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Histoire de l’art

Cours du 12 / 09

L’IMPRESSIONNISME

Le XIXe siècle est une période historique tumultueuse et variée tant artistiquement que
politiquement. Différents régimes se succèdent et les conditions sociales évoluent. Les
bouleversements techniques et technologiques les influent (machine à vapeur dans l’industrie et les
transports, architecture métallique, transformation du paysage rural en urbain avec des ponts et
œuvres d’art, exploitation de l’électricité du téléphone de la photo et du moteur à explosion)

Ces modifications influent profondément la société, la ville va être modifiée (explosion au niveau de
la démographie, installation des usines en périphérie des villes). Le surpeuplement apparait vite. La
ville de Paris est notamment modifiée par Haussmann et Napoléon III.

G. Caillebotte : Rue de Paris : temps de pluie, 1837

Nouveau axe de circulation et nouveau paysage haussmannien  paysage impressionniste

L’impressionnisme apporte des modifications à la peinture par le modernisme et son caractère


temporel. Il se saisit dans le temps et affecte la peinture. Une philosophie s’y lie : celle du
changement.

A la moitié du XIXe, Baudelaire dans Méditation du Beau développe l’idée de la modernité, celle de
percevoir le temps dans son essence, le sentiment du présent.

A cette époque, il y a également une constatation de la précarité, du caractère transitoire de la ville.


L’artiste va capter ce qui l’entoure en suivant le cours du temps (climat, temps, heure,…).

Les artistes vont vouloir capturer les éléments fluide de la nature (air, eau, rivière, brume,….) ainsi
que les accidents climatiques (inondations, brouillard,…).

En 1839, Chevreul écrit :

De la loi du contraste simultané, des couleurs et de l’assortiment des objets colorés d’après cette loi
dans ces rapports avec la peinture

C’est un livre fondamental dans lequel il étudie la décomposition de la lumière et explique que le
monde est en constante activité chromatique.

G. Caillebotte, Pont de l’Europe, 1876-1878

Les artistes le comprennent. Ils veulent capturer la lumière, avec des villes de jour comme de nuit,
des instants éphémère, la promptitude.

Les éléments d’ordre émotionnel sont mis en avant avec des représentations de la ville mais aussi de
la campagne.

Monet, La gare Saint – Lazare, 1877

Série d’œuvre à différents moments.


Avant l’évènement impressionniste, un peintre a été précurseur :

G. Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849 – 1850

Un format important : 315 x 668 cm

C’est le premier tableau d’ordre monumental, il veut en faire un tableau de principe

Il existe un second nom : Tableau de figures humaines d’un enterrement à Ornans

Velasquez est rappelé dans la profondeur des noirs. La variation des couleurs du gris sourd et vert
sombre, l’austérité des tons, la touche est épaisse et robuste, la composition en frise

C’est une galerie de portait autour d’un trou qui amène une méditation autour de la condition
humaine.

Une démarche novatrice :

- Dimension réservée à la peinture noble et ici utilisé pour une action banale
- Plusieurs classes sociales se rencontrent

Avant Courbet, le type de peinture prisée était celle d’Alexandre Cabanel.

G. Courbet, L’atelier du peintre, 1854 – 1855

Format : 361 x 598 cm

Tableau manifeste, refusé à l’Exposition Universelle de 1855. En marge, Courbet crée une exposition
dont ce tableau est la pièce maitresse.

A droite on y retrouve les actionnaires (Proudhon, Baudelaire, amoure libre, figuration)

A gauche, un prêtre, un marchand, un chasseur (trait Nap III ?), ouvrier, mendiante (signe de
pauvreté). La guitare, le chapeau, la dague et le poseur masculin met en avant l’art.

Au centre, l’artiste entouré d’une femme (muse ?) nue comme la vérité avec enfant et chat.

Courbet remet en cause la hiérarchie des gens (format,…)

Des peintres le prennent comme modèle.

E. Manet, Olympia, 1863, 130 x 90 cm

Il réinvente le terme traditionnel du nu féminin grâce à une peinture froide et sans compromis
(scandale en 1853 et opposition à Cabanel). Il y glisse des références formelles et picturales :

Ingres, La grande Odalisque, 1814

De Goya, Maja Denuda, 1803-1804

Titien, Vénus d’Urbin


Il traduit avant tout la froideur d’un sujet contemporaine, la vénus devient une prostituée qui nous
défie par le regard. La servante est l’esclave d’une maison close. Il remet en cause le nu idéalisé de
l’académie. Un de ses grands défenseurs fut E. Zola.

A. Cabanel, La naissance de Venus, 1863

C’est le succès du salon de 1863 (acquise par Nap III). Le peintre est un virtuose mais l’utilisation du
thème mythologique n’est liée qu’à la nudité de la femme.

A. Cabanel, Mort de Francecada Rimini et de Paolo Malatesta, 1870

C’est une composition savante mais sans grande nouveauté.

Manet, Le déjeuner sur l’herbe, 1863, 208 x 264,5 cm

Références:

- Le concert champêtre, Titien, vers 1509 (sujet)


- Le jugement de Pâris, Raimondi 1514 – 1518 (composition)

Ce tableau va heurter à cause de :

- La présence de femmes nues au milieu des hommes vêtus


- La modernité des personnages
- Le style et la facture (abandon des dégradés  contrastes brutaux entre lumière et sombre)
- Manière de voir par taches

Il ne respecte aucune convention académique, il impose une liberté sur le sujet.

Manet, Le fifre, 1866

Réf : Velasquez dans le principe appliqué à un sujet contemporain)

Langage pictural simplifié, aplat très net, quelques effets de modelé, palette colorée réduite, espace
sans profondeur.

Manet, Zola, 1868

Il reconstitue l’univers de Zola autour. On peut remarquer une gravure de Velasquez, Olympia, une
estampe japonaise (place essentielle dans la modernité)

Rapport au temps déterminant pour comprendre l’impressionnisme.

K. Utamaro, Le poème de l’oreiller

Style Ukiyo-e : à cheval entre XVIIIe et XIXe, ils représentent souvent des mondes flottants (femme,
théâtre, maison close,…) Il relève des anecdotes de la vie quotidienne et pratique l’art de la série.

