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au XXIème siècle
Séquence 2 : La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette
Explication linéaire 7 :
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Situation et enjeu du passage :
3ème partie du roman. L’épisode a commencé dans la deuxième partie avec la lettre.
La princesse de Clèves intercepte une lettre d'amour destinée à une autre et croit que
M. de Nemours en est l'auteur, ce qui cause en elle un sentiment de jalousie jusqu'alors
inconnu. Elle découvre par la suite qu'il s'agissait d'un malentendu, mais garde de cet
épisode un souvenir douloureux.
Insister sur le fait que l’épisode est terminé, c’est ce qui permet l’analyse
psychologique.
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Mouvements du texte :
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Explication linéaire développée :
I Un passage d’introspection : La prise de conscience d’un sentiment nouveau : la
jalousie. (jusqu’à « contente de sa passion)
La prise de conscience et l’analyse psychologique se font progressivement par
« couches » successives, par étapes :
elle n'avait pensé qu'à se défendre d'aimer monsieur de Nemours, et elle n'avait point
encore commencé à craindre qu'il en aimât une autre.// Quoique les soupçons que lui
avait donnés cette lettre fussent effacés, ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur
qu'elle n'avait jamais eues.// Elle fut étonnée de n'avoir point encore pensé combien il
était peu vraisemblable qu'un homme comme monsieur de Nemours, qui avait toujours
fait paraître tant de légèreté parmi les femmes, fût capable d'un attachement sincère et
durable. Elle trouva qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa
passion.
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1) La découverte douloureuse d’un nouveau sentiment : la jalousie
à insistance ici dans un premier temps sur le fait que l’éventualité d’être trompée
n’existe pas avant d’avoir découvert la lettre ; puis dans un second temps sur la
naissance d’un sentiment nouveau : reprise des mêmes termes « impressions de
défiance et de jalousie », ligne 1 et 4-5.
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Transition :
Alors que le premier mouvement du texte est centré sur la jalousie, ce nouveau
sentiments qui lui ouvre de nouvelles perspectives sur l’avenir de sa passion, le lecteur
entre encore plus avant dans la psychologie troublée de l’héroïne classique par le
monologue intérieur
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II Les pensées intérieures de Mme de Clèves ou la lutte contre la passion
"Mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu'en veux-je faire ? Veux-je la souffrir ?
aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? //Je suis vaincue et
surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi. Toutes mes résolutions sont
inutiles ; je pensais hier tout ce que je pense aujourd'hui, et je fais aujourd'hui tout le
Nemours ; il faut m'en aller à la campagne, quelque bizarre que puisse paraître mon
raisons, peut-être lui ferai-je le mal, et à moi-même aussi, de les lui apprendre."
Vocabulaire :
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Le monologue intérieur est rigoureusement marqué par 3 étapes qui constituent les
« micro-mouvements » du texte
2) La conclusion
- Les deux phrases affirmatives qui viennent clore et conclure la série de questions
soulignent de manière irréversible à la fois la lucidité de la princesse et aussi la
puissance de sa passion pour le duc : Je suis vaincue et surmontée par une inclination
qui m'entraîne malgré moi. Toutes mes résolutions sont inutiles.
- La tournure passive : « Je suis vaincue et surmontée par » montre que la princesse n’est
déjà plus maitresse de ses sentiment malgré sa lucidité. La proposition subordonnée
relative complément de « inclination » : qui m'entraîne malgré moi ne fait que renforcer
l’impossibilité de la princesse de « raisonner » face à la passion qu’elle subit. Elle est
comme une marionnette dans les mains du destin.
3) La délibération
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Cette réflexion progressive du personnage la conduit à une décision implacable : partir,
fuir la présence de celui qui suscite la passion.
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Conclusion :
Cet épisode fait prendre conscience à la princesse de Clèves des dangers de l'amour.
Elle mesure combien il peut faire souffrir, s'interroge sur ses propres intentions et
réalise qu'elle ne peut, malgré toutes ses résolutions, vaincre la passion. La fin du
passage en particulier rend compte de son état de passivité et de son impuissance face
à la passion amoureuse. Cela explique et justifie par avance la décision qu'elle prendra
à la fin du récit.
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1ère G / 2020-2021 / OBJET D’ETUDE n°2 : Le roman ou le récit du Moyen-Âge au XXIème
siècle
Séquence 2 : La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette
Explication linéaire 7 :
…………………………………………………………………………………………………..
Elle avait ignoré jusqu'alors les inquiétudes mortelles de la défiance et de la jalousie ; elle n'avait pensé
qu'à se défendre d'aimer monsieur de Nemours, et elle n'avait point encore commencé à craindre qu'il
en aimât une autre. Quoique les soupçons que lui avait donnés cette lettre fussent effacés, ils ne
laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée, et de lui donner des impressions de
défiance et de jalousie qu'elle n'avait jamais eues. Elle fut étonnée de n'avoir point encore pensé
combien il était peu vraisemblable qu'un homme comme monsieur de Nemours, qui avait toujours fait
paraître tant de légèreté parmi les femmes, fût capable d'un attachement sincère et durable. Elle trouva
qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion. "Mais quand je le pourrais être,
disait-elle, qu'en veux-je faire ? Veux-je la souffrir ? Veux-je y répondre ? Veux-je m'engager dans
une galanterie ? Veux-je manquer à monsieur de Clèves ? Veux-je me manquer à moi-même ? Et veux-
je enfin m'exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? Je suis vaincue
et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi. Toutes mes résolutions sont inutiles ; je
pensais hier tout ce que je pense aujourd'hui, et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus
hier. Il faut m'arracher de la présence de monsieur de Nemours ; il faut m'en aller à la campagne,
quelque bizarre que puisse paraître mon voyage ; et si monsieur de Clèves s'opiniâtre à l'empêcher ou
à en vouloir savoir les raisons, peut-être lui ferai-je le mal, et à moi-même aussi, de les lui apprendre."
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