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Sujet de dissertation

Pensez-vous que la littérature joue un rôle dans la dénonciation de


l’injustice envers la femme ? (C’est la consigne qui comporte le sujet
dont on doit parler) reformulation : Est-ce-que la littérature a aidé la
femme pour se libérer de l’injustice ? / mots clés : la littérature (tous
les genres littéraires) - joue un rôle : active ou passive... -
dénonciation : critiquer, refuser... - injustice : verbale, physique,
sociale, juridique, politique, psychique... - la femme : la femme en
général, de n’importe quel pays... (question ouverte)
-Le type de raisonnement : concessif (les 2 axes sont : la littérature
joue un rôle insuffisant.../ la littérature joue un rôle efficace...)

INTRODUCTION :
Largement défavorisée à travers les siècles précédents, longtemps
inexistante, niée civilement, socialement et judiciairement, la femme
vivait de longues années d’esclavage et de soumission. Aujourd’hui,
cette femme revendique ses droits. Ses revendications portent sur des
problèmes auxquels elle était traditionnellement confrontée : mortalité
en couches, absence d’instruction, absence de rôle actif dans les
domaines social et professionnel....(l’amorce : qui porte une généralité
sur le thème de la femme “on peut prendre le thème de la littérature”)
Mais, au cours de sa quête de droits, la littérature l’a-t-elle vraiment
aidée en dénonçant dans les romans, les contes, les fables, les poèmes
ou les essais toute forme d’injustice à son égard ? (Une problématique
reformulée “d’après la consigne”)

Pour répondre à cette interrogation, nous aurons l’intérêt d’analyser


les causes de la marginalisation des problèmes féminins dans les
œuvres littéraires traditionnelles, pour arriver ensuite à montrer
comment la littérature peut jouer un rôle efficace d’abord dans la
dénonciation de l’injustice contre la femme et ensuite dans sa
libération. (Annonce du plan comportant les 2 axes).
Développement :
Avant la révolution féminine et la naissance des parties et des
organisations féministes, la littérature traitait les problèmes de
l’homme sans se soucier beaucoup de la gent féminine (groupe,
communauté...) (thèse). Comme les écrivains étaient essentiellement
des hommes, il leur était plus convenable de maintenir les femmes
dans l’ombre ou de les enfermer dans l’image de l’amante, de la
maitresse ou de la femme au foyer (le premier argument). L'image de
la femme était présente dans les œuvres littéraires comme un
ornement ou comme une comparse, mais sa cause était absente
(explication du premier argument). À titre d’exemple, la princesse de
Clèves de Madame de La Fayette, Madame Bovary de Flaubert, Les
Méditations de Lamartine, Dom Juan de Molière... (série d’exemples
littéraires) ont tracé l’image d’une femme, objet du désir masculin, ou
ayant l’amour comme seule obsession. Il semble qu’elle ne fut créée
que pour satisfaire un besoin d’amour. (Explication des exemples).

À cette image superficielle de la femme s’ajoute une autre


dévalorisante (le deuxième argument). Aristote écrit que la femme
“manque de qualités” et Saint-Thomas décide que la femme n’est que
“homme manqué”. Dans les contes, la femme parait parfois méchante
ou jalouse comme la belle-mère de Cendrillon ou de Blanche-Neige.
Arnolphe, dans L’école des femmes, se livre à une violente critique
des femmes. Pour lui, il n’existe aucune confiance entre les époux
puisque la femme est, par nature, un être corrompu qui ne pense qu’à
“être libertine et prendre du bon temps”. Voltaire, écrivain
antiféministe, n’a jamais manqué de railler la femme, son insensibilité
et son inconstance. Semire, la belle promise du sage Zadig, n’est
qu’une jolie fleur frivole. Le philosophe lucide et amoureux de la
raison resta un célibataire heureux et conseilla au sage de ne jamais
prendre femme (Série d’exemples détaillés : lorsque l’argument est
court, on doit ajouter plus d’exemples et les expliquer pour illustrer
l’argument pour qu’il soit plus convaincant).

