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1. Comportement Figure 2
EN BREF
1.1 Apparence générale Tolérance : Réduction progressive des effets d’un médicament
Voir présentation
Maniérisme : On dit qu’il y a « maniérisme » chaque fois que les moyens d’expression
(mimique, comportement et langage) manquent de simplicité et de
naturel. Les gestes, les attitudes, les propos, au lieu d’être précis, directs,
proportionnés et adéquats, subissent des amplifications, des surcharges,
des dénaturations qui les rendent compliqués et souvent discordants. De
plus, ces mouvements sont dits involontaires.
Stéréotypie d’attitude :
Persévération
motrice : Répétition machinale d’un mouvement qui a perdu sa signification.
Inhibition de
l’énergie : Le patient sent son dynamisme comme entravé. Cette inhibition se
remarque, au cours de l’entretien, à la peine que le malade se donne pour
la surmonter.
Indécision : Incapacité pour le sujet de prendre une décision dans des délais
normaux.
Mutisme : Conservation d’un silence plus ou moins complet sans qu’il y ait atteinte
neurologique.
Sociabilité
diminuée : Il faudra apprécier dans quelle mesure le contact avec le patient envers
son entourage s’est modifié par rapport à l’état antérieur.
Sociabilité
Augmentée : Augmentation des conduites sociales par comparaison avec l’état
antérieur.
2. Affect
Indifférence : L’expression qui désigne chez certains patients l’absence de ton affectif
et de préoccupation à l’égard de l’existence et de conséquences d’une
situation donnée. On emploie le terme de « belle indifférence » lorsque le
patient démontre une absence de préoccupation à l’égard des
conséquences.
Impression de
vide affectif : Le malade se plaint d’une perte de capacité à ressentir des émotions. Les
sentiments sont « atrophiés ». Ex. : « Je me sens mort intérieurement, je
ne peux absolument plus rien ressentir; en moi, tout est vide; je n’arrive
plus à me réjouir ni même à être triste; plus rien ne m’affecte; tout est
figé. »
Perte d’espoir : Pessimisme de l’humeur qui fait que le malade a perdu espoir dans la
guérison et/ou dans l’avenir. La perte des projets sera notée ici si elle est
liée au pessimisme de l’humeur.
Tension -
irritabilité : État d’attention exacerbée, caractérisé par une explosivité et des
dispositions agressives qui peuvent survenir sur un fond de calme
apparent.
Extase : Fuite dans un état d’âme inhabituel, le plus souvent produit par un
puissant élan, par exemple un vécu érotique ou mystique. La béatitude ou
l’extase implique une sortie de soi enivrante dans laquelle le moi
s’épanoui, s’élève avec une plénitude particulière et ressent une
inspiration active. Extase et ravissement peuvent se manifester avec un
enthousiasme exagéré, par une fougue passionnée et fréquemment peu
naturelle, avec des sensations accrues et une perception de soi
démesurée, comme de l’exaltation.
Surestimation
de soi : Sentiment exagéré de sa puissance et de ses capacités.
Sentiment
d’insuffisance : Sentiment d’incapacité, d’inaptitude, d’incertitude, de maladresse,
d’indécision, de stupidité, de sottise, sentiment d’être laid, disgracieux,
etc. La confiance dans ses propres capacités a disparu.
Sentiment
de ruine : Le malade a le sentiment qu’il n’a pas les moyens de lutter pour sa vie
Ambivalence
affective : Disposition mentale anormale permettant à un sujet, devant une situation
donnée, de manifester dans le même temps des sentiments
diamétralement opposés; amour et haine, crainte et désir, culpabilité et
justification, orgueil et dépréciation de soi; il en résulte des propos et des
attitudes franchement contradictoires. Chez l’adulte, l’ambivalence
suppose un relâchement de l’unité et de la continuité du moi, une
dissociation de la personnalité, telle que constatée dans la schizophrénie.
Discordance
affective : Les émotions du patient ne concordent pas avec le contenu de son vécu
actuel. C’est un affect inapproprié impliquant une dissociation idéo-
affective. Ceci implique donc une dysharmonie, une inadéquation entre
l’idée, l’attitude et la teneur affective exprimée dans un même moment.