Hukusai, La grande vague, vers 1837


Découvert dans la galerie de Bing

Manet, Le chemin de fer, 1873

La vapeur est représentée, la petite fille est de dos

Monet, Pont de l’Europe, 1877

Ouvrage moderne (Caillebotte le fait aussi)

Chez Caillebotte rapport à la photo important.

Daumier, La Blanchisseuse, 1863

La pauvreté dans les villes n’est plus cachée.

Millet, L’angelus, 57-59

Millet, Les glaneuses, 1857

L’attachement aux paysans et leur dignité mis en avant.

Caillebotte, Les rabotteurs de parquet, 1875

Monet, La gare Saint – Lazare

Notion de série. Il a passé plusieurs années à peindre la campagne et il s’attaque après à la peinture
urbaine. Peintre de la vie moderne.

Pour lui Saint-Lazare est parfait car c’est un lieu de mobilité du sujet, de variations de luminosité, de
nuage de vapeur. Présence d’une architecture métallique mais jeu de couleur.

Monet, Les charbonniers

Monet, Le pont de chemin de fer à Argenteuil

Saisir le cours d’eau, le ciel ….

Monet, Femmes au jardin, 1867, 255 x 205 cm

Il cherche à peindre sur le motif des femmes dans la propriété qu’il loue. C’est un double défi, celui
de travailler en plein air et d’utiliser le format pour composition historique.

Il veut réussir à intégrer des personnages avec l’impression que l’air circule. L’artiste va peindre des
ombres colorées.

Monet, Coquelicot / La pie / Londres, Le parlement / Nymphéa bleu

Edgard Degas, Le tub, 1886, pastel sur carton

Cette œuvre appartient à la série de 7 pastels sur le thème de la femme à la toilette.


Certaine animalité, nature morte avec objets de toilette, principe du surplomb (japonisant). C’est la
plus virtuose des œuvres de Degas sur la femme à la toilette.

Degas, Dans un café dit aussi L’absinthe, 1873

Foncièrement urbain. Les personnages ont le regard vide et triste, accablé. Il dénonce le fléau qu’est
l’absinthe.

Un cadrage décentré, il ménage les vides, sectionne la pipe et la main de l’homme. Il crée un
déséquilibre éthylique.

Degas, Mme Jeantaud au miroir, 1875

Personnage de ¾, profil perdu, …

Degas, La classe de danses, 1871 et 1874

Coulisse, travail préparatoire + que spectacle, plancher admirable (Caillebotte)


Cours du 19 /09

Degas, Danseuses, 1884-1885, pastel

Danseuses comme prise sur le vif.

Degas, Petite Danseuse de 14 ans, 1865-1881

Présentée à l’exposition impressionniste de 1881. Statue en bronze avec plusieurs patinassions, le


tutu est en tulle et le ruban en satin rose. Elle mesure 98cm de haut, repose sur un socle en bois et
elle est coiffé de vrais cheveux. Elle est exposée dans une vitrine comme s’il s’agissait d’une œuvre
anthropologique.

Elle est le témoin de l’hyper réalisme, du vérisme à l’extrême. Elle est très critiquée et elle est
qualifiée de bestiale et apparenté à un singe. La logique du réalisme est poussée jusqu’au bout. A la
mort de Degas on retrouve beaucoup de sculptures inconnues dans son atelier. Ce qu’il cherche c’est
dépeindre la société de son temps de manière scientifique. La statue initiale était en cire pour l’idée
du modelé. Elle a été refaite en bronze en 1931.

Degas, L’orchestre de l’opéra, vers 1870

Point de vue très moderne et particulier, il montre tout ce qui attrait au spectacle du point de vue du
spectateur et nous fait entrer dans la fosse. On peut distinguer trois zones :

- partie publique où se trouve le spectateur


- Espace de la scène avec les danseuses
- Espace de l’opéra avec les musiciens

Le tableau a été volontairement tronqué par le peintre. Le lieu du spectateur est cadré avec le visage
d’ami musicien. Le contraste entre la scène et la fosse est renforcé par le traitement de facture. La
zone médiane de la fosse est représentée avec une grande précision et les danseuses sont à peine
esquissées. Le sujet prendra de plus en plus de place chez Degas.

Degas, Portrait à la bourse, 1878-1879, 100 x 82 cm, huile sur toile

Milieu de la finance, la peinture se veut reflétant le moral de l’homme. Conception artistique du


portrait (Ernest May). Composition d’ensemble chaotique avec des choix et une architecture
ordonnancée. Il connait le milieu vu qu’il est fils de banquier. La représentation du code social et
coutume de toute une classe.

Renoir, Bal du moulin de la galette, 1876, huile sur toile, grand format

Rendre une atmosphère populaire de Montmartre dans une lumière naturelle filtrée (veste de
l’homme) et artificielle (lustre). Le tableau est séparé selon une diagonale séparant danseurs et
repos. On constate une diminution très accentuée des danseurs pour créer le sentiment de tourbillon
du bal et attiré l’œil du spectateur vers le fond.
Renoir, La balançoire, grand format

Une discussion comme si la femme venait d’être surprise et gênée, atmosphère d’insouciance,
personnage de l’entourage de Renoir (frère, connaissance, …) Vibration de la lumière par
décoloration.

Renoir, Danse à la ville, 1883, huile sur toile

Personnage grandeur naturelle, élégance froide, le couple semble entrainer par la musique, dessin
précis, travail sur les vêtements rappelant Rafael.

Renoir, Grand nu, 1907

Nu plantureux, références à l’art classique. Ces nus vont marquer des artistes tels que Matisse et
Picasso.

Renoir, Jeunes filles au piano, 1892

Manet, Berthe Morisot au bouquet de violettes

Morisot, Le berceau

C’est son tableau le plus célèbre. C’est la première femme connue mais elle n’arrivera pas à vendre
son tableau.

Toulouse Lautrec, Rousse, 1889

Saisir la femme dans l’intimité : dos sculptural. Mary Cassatt, pas de pose académique, perspective
accélérée, pas de coquetterie, pas une vénus.

Lautrec, Seule, 1896

Réalisation d’une lithographie. Il fréquente les maisons closes et les représentent sans porter de
regard moralisateur. Il croque une prostituée dans un moment intime. Il utilise un médium fluide et
rapide. A peine ébauché, peintre de la vie moderne

Lautrec, La clownesse Cha-U-Kao

Effet japonisant, le cirque le passionne, image privée, costume de scène en ajustement.

