subtilité orthographique est due à l'écriture des nombres


« en toutes lettres ». Rappelons notre définition : le nombre
est un mot permettant de déterminer une quantité. Selon cette
définition, « dix » est donc un nombre.

Reprenons donc notre énumération : nous en étions à


« seize », un mot qui représente bien une quantité.

Quel est le mot-nombre qui suit « seize « ? La réponse


fréquemment apportée à cette question est: « dix-sept ».

Or, ce n'est pas le cas, car « dix-sept » est la combinaison


de deux nombres : «dix» et« sept». Même chose pour« dix-

108 C> Editions du Puits fleuri


huit» et« dix-neuf», qui sont des mots composés reliés par un
trait d'union.

Le mot-nombre qui suit « seize » est donc : « vingt ».

Si on poursuit, les mots-nombres qui suivent sont : « trente »,


«quarante»,« cinquante», «soixante».

Comme pour « dix-sept », « soixante-dix » n'est pas un mot-


nombre, car c'est la combinaison de deux mots(« soixante» et
« dix »). Même chose pour « quatre-vingts » (« quatre » et
« vingt ») et « quatre-vingt-dix » (quatre fois vingt plus dix).
Les Belges et les Suisses se simplifient la vie en disant sep-
tante (pour soixante-dix), octante (quatre-vingts) et nonante
( quatre-vingt-dix).

Poursuivons, en rappelant toujours la règle du nombre : c'est


un mot qui indique une quantité (« mon entreprise compte
soixante salariés »).

Après « soixante », on arrive donc à « cent ».

Suivent ensuite de nombreuses combinaisons de mots-nom-


bres (cent vingt-huit, trois cent cinquante, neuf cent quatre-
vingts ... ) avant de parvenir au nombre suivant:« mille».

Ensuite, après « mille », y a-t-il d'autres nombres ?


Là aussi, lorsque je fais cet exercice avec un groupe, certaines
personnes lancent « million » ...

Mais, si on applique la définition (un nombre est un mot


qui, pris seul, indique une quantité), on voit tout de suite que
« million » n' est pas un nombre, mais un nom. En effet, on
ne peut pas dire : « la société a réalisé un chiffre d'affaires de
million d'euros ».

On peut dire : « j'ai gagné mille euros » ; on ne peut pas dire


« j'ai gagné million euros ».

C> Editions du Puits fleuri 109


Pour que le mot million puisse être utilisé, il faut nécessaire-
ment qu'il soit qualifié par un nombre(« j'ai gagné deux millions
d'euros »).

Donc, et c'est un élément essentiel à intégrer pour ne pas se


tromper dans l'écriture des nombres : « million », pas plus que
« milliard », n'est pas un nombre, mais un simple mot.

Pour revenir à la liste des nombres qui répondent bien à la


définition du mot-nombre (un mot qui indique une quantité),
le vocabulaire français compte très précisément vingt-trois
nombres (presque autant que de lettres) :

Les vingt-trois mots-nombres


un treize
deux quatorze
trois quinze
quatre seize
cinq vingt
six trente
sept
quarante
huit
cinquante
neuf
soixante
dix
cent
onze
mille
douze

Le mot zéro est un peu à part : utilisé pour qualifier une quantité
qui est nulle, il est considéré comme un nom.

110 C> Editions du Puits fleuri


Cette explication préalable est nécessaire pour éviter de se
tromper dans l'écriture des nombres.

Le principe : le nombre est invariable


Car, ensuite, la règle est assez simple : les nombres sont inva-
riables.

L'ennui est que, dans le langage parlé, un 's' parfois mal venu
sème le trouble.

On entend parfois dire « j'ai huit-s enfants », « j'ai vendu ce


vélo cent-s euros » ou « mille-s individus étaient présents ». Eh
oui, il est possible de faire des fautes d'orthographe à l'oral !

On devrait prononcer huit (t-) enfants, cent (t-) euros, mille indi-
vidus.

L'expression « entre quatre-z-yeux » a elle aussi fait un tort


considérable à la langue française. La bonne expression étant
« entre quatre yeux ». Mais reconnaissons que, à l'oreille, ce
n' est pas des plus harmonieux.

Les exceptions : vingt et cent ...


à une condition
Pour ne pas simplifier les choses, l'Académie française a
édicté deux exceptions : les mots « vingt » et « cent » peuvent
prendre un 's', mais uniquement s'ils sont multipliés par un
autre nombre.

C'est pour cela qu'on écrira « quatre-vingts » (vingt étant


multiplié par quatre). En revanche, on ne mettra pas de 's' à
« cent » dans la phrase : « il a gagné des mille et des cent »,

C> Editions du Puits fleuri 111


car « cent » n'est pas multiplié par un autre nombre. Même
chose pour « il fait les cent pas ».

Exception à l'exception
Et comme nos académiciens aiment s'amuser avec les nerfs
de ceux qui veulent bien orthographier les mots, ils ont déter-
miné une autre exception à l'exception : même multipliés par
un nombre, « vingt » et « cent » redeviennent invariables s'ils
sont suivis d'un autre nombre.

Ainsi, on écrira « trois cents », mais « trois cent deux ».

De même, « quatre-vingts », mais « quatre-vingt-deux » et


« quatre-vingt mille ».

Et on écrira « trois cents millions « (puisque « million » n' est


pas un nombre).
Bien évidemment, si vous pouvez toujours écrire un nombre à
l'aide des dix symboles très usuels, hérités de l'écriture arabe
(0,1,2,3,4,5,6, 7,8,9), faites-le, c'est ce qui est le plus simple.

Mais si vous n'avez pas le choix, vous disposez maintenant de


toutes les explications pour ne plus jamais faire de faute sur
l'écriture des nombres.

Les traits d'unions entre les nombres


Avec vingt-trois nombres, les combinaisons sont impression-
nantes. Ils permettent de dénombrer jusque neuf cent quatre-
vingt-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (999 999)
unités. Ensuite, pour aller plus loin, on utilisera les mots tels
que million, milliard (et aussi, désormais, trillion).

112 C> Editions du Puits fleuri


Pour ces combinaisons, les nombres sont soit ajoutés les uns
aux autres (vingt-cinq signifie vingt et cinq) soit multipliés (qua-
tre cents : quatre fois cent).

Ces mots combinés sont reliés par un trait d'union ... mais pas
toujours.

Aussi, quand met-on, et quand ne met-on pas de trait d'union


entre les chiffres ?

De fait, il y a , sur cette question, deux « écoles ».


Avant 1990, il y avait une règle, assez simple: on met toujours
un trait d'union entre deux nombres, sauf lorsqu'il s'agit de cent
et de mille, qui n'en ont ni devant, ni derrière.

Ainsi, 382 s'écrit trois cent quatre-vingt-deux. 2028 : deux mille


vingt-huit.

Depuis 1990, dans le cadre de l'assouplissement des règles


d'orthographe, il est possible de mettre des traits d'union entre
deux nombres, quels qu'ils soient. Mais il est possible aussi de
respecter la règle d'avant 1990 ...

