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CO Pinchat

Dimitri Rau
Français - poésie 9e / 10e / 11e
Les figures de style (de rhétorique)

I. Les figures de l’analogie

La comparaison
Elle établit un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant), à partir d'un élément qui
leur est commun. Trois éléments sont nécessaires dans l'énoncé: le comparé, le terme de comparaison et
le comparant.
- le comparé : la réalité, ce qui est comparé,
- le comparant : l'élément qui fait image, ce à quoi on compare,
- le terme de comparaison (comme, pareil à, tel que, ressembler à, paraître, de même que...).
Exemple : Ses cheveux sont comme des milliers de fils d’or.

La métaphore
Elle établit une assimilation entre deux termes. Comme la comparaison, la métaphore a une valeur
d'illustration. La correspondance qu'elle établit entre deux objets, deux sensations, deux idées va jusqu'à
l'identité : on y retrouve
- toujours le comparant,
- parfois le comparé,
- jamais le terme de comparaison (sinon ce serait une comparaison).
Exemples avec comparé : Un gros serpent de fumée noire (Guy de Maupassant)
La Nature est un temple (Charles Baudelaire)
Exemple sans comparé : En effet, cette tonne / Va nous jouer ce soir le rôle de Phédon (Edmond Rostand)

L'allégorie
Elle représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les divers aspects d'une idée,
qu'elle rend moins abstraite, plus réelle.
Exemple : L'Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme: la proue tournée au Nord, elle est comme à l'ancre au
milieu des mers, surveillant le continent. (Alfred de Vigny)

La personnification
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d'une personne, avec certaines caractéristiques
habituellement humaines, comme la parole.
Exemple : Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse. (Alfred de Vigny)
II. Les figures de la substitution

La périphrase
Elle remplace le nom habituel d’une personne ou d’une chose par une expression, un ensemble de mots,
souvent plus compliqués, qui indiquent généralement une ou plusieurs de ses caractéristiques.
Exemples : Le pays des Cèdres (= le Liban). La fille de Minos et de Pasiphaé (= Phèdre).

La métonymie
Elle remplace un nom par un autre qui entretient un rapport de proximité, comme par exemple :
- le lieu d’origine pour la personne. Exemple : Un émissaire du Vatican (= du Pape).
- le lieu d’origine pour l’objet. Exemple : Fumer des havanes (= des cigares de La Havane).
- l’effet pour la cause. Exemple : Socrate a bu la mort (= un poison mortel).
- le symbole pour la réalité. Exemple : L'alliance de la faucille et du marteau (= des paysans et des ouvriers).

La synecdoque
Elle est proche de la métonymie; les mots y sont liés par une relation d'inclusion, ils font partie d’un même
ensemble.
- une partie pour le tout. Exemple : Les voiles (= les navires) au loin descendant vers Harfleur. (Victor Hugo)
- la matière pour l’objet. Exemple : Croiser le fer (= l’épée)
- le contenant pour le contenu. Exemple : Boire un verre (= le liquide contenu dans le verre).

III. Les figures de l’opposition

L'antithèse
Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
Exemple : Un noble, s'il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui; s'il vit à la cour, il est protégé mais il
est esclave. (La Bruyère)

L'antiphrase (ou l’ironie)


Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Exemples : Quel courage ! (si l’on parle de quelqu’un en train de fuir). Comme il fait beau aujourd’hui ! (s’il
pleut à verse).

L'oxymore
Elle (il) réunit dans une même expression de deux termes contradictoires. C’est une antithèse dont les
deux termes opposés sont rapprochés dans une seule expression.
Exemple : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Pierre Corneille).

Le chiasme
Le chiasme joue sur au minimum quatre termes. Ces termes d'une double formulation y sont inversés
AB / B'A'.
Exemple : Des cadavres dessous et dessus des fantômes ; / Quelques hameaux flambaient: au loin brûlaient les chaumes.
(Victor Hugo)

IV. Les figures de l’amplification et de l’atténuation

L'hyperbole
Elle amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en valeur un objet ou une idée. Elle procède donc de
l'exagération et de l'emphase. On la trouve souvent dans des textes épiques.
Exemple : Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. (Racine)
 
La gradation
Elle organise les termes d'un énoncé selon une progression croissante ou décroissante.
Exemple : C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap. / Que dis-je c'est un cap, c'est une péninsule ! (Edmond Rostand)

L'anaphore
Elle consiste à reprendre plusieurs fois le même mot ou la même expression au début de vers successifs ou
de phrases, pour amplifier le rythme.
Exemple :
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri. (Louis Aragon)

La litote
Elle exprime plus de sens que les mots seuls. Elle implique souvent la forme négative.
Exemple : Va, je ne te hais point (Pierre Corneille) dit Chimène à Rodrigue pour lui dire qu’elle l’aime
malgré tout.

V. Les figures de la construction

Le parallélisme
Il utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés dans le but de rythmer la phrase ou pour orner le
discours. Le parallélisme peut être rapproché de la comparaison car on compare, généralement, deux
objets en les approchant l'un de l'autre pour mieux faire sentir leur valeur relative, leurs rapports, leurs
oppositions...
Exemple : Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !

L'ellipse
Elle supprime des termes qui cependant peuvent se deviner.
Exemple : Entrecôte grand veneur, pizza forestière (= entrecôte à la sauce de grand veneur, pizza à la
manière forestière)

L'anacoluthe
Elle provoque un écart par rapport à la syntaxe courante. Il s’agit tout simplement d’une faute de
grammaire volontaire.
Exemple : Exilé sur le sol au milieu des huées, / Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. (Charles Baudelaire)

La question rhétorique
Elle contient sa propre réponse, ou alors celle-ci est évidente. On peut s'en servir pour exprimer les
passions vives, ou alors pour pousser son interlocuteur à répondre de la manière que l’on souhaite.
Exemple : Croyez-vous vraiment que vous réussirez votre année scolaire sans avoir suivi le moindre cours ?

VI. Les figures de la sonorité

L’allitération
Elle consiste à créer un effet sonore en répétant le même son-consonne.
Exemple : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Jean Racine)

L’assonnance
Elle consiste à créer un effet sonore en répétant le même son-voyelle.
Exemple : Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire. (Jean Racine)

L’onomatopée
Elle consiste à créer un mot ressemblant à un son ou à un bruit.
Exemple : Quelqu’un m’ajuste : paf ! Et je riposte... Pif ! (Edmond Rostand)

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