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Le verbe

Les constituants de la phrase

F. De Saussure appelle syntagme toute combinaison dans la chaine parlée. Cette


définition a été maintenue par certains linguistes ; ainsi pour A. Martinet, « on désigne
sous le nom de syntagme toute combinaison de monèmes. »

En linguistique structurale, on appelle syntagme un groupe d’éléments


linguistiques formant une unité dans une organisation hiérarchisée. Le terme de
syntagme est suivi d’un qualificatif qui désigne sa catégorie grammaticale : syntagme
nominal (SN), syntagme verbal (SV), syntagme prépositionnel (SP), etc.

Au niveau de la phrase, les symboles SN, SP ont un sens fonctionnel et non


morphologique puisqu’ils représentent respectivement le sujet et le complément de
phrase. On rencontrera sous le symbole SN, outre sa fonction sujet, d’authentiques
syntagmes nominaux au sens morphologique et admettent la règle de réécriture :

SN→ dét.+ GN, des pronoms, des infinitifs, ou des subordonnées. De même sous le
symbole SP, trouvera-t-on non seulement d’authentiques syntagmes prépositionnels
(SP → prép. + SN) mais aussi des adverbes, des infinitifs prépositionnels, des
gérondifs ou des subordonnées. Le SV quant à lui, comporte un noyau verbal (le
prédicat) et par conséquent possède presque toujours une dénomination
morphologiquement justifiée. Cependant dans les phrases nominales où le prédicat
n’est pas assuré par un verbe ou un syntagme à noyau verbal (ex : délicieux, ce
gâteau), on peut être amené à placer sous le symbole SV une séquence de nature non
verbale : dans l’exemple ci-dessus, délicieux qui est un adjectif.

La segmentation de la phrase en ses constituants immédiats repose


essentiellement sur l’opération de commutation, et cela en recherchant les plus grandes
séquences pouvant commuter avec un élément simple : un pronom pour le SN/s ; un V
intransitif ou sans complément pour le SV et un adv. pour le SP. Toutefois
l’identification de ces constituants ne devrait poser aucun problème sauf peut être
dans le cas du SP qui se reconnait comme tel par deux caractéristiques principales :
effaçable et déplaçable. Ainsi les exemples qui suivent :

1. Les vitrines cassées témoignent encore des affrontements du week-end.

2. Ce week-end, les vitrines cassées témoignent encore de la violence des


affrontements.

Pour l’exemple 1 :

le SN, les vitrines cassées, constitué du dét. les, n. vitrines et adj. cassées, peut
commuter avec le pronom personnel elles ;

le SV, témoignent encore des affrontements du week-end, le prédicat ou


l’information nouvelle, constitué du v. témoignent, de l’adv. encore, du SN des
affrontements, et du SP du week-end, peut commuter avec un v. intransitif, dérangent.

Aucune autre segmentation n’est possible puisqu’aucun mot ou groupe de mots ne


possèdent les propriétés d’un complément circonstanciel. En effet, l’adv. encore est lié
au verbe témoigner puisqu’il le modifie, et appartient donc au SV. Du week-end est
supprimable (puisqu’il s’agit d’une expansion du SN dont le noyau est affrontement
mais n’est pas déplaçable. Des affrontements du week-end est déplaçable, mais avec
reprise pronominale, ce qui signale son rattachement au SV :

Des affrontements du week-end, les vitrines cassées en témoignent encore.

Pour l’exemple 2 :

SN : les vitrines cassées

SV : témoignent encore de la violence des affrontements

SP : ce week-end

On vérifie aisément que ce week-end peut être effacé et déplacé :

- les vitrines cassées témoignent encore de la violence des affrontements. (Effacement)


- les vitrines cassées témoignent encore, ce week-end, de la violence des
affrontements. (Déplacement1)

- les vitrines cassées témoignent encore de la violence des affrontements Ce week-end.


(Déplacement2).

Nous précisons également que ce SP est un SN (dét. +n.)

1. Le verbe dans la proposition

En grammaire traditionnelle, le verbe est un mot qui exprime le procès, c’est-à-


dire l’action que le sujet fait (l’enfant mange) ou subit (cet enfant sera récompensé),
ou bien l’existence du sujet (les méchants existent) ou son état (les feuilles jaunissent)
ou encore la relation entre l’attribut et le sujet (le cours est terminé).