C> Editions du Puits fleuri 113


Un nombre : un mot qui détermine une quantité.

Notre vocabulaire compte donc vingt-trois mots-nombres.

Million, milliard :
ne sont pas des nombres mais des mots.

Le principe : un nombre est invariable


L'exception : vingt et cent,
lorsqu'ils sont multipliés par un nombre
L'exception à l'exception : vingt et cent redeviennent
invariables si, multipliés par un nombre,
ils sont suivis d'un autre nombre.

Un trait d'union entre les nombres ?


Depuis 1990 : toujours un trait d'union entre deux nombres.
Mais possibilité aussi d'appliquer cette règle :
sauf pour cent et mille, qui n'en ont ni avant ni après.

114 C> Editions du Puits fleuri


Les mots composés

Le correcteur d'orthographe ne les repère pas toutes, loin de


là ; et pourtant, les fautes sur les mots composés sont assez
fréquentes.
De prime abord, l'écriture de ces mots peut surprendre : pour-
quoi peut-on mettre un 's' au nom « clés » dans le mot « un
porte-clés », et aucun 's' dans le mot « des pare-soleil » ?
Là aussi, là encore, tout est une question de logique. Car l'écri-
ture des mots composés se révèle assez simple. Même si elle
semble « piégeuse », elle est finalement sans difficulté réelle.
Il faut simplement, à chaque fois, se poser la question de l'ori-
gine du mot.

Prenons quelques exemples de mots usuels:« porte-fenêtre» ,


« pare-soleil », « garde-meubles », « maître-chien », « porte-
clés »...

Les mots composés se construisent en utilisant deux mots qui


peuvent être eux-mêmes :
soit des noms communs (porte-fenêtre) ;
soit un verbe et un nom (essuie-main) ;
soit un adverbe et un nom (avant-première).

Pour savoir comment l'écrire, on s'interroge (rapidement) sur


l'origine de ce mot.

Qu'est-ce qu'une « porte-fenêtre » ? C'est un élément qui fait à


la fois office de porte et de fenêtre.

C> Editions du Puits fleuri 115


Qu'est-ce que des « portes-fenêtres » ? Ce sont des éléments
qui font à la fois office de portes et de fenêtres. Donc, au pluriel,
« portes-fenêtres » prendra un 's' aux deux mots qui le compo-
sent.

Poursuivons.

Qu'est-ce qu'un « pare-soleil » ? C'est un accessoire qui pro-


tége (qui « pare », du verbe « parer ») du soleil. Des « pare-
soleil » sont des accessoires qui protègent du soleil. Par prin-
cipe, lorsqu'un mot composé comprend un verbe, ce verbe ne
peut pas être mis au pluriel. Il est donc invariable lorsqu'il est
utilisé dans un mot composé. Quant au mot soleil, il n'y a qu'un
soleil. Donc on ne peut pas mettre de 's' à ce nom. C'est donc
logiquement que pare-soleil ne prend aucun 's' au pluriel ( « un
pare-soleil », « des pare-soleil »).

Pour les autres mots cités plus haut, la méthode pour trouver
la bonne orthographe est toujours la même : on s'interroge sur
le sens du mot composé, et, pour le pluriel, on ajoute, en fonc-
tion de la seule logique, un 's' à un, deux ... ou à aucun des
mots composant le mot composé.

Et il n'y a aucune exception à la règle.

Aussi, un garde-meubles est un endroit où on « garde » les


« meubles ».
C'est pour cette raison que, même au singulier, le mot « meu-
bles » du mot composé « garde-meubles » prend un 's' , car
il y a toujours plus d'un meuble dans le lieu (du moins, on
l'espère pour le gestionnaire du site).

Et, au pluriel, des garde-meubles sont des endroits où on


garde les meubles.

C'est la même chose avec un porte-clés : un objet avec lequel


on porte des clés (à noter qu'il est aussi permis d'écrire porte-

116 C> Editions du Puits fleuri


clé, si on n'a qu'une seule clé, mais c'est rare). Des porte-clés
sont des objets avec lesquels on porte ses clés.

Qu'est-ce qu'un maître-chien ? Une personne qui est maître


d'un chien. S'il y a plusieurs maîtres-chiens, il y a plusieurs per-
sonnes et plusieurs chiens. Le pluriel de maître-chien est donc
maîtres-chiens.

Autre exemple : un chauffe-eau. Un appareil avec lequel on


chauffe l'eau. Des chauffe-eau : des appareils avec lesquels on
chauffe l'eau.

Le pluriel des mots composés :

Le verbe reste invariable.

Le nom prend le pluriel. .. si c'est logique.

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L'adjectif de couleur

L'écriture des adjectifs de couleur (« vert », « vert pâle »,


«bleu», « bleu marine» ... ) peut sembler un peu piégeuse.
Il est vrai qu'elle obéit à une règle qu'il faut avoir en tête afin
d'éviter les erreurs.

Nous l'avons dit (voir la fiche pratique : « de quoi se compose


une phrase, les différentes catégories de mots», page 35): les
adjectifs s'accordent avec le mot qu'ils qualifient.

Il en est de même pour les adjectifs de couleur(« elle a des


yeux bleus ») ... à quelques exceptions.

L'adjectif de couleur
comprenant plusieurs mots
En effet, reste invariable un adjectif de couleur lorsqu'il est
composé avec un autre adjectif ou un autre mot.

Ainsi, « vert pâle », « bleu marine », ou « noir et blanc » sont


invariables, car ils sont composés de plus d'un mot de couleur.

Là aussi, il suffit de mettre l'adjectif au féminin pour réaliser


immédiatement la règle.
On ne dira pas : « j'ai regardé une photo noire et blanche » ; on
dira : « une photo noir et blanc » ; de même on ne dira pas :
« il a mis une chemise verte pâle » ; on dira : « une chemise
vert pâle ». Puisque l'adjectif de couleur« noir et blanc », tout
comme « vert pâle » ne s'accordent pas au féminin, il n'y a
aucune raison qu'ils s'accordent au pluriel.

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On écrit bien « une photo noir et blanc ». on dira donc aussi
« des films noir et blanc ».

L'adjectif de couleur venant d'un fruit


Autre exception : si l'adjectif de couleur vient d'un fruit, il reste
invariable.

On écrira : « j'ai vu des voitures orange ».

En effet, puisque cette couleur provient d'un nom existant


{l'orange, le fruit). la phrase « j'ai vu des voitures orange » est,
de fait, le raccourci de la phrase complète qui devrait être :
« j'ai vu des voitures qui sont de la couleur de l'orange ».

Cette exception vaut aussi, donc, pour les adjectifs de couleur


que sont olive, marron.

