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Analyse herméneutique sur le roman de Marguerite Yourcenar,

« Le Coup de Grace »

L’étude suivant contient une analyse herméneutique appliqué sur le roman écrit par
Marguerite Yourcenar et intitulé « Le coup de Grâce. » Avant de commencer l’analyse
proprement-dite, il est nécessaire d’établir ce que l’herméneutique signifie. En « Structure et
Herméneutique, » Paul Ricoeur affirme que l’herméneutique peut être entendue « comme
interprétation philosophique des contenus mythiques, saisis à l’intérieur d’une tradition vivante
et repris dans une réflexion et une spéculation actuelle.1 » Au décours du XXème siècle, les
philosophes Umberto Ecco et Paul Ricoeur ont déterminé quatre niveaux sur lesquels
l’interprétation doit être faite : littéral, topologique, typologique et anagogique.
En ce qui concerne la structure de l’analyse, on va découvrir dans les lignes suivantes
qu’elle va suivre la structure de ces quatre niveaux mentionnés au-dessus. Chaque niveau
propose d’offrir une nouvelle perspective du texte étudié prenant comme point de départ une
courte description du contenu du fragment choisi. Le deuxième niveau introduit les premiers
éléments menés à l’interprétation. À ce plan on va discuter les symboles, les motifs, les figures
de styles etc. Ensuite, l’analyse est suivie par l’explication des éléments d’intertextualité et
finalement au quatrième stade on va établir une perspective de point de vue philosophique en
tenant compte de la liaison entre l’homme et la divinité.
Le roman « Le coup de Grace » a été publié en 1939 avant la Seconde Guerre Mondiale
aux éditions Gallimard. Le roman raconte un épisode tragique de la vie du protagoniste pendant
la Première Guerre Mondiale. Présent dans un hôpital, après il avait été blesse sur le champ de
lutte, le personnage central, Éric, arrive à raconter à ses voisins accidentés aussi, son histoire
d’amour. Il se rappelle de son ami d’enfance, Conrad, qui signifie pour lui toute son enfance. Par
le commencement de la guerre il se retire avec son ami dans un château où il retrouve la sœur de
son camarade, Sophie, comme une femme attirante. Il tombe amoraux d’elle. Pendant le roman il
ne peut pas s’assumer ses sentiments vers la femme et de les déclarer. En effet Sophie choisit
s’enfuir et de prendre la part des russes, de lutter dans la guerre contre Éric. Afin de préserver
l’amitié avec Conrad, Éric décide d’oublier Sophie et de se concentrer sur la guerre.
Malheureusement, Conrad est tué à la fin et Sophie est surprise avec autres traites. Elle décide de
se venger sur son ancien amour et demande Éric de lui tuer.
Cette histoire et ce triangle amoureux inclue quelques aspects de la vie amoureuse de la
vie de l’auteur, Marguerite Yourcenar (1903-1987). N’ayant une figure maternelle après sa
naissance, Marguerite Yourcenar (à son vrai nom Marguerite Cleenwerk de Crayencour) est
grandis par son père et par deux femmes, en Belgique. L’une de ces femmes vont jouer un grand
rôle dans l’activité littéraire de Marguerite Yourcenar, il s’agit de Jeanne de Vietingoff, une amie

1 Paul Ricoeur, Structure et Herméneutique. Esprit (1940-), no. 322 (11), 1963, p. 596, disponible en-
ligne : http://www.jstor.org/stable/24268723., le 17 novembre 2023.
de sa mère. Pendant des années, ils vont rétablir ses existences dans divers endroits, en
s’installant à Paris, en Angleterre, Italie, Suisse. Entre les deux Guerres Mondiales elle connait
l’éditeur et l’écrivain André Fraigneau dont elle devient amoureuse. Cette histoire d’amour n’est
pas accomplie car l’homme aimée se trouve d’avoir un intérêt délicat pour les autres hommes et
non pour les femmes. Après cet épisode, Marguerite continue à publier des nombreux œuvres
littéraires et finalement en 1937 elle rencontre Grace Frick, une femme d’origine américaine qui
devient son compagnon jusqu’à la fin de sa propre vie. Ensemble, elles s’installent aux Etats-
Unis. Grace devient l’impresario de sa partenaire, en organisant son temps dédies pour l’écriture
et lui donnant des suggestions. En 1939, tandis qu’elles étaient dans un voyage dans Capri, Italie,
Yourcenar arrive à publier le roman « Le coup de Grace ».2
Au regard de ces éléments exposés, on illustre un fragment suggestif de ce roman :
-Et maintenant ? dis-je en lui désignant une boîte de cigarettes ouverte sur la table.

