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Marie Gouze, plus connue sous son nom d’autrice Olympe de Gouges, est une femme de

lettres et femme politique française du XVIIIème siècle. Elle est considérée comme l’une des
pionnières du féminisme français grâce à de nombreux écrits sur les droits des femmes comme
la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle participera à la Révolution
française dans le camp des girondins, branche plus modérée des idéaux révolutionnaires.

Le texte que nous allons étudier est un extrait du postambule de la Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne. Il aborde le thème de la place femme dans la société sous l’ancien
régime. On peut distinguer trois différents mouvements tout le long de l’extrait. Tout d’abord,
Olympe de Gouges brosse un portrait peu flatteur de la femme sous l’ancien régime du début
jusqu’à la 11ème ligne. De la 11ème ligne jusqu’à la 19ème elle décrit la place de la femme dans la
société par le passé. Elle finira ensuite par comparer les femmes et les esclaves.

1er mouvement

l.1 « les femmes ont fait plus de mal que de bien » ouverture surprenante intrigue le lecteur

l1. Mal, bien figure d’antithèse contredit le combat féministe de l’autrice

l.2 ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu l’antithèse force/ruse souligne que les
vices des femmes ne sont que la conséquence des vices de la société

l.3-4 le poison, le fer, tout leur était soumis. Enumération montre l’étendu des capacités
de la femme

l.4-5 Le gouvernement français, surtout, a dépendu pendant des siècles de l’administration


nocturne des femmes utilise le symbole de force du gouvernement et le verbe
« dépendre » pour insister sur l’importance des femmes dans la société

l6-7 le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion : ambassade, commandement,
ministère, présidence, pontificat, cardinalat gradation qui montre que les femmes prenaient
part aux plus hautes instances du pouvoir.

l.7-8 tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré ridiculise l’homme
pour mettre en avant l’intellect féminin

l.8-9 ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé


souligne le paradoxe de la révolution à ses yeux

2ème mouvement

l.11 sous l’ancien régime, tout était vicieux, tout était coupable description dépréciative
de la monarchie, sert à prouver que le système doit être changé dans l’intégralité

Olympe de Gouges essaye par la suite de montrer les problèmes auxquels les femmes devaient
faire face et d’insister sur leur côté méprisable.

L13-14 Une femme n’avait besoin que d’être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux
avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds. La négation restrictive du début de la phrase
montre que la beauté servait d’instrument à la femme pour avoir une place dans la société
L’antithèse dans la même phrase deux avantages/cent fortunes souligne la corruption (les
femmes ne pouvaient s’élever dans la société que si elles plaisaient aux hommes) et la forme
de prostitution à laquelle la femme était soumise

l.16-17 la plus indécente se faisait respectait avec de l’or montre la corruption dans une
société ou l’argent est plus important que les vertus.

L’utilisation de l’imparfait à la ligne 17 « le commerce des femmes était une espèce


d’industrie » avec le futur à la ligne 18 « n’aura plus de crédit » permettent de renforcer l’idée
écrit par la suite selon laquelle si la révolution ne change pas la manière de penser des gens,
alors les valeurs de la société resteront corrompues.

Ainsi Olympe de Gouges insinue que la révolution ne sera terminée que lorsque les femmes
seront vues à leur juste valeur et ne seront plus utilisé comme des accessoires.

Le troisième mouvement compare le traitement des femmes avec celui des esclaves.

Elle commence directement par une comparaison audacieuse à la ligne 20 et 21 « la femme


que l’homme achète comme l’esclave sur les côtes d’Afrique » qui est dévalorisante pour les
femmes comme pour les hommes

Le parallélisme entre la femme et l’esclave sert à mieux faire comprendre la souffrance d’être
une femme

l.21 la différence est grande olympe de gouges nuance sa comparaison

l.22-23 si le maitre lui donne la liberté la position grammaticale de la femme dans ce


passage assimile la femme à un objet puisqu’ici la femme est complément d’objet « lui »

L’utilisation du complément d’objet sert aussi dans l’ensemble de la phrase à montrer


l’impuissance des femmes lorsqu’elles ont perdu leurs charmes.

Si nous analysons cet extrait dans son ensemble, nous nous rendons compte que chaque mot,
chaque procédé employé est calculé et utilisé pour renforcer une idée. Si l’autrice se contredit
ou semble aller à l’encontre de ses idéaux c’est pour mieux montrer l’étendu de l’importance
de la femme et de ses souffrances. Si Olympe de Gouges parle à plusieurs reprises de la
situation sous l’ancien régime c’est pour montrer que malgré la révolution, il n’y a pas eu de
vraies améliorations. Elle espère ainsi que l’homme se rendra compte des inégalités de genre
dans la société et tentera de les changer afin d’atteindre l’idéal révolutionnaire de l’époque.

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