D'ailleurs. il ne viendrait à personne l'idée de parler d'une


« veste marronne ». On dit bien « une veste marron ». On
écrira donc : « des pantalons marron » (mettre un 's' à « mar-
ron » constituerait une erreur) car il s'agit, en fait de pantalons
de la couleur du marron (le fruit).

l'adjectif de couleur : comme tout adjectif,


s'accorde avec le mot auquel il se rapporte.
Sauf : les adjectifs de couleur qui sont composés
(bleu marine, vert pôle ... )
ou qui viennent d'un fruit existant (orange, marron ... ).

120 0 Editions du Puits fleuri


Les adverbes qui ressemblent
à des adjectifs
Notre bonne vieille orthographe comprend une petite subtilité
qui peut occasionner des fautes d'orthographe, que tout le
monde ne repère d'ailleurs pas toujours : des adjectifs qui ont
été transformés en adverbes.
C'est le cas de « grand » dans le nom commun « grand-
mère ». Tiens, oui, pourquoi, puisque « mère » est au féminin,
n' écrit-on pas « grande-mère » ?

Réponse dans la fiche pratique consacrée aux adverbes (page


suivante).

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L'adverbe issu d'un adjectif
(« tout », « grand », « nouveau », « haut »)

L'adverbe qui se termine


en 'ment'

L'écriture d'un adverbe pose finalement peu de difficulté : c'est


un mot invariable. En cas d'erreur, le correcteur d'orthographe
pointera la faute.

Cette fiche aborde deux cas qui peuvent se présenter à vous


et qui sont source des principales erreurs (il y en a quand
même).

Le premier est celui des adverbes qui proviennent d'adjectifs


(essentiellement : « tout » ; ainsi que « grand » ; plus rare-
ment : « nouveau » ; ainsi que « haut »... ).

Le second est celui des adverbes qui se terminent en « ment »


(« clairement », « différemment » ... ). Quand comprennent-ils
un 'm', quand en ont-ils deux ?

Les adverbes venant d'adjectifs


La grammaire comporte une petite subtilité qui ne simplifie pas
la vie de ceux qui veulent écrire correctement. Il s'agit des
adverbes qui proviennent d'adjectifs. Les puristes les appellent
les adjectifs adverbiaux. Nous les qualifierons de pièges dont
se méfier.

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Ces adjectifs qui sont aussi utilisés comme adverbes sont :
« tout », « grand », « nouveau », « haut ».

C'est surtout sur l'adverbe « tout » que se concentre le plus de


fautes.

Comme adjectif, « tout » signifie : « qui comprend l'intégra-


lité ». Comme tout adjectif, « tout » s'accorde avec le nom
auquel il est attaché. Selon le nom, l'adjectif sera donc mascu-
lin ou féminin et singulier ou pluriel. On dira : « tout le monde
est venu », « ils sont tous là », ou encore : « toute l'entreprise
est mobilisée »...

Ce même mot peut aussi être utilisé comme un adverbe.


Dans ce cas, il signifie : « absolument, tout-à-fait, compléte-
ment ». « Je suis tout content » signifie bien : « je suis tout-à-
fait content ».

Et, comme tout adverbe, il est invariable. C'est-à-dire que, au


pluriel, il ne s'accorde pas.

Prenons un exemple. Si vous écrivez: « je suis tout content»,


cela signifie que vous êtes « très » content. Dans ce cas,
« tout » est pris comme un adverbe.

Si vous mettez cette phrase au pluriel, par exemple avec le


sujet « nous », cela donnera : « nous sommes tout contents »
(pour signifier : « nous sommes très contents »).

Dans ce cas, « tout » reste invariable. Après, si vous mettez


un 's' à « tous », ce n'est pas vraiment une faute, car l'adjectif
est aussi acceptable, mais, dans ce cas, le sens de la phrase
change : « nous sommes tous contents » signifie que « tout le
monde est content ».

Il est également possible d'écrire : « nous sommes tous


tout contents », ce qui signifie : « nous sommes tous très
contents ».

124 C> Editions du Puits fleuri


A noter que si vous utilisez l'adverbe « tout » avec un féminin,
il s'accordera avec ce nom, pour une simple raison de confort
auditif. Si on veut dire qu'une femme est absolument surprise,
on écrira : « elle est toute surprise ». Logiquement, on devrait
dire : « elle est tout surprise », mais, à l'oreille, cela sonne si
mal que l'usage a consacré l'accord de cet adverbe.

Bref, si vous le pouvez, évitez d'utiliser « tout » comme


adverbe. Remplacez-le par « absolument », ou « tout-à-fait »,
cela vous évitera tout problème.

Tout signifie : « très ». Adverbe, invariable.


A éviter et à remplacer par : « très », « parfaitement »,
« absolument ».

Tout signifie : « dans son intégralité ». Adjectif, s'accorde.

Cette « bizarrerie » s'observe aussi pour l'adjectif « grand »,


transformé en adverbe pour préciser les liens familiaux.

En effet, lorsqu'on parle d'un «grand-père», on ne qualifie pas


un père qui serait grand, mais bien quelqu'un qui est le père du
père.

En ce sens, « grand » est considéré comme un adverbe. Et,


normalement, comme tout adverbe, il ne s'accorde pas avec le
nom.
Cette règle est d'ailleurs respectée lorsqu'on écrit « grand-
mère ». S'il s'agissait d'un adjectif, on dirait une « grande-
mère ». Aussi, normalement, au pluriel, le « grand » de
« grand-mères » reste invariable. Mais si vous commettez la
faute («des grands-mères »),personne ne s'en rendra compte.

C> Editions du Puits fleuri 125


C'est là où l'orthographe et la grammaire s'adaptent, au risque
de perturber la compréhension.

Car, au pluriel, le « grand » de « grands-péres ». lui s'accorde.

De la même façon, si un « grand-père » n'est pas nécessaire-


ment grand, un petit-fils, le fils d'un enfant du grand-père, n'est
pas nécessairement petit. En l'occurrence, le mot « petit » est
ici pris dans sa forme adverbiale. Et, pourtant, il s'accorde dans
tous les cas ( « une petite-fille »).

Autre subtilité dans le mot composé « nouveau-né ». En effet,


ici, « nouveau » est un adverbe et non un adjectif (ce n'est pas
le bébé qui est nouveau, c'est la naissance qui a eu lieu nou-
vellement). Donc, dans cette logique, il ne serait pas correct
d'accorder l'adverbe « nouveau » au pluriel. On écrira donc
« des nouveau-nés » et non « des nouveaux-nés ».

Comme cela peut paraître surprenant, et que, sauf si vous


travaillez dans une maternité, vous pouvez éviter ce mot... Ne
l'utilisez pas !

Cette règle d'un adjectif devenu adverbe s'observe aussi pour


le mot « haut-parleur » qui, au pluriel, s' écrit : « des haut-
parleurs ».

Les adverbes qui se terminent par « ment »

Les adverbes qui se terminent par « ment » proviennent systé-


matiquement d'un adjectif : « vraiment » vient de « vrai ». « pru-
demment » de « prudent ». « sincèrement » de « sincère » ...