En linguistique structurale, le verbe est un constituant du syntagme verbal dont


il est la tête, il se définit par son environnement, c’est-à-dire par le fait qu’il est
généralement en français par exemple, précédé d’un syntagme nominal sujet et suivi
éventuellement d’un syntagme nominal objet. Il se définit aussi par ses marques de
temps, de personne, de nombre, de mode, de voix, de forme et d’aspect.

La proposition est l’unité grammaticale minimale, elle est formée d’unités ou de


groupes d’unités lexicales occupant des places syntaxiques comme le verbe. D’un
point de vue syntaxique, le verbe demeure l’élément central de la proposition
puisqu’elle est construite autour d’un verbe à un mode personnel. Il est donc le noyau
syntaxique de la proposition et par rapport auquel se définissent les fonctions des
syntagmes nominaux. Il n’a pas de fonction mais il est le pivot par rapport auquel se
situent les autres éléments. D’un point de vue sémantique et énonciatif, c’est l’élément
fondamental étant donné qu’il permet la prédication et l’ancrage pragmatique de cette
prédication dans la situation. En effet, il met en relation l’énoncé avec la réalité
extralinguistique. Il est définit par J. Gardes-Tamine comme étant « le noyau
syntaxique et sémantique de la proposition qui lui donne un ancrage pragmatique par
les marques morphologiques de personne, de temps, de mode et d’aspect. » (p.95)
Un verbe est « une partie du discours ou classe morphosyntaxique. Il s’agit là de classe
d’équivalence, de paradigmes, qui regroupent les unités du lexique en catégories
fonctionnant de façon identique, c’est-à-dire qui peuvent commuter. »

Des règles grammaticales s’appliquent à toutes les parties du discours et permettent de


les classifier. Ainsi, nous pouvons distinguer un substantif d’un verbe selon des
critères morphosyntaxique, sémantique et énonciatif. En comparant ces deux parties du
discours, nous constatons qu’elles s’opposent par :

- les morphèmes flexionnels : genre et nombre pour le substantif ; personne, temps,


mode et aspect pour le verbe ;

- leur fonctionnement syntaxique : le verbe régit le substantif mais lui, n’est régit par
rien ;

- leur sens : le substantif renvoie à un être, un individu, un objet, un événement, une


notion tandis que le verbe renvoie à une propriété de ces éléments.

Pour le verbe, nous allons d’abord intervenir sur les formes et les voix, puis nous
aborderons les modes, les temps et les aspects.

1.1. Le classement des verbes selon formes/voix

1.1.1. La transitivité et l’intransitivité

On appelle transitivité, la propriété d’un verbe transitif ; c’est-à-dire, d’un verbe


suivi en français d’un SN complément d’objet. Les verbes transitifs sont ceux qui,
dans la structure du syntagme verbal, impliquent la présence d’un SN complément.
Ainsi la présence du sujet dans une phrase est obligatoire, cela n’implique pas
forcément que le SN complément le soit aussi. Un verbe peut régir un ou plusieurs
compléments ou ne pas en avoir : 0 complément = Ali court.

1 complément = Ali mange un gâteau.

2 compléments = Ali donne un gâteau à son frère.

Ali parle à son ami de son travail.


Le dernier exemple est ambigu, et ce qui permettra sa désambigüisation serait le
contexte ou l’analyse syntagmatique de Chomsky.

On obtient ainsi la règle de réécriture : SV→Aux+V+SN qui signifie que le SV est


formé d’un auxiliaire, d’un verbe et d’un SN ; la voiture renverse le passant →le
passant est le SN complément d’objet direct. En grammaire générative, on posera la
règle : V → Vtr /-SN (le verbe se réécrit verbe transitif quand il est suivi d’un SN.

Les verbes comportant un verbe transitif suivi d’un syntagme nominal sont
susceptibles de subir une transformation passive (le passant est renversé par la
voiture.), sauf exceptions comme le verbe avoir. Les syntagmes nominaux
compléments des verbes transitifs peuvent être effacés :

Ali mange quelque chose → Ali mange, sans SN complément d’objet (il est effacé ou
implicite) sans que le verbe ne cesse d’être transitif, ces verbes sont alors employés
intransitivement.

Ainsi, sont transitifs les verbes qui sont suivis d’un SN, présent ou effacé.