C’est donc à un sourire, à un pli du sourcil, à un regard, au ton d’une
phrase qu’on la décèlera, quant on constatera qu’ils sont détachés du
contenu idéique ou émotionnel qu’ils accompagnent. Ex. : Un
schizophrène évoque la tristesse qu’il ressent après le décès récent de sa
mère et en rit… Une personne sourit et rit en vous racontant que les
démons la persécutent.
Labilité thymique
(affect labile) : Augmentation de la mobilité affective par laquelle les affects ont le plus
souvent une très courte durée et changent de sens dès leurs premières
manifestations. Ex. : Un vieil homme est tout en larmes puis, après un
court moment, réagit à une farce par un rire incontrôlable. Une jeune
femme que vous observez est amicale, heureuse et très sociable lorsque
vous la voyez; l’instant d’après, elle est fâchée et boudeuse sans raison.
Monotonie ou indifférence
affective :
Diminution de la capacité de modulation affective. Pour l’affect concerné,
noter la modulation; affect restreint, affect émoussé ou affect plat. Ex. : le
malade reste dans une humeur ou un état affectif déterminé, indépendant
de la situation extérieure, par exemple dans une hostilité irritée, un refus
méfiant, un engourdissement.
Autisme : Polarisation de toute la vie mentale d’un sujet sur son monde intérieur et
perte de contact avec le monde extérieur. Le malade vit dans le monde
familier de ses désirs, de ses angoisses, de sa sensibilité et de son
imagination; ce sont, pour lui, les seules réalités. Le monde extérieur n’est
qu’une apparence ou tout au moins un monde sans échange possible
avec le sien propre. Cette attitude rend le malade absolument
impénétrable et son comportement incompréhensible. L’autisme est un
des éléments fondamentaux de la structure schizophrénique.
3.2 Vitesse
3.3 Processus
Persévération
verbale : Répétition involontaire incoercible et persistante d’activités verbales.
Peut être secondaire à des ruminations.
Fuite des idées : Passage précipité d’une idée à une autre sans en compléter
l’expression verbale. Les idées semblent associées par leur continuité,
elles sont fragmentaires et déterminées par des associations reliées aux
stimuli de la situation et de l’environnement. Ceci implique que les
associations sont souvent identifiables et même amusantes, quoique
très forcées. Le fil de la pensée demeure toutefois tangentiel.
Mutisme : Conservation d’un silence plus ou moins complet sans qu’il y ait atteinte
neurologique. En effet, le mot mutisme doit être réservé au cas où le
sujet, conservant l’intégrité organique des centres du langage et de ses
organes d’expression, garde le silence soit volontairement, soit sous
l’influence d’une disposition mentale anormale. Dans le cas d’atteinte
neurologique ou organique, on emploiera le terme d’aphasie.
Pressentiment
délirant : Sentiment confus, anidéique, que le monde ambiant et/ou le sujet
changent sans pouvoir donner une signification précise à ce changement,
qui paraît immotivé, irrationnel. La conviction subjective de la réalité du
vécu délirant est accompagnée le plus souvent d’un sentiment de
malaise, de transformation de soi ou du monde ambiant, de perplexité,
d’inquiétude, d’anxiété, d’effroi, de menace, de méfiance. Ex. : « Il y a
quelque chose dans l’air, il va m’arriver quelque chose. » Plus rarement,
le pressentiment délirant entraîne un sentiment d’exaltation, d’impunité.
Interprétation
délirante primaire : Attribution immédiate d’une signification erronée à une perception
normale. Ex. : « Ce trait dans le ciel, c’est un signe de Dieu. » (En réalité,
il s’agit de la traînée d’un condensateur d’avion à réaction).
Intuition délirante : Prise de conscience soudaine, sans support perceptif, d’un sentiment,
d’une idée ou d’un fait, entraînant une conviction immédiate. Ex. : « Je le
sais, je le sens, je l’ai soudain compris. »
Systématisation
du délire : Élaboration d’un système délirant de logique interne grâce au travail du
délire, fait de rapprochements, de déductions, d’enchaînements, de
preuves, etc.