Elle refusa d’un geste de la main.

- Maintenant ? dit-elle d’un ton surpris.


- Vous avez de la famille en Pologne ?
- Ah, fit-elle, vous avez l’intention de me ramener en Pologne. Est-ce aussi l’idée de Conrad ?
- Conrad est mort, dis-je le plus simplement que je pus.
- Je regrette, Éric, dit-elle doucement, comme si cette perte ne concernait que moi.
- Vous tenez tant que ça à mourir ?

Les réponses sincères ne sont jamais nettes, ni rapides. Elle réfléchissait, fronçant les sourcils, ce
qui lui donnait le front ride qu’elle aurait dans vingt ans. J’assistais à cette mystérieuse pesée que
Lazare fit sans doute trop tard, et après sa résurrection, et ou la peur sert de contrepoids à la
fatigue, le désespoir au courage, et le sentiment d’en avoir assez fait à l’envie de manger encore
quelques repas, de dormir encore quelques nuits, et de voir encore se lever le matin. Ajoutez à cela
deux ou trois douzaines de souvenirs heureux ou malheureux, qui, selon les natures, aident à nous
retenir, ou nous précipitent dans la mort.

Elle dit enfin, et sa réponse était surement la plus pertinente possible :

- Qu’est-ce que vous allez faire des autres ?

Je ne répondis pas, et ne pas répondre était tout dire. Elle se leva, de l’air de quelqu’un qui n’a pas
conclu une affaire, mais que cette affaire n’engage pas personnellement.

- En ce qui vous concerne, dis-je en me levant à mon tour, vous savez que je ferai l’impossible.
Je ne promets rien de plus.
- Je ne vous en demande pas tant, fit-elle.

Et, se détournant à demi, elle écrivit du doigt sur la vitre embuée quelque chose qu’elle effaça
aussitôt.

- Vous ne voulez rien me devoir ?


- Ce n’est même pas cela, dit-elle d’un ton qui se désintéressait de l’entretien.

J’avais fait quelques pas vers elle, fascine malgré tout par cette créature revêtue pour moi du
double prestige d’être à la fois une mourante et un soldat. Si j’avais pu m’abandonner à ma pente, je crois
que j’aurais balbutié des mots de tendresse sans suite, qu’elle se fut certes donnes le plaisir de rejeter avec

2
https://www.yourcenariana.org/content/marguerite-yourcenar-1903-1987
mépris. Mais où trouver des mots qui ne fussent pas depuis longtemps fausses au point d’être devenus
inutilisables ? Je reconnais d’ailleurs que tout ceci n’est vrai que parce qu’il y avait en nous quelque chose
d’irrémédiablement buté qui nous interdisait de faire confiance aux mots. Un véritable amour pouvait
encore nous sauver, elle du présent, et moi de l’avenir. 3