Une question se pose : faut-il mettre un ou deux 'm' aux


adverbes qui se terminent avec la syllabe 'ment'(« clairement».
« abondamment ». « évidemment ». « fréquemment » ... ) ?
Et, avant ce ou ces 'm', est-ce un 'a' ou un 'e' ?

126 0 Editions du Puits fleuri


Autre question : pourquoi prononce-t-on 'a-ment' dans le
mot« fréquemment», alors qu'on l'écrit avec un 'e' (« fréquem-
ment »).

La réponse est simple.

Avant d'expliquer la règle, toute faite de bon sens, vous pouvez


déjà vous dire que si on prononce les dernières syllabes de
l'adverbe en disant 'eu-ment' (« clairement », « fortement » ),
l'adverbe ne prendra qu'un seul 'm'.

Et si on prononce 'a-ment' (« patiemment », « couramment»),


elle en comptera nécessairement deux.
Mais ce truc ne permet pas de savoir si, avant les deux 'm', on
utilise un 'a' ou un 'e'.

Recourir à un dictionnaire ou se fier au correcteur est une des


solutions pour trouver la réponse (sauf pour l'adverbe « évi-
demment », voir page 82). Mais il est possible de calmer ses
affres en regardant, simplement, de quel mot vient cet adverbe.

En effet, c' est de cette racine que vient la solution.

Si l'adjectif à l'origine de l'adverbe se termine par 'ant', l'ad-


verbe se terminera par 'amment' («élégant» donne« élégam-
ment », l'adverbe « savamment» vient de « savant »).

Si le mot se termine en 'ent', l'adverbe s'écrira 'emment' (« dif-


féremment » vient de « différent » ; « fréquemment » de « fré-
quent »).

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adjectif joli fréquent abondant

ajout ment ment ment

cela fait joli-ment fréquent-ment abondant-ment

adverbe final joliment fréquemment abondamment

Si prononce 'eu-ment' : un seul m

Si prononce 'a-ment' : deux m

Si mot d'origine se termine en 'ent' : 'emment'

Si mot d'origine se termine en 'ont' : 'amment'

128 0 Editions du Puits fleuri


L'accent

Un bref rappel sur les accents, qui, il est vrai, suscitent assez
peu d'erreurs dans l'écriture des mots.

L'accent n'a pas toujours existé dans l'écriture du français,


notre langue étant issue essentiellement du romain , qui n'utili-
sait pas ces symboles.

Mais il s'est progressivement installé. Utilisé uniquement avec


les voyelles, l'accent permet essen tiellement soit de modifier la
prononciation de cette lettre (c'est surtout flagrant pour le 'e'),
soit d'éviter la confusion entre deux mots.

Notre langue comprend quatre accents : l'accent aigu (sur le


e : 'é'), l'accent grave (à, è, ù), l'accent circonflexe (â , ê , î, ô, û),
et le tréma (ë, ï, ü).

L'accent aigu : le monopole du 'e' (é)


Il est difficile, à l'écrit, d'expliquer les différences de prononcia-
tion d'une lettre selon l'accent qui lui est apposé.

Mais prenons un exemple avec la phrase suivante : dites :


« être un élève». Vous entendez bien la différence entre le 'ê' ,
le 'é' et le 'è' ?

Notons que, selon les régions, la prononciation de ces accents


peut être spécifique, permettant parfois de reconnaître l'origine
géographique de la personne qui parle selon la façon dont elle
s'exprime (sans que cela soit nécessairement à son avan-
tage ... ).

C> Editions du Puits fleuri 129


En tout premier lieu, donc, l'accent dit« accent aigu » est utilisé
uniquement avec le 'e'.

L'accent grave : pour le 'a', le 'e' et le 'u'


Si, toujours pour le 'e', l'ajout d'un accent grave en modifie la
prononciation ( « tu te lèves ? »), deux autres voyelles accep-
tent aussi cet accent, sans que leur prononciation en soit pour
autant modifiée(« Où vas-tu ? Tu vas à Marseille? »).

Pour ces deux voyelles, l'accent grave permet de distinguer


deux mots qui, sinon, seraient identiques alors qu'ils ont une
acception différente (« a » et « à », « la » et « là », « ou » et
«où» ... ).

On remarque que le mot distingué par un accent est moins


fréquemment utilisé que celui qui n'en a pas. Cela s'explique
aisément : l'objectif de la règle orthographique n'étant pas de
compliquer la vie de celui qui écrit, l'ajout d'un accent doit
rester l'exception.

L'accent circonflexe :
pour toutes les voyelles
Toutes les voyelles peuvent aussi supporter un accent circon-
flexe. A part le 'e', dont la prononciation change lorsqu'il revêt
cet accent, le " ne change rien à la prononciation des a, i, o, u.
Tout comme l'accent grave, l'accent circonflexe est utilisé pour
distinguer deux mots dont la prononciation est identique alors
qu'ils ne signifient pas la même chose.

C'est le cas du mot« dû».« Du» est un article très usuel(« je


mange du pain »). « Dû » est aussi utilisé pour le participe

130 C> Editions du Puits fleuri


passé du verbe devoir ( « il a dû travailler dur »). Pour éviter de
se tromper entre ces deux mots, un " sur le u est nécessaire.

Même chose pour quelques déclinaisons des verbes « avoir »


et « être » : au passé simple on écrira « il eut », « il fut » ; au
subjonctif, on écrira : « il eût », il « fût ».

Idem pour « notre » et « votre ».

Pour l'explication concernant les utilisations de ces mots (notre


ou notre?, votre ou vôtre?) je vous invite à vous reporter à ces
mots dans la fiche pratique ( « fautes et erreurs courantes, et
tout-à-fait évitables », pages 89 et 105).

Pour certains mots, l'ajout d'un accent circonflexe s'explique


par leur évolution. En effet, un mot dont une voyelle revêt un
accent circonflexe vient d'un terme qui, auparavant, comprenait
un 's' après une voyelle.

Un exemple expliquera bien mieux cela : le nom « hôpital »


vient du mot « hospital », que l'on retrouve d'ailleurs encore
dans l'adjectif « hospitalier » ou dans « hospitalité ». Lorsque
l'usage oral a fait progressivement disparaître le 's' , les auteurs
du dictionnaire ont tenu à conserver le petit témoignage de ce
's' en conservant un " sur la voyelle (hôtel ~ hostellerie).

Le tréma : pour le 'e', le 'i' et le 'u'


Autre accent, moins utilisé, mais qu'il ne faut pas pour autant
mépriser : le tréma, qui peut être posé sur un ë , un ï ou un ü.

Ce tréma est très utile : il vous invite à prononcer une voyelle


qui, sinon, ne serait pas audible.

Vite, un exemple : lorsque vous voyez la voyelle 'i' accolée à la


voyelle 'a', cela fait 'ai' et vous prononcez ... 'ai' (le lait, une
haie ... ).