Quant à l’intransitivité, elle est relative aux verbes qui, dans la structure de SV,
impliquent l’absence de SN complément et la présence ou non d’un SP : mourir est
intransitif (mon chien est mort), aller implique un SP (je vais à l’école), tout comme le
verbe parler (la maman parle à ses enfants). Ainsi les verbes qui impliquent un SP
excluant tout SN objet direct sont considéré dans les grammaires traditionnelles
comme un groupe particulier de verbes transitif : les transitifs indirects. Les
grammaires structurales et génératives les analysent comme des intransitifs, ayant dans
leurs traits distinctifs le trait attributif. Ce dernier trait caractérise aussi les verbes qui
comportent à la fois un syntagme nominal complément et un syntagme prépositionnel
(pardonner quelque chose à quelqu’un ; arracher quelque chose à quelqu’un).

Ces verbes sont rapprochés aux verbes comportant un double complément :


SN+SP (SN suivi d’un SP). Il s’agit des groupes de verbes ayant un SP dans la
structure du SV comme obéir, parler. En effet ce SP n’est ni déplaçable ni effaçable,
c’est un SP régit par le verbe et qui le complète, ce n’est pas le SP complément de
phrase qui lui, est déplaçable ou effaçable.

1.1.2. L’actif et le passif

On appelle phrase passive, une phrase correspondant à une phrase active


transitive dans laquelle le sujet de la phrase active est devenu l’agent introduit par la
préposition par ou de, et où l’objet de la phrase active est devenu le sujet d’un verbe
constitué de l’auxiliaire être et du participe passé du verbe transitif.

Le passif est défini en liaison avec l’actif : la forme SN1+V+SN2 est associée à la
forme SN2+être +PP+prép. +SN1

Ainsi, le vent a cassé la branche (1) ; La branche a été cassée par le vent (2) est la
phrase passive qui lui correspond. Il y a une certaine synonymie ou plutôt une quasi-
synonymie entre les phrases (1) et (2).

Le verbe offre donc une autre construction : le complément d’objet de la construction


active est le sujet du passif et, dans quelques cas très rares, il en va de même d’un
complément indirect : tous obéissent à Ali → Ali est obéi de tous. Donc le sujet de la
construction active est complément prépositionnel précédé de par, de et parfois de
dans : la carafe contient du jus → le jus est contenu dans la carafe.

En grammaire générative, on appelle transformation passive les opérations de


transformation que subit la phrase active transitive de structure profonde pour devenir
la structure de surface passive. Dans une première étape de la théorie, la
correspondance actif/passif a été formalisé à partir de la grammaire traditionnelle sous
la forme : SN1+Aux+v+SN2→SN2+Aux+être+ p.p. du v+prép. +SN1

(SN =syntagme nominal ; aux= auxiliaire ; v= radical verbal ; pp= affixe de participe
passé).
Dans la deuxième étape de la théorie, la transformation passive est déclenchée par la
présence en structure profonde, d’un complément de manière formé généralement de
par, et d’une proforme à la place de laquelle venait le SN (s) de la phrase active.

Les formes du passif varient. Si l’on considère que le passif se caractérise par
l’inversion des rôles syntaxiques sujet/objet, avec équivalence lexicale et sémantique.
On peut considérer qu’il y a trois grandes formes de phrases passives.

Soit l’exemple : le soleil jaunit le papier

Le papier est jauni par le soleil (1)

Le papier se jaunit au soleil (2)

Le papier jaunit au soleil (3)

La première forme correspond au passif des grammaires traditionnelles ; la seconde


au pronominal « à sens passif » des grammaires ; la troisième au verbe transitif.

Nous allons à présent définir les parties du discours qui forment le passif, et qui sont :

1.1.2.1. le sujet

Le sujet est le point de départ de la phrase ou de l’énoncé, il désigne l’être ou


l’objet dont on dit quelque chose en utilisant un prédicat. En grammaire générative, on
distingue le sujet de la phrase de structure profonde du sujet de la phrase de structure
de surface : la voiture renverse le passant, la voiture est en même temps le sujet de la
structure profonde et le sujet de la structure de surface dérivée. Mais dans la phrase
passive, le passant est renversé par la voiture, le sujet de la structure de surface, le
passant, n’est pas le sujet de la structure profonde, la voiture. Il y a donc un SN sujet
de la structure profonde, et un SN sujet de la structure de surface dérivée, qui sont
différents. Cette distinction recoupe en partie celle de sujet et d’agent.