I. Le niveau littéral :
À ce niveau on va exposer particulièrement les éléments qui composent le roman, enfin le
fragment choisi.
Au premier regard on peut observer que le fragment prend la forme d’un texte narratif parce
qu’il inclue des personnages, des actions et des événements qui sont relatés par un narrateur. Ici,
l’action se déroule entre les trois personnages, le personnage-narrateur Éric von Lhomond,
Conrad et sa sœur, Sophie.
La focalisation
Par son développement « Le coup de Grace » est un roman constitué sous la forme d’un récit.
En ce qui concerne la focalisation du récit, on peut distinguer une focalisation interne puisque le
narrateur est aussi le personnage principal dans le texte mais aussi il raconte les évènements à la
première personne. « Si j’avais pu m’abandonner à ma pente, je crois que j’aurais balbutié des
mots (p.118) ». Néanmoins, au début du roman, il existe une introduction qui conduit vers
l’action principale mais qu’il raconte les évènements par une perspective plutôt objective et par
un narrateur omniscient. Ici la focalisation est zéro et le narrateur dévoue certaines informations
sur le futur personnage narrateur. « Éric von Lhomond, qui s’était toujours tenu avec obstination
du cote droit de la barricade, appartenait à ce type d’hommes trop jeunes… » (p.19)
Les personnages
Pendant le roman on observe que l’action se déroule autour du trois personnages : le
personnage narrateur et principal, Éric von Lhomond, son ami d’enfance, Conrad et sa sœur
Sophie.
Entre le personnage principal et Sophie commence une histoire d’amour néfaste qui se finit
avec la mort tragique du personnage féminin. On distingue l’éloignement d’Éric vers les
émotions profondes d’amour que Sophie les détient. Ici elle est décrite comme une » femme
belle. » (p.32)
Par rapport à Conrad, le personnage narrateur insiste de préserver l’amitié et choisit de ne lui
révéler l’histoire d’amour avec sa sœur. Son aspect physique est ressemblé avec ceux d’Éric :
« nous étions pareils, élancés, durs, souples… » (p.26) L’amitié entre les deux hommes se finit
avec la mort de Conrad dans la guerre.

3
Marguerite Yourcenar, Le coup de Grâce, Gallimard, Collection Folio, 1939, pp.116-118
La préface
La préface contient des informations supplémentaires sur le roman, l’auteur dévoile que
les évènements relatés sont inspirés des faites réelles. L’auteur situe son œuvre littéraire dans le
genre tragique en mentionnant l’unité de temps, de lieu et l’action limite aux trois personnages
mais aussi le caractère tragique de la fin. Même si pendant le roman on peut observer un conflit
entre les bolchevicks et les alliés d’Allemagne, l’intention de l’écrivaine n’était pas à évoquer les
aspects politiques de l’époque, la société ou la mentalité mais de mettre en évidence la
psychologie des personnages, leurs sentiments, leurs expériences et conflits intérieurs. « C’est
pour sa valeur de document humain (s’il en a), et non politique, que Le Coup de Grace a été
écrit, et c’est de cette façon qu’il doit être jugé ». (p.18)
L’auteur explique aussi dans la préface la raison pour laquelle il utilise la narration à la
première personne en affirmant que son désir était d’éliminer le » point de vue de l’auteur, ou de
moins ses commentaires et parce qu’il permet de montrer un être humain faisant face à sa vie. »
(p.13)
Le fil narratif est souvent interrompu par une série des révélations du personnage
principal qui se souvient ses pensées, ses sentiments. Par conséquence, le lecteur est conduit dans
un monde abstrait où les expériences réelles se mélangent avec ceux qui se passent dans la
mémoire du personnage principal : « les confessions véritables sont d’habitude plus
fragmentaires ou plus répétitives, plus embrouilles ou plus vagues ». (p.13-14)
En ce qui concerne le roman de notre analyse, on peut observer deux casquettes de
soldats avec une étoile dans le milieu. Cette étoile représente l’emblème de l’état Prusse. Il peut
faire référence à l’amitié entre Éric et Conrad.
Les figures de style :
En dépit du fait que le roman appartient au courent réaliste, et prend la forme d’un récit,
on peut distinguer moins figures de styles par comparaison avec les œuvres classiques. Toutefois
on peut remarquer les suivantes figures de styles :
-des antithèses : « et le sentiment d’en avoir assez fait à l’envie de manger encore quelques
repas, de dormir encore quelques nuits, et de voir encore se lever le matin ». Le sentiment
d’aversion vers la vie est mis en opposition avec le désir de continuer de vivre.

