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ANTONINUSLIBERALIS
LES MÉTAMORPHOSES
PAR
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITION • LES BELLES LETTRES•
95, BOULEVARD RASPAIL
1968
Conformément au:x statuts de l'Association Guillaume
Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la A mes Parents
commission technique qui a chargé M. J.-M. Jacques A Monsieur Octave Merlier
d'en faire la révision et d'en surveiller la correction
en collaboration avec M. Papathomopoulos. Hommage de reconnaissance
L'AUTEUR ET L'ŒUVRE
1. Compte
VIH, 1932, p.rendu de la d'isser t abon
148-154. . de Sellheim dans Gnomon,
1. Il y a là toutefois
une formule unique.
2. zur Textkrililc der Verwandlungen des Anl. Lib. (Hermes, 2. Préface de son édition d'An .
3. De Ovidio Nicand . . . t. Lib., p. XLIV sqq.
XII, 1877, p. 306-319). p. 62-63). rz zmztalore (Philologus, LIX, 1900,
3. Op. Laud., p. 42 sqq.
4. Op. Laud., p. 51 sqq. 4. Berl. Philol. Wochenschrift, XX, 1900, col. 711 sq.
5. Op. Laud., p. 62. 2
INTRODUCTION XIX
INTRODUCTION
XVIII
des manchettes 1 • C'est C. Wendel 2 qui a donné la ~'indi_cation. Divers indices ont incité certains critiques
solution de cette question litigieuse en interprétant a_at~nbuer ce~ a1esp?ia ainsi que ceux qui portent l'abré-
cScomme étant l'abréviation de oi.l't'w.Il remarque que viat;1on ~ soit a Nicandre, soit à Boïos. Ainsi Wulffl
si l'on se libère du préjugé que ce signe provient de attribue a Boïos2 ,.les chapitres VI et XIV a. cause d es
l'auteur, ou des auteurs, des manchettes, on comprend ressem bl ances qu il trouve entre VI 3. XIV 2 d'
facilement le sens de oi.l= oi.l't'wç. Un copiste antérieur pa,:t, et V,5; XI,9; XIX,3 ; XXI 4
de l'a~tre u;:
à celui du Palalinus avertit le lecteur de son manuscrit meme, . les ,chapit~es XXXIII '(attribué p;r le
que ce n'est pas par inadvertance si les manchettes lemmatiste d Antomnus Liberalis à Ph· · d 3)
manquent à ces chapitres, mais qu'elles manquaient XXXVI et XLI 4 ; • erecy e '
, qm fimssent tous les trois par
déjà dans son modèle 3 : oi.l't'wç e:i'ipov, oi.l't'w xe:Ï't'c<L une tran~formation en rocher ou en pierre, évo ent
Ce signe devait figurer dans la marge
¾.v't'éjlrlv't'L'(pcxq.iep. les chapitres IV, XXIII et XXXVIII ( tt ~ ,
de tous les chapitres où le copiste du Palaiinus n'avait par le lemmatiste à Nicandre) qui s'achèvent é;al:m~~~
pas trouvé d'indication de sources. par c~ genre de métamorphose, et peuvent remonter
Les adespota. Les chapitres VI 4 , XL et a~ meme auteur. Le chapitre XXXIV fut attribué à
XLI 5 sont absolument dépourvus de toute espèce Ni.candre par Kalkmann s ; le chapitre XXXVII au
meme auteur, avec beaucoup de vraisemblance par
Oder a et R. Rolland 7. Enfin, le chapitre XL qui-finit
1. Cette identification est admise par tous les critiqùes, sauf pa~ u?- &q.i~vtcrµ6c;typiquement nicandrée~, a été
par C. Cessi ( Gli Indici .•., p. 345 sqq.) et par C. Wendel, l. c., assigne à Nicandre par O. Schneiders.