Nous attirons votre attention sur le fait que le passif est plus fréquent lorsque le SN2
est un animé ; ainsi on dira le passant a été renversé par la voiture plutôt que la
voiture a renversé le passant.
1.1.2.2. le verbe

Il est impératif de s’interroger sur la construction être +PP qui existe en dehors
du passif, avec certains verbes intransitifs : Ali est sorti, ou avec des verbes transitifs
avec lesquels être attributif peut être suivi d’un participe passé adjectival : le mur est
démoli.

Aussi, pour pouvoir parler de passif, faut-il pouvoir mettre en parallèle la


construction avec une forme active : la mer est salée ne peut pas être transformée en
on sale la mer, et ainsi on ne parle pas de passif.

En outre, il faut préciser que la concordance d’aspect entre l’actif et le passif


n’est pas toujours évidente : ils construisent la maison implique un déroulement, c’est-
à-dire que la maison est toujours en construction, alors que: la maison est construite
implique un aspect accompli, c’est-à-dire que la construction de la maison est achevée.

Donc, le passif n’est toujours en concordance avec l’actif que pour les verbes
statifs qui marquent un état : une nappe recouvre la table →la table est recouverte
d’une nappe. Cependant, il y aura un décalage lorsque recouvre, avec sujet animé,
implique une action en train de se faire : je recouvre la table d’une nappe.

1.1.2.3. le complément d’agent

Il est introduit par une préposition qui est le plus souvent par, parfois de ou une
prép. de lieu. Il faut préciser que de est utilisé avec les verbes statifs, souvent
psychologiques : il est estimé de tous ; il est passionné de dessin.

Ce complément peut être omis, mais l’omission d’un animé est plus fréquente que
celle d’un inanimé, et certains compléments, surtout lorsque le verbe est pris au sens
figuré, ils sont obligatoires : Mille arrières pensées sous-tendent la conversation.

La conversation est sous-tendue par mille arrières pensés, est acceptable.

La conversation est sous-tendue, est exclue.

Concernant les valeurs sémantiques, tout comme actif n’est pas nécessairement relié à
action produite, le passif ne peut pas l’être à l’action subie. Ainsi : il existe ; le procès
renvoie à un état dans : il souffre, il jubile. Le sujet peut ne pas être agent mais patient
ou bénéficiaire de l’action : il reçoit un cadeau.

De même pour le passif : des coups lui furent donnés ; les coups ne subissent aucune
action mais plutôt celui qui est désigné par lui. Aussi, le passif n’exprime-t-il pas non
plus un état : cette maison est en train d’être reconstruite ; cette maison est en train de
pencher vers l’avant.

C’est pourquoi, la seule unité que l’on puisse attribuer au passif soit dans l’échange
des rôles syntaxiques de sujet et de complément, et dans la possibilité de supprimer le
complément prépositionnel. Cependant, il faut envisager d’autres constructions où se
manifestent ces mêmes phénomènes comme les constructions en se faire à sens non
causatif : il a été piqué par une guêpe

Il s’est fait piqué par une guêpe.

Des constructions qui comportent des verbes réversibles :

Maman cuit le gâteau / le gâteau est cuit par maman/ le gâteau cuit.

Le même sens peut être exprimé par des constructions différentes et rencontrer des
ambiguïtés :

Il a fait manger ses poules :

1. Il a donné à manger à ses poules (les nourrir)

2. Il a donné ses poules à manger (en faire de la nourriture)

1.1.3. La pronominalisation

La pronominalisation est une transformation qui consiste à remplacer un syntagme


nominal par un pronom. On appelle voix pronominale les verbes précédés d’un
pronom réfléchi (se, me, te, nous, vous) de même personne que le sujet du verbe : il
s’enfuit/ nous nous enfuyons, et qui, aux formes composées, ont l’auxiliaire être : il
s’est enfuit. Les verbes pronominaux correspondent en français aux verbes où le sujet
et l’agent, qui peuvent être distincts, exercent une action sur eux-mêmes à leur
bénéfice, ou dans leur intérêt, ces verbes pouvant être sans « objet » comme les
intransitifs. Dans l’analyse traditionnelle, on distingue plusieurs groupes de verbes
pronominaux ou plusieurs emplois de la voix pronominale :

