Vous êtes sur la page 1sur 14

UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

Littérature et Paralittérature

Etude d’une œuvre littéraire : « Le laboureur et ses enfants », Fables, La Fontaine, 1668.

Compétences : Esprit critique


Capacité à mettre en œuvre des stratégies pour assurer l’avenir
Principe : Solidarité intergénérationnelle : sauvegarde du patrimoine familial
Valeurs : - Persévérance, goût de l’effort et du travail
- Responsabilité
- Autonomie
- Solidarité, tolérance, respect (dans les discussions entre apprenants)

Attitude : Attitude prospective


Apprentissages : Apprendre à lire, à comprendre et à apprécier une œuvre littéraire
Apprendre à être, à transformer soi-même et la société

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques

Les spécificités de Remue-méninges sur le concept de


la littérature : la littérature :
- La beauté de l’œuvre par Que savez-vous de la littérature ?
l’usage de figures de style, Comment définiriez-vous la
- L’expression de littérature ?
sentiments, de sensations Quand ce n’est pas de la littérature,
et d’émotions, qu’est-ce que cela peut être ?
- La multiplicité
d’interprétations possibles, → Genre littéraire Vs genre non
- Etc. littéraire

Les genres littéraires :


« Le laboureur et ses enfants »,
La poésie, le roman, la pièce
théâtrale, le conte, la nouvelle, Fables, La Fontaine, 1668.
la fable, etc.

Les caractéristiques de la Analyse du texte :


fable :
- Récit poétique en vers ou Compréhension globale :
en prose, Selon vous, ce texte est-il littéraire
- Existence d’une morale à ou non ? Pourquoi ?
soutirer,
- Personnages : souvent des Les références (l’auteur, les titres,
animaux dotés de parole et etc.)
chargés de significations La situation de la poésie par
symboliques rapport à son siècle (Le
(comportements et classicisme : la critique de
caractères), ou des caractères)
personnages humains La forme :
appartenant à une catégorie Le texte de type injonctif
dont ils représentent Lecture silencieuse
l’exemple-type, Le genre littéraire et le type de
- Brièveté de l’histoire, texte
p. 1
- Discours direct et indirect
libre, Compréhension détaillée :
- Etc. Qui parle ? A qui s’adresse -t-il ?
Dans quel contexte ?
Pourquoi ?
Exploitation sémantico- Quelle(s) qualité(s) le père
lexicale : souhaite-t-il pour ses enfants ?
Champ lexical du travail Quelle est la morale à tirer du
Articulateurs spatiaux texte ?
Exploitation morpho- Avez-vous aimé ce texte ?
syntaxique : Si oui, pourquoi ? Si non,
Le passé simple, l’impératif pourquoi ?
La subordonnée relative
La figure de style : la Discussions sur les thèmes du
métaphore travail, du patrimoine familial :

Est-ce important de fournir des


efforts, de travailler dur pour
gagner sa vie ?
Pensez-vous que l’on doive
travailler pour son présent ou pour
son futur ?

Quels comportements adopter face


à l’héritage familial ?

Lecture expressive

Le Laboureur et ses Enfants

Travaillez, prenez de la peine :


C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'Oût.
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché.
Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.

Jean de La Fontaine, Les Fables.

p. 2
UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

Littérature et Paralittérature

Etude d’une chanson : Je vole, Michel Sardou, 1978.