II. Le niveau tropologique


Ce plan se propose de développer un niveau plus profond que celui mentionné
antérieurement, ayant une valeur symbolique. Ici on va découvrir les thèmes principaux qui
composent le fragment, les symboles utilisés et la signification des figures de style.
Les thèmes
Le fragment ci-dessus traite plusieurs thermes interconnectes tels que :
-La mort et la perte : Dans le fragment, on observe l’attitude d’Éric devant la mort de son ami
d’enfance Conrad, que pour lui semble une tragédie. A l’opposition de cette attitude de terreur
devant la mort, on distingue Sophie qui n’est pas influence par le décès de son frère. -Conrad est
mort, dis-je le plus simplement que je pus. « -Je regrette, Éric, dit-elle doucement, comme si cette
perte ne concernait que moi. » Ce thème peut être lie aussi avec un autre thème.
-La dualité entre la vie et la mort : Dans ce cas, il est mis en évidence la perspective d’Éric et
de Sophie devant la mort du personnage féminin. L’homme est marqué par une attitude d’effroi
et de peur tandis que la femme possède une attitude du courage. Éric essaye de faire l’impossible
(de sauver le personnage féminin de la voie de la mort) mais Sophie est déjà résignée sur le fait
qu’elle est condamnée à la mort. « En ce qui vous concerne, dis-je en me levant à mon tour, vous
savez que je ferai l’impossible. Je ne promets rien de plus. /-Je ne vous en demande pas tant, fit-
elle. »
-Pendant le fragment on observe une image artistique dans laquelle Éric interrompt la discussion
pour offrir une cigarette à Sophie. Ici, il peut être constaté une tendance d’éviter le sujet de la
mort de la part d’Éric, ce qui renforce l’idée d’angoisse face à la mort. » -Et maintenant ? dis-je
en lui désignant une boîte de cigarettes ouverte sur la table. Elle refusa d’un geste de la main. ; -
Qu’est-ce que vous allez faire des autres ? Je ne répondis pas, et ne pas répondre était tout dire ».
Les symboles :
Parmi les éléments suggestifs du fragment on exploite le symbole de la mort. La mort fait
son apparition dans la littérature du XX -ème siècle sous la forme de la guerre. Dans le
Dictionnaire des Symboles écrit par Jean Chevalier, la mort est identifiée comme « la fin absolue
de quelque chose positif ». (p.334). Par rapport à cette définition, la disparition de l’être aimée
montre la fin de l’histoire de l’amour, de la passion et de l’intensité de sentiments d’Éric.
Dans la conscience de Sophie, la mort a une double sens, elle peut lui introduire dans le
Paradis ou dans l’Enfer. La mort est enfin envisagée pour elle comme une révélation, « une
condition d’une vie supérieure à un autre niveau ».
Les figures de style :
Pour créer un univers tentant le narrateur utilise dans une mesure limitée quelque figures
de style. À partir de l’attitude complètement opposée face a la mort on observe quelques
éléments d’antithèse qui accentue le contraste entre les deux personnages. « La peur sert de
contrepoids à la fatigue, le désespoir au courage, et le sentiment d’en avoir assez fait à l’envie de
manger encore quelques repas. Le personnage Éric peut être associe avec la peur, le désespoir, le
sentiment d’en avoir assez tandis que Sophie incarne le la fatigue, le courage, l’envie de manger
et de continuer ».
On observe aussi que le narrateur introduit un élément intertextuel, c’est-à-dire le nom
Lazare renvoie sur l’épisode biblique où il est resuscité par Jésus Christ et obtient la rédemption.
« J’assistais à cette mystérieuse pesée que Lazare fit sans doute trop tard, et après sa résurrection,
et ou la peur sert de contrepoids à la fatigue […] ». L’action du fil narratif principal est
interrompt par une courte référence aux évènements relatées dans le Bible ainsi que le narrateur
personnage met en évidence les préoccupations introspectifs du personnage féminin, Sophie. Elle
est une femme qui préfère à réfléchir, aux gestes de son amour, de faire une analyse vers ses
propres sentiments.

