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C H A P I T R E Le livre du professeur • Français • 4e

SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE, DIRE L’AMOUR

1 Dire toutes les nuances de l’amour

TEXTES ET IMAGES HISTOIRE DES ARTS


1. L’amour fou p. 24 Le baiser amoureux p. 34
Sappho, « Ode à une femme aimée » ✔ Je compare différentes représentations du baiser amoureux.
Louise Labé, « Je vis, je meurs » ■ JE MAITRISE DAVANTAGE L’ARGUMENTATION, JE SAIS EXPLIQUER ET
✔ J’identifie les caractéristiques du lyrisme. JUSTIFIER
■ JE CONNAIS LES ASPECTS FONDAMENTAUX DU FONCTIONNEMENT DE LA ■ J’ÉTABLIS DES LIENS ENTRE DES PRODUCTIONS ARTISTIQUES ISSUES DE
PHRASE CULTURES ET D’ÉPOQUES DIVERSES

2. L’amour fugace p. 26
LEXIQUE ET LANGUE  p. 34
Arthur Rimbaud, « Roman »
Charles Baudelaire, « À une passante » ✔ J’affine ma connaissance du vocabulaire amoureux, j’invente
✔ J’étudie des poèmes mettant en scène des amours fugaces. des expressions imagées.
■ JE M’EXPRIME DE FAÇON MAITRISÉE EN FAISANT UN COMPTE RENDU ✔ Je révise l’adjectif qualificatif, les temps du récit et les formes
en -ant.
3. L’amour triste ? p. 28
■ J’UTILISE L’ÉCRIT POUR PENSER ET POUR APPRENDRE
Marceline Desbordes-Valmore, « N’écris pas »
Christian Bobin, La plus que vive
✔ J’étudie un poème exprimant la douleur de l’absence. EXPRESSION ÉCRITE ET ORALE  p. 36
■ JE LIS DES ŒUVRES LITTÉRAIRES ET ANALYSE LES CARACTÉRISTIQUES ✔ J’écris l’amour et je décris des sentiments.
DU GENRE
✔ J’analyse une œuvre d’art moderne, je lis de manière expressive,
4. L’amour heureux p. 30 je débats sur l’amour.
Louis Aragon, « Prose du bonheur et d’Elsa » ■ JE COMPRENDS UN TEXTE EN M’APPUYANT SUR MES CONNAISSANCES
Pablo Neruda, La Centaine d’amour, sonnet 25 D’ANALYSE LITTÉRAIRE
✔ J’étudie l’expression du bonheur amoureux.
■ J’ÉTABLIS DES LIENS ENTRE DES PRODUCTIONS LITTÉRAIRES ET PROJET – PARCOURS CITOYEN  p. 40
ARTISTIQUES ISSUES DE CULTURES ET D’ÉPOQUES DIVERSES
Mettre en scène et filmer une histoire d’amour
5. Une proclamation d’amour p. 32
✔ Je tourne un court-métrage sur le thème de l’amour.
Ghérasim Luca, « Prendre corps »
■ JE M’EXPRIME DE FAÇON MAITRISÉE EN RACONTANT UNE HISTOIRE
✔ Je découvre la poésie contemporaine.
■ JE PRATIQUE L’ÉCRITURE D’INVENTION
■ JE LIS DES TEXTES VARIÉS ET ADAPTE MA LECTURE AU STYLE
D’ÉCRITURE

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Le livre du professeur • Français • 4e

SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE, DIRE L’AMOUR


C H A P I T R E

1 Dire toutes les nuances de l’amour

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ Ce premier chapitre s’inscrit dans le premier thème du cycle 4 «  Se chercher, se › Sappho, L’Égal des dieux. Cent
construire » qui, en 4e, a pour questionnement « Dire l’amour ». Il portera sur l’étude de versions d’un poème recueil-
poèmes lyriques, exprimant différentes variations du sentiment amoureux. lies par P. Brunet, Éditions
Allia, 2009.
❱ Ce groupement de textes est complété par le chapitre 2, qui propose d’étudier la tragé-
die de Shakespeare Roméo et Juliette et deux de ses adaptations filmiques. › « Leurs yeux se rencon-
trèrent… ». Les plus belles
❱ En classe de 5e, à travers le questionnement « Le voyage et l’aventure : pourquoi aller
premières rencontres de la
vers l’inconnu ? », l’élève a découvert diverses formes de récits d’aventures et a travaillé
littérature, Gallimard, 2003.
sur la découverte de l’autre. En 4e, parler de soi, se chercher, se construire se fera à travers
le thème de l’amour. La découverte de l’autre et de l’ailleurs sera celle de l’être aimé et du › François-Xavier Hervouët, La
nouvel univers qu’il peut faire découvrir. poésie, PUF, 2003.
❱ Cette partie du programme doit permettre aux élèves de :
› « découvrir des poèmes lyriques de différentes époques exprimant les variations du
discours amoureux ;
› comprendre les nuances du sentiment amoureux et quelques-unes des raisons qui en › Pistes de travail et biblio-
font un thème majeur de l’expression littéraire et artistique ; graphie scientifique sur
› s’interroger sur le rôle des images et des références dans le lyrisme amoureux. » l’amour en poésie (p. 12-19),
Eduscol.
Présentation générale › Christian Bobin et l’écriture
de l’amour, en 90 secondes.
❱ Ce chapitre est constitué d’un groupement de poèmes lyriques : certains ont une forme
fixe ou classique, d’autres mêlent prose et poésie. Dire l’amour en poète, c’est aussi en › Dire toutes les nuances de
exprimer ses variations : coup de foudre, amour manqué, légèreté, passion, mélancolie, l’amour en roman.
joie, manque, bonheur ou explosion des sens…
❱ Comment ces nuances de l’amour peuvent-elles s’exprimer dans les poèmes et les œuvres
d’art en général  ? Quelles sont les caractéristiques du lyrisme  ? Quels rôles jouent les
images et les références dans le lyrisme amoureux ? › Paul Veyne, L’élégie érotique
romaine, Seuil, 1983.
AUTRES RESSOURCES

Progression du chapitre › Billet de femme, 8 textes


mis en musique par Pascal
❱ Ce groupement de textes suit une approche chronologique et propose de mettre l’accent
Obispo (2016).
sur l’expression d’une nuance de l’amour :
› l’étude de la passion à travers un poème de l’Antiquité « Heureux qui près de toi… » › Le Cantique des cantiques,
de Sappho et un sonnet de Louise Labé (XVIe siècle) ; texte poétique et sensuel.
› l’amour fugace dans un poème de Rimbaud et un sonnet de Baudelaire (XIXe siècle) ; › « Allez l’amour » de Ludéal
› l’amour triste avec un poème de Desbordes-Valmore (XIXe siècle) et un extrait en prose et les allusions culturelles à
poétique de Bobin (XXe siècle) ; des films d’amour célèbres.
› l’amour heureux à travers deux poèmes du XXe siècle : un texte d’Aragon et un sonnet Quelques bandes dessinées :
de Neruda ; › Wilfrid Lupano, Grégory Panac-
› l’amour fusionnel à partir d’un poème moderne de Gherasim Luca. cione, Un Océan d’amour,
Delcourt/Mirages, 2014.
› Florence Cestac, Daniel Pen-
nac, Un amour exemplaire,
Dargaud, 2015.
› Bernard Hislaire, Bidouille et
Violette, Glénat, 2013.
› Bernard Grandjean, Un amour
simple, La boîte à bulles, 2011.
› Jim, Mig et Delphine, Un
petit livre oublié sur un banc,
Grandangle, 2014.