Compétence : Capacité à
Principes : Solidarité intergénérationnelle
Empathie
Maîtrise de soi
Valeurs : - Compréhension intergénérationnelle
- Estime de soi et confiance en soi
- Autonomie

Attitudes : attention, responsabilité et maturité


Apprentissages : Apprendre à vivre
Apprendre à être
Apprendre à comprendre les autres

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques


Ecoute
Les caractéristiques de la Compréhension orale : Je vole, Michel Sardou (document
chanson transcription du texte
audio et/ou paroles)
Le refrain, le couplet
La musicalité : l’air, Analyse :
l’instrumental -Du paratexte : l’auteur et ses
tendances d’écriture

-De la forme :
Exploitation sémantico- Le type de texte argumentatif
lexicale Le genre paralittéraire
La polysémie à travers « je Le système d’énonciation : texte
vole » discursif
Les verbes pronominaux
-Du fond :
Axes de réflexion et sujets de
discussion :
Exploitation morpho- La fougue de jeunesse et la
syntaxique tendance au suicide en cas d’échec
Les caractéristiques de l’oral La recherche de liberté,
Les registres de langue d’indépendance
La mise en apposition La crise d’adolescence
Les figures de style : la Le conflit de génération
comparaison et la métaphore Le mal-être des jeunes
La complétive
La forme négative Expression orale : chanter

p. 3
Je vole est une chanson de Michel Sardou, sortie en 1978 et parue dans l'album du même nom dont elle est le
premier single. Elle évoque la fugue d'un adolescent ou son suicide comme l'évoque Michel Sardou dans son
autobiographie : « C'est comme Je vole, ce n'est pas un enfant qui se tire c'est un enfant qui se tue ».

Je vole

Mes chers parents, je pars.


Je vous aime, mais je pars.
Vous n'aurez plus d'enfant, ce soir.
Je n'm'enfuis pas. Je vole.
Comprenez bien, je vole.
Sans fumée, sans alcool,
Je vole. Je vole.

C'est jeudi. Il est cinq heures cinq.


J'ai bouclé une petite valise
Et je traverse doucement
L'appartement endormi.
J'ouvre la porte d'entrée
En retenant mon souffle
Et je marche sur la pointe des pieds,
Comme les soirs où je rentrais après minuit,

Pour ne pas qu'ils se réveillent.


Hier soir à table,
J'ai bien cru que ma mère
Se doutait de quelque chose.
Elle m'a demandé si j'étais malade
Et pourquoi j'étais si pâle.
J'ai dit que j'étais très bien,
Tout à fait clair.
Je pense qu'elle a fait
Semblant de me croire,
Et mon père a souri.

En passant à côté de sa voiture,


J'ai ressenti comme un drôle de coup.
Je pensais que ce s'rait plus dur
Et plus grisant, un peu
Comme une aventure,
En moins déchirant.

Oh, surtout ne pas se retourner,


S'éloigner un peu plus.
Il y a la gare
Et après la gare,
Il y a l'Atlantique
Et après l'Atlantique...

C'est bizarre, cette espèce de cage


Qui me bloque la poitrine.
p. 4
Ça m'empêche presque de respirer.
Je m'demande si, tout à l'heure,
Mes parents se douteront
Que je suis en train de pleurer.
Oh, surtout ne pas se retourner,
Ni des yeux, ni de la tête,
Ne pas regarder derrière,
Seulement voir ce que je me suis promis,
Et pourquoi, et où, et comment.

Il est sept heures moins cinq.


Je me suis rendormi
Dans ce train qui s'éloigne un peu plus.
Oh, surtout ne plus se retourner,
Jamais.

Mes chers parents, je pars.


Je vous aime, mais je pars.
Vous n'avez plus d'enfant, ce soir.
Je n'm'enfuis pas. Je vole.
Comprenez bien, je vole.
Sans fumée, sans alcool,
Je vole. Je vole.

Michel Sardou

p. 5
UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

Littérature et Paralittérature

Préparation et présentation d’un exposé

Compétences : Capacité à organiser, à discerner, à planifier, à analyser, à synthétiser et à


présenter oralement les fruits de ses recherches
Esprit critique
Principes : Participation à la réflexion sur les faits sociaux
Honnêteté intellectuelle
Valeurs : - Goût de la recherche
- Persévérance
- Confiance en soi
- Solidarité, tolérance, respect
- Citoyenneté