Lautrec, Jane Avril, vers 1892

En parallèle au mouvement impressionniste un autre mouvement nait : le symbolisme.

LE SYMBOLISME

Mouvement avant tout littéraire (Rimbaud / Mallarmé / …) de la seconde moitié du XIXe. Opposition
au positivisme en privilégiant la sensibilité et l’irréel. Pour le symbolisme, le monde ne se limite pas à
la matière, il est fait de représentation et il n’existe qu’en fonction des idées que nous en avons. Le
symbole permet d’accéder aux vérités.

Chez les artistes : Odilon Redon / Arnold Böcklin / Gustave Moreau / …


Puvis de Chavannes, Le pauvre pêcheur, 1881, 155.5 x 192.5 cm, huile sur toile

Vive réaction  il veut donner une vision complète d’un homme veuf, abattu avec l’image biblique
du pêcheur. Il inspira des artistes tels que Gauguin ou Denis.

Redon : icone du symbolisme en peinture.

Redon, Les yeux clos

Monde intérieur, le rêve, matière presque immatérielle.

Böcklin, La chasse de diane, 1896

Figure majeure du symbolisme germanique

Moreau, L’apparition, 1876

Salomé qui danse pour Erode Antipas époux de sa mère Eropiade et souhaite par ce biais obtenir la
tête de Saint Jean-Baptiste. Auréole japonisante, travail presque d’orfèvrerie, influence dans toute
l’Europe.

Moreau, Galatée

Jalousie cyclope Polyphème envers l’amour qu’éprouve Galatée vers berger. Relecture de la
mythologie païenne. Un peu de Belle et la Bête, amour et dédain, jeu de lumière / ombre.

Polyphème n’est pas un ogre mais un être égaré perdu d’amour et Galatée est dans une grotte trop
petite pour Polyphème.

Moreau, Orphée, 1865, huile sur bois

Génie et poète, une vierge sage qui vient faire oublier les Ménades. Lumière crépusculaire, paysage à
la De Vinci, composition complexe, sensuelle, mystique. Il marque les surréalistes.

LES PRES-RAFAELISTES

Dénonce inertie académique et ils vont tenter de faire un art osé, hardi.

Edward Burne-Jones, La roue de la Fortune, 1883

L’œuvre est un parfait exemple de gout pour les mythes classique et médiévaux et va de pair avec le
symbolisme.

La roue prendre le tableau dans toute sa longueur et tout le tableau avec les corps de part et d’autre,
le panel de couleur va du gris acier au brun. Atmosphère étouffante. Œuvre capitale
Cours du 26/09

Le postimpressionnisme

La seconde moitié des années 1880 se caractérise par un foisonnement artistique exceptionnel, un
kaléidoscope de mouvement que l’on regroupe sous le vocable de postimpressionnisme. Terme
forgé par les critiques d’arts à postériori, Roger Frey

Les plus notables : Gauguin (1848-1903), Van Gogh, Cézanne, …

Ils empruntent chacun des voix différentes pour contester un art officiel qu’ils jugent académique
mais aussi pour renouveler et dépasser les leçons de l’impressionnisme. Pas un mouvement mais
vocable pour regrouper des artistes qui a des manières divers avaient un but commun.

Paul Gauguin, peintre maudit, initiateur de la peinture moderne, à partir de l’exposition à l’Orangerie
en 1949. Sa vie comme celle de Rimbaud fut une aventure. Il a d’abord été lié à l’impressionnisme
puis lié au mouvement symboliste mais on ne peut pas l’enfermer dans un des mouvements.
L’exotisme de Gauguin exprime une quête douloureuse qui l’a poursuivi toute sa vie, la recherche
d’un paradis, où tout est innocence et liberté.

Naissance du synthétisme et du cloisonnisme en Bretagne lors de son 2 e séjour avec Emile Bernard. Il
va tenter de vivre avec Van Gogh. Il abandonne et va créer l’école de Pontaveine (rassemblement de
peintre autour de Gauguin et Bernard qui leur apportaient une doctrine anti académique …)

Gauguin, Portrait de l’artiste au christ jaune, 1890-1891, huile sur toile, 30x48cm

Réalisé à a veille de son premier départ pour Tahiti. C’est un vrai manifeste. Portrait à 3 visages qui
révèle différentes facettes de Gauguin. Il est alors mal compris, abandonné par sa femme et a du mal
à obtenir une mission pour les colonies.

Le regard de Gauguin fixe le spectateur. Exprime le poids de ses frustrations, et aussi l’espoir de sa
vie. Ne fond deux œuvres, qui s’opposent autant d’un point de vue esthétique que symbolique. A
Gauche le Christ jaune, image de la souffrance sublimée, auquel Gauguin prête ses propres traits. Les
bras du Christ semblent le protéger, le jaune du tableau est la couleur fétiche de l’artiste qui
s’oppose au rouge de la poterie à droite. Pot anthropomorphe qui représente une tête de Gauguin à
l’état sauvage avec son masque grimaçant et aspect primitif (caractère sauvage de Gauguin). Entre le
synthétisme (christ) et le primitivisme (pot)

Gauguin, Le moulin David, 1894, huile sur toile

Il est convaincu que la peinture ne doit pas se contenter de restituer les sensations rétiniennes. Pour
ça qu’ils jugent sévèrement la peinture impressionniste. Pour Gauguin, « la pensée n’y réside pas »,
peindre signifie d’aller au-delà de l’apparence ; il cherche à rendre une réalité plus complète et
abstraite qu’il nomme lui-même abstraction. Dès son 2 e séjour en Bretagne, il a tendance à simplifier
et son propos ne réside plus dans la quête de la lumière

Marqué par recherches tahitiennes, rien ne bouge tout est stable, définitif. Le dessin combine
synthétiquement le vertical des maisons et arbres aux lignes sinueuses de la praire du ruisseau et
même de la barrière. L’ensemble évoque une nature primitive et paradisiaque à travers le motif
breton. A l’intérieur de chacune des zones distinctes s’étalent des teintes arbitraires, la touche du
peintre est légère, aucun relief, aucun dégradé, pas d’ombre, ni a suggéré des différences de
textures. On peut lire dans la façon de peindre le nuage une certaine naïveté.