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Le livre du professeur • Français • 4e

OUVERTURE p. 22 -23
L’image d’ouverture du chapitre « Dire toutes les nuances de l’amour » est la photographie utilisée pour l’affiche française du film de
Josh Boone Nos étoiles contraires (2014). Le professeur peut expliquer l’origine de l’expression « Nos étoiles contraires » (cf. le vers 6
du prologue de Roméo et Juliette de Shakespeare page 46 du manuel) afin de faire le lien entre les deux premiers chapitres. À noter que
« Nos étoiles contraires » est un choix du traducteur français. Le titre en anglais est « The fault in our stars » qui fait référence à une
autre pièce de Shakespeare Jules César : « The fault, dear Brutus, is not in our stars but in ourselves. » (« La faute, cher Brutus, n’est pas
dans nos étoiles, mais en nous-mêmes ».)
Les élèves ont peut-être lu le roman de John Green ou vu son adaptation cinématographique et pourront dire s’ils aiment ce genre
d’œuvre, s’ils trouvent qu’il est facile de « dire l’amour ». Que pensent-ils de cette représentation de l’amour entre deux adolescents qui
sont malades et qui sont condamnés à mourir d’un cancer ? L’amour est-il forcément tragique ? L’amour doit-il être un conte de fées ?
Cette image est-elle moderne selon eux ? Quelle nuance de l’amour semble-t-elle exprimer ?
Insister sur la ressemblance physique entre Hazel et Augustus sur cette photographie peut permettre d’aborder la théorie des âmes sœurs
de Platon et introduire ainsi la réflexion sur l’étude du sentiment amoureux.

TEXTES ET IMAGES
1. L’amour fou p. 24 -25
Deux poèmes lyriques, deux poétesses emblématiques : Sappho pour l’Antiquité et Louise Labé pour le XVI siècle. À travers ces deux
e

textes, les élèves pourront étudier la notion de lyrisme et la nuance de l’amour passion : d’un côté, le poème de Sappho traduit par Boi-
leau en alexandrins rimés et ses métaphores ; de l’autre, le sonnet de Louise Labé et ses fameuses antithèses. Les photographies de la
célèbre sculpture Psyché ranimé par le baiser de l’Amour de Canova (XVIIIe siècle) permettront de travailler sur une autre figure de style,
l’allégorie et d’aborder avec les élèves un mythe grec. Les élèves comprendront ainsi que certaines images traversent les époques et sont
pour certaines devenues des clichés.
Le programme insiste en effet sur « le rôle des images dans le lyrisme amoureux » et sur « l’amour comme thème majeur de l’expression
littéraire et artistique ».

2. L’amour fugace p. 26 - 27
Deux poèmes du XIXe siècle « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans… » de Rimbaud et « À une passante » de Baudelaire permettent
d’aborder les thèmes de la rencontre, du coup de foudre et de l’amour fugace. Les deux poètes ont choisi l’alexandrin, mais s’opposent dans
la manière de présenter cette nuance de l’amour : la légèreté chez Rimbaud dans un poème de 32 vers et la quête d’idéal chez Baudelaire
dans un sonnet.
En ce qui concerne le questionnement « Dire l’amour », le programme rappelle que l’élève doit « découvrir des poèmes lyriques de diffé-
rentes époques exprimant les variations du discours amoureux. » En étudiant Sappho, puis Louise Labé et enfin Rimbaud et Baudelaire,
l’élève a un aperçu rapide du lyrisme amoureux à travers différentes époques et à travers le regard de poétesses et de poètes.
Le tableau Réception aux Tuileries de Pierre Tetar Van Elven (1867) met en scène une fête nocturne au palais des Tuileries. Pour compléter
la réflexion sur les thèmes de la rencontre, du coup de foudre et de la nuit, on pourra étudier l’ambiance qui se dégage de cette toile : en
quoi ce décor est-il propice à la rencontre amoureuse ?

3. L’amour triste ? p. 28 - 29
Le poème « N’écris pas » de Marceline Desbordes-Valmore insiste sur le thème de l’absence douloureuse de l’être aimé. Les élèves pourront
réinvestir leurs connaissances sur la figure de style de la métaphore et étudier les répétitions de « N’écris pas » en début et en fin de strophe.
Étudier un troisième poème du XIXe siècle permettra un approfondissement des notions travaillées dans les textes de Rimbaud et de Baudelaire.
Le texte écho extrait de La plus que vive de Christian Bobin introduira le thème du deuil amoureux et ouvrira la réflexion sur la prose poétique.
Les tableaux Séparation de Munch (XIXe siècle) et Les Amoureux de Chagall (XXe siècle) sont l’occasion pour les élèves d’étudier à nouveau
le thème de l’amour dans les arts : quelles sont les couleurs utilisées ? Où se situe le personnage féminin par rapport au personnage
masculin ? Quelles symboliques se dégagent de ces tableaux ? Quelle nuance de l’amour dévoilent-ils ?

4. L’amour heureux p. 30 - 31
Le poème d’Aragon « J’ai tout appris de toi » et le sonnet de Neruda « Avant de t’aimer je n’avais rien » sont deux poèmes du XXe siècle
qui expriment le bonheur amoureux. Les élèves poursuivront ainsi l’étude des variations du discours amoureux à travers les époques en
découvrant deux couples célèbres : Louis Aragon et Elsa Triolet, Pablo Neruda et Matilde Urrutia. Les élèves pourront travailler sur la
version originale du poème de Neruda dans la version numérique et prolongeront ainsi la réflexion sur le discours amoureux dans d’autres
langues et ici en espagnol.
Le tableau de Chagall Les Amoureux de Saint-Paul-de-Vence peut être étudié en parallèle au tableau page 29 Les Amoureux du même
peintre : quelles sont les couleurs utilisées ? Où est situé le couple ? Quelle variation de l’amour est représentée ?

5. Une proclamation d’amour p. 32 - 33


Ghérasim Luca est un auteur roumain mais francophone qui aimait écrire en français. Son poème est résolument moderne et original : il joue
avec les mots et les images. Les élèves pourront ainsi s’interroger sur les formes d’écriture qui expriment l’amour : selon eux, quel poème de la
séquence représente le mieux l’amour ? Quelle variation de l’amour les touche le plus ? Préfèrent-ils des poèmes classiques ou plus modernes ?
Le tableau de Sonia Delaunay Bal Bullier (1913) met en scène des couples enlacés qui dansent : en quoi cette représentation de l’amour à tra-
vers la danse fait-elle écho au poème de Ghérasim Luca ? Est-ce que l’image des corps enlacés se retrouve dans d’autres œuvres du chapitre 1 ?