Attitudes : - Curiosité
- Objectivité
Apprentissages : Apprendre à poser des questions critiques
Apprendre à clarifier ses propres valeurs
Apprendre à entreprendre des recherches
Apprendre à connaître les informations et faits liés aux différentes
problématiques de la condition humaine

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques

Préparation : Répartition des apprenants en Thèmes possibles :


Recherches et investigations groupes (≤5membres/groupe)
La femme et le travail
Organisation et traitement des Répartition des thèmes
Les problèmes liés à l’eau
données Consignes
La communication au sein de la
Prise de notes Suivi et encadrement
famille
Le conflit de générations
Les manifestations de la violence à
Madagascar
Les solutions à la pauvreté à
Madagascar
Les jeunes et le chômage
Les jeunes et l’amour
L’amitié entre fille et garçon

Présentation orale Exposé des résultats de recherche


par groupe

Questions/réponses

Synthèse Remédiation et détermination des


éléments à retenir

p. 6
UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

La poésie

Etude d’un extrait de poème : « Le Lac », Méditations poétiques, Lamartine. 1820.

Compétences : La pensée systémique


L’esprit critique
La capacité à appréhender la valeur du temps
Principe : Synchronisation (ne jamais remettre à demain ce que l’on peut faire
aujourd’hui)
Valeurs : - Habileté à saisir les opportunités
- Prise de conscience sur la valeur du temps

Attitudes : - Epicurisme (profiter du moment présent)


- Lucidité
Apprentissages : Apprendre à penser de façon systémique
Apprendre à comprendre les conditions humaines

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques

Les spécificités de la poésie : Remue-méninges


« Le Lac », Les Méditations
- La mise en page Questions/réponses
Le vers Quelles sont les caractéristiques de poétiques, Lamartine, 1820.
La strophe la poésie ? Quand vous entendez
- La musicalité « poésie », vous pensez à quoi ?
Les accents
La rime Illustration par l’extrait
Les sonorités
Le rythme
- Les formes fixes
La ballade
Le rondeau
Le sonnet
Le calligramme

Exploitation du poème Analyse du poème :


Les références (le titre, l’auteur, la
Exploitation sémantico- date d’édition)
lexicale : La situation du poème par rapport
Le champ lexical du temps à son siècle (Le XIXème siècle : le
Lexique relatif au bonheur et au romantisme)
malheur
Lexique lié à l’eau La forme :
Les vers syllabiques
Exploitation morpho- Le texte injonctif
syntaxique :
L’impératif, Le fond :
Les figures de style : l’allégorie, Axes de réflexion sur le temps et
le parallélisme, la métaphore du les conditions humaines :
temps assimilé à l’eau La fuite du temps, la rapidité de
Le style direct l’écoulement du temps
Les pronoms personnels
p. 7
L’impuissance de l’homme face à
cette fuite du temps
→ L’épicurisme : profiter du temps
présent

Discussions sur les thèmes du


temps et des conditions humaines :
La relativité de la durée temps (en
temps de joie Vs en temps de
malheur)
A quel point peut-on profiter du
temps présent ?

Le Lac

[…]
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,


Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,


Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,


Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "
[…]

Alphonse de Lamartine, Les Méditations poétiques.

p. 8
UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

La poésie

Etude d’un poème en vers libre : « Quatr’am’s j’aime ça », David JAOMANORO

Compétences : Esprit critique


Capacité à appréhender les conditions humaines
Principe : Empathie
Valeurs : - Altruisme
- Persévérance
- Justice et équité
- Solidarité
- Humanité
- Estime de soi
- patriotisme