Les idées délirantes les plus communes se regroupent selon différents thèmes. Les plus
communs sont :
Délire d’influence
(de contrôle) : Le malade se plaint que ses idées, ses représentations sont imposées,
influencées, induites de l’extérieur. Ce ne sont pas seulement les
pensées du malade sur lesquelles on agit, mais sur ses sentiments, sur
ses aspirations, sa volonté, ses paroles, ses actes. Il est important de
noter à l’examen s’il s’agit ici de pensées imposées de l’extérieur ou de
vol de la pensée, de divination de la pensée, de pensées imposées ou
d’autres sentiments d’influence. Ce type de pensée peut également être
décrit dans les troubles de perception avec atteinte du Moi.
Délire de jalousie : Conviction délirante d’être trompé par son conjoint, son partenaire. À
noter que le délire de jalousie, fondé sur le préjudice, bénéficie d’une
définition propre en raison de sa fréquence et de son importance,
surtout dans la pathologique alcoolique.
Délire de référence
(idées de référence) : Le malade réfère à soi ses perceptions et ses intuitions délirantes,
convaincu que des évènements fortuits le concerne. C’est donc une
idée délirante de relation vis-à-vis soi, mais suite à un stimulus externe
(ceci est très important). Par exemple, les retards des passants veulent
faire comprendre quelque chose au malade; si les gens parlent à voix
basse, c’est parce qu’ils parlent de lui; si untel a mis un œillet rouge et
conduit une voiture rouge, c’est sûrement pour prévenir le patient qu’il
court un danger; cela n’est certainement pas fortuit.
Délire
hypocondriaque : Conviction inébranlable d’être menacé dans sa santé, d’être atteint
d’une maladie incurable, d’une infirmité. Ce délire peut prendre la forme
d’une nosophobie : cancer, syphilis, sclérose en plaques, paralysie
générale, atrophie cérébrale, folie, etc. Il peut aussi prendre la forme de
cénesthésies. Ex. : le mélancolique se plaignant d’être constipé depuis
des semaines (niant la réalité de ses selles); le schizophrène décrivant
comment « Mon cerveau s’atrophie, devient une mer de pus. », « Après
chaque repas, mes entrailles brûlent à petit feu. », « Chaque nuit, mes
poumons se dessèchent. »
Idées prévalentes
non délirantes : Idées fixes chargées d’affect, dont le patient ne reconnaît pas le
caractère parasite. Généralement durable parce qu’intégrée à la
personnalité, l’idée prévalente est agissante, elle détermine le
comportement du sujet.
Hypocondrie non
délirante : Relation anormalement anxieuse au corps propre, caractérisée par
l’exacerbation des sensations cénesthésiques et par la crainte
immotivée de souffrir d’une maladie grave. L’hypocondrie devient
délirante lorsque la crainte se transforme en conviction; les formes de
passage de l’hypocondrie non délirante à l’hypocondrie délirante sont
fréquentes.
Ruminations : Action de réfléchir sans fin à un fait précis. Idées fixes que le patient
reconnaît comme gênantes, mais non comme étrangères à ses
préoccupations du moment.
Illusion : Perception réelle déformée d’un être, d’un objet ou d’une autre donnée
sensorielle. Les illusions ne sont pas nécessairement pathologiques.
Hallucinations
visuelles : Les hallucinations visuelles vont d’hallucinations élémentaires (de types
phosphènes) à de véritables scènes, à des visions élaborées (onirisme).
Hallucinations
acoustico-verbales : Hallucinations les plus fréquentes. Elles consistent en voix s’adressant
au patient ou à une tierce personne.
Hallucinations
auditives : Hallucinations acoustiques mais non verbales; sons de cloches, coups de
sifflet, coups de marteaux, etc.
Hallucinations
cénesthésiques : Hallucinations de la sphère corporelle (tactiles, algiques, zoopathiques,
somatognosiques, motrices, etc.). Le malade se plaint d’être irradié,
électrocuté ou victime d’attouchements sexuels. On peut noter également
une impression de vide intérieur avec absence de certains organes.