qui identifient l'auteur de<> le premier avec le copiste de P, le
second avec le copiste de son archétype. Les. sources secondaires. - On peut voir des traces
2. L. c. Wendel renvoie à Schol. Théocr. I 52"; Schol. Apoll. de diverses sources secondaires soi·t d'Ant .
Rb. IV, 1614 (codex Laur. plut. XXXII 9) o(, xa:t é)..xa;(r;:Àéye:-rr;:L L'b 1· • , omnus
~ -roü Àeov-roç oôp&.; Schol. Soph. lchneutai (P. Oxy. IX, 1174/5) i era is, s01t de ses modèles, dans des expressions du
0,foi(voç); Schol. Apoll. Rh. III, 263-271 (P. Oxy.
o(S(-rroç)ijv b., -réj:> type µu0o)..oyoum (IV,1 · XIX 1 et 2 · XXXI 3 ) ., ,
VI, 874) è;v -r(um) o{,(-rùl) <ptpe:-r[a:i]. Voir aussi R. Sellheim, (XIX 1 · XXII ' ' ' ' , /\e:ye:'t'c<L
' ' ,2 ; XXXIV,5), )..éyoucrt (XXII,3),
o. l., p. 37, qui donne quelques autres références. J.-M. Jacques
nous a communiqué les références suivantes : L'Etym. Genuin.
1. Noies critiques, p. 116 sqq.
B a 'is"ss. uu. &cre:)..ya:lve:L,
li0"€À'IJVOÇ,
etc., mais parfois simplement
2. Ceite attr~bution avait déjà été soutenue par Koch praef
~ ss. uu. &m&.-rL<;,
&crL&.1loç
et très souvent o(, dans le manuscrit A; b·. ~~b~eidt ~1!-aac} Analecta ... , p. 3 pour le chap. XIV, pa;
dans Aristote, Parties des Animaux, p. 642"31 la graphie fautive de r, zcan rea, p. 43 pour le chap VI et ar Od
0
• l., p. 5 1 ~q. P_our les deu..-.,::
chapitres. · ' p er,
P oo s'explique par la confusion de l'abréviation o(,(-rùlç). Nous
ajoutons à ces références le Pap. Soc. Ital., IX, 1091, qui porte F 3J. Pobur 1 attribu~ion de ce chapitre à Phérécyde cf. aussi
· aco Y, F. Gr. Rist. I p 415 • Wil ·t ·
1922) 3 ' •' • , amowi z, Pzndaros (Berlin,
dans la marge latérale o~v[ = o(,(-rùlç) ijv] à comparer avec la n5' p. 4 ' n. 3, et Sztz. B. der Preuss. Ak. zu Berlin 1926
formule de P. Oxy. IX, 1174 et 1175. P . l "' sqq. ' ,
3. Ce qui n'exclut pas la possibilité pour ces chapitres d'avoir t 4. Attribué à Nicandre déjà par East Epist cri! 2 p 2
été pourvus de manchettes à une étape antérieure de la tradition. e gab J. G: Schneider; cf. Pollux, Onom~sticon •V 38 'sq. 00,
4. Le folio sur lequel figurait le chap. VI étant perdu, il se p. _ e Hzppolylis Euripideis quaestiones noude (Bonn, ·1882),
peut que Xylander, notre unique témoin pour ce passage, n'ait 83
pas reproduit le signe <Ss'il était écrit au bas de la page. 6. Op. taud., p. 54.
5. A comparer aux chap. XII, XVII, XX, XXI, XXIII, 7. Die Heroenuogel in der griech. Mythologie (L . .
XXIV, XXX, XXXII et XXXVI de Parthénios, qui sont p. 22 sc:i:q,Voir infra, chap. XXXVII n. 1 25 et 2~pz1g, 1895),
également dépourvus de toute indication. 8. Nzcandrea, p. 43. ' ' ·
XXII INTRODUCTION INTRODUCTION XXIII
i\fyonm (II,7), et cpa.:al(ibid.). Cette possibilité est sis quale in fabularum amaioriarum breviario dicendi
beaucoup plus sûre en ce qui concerne les passages genus secuius sil (Heidelberg, 1898) et l'ouvrage de
de Parthénios (cf. chap. XI, XIV, XXI, XXVI, A. Th_umb, Die griechische Sprache im Zeiialier des
XXVIII, XXIX, XXXII et XXXIII) où ces expres- Hellemsmus (Strasbourg, 1901), p. 11 sqq.
sions sont utilisées 1 .