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HISTOIRE DES ARTS p. 34 - 35

Le baiser amoureux
Ce dossier d’Histoire des arts s’inscrit dans la continuité thématique du chapitre « Dire toutes les nuances de l’amour » en invitant les
élèves à réfléchir sur les représentations du baiser dans l’art.
Ce dossier permet de travailler plusieurs compétences ciblées par les programmes d’Histoire des arts (programmes cycles 2, 3, 4, novembre
2015, p.286)
■ DÉCRIRE UNE ŒUVRE D’ART EN EMPLOYANT UN LEXIQUE SIMPLE ADAPTÉ
■ ASSOCIER UNE ŒUVRE À UNE ÉPOQUE ET À UNE CIVILISATION À PARTIR DES ÉLÉMENTS OBSERVÉS
■ PROPOSER UNE ANALYSE CRITIQUE SIMPLE ET UNE INTERPRÉTATION D’UNE ŒUVRE

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 36 - 39

❱ Lexique
Cette page invite à travailler le vocabulaire de l’amour, en classant des mots selon leur sens puis en inventant des expressions et des
comparaisons.
❱ Langue
En grammaire, cette page se concentre sur l’adjectif et le groupe adjectival.
En conjugaison, elle fait revoir les temps du récit et les formes verbales en -ant.
❱ Expression écrite
L’élève est invité à écrire un poème en s’inspirant du style très particulier du poème de G. Luca (p. 32-33), une lettre d’amour. Puis un
travail en plusieurs étapes est proposé à partir d’une photographie de Claude Nori (Les amants de Rimini).
❱ Expression orale
Cette page propose d’analyser à l’oral une œuvre de Ron Mueck, de débattre, et de travailler la lecture à voix haute du célèbre incipit
d’Aurélien d’Aragon.

PARCOURS CITOYEN p. 40 - 41

Mettre en scène et filmer une histoire d’amour


Objectifs :
• Réaliser un court-métrage
• S’exprimer de façon maitrisée en racontant une histoire
• Pratiquer l’écriture d’invention
• Découvrir et utiliser les étapes de la réalisation et les métiers liés au cinéma
Précisions sur la réalisation de l’activité (outils numériques, etc.) :
Les élèves devront se familiariser avec différents appareils numériques et logiciels de montage vidéo et audio. Ce travail pourra être réalisé
avec l’aide des collègues de technologie, de physique et d’arts plastiques.

ENSEIGNEMENTS PRATIQUES INTERDISCIPLINAIRES

Le thème de l’amour peut être utilisé dans le cadre de différents EPI :


› EPI « culture et création artistiques » (français et arts plastiques) : dire l’amour en poèmes, en peintures et en sculptures. Une expo-
sition pourra être organisée pour présenter les œuvres poétiques, picturales et sculpturales et un blog ou un magazine numérique sera
une bonne manière de mettre en valeur le travail des élèves. La création de bandes sonores peut être envisagée avec lecture des poèmes.
› EPI « langues et cultures de l’Antiquité » (français, latin, arts plastiques) : dire l’amour à travers le temps. Les élèves pourront étudier
des mythes antiques dont le thème est l’amour et ils pourront créer une œuvre moderne s’appuyant sur le mythe qu’ils auront choisi
(Orphée et Euridyce, Jason et Médée…)
› EPI « langues et cultures étrangères » (français, LV1, LV2) : dire l’amour dans différentes langues. L’objectif sera de travailler sur les
expressions ayant pour thème l’amour en français et dans les langues étudiées par nos élèves et de créer un dictionnaire amoureux ou
un recueil de poèmes dans différentes langues.

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1 Dire toutes les nuances de l’amour

Propositions de corrigés
OUVERTURE
POUR ENTRER DANS LE CHAPITRE IMAGE D’OUVERTURE
1. « La Belle et la Bête », « La Belle au bois dormant », « Blanche- 1. Deux adolescents sont représentés de profil, tête-bêche. Les deux
Neige »... Les élèves pourront citer de nombreux contes dans les- adolescents ont les cheveux courts et se ressemblent. La jeune fille
quels l’amour permet aux héros de triompher de leurs opposants. porte une boucle d’oreille, a l’œil fermé et sourit. Une canule lui
On pourra introduire la thématique du baiser qui sera étudiée en permet de respirer. Le jeune homme a l’œil légèrement ouvert et
HDA pages 34 et 35. semble esquisser un sourire.
2. Les élèves pourront réciter par exemple « l’Ode à Cassandre » 2. Les visages d’Augustus et Hazel sont très proches l’un de l’autre.
de Ronsard, « Demain dès l’aube » de Hugo ou d’autres poèmes L’image est presque celle d’un baiser. C’est un lien amoureux qui
célèbres. Le professeur pourra ainsi montrer que le poète peut semble les unir.
célébrer la femme aimée, sa fille (« Demain dès l’aube » de Hugo) 3. La présence de la canule rappelle que la maladie et la mort
ou d’autres destinataires... L’amour peut revêtir différentes formes, peuvent compromettre leur amour.
différentes nuances.

TEXTES ET IMAGES

TEXTE 1 : L’amour fou


1. a) Que ce soit dans le poème de Sappho ou dans celui de Louise partagées « plaisir de t’entendre parler » (v. 2), dans les sourires
Labé, c’est le pronom personnel « je » qui domine. b) « Le registre de l’autre « qui te voit doucement quelquefois lui sourire » (v. 4).
lyrique privilégie l’expression d’émotions et de sentiments person- b) Ce bonheur est intense. En effet, dans le vers 4, à travers l’in-
nels  » peut-on lire dans le Repère. Parler de soi à la première terrogative « Les Dieux dans son bonheur peuvent-ils l’égaler ? »,
personne du singulier « je » est donc l’une des principales carac- Sappho décrit son bonheur comme supérieur à celui des Dieux. C’est
téristiques du lyrisme. une exagération, une hyperbole.
2. a) Le poème de Sappho s’adresse à la personne aimée dès le 5. Le sentiment amoureux se manifeste physiquement : « de veine
premier vers : « près de toi, pour toi seule soupire ». Le pronom en veine » (v. 5), « par tout mon corps » (v. 6) à travers la méta-
personnel de la deuxième personne du singulier apparait ensuite phore du feu « une subtile flamme » (v. 5). Il est soudain et rapide :
sous la forme « t’ » (v. 2) et « te » (v. 3 et 6). L’accord au féminin de « courir » (v. 6), « sitôt » (v. 6). Il touche l’âme aussi : « où s’égare
l’adjectif qualificatif « seule » (v. 1) indique que le destinataire du mon âme » (v. 7) provoquant ensuite le mutisme : « je ne saurais
poème est une femme. b) Aucun pronom personnel de la deuxième trouver de langue ni de voix » (v. 8), l’aveuglement : « un nuage
personne du singulier ou du pluriel n’apparait dans le poème de confus se répand sur ma vue » (v. 9), la surdité : « je n’entends
Louise Labé. Le pronom personnel qui domine est celui de la pre- plus » (v. 10). Le sentiment amoureux dans l’énumération des vers
mière personne : « je », « me ». On a l’impression que Louise Labé 11 et 12 semble poursuivre son travail de destruction en enle-
écrit pour elle-même, qu’elle se parle à elle-même. Ce monologue vant progressivement et métaphoriquement la vie à la poétesse :
poétique qui parait si personnel peut aussi être considéré comme « pâle », « sans haleine » (v. 11), « je me meurs » (v. 12).
universel : en effet, la poétesse semble vouloir donner la parole à 6. « Mais quand on n’a plus rien, il faut tout hasarder ». Le dernier
la voix intérieure qui peut animer tout être amoureux. vers du poème de Sappho apparait optimiste et même téméraire.
3. Dans ces deux poèmes, l’amour semble complexe : « un nuage Lorsque l’on a tout perdu, même son amour, il ne faut pas perdre
confus » (v. 9) pour Sappho, « grands ennuis entremêlés de joie » courage. Il faut recommencer à parier sur la vie et laisser le hasard,
(v. 4) pour Louise Labé. L’amour est aussi un état physique : « je la destinée décider.
sens de veine en veine une subtile flamme » (v. 5, Sappho), « j’ai 7. Le poème de Louise Labé est un sonnet constitué de deux qua-
chaud extrême en endurant froidure » (v. 2, Louise Labé). L’amour trains (strophes de quatre vers) et de deux tercets (strophes de
est extrême : « je me meurs » (v. 12, Sappho), « je meurs » (v. 2, trois vers).
Louise Labé). La nuance de l’amour qui est exprimée ici est celle de
8. Louise Labé utilise de nombreuses antithèses tout au long de
la passion. En effet, « passion » vient du latin « passio » qui signifie
son poème : « je me brûle et me noie » (v. 1), « je ris et larmoie »
l’action de souffrir, de supporter, d’endurer. Sappho et Louise Labé
(v. 5) par exemple. Les sensations et les sentiments qu’elle décrit
souffrent de cet amour qu’elles décrivent comme instable, insaisis-
sont exagérés : c’est de l’hyperbole « je meurs » (v. 1). Elle est
sable et souvent incompréhensible.
confrontée à un sentiment qui la dépasse, qui la fait passer d’un
4. a) Le bonheur est d’être auprès de l’être aimé : « Heureux qui extrême à un autre et quelquefois en même temps.
près de toi, pour toi seule soupire » (v. 1), dans les discussions

