Grammaire La créativité grammaticale invente du nouveau dans la langue :
nouveaux mots (le lexique), nouvelles tournures (la syntaxe) et
INTRODUCTION
Nous partirons de quelques idées générales que l’on partage sur
la grammaire :
Comme M. Jourdain fait de la prose sans le savoir (dans Le
Bourgeois gentilhomme de Molière), nous faisons de la grammaire
sans le savoir. Plus exactement nous l’appliquons, nous
l’effectuons lorsque nous parlons et écrivons.
Toutefois, il arrive que l’on nous reproche des erreurs de
grammaire. Pourquoi ? Parce que la grammaire est aussi un
ensemble de normes.
La grammaire est par ailleurs une discipline scolaire, comme le
sont les mathématiques ou l’histoire. Elle est intégrée à
l’enseignement du français. Elle existe aussi comme discipline de
recherche scientifique. Elle repose donc sur des savoirs. Il y a des
études de grammaire et ceux qui s’en occupent sont des
grammairiens.
La grammaire vise à comprendre et expliquer le fonctionnement
de la langue (orale et écrite). L’enjeu de toute compréhension est
l’action. L’homme qui comprend le fonctionnement d’une machine
peut agir avec et sur cette machine. L’homme qui comprend le
fonctionnement de la langue peut agir avec elle sur les autres
(communication) et sur elle (création poétique).
Il y a donc une dimension créative, d’abord de la langue, ensuite
de la grammaire. Cette dimension créative, ce sont surtout les
textes littéraires qui sont des morceaux de langue nouveaux,
ajoutés au monde. Mais la création est aussi à l’oral, dans les jeux
et dans l’évolution de la langue. Ainsi, à l’oral, nous avons
tendance aujourd’hui à ne plus employer « ne » dans la phrase
négative. Très souvent nous disons : « Il en a pas. » plutôt que « Il
n’en a pas. »
nouveaux récits (les textes).
La grammaire n’est donc pas un système de règles qui se
surimposent à la langue que l’on emploie. C’est plutôt ce qui de
l’intérieur de la langue la norme pour créer du sens, ce qui vient
assurer son existence et son unité.
La question de grammaire au Bac porte principalement sur des
faits de syntaxe. Celle-ci désigne la relation entre les mots, ainsi
que la construction et l’organisation des phrases.
L’analyse de la syntaxe se base en français sur la phrase-type et
les variations par rapport à celle-ci.
En français, la phrase type est construite avec un sujet en
première position suivi d’un verbe et de son complément.
Comparez :
1) Le chat mange la souris.
2) La souris mange le chat.
Ainsi, dans la langue française la place des mots dans la phrase a
une actualité, une fonction et un sens.
Pour la phrase 1) donnez les différents groupes syntaxiques (= les
différentes fonctions).
Faire l’analyse grammaticale de la syntaxe, cela implique donc de
1. repérer et identifier les différentes fonctions ; 2. nommer le rôle
des mots ; 3. analyser (expliquer pourquoi) ; 4. interpréter (lier
avec le sens du texte).
I. Les types de phrases : 3 types de phrase
3) Le chat mange la souris. (déclarative ou assertive)
4) Le chat mange-t-il la souris ? (interrogative)
5) Le chat, qu’il mange la souris. (injonctive)
La phrase interrogative
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Précisez comment on forme une phrase interrogative et donnez Dans la phrase impersonnelle, le sujet « il » est dit impersonnel.
un exemple : Le sujet permet seulement de conjuguer le verbe, il ne réfère à
1. aucune réalité.
2. Attention : Certains verbes ne se construisent qu’à la forme
impersonnelle : « il faut », « il pleut ».
Formez une phrase interrogative totale et une phrase interrogative
partielle. On peut ajouter une dernière forme de phrase qui soit ne
Totale : comporte pas de verbe, soit a un verbe à l’infinitif. C’est la phrase
Partielle : nominale.
11) Bonjour !
La phrase injonctive 12) Ranger après utilisation.
Précisez comment on forme une phrase injonctive et donnez un
exemple III. De la phrase simple à la phrase complexe
1.
Les phrases jusqu’alors sont simples. Elles ne comportent qu’un
2.
seul verbe. On peut aussi former des phrases complexes, soit par
3.
coordination soit par subordination. Les phrases complexes
comportent plusieurs verbes.
Attention : L’exclamation n’est pas un type de phrase. C’est une
modalisation. La phrase « Sortez ! » comporte un point Quand une phrase comporte plusieurs propositions (plusieurs
d’exclamation, mais est une phrase de type injonctif. verbes), elle peut comporter une conjonction. On distingue ainsi
trois sortes de phrases complexes.
II. Les formes de phrase
La phrase type est dite neutre. Elle est affirmative, active et Phrase juxtaposée : phrase qui ne comporte pas de mot liaison
personnelle. On peut la transformer en : (soulignez les mots qui entre les propositions.
montrent le changement) : 13) La mer, c’est le Seigneur, que misère ou bonheur, // Tout destin
6) C’est le chat qui mange la souris. (phrase emphatique) montre et nomme ; // Le vent c’est le Seigneur ; l’astre c’est le
7) Le chat ne mange pas la souris. (phrase négative) Seigneur ; // Le navire, c’est l’homme. (Hugo)
8) La souris est mangée par le chat (phrase passive) (Comptez le nombre de propositions.)