Gauguin, La belle Angèle, 1889, huile sur toile, 92x76cm

Une des plus belles femmes du pays, qui a détesté ce tableau. Il avait décidé d’abandonner
perspective et unité spatiale, il découpe le portrait au moyen d’un cercle, sur un fond
essentiellement décoratif. Il s’est inspiré pour ça des estampes japonaises. Une pose rigide, le
costume d’apparat et l’inscription renforce l’aspect de la peinture. Et encore sculpture
anthropomorphe chilienne qui vient renforcer le caractère exotique breton. Opposition primitivisme
breton et tahitien. Degas la considère comme un chef d’œuvre. Exemple marquant ces intentions
esthétiques et la simplification des formes.

Gauguin, Femmes de Tahiti, 1891, huile sur toile, 69 x 91.5 cm

En 1891, G se rend à Tahiti, il l’imagine paradisiaque et primitive. Il décide et désire vivre là. Difficulté
financière. Il offre cette compo, typique des œuvres de son premier séjour, présentant des
tahitiennes occupées à de simples tâches quotidiennes. Lourdes et hiératiques, les visages sont
comme des masques empreint de mélancolie. G est sûr de sa ligne, décorative et élégante. En
choisissant des attitudes raides, il rythme la composition avec une sorte de géométrie harmonieuse
et réalise ainsi plus une scène de genre qu’un portrait. En premier plan une nature morte presque
monochrome, et au second plan, des rouleaux qui déferlent dans le lagon.  Annonce effet coloré
de Matisse.

Gauguin, Arerea, 1892, huile sur toile, 75 x 94 cm.

Inspiration des contes locaux, de ce qu’il voit, des enseignes traditions, et il en fait des scènes
imaginaire. Rêve et réalité se côtoient. Au premier plan des motifs surement observés, 2 femmes
assises au centre, un arbre qui découpe le tableau, un chien rouge, pas de ciel, succession de plan
(vert, jaune, rouge). Dans la scène du second plan, inventé, des femmes rendent un culte à une
statue. Il a surement agrandi un petit motif maori et à imaginer ce rite sacrée.

Elles seront montrées à Paris en 1893 mais cette expo ne soulèvera pas l’enthousiasme espéré par
Gauguin.

Gauguin, Soyez mystérieuses, 1890

Bas-relief en bois, le dos évoque un corps de tahitienne. Réalisé avant son voyage donc idéalisation,
rapport au symbolisme.

En haut à droite ; tête plate de la lune avec œil égyptien. En bas à gauche tête bretonne ….
ZOBBBBBBB……. Il crée son propre univers. La pensée au-delà des apparences (symbolisme)

Gauguin, Idole à la coquille, 1892-93.

Réalisé dans du bois de fer, nacre, dente de poisson, de l’os. Bibelot sauvage, incompris et
invendable. Met en scène un dieu assis en lotus, la bouche garnit de dent de cannibale. Avec la
sculpture Gauguin va plus loin dans la quête de sauvage.
Gauguin, Oviri, 1894

Il y a de la vie dans la mort (et ta sœur !)

Gauguin, Portrait de l’artiste, 93-94

Post 1er séjour, décidé à faire connaître son œuvre tahitienne. Il veut convaincre du bien-fondé de sa
peinture de sauvage. Que des refus presque. Ici réponse à ces refus. A l’envers vu dans un miroir une
de ses toiles (L’esprit des morts veille) Il se présente à la tahitienne dans des couleurs jaune et olive
et un paréo bleu et jaune. Un artiste farouche + simplicité de la touche et matériau rugueux de la
toile

Gauguin, Le cheval Blanc, 140 x 91.5 cm

2e séjour à Tahiti, lieu sauvage à l’écart des villages, caractère onirique, scène imaginaire et
synthétique d’un paysage tahitien. Des branches à la torsion compliquée annonçant l’art Nouveau.
Fleurs imaginaires au premier plan, tout ça forme cadre décoratif pour motif principal : cheval blanc
dont la robe se teint de vert. Animal solitaire. Au loin deux cavaliers nus qui s’éloignent. Caractère
décoratif de la toile avec une palette de peinture impressionnante. Impression de sérénité
paradisiaque. Toile refusée.

Emile Bernard, Les bretonnes aux ombrelles, 1892

L’école de pontaveine rassemble artiste très différent qui se rassemble fréquemment (à partir de
1880). Après départ Gauguin, il continue recherche sur synthétisme. A l’écart du développement
industriel, vie encore replié sur des traditions, oasis d’authenticité, valeurs essentielles de
l’humanité.

Volontairement l’artiste exclue tout réalisme. Cloisonnisme, la scène est comme découpée dans un
vitrail, avec des entrelas de ligne qui définissent des aplats de couleurs. Arrondis ombrelles colline
/verticales arbres et femmes. A distance d’une réalité anecdotique. Pour renforcer le mystère il
campe ses bretonnes dans un paysage sans fond, espace factice. Le sujet importe moins que la
manière de peindre

Van Gogh, Portrait de l’artiste, 1889, 65x84 cm, huile sur toile

43 autoportraits en 10 ans. Interrogation identitaire

Van Gogh, Le docteur Paul Gachet , 1890

Figure de la dernière période de la vie de Gogh. Personnalité originale. Aide Gogh dans sa tête.
Attitude mélancolique. Seule touche d’espoir, c’est la fleur au vertu curative, une digitale.

Van Gogh, La nuit étoilée, 1888

Façon d’aborder la nuit, dès son arrivée à Arles, préoccupation constante de peindre la nuit. Vue du
Rhône, où il transmet les couleurs avec un bleu dominant, lumières des étoiles qui se reflètent dans
l’eau comme des pierres précieuses. Couple d’amoureux qui renforcent atmosphère apaisante.

Van Gogh, L’église d’Auvers, 1890


Village aux environs de Paris, église gothique flanquée de deux chapelles qui devient sous son
pinceau un monument flamboyant prêt à se disloquer. Ne chercher pas à rendre jeux de lumière sur
bâtiments, la toile propose plutôt une expression de la réalité de l’église (mise en place du travail des
expressionniste)

Van Gogh, La salle de danse à Arles, 1888.

Gauguin rejoint Gogh et rêve de fonder un atelier du midi dans le Midi de la France. Envahissant/
Indépendant clap clip clap.

Influence de Gauguin nettement ressenti, Van Gogh applique scrupuleusement synthétisme et


cloisonnisme, référence à l’art japonais dans le relèvement inhabituel de la ligne d’horizon.