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9. C’est le sentiment amoureux qui est responsable de cet état : dernier tercet : « Puis quand je crois ma joie être certaine [...]
« Ainsi Amour constamment me mène » (v. 9). À travers cette per- Il me remet en mon premier malheur », Louise Labé nous donne
sonnification, Louise Labé veut montrer qu’elle est sous l’emprise l’impression que l’amour nous entraine dans une sorte de cycle en
d’une passion qui la domine totalement. perpétuel mouvement qui nous fait passer d’une sensation à une
10. D’après ce poème, l’amour ne rend pas heureux. Ainsi dans le autre, d’un sentiment à un autre, du bonheur au malheur.

IMAGE 1 : Antonio Canova, Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, 1787-1793.
1. L’amour est représenté sous les traits du dieu Amour (Eros En effet, cette sculpture est une magnifique allégorie de l’amour :
en grec, Cupidon en latin). Dans les Métamorphoses d’Apulée, la sensualité des corps enlacés, le jeu des regards, le temps qui
Psyché, trop curieuse, a ouvert une boite de parfums destinée à semble suspendu après le baiser du dieu Eros à Psyché… Le travail
Vénus et respire la vapeur mortelle qui s’en échappe. Eros sur- du marbre est vraiment subtil : le drapé des tissus, le lissé des
vient à temps et d’un baiser lui rend la vie. chairs et la matérialité des ailes qui deviennent translucides au
2. Que l’élève apprécie ou non cette œuvre, on attend de lui une soleil rendent l’ensemble magique et hypnotique. La composition
réponse rédigée. semble à la fois stable grâce au rocher qui sert de base et légère
par les gestes gracieux des personnages. Psyché ranimée par le
Proposition de correction :
baiser de l’Amour est une œuvre complexe et fascinante, un chef
J’apprécie beaucoup cette œuvre de Canova qui semble prendre
d’œuvre qui ne peut laisser indifférent.
vie lorsque l’on a la chance d’en faire le tour au musée du Louvre.

TEXTE 2 : L’amour fugace


1. a) Le poète passe d’habitude ses soirées dans des cafés (« des semble s’immobiliser dans la métaphore « sa jambe de statue » (v.
cafés tapageurs aux lustres éclatants  » (v. 3)) pour boire des 5), insistant ainsi sur la beauté exceptionnelle de ce corps. b) Le
bières et de la limonade (« des bocks et de la limonade » (v. 2)). poète, au contraire, se décrit peu ; il semble immobilisé, paralysé :
b) Rimbaud décide d’aller se balader « sous les tilleuls verts de la « crispé comme un extravagant » (v. 6). Il se compare d’ailleurs à
promenade » (v. 4). quelqu’un qui a perdu la raison : « un extravagant ».
2. a) Le cadre semble agréable. b) Différents sens sont sollicités : 7. a) En la voyant, le poète est troublé, comme ivre : « je buvais
la vue (« verts » (v. 4)), l’odorat (« les tilleuls sentent bon » (v. [...] dans son œil [...] la douceur qui fascine et le plaisir qui
5)), le toucher (« si doux » (v. 6)), l’ouïe (« chargé de bruits » (v. tue » (v. 6 à 8). La rencontre amoureuse fait naitre chez Baudelaire
7)), à nouveau l’odorat et peut-être même le gout sous-entendu des sentiments contradictoires  : la contemplation de la beauté
dans « parfums de vigne et des parfums de bière » (v. 5). est agréable (« la douceur qui fascine »), mais paradoxalement ce
3. La strophe III raconte la rencontre amoureuse entre le poète plaisir fait souffrir (« le plaisir qui tue ») puisque la passante est
et une jeune fille « une demoiselle aux petits airs charmants » (v. insaisissable. Cette « fugitive beauté » (v. 9), pourtant, en posant
19). La lumière est tamisée : « dans la clarté d’un pâle réverbère » un simple regard sur lui, l’a rendu plus vivant : « dont le regard m’a
(v. 18). Rimbaud insiste sur la rapidité de la scène : « passe » (v. fait renaitre » (v. 10). b) On ne sait pas ce que ressent exactement
19), « elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif » (v. 22) et sur la passante. Dans ses yeux, Baudelaire devine « un ciel livide où
l’intensité de la naissance du sentiment amoureux « le cœur fou germe l’ouragan » (v. 7). Le coup de foudre pourrait donc être réci-
Robinsonne » (v. 17) Le jeune homme décrit la naissance du désir : proque, puisqu’un ouragan semble se réveiller chez la femme. On
« On divague ; on se sent aux lèvres un baiser qui palpite là, comme retrouve d’ailleurs cette idée au vers 9 « Un éclair... puis la nuit ».
une petite bête » (v. 15 et 16). 8. Dans les deux tercets, le poète s’adresse à la femme qu’il vient
4. a) Rimbaud célèbre ici l’amour fugace, le coup de foudre rapide. de croiser. Il utilise le pronom personnel de la deuxième personne
b) Selon moi, le jeune âge du poète explique la célébration de du singulier (tu, te, toi) à plusieurs reprises : « ne te verrai-je plus
l’amour fugace. En effet, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept que dans l’éternité ? » (v. 11), « tu fuis », « tu ne sais » (v. 13),
ans » écrit Rimbaud. Les amours de jeunesse, les premières amours « ô toi » répété au vers 14. Mais ce dialogue est vain - puisque
semblent fulgurantes, rapides et passionnées. Après cette rencontre la femme n’est plus là - et se transforme en monologue poétique.
éphémère, le poète retourne d’ailleurs dans les « cafés éclatants » Baudelaire exprime alors ses regrets face à ce coup de foudre qui
(v. 29) commander « des bocks ou de la limonade » (v. 30). semblait réciproque, à cet amour qui a fui et qu’il n’a malheureu-
sement pas su saisir.
5. a) Le poète se trouve dans une rue : « la rue assourdissante
autour de moi hurlait » (v. 1). b) Le cadre ne semble pas propice 9. Les deux poèmes sont en alexandrins. «  On n’est pas sérieux
à la rencontre amoureuse. En effet, Baudelaire utilise l’adjectif quand on a dix-sept ans  » est un long poème composé de huit
qualificatif « assourdissante » et la personnification « la rue [...] quatrains, au ton assez léger, «  À une passante  » de Baudelaire
hurle » pour mettre l’accent sur le bruit ambiant. Alors que dans le est un sonnet, plus court et plus intense. Rimbaud n’utilise jamais
poème de Rimbaud, le bruit est atténué : « le vent chargé de bruits le pronom personnel «  je  » ni le pronom personnel «  tu  » pour
- la ville n’est pas loin/À des parfums de vigne et des parfums de s’adresser à la femme aimée, alors que Baudelaire met en avant le
bière » (v. 7 et 8) et le lieu de la rencontre est doux : « sous les « je » lyrique qui apparait sous la forme « moi » (v. 6), « je » (v.
tilleuls verts de la promenade » (v. 4). 6, v. 11, v. 13 et 14), « m’ » (v. 10) et utilise aussi le pronom per-
sonnel « tu », « toi » à plusieurs reprises. Rimbaud s’appuie sur le
6. a) La description de la passante est méliorative. Le poète devine
pronom indéfini « on » créant un lyrisme plus subtil, plus universel
tout d’abord une silhouette délicate : « longue, mince » (v. 2),
incluant le lecteur dans son expérience amoureuse.
digne d’une reine (« majestueuse » (v. 2), « noble » (v. 5)). La
Le cadre de la rencontre est aussi différent : plus doux et naturel
femme est en mouvement, une véritable apparition : « une femme
chez Rimbaud « sous les tilleuls verts de la promenade » et réveil-
passa  » (v. 3). Le regard du poète s’arrête ensuite sur la main
lant de nombreuses sensations (cf. question 2b), urbain et bruyant
qui soulève le bas de la robe : « d’une main fastueuse/Soulevant,
chez Baudelaire.
balançant le feston et l’ourlet  » (v. 3 et 4). Le rythme parfait
La passante est plus jeune chez Rimbaud « une demoiselle » (v.
(3/3//3/3) du vers 4 imite la démarche sensuelle de la passante qui