Hallucinations
hypnagogiques : Surviennent au moment de s’endormir. Ne sont pas considérées comme
pathologiques.
Hallucinations
hypnopompiques : Surviennent au moment de se réveiller.
Hallucinations
affectives : Dont le contenu est ou bien grandiose ou autodépréciant ou implique les
sensations communes aux syndromes dépressifs comme la honte, la
culpabilité.
Hallucinations
non-affectives : Dont le contenu n’est pas relié à la dépression ou à l’exaltation. Ex. : un
individu entend deux personnes discuter d’un vol futur dans une
brasserie.
4. Fonctions cognitives :
Altération (morcellement)
de la conscience : Trouble continu ou intermittent, caractérisé par la perte
d’acuité de l’appréhension du monde extérieur et/ou
intérieur, au cours duquel peuvent survenir des
hallucinations, des fausses reconnaissances, de
l’onirisme, des intuitions délirantes.
1. Confusion
(désorientation) : Situation de soi par rapport au temps, au lieu et aux personnes.
On donnera plusieurs exemples lors de l’étude sur les syndromes
organiques. Le terme confusion implique une désorientation dans
une ou plusieurs de ces trois sphères : temps, lieu ou personne.
État crépusculaire
(twillight state) : Type de niveau de conscience particulier caractérisé par une
diminution de l’étendue du champ de la conscience et du degré
de réaction aux stimuli de l’environnement. On note une baisse de
l’attention, une pensée confuse et souvent la présence d’illusions
et/ou d’hallucinations. L’activité psychomotrice peut être normale,
augmentée ou diminuée. On note souvent une amnésie lacunaire
temporaire. Par exemple, le patient n’est pas en harmonie
complète avec sa personnalité habituelle, en continuité logique
avec son mode de vie antérieur qui a précédé l’accident. Parfois,
il apparaît franchement anormal (actes bizarres ou incongrus,
fugues, réactions d’agitation, crimes, délits). À noter que cet état
est assez rare et que peu de crimes peuvent être imputables à cet
état.
Désorientation
dans le temps : Le patient ne se situe plus dans les repères temporels usuels
(heure, jour, date, saison, année). Par convention, on ne parle
pas de troubles de l’orientation quant à un malade dysmnésique
ne peut donner sa biographie avec des repères temporels
cohérents.
Désorientation
à la situation : Incapacité pour le malade d’appréhender la situation dans
laquelle il se trouve. Par exemple, la situation d’entretien (Ex. :
fausse reconnaissance de la situation par un délirant).
Désorientation relative
à la personne : Englobe la méconnaissance du nom et des données
biographiques personnelles. Exemple de désorientation sévère :
un homme âgé sait encore son nom, mais se voit comme un
garçon qui, sur l’ordre de sa grand-mère, va faire le courses de
l’autre côté de la rue.
Fausses
reconnaissances : Troubles divers de l’identification d’autrui.
Trouble de
l’appréhension : Incapacité d’établir des relations immédiates et cohérentes entre
les perceptions.
Trouble de
la concentration : Incapacité d’ajuster, de rassembler et de mettre en ordre les
données du réel. Difficulté « de s’en tenir au fait » et d’appliquer
de façon suivie son attention à une occupation définie ou à un
objet déterminé.
Trouble de
la mémorisation : Réduction ou abolition de la capacité de fixer des impressions
nouvelles. On peut les mettre en évidence en demandant au
malade de répéter des chiffres, des phrases, des noms ou de
reconnaître des objets. La capacité de fixation (encodage) est liée
au mode de perception et au matériel utilisé. Elle dépend
également de la charge affective de l’objet mémorisé. On devra
donc utiliser, si possible, du matériel neutre.
Trouble de
l’évocation : Trouble de la capacité d’évoquer des souvenirs. Diminution ou
suppression de la capacité de garder présentes à l’esprit, des
impressions ou des reconnaissances remontant à plus de dix
minutes, pouvant aller jusqu’à l’amnésie.