Van Gogh, La chambre de Van Gogh à Arles, 1889

Simplicité de la chambre par le symbolisme des couleurs. Importance de l’art japonais sur l’art
moderne.

Van Gogh, Fritillaires, 1887

Couronne impériale dans un vase de cuivre. Cultivé dans jardin français et hollandais au XIX.
Entretien relation avec Paul Signac. Principe de la peinture néo impressionniste (correspond à la
peinture de Signac). La touche est pointilliste pour le fond du tableau. Contraste de couleur
complémentaire.

Le néo impressionnisme

C’est un mouvement dont l’activité s’affirme entre 1885 et 1890 dont seront Signac, Cross et Pissarro
(compris dans postimpressionnisme)

S’affirme par rapport à l’impressionnisme. Réflexion théorique intense dans un monde scientifique.
Problème lumière et couleur, physiologie de la vision sont leur préoccupation (une dimension au
dessus)
Cours du 03/10

Signac, Femme à l’ombrelle, 1893

Cousine éloignée de Camille Piçaraud. Les portraits sont rares dans le néo impressionnisme. Présente
une femme de profil qui s’abrite sous son ombrelle. Il reprend un thème traité par les
impressionnistes (Monet). Il y donne une touche néo impressionniste. Il joue du contraste simultané
des couleurs. Particulièrement avec l’opposition vert / rouge orangé et jaune / violet. L’espace de la
toile est délibérément réduit à deux dimensions. Le modelé se limite simplement au visage avec des
jeux d’ombres. L’effet de stylisation est renforcé par la disposition de la femme. L’artiste joue avec
les arabesques (manche + fleur stylisée). Accentue coté décoratif de l’œuvre (voulu par l’artiste).

Signac, La bouée rouge, 1895

Port de Saint-Tropez (découvert grâce au temps passé sur son yacht). Fréquenté par Matisse, Cross,
Derain (groupe des néo impressionniste ou des fauves ou des nabis). L’eau occupe une grande partie
de l’espace picturale mais reflet des maisons restreignent l’étendu de l’eau. En premier plan on fixe
sur la bouée. Travail sur couleur complémentaire. Pas que simplicité des couleurs premières. Dessins
préparatoires sur motif. Technique divisionniste, propre au néo impressionniste. Référence marquée
à la touche impressionniste mais vont plus loin par rapport aux théories scientifiques. Travail sur
physiologie de la vision, orientation sur problématique de la lumière et de la couleur.

Seurat, Un dimanche à la Grande Jatte, 1884-1886

Seurat présente ce tableau manifeste à la dernière expo impressionniste. Lie symboliquement


impressionniste et post impressionniste. S’inscrit dans la tradition des « tableaux de salons » c’est-à-
dire de grand format. Seurat se rapproche des impressionnistes par le sujet. Promenade du
dimanche dans la banlieue parisienne. On reconnait différents types sociaux, mais contrairement à
Manet on est devant un recherche purement professionnelle approfondie. Seurat a préparé sa
composition par de nombreuses études réalisées sur le motif. Le but n’est plus de peindre
l’immédiateté du moment mais une recomposition presque scientifique de cet instant. Recrée une
vision optique grâce à une touche divisionniste et pas seulement impression momentanée. Cadre
peint, bordure autonome, pointilliste qui ajoute à la perception du spectateur. Influence de Puvis de
Chabannes dans la monumentalité de l’œuvre. Evocation de l’âge d’or disparu, rapport entre homme
et nature. Régularité dans l’écriture

Seurat, Cirque, 1890-1891

Thématique traité chez les impressionnistes mais ici loin d’une vision anecdotique. Application
technique divisionniste.
L’œuvre de Cézanne

Fondement de la peinture moderne.

La maison du pendu, 1873

Lien entre influence impressionniste et recherche personnelle de Cézanne. Une des trois œuvres
présentées à la première expo impressionniste. Influence de Piçarot, touche fragmentée mais
impressionnisme très personnel et complexe. Les plans se succèdent de façon rapprochée. Une
touche épaisse, absence de personnage, végétation figée austère qui contribue à créer un sentiment
de solitude.

Pont de Maincy, 1879

Œuvre notant une évolution et à part. Dégage toujours une influence impressionniste mais s’en
dégage avec l’utilisation d’une grande luminosité. Impression que l’air circule à travers l’espace, l’eau
joue avec de multiples reflets. Les touches sont longues et droites et tissent la composition,
travaillées en biais comme des hachures de dessin. Ici on voit un nouveau langage, qui repose sur la
manière que Cézanne utilise pour déposer la peinture sur la toile (approfondi par la suite notamment
dans les paysages) dialogue entre les formes pour obtenir un équilibre rigoureux.

Le golf de Marseille vu de l’Estaque, 1878-1879

Prémices du cubisme, motif récurent dans l’œuvre de Cézanne, ce qui l’intéresse avant tout c’est la
lumière. Un soleil effrayant qui transforme les objets en silhouette.

Cézanne, Baigneurs, 1890

Fusion figure humaine et paysage, ici chaque élément est traité avec la même importance. Il ne
s’attache pas à dessiner la chaire du modèle, mais les corps servent à structure l’espace. Le thème de
l’eau est négligé. La figure de l’homme debout

Nature morte aux oignons, 1896-98

«  Se rappeler qu’un tableau avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque
anecdote est essentiellement une surface plane recouverte de couleur en un certain ordre assemblé »
17/10/11

L’art abstrait

Au cours de la deuxième décennie du 20 e siècle, tournant radical en peinture : l’invention de


l’abstraction.

Des exemples de représentations non figuratives existent avant le 20 e siècle : dans l’antiquité
grecque on a pu observer des décors avec arabesques, des motifs qui n’était pas subordonné à une
représentation. Mais lié à l’embellissement d’un objet mais n’était pas représenté en tant que telle
de façon autonome et isolé.

Proposé une image purement abstraite et autonome. Une image était jusque-là subordonnée où
attachée à sa représentation.

Image autonome qui ne renvoie à rien d’autre qu’elle-même. Révèle existence de réalité différente,
jusque-là invisible et inconnue. Chaque artiste, à sa façon, selon ses propres intentions, va
développer ses propres abstractions.