C H A P I T R E 1 • C O R R I G É S • Dire toutes les nuances de l’amour 6


Le livre du professeur • Français •4e

19), chaperonnée par son père « sous l’ombre du faux col effrayant La fin des poèmes est aussi révélatrice des représentations diffé-
de son père » (v. 20) à la démarche enfantine « faisant trotter ses rentes de l’amour fugace chez nos deux poètes. Chez Rimbaud, dans
petites bottines » (v. 22), chez Baudelaire, la femme est seule, très un effet de cycle, on retrouve le vers « On n’est pas sérieux quand
sensuelle dans sa démarche puisqu’elle laisse deviner « sa jambe on dix-sept ans » qui met en évidence la frivolité des amours ado-
de statue » (v. 5). lescentes (cf. la diérèse sur le mot « sérieux »). En effet, Rimbaud,
L’amour dans les deux cas est une apparition lumineuse « un éclair » après sa déception amoureuse, retourne dans les cafés avec ses amis
(v. 9) chez Baudelaire, « dans la clarté d’un pâle réverbère » (v. 18) boire de la bière ou de la limonade (v. 30) alors que Baudelaire,
chez Rimbaud et rapide « passa » dans « À une passante » (v. 3) et plus mûr, clôt son poème sur un élan philosophique, très méditatif :
« elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif » (v. 23) dans « On « Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais/Ô toi que j’eusse
n’est pas sérieux quand on dix-sept ans ». aimée, ô toi qui le savais » (v. 13 et 14).

TEXTE 3 : L’amour triste ?


1. a) Le sentiment qui domine dans ce poème est la tristesse : « Je 6. Le poète, à travers une métaphore filée : « Ma maison mentale,
suis triste » (v. 1). b) La cause de cette tristesse est l’absence de ma maison de cœur était fermée à double tour. Tu as cassé les
l’homme aimé « au fond de ton absence » (v. 8). vitres…  » (l. 4 et 5), montre le changement soudain qui s’est
2. La poétesse souffre de l’absence de l’être aimé. Elle ne sou- opéré en lui. Son esprit, son cœur étaient clos et la femme aimée
haite pas ressentir davantage ce manque qui serait ravivé par les a réussi à brutalement les ouvrir à la vie à travers le thème de l’air
mots, l’écriture, la mémoire : « Au fond de ton absence écouter et de la lumière : « Depuis l’air s’y engouffre, le glacé, le brûlant,
que tu m’aimes/C’est entendre le ciel sans y monter jamais » (v. et toutes sortes de clartés » (l. 6 et 7). Cette image peut paraitre
8 et 9). violente « Tu as cassé les vitres » (l. 5) et source de souffrances :
« le glacé », « le brûlant » (l. 6), mais elle est en fait libératrice
3. a) La prière de Marceline Desbordes-Valmore est mise en valeur
et offre une prise de conscience à Christian Bobin.
grâce à la répétition de « N’écris pas » en début et en fin de strophe.
Il s’agit ici d’une antépiphore. b) Ce poème peut faire penser à 7. Même si la tristesse est présente à travers des mots comme
une chanson. En effet, la répétition de « N’écris pas » fonctionne « faille », « déchirure » (l. 8), Christian Bobin semble heureux. Il
comme un refrain. répète le mot « joie » : « ma plus grande joie » (l. 9), « joie » (l.
10). Le manque de l’être aimé est pour lui « le plus précieux de
4. On peut citer par exemple la métaphore du vers 14 : « Une chère
tout » (l. 2), « un tel trésor est inépuisable » (l. 11 et 12). C’est
écriture est un portrait vivant » qui explique pourquoi la poétesse
la conscience du moment présent qui lui importe : « de « mainte-
prie l’homme aimé de ne pas lui écrire. L’écriture est comparée à un
nant » en « maintenant » jusqu’à l’heure de ma mort. »
portrait vivant, elle donne vie et corps aux souvenirs.
8. Le poème de Marceline Desbordes-Valmore, « N’écris pas » et
5. a) La compagne de Christian Bobin lui aurait fait le don du
l’extrait de La plus que vive de Christian Bobin ont le même thème :
manque : « Tu m’as donné le plus précieux de tout : le manque. » (l.
l’absence de l’être aimé. La poétesse insiste sur la souffrance engen-
2 et 3). b) Après la mort brutale de sa compagne, Christian Bobin
drée par le manque dans un poème en vers. Christian Bobin, lui,
a réalisé à travers le sentiment du manque, la force de l’amour qui
dépasse cette souffrance, liée à un deuil dans son cas, en évoquant
les unissait.
la force libératrice de l’amour dans de la prose poétique.