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En revanche, si vous mettez un modeste tréma sur le 'ï', vous
prononcerez ce 'i' que vous détacherez du 'a'. Il suffit de dire
« haïr » pour comprendre l'explication. Ce tréma sur le 'i' est
aussi utilisé dans le mot « photovoltaïque ».

Le tréma est donc aussi nécessaire pour distinguer une voyelle


que l'on entend prononcer après un 'u'. Exemple avec le mot
« ambiguïté » : sans cet accent, on prononcerait 'gui' et non
'gu-i'.

De la même façon, le féminin de 'aigu' s'écrit donc : « aiguë ».


Sans tréma, on ne prononcerait pas 'ai-gu-e' mais 'ai-gue'.

Petite subtilité: lorsque le 'u' est suivi d'un 'e', le tréma ne figure
pas sur le 'u' (même si c'est le 'u' qu'on entend) mais sur le 'e'.

132 C> Editions du Puits fleuri


La ponctuation

La ponctuation permet de donner du rythme à une phrase. Elle


fournit aussi des indications de lecture.

Les signes de ponctuation sont :

le point •
la virgule ,

le point virgule ;
les deux points :
le point d'interrogation ?
le point d'exclamation !
les points de suspension •••
les guillements « »
les parenthèses ( )

Le point marque la fin d'une phrase. C'est un outil de ponctua-


tion essentiel. Après un point, la première lettre du premier mot
est toujours en majuscule.

La virgule est, sans conteste un des signes de ponctuation le


plus utilisé. Au cœur d'une phrase, la virgule donne de la res-
piration, en permettant une énumération (« nous avons de la
salade, des fruits, de l'eau, du pain »).

Avec une virgule on peut aussi intégrer, dans une phrase, un


élément complémentaire (« mais alors. me direz-vous, quelle

C> Editions du Puits fleuri 133


est la solution ? »). A noter que, dans ce cas, le corps de la
phrase compris entre deux virgules peut être retiré sans que la
phrase devienne incompréhensible (« mais alors, quelle est la
solution ? »).

Le point-virgule, comme le dit si bien son intitulé, oscille entre


le point et la virgule. C'est un signe de ponctuation qui est de
moins en moins utilisé. Cela se comprend d'ailleurs : dans la
plupart des cas, il peut être remplacé par un point. Et même si
on s'éloigne un peu de la grammaire pour s'intéresser au style,
il est indéniable que plus les phrases sont courtes, plus elles
sont percutantes et compréhensibles.

Aussi, plutôt qu'un point-virgule, nous conseillons de mettre un


point et de débuter une nouvelle phrase.

Le point d'interrogation, comme son nom l'indique, conclut


une phrase comprenant une question (« quelle heure est-il ? »).
A l'oral, la voix devient plus aiguë lorsqu'on prononce les der-
niers mots proches de ce point d'exclamation.

Même chose pour le point d'exclamation (« dis donc, quelle


belle voiture ! »). Oralement, on marque le point d'exclamation
en prononçant plus fort le mot précédant ce point.

Les points de suspension, dans une phrase, peuvent laisser


penser que l'auteur est dubitatif (« il a dit qu'il voulait travail-
ler... »).

Ils concluent aussi une énumération dont la liste ne peut pas


être finie (« nous avons établi un bilan des actions menées :
ventes, promotions, opérations spéciales ... »).

134 0 Editions du Puits fleuri


Les deux points annoncent une explication ou une énuméra-
tion(« voici ce que nous allons faire: en tout premier lieu, nous
établirons un état des lieux, puis ... »).

Les guillemets encadrent une citation(« rien ne sert de courir,


il faut partir à point »).

Les parenthèses comprennent une phrase en incise, qui four-


nit une explication complémentaire, mais accessoire (elle ne
serait, sinon, pas entre parenthèses mais dans le corps de la
phrase). Elles se rapprochent de la fonction assurée par les
virgules.

C> Editions du Puits fleuri 135


La majuscule

La majuscule marque le début d'une phrase. La première lettre


du mot d'une phrase est donc écrite en majuscule.

La majuscule est aussi utilisée pour un nom propre (voir à ce


sujet en page 44 ).

On recourt aussi à la majuscule pour montrer la déférence


envers une personne : cher Monsieur.

En revanche, il n'est pas utile de mettre une majuscule pour les


mois (le mois de juillet) ni les saisons (au printemps).

Pour le confort de la lecture, un mot n'est jamais écrit en entier


en majuscule, sauf s'il s'agit d'un acronyme (souvent, une
marque dont le nom est composé avec les premières lettres
des mots qui formaient son appellation : la SNCF, qui est la
Société Nationale des Chemins de Fer Français, ou la RATP,
Régie Autonome des Transports Parisiens).

136 C> Editions du Puits fleuri


L'accord du participe passé

C'est très probablement la question qui soulève le plus de dif-


ficultés, et occasionne les plus belles fautes d'orthographe.
Pour pouvoir donner une recette infaillible (n'ayons pas peur
des mots) à cette épineuse question, il convient, en préalable,
de bien préciser les termes.
La ligne conductrice de ce guide est d'éviter, autant que faire
se peut, d'utiliser des définitions de grammaire. A la théorie,
je préfère des trucs et des astuces qui permettent de ne pas
commettre de fautes, sans entrer dans les explications tech-
niques.

Bon, là, pour le très fameux accord du participe passé, il faudra


quand même maîtriser quelques notions grammaticales. Elles
ne sont pas insurmontables, mais elles sont nécessaires.

Définition des termes


Le participe passé / l'auxiliaire
Le participe passé est une déclinaison du verbe.

On l'utilise avec un auxiliaire ( « être » ou « avoir ») pour


construire une conjugaison. Le temps le plus utilisé avec le par-
ticipe passé est le passé composé, pour évoquer une action
passée : « il a mangé, puis il est parti » ; « a » et « est » sont
les auxiliaires, « mangé » et « parti » les participes passés.

0 Editions du Puits fleuri 137


Le sujet
Le verbe utilise toujours un sujet, qui est l'acteur de l'acte
décrit.

Très souvent, le sujet est placé devant le verbe, et le repérer


est relativement simple.

Pour savoir quel est le sujet d'un verbe, il suffit de poser la


question « qui », juste avant le verbe.

Prenons un exemple simple : « je conduis une voiture ». Pour


trouver le sujet, on pose donc la question : « qui » « conduis » ?
« Je ». « Je » est donc le sujet du verbe « conduire ».

Mais, attention, le sujet n'est pas toujours systématiquement


placé devant le verbe. Il faut, pour éviter toute confusion, être
vigilant.

D'ailleurs, je vous propose un petit exercice.

Prenons cette phrase : « cet enfant que gardait ma voisine était


très gentil ». Quel est le sujet du verbe « gardait »? Pour le
savoir, on pose la question « qui » devant le verbe « garder » :
« qui gardait ? »

La réponse à la question « qui est le sujet du verbe garder »


est : « la voisine ». Si vous avez répondu « cet enfant », vous
avez perdu ! Le nom « cet enfant » est sujet du verbe « était ».

