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Analyse linéaire Objet d’étude le théâtre du XVII au XXI siècle.

classe de premières générales1 2 8


Texte 4 : Knock ou le triomphe de la médecine. Acte II scène 4 .Jules Romain. 1885-1972.

Introduction :

*présentation de l’auteur:

Au lendemain de la première guerre mondiale , la société française comme beaucoup d’autres société
européennes subit de nombreux bouleversements, ce qui implique la réaction des hommes de lettres, écrivains,
poètes, artistes…Dans ce contexte, Jules Romain (1885-1972), écrivain, dramaturge et philosophe français ,
dénonce par la plume, l’asservissement des consciences et la spéculation sur les peurs et angoisses ataviques d’une
société bouleversée par le fléau de la guerre.

*Présentation de l’œuvre

Dans son œuvre Knock ou le triomphe de la médecine écrite en 1923, en plein surréalisme, mouvement
littéraire et artistique, né suite à la première guerre mondiale et qui consiste à exprimer ouvertement ses pensées,
sans crainte, soit par la plume, ou d’autres moyens ; Jules Romains fait la satire de la médecine et la manipulation
d’une société affaiblie.

*Le texte à étudier :

Le texte à analyser est la scène 4 de l’acte II, extrait de l’œuvre Knock ou le triomphe de la médecine. Dans
lequel Knock ausculte une riche paysanne connue pour son avarice, à qui il révèle une longue maladie. L’enjeu de
cette scène est de faire la satire, de la médecine de l’époque, à travers le comportement manipulateur de certains
charlatans. Problématique :

Problématique

Il serait alors pertinent de se demander en quoi les différents procédés employés dans l’extrait incitent le
dramaturge à la dénonciation du charlatanisme dans la médecine.

Annonce des mouvements :

Le texte se décline en deux mouvements :

 De la ligne 1 à la ligne 13 : une consultation sous des aspects comiques.


 De la ligne 14 à la fin : un médecin manipulateur-la satire de la médecine et des médecins charlatans.

Explication linéaire :

De la ligne 1 à la ligne 13 : une consultation sous des aspects comiques.

 Réplique ligne 1 : la didascalie « il l’ausculte » montre un geste usuel d’un médecin


 l’énumération de verbes à l’impératif exprimant l’ordre et qui relève du comique de mot
 « vous n’êtes jamais tombée d’une échelle étant petite ? » interrogation totale amène la patiente vers une
hypothèse annonçant un jeu de manipulation de la part de Knock, ainsi que l’adverbe de négation « jamais ».
 L3 la négation « je ne m’en souviens pas » nie l’idée préconçue de la chute.
 L’auscultation se poursuit par des gestes plus au moins brusques, ce qui crée des douleurs normales chez la
patiente : l’énumération, et gradation ascendante « palpe, percute, presse » montre l’intention du docteur
provoquer « créer la douleur », l’adverbe « ici » relève lui aussi de ce jeu ,dans un comique de geste.
 L’allusion aux courbatures relève du comique de situation, puisque la patiente étant fermière à la vie très
dure, il est normal qu’elle ait des courbatures.
 Le jeu de manipulation continue à travers la phrase : « essayez de vous rappeler. Ca devait être une grande
échelle » , le verbe « essayez » à l’impératif, l’adjectif « grande » sont des moyens de persuasion pour ancrer
l’incident dans le subconscient de la patiente.
 L9 la Dame semble adhérer à l’hypothèse tant rodé de Knock par son affirmation nuancée d’un doute « ca se
peut bien ».
 L10 knock saisit ce doute et le balaie par l’adverbe d’intensité » « très » et le terme « affirmatif »,cette
didascalie montre que knock progresse dans son jeu, en apportant d’autres éléments « trois mètres
cinquante », « contre le mur » ,« tombée à la renverse », « la fesse gauche », « heureusement qui a
porté »,toutes ces précisions relèvent de l’absurde , comme si knock était présent au moment de l’incident,
mais la réaction de la Dame va le réconforter dans son jeu machiavélique par l’affirmation de celle-ci :
 L13 « Ah, oui ! » l’interjection exclamative confirme la plongée totale de la patiente dans la manipulation du
docteur, ce qui va permettre à ce dernier d’user de ce stratagème pour insuffler un souffle de peur voire
d’angoisse dans le cœur de la patiente, afin d’arriver à ses fin et lui escroquer son argent.

2 mouvement : « médecin » manipulateur- la satire de la médecine et des médecins charlatans.

 L14 « la fait assoir » la didascalie montre que Knock joue sur les sentiments de la patiente en se montrant
compatissant et bienveillant, comme pour la préparer à un choc, cependant la réplique qui suit formulée
sous forme de phrase interrogative « vous vous rendez compte de votre état » loin de rassurer la dame crée
en elle un déluge d’angoisse et d’inquiétude.
 La réaction de la dame par la négation « non » semble tout à fait logique dans la mesure où elle n’est jamais
tombée d’une échelle, donc ne semble pas si malade que le prétend le docteur.
 L16 « s’assit en face d’elle » en médecin « compatissant et bien veillant » knock joue sur l’état psychologique
de la dame en faisant semblant de se rapprocher émotionnellement de sa patiente pour
Mieux l’angoisser « vous avez envie de guérir ou vous n’avez pas envie » cette question relève d’un absurde
flagrant, la manipulation atteint son paroxysme, quel MEDECIN poserait une telle question ? et quel PATIENT
répondrait par la négative ?
 L 18 « j’ai envie » bien entendu réponse affirmative, le jeu est bien rôdé, en fin limier knock arrive ses fins.
 L20 , « j’aime mieux » cette expression subjective laisse à elle seule deviner l’idée sordide de Knock, la mise
en garde par le verbe « prévenir », l’indication temporelle « tout de suite »,l , l’emploi du future « sera »,
« l’adverbe d’intensité « très (2)» , l’adjectif « long », « couteux ( qui met l’accent sur la richesse (convoitée
par knock, et l’avarice de la patiente) » ; tous ces procédés , renforcent la peur, l’inquiétude et l’angoisse de
la maladie, voire de la mort.
 L 21. « Ah ! Mon Dieu ! Et pourquoi ca ? » De par cette interjection, l’exclamation et interrogation, la
patiente laisse éclater sa terreur face à la maladie (dont elle n’a jamais été consciente à préciser !.),
 L23 knock ne se dément pas renforce son emprise sur la patiente : « on ne guérit pas en 5 minute un mal
qu’on traine depuis QUARANTE ANS ! » on note ici le verbe « traine » qui renvoie à l’indication temporelle
« quarante ans » le comble de l’absurde , comment knock a-t-il pu deviner qua la dame qui a quarante cinq
« traine son mal depuis quarante ans », a moins d’être, voyant mentaliste ou magicien !
 L24 « depuis quarante ans ? » cette interrogation nous interpelle sur l’état d’esprit de la patiente, qui est
dans un état de choc mais aussi de sidération face aux révélations de knock.

Conclusion

Ainsi on peut conclure que cette scène 4 de l’acte II de l’œuvre Knock ou le triomphe de la médecine, est une
satire de la médecine, à une époque et dans une société fragilisée. L’auteur fait appel à plusieurs comiques, de
geste, de situation et de mots pour mettre en lumière un jeu sordide de manipulation de la part « médecin »
charlatan, ainsi que la culpabilité, afin d’escroquer sa patiente.

On notera par ailleurs que la tradition moliéresque a pour cible principale la satire de la médecine et du
charlatanisme dans la médecine.

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