IMAGE 3 : Edvard Munch, Séparation, 1896, huile sur toile (musée Munch, Oslo).
1. L’homme est brun et porte des vêtements sombres. Il se tient 2. Le personnage masculin porte des vêtements de deuil. Sa tête
debout contre un arbre et derrière un buisson rouge. Sa tête baissée et ses yeux fermés donnent au spectateur une impression
est baissée, ses yeux sont fermés, sa main droite est posée sur de souffrance. L’œil est attiré par sa main posée sur son cœur, main
son cœur. La femme semble être en mouvement, s’éloignant du d’une couleur plus claire que celle de son visage ou de ses vêtements
personnage masculin. Elle est représentée de profil. Ses longs et dont les contours sont aussi rouges que le buisson devant lui.
cheveux blonds flottent dans le vent, la traine de sa robe blanche 3. La main posée sur le cœur est la manifestation extérieure
et dorée forme un chemin. Elle se détache, lumineuse sur un fond d’un déchirement intérieur. Ce geste symbolise ici le chagrin, la
gris et violet. Munch oppose ainsi le personnage masculin et le douleur de l’homme qui se sent abandonné par la femme aimée.
personnage féminin, les couleurs sombres et les couleurs claires, Est-elle un fantôme ? Un ange ? Un souvenir ?
l’immobilité et le mouvement.

TEXTE 4 : L’amour heureux


1. a) Les trois premières strophes sont construites sur des sentiment amoureux et l’inspire.
anaphores : « Que serais-je sans toi » dans la première strophe, 3. Selon Aragon, l’amour est une sorte d’initiation qui donne un
« j’ai tout appris de toi » dans la deuxième strophe, « tu m’as pris nouveau sens à la vie  : «  J’ai tout appris de toi sur les choses
par la main » dans la troisième strophe. b) Le lecteur a l’impression humaines » (v. 5) et qui transforme le monde : « j’ai vu désormais
de lire un chant, une sorte d’incantation célébrant la femme aimée. le monde à ta façon » (v. 6).
2. Aragon utilise trois métaphores pour décrire la vie qu’il aurait 4. a) Le poète s’adresse au lecteur dans la dernière strophe à travers
vécue sans Elsa. Il aurait été tout d’abord «  un cœur au bois le pronom personnel « vous » : « je vous dis » (v. 20). b) Aragon
dormant » (v. 2). À l’instar de la Belle au bois dormant, il aurait veut prouver qu’il est inutile de chercher le bonheur ailleurs que
attendu le baiser salvateur, condamné à vivre une existence dépour- dans notre présent : « je vous dis que le bonheur existe/Ailleurs
vue d’amour. Il aurait été ainsi prisonnier du temps comme « une que dans le rêve, ailleurs que dans les nues/Terre, terre, voici ses
heure arrêtée au cadran de la montre » (v. 3). Enfin, il serait resté rades inconnues… » (v. 20 à 22).
« un balbutiement » (v. 4), incapable de s’exprimer, de communi-
5. a) Neruda emploie l’imparfait de l’indicatif (« je n’avais rien »,
quer, d’écrire. La femme est celle qui réveille le poète, lui révèle le

C H A P I T R E 1 • C O R R I G É S • Dire toutes les nuances de l’amour 7


Le livre du professeur • Français •4e

«  j’hésitais  », «  rien ne parlait  », «  rien n’avait  », «  le monde 7. Pablo Neruda et Matilde Urrutia se rencontrent tardivement, à « l’au-
appartenait  »...), le passé simple («  je connus  ») et le présent tomne » de leur vie. Neruda utilise cette métaphore dans son dernier
du subjonctif dans le dernier vers « ta beauté et ta pauvreté ne vers « cet automne empli de leurs cadeaux », insistant sur les dons
donnent ». b) La rupture intervient dans le dernier tercet : « jusqu’à offerts par la femme aimée : « ta beauté », « ta pauvreté » (v. 11).
ce que ta beauté et ta pauvreté ne donnent cet automne empli 8. Ces deux poèmes célèbrent la femme aimée comme celle qui
de leurs cadeaux  » (v. 11 et 12). Le passé simple et l’imparfait peut donner un sens à la vie, métamorphoser le poète, changer
insistaient sur la vie passée du poète : triste, solitaire et mono- son regard sur le monde, l’inspirer. Elsa et Matilde sont des muses.
tone. Le présent du subjonctif marque le changement, le temps du Le premier quatrain du sonnet de Neruda : « Mon amour, avant de
renouveau amoureux. t’aimer je n’avais rien/j’hésitais à travers les choses et les rues/rien
6. La clé du bonheur pour Neruda est l’amour offert par Matilde : ne parlait pour moi et rien n’avait de nom/le monde appartenait à
« Mon amour, avant de t’aimer je n’avais rien » (v. 1). l’attente de l’air » correspond au poème d’Aragon : « Que serais-je
sans toi… »

TEXTE 5 : Une proclamation d’amour


1. Ce poème est original : une structure libre, des vers courts, des dans ces vers.
métaphores déconcertantes, des noms communs ou des adverbes 5. a) Les pronoms personnels utilisés sont ceux de la première
utilisés à la place des verbes. personne du singulier (« je », « me ») qui renvoient au poète et
2. Le poète utilise des noms communs à la place des verbes « je te ceux de la deuxième personne du singulier («  tu  », «  te  ») qui
lune » (v. 1) ou « tu les crocodiles » (v. 32). Il emploie aussi des désignent la femme aimée. b) La répétition de « je te », « tu me »
adverbes à la place des verbes, par exemple : « tu me passionné- crée l’impression que le poète et sa compagne se confondent, se
ment » (v. 16). croisent, se mêlent pour ne former plus qu’un.
3. Le poème a un sens. En effet, le choix de remplacer les verbes par 6. L’amour exprimé ici est fusionnel et sensuel. Regarder la femme
des noms ou des adverbes crée souvent des raccourcis ou des méta- aimée permet au poète de respirer, de vivre : « Je te rétine dans
phores originales, évocatrices et sensuelles. Le baiser se résume mon souffle » (v. 46). L’écriture du poète et la pensée de l’être aimé
dans le vers « Tu me lèvres humides » (v. 38), la passion dans le se mêlent : « Je t’écris/tu me penses » (v. 48-49).
vers 16 : « tu me passionnément », les regards dans le vers 42 par 7. Cette forme d’écriture est une manière originale d’exprimer son
exemple : « je te cils et pupilles ». amour. L’hermétisme apparent du poème laisse très vite la place à
4. L’élève pourra choisir ici les vers qu’il préfère, expliquer les une sensualité assumée qui dévoile l’intimité de ce couple. Ce texte
images utilisées par le poète et dire quels sont les sens sollicités peut tout aussi bien déconcerter que fasciner le lecteur.