Dans le texte à corriger qui vous est proposé en début de livre


(page 18), pour la phrase : « ces modèles qu'avait autrefois
dessinés un célèbre créateur ... » , il y avait un petit piège. En
effet, le sujet du verbe « avait dessiné » est bien « le créa-
teur » (et non pas « ces modèles »). Simplement, le sujet était
placé après le verbe.

Pour la question de l'accord du participe passé, il est vraiment


fondamental de bien se poser la question du sujet.

138 C> Editions du Puits fleuri


Rappel
Pour repérer le sujet
... on pose la question « qui ?» juste devant le verbe.

Le très fameux et célèbre


Complément d'Objet Direct (COD)
Une phrase comprend (presque toujours) un verbe et un sujet.

Très souvent, d'autres éléments viennent la compléter : des


adjectifs, des adverbes, des noms ...

Dans le cas qui nous occupe, celui de l'accord du participe


passé, nous ne nous intéresserons qu'à un seul élément : un
complément que l'on dit « complément d'objet direct », le
fameux COD.

Le « complément d'objet direct » est un nom, ou un groupe de


mots, qui vient en complément du verbe. A la différence du
sujet qui est l'acteur de l'action, le COD est celui qui est le plus
directement impacté par l'action.
Exemple : « tu achètes un livre » ; le livre est directement
impacté par l'acte d'achat.

Dans l'accord du participe passé, ce fameux COD a une forte


importance. Il convient donc de bien le repérer.

Comment savoir s'il y a ou non complément d'objet direct ? Il


suffit de poser la question « qui » ou « quoi » juste après le
verbe.

Quelques exemples :

« J'ai bu une bière » : « j'ai bu » quoi? « Une bière ».


~ « bière » est le COD du verbe « j'ai bu ».

C> Editions du Puits fleuri 139


« J'ai souri à ma femme » : « j'ai souri » quoi? Rien.
~ Il n'y a pas de COD (« j'ai souri à ma femme » : « ma
femme » n'est pas le COD car ce nom ne répond pas à la
question « quoi »).

« Je suis parti à Paris » : « je suis parti » quoi ?


~ Il n'y a pas de COD (qu'il y ait un mot qui est complément
de lieu - Paris - ne nous intéresse pas : le seul point de vigi-
lance est le COD, ne nous préoccupons pas du reste).

« Je me suis lavé la figure » : « je me suis lavé » quoi ? La


figure.
~ « La figure » est COD du verbe laver.

« Il a vendu des ordinateurs à l'étranger » : « il a vendu »


quoi ? Des ordinateurs.
~ « Ordinateurs » est le COD du verbe « a vendu ».

« Il s'est passionné pour la chasse » : « il s'est passionné »


quoi?
~ Il n'y a pas de COD (attention à la tentation de dire que
« pour la chasse » est COD : ce groupe de mots ne répond
pas à la question « quoi », mais à la question « pour quoi » ;
il convient d'être intraitable sur ce point).

Rappel
Pour repérer le Complément d'Objet Dired (COD)

... on pose la question « qui / quoi ? »


juste après le verbe.

Attention ! Uniquement : « qui » ou « quoi ».

Aucune autre question :


«~?»«Poof-qui ?»«~n?»

140 C> Editions du Puits fleuri


Donc, pour l'accord du participe passé, nous ne nous intéres-
serons qu'à quatre éléments, et pas un de plus :

le sujet - l'auxiliaire (être / avoir) - le participe passé -


le complément d'objet direct

En rappelant bien que, pour repérer le sujet, on pose la ques-


tion qui/quoi juste devant le verbe ; et que, pour repérer le
COD, on pose la question qui/quoi juste après le verbe.

L'accord du participe passé


dépend de l'auxiliaire utilisé
Repérer l'auxiliaire : être ou avoir ?
« J'ai mangé », « je suis parti », « je me suis souvenu »...

Un participe passé peut être utilisé soit avec l'auxiliaire


« être », soit avec l'auxiliaire « avoir».

De cet auxiliaire dépend l'accord du participe passé.

l'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir


Si l'auxiliaire est « avoir », la règle est relativement simple, et
elle a la saveur d'une comptine apprise à l'école : « le participe
passé utilisé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complé-
ment d'objet direct si celui-ci est placé avant » (air connu).
Donc, premier principe : lorsque le participe passé est réalisé
avec l'auxiliaire avoir, il ne s'accorde jamais avec le sujet. Il
convient de rappeler cette règle car nombreux sont ceux qui,
hésitant sur ce point, commettent cette erreur.

C> Editions du Puits fleuri 141


On n'écrit pas « elles ont mangées », mais bien : « elles ont
mangé ».

Cette faute d'accord, avec l'auxiliaire « avoir », du participe


passé avec le sujet n'est pas toujours repérée par le correcteur
d'orthographe. Si vous écrivez : « ils ont fournis un excellent
travail», vous commettez une faute, mais comme le mot« four-
nis » existe par ailleurs, le correcteur n'y verra que du feu.

Ainsi, dans « elle a bu une bière », il y a bien un COD (elle a


bu quoi?: une bière). Mais il est placé après le participe passé,
qui ne s'accorde pas.

En revanche, si on écrit : « la bière que j'ai bue », on pose la


question : « j'ai bu » quoi? « Une bière », qui est un mot fémi-
nin placé avant le participe passé : le participe passé s'accorde
donc bien avec son COD.
Autre exemple : « ils ont vu une voiture ». Ils ont vu quoi ?
« Une voiture ». Le COD est placé après le participe passé,
ledit participe passé ne s'accorde pas.

En revanche, dans la phrase « la voiture qu'ils ont vue », à la


question : « ils ont vu quoi ? », la réponse est : « une voiture ».
Ce mot féminin étant placé avant le participe passé, celui-ci
s'accorde et prend le féminin.

Et voilà, une fois intégrée cette explication, il n'y a plus aucune


raison pour que vous commettiez une faute dans l'écriture d'un
participe passé utilisé avec l'auxiliaire avoir.

Il a bu une bière
participe complément
passé d'objet direct

Le participe passé ne s'accorde pas avec le COD


qui est placé après.

142 C> Editions du Puits fleuri


La bière qu'il a bue
complément participe
d'objet direct passé

le PP s'accorde avec le COD, qui est placé devant

A noter une petite subtilité qui peut sembler perturbante, mais


qui reste totalement logique.

Lorsqu'on écrit : « les 6 000 € qu'il a gagné sur cette opération


vont être réinvestis », on serait tenté de mettre le participe
passé au pluriel, en posant la question : « il a gagné quoi? » :
« 6 000 € ». Or, la bonne question à poser n'est pas « il a
gagné » quoi ? Mais : « il a gagné » combien ?