Importance de la l'.uva.ywyq. - Les Métamorphoses
d'Antoninus Liberalis présentent un double intérêt,
littéraire et mythographique 2 • En effet, ce recueil est II
la seule trace d'œuvres poétiques aujourd'hui presque
complètement disparues 3 , même s'il n'est pas sûr_ LE TEXTE
qu'Antoninus Liberalis ait effectivement eu sous les
yeux les œuvres citées par le lemmatiste dans les
manchettes marginales. De plus, comme les auteurs A. LE MANUSCRIT
hellénistiques, parallèlement aux nouvelles légendes Conte1:1u d~ Pala~us. - Le Palaiinus gr. 398 est un
qu'ils inventent, ressuscitent des traditions ensevelies, le manuscrit tres precieux, car, indépendamment de sa
témoignage d'Antoninus Liberalis, modeste mais vénérable antiquité, il est l'unique témoin d'un nombre
combien précieux conservateur de fables antiques, _ d'œuvres variées dont voici la liste :
remonte parfois au-delà de l'époque hellénistique. I. Géographes mineurs.
La langue d'AntoninusLiberalis.- A cette recherche II. Chrestomathie de Strabon.
des légendes rares qui est un des traits dominants de III. Mythogr:t~hes : Pse?do-Plutarque, De Fluviis ;
la littérature alexandrine fait pendant la recherche du Parthemos, Eroiika Paihemaia · Antoninus
vocabulaire, dont Antoninus Liberalis nous conserve Liberalis, Meiamorphoseon SynaJoge ff 189r-
comme un écho par l'emploi fréquent de mots rares et 208v. ' ·
poétiques. La langue et le style de notre auteur ont été IV. Extraits d'Hésychius.
étudiés d'une manière satisfaisante par Verheyk4, V. Paradoxographes: Phlégon de Tralles· Apollo-
Oder 5 , Blum 6 et Martini 7 auxquels nous renvoyons nios ; Antigonos. '
notre lecteur. On consultera également avec profit la VI. Lettres d'Hippocrate.
dissertation de R. Mayer-G'Schrey, Parihenius Nicaeen- VII. Epistolographes mineurs.
I~ apparaît à l'exam~n de l'écriture, de l'encre, des
cahiei:s, etc., q~ie. les ~!vers ouvrages transmis par le
1. Cf. Sellheim, o. 1., p. 15 sq. et 47. Palaimus ont ete copies par le même scribe mais à
2. La même constatation s'applique au recueil de Parthénios.
3. Ces œuvres sont généralement considérées comme étant des dates différentes et dans un ordre différent de
les modèles ou les sources principales de nombreux poètes latins. ~•o,rdre -~ctuel. Le_ texte des Mythographes doit avoir
Cf. C. Cessi, La Poesia Ellenistica, p. 174, et Gli Indici. .. , p. 346, ete copie le prermer 1 . Les deux recueils de Parthénios
n. 3. et d'Antoninus Liberalis présentent des ressemblances
4. Excursus in dialeclos Antoninianas dans son édition d'Ant.
Lib., p. 290-304, repris par Koch dans son édition, p. 328-344.
5. Op. laud., p. 30-41. 1. Cf. A. Gutschrnid, Die Heidelberger Handschrift der Para-
6. Op. laud., p. 1-38. dox_ographen (Neu~ Heidelb. Jahrbücher, I, 1891, p. 236 sq.)
7. Éd. Ant. Lib., p. LII-LV, LXVII-LXXII. qur trarte en détail cette question.