Attitude : - Générosité, charité


Apprentissage : Apprendre à comprendre ses pairs
Apprendre à partager

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques

Les caractéristiques du poème Questions/réponses Quatr’am’s j’aime ça, David


en vers libre :
JAOMANORO
La mise page, la mise en
forme : inégalité dans le nombre
de syllabes, sans rythmique fixe
Caractère facultatif des rimes Analyse du poème :
Existence de rimes intérieures, Les références (le titre, l’auteur, la
d’assonances, d’allitérations, date d’édition
etc. La situation de la poésie par
rapport à son siècle (Le XXème :
Exploitation sémantico- siècle de la peur)
lexicale :
Lexique de la pauvreté La forme :
Lexique relatif à l’appréciation Les vers libres
Néologisme lié à la culture L’absence de marques de
malagasy : « quatr’am’s » ponctuation liée à la recherche de
liberté par rapport aux règles
Exploitation morpho- grammaticales
syntaxique :
Les figures de style : oxymore,
gradation, personnification Le fond :
Le système d’énonciation Axes de réflexion :
La forme négative La pauvreté à Madagascar
L’indifférence et la moquerie des
riches vis-à-vis des pauvres
La violence verbale
La recherche de la liberté

→Dénonciation des injustices


sociales,
p. 9
→Sensibilisation sur l’importance
de l’altruisme, de la solidarité

Discussions sur les préventions et


les remèdes à la pauvreté

Déclamation
Création

Quatr’am’s j’aime ça

I
Mendier
J’adore
fouiller à pleines mains puiser
à pleine cœur dans le cœur de l’ordure
mordre à pleine dents la chair de l’enflure
j’adore
quatr’am’s
j’aime ça

Chaque matin est pour moi une fête, chaque réveil une
résurrection. La tête hirsute, ce bon soleil pénètre chez moi
sans façons, le visage hérissé de sourires.
Bonjour.

II
Je m’arrête devant les vitrines
lécher les vitrines
J’adore
les glaces qui se trouvent derrière
ça ne m’intéresse pas
je regarde
je regarde longuement
longuement
jusqu’à ce que la vitre me voie
la jolie vitre blanche
propre transparente
et chaque fois elle me voit
affreux
un affreux crève-la-faim
loqueteux
elle me dit la vitre blanche
pendant que je regarde
elle me dit que je suis laid
affreusement laid
je ne demande qu’à vivre en paix
je suis laid
mais je m’aime
quatr’am’s
j’aime ça
p. 10
Je consens à étirer une jambe, autant que me le permet
mon baldaquin saturé d’azur.
Il ne s’incommode aucunement du parfum viril qui
auréole mes orteils, le soleil. Ni du délicieux désordre ambiant : j’ai horreur de faire le ménage.

III
Dehors
Oh quelle horreur
des lambeaux d’humanité
superbement laids
leur dignité il n’en reste plus
plus que des haillons
le verbe déchire mon gosier
je hais je hais je hais.
Ma journée commence par une interminable promenade.
La ville je la connais, elle me connait. Mon soleil il a la
flemme de marcher de marcher : je le porte tantôt sur le dos, tantôt sur
la tête, tantôt sur le ventre. Je me chauffe à ses caresses, je
m’en nourris, m’en gave.

IV
Que ma peau soit une peau noire
une peau jaune
une peau rouge
ça n’a pas d’importance
que je réponds à la vitre
tu n’as qu’à faire comme moi
alors la vitre blanche se met à ma place
alors elle voit qu’elle est moi
que je suis elle
qu’elle n’est pas belle
parce qu’elle est moi
que je ne suis pas beau
parce que je suis elle
je suis affreusement beau
la vitre reprend sa place.

honteuse
et moi ma promenade
quatr’am’s
j’aime ça

Quand arrive la nuit avec ses grandes ailes noires, mon


soleil a peur. Horriblement peur. Mon soleil a peur de la
nuit. Vite je le raccompagne chez lui. Il s’enferme à double
tour. Jusqu’à nouveau u vol disloqué emporte la nuit,
notre ennemie commune, derrière la calvitie de la
montagne. Alors je revois mon ami. Et j’espère.

V
p. 11
Je suis beau
car je suis moi
je porte sur mon sein les morsures du refus
les griffades poivrées des va-t-en
et sur mon visage
l’éclaboussure de l’injure
qu’ai-je fait à l’humanité
pour mériter ça

J’ai peut-être commis le crime suprême


le péché mortel
je suis passible de la peine capitale
parce que j’espère
quatr’am’s
j’aime ça.