4 artistes pionniers : Kandinsky (1866 – 1944), Kupka, Malevitch et Mondrian

Le seuil de l’abstraction a été franchi environ à la même période entre 1911 – 1917. Préoccupations
communes : pratique spirituelle ou ésotérique mais également très attaché à la musique, qui est le
moins imitatif de tous les arts (parfois même en modèle). Plus généralement travail dans un contexte
culturel particulier : où la pensée scientifique a considérablement évolué (apparition physique
quantique / théorie de la relativité) où la notion de réalité devient problématique. Axe majeur pour
comprendre l’évolution de la peinture : mise en doute petit à petit de la réalité. Paul Valery écrivait :

« Ni la matière, ni le temps, ni l’espace ne sont depuis 20 ans ce qu’ils étaient depuis toujours. »

La vérité est moins ce que l’on perçoit avec ses 5 sens qu’une entité que l’on va approcher par une
expérience de pensée. Les inventeurs de l’abstraction proposent une nouvelle forme de peinture en
adéquation avec cette nouvelle forme de réalité du monde. Effet de la photographie ajoute remise
en question de la perception de la réalité.

Vassily Kandinsky, Sans titre, 1910 / 1913, petit format

Première œuvre abstraite. Style de travail avec une gestion de l’espace composé de touche de
couleurs à l’aquarelle (mine de plomb, aquarelle et encre de chine). Superpose en transparence des
lignes noires tracées à la plume. L’artiste dissocie le rôle du dessin du rôle de la couleur. Un élan
rythmique fourni par les lignes (mais ne délimitent pas de contours, fonction indépendante 
grande nouveauté). Les tâches de couleurs semblent flotter dans l’espace du tableau. Du spirituel
dans l’art, 1910 où Kandinsky affirme « que nous ne sommes pas assez avancé dans la peinture … »
où il exprime sa pensée. Abstraction lyrique (renvoi à la musique).

Vassily Kandisky, Avec l’arc noir, 189 * 118cm, huile sur toile, 1912

Construit sur un principe musical : la dissonance, empruntée à Schönberg. Ce tableau organise à


l’échelle monumentale, la convergence de 3 couleurs : le bleu, le rouge et le violet. Au-dessus du
point de rencontre des couleurs, grandes courbes noires. Arc en référence à une Dougga (outil pour
creuser sillon dans terre) soit un emprunt aux fermiers russes (pas forcément la plus judicieuse). Mais
toujours ce rythme musical. Il attribue au noir cette ponctuation musicale (la pause).

Kandinsky, Dans le gris, 1919, huile sur toile, grande dimension

Attribue aux couleurs des états d’esprits, des mouvements. Réalisé dans une période d’incertitude.
Conclusion d’une période dramatique (lendemain de la guerre) et première révolutions bolchéviques.
Présente les douleurs de Kandinsky, Dougga en haut à gauche. Le gris exprime un arrêt du
mouvement, voir une arrestation de tout élan vital  mélancolie.

Kupka, 1880 – 1944

Kupka, Plans verticaux 1, 1912/13

Thématique de la verticalité omniprésente chez Kupka. Apparaissent des 1909, introduire une
quatrième dimension dans la peinture : le temps. S’inspire de la photo-chronographie de Marey et
tire leçons des futuristes.

Découpe l’espace de la toile en une série de bande colorée qui évoque une succession d’instant.
Thématique domine les toiles de Kupka et exprime sa spiritualité. Apparition d’homme. Les bandes
verticales sont autonomes détachées de toutes références. Par le biais de la verticalité Kupka
s’intéresse à la fonction des formes par la construction d’un espace pictural  abstraction
géométrique.

Kupka, Autour d’un point, 1911-1930.

Réalisé à partir de l’observation d’une fleur de lotus et de ses reflets dans l’eau. Connu grâce au
différents croquis et travaux préparatoires du tableau. Travail sur l’enchevêtrement de deux
mouvement centrifuges et centripètes qui expriment la gravitation soit microscopique soit
planétaire. Traite du mouvement des planètes, des formes organiques mais aussi au dynamisme des
machines qui marqueront sont œuvre vers la fin des années 20. Représente un automatisme du trait
emprunté aux surréalistes. L’abstraction de Kupka est basée sur des lois scientifiques et des
motivations métaphysiques.

Malevitch (1856 – 1935)

Malevitch, Croix (noire), 80*80cm, huile sur toile, 1915

Réalisé pour une expo (zéro point dix : la dernière expo futuriste) de Saint Petersburg en décembre
1915. Il veut rompre avec les mouvements d’avant-gardes, il veut retrouver le degré zéro des formes,
c’est-à-dire faire table rase pour amorcer une nouvelle construction (non pas révolutionnaire mais
minimaliste). Ils montrent des œuvres abstraites qui incarnent un art qui représente le néant, un
grand Rien. Interface entre le visible et l’invisible. Malevitch est en quête d’un être suprême au-delà

Suprématisme : il purifie la peinture.

Malevitch explique la croix dans texte. Principe de base dans sa suprématie, deuxième principe de
base après le cercle. Le carré représente le degré zéro d’après quoi tout est dérivé. Rigueur
géométrique. Le peintre la tempère par des contours incertains de la croix, l’infime inclinaison de ses
branches, la précarité de l’équilibre. Pas une représentation glaciale.
Kandisky, Deux jeunes filles, 1907

Avant d’atteindre l’abstraction il est passé par la représentation. Réalisé lors d’un voyage en Russie.
Rapport qu’il entretient avec symboliste et nabis. Préoccupation centrale qui apparait déjà : rapport
à la couleur

Kandisky, Almanach du cavalier bleu, couverture, 1911 (Blaue reiter)

Réalise cet almanach en Allemagne et qu’il rencontre Frantz Marc, exclusivement réalisé par des
artistes. But : montrer toutes les formes d’arts (peinture, musique, art populaire, dessin d’enfant). 
« Question de l’art n’est pas celle de la forme mais du contenu artistique ». Renvoie au cavalier des
mythes populaires  métaphore de l’artiste

Kandinsky, Sur blanc II, 1923, grand format

Epoque Bahaus. Dans la salle à manger à Dessau. Tension entre les deux diagonales qui émanent
d’un fond carré blanc qui donne le nom du tableau. Mouvement centripète. Des forces qui
s’organisent avec dualité de lignes noires. Comme si lutte entre artiste et toile pour aboutir à la
réalisation d’un désir.