III. Le niveau typologique


Ce stade se propose de réaliser la démythisation de l’élément d’intertextualité, Lazare,
qui évoque un personnage biblique. Selon le Dictionnaire Biblique, on observe que dans le sens
étymologique, le nom de Lazare porte comme signification Dieu m’a aidé4 Dans ce but on
observe que dans le texte biblique, l’homme peut toucher une condition supérieure
particulièrement par l’intervention de la divinité. Dans notre texte on peut affirmer que les
personnages disposent d’un libre arbitre et ont la possibilité de prendre des décisions sur leur
compte. Mais pour quelle raison utilise le narrateur ce personnage en relation avec l’action
principale du roman ?
En faisant une petite comparaison entre les deux entités rassemblées dans le fragment
choisi de cette étude, on observe que Lazare meurt à cause d’une maladie incurable mais il est
ressuscité par Jésus Christ. Apres sa résurrection, les pharisiens l’ont avait cherché pour le tuer
encore une fois parce que le monde s’est convertit de plus en plus au christianisme. Pour mettre
en parallèle le personnage Lazare avec Sophie, on distingue qu’elle est pour cette fois
condamnée à la mort pour ses orientations politiques, et ainsi elle va être tuée par Éric. Dans ce
sens, on peut interpréter que le message de cet emploi du terme biblique peut être relié avec le
fait que la société tende d’éviter les hommes qui détient une condition mentale, spirituelle,
cognitive supérieure par comparaison du reste. « Le bruit de la résurrection de Lazare, s’était
répandu non seulement dans la Province de Judée, où ce miracle avait été fait, mais encore dans
la Galilée […] ce qui faisait beaucoup de conversions5. »
La mort de ces deux, constitue au sens symbolique une renaissance. Dans le cas de
Lazare, Jésus lui donne une autre chance de revivre et d’améliorer sa vie alors que la mort de
Sophie signifie une mort physique mais aussi un transfère dans une autre dimension ou toutes les
choses n’impliquent plus des souffrances et des obstacles. L’occasion d’échapper des
méchancetés est donne ici avec l’aide d’une autre entité humaine, Éric, un homme plein des
défauts et des faiblesses. Le contraste entre les deux personnages principaux du roman est
constitué du fait qu’elle cherche à dépasser son niveau et sa condition faible tandis qu’il reste
plein des remords, de lassitude et d’effroi. Lazare peut envisager un pilier dans l’action
principale car il montre la différence des caractères entre les deux amoureux.

4
Alexandre Westphal, Dictionnaire Encyclopédique de la Bible, édition numérique, 2005 France, disponible en
ligne : https://www.bible.audio/definition-westphal-3118-Lazare.htm , 13.12.2023
5
Simone Honore, Le Grand Dictionnaire de la Bible ou Explication Littérale et Historique de Tous les Mots Propres
du Vieux et du Nouveau Testament, Jean Certe, Lyon,1703, disponible en ligne :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1086308.image# , 13.12.2023, p.10
Le rôle de l’élément prélevé du texte biblique aide à construire le caractère du personnage
féminin (mettant en scène son effort d’achever une autre condition humaine. L’expression pesée
intérieure qui est associée au Lazare, fait une référence indirecte aussi sur les pensées de Sophie,
qui à son tour essaye d’ignorer ses sentiments d’amour et de suivre la voie de la tranquillité et de
la paix.

