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FRN 278

1er trimestre 2021


Littérature
Enseignante : Dr Johanna Steyn

Les figures de style


Introduction
Une figure de style est une manière pour l’auteur d’exprimer une idée ou un sentiment grâce à une
façon d’utiliser les mots en leur donnant une force particulière. C’est un procédé qui consiste à
rendre ce que l’on veut dire plus expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant…
Elle est utilisée en littérature, dans les beaux discours, mais aussi dans le langage courant.
Autrement dit, une figure de style permet de créer un effet sur le destinataire d’un texte (écrit ou
parlé).

Nous allons étudier 7 catégories de figures de style :

1. Les figures de la ressemblance/les figures par analogie


2. Les figures de substitution
3. Les figures d’exagération
4. Les figures d’atténuation
5. Les figures de la répétition
6. Les figures d’opposition
7. Les figures qui jouent sur les sons

1. Les figures de la ressemblance/les figures par analogie (elles permettent de créer des images)

La comparaison Elle établit un rapport de Gaston est aussi aimable qu’une porte de prison.
ressemblance entre deux Ses yeux ressemblent à des émeraudes.
éléments (le comparé et le
La terre est bleue comme une orange. (Paul Éluard)
comparant) à l’aide d’un outil
terre : comparé
de comparaison (comme, ainsi
orange : comparant
que, plus…que, moins… que, de
même que, semblable à, pareil
à, ressembler à, on dirait que…)
La métaphore C’est une comparaison sans les Quel ours !
outils de comparaison. Les Il pleut des cordes.
termes y sont au sens figuré. Cette faucille d’or dans le champ des étoiles (Victor Hugo)
faucille d’or : la lune
champ des étoiles : le ciel
La personnification Elle représente une chose ou La maison est endormie.
une idée sous les traits d’une Le vent chantait dans les branches.
personne. Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux – Et je l’ai
trouvée amère. (Arthur Rimbaud)
L’allégorie On utilise un être vivant ou une La mort est souvent symbolisée par une personne
chose pour représenter une armée d’une faux.
idée (abstraite). La Liberté guidant le peuple (tableau d’Eugène
Delacroix)
(La métaphore établit une
assimilation entre 2 termes.
L'allégorie donne vie à une idée
abstraite.)

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2. Les figures de substitution (elles remplacent un terme par un autre terme ou par toute une
expression)

La métonymie Elle remplace un mot par un Je viens de lire un Zola.


autre mot selon un lien Boire un verre.
logique, par une relation
analogique.
La synecdoque Elle consiste à désigner la La France a gagné par 3 à 2 contre l’Allemagne.
partie pour le tout (ou le tout Il y a environ deux cents têtes dans le théâtre.
pour la partie), ainsi que la L’enfant a mis son nez dehors.
matière pour l’objet et le Les voiles au loin descendent vers Harfleur.
particulier pour le général. (Victor Hugo)
C’est un cas particulier de la
métonymie.
La périphrase Elle remplace un mot par une Le roi des animaux (le lion).
expression qui le définit. Un La langue de Molière (le français)
simple mot est remplacé par L’auteur du Seigneur des anneaux (JRR Tolkien)
des éléments de phrase plus L’astre au front d’argent (Lamartine) (la lune)
complexes, jouant sur
l’implicite.

3. Les figures d’exagération

L’hyperbole Elle consiste à exagérer. Elle Je meurs de faim.


dépasse la réalité. C’est trop bon.
Un vent à décorner les bœufs.
Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans
parler. (Jean-Paul Sartre)
Le pléonasme Un pléonasme est le fait Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce
d’associer des termes qui ont la qui s’appelle vu… (Molière)
même signification. C’est un Retour en arrière.
énoncé redondant. En Le principal protagoniste.
littérature, ils sont employés Un bref résumé.
pour insister. Répéter deux fois.
(Les pléonasmes sont
considérés comme des erreurs
dans la langue formelle.)

4. Les figures d’atténuation

L’euphémisme Elle consiste à atténuer Il nous a quittés. (il est mort)


l’expression d’une idée, d’un Aller au petit coin.
sentiment (pour ne pas
déplaire ou choquer).
(Un euphémisme se construit
souvent avec une périphrase.)
La litote Elle consiste à dire moins pour Elle n’est pas mal ! (Elle est superbe)
faire entendre plus. Il n’est pas sot, cet enfant.
Va, je ne te hais point. (Pierre Corneille)

5. Les figures de la répétition

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L’accumulation Enumération plus ou moins Adieux veaux, vaches, cochons, couvées (La
long de termes (excès, Fontaine)
amplification). Cela accélère le Rien n’est plus beau, si leste, si brillant, si bien
rythme, crée du suspense ou ordonné que les deux armées. Les trompettes, les
souligne l’abondance. fifres, les hautbois, les tambours, les canons
formaient une harmonie telle qu’il n’y eut jamais
en enfer (Voltaire)
L’anaphore Un mot répété ou une Ce bras qu’avec respect toute l’Espagne admire,
expression répétée en tête de Ce bras qui tant de fois a sauvé cet empire
phrase, de vers. (Corneille)
Le parallélisme Répétition de la même Innocents dans un bagne, anges dans un enfer.
construction de phrase (Hugo)
(autrement dit de la même Femme nue, femme noire
structure syntaxique). Vêtue de la couleur qui est vie, de la forme qui
est beauté (Senghor)

6. Les figures d’opposition

L’antiphrase Elle exprime une idée par son Tu as eu un zéro en mathématiques ? Ah, bravo !
contraire dans une intention
ironique. On dit le contraire de
ce qu’on pense.
L’antithèse Opposition très forte entre Qui aime bien châtie bien.
deux termes. Ici c’était le paradis, ailleurs l’enfer (Voltaire)
L’oxymore Deux termes, unis Un silence assourdissant (Camus)
grammaticalement, s’opposent Elle se hâte avec lenteur (la tortue - La Fontaine)
par leur sens. L’union de mots Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
contraires frappe l’imagination. (Corneille)

7. Les figures qui jouent sur les sons

L’allitération Répétition du même son de Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos
consonne, écho vocalique de têtes ? (Racine)
consonnes. Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser
sans son chien (virelangue)
L’assonance Répétition d’un même son de Les sanglots longs
voyelles dans une même Des violons
phrase ou dans un ensemble De l’automne
de vers. Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone (Verlaine)
La paronomase Rapprochement de deux Il n’y a que Maille qui m’aille !
homonymes (qui se L’affreux Alfred.
prononcent pareil) ou de deux Qui se ressemble s’assemble.
paronymes (qui se prononcent Tu parles, Charles !
presque pareil) Qui vole un œuf vole un bœuf.

[Denis Fauconnier, 2000. À la découverte de la poésie. Ellipses Édition Marketing]


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