Le problème est que si vous écrivez : « les 6 000 € qu'il a


gagné sur cette opération vont être investis », bon nombre de
personnes pourraient vous reprocher d'avoir commis une faute
en ne mettant pas de 's' à « gagné ». Bref, en respectant trop
les règles d'orthographe, vous passez pour quelqu'un qui ne
les maîtrise pas.
C'est cornélien.

Dans ce cas, préférez une formulation différente. Par exem-


ple : « il a gagné 6 000 € sur cette opération et il compte bien
les réinvestir ».

C> Editions du Puits fleuri 143


U/1\ petit boll\u5
Il y a une petite subtilité que nous livrons à nos lecteurs gour-
mands : celle de l'accord du participe passé utilisé avec l'auxi-
liaire avoir, et qui est suivi d'un verbe à l'infinitif.

L'exemple le plus connu est la phrase suivante : « les acteurs


que j'ai vus jouer» ; « la pièce que j'ai vu jouer».

Pourquoi, en bonne orthographe, écrit-on « la pièce que j'ai vu


jouer », sans accorder le participe passé ( « vu ») avec ce qui
semble être son Complément d'Objet Direct ( « la pièce ») ?

Eh bien, parce que si le participe passé est suivi d'un infinitif, il


ne s'accorde avec le COD que si le COD est en même temps
sujet de cet infinitif.

Dans l'exemple, donc, quand on écrit « les acteurs que j'ai vus
jouer », les acteurs sont bien COD du verbe ( « vu ») et sujets
du verbe jouer (ce sont les acteurs qui jouent). Auquel cas le
participe passé s'accorde.

En revanche, pour la phrase « la pièce que j'ai vu jouer », ce


n' est pas la pièce qui joue, et le participe passé ne s'accorde
pas.

Comme indiqué précédemment, cette explication n'est là que


pour le plaisir, car il est toujours possible de rédiger une autre
phrase pour exprimer l'idée sans vous encombrer de cette sub-
tilité(« j'ai vu les acteurs jouer une pièce ... »).

Mais, encore pour ceux qui aiment jouer avec l'orthographe {il
y en a), un simple pluriel peut changer l'acception d'une phrase.

Selon que vous écriviez « les avions que j'ai vu voler » ou « les
avions que j'ai vus voler », vous décrivez deux situations bien
différentes.

144 C> Editions du Puits fleuri


Dans un cas, vous regardez des avions circuler dans l'espace
aérien. Dans l'autre, vous assistez à l'action de malfrats qui
dérobent des aéroplanes.

l'accord du participe passé avec l'auxiliaire être


Autre possibilité : le participe passé est conjugué avec l'auxi-
liaire être ( « je suis parti », « je me suis souvenu », « je me suis
rappelé », « nous nous sommes affrontés » ...).
Je ne vais pas dire que cela se complique, mais ça demande
un peu de gymnastique intellectuelle (exercice qui procure un
bien fou aux neurones).

De fait, il y a deux solutions, selon que le participe passé, utilisé


ici avec l'auxiliaire « être » peut être, dans d'autres circons-
tances, utilisé aussi avec l'auxiliaire « avoir».

Exemple : le participe passé d'un verbe comme « suivre » peut


être utilisé soit avec l'auxiliaire « avoir » (« ils ont suivi la
leçon ») soit avec « être » ( « ils se sont suivis à dix minutes
d'intervalle »).

Pour bien écrire le participe passé, il est indispensable de se


poser cette question préalablement, car l'orthographe en
dépend.

Cas n° 1 : le participe passé


ne peut être utilisé qu'avec l'auxiliaire être
Dans le cas où le verbe ne peut jamais utiliser l'auxiliaire
« avoir» , la règle de l'accord est relativement simple : le parti-
cipe passé s'accorde avec le sujet.

Exemple : « ils sont partis », « ils se sont souvenus ».

© Et.irions du Puits fleuri 145


En effet, le verbe « partir », tout comme le verbe « se souve-
nir» ne peuvent jamais se conjuguer avec l'auxiliaire « avoir».

On ne peut pas dire : « j'ai parti », ou « je m'ai souvenu ».

Dans notre exemple, donc, les participes passés « partis » et


« souvenus » s'accordent avec « ils », qui est le sujet.

Ils sont partis

sujet auxiliaire participe


~ - - - - - - - - - - - ~ - - - - passé
s'accorde

Ils se sont souvenus

sujet auxiliaire participe passé

~---------------
s'accorde

Cas n° 2 : le participe passé


peut aussi être utilisé avec l'auxiliaire avoir

Eh oui ! Comme nous l'avons déjà souligné, certains participes


passés peuvent être utilisés aussi bien avec l'auxiliaire avoir
qu'avec l'auxiliaire être (on peut dire : « nous avons regardé »
et « nous nous sommes regardés » ; « elles ont plu » et « elles
se sont plu »).
Déjà, première chose : pour ces verbes bivalents, le participe
passé ne s'accorde pas avec le sujet.

Dans ce cas, avec quoi s'accorde-Hl éventuellement ?

146 C> Editions du Puits fleuri


Pour répondre à cette angoissante question, vous devez vous
livrer à une petite gymnastique intellectuelle. Désolé, mais c'est
indispensable pour ne pas commettre de faute d'orthographe.

Il faut en effet se poser la question : lorsqu'il est utilisé avec


l'auxiliaire avoir, ce verbe a t-il la possibilité d'avoir un COD ?

Si la réponse à cette question est: « oui ». il faut se poser une


seconde question : dans la phrase en question, ce COD est-il
placé avant le verbe ?

Si la réponse est « oui » pour ces deux points, il y a aura


accord du participe passé avec son complément d'objet direct.

S'il y a un seul « non ». le participe passé ne s'accordera pas.

Vite, un exemple !

Prenons cette phrase : « elle se sont regardées ».

Question 1 : ce participe passé s'utilise-t-il aussi avec l'auxi-


liaire « avoir » ? Oui, car on peut dire « elle a regardé ». La
phrase : « elles se sont regardées » veut dire : « elles ont regar-
dées elles-mêmes ».

Puisque (condition n°1) le participe passé peut aussi être utilisé


avec l'auxiliaire avoir et puisque (condition n°2) ce verbe
accepte le Complément d'Object Direct, alors le participe
passé s'accordera avec ce COD.

elles se sont regardées

sujet COD auxiliaire participe passé

s'accorde

C> Editions du Puits fleuri 147


Prenons une autre phrase : « elles se sont souri ». Peut-on
dire : « elle a souri » ? La réponse est oui. Peut-on dire : « j'ai
souri quelqu'un?». Non. On sourit à quelqu'un. « Elles se sont
souri » signifie : « elles ont souri à elles-mêmes ». Le verbe
sourire n'accepte jamais de COD. Il ne s'accordera donc pas
avec le COD, et pas non plus avec le sujet.

C'est pour cela qu'on écrira : « elles se sont souri ». Si vous


écrivez : « elles se sont souries », le correcteur d'orthogra-
phe devrait corriger l'erreur. Mais si vous écrivez « ils se sont
souris», il ne verra rien passer, le mot« souris» étant accepté.
Et si vous écrivez « les souris se sont souri », votre correcteur
d'orthographe risque de bugger.

