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LES TROPES

Les tropes
 Ce sont des figures de style par lesquelles on fait
prendre à un mot une signification qui n’est pas
prècisément la signification propre de ce mot
(Dumarsais)

 Il s’agit d’une démarche commune du sémanticien (ou


du lexicographe) et du rhétoricien.

 Il retrace le parcours sémantique du mot en présentant


le sens figuré par rapport au sens propre dont il dérive.
Les tropes du sémanticien
 Il s’agit de trois tropes:

La métaphore

La métonymie

La synecdoque
Les figures de l’analogie
 Ce sont des figures qui se basent sur l’analogie, cad le
procédé qui établit une ressemblence entre deux
éléments.
 Des deux éléments, le premier s’appelle le “comparé”
et le second le “comparant”.
 Ce sont, entre autres:

 La métaphore
 La comparaison
La comparaison
Elle est clairement formulée par un terme
comparatif:
comme, tel, semblable, sembler, paraître, ....

Exemple: il est beau comme un Dieu


La métaphore
Elle est douée d’une comparaison implicite et le comparé
peut même être absent et directement remplacé par le
comparant.

Exemple: Bonjour, mon trésor!


Processus sémique
La relation métaphorique consiste dans l’identité d’au
moins un des sémes spécifiques (Martin).

Exemple: impasse

A: «/rue/ /sans issue/»


B:« /situation/ /sans issue/ /favorable/»
La métaphore
La métaphore in presentia ou annoncée: quand le terme comparé et le
comparant sont tous les deux explicitement présents dans la phrase.
Exemple (Henri Michaux, Icebergs ):
Icebergs, Icebergs, cathédrales sans religion de l’hiver éternel
La métaphore in absentia ou directe: le comparé est absent.
Exemple (Baudelaire, L’horloge ):
Chaque instant te dévore un morceau de délice.
La métaphore filée: elle s’étend à plusieurs éléments qui appartiennent au
même champ lexical.
Exemple tiré de Le père Goriot, où Balzac compare Paris à un océan:
« Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la
profondeur. Parcourez-le, décrivez-le ! »
La métaphore filée
 « Série de métaphores reliées entre elles par la syntaxe —
elles font partie de la même phrase ou d’une même structure
narrative ou descriptive— et par le sens : chacune exprime
un aspect particulier d’un tout, chose ou concept, que
représente la première métaphore de la série »

Michel Riffaterre, « La métaphore filée dans la poésie surréaliste », Langue française, n°


3, 1969, pp. 46-60
Exercice: repérez la comparaison
et la métaphore
 Mon frère nage comme un poisson.

 Cette chanteuse a une voix de rossignol

 Tu as vraiment des cheveux de soie

 Marie à les mêmes yeux que sa mère

 Mes enfants sont la lumière de mes yeux

 La mère est une source intarissable d’amour


La métonymie
 C’est un trope par lequel on remplace un mot par un
autre mot avec lequel il a un lien de contiguïté, un lien
logique.
Exemple:
J’ai dégusté un bon bordeaux!

L’on n’a pas bu la ville de Bordeaux, mais un vin issu de la


règion de Bordeaux.
 La métonymie sert ici de raccourci de la pensée
La métonymie: types de
métonymie
- de la cause pour l’effet: un Picasso (pour un tableau de
Picasso)
- de l’instrument pour l’utilisateur de l’instrument: trois
jeunes tambours (pour ceux qui battent le tambour)
- du contenant pour le contenu: il a mangé toute la boîte
(pour il a mangé tous les bonbons contenus dans la boîte)
- du lieu pour la chose: Wall Street (pour la Bourse de New
York)
- du signe pour la chose signifiée: la couronne (pour la
royauté)
- ...
Indiquez ce que désigne chacune
des métonymies en gras.
1. Paris a froid Paris a faim (P. Eluard)

2. ni les voiles au loin descendant vers Harfleur (V.


Hugo)

3. J’écris dans ce pays que le sang défigure (L. Aragon)

4. Ce cœur qui haïssait la guerre (R. Desnos)


Indiquez ce que désigne chacune
des métonymies en gras.
a. Paris a froid Paris a faim (P. Eluard)
habitants de Paris
b. ni les voiles au loin descendant vers Harfleur (V. Hugo)
voiliers ou bateaux
c. J’écris dans ce pays que le sang défigure (L. Aragon)
violence ou victimes
d. Ce cœur qui haïssait la guerre (R. Desnos)
énonciateur ou poète
La synecdoque
 Elle s’avère lorsque une partie d’un élément sert à
désigner le tout (ou le tout pour désigner une partie).

 C’est une variété de métonymie qui consiste à donner à


un mot un sens plus large ou plus restreint qu’il ne
comporte habituellement.

Gilles a enfin trouvé un toit.

La femme de ménage a ciré le salon.


Rappel!
 Lorsque l’on utilise un nom propre pour substituer un nom
commun ou vice-versa, on parle de ANTONOMASE.

 C’est une variété de la métonymie.

Exemple:
Un roquefort pour un fromage
L’Empereur des Français pour Napoléon
Métaphore vs métonymie
Elles sont différentes surtout par leurs procédés:

La métonymie lien logique entre ses deux éléments

Toit maison

La métaphore lien analogique entre ses deux


éléments.
sa jeunesse ténébreux orage
Pour chaque phrase, indiquez la
figure de style utilisée.
a. La mer était là. Comme une flaque immobile qui ne
servait qu’à réfléchir la puissance du soleil. (L. Gaudé) :
b. Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux (R.
Desnos) :
c. Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps. (G.
Apollinaire) :
d. Tu penses que toute la ville hurlante contre toi... (J.
Anouilh) :
e. Il a acheté un Modigliani:
f. Tes yeux sont un océan:
Pour chaque phrase, indiquez la
figure de style utilisée.
a. La mer était là. Comme une flaque immobile qui ne
servait qu’à réfléchir la puissance du soleil. (L. Gaudé) :
comparaison
b. Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux (R.
Desnos) : métaphore
c. Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps. (G.
Apollinaire) : comparaison
d. Tu penses que toute la ville hurlante contre toi... (J.
Anouilh) : métonymie
e. Il a acheté un Modigliani: métonymie
f. Tes yeux sont un océan: métaphore

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