HISTOIRE DES ARTS

Le baiser amoureux
1. Brâncu i veut se différencier de Rodin car il réalise son œuvre un parterre de fleurs, sorte de paradis. La femme est agenouillée
douze ans après celui-ci. Il décide donc de changer de matériau et seuls les visages, les mains et les pieds ne sont pas recouverts
pour traiter ce thème du baiser. Il utilise le plâtre alors que Rodin d’or. Les corps sont enveloppés dans un vêtement doré. Il s’agit
avait sculpté du marbre. Il fait le choix de ne pas sculpter avec d’une allégorie de l’amour.
précision les détails et préfère laisser la matière presque brute. C’est 5. a) Dans ce tableau de Magritte, le couple qui s’embrasse n’est
pourquoi Le Baiser de Brâncu i semble être un bloc à peine travaillé. pas dévoilé. Le spectateur ignore qui sont ces « amants » dont les
Seuls les deux bustes vus de profil apparaissent, alors que Rodin visages sont recouverts par des voiles blancs. On voit un jeu entre
choisit de sculpter les corps entiers. La taille de l’œuvre est égale- le visible et l’invisible. L’ambiance est mystérieuse, déconcertante,
ment très différente : l’œuvre de Brâncu i est beaucoup plus petite. asphyxiante. Le thème du mystère, du secret est très surréaliste.
2. a) Dans la série «  Le Baiser  », Brâncu i montre la fusion du b) L’œuvre peut sembler hermétique mais permet de nombreuses
couple en délimitant à peine les figures de l’homme et de la femme. interprétations  : l’amour rend aveugle, la relation amoureuse
Seuls les cheveux et le sein de la femme différencient les deux asphyxie, l’être aimé est une énigme, l’amour mêle le visible et
êtres. Le sujet est le baiser, symbolisé par un couple qui ne fait l’invisible, les sens et les sentiments. Le peintre suggère alors le
qu’un. Une ligne étroite délimite les deux corps enlacés. b) Klimt baiser en le voilant.
opère de la même manière en peinture, mais il différencie l’homme 6. La scène du baiser est presque surréaliste par le renversement
et la femme par leurs vêtements. des images. Spiderman porte un masque et seul le bas de son visage
3. L’amour le plus solide est, à notre avis, représenté par Brâncu i. est visible. Le thème du baiser sous la pluie fonctionne comme un
Brâncu i donne une représentation forte et solide de l’amour, à topos au cinéma : une façon d’insister sur l’aspect romantique du
l’image de son bloc de plâtre laissé presque à l’état brut. Les deux baiser.
amants se ressemblent et semblent être unis à jamais dans la pierre. 7. Chaque document présente une interprétation du baiser.
Chez Klimt au contraire, malgré l’amour qui se dégage du tableau,
document 1 : l’amour passionnel
les différences marquées entre l’homme et la femme les séparent :
document 2 : l’amour fusionnel, éternel
la tenue de l’homme est constituée de motifs géométriques alors
document 3 : l’amour symbolique, possessif
que la robe de la femme comprend des motifs ronds et floraux.
document 4 : l’amour caché, suggéré
4. Cette œuvre fait partie du « Cycle d’or » : le peintre utilise la document 5 : l’amour naissant, fougueux.
peinture à l’huile et la feuille d’or. Le couple est représenté dans

C H A P I T R E 1 • C O R R I G É S • Dire toutes les nuances de l’amour 8


Le livre du professeur • Français •4e

LEXIQUE

Exercice 1 : - L’expression amour platonique fait référence à Platon, philosophe


a) Altruisme est de la même famille que autre. L’altruisme, c’est grec. Elle désigne un amour pur, idéal, détaché du plaisir charnel.
l’amour des autres, de l’humanité. Le mot désigne donc le même - Être transi, c’est être engourdi (par le froid, ou la peur). Une
sentiment que l’agapé. personne transie est incapable de bouger. L’expression amoureux
b) Le désir se réfère à l’éros. transis désigne des personnes très amoureuses, tellement amou-
c) Le dévouement peut se rapporter à l’agapé aussi bien qu’à la reuses qu’elles sont comme paralysées.
storgê ou à la philia. - L’amour vache caractérise une relation amoureuse nocive, dans
d) Le mot dévotion désigne avant tout l’amour absolu pour dieu, laquelle les personnes se font souffrir par des mots blessants voire
donc l’agapé. Mais par rapprochement, il peut également désigner de la violence physique.
un amour absolu, inconditionnel pour une personne (avoir une Exercice 3 : Adverbe : amoureusement.
grande dévotion pour sa mère) ; il désigne alors la storgê. Adjectifs : amoureux, énamouré, amouraché
e) La fraternité désigne le lien de solidarité, d’amour, entre les Verbes : s’amouracher de quelqu’un, s’énamourer de quelqu’un
membres d’une même famille, donc la storgê. Par extension, il peut Nom commun : amourette, désamour
aussi se rapporter à l’amitié (philia) ou à l’agapé (l’amour entre les
Exercice 4 :
hommes).
1. Intensité faible : apprécier, avoir de l’affection pour.
f) La piété, c’est l’amour, le respect envers dieu. Le mot peut éga-
Intensité moyenne : aimer, avoir des sentiments pour.
lement (comme la dévotion) être employé pour désigner l’amour
Intensité forte : bruler, adorer, idolâtrer, aduler, chérir.
très fort d’un enfant pour ses parents, ses ancêtres ; on parle alors
2. Voici quelques antonymes, classés par intensité :
de piété filiale.
Intensité faible : avoir de l’antipathie pour, garder ses distances avec.
g) La camaraderie se réfère à la philia.
Intensité moyenne : avoir de l’aversion pour, mépriser.
h) La charité est le synonyme chrétien de l’agapé.
Intensité forte : détester, haïr, être répugné par, abhorrer.
Exercice 2 :
Exercice 5 : L’exercice consiste à la fois à respecter la forme du modèle
1. Il s’agit des mots aveugle, charnel, courtois, fusionnel, plato-
(infinitif + deux noms communs) et à se détacher de son contenu
nique, transi, vache.
pour faire preuve d’originalité. Le but est de produire une image effi-
2. - L’amour est aveugle : Quand on est amoureux, on ne voit pas
cace. On évaluera aussi la qualité et la cohérence de la définition.
les défauts de l’autre.
- L’amour charnel désigne l’acte d’amour physique. Exercice 6 : 1. L’amour est aveugle. 2. Loin des yeux loin du cœur.
- L’amour courtois caractérise une forme d’amour précise qui exis- 3. Heureux au jeu malheureux en amour. 4. En amour comme à la
tait au Moyen-âge  : un chevalier aime une Dame inaccessible guerre, tous les coups sont permis. 5. Il faut se quitter souvent
(généralement mariée et située plus haut que lui dans la hiérarchie pour s’aimer toujours. 6. Amours nouvelles oublient les vieilles.
sociale) et à laquelle il choisit de se dévouer entièrement. Exercice 7 : Il peut être nécessaire d’insister sur le fait que ce qui
- L’amour fusionnel qualifie un amour très fort dans lequel les deux est attendu de l’élève n’est pas qu’il recopie des maximes existantes,
personnes ne font plus qu’une, dans lequel l’un ne peut se passer mais bien qu’il invente ses propres maximes, en suivant la structure
de l’autre. comparative présente dans la maxime de La Rochefoucauld.