INTRODUCTION INTRODUCTION XXV
x.,xrv
si frappantes que leur association do~t remonter ~ss~z L-ru1toç ' par des apostrophes inversées, vraisemblable-
haut, bien avant la date du Palalmus. Ces details ment signe d'athétèse.
communs sont les scholies donnant les << sources » de Origine et date. - Les caractères codicologiques et
ces fables, l'emploi de l'abréviation o, l'indication paléographiques de P se retrouvent à peu de choses
initiale et la souscription qui donnent le nom de l'auteur près dans un groupe de onze manuscrits non datés dont
et le titre de l'ouvrage. la liste a récemment été dressée par A. Diller 1 . Voici
Description paléographique1 • - Le Palatinus gr. 3_98 cette liste : Paris. gr. 1807 ; Palat. gr. 398 ; Paris. gr.
est un parchemin de bonne qualité, dont les fohos 1962; Laurent. 80,9+ Vatic. gr. 2197; Paris. Suppl.
mesurent 25 cm. de hauteur sur 17 cm. de largeur. Il gr. 921 ; Marc. gr. 196 ; 226 ; 236 ; 246 ; 258. Le plus
était constitué de 48 cahiers numérotés par des lettres ancien de ces manuscrits, le Paris. gr. 1807, est généra-
majuscules écrites dans l'angle ~upérieur droit ~e lement daté de la seconde moitié du 1xe siècle, entre
chaque cahier. C'est un codex_ <<acephale >>,,t:ne part~e 860 et 880. J. Irigoin 2 a montré que les caractéristiques
du<<corpus>> des Géographes m~eurs_a)'.'~t ~t~ arrachee extrinsèques de ces manuscrits (formats, pliures de la
au début du manuscrit. Il devait av01r a l ongme 390 ~- même feuille, réglures, etc.) sont les mêmes. Aussi P
A l'époque de Xylander, il comptait 324 ff., mais, doit-il être daté de la seconde moitié du 1xe siècle.
depuis cette date, trois folios appartenant_ au texte Histoire du manuscrit. - Le Palatinus gr. 398 a été
d' Ant. Lib. ont disparu 2 • Dix autres fohos blancs transporté de Constantinople au couvent dominicain
furent ajoutés au début, et le tout fut numéroté de 1 de Bâle, vers 1437, par le cardinal Jean Stojkovic de
à 331. . Raguse 3 • En 1531, il a été utilisé par Ianus Cornarius
Le codex est écrit à pleine page d'une belle écriture pour l'édition princeps de Parthénios parue chez
ré!:rulière grosse minuscule pour le texte lui-même, l'imprimeur Jérôme Frohen à Bâle. En 1553, il fut
petite c~pitale pour les notes ma_rginales,. sauf pour offert par Frohen à Ottheinrich, Électeur du Palatinat
quelques variantes écrites elles aussi en cursive. Chaque et fondateur de la Bibliothèque Palatine d'Heidelberg.
page du codex contient 33 lignes de 30 .à 40 l;ttres En 1568, il fut utilisé par Wilhelm Holzmann, dit
suspendues sous les lignes. Les corrections, d ordre Xylander, pour son édition princeps des Métamorphoses
surtout orthographique, sont faites par grattage ou par d'Antoninus Liberalis, parue chez l'imprimeur Thomas
insertion dans la ligne ou au-dessus d'elle. L'obel est Guarini à Bâle. En 1623, Maximilien 1er, duc de Bavière,
fréquemment employé : su: une l~ttre il indiq?~ qu'~lle conquit le Palatinat et offrit ce codex, avec toute la
est condamnée par le copiste-éditeur; au _miheu d_un Bibliothèque Palatine, au Pape Grégoire XV. En 1797,
mot il indique que ce mot est condamne en entier. après le traité de Tolentino, il a été transféré, avec
L'absence d'esprit et d'accent sur un mot semb~e 500 autres manuscrits du Vatican, à la Bibliothèque
indiquer que le copiste a tenu ce mot pour suspect, ~ais Nationale de Paris, et en 1816 il fut rendu à la Biblio-
qu'il l'a reproduit tel qu'il l'a trouvé dans son modele. thèque Palatine.