Kandinsky, Développement en brun, 1933

Kandinsky, Bleu de ciel, 1940

Fond comme une matrice qui vibre sur laquelle des formes nouvelles et poétiques existent.

Kandinsky, Jaune, Rouge, Bleu, 1925, 128 *201.5 cm, huile sur toile

Créée un œuvre c’est créé un monde. La toile devient une force de couleur qui vient bouleverser
l’espace. Dégradé de couleur. Utilisation ligne courbe. Divine proportion. Transposition des théories
de Kandinsky. Deux parties qui s’opposent, lignes géométriques à gauche, formes libres à droite.
Accent principale sur trois couleurs primaires (organisée de gauche à droite), articule la composition.

Jaune lié au mouvement (selon sa théorie), le bleu froid comme une couleur stable (associe à la
forme du cercle. Multiplicité des formes entre ces deux couleurs. L’essentiel de ce tableau dans
l’équilibre, jeu de complémentarité et d’opposition. Le jour le soleil et la nuit sont évoqués.

Mondrian et De Stijl

Influence de façon déterminante, l’art et l’architecture du début du 20 e siècle. Dimension spirituelle


vraiment à prendre en compte. Ils sont nourris de théorie scientifique et mystique en développement
depuis la fin du 19e siècle. Travail résulte de ces théories.

Théories : Théosophie et symbolisme


Van Doesburg, Composition en vitrail IV, 1917, 286.5*86.6 cm, triptyque

Construit selon assemblage géométrique de simples rectangles aux couleurs vives et contrastés. 2
panneaux externes symétriques dominés par jaune et bleu. Abstraction complète avec formes
géométriques et couleurs qui participent à la construction.

Néoplasticisme : conception globale du monde fondée sur la reconnaissance de la force universelle


qui le gouverne, s’appuie sur une nouvelle harmonie : l’expression plastique du rapport équilibré,
débarrassée du sentiment tragique et des obstacles de la description et de la forme qui encombrait
l’ancienne plastique.

Mondrian avant d’être néo plasticien il a été un des peintres majeurs du cubisme (rejoint en 1911) en
même temps que Juan Gris alors qu’il n’est jamais cité en tant que tel.

Piet Mondrian, Composition Arbres 2, 1912-1913

Appropriation de la démarche cubiste. Apollinaire a écrit «  Mondrian issue des cubistes, ne les imite
point, mais sa personnalité reste entière ». Cubisme très abstrait. Référence à des objets de la
réalité. Dynamique verticale et horizontale. Tire de plus en plus vers abstraction. Tire ses sources de
la théosophie. Nourrit la pensée de Mondrian, signe spirituel du lien entre ciel et terre. Lignes
épurées, aplats grisés, on ne devine plus que des silhouettes d’arbres. Démarche initié par les
cubistes mais Mondrian essaie d’aller plus loin.

Mondrian, Composition avec plans de couleur : façade, 1914

Intimement lié au réel, façades parisiennes dont il tire des lignes de forces pour ses compos. Il veut
atteindre un langage pictural universel. Motif qui rappelle le motif de la grille. Rapport que la
peinture de Mondrian entretient avec l’architecture et la ville. Eloigné des paysages abstraits réalisé
en Hollande.

Mondrian, Jetée et Océan 4, 1914, fusain sur papier, dimension moyenne

Représenté la tension entre homme (verticalité) et nature (horizontalité). Ensemble s’insère dans un
ovale, un œuf, qui est une représentation de l’ordre cosmique qui est représenté. Lignes obliques qui
simulent une profondeur de champ (disparaissent dans les œuvres à venir)

Mondrian, Composition avec plans de couleur, 1917

Continuité du travail sur couleur et planéité de la toile. Disposition parait aléatoire mais jamais en
rupture d’équilibre. Dialogue entre les couleurs et la grille orthogonale.

Mondrian, Composition dans le carreau de lignes grises, 1918

Rotation à 45° de la toile, réflexion sur la forme géométrique en mouvement, qui va intégrer un
ensemble d’autres formes (premier tableau losangique). Ligne noire sur fond blanc.

Mondrian, Tableau I, avec rouge, noir, bleu et jaune, 1921

Epuration des formes, lignes noires horizontales, 3 couleurs primaires. Plus de damiers régulier ni
grille orthogonale mais dysimétrie qui s’affirme comme clef de la composition. Œuvre significative du
tournant du plasticisme. Des lignes fines noires qui entourent de vastes rectangles. Pas délimité par
le cadre. Les lignes semblent continuer hors de la toile comme si le rouge allait disparaitre à
l’extérieur de la toile donc une dynamique des lignes noires, avec planéité des couleurs et un rythme.
Toutes choses est parties d’un tout. Chaque éléments s’intègrent et fusionnent avec l’ensemble. Ce
qu’exprime Mondrian dans cette peinture et valable pour la communauté humaine. Volonté
d’avènement d’un monde nouveau. En effet la vocation du néoplasticisme va trouver une extension
dans l’espace par le biais de l’architecture.

Mondrian, Dessin pour la bibliothèque cabinet de travail d’Ida Bienert, 1926

Le tableau n’est que la partie d’un tout, dans lequel le tableau doit se dissoudre. Disparition de la
peinture dans environnement coloré.

Atelier de Mondrian.

Application de ses principes à son propre atelier. En mutation permanente.

Alexandre Calbert, sculpteur, expérience importante.

Pas de réalisation architecturale de Mondrian (hormis salon de madame bay)

Mondrian, New York City, 1942-1944

Echo à la ville, à son environnement et à ce qui l’anime. Nouveau départ. Recours aux lignes colorées
réalisés en bandes de papiers entrelacées réalisant des trames en relief. Il évoque les rues en damier
et les grattes ciels NY, ainsi que tout son mouvement et animation. Mouvement sur la musique jazz.

Mondrian, Broadway Boogie-Woogie, 1942

Référence + qu’explicite.
A récupérer

Marcel Duchamp, reproduction de LHOOQ, 1919

Francis Picabia, Danse de Saint Guy (Tabac-Rat), 1946-1949

Né en 1869, mort en 1953, français d’origine espagnole. Pionnier du dadaïsme, inventeur inépuisable
d’idée, de forme de style, iconoclaste. Il accompagne ses œuvres de titres ironiques. Il ne les explique
pas toujours.

