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Texte :
Annie Ernaux évoque son père, ancien ouvrier, devenu petit commerçant dans un
village normand ( il tient une épicerie et un café avec sa femme). Il espérait pour sa fille
une "bonne situation".
Les études n'avaient pas pour lui de rapport avec la vie ordinaire. Il lavait la
salade dans une seule eau, aussi restait-il souvent des limaces. Il a été scandalisé
quand, forte des principes de désinfection reçus en troisième, j'ai proposé qu'on la
lave dans plusieurs eaux. Une autre fois, sa stupéfaction a été sans bornes, de me voir
parler anglais avec un auto-stoppeur qu'un client avait pris dans son camion. Que j'aie
appris une langue étrangère en classe, sans aller dans le pays, le laissait incrédule.
1 Il assistait le prêtre pendant la messe, dont une partie était dite en latin.
2 Prendre un ouvrier : épouser un ouvrier
Questions / 15 points
I. UN RECIT DE VIE
1/ Quel est le statut du narrateur dans ce texte? Donnez deux indices différents pour
justifier votre réponse. / 1,5
2/ a. Quel est le temps dominant dans ce texte? Relevez deux exemples. Donnez la
valeur de ce temps. / 1,5
6/ Quelle est la place des études dans la vie de la narratrice? Développez votre
réponse. / 2
8/ Relevez deux arguments du père pour justifier ses craintes à l'égard des études de
sa fille? Développez votre réponse. / 2
Réécriture / 5 points
Les jeunes amoureux nageaient côte à côte : lui, plus blanc de peau, la tête
noire et ronde sous ses cheveux mouillés ; elle, brûlée par le soleil, coiffée d'un
foulard blanc.
Elle sourit au jeune homme dont le bleu délicieux des prunelles verdit un peu dans le
reflet de la mer.
Plusieurs fois, ils plongèrent ensemble, burent la tasse, reparurent en soufflant et en
riant comme s'ils oubliaient un instant elle son amour tourmenté pour son compagnon
d'enfance, lui ses seize ans dominateurs, son dédain de joli garçon et son exigence de
propriétaire précoce.
I. SUJET D'IMAGINATION
Imaginez une situation qui vous tenait à coeur, pour laquelle vous
avez dû argumenter en défendant votre point de vue afin d'obtenir
ce que vous souhaitiez, face à vos parents qui vous opposaient
leurs propres arguments.
Annie Ernaux écrit : " Les études, une souffrance obligée pour
obtenir une bonne situation."
Votre rédaction doit faire deux pages au moins et être rédigée dans
une langue correcte.
Proposition de correction partie 1 :
1/ Le narrateur est interne au récit dans ce texte (0,5 point), en effet on trouve le
pronom personnel sujet de la P 1 du singulier : "je" comme à la ligne 1 : " Je
travaillais"(0,5 point) ou le pronom personnel complément de la P 1 du singulier :
"me" à la ligne 2 : "pour me mettre à table". (0,5 point)
2/ a. Le temps dominant de ce texte est l'imparfait (0,5 point), par exemple : " Je
travaillais" ligne 1 , "j'écoutais" ligne 1. (0,5 point)Il s'agit d'un imparfait d'habitude
pour des actions répétitives dans le passé. (0,5 point)
*6/ - Les études occupent une place essentielle dans la vie de la narratrice qui passe
son temps à lire (0,5 point) par exemple : " à longueur de journée dans les livres"
ligne 10 ou ligne 2 : " Je n'en descendais que pour me mettre à table"(0,5 point).
- La jeune fille apprend bien à l'école par passion ou/et elle travaille beaucoup (0,5
point) comme le fait remarquer son père aux clients : " On ne l'a jamais poussée, elle
avait ça dans elle." ligne 20 ou ligne 12 "les études, une souffrance obligée pour
obtenir une bonne situation" ou "que j'aime me casser la tête"(0,5 point) .
8/ Pour justifier ses craintes à l'égard des études de sa fille, le père recourt aux quatre
arguments suivants ( deux suffisent) :
D'une part, son ambiguïté face à l'éventualité de l'échec de la scolarité (0,5 point)
comme le souligne la phrase de la ligne 8 : " Et toujours la peur OU PEUT-ÊTRE LE
DESIR que je n'y arrive pas". (0,5 point)
D'autre part, ses inquiétudes relatives à la santé de sa fille et à son épanouissement
(0,5 point) : ligne 11 "mon visage fermé et ma mauvaise humeur" ou ligne 12 : " que
je m'usais la santé". (0,5 point)
ou Puis, sa gêne à l'égard de son entourage, en particulier face aux clients, que sa fille
ne gagne pas encore sa vie à dix-sept ans : " toutes les filles de cet âge allaient au
bureau, à l'usine ou servaient derrière le comptoir de leurs parents."ligne 17
Enfin, sa conviction que les études ne sont pas adaptées à la vie quotidienne réelle ,
puisque on trouve ligne 22 : " Les études n'avaient pas pour lui de rapport avec la vie
ordinaire." même distribution des points (une explication personnelle + une
justification)
*Réécriture :
( 7 verbes à transposer)