Au chap. XXVI,1, le copiste a encadré le mot obscur
I. Traditio, X, 1954, p. 31.
I. Pour la description détaillée du Palatinus gr. 398. v~ir 2. Pour une étude des centres de copie byzantins (Scriptorium,
A. Diller, The Tradition of the Minor Greelc Geographers (Illin01s, XII, 1958, p. 208-227; XIII, 1959, p. 177-209); L'Aristote de
Vienne (Jahrbuch der Oesterr. Byz. Gesellschaft, VI, 1957, p. 5-10).
1952), p. 3-10. . 1 3. Cf. A. Vernet, Les manuscrits grecs de Jean de Raguse
2. C'est donc l'édition Xylander qui sert de témom pour es
(Basler Zeitschrift, LXI, 1961, p. 75-108).
Lrois folios perdus.
INTRODUCTION XXVII
XXVI INTRODUCTION
Hercher= R. Hercher, Zur Texlkrilik der Verwand-
B. LES ÉDITIONS
lungen des Ani. Lib. (Hermes, XII, 1877, p. 306-319).
Rolland = R. Rolland, Mylhographische Beilrage
Les éditions antérieures. - Le texte_ d'AntonÎ.1;l-us (Philologus, LIX, 1900, p. 344-361).
Liberalis a toujours bénéficié de l'attention des philo- Jacobs = F. Jacobs, Sammlung uon Verwandlungen
logues. Treize éditions depuis la p~inceps de Xylander (Stuttgart, 1837).
témoignent de cet intérêt. En v01c1 la liste : Knaack 1 = G. Knaack, C. R. de la dissertation
G. Xylander, édition princeps, Bâle, 1568. d'E. Oder citée infra (Wochenschr. f. KI. Philo!., VII,
A. Berkel, Leyde, 1674 1 et 1677 2 • • • •
1890, col. 37-41).
Th. Gale, Historiae Poelicae Scrzptores Anlzquz · Knaack 2 = G. Knaack, C. R. de l'éd. Martini (Berl.
(Paris, 1675), p. 403-480. Philo[. Wochenschr., XX, 1900, col. 710-712).
Th. Muncker, Amsterdam, 1675. Mart. 1 = E. Martini, in Philologus, N. S. I, 1891,
H. Verheyk, Leyde, 1774. p. 760-62.
Édition anonyme, Leipzig, 1790 (parue en 1806). Myer = Myer, C. R. de l'éd. Martini (Reuue Critique
L. H. Teucher, Leipzig, 1791. d'Histoire el de Lilléralure, XLIII, 1897, p. 346 sq.).
G. A. Koch, Leipzig, 1832. . Nauck 1 = A. Nauck, Mélanges Gréco-Romains
A. Westermann, Mylhographi graeci (Brunswick, tirés du Bull. de l' Acad. de Sl.-Pélersbourg, II, 1863,
1843), p. 200-238. . . p. 482 sq.
O. Schneider, Nicandrea (Le1pz1g, 1856), p. 42-70. Nauck 2 = Conjectures de Nauck ap. Martini, éd.
E. Martini, Leipzig, 1896. Ant. Lib.
I. Cazzaniga, Milan, 1962. . Oder = E. Oder, De Antonino Liberali (Dissert.
En dehors de ces éditeurs, un certarn nombre de Bonn, 1886).
philologues ont proposé des conjectures. 9~
trouvera Pap. 1 = M. Papathomopoulos, Noies critiques au
lexie