Cette règle de non accord du participe passé avec l'auxiliaire


« être » s'applique aussi pour le verbe « succéder » (« les
dirigeant qui se sont succédé »), « plaire » (ils se sont plu »),
parler (« elles se sont beaucoup parlé »).

Prenons un autre exemple avec la phrase « nous nous


sommes fixé des objectifs ».

Si le verbe peut aussi être conjugué avec l'auxiliaire


«avoir», et s'il a, ici, un COD (« nous avons fixé» quoi?« des
objectifs ») ce COD est placé après le participe passé.

Nous nous sommes fixé des objectifs

sujet auxiliaire participe COD


passé

Le participe passé ne s'accorde pas avec le COD


qui est placé après

En revanche, il convient d'écrire :

« Elles ont atteint les objectifs qu'elles se sont fixés ».

148 C> Editions du Puits fleuri


Car le complément d'objet direct(« les objectifs ») du participe
passé « fixés » est bien placé avant ce participe passé. C'est
pourquoi on l'accorde avec le COD.

Les objectifs qu' elles se sont fixés

COD COD sujet auxiliaire participe


passé

s'accorde

De même, on écrira : « la fille s'est lavé les mains » et : « les


mains qu'elle s'est lavées sont propres ».

« La fille s'est lavé les mains » : le verbe « laver» peut aussi


s'écrire avec l'auxiliaire « avoir », mais le COD (« elle a
lavé » quoi? « les mains ») est placé aprés le verbe.

« Les mains qu'elle s'est lavées sont propres » : le verbe


laver peut aussi s'écrire avec l'auxiliaire« avoir», et le COD
( « elle a lavé » quoi ? « les mains ») est placé avant le
verbe.

De la même façon, on écrira : « il fait chaud, ils se sont décou-


verts » et : « ils se sont découvert des points communs ».

Plus besoin d'explication, c'est limpide, non ?

Pour trouver la solution, il est toujours possible de se fier à


l'oreille, en changeant fictivement un verbe du premier
groupe par un verbe des deuxième ou troisième groupes, votre
oreille vous donnera la réponse : remplacez « la porte que j'ai
fermée » par « la porte que j'ai ouverte » et vous conclurez
immédiatement à l'accord.

Mais cette méthode à des limites : comment changer l'expres-


sion : « je me suis lavé la figure » ?

C> Editions du Puits fleuri 149


Accord du participe passé

Tout d'abord, bien définir les termes,


et ne s'occuper que de quatre éléments de la phrase :
le sujet : acteur du verbe
(pour le repérer : « qui ? » avant le verbe)
le Complément d'Objet Direct
(pour le repérer : « qui ? / quoi ? » après le verbe)
l'auxiliaire du participe passé (« avoir » ou « être »)
le participe passé

Accord du
Auxiliaire Autre condition
participe passé

Avec le COD s'il est placé


Avoir Y a-t-il COD ?
devant le participe passé

Le verbe ne peut jamais


Accord
utiliser
l'auxiliaire « avoir » avec le sujet
Etre
Le verbe peut aussi Accord avec le COD
utiliser l'auxiliaire s'il est placé
« avoir » avant le participe passé

150 C> Editions du Puits fleuri


Pour conclure ce chapitre
L'accord du participe passé est très probablement un des
écueils les plus redoutés de l'orthographe française, qui contri-
bue à la réputation calamiteuse de notre pourtant beau lan-
gage.

La règle est pourtant logique, et elle ne souffre aucune excep-


tion.

Une réforme permettrait de la rendre nettement plus compré-


hensible : elle consisterait à conserver le principe de l'accord
du participe passé avec le COD lorsque l'auxiliaire « avoir» est
utilisé, et de sanctuariser la règle de l'accord du participe passé
avec le sujet lorsque l'auxiliaire « être » est utilisé (on écrirait
alors : « ils ont regardé la télé ». et - révolution - « ils se sont
succédés »).

Certes, notre grammaire perdrait en subtilité (et un peu en


logique) mais gagnerait en efficacité.

Et, qui sait, en popularité ?

C> Editions du Puits fleuri 151


Conclusion

Sans faute(s). C'est le titre de ce livre.

Peut-être vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi


le titre de ce guide pratique était: « Sans faute(s) », avec un 's'
mis entre parenthèses.

Quand on utilise le mot « sans » devant un nom, normalement,


le mot s'écrit au singulier : « sans » signifie bien qu'il n'y a rien,
donc on ne va pas mettre le mot au pluriel.

Mais il y a une petite exception, qui relève de la logique. Et


c'est ce qui explique le titre de ce livre, qui permet une double
lecture : « sans faute », ou « sans fautes ».
La méthode permet d'écrire un texte dénué de toute faute.
Puisqu'il n'y a (logiquement) aucune faute, lorsqu'on écrit
« un texte sans faute », il ne devrait pas y avoir de 's' au mot
« faute ».

Mais on peut aussi écrire « je vous promets de vous rendre un


texte sans fautes » car, en général, lorsqu'un texte est entaché
d'erreurs, il comprend (malheureusement) rarement plus d'une
faute.
Autre exemple : l'étiquette de certaines bouteilles de Coca-
Cola proposent une boisson« sans sucres». Là aussi, il y a un
's' au mot « sucres », alors que le « sans » qui précède devrait
imposer d'écrire « sucre » sans 's'. Mais, lorsqu'une boisson
est sucrée, elle comprend plusieurs sortes de sucres. D'où
l'écriture du mot « sucres » au pluriel (tout comme pour « un
ciel sans nuages», lorsque le ciel est nuageux, ce n'est jamais
à cause d'un seul nuage, mais nécessairement de plusieurs).

C> Editions du Puits fleuri 153


Pour vous simplifier la vie, et être inattaquable, on ne pourra
jamais vous reprocher de ne pas mettre de 's' dans le nom qui
suit « sans ».

Mais, en l'occurrence, on ne peut pas non plus vous critiquer si


vous mettez un 's' dans le mot qui suit ce fameux « sans ».

Dans tous les cas, au moment de mettre un point final à ce


livre, permettez-moi de vous remercier de l'avoir acquis ; il
prouve votre attachement à une langue et un patrimoine qui, à
vous comme à moi, sont chers ; je suis à votre écoute pour
toutes suggestions, remarques , que vous auriez à formu ler le
concernant.

Vous pouvez m 'écrire par mail : n.delecourt@gmail.com

Je vous promets d'y répondre.

Sans faute.

154 C> Editions du Puits fleuri


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évident que les dirigeants qui se sont succédés à ce poste en étaient à
priori incapables. Ils nous aurons appris, à nos dépends, à nous méfier
des soit-disant managers et à palier à Jeurs erreurs. »

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pour la plupart au correcteur d'orthographe) ?
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