- les verbes proprement pronominaux, qui correspondent à des verbes intransitifs (sans
objet) et dont la forme active correspondante a un sens différent (ou n’existe pas) :
s’enfuir, s’apercevoir de, s’adonner à, s’emparer de, etc. ;

- les verbes pronominaux dont la forme passive correspondante représente l’aspect


accompli : les fruits se vendent/ les fruits sont vendus, etc. On dit aussi, dans les
grammaires traditionnelles, verbes pronominaux à sens passif : ce produit se vend
bien, la construction pronominale ne peut pas être mise en rapport avec une
construction active :* ce produit le vend bien. Mais avec une construction passive : ce
produit est bien vendu, ou avec une construction active où le sujet du pronominal est
complément : on vend bien ce produit.

Plusieurs contraintes pèsent sur cette construction. Le sujet est généralement inanimé
et, s’il est animé, il s’agit d’un effet de style, comme le montre dans l’exemple suivant
l’emploi du pronom inanimé ça : ça se fait.

- les verbes pronominaux réfléchis et réciproques, dans lesquels le complément du


verbe, identique au sujet de la phrase active, est remplacé par un pronom réfléchi
singulier ou pluriel :

a. les réfléchis

Ali lave Ali → Ali se lave.

La construction pronominale peut être opposée à une construction non pronominale du


même verbe : Ali lave sa voiture, qui permet de comprendre quelle est la fonction du
pronom direct d’objet dans l’exemple précédent mais indirect dans le suivant :

Ils se sont succédés/ Ali a succédé à Omar, et de savoir qu’aux temps composés le
participe reste invariable dans le second cas :
Elle se lave. / Elle se permet de dire ce qu’elle pense.

Elle s’est lavée. / Elle s’est permis de dire ce qu’elle pense.

On peut distinguer différents sens. Avec le sens réflexif, l’action faite par le sujet
s’exerce sur lui-même : elle se regarde dans le miroir.

b. le sens réciproque

Ali bat Omar → Ali et Omar se battent.

Ils se battent entre eux, représente un cas particulier du précédent, où le sujet est
obligatoirement pluriel. Les réciproques peuvent être paraphrasés par mutuellement,
réciproquement, l’un l’autre (les uns les autres).

1.1.4. les verbes et les constructions unipersonnelles

On appelle construction unipersonnelle la phrase où le syntagme nominal sujet


est représenté par un pronom neutre de la troisième personne il, substitué au sujet de la
structure profonde de la phrase (ou sujet réel) ; celui-ci est quant à lui déplacé après le
verbe. La phrase il est arrivé un malheur est une construction impersonnelle issue de
un malheur est arrivé, car le syntagme verbal est arrivé a pour sujet apparent un
pronom « impersonnel » il et pour sujet réel un malheur, placé après le syntagme
verbal.

Ces verbes n’admettent qu’un pronom sujet il ou ce qui ne peut commuter avec un
autre sujet : il pleut / *elle pleut et c’est pourquoi il est préférable de parler de
construction unipersonnelle plutôt qu’impersonnelle. Ce il ne peut pas être mis en
relief : *lui, il pleut ; c’est lui qui pleut, il fait quasiment partie du verbe comme un
morphème flexionnel de personne. Les unipersonnels peuvent être suivis d’un SN,
d’un infinitif ou d’une proposition : il faut un médecin

partir

que tu partes
Il existe deux types d’unipersonnels selon qu’ils peuvent ou non être mis en relation
avec une autre construction du même verbe :

-les verbes intrinsèquement unipersonnels comme il faut, il est question de, et les
verbes qui désignent des phénomènes atmosphériques : il neige, il vente, il pleut, il
grêle, dont c’est la seule construction ;

- les verbes admettant des constructions personnelles : il existe des animaux carnivores
et herbivores / des animaux carnivores et herbivores existent. On classera parmi les
verbes intrinsèquement unipersonnels des verbes comme il semble, il s’agit de, il
parait, parce que même si ces verbes sont susceptibles d’emplois personnels, la
construction unipersonnelle et la construction personnelle ne peuvent pas être mises en
relation : il semble qu’il fera beau/ *qu’il fera beau semble par opposition à :

Il lui semble bon de partir / partir lui semble bon, où l’on peut mettre les deux en
relation.

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