LANGUE

Exercice 1  : Violente et totale se rapportent à passion. Clairs se phrase est à la voix passive (sa beauté le surprit tellement que…).
rapporte à yeux. Faite, vêtue se rapportent à brune. Blanche se Exercice 4 : Son amour croissait. Il en rêvait toutes les nuits. Et
rapporte à robe. puis il lui était arrivé un bonheur inespéré, huile sur le feu, redou-
Exercice 2 : blement de ténèbres dans ses yeux. Un soir, il avait trouvé sur le
1. Le premier élément souligné est un adverbe, qui caractérise banc que M. Leblanc et sa fille venait de quitter, un mouchoir, un
faite, participe passé employé comme adjectif. mouchoir tout simple et sans broderie, mais blanc, fin, et qui lui
2. Le second élément souligné est un groupe prépositionnel, qui a parut exhaler des senteurs ineffables. Il s’en empara avec trans-
pour fonction d’être complément de l’adjectif (plus précisément : port. [...] Il baisa le mouchoir, l’aspira, le mit sur son cœur, sur
du participe passé employé comme adjectif) vêtue. sa chair, pendant le jour, et la nuit sous ses lèvres pour s’endormir.
Exercice 3 : Dans le corrigé suivant : les adjectifs sont soulignés ; [...] Ce mouchoir était au vieux monsieur qui l’avait laissé tout
les noms auxquels ils se rapportent sont en gras  ; les groupes bonnement tomber de sa poche.
prépositionnels compléments de l’adjectif sont mis entre des cro- V. Hugo, Les Misérables, 1862.
chets ; les adverbes qui précisent les adjectifs sont en italique. Exercice 5  : Marius restait sur son banc et n’approchait pas. Il
a) Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout restait assis bien droit en faisant semblant de regarder ailleurs.
une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d’un air doux. [...] Voyant que Marius ne venait point à elle, elle alla à lui. [...]
Mme de Rênal regardait les grosses larmes, qui s’étaient arrê- Et puis, chose bizarre, le premier symptôme de l’amour vrai chez un
tées sur les joues si pâles (1) d’abord et maintenant si roses (2) jeune homme, c’est la timidité, chez une jeune fille, c’est la har-
de ce jeune paysan. diesse. C’est étonnant et rien n’est plus simple pourtant. [...] Ce
Les adjectifs de ce texte sont épithètes. jour-là, le regard de Cosette rendit Marius fou, le regard de Marius
b) M. de Nemours fut tellement surpris [de sa beauté] que, lors- rendit Cosette tremblante. Marius s’en alla confiant, et Cosette
qu’il fut proche [d’elle], et qu’elle lui fit la révérence, il ne put inquiète. À partir de ce jour, ils s’adorèrent.
s’empêcher de donner des marques de son admiration. D’après V. Hugo, Les Misérables, 1862.
Les adjectifs de ce texte sont attributs du sujet. Adjectifs verbaux : étonnant, tremblante, confiant.
Remarque  : pour surpris, on peut également considérer que la Participes présents : voyant.

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EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : La plupart des vers du poème de Luca reprennent la Exercice 3 :
même structure syntaxique : 1. La lumière et les couleurs sont vives et chaudes, les peaux
un pronom sujet + un pronom complément d’objet + un nom com- sont bronzées. La jeune femme est vêtue d’un débardeur, le jeune
mun, adjectif ou adverbe, là où on attendrait un verbe. homme est torse nu. Ils sont adolescents ou jeunes adultes. On
Et quand G. Luca met effectivement un verbe, il maintient sou- peut imaginer que la photographie a été prise un jour d’été, sans
vent l’effet de surprise en employant des verbes intransitifs de doute près d’une plage, puisque le jeune homme est torse nu.
manière transitive (je t’absente, je te nage, tu me tourbillonnes, C’est d’ailleurs ce que confirme la légende, puisque Rimini est une
je te navigue), en faisant d’un verbe transitif indirect un transitif grande station balnéaire italienne.
direct (tu me penses au lieu de tu penses à moi), ou tout simple- 2. La consigne laisse beaucoup de libertés mais elle implique
ment en employant le verbe de manière surprenante (je te risque néanmoins de rédiger une partie de récit au passé (le récit de leur
- normalement on ne risque pas une personne). rencontre), d’employer le lexique des sentiments et des émotions
On peut remarquer que quand G. Luca n’emploie pas de verbe, il (là, les verbes peuvent être au passé ou au présent). En ce qui
joue avec notre attente en choisissant un mot qui s’en rapproche : concerne la dernière partie, plusieurs choix sont possibles : l’em-
Je te lune... tu me transclucide... peuvent faire penser à des verbes ploi du futur ou du conditionnel, ou encore des temps du passé, si
du premier groupe. l’on considère la date à laquelle la photographie a été prise. Ce qui
Exercice 2 : Les caractéristiques d’une correspondance doivent être importe, c’est que l’ensemble soit cohérent.
respectées (formules types, pronoms personnels de la 1re et 2e Exercice 4 : Cet exercice est lié au précédent. Après avoir pris le
personne). L’élève doit veiller à la cohérence de sa lettre avec le temps d’observer et de commenter la photographie de Claude Nori,
texte de M. Desbordes-Valmore. Il s’agit d’évaluer les capacités des après avoir imaginé l’histoire de ces deux jeunes gens, les élèves
élèves à exprimer des sentiments. Enfin, on s’attachera à noter la seront plus à même de se mettre dans la peau de l’un ou de l’autre
qualité de l’argumentation. pour écrire un poème d’amour.
On attend donc des élèves qu’ils produisent un texte cohérent par
rapport à la photographie : les personnages sont adolescents ou
jeunes adultes, ils se rencontrent dans les années 1980, un été,
dans une station balnéaire.

EXPRESSION ORALE

Exercice 1  : Ron Mueck est un sculpteur australien. Ses œuvres, On peut inciter les élèves à illustrer leurs arguments par des
faites principalement en silicone, représentent des personnes de exemples et à prendre ceux-ci non pas dans leur vie personnelle,
manière hyperréaliste, à un détail près : les dimensions. En effet, si mais plutôt dans les livres et films qu’ils connaissent.
les corps représentés ressemblent à s’y méprendre à des corps réels, Comme toujours pour un débat, il est intéressant de faire cher-
leurs dimensions ne sont pas du tout celles de la réalité (ils sont soit cher à chaque élève des arguments et des exemples pour les deux
bien plus petits, soit bien plus grands que des corps réels), ce qui points de vue. Cela permet d’une part d’avoir un débat plus riche
rend ces sculptures d’autant plus saisissantes, troublantes. et plus nuancé, mais aussi des argumentations plus solides  : si
Par exemple, les dimensions de la sculpture représentée sur cette l’on connait d’avance les arguments de l’adversaire, on peut plus
page sont environ deux fois plus petites que celles de corps réels. habilement les réfuter.
- a) La première photographie représente un jeune couple qui Exercice 3 : Le fait de s’enregistrer a plusieurs avantages :
semble se tenir par la taille. b) Les visages sont proches, les deux › L’élève peut recommencer plusieurs fois sa lecture jusqu’à ce
jeunes paraissent amoureux, complices. Peut-être le garçon chu- qu’il en soit satisfait.
chote-t-il des mots d’amour à la fille ? › Il peut écouter sa propre lecture et la juger avec plus de dis-
- La seconde photographie, montrant les personnages de dos, tance.
révèle une situation bien différente. Les jeunes gens ne se tiennent › Pour l’enseignant, cela permet de gagner du temps en classe :
pas par la taille : au contraire le garçon serre fermement le poi- plutôt que de faire passer tous les élèves les uns à la suite des
gnet de la fille. Ce qu’exprime cette partie de la sculpture, ce n’est autres, il peut choisir de ne faire écouter et commenter que
pas l’amour mais la domination, la pression exercée par le garçon deux ou trois enregistrements en classe.
sur la fille. En regardant à nouveau la première photographie, on › Enfin, cela permet de garder une trace de ce travail et éven-
remarque d’ailleurs qu’au contraire du garçon, la fille se tient bien tuellement de le partager (sur le blog de la classe, le site du
droite, le bras gauche plaqué le long de son corps : elle est tendue. collège…).

C H A P I T R E 1 • C O R R I G É S • Dire toutes les nuances de l’amour 10

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