David JAOMANORO in ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE MALGACHE D’EXPRESSION


FRANCAISE DES ANNEES 80, Liliane Ramaroson, l’Harmattan, Paris, 1994, p 33-35

p. 12
UNITE D’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE

Le théâtre

Etude d’un extrait de pièce théâtrale : L’Avare : acte IV, scène 7, Molière

Compétence : Capacité à identifier et à clarifier des valeurs


Souci d’un avenir collectif
Principe : Auto-remise en question
Maîtrise de soi
Valeurs : - Solidarité
- Altérité, besoin des autres

Attitudes : - Générosité, sens du partage


Apprentissages : Apprendre à se mettre dans la peau d’un personnage
Apprendre à être
Apprendre à s’exprimer clairement

Connaissances Activités/stratégies Outils/supports pédagogiques

Les caractéristiques du genre Questions/réponses L’Avare : acte IV, scène 7,


théâtral : Molière, 1668.
Les didascalies
Les répliques : la tirade, le Analyse de l’extrait :
monologue, l’aparté, … Les références (le titre, l’auteur, la
La double énonciation date d’édition)
La situation de l’extrait dans la
Les caractères des pièce et par rapport à son siècle (le
personnages XVIIème siècle : le classicisme)

La forme :
Le théâtre classique (la règle des
Le registre satirique trois unités, la vraisemblance, la
Le registre comique bienséance…)
Le type et le genre du texte
Exploitation du texte Le système d’énonciation
Exploitation sémantico-
lexicale :
Le fond :
Axes de réflexion :
L’avarice et ses bévues
Exploitation morpho- Être économe Vs être avare
syntaxique :
Les types de phrase →Dénonciation des défauts
Les figures de style : la humains,
gradation, l’anaphore, le →Sensibilisation sur l’importance
parallélisme, l’hyperbole de
Discussions sur :
La place de l’argent dans la vie
Les relations parents-enfants

Représentation théâtrale : jeu de


rôle
p. 13
L'avare : acte IV, scène 7,

Harpagon, un vieil avare, vient de se rendre compte qu'on lui a volé sa « chère cassette » lourde de dix mille
écus, qu'il avait enterrée dans son jardin.

Harpagon, (il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau)


Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m'a
coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ?
Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est-il point là ? N'est-il point ici ? Qui est-ce ?
Arrête. Rends-moi mon argent, coquin...
(il se prend lui-même le bras.)
Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé (1), et j'ignore où je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent,
mon pauvre argent, mon cher ami ! on m'a privé de toi ; et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma
consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde ! Sans toi, il m'est impossible de
vivre. C'en est fait, je n'en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N'y a-t-il personne qui veuille
me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m'apprenant qui l'a pris ? Euh ? que dites-vous ? Ce n'est
personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup (2), qu'avec beaucoup de soin on ait épié l'heure ; l'on a
choisi justement le temps que (3) je parlais à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir (4) la justice et
faire donner la question à toute ma maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens
assemblés (5) ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon
voleur. Eh ! de quoi est-ce qu'on parle là ? De celui qui m'a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon
voleur qui y est ? De grâce, si l'on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est-il point
caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part, sans doute, au vol
que l'on m'a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes (6), des potences
et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même
après.

Molière, L'Avare, acte IV, scène 7, 1668.

1. Troublé : dérangé.
2. Faire le coup : le vol de la cassette.
3. Le temps que : le temps où.
4. Aller quérir : aller chercher.
5. Gens assemblés : il regarde soudain le public dans la salle.
6. Gênes : une géhenne est une torture (le supplice de la question pour arracher des aveux aux criminels
et blasphémateurs), et par métonymie, un lieu où l'on torture les suppliciés...

p. 14

Vous aimerez peut-être aussi