De plus, certains écrivains ont dirigé leur plume contre les droits des
femmes et contre leur libération sous prétexte que ces dernières sont
mineures, incapables d’affronter la vie et de pénétrer dans le domaine
du travail (le troisième argument). Mauriac, par exemple, dans Le
romancier et ses personnages, a critiqué l’intervention de la femme
dans le domaine professionnel en disant que ce n’est pas sa place :
“Aussi belle que puisse être la carrière d’une femme, il y aura
toujours à la base une erreur, un manque” (Un exemple détaillé et
expliqué). Donc, au lieu de soutenir la femme et de l’encourager pour
qu’elle soit capable de dessiner son visage et de se retrouver, la
littérature s’avère parfois injuste à son égard en voulant la maintenir
dans un état arriéré qui ne reflète pas sa vraie image (une
synthèse/conclusion partielle). Mais, pouvons-nous accuser toute
forme de littérature d’être partiale ? La littérature moderne n’a-t-elle
pas joué un rôle efficace dans la libération des femmes ? (Une
transition entre les 2 axes pour les séparer).

Actuellement, beaucoup d’écrivains ont pris la femme comme un


thème essentiel dans leurs œuvres, au point de parler de la présence
d’une littérature féminine (la thèse adverse). L'héroïne, littéraire n’est
que le reflet de la réalité et l’image de sa société. Le problème de la
femme est celui de la société ; sa libération implique celle de la
société (le premier argument). Émile Zola, dans L’Assommoir, décrit
Gervaise comme une femme forte et réaliste, courageuse, lucide et
clairvoyante. Par son travail de blanchisseuse, elle participe à la vie
publique, assume son rôle de mère, prend parti pour le travail des
ouvriers (le premier exemple).

La littérature traite aussi le problème de l‘éducation des femmes ;


cette éducation était négligée (le deuxième argument). Georges Sand
se lamente en 1837 de ce que “les femmes reçoivent une déplorable
éducation”. Son œuvre tâche de montrer une voie de salut qui passe
dans les romans par la figure de l’héroïne autodidacte. Ainsi, la
littérature traite la conquête du savoir et la connaissance de soi, objet
de quête de toute femme (le deuxième exemple).

Outre la question de l’éducation, la littérature s’engage au service de


la femme traitée comme esclave (le troisième argument). Hugo, dans
Actes et Paroles, écrit un discours sur l’émancipation des femmes, il
affirme “qu’une société est mal faite … quand la femme est
maintenue sans initiative, quand la servitude se déguise sous le nom
de tutelle” avant de déduire qu’“il est difficile de composer le bonheur
de l’homme avec la souffrance de la femme”. Simone de Beauvoir a
beaucoup contribué à la lutte pour la reconnaissance des femmes. Le
deuxième sexe de Simone de Beauvoir est un essai dans lequel elle
analyse toute forme d’assujettissement dont les femmes ont été et sont
encore l’objet à son époque. Simone de Beauvoir ne cesse de répéter
qu’”on ne nait pas femme, on le devient” et que “la femme libre est
seulement en train de naitre”. Tout cela demandera de temps. La
libération de la femme est nécessaire pour elle, mais aussi pour tout le
monde. Il faut que ses droits ne restent pas lettre morte et qu’ils
s’appliquent par la société et par la loi. Si “la femme a le droit de
montrer à l’échafaud, elle devrait aussi avoir le droit de monter à la
tribune”, comme le dit Olympe de Gouges (une série d’exemples
détaillés).

De même, beaucoup d’écrivains francophones soulignent, dans


leurs romans, l’injustice imposée à la femme (le quatrième argument).
Andrée Chedid, dans Le sommeil délivré, critique la situation de la
femme, dans les années 50, au Liban. Cette dernière était conçue
comme un objet à vendre, comme une charge dont on cherchait à se
débarrasser en la donnant au premier prétendant (exemple détaillé).
- (Entre le deuxième axe et la conclusion finale, pas de conclusion
partielle et de transition)

Conclusion :

Enfin, nous pouvons dire que la parole féminine a longtemps été


maudite. Pour oser dire “je”, les femmes ont dû vaincre des obstacles
intimement liés à leur condition dans la société. Le rejet social des
femmes s’est acheminé avec un rejet littéraire, mais à l’aube des
temps modernes, la littérature commence à s’intéresser aux problèmes
de la femme, montrant la possibilité d’une autre conception de la
femme. Issue de cette nouvelle pensée, la littérature décrit la
transgression féminine pour accéder à la libération (Bilan :
reformulation des idées des 2 axes). Mais, si le XXème siècle avait
pour cause la libération féminine, entre autres, le XXIème siècle
porterait-il sur la défense des droits de la gent masculine ? Qui sait ?
(Ouverture : une nouvelle perspective)

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