IV. Le niveau anagogique


La dernière partie de l’étude consiste dans l’analyse qui vise la relation entre l’homme et
la divinité. Le message du fragment peut être associe avec le proverbe suivant « La vie est la
voie de la mort, la mort est la voie de la vie. »
Par consequent, il est possible à distinguer la volonte de Dieu, par donnant aux etres
humaines le libre arbitre. Ils ont la possiblite de prendre des decisions et de suivre le chemin
materiel mais ils vont supporter les consequences. A l’autre cote l’homme est libre de choisir le
chemin spirituel, de mener une vie pleine de souffrances mais qui a la fin va connaitre le Paradis.
Par les antithèses mentionnées antérieurement on peut identifier des éléments qui
représentent l’Infère : « la peur », « le désespoir », « le sentiment d’en avoir assez » ; mais aussi
des éléments qui font référence au Paradis : « le courage », « l’envie de manger », « se lever le
matin. »
Par analogie, même les personnages présentés dans le fragment envisagent les deux
grands moyens possibles. Pour donner un exemple, on observe que le comportement d’Éric
(d’échapper de la mort et de revivre une amour interdite) représente le chemin de l’homme qui
vit loin de Dieu, ne respectant pas les lois et qui cherche à chaque occasion le plaisir immédiat.
Au contraire, on observe Sophie qui s’intéresse du plan spirituel (n’est pas effraye par la mort,
cherche à dépasser sa condition spirituelle) et cherche de se rapprocher de l’entité divin.
Dieu fait sa présence par le caractère de Lazare dont il le ressuscite. Cet évènement relève
en fait que chaque personne qui a péché peut être épargné. Du point de vue symbolique, Lazare
peut être désigné comme un « médiateur entre les vivants et les morts »6 . En dépit du fait que
Lazare prend une forme humaine même après sa mort, il est important à noter le fait qu’il a été
ressuscité grâce à la foi solide de ses sœurs. Le message biblique de cette parabole renvoie sur
l’idée que la manque de confiance en Dieu, n’apporte que des conséquences déplorables.
Le roman inclue d’ailleurs une parallèle entre le symbolisme de l’Enfer et le Paradis.
L’essai d’Éric de continuer sa vie sur la terre, en oubliant son caractère éphémère et n’ayant pas
de confiance dans une monde spirituelle et dans une divinité, tous ces aspects lui introduit dans
l’Enfer. Ses angoisses grandissent, son effroi reçoit de grandes proportions car « l’enfer
représente la privation de Dieu et de la vie ».7 En contraste, le Paradis ne peut pas être accédé
6
Carine Trévisan, Les Fables du deuil. La Grande Guerre : mort et écriture, PUF, 2001, p. 132-135.
7
Simone Honore, Le Grand Dictionnaire de la Bible ou Explication Littérale et Historique de Tous les Mots Propres
du Vieux et du Nouveau Testament, (pp.405-406) Jean Certe, Lyon,1703, disponible en ligne :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1086308.image# , 17.01.2023,
que par l’acte de la résurrection, un acte qui est réalisé uniquement par Dieu. Cette idée indique
le fait que le Paradis est destiné pour ceux qui croient dans une entité et un monde spirituel.

V. Conclusion
À la fin, l’analyse effectué a approfondi les quatre niveaux d’interprétation commençant
du plan de surface où les aspects externes ont contribué à l’interprétation prochaine du fragment
(le contexte de l’écriture, la vie de l’auteur, la date de parution).
Ensuite, l’analyse continue avec l’intégration des éléments symboliques, des thèmes
abordés et leurs explications. On a découvert la tendance de l’écrivaine de construire son roman
sur des aspects opposées sur des antithèses pour montrer les deux caractéristiques des
personnages ou des attitudes différentes face à la mort.
Au troisième niveau, l’élément d’intertextualité a constitué le point d’intérêt majeur, ou il
peut être distingué la source d’inspiration biblique qui peut être relié avec le personnage féminin,
Sophie, qui aspire pour une condition supérieure.
La derniere partie plonge dans le plus profond côté de l’interprétation en faisant une
connexion avec la divinité et l’homme. Le message du fragment représente la dualité des
décisions que les êtres humains peuvent choisir : le plaisir immédiat où l’aspiration sur une
monde spirituel.
Références :
1) WESTPHAL Alexandre, Dictionnaire Encyclopédique de la Bible, édition numérique,
2005 France, disponible en ligne : https://www.bible.audio/definition-westphal-3118-
Lazare.htm , 13.12.2023

2) TREVISAN Carine, Les Fables du deuil. La Grande Guerre : mort et écriture, PUF,
2001, p. 132-135.

3) YOURCENAR Marguerite, Le coup de Grâce, Gallimard, Collection Folio, 1939.


4) RICOEUR Paul, Structure et Herméneutique. Esprit (1940-), no. 322 (11), 1963, p. 596,
disponible en-ligne : http://www.jstor.org/stable/24268723., le 17 novembre 2023.
5) HONORE Simone, Le Grand Dictionnaire de la Bible ou Explication Littérale et
Historique de Tous les Mots Propres du Vieux et du Nouveau Testament, (pp.405-406)
Jean Certe, Lyon,1703, disponible en ligne :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1086308.image# , 17.01.2023

Sitographie :
https://www.yourcenariana.org/content/marguerite-yourcenar-1903-1987

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