Réalisé avec carton encre, bois, présenté en 1922 au Salon des artisans. Un tableau sans matière, la
toile disparait, il n’y a que le cadre, traversé de quelque ficelle avec des étiquettes qui représente le
titre et la signature des peintres. Absurde, elle est réduite à sa seconde peau, (cadre, emballage, …).
Picabia travaille sur la transparence.

Man Ray, Cadeau, 1921

Peintre et photographe, grand protagoniste du dada aux Etats-Unis. Premier mouvement à s’étendre
de manière internationale. Il s’exerce à différente techniques nouvelles (peinture au pistolet).
Rayogramme. Man Ray va réaliser des peintures sans pinceau obtenu seulement par solarisation des
photos (sans chambre)

Sophie Taeuber Arp, Tête dada, 30cm

Danseuse formé aux Arts Décos. Réalise de nombreux collages, peintures et broderie à motif
géométrique. Elles s’essayent aux arts de la scène. Elle s’essaye au théâtre de scène (marionnette).

Ces œuvres montrent une certaine rigueur géométrique. (Proche du constructivisme)

Œuvre majeure, impersonnel. La peinture se mêle à la sculpture. Elle marque cette tête de
l’inscription DADA ainsi que la date 1920. Elle marque une époque où les dadaïstes quittent Zurich
pour d’autres scènes internationales. Elles intègrent des obliques, des demi-cercles et des rectangles.
Esthétique dada protéiformes. Le dada est sans cesse à la recherche de nouveaux territoires.

Raoul Haussmann, ABCD, 1923-1924 (mort 1911)

Photomontage. Les dadas allemands en sont les inventeurs (avec Ana Hosh). Le Dadazoff. Dimension
polémique du photomontage. Découpe de photographies tirées de journaux, couplé à des effets
artistiques. Les notions d’échelles et de plans constamment remis en cause. L’impact des mots et des
lettres comme des slogans. Le manifeste plastique qui se veut polémique.

Ils récusent le titre traditionnel d’artistes et se nomme eux même « monteur photo »

Photomontage réalisé alors que le mouvement allemand avait disparu. C’est le dernier
photomontage dada. L’image ici est disloquée et l’image centrale est un autoportrait
photographique. Avec serré dans ses dents les 4 lettres de l’alphabet. Manifeste de l’esthétique du
non art. Artiste se proclame contre l’académisme.

Max Ernst, Le rossignol chinois, 1920


Le dada de Cologne va être marqué par sa personnalité (un des + grands artistes surréalistes). A
partir de 1919, magicien du collage et réalise des collages en duo avec Arns Arp.

Contrairement à Braques, il ne va pas effacer les traces de l’œuvre. Activité mentale de libre
association avec beaucoup d’ironie et de distance. Humour, extraordinaire, l’inquiétant sont présent.
Photographie d’une bombe aérienne utilisée durant la guerre. Elle est remanié de telle façon qu’il
soit impossible de l’identifier. Entouré de différents éléments (arbres, œil,…)

Titre qui désamorce l’idée de la bombe.

Kurt Schwitters, Untitled, 1920-1922

Effervescence créatrice. Tout est possible. Mot d’ordre : liberté. (1887-1948). Artiste dada complet. Il
place l’art avant tout et s’oppose à la coloration politique du dada. Une époque dada puis post-dada.
Il invente le mot « schmerz » (dimension caca). Le rêve de Schwitters c’est de mêler l’art et la vie. Il
compose une sculpture immense. « Merz Bau » nom de sa maison où se trouve l’œuvre in progress.
Détruite par les nazis en 39.

Surface du miroir remplacé par une surface picturale. Présence fragmentaire de collage. Détourné de
sa fonction première. Il présente autre chose qu’une peinture.

Œuvre réalisé avec des débris ramassés pendant la guerre. Le détritus est érigé au rang d’œuvre. Le
regard du spectateur va être dirigé vers un questionnement. Au dos du miroir un cœur transpercé
d’une flèche de Cupidon ou peut être pas c’est peut être une flèche de Robin Hood qui a perdu une
flèche en voulant buter le prince Jean

Duchamp, Etant Donnés,….

Surréalisme

Le groupe des surréalistes s’est formé autour d’un esprit de révolte (caractéristique des avant-gardes
des années 20). Arrogance des rationalistes niqué par la guerre. Devant l’incapacité des dada a
reconstruire des valeurs positives. Ils se regroupent en 1924, dominé par André Breton

Mouvement d’abord littéraire. Le terrain d’expérimentation est le langage. Extension du domaine


littéraire à d’autres domaines, liés au gout de Breton pour all et des artistes étrangers venu à Paris
(capitale des arts mondiaux). Théorie de la libération du désir. Mécanique permettant de réaliser le
rêve.

Un des fondements, la psychanalyse et le travail de Freud.

Giorgio de Chirico, Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, 1914

Techniques inventées par surréaliste : le collage, dessin automatique, rayographes


Artistes : Miro, Dali, … qui produisent des images oniriques. En réalisant la rencontre d’éléments
disparates.

Contribue à la mise en place de l’action painting de Pollock.

Tableau en ombre chinoise. Le portrait en ombre au fond du tableau . Aspect prémonitoire de


l’œuvre. Vénus de Milo au premier plan comme présentation du peintre Orphée, avec des lunettes
signe de cécité.

Max Ernst, Ubu Imperator, 1923

Main humaine qui exprime l’étonnement

Man Ray, Le Violon d’Ingres, 1924

Kiki de Montparnasse. Référence suggérée aux bains turcs. Ils dessinent les ouïes du violon. Il joue
sur l’expression avoir un violon d’Ingres. Thème de l’amour fou. Une œuvre d’art pas unique.

René Magritte, Querelle des Universaux, 1928

A Paris, Magritte mêle images et mots.

Dali, Lion, Cheval, dormeuses invisibles, 1930

Elle relève de la paranoïa critique. Son inconscient qui va lui générer des images. Dali instaure le
trouble chez le spectateur, le doute. Remise en question de la réalité. Multiplicité des sens. Univocité
provoquée par la métamorphose d’une barque dans le corps d’une femme puis celui d’un cheval,
peuplé de motifs architecturaux.

Cinéma surréaliste : Un chien andalou, Buñuel

Victor Brauner, Loup_Table, 1939-1947

On est devant un objet qui s’impose de lui-même avec une forte image. Symbolise la chaleur et la
mort.

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