Il existe aussi certains verbes qui peuvent se construire de
manière soit personnelle soit impersonnelle. Ainsi la différence
entre :
9) Un train arrive. (phrase personnelle)
10) Il arrive un train. (phrase impersonnelle)
Phrase coordonnée : phrase dont les propositions sont reliées par
une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car)
14) Prenez donc ce miroir, et regardez-vous y. (Hugo)
Phrase subordonnée : phrase qui comporte une proposition
principale et une ou des propositions subordonnées introduites par
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une conjonction de subordination. On les classe selon la nature
des conjonctions de subordination :
Relative : le pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel)
possède un antécédent qu’il remplace dans la proposition
subordonnée. On distingue selon la fonction de la relative :
15) Les enfants, qui n’écoutaient pas, n’ont rien compris. (Relative
explicative. Répond à la question pourquoi)
16) Les enfants qui n’écoutaient pas n’ont rien compris. (Relative
déterminative. Répond à la question lesquels)
Expliquez la différence entre les deux relatives. Précisez ci-
dessous la fonction de la relative.
17) C’était un fermier qui n’avait ni à semer ni à couper sa moisson,
mais à la récolter seulement.
18) À cinq heures du matin, le hennissement de quatre chevaux qui
piaffaient sous ma fenêtre me réveilla.
Complétive : la conjonction (que ou ce que, si) introduit une
proposition qui complète le verbe, le nom ou l’adjectif de la
principale. La proposition subordonnée complétive remplit donc
les mêmes fonctions que le nom (COD ou COI du verbe,
complément du nom ou de l’adjectif). Indiquez pour chacune ci-
dessous la fonction de la complétive.
19) J’avouerais que je mordis avec appétit aux sciences géologiques.
(Verne)
20) Il pense à ce qu’il dit avant de parler.
Circonstancielle : la conjonction de subordination circonstancielle
n’a pas de fonction dans la phrase. Mais elle donne son sens à la
proposition subordonnée (temps, lieu, condition, manière, moyen,
but, cause, conséquence, comparative, concession, …). Souvent
la proposition subordonnée circonstancielle est mobile dans la
phrase. Elle peut être complément du verbe ou complément de la
phrase. Le terme subordonnant est un composé de que (parce
que, lorsque, avant que, …) ainsi que si.
21) Et, quoique ce fut au plus profond des abîmes, cela ne laissait pas
d’être agréable. (Verne)
22) Ils vivent en une contrée de pays plaisante et bien tempérée, de
sorte qu’il est rare d’y voir un homme malade. (Montaigne)
Soulignez la conjonction de subordination et précisez le sens de
chacune des subordonnées.
IV. Construction du verbe
Il existe différents types de verbe selon leur complément et leur
construction.
Les verbes peuvent être construits de façon intransitive ou
transitive.
Construction intransitive : les verbes ne régissent pas de
complément d’objet (ni direct, ni indirect)
23) Le poète s’en va dans les champs ; il admire,
Il adore ; il écoute en lui-même une lyre… (V. Hugo)
Soulignez les verbes construits de manière intransitive. Dites celui
qui est toujours intransitif.
Construction transitive : un verbe peut aussi être construit avec un
ou plusieurs compléments. Ceux-ci sont soit directs (sans
préposition), soit indirects (précédés d’une préposition). Le
complément d’objet n’est pas déplaçable dans la phrase.
24) Je revis la fidèle compagne de mes travaux et de mes plaisirs.
(Verne)
25) Je te recommande le secret le plus absolu. (Verne)
26) Je lui racontais des choses dont elle riait de son mieux. (Verne)
27) Enfin je parvins à calmer mon agitation. (Verne)
28) J’essayais de ramener mes idées aux choses de la terre. (Verne)
Soulignez les compléments d’objet des verbes. Précisez les COD,
les COI et les COS.
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Certains verbes servent d’auxiliaire (être, avoir) ou de semi-
auxiliaire (aller, faire, commencer de, devoir, pouvoir…)
29) Le professeur pouvait trouver cette situation fort simple. (Verne)

Construction pronominale : verbes construits avec un pronom dont

on peut analyser ou non la fonction.
30) Je me baissais donc pour plonger mon front dans l’eau du Hans-
bach. (Verne)
31) À ces paroles un frisson me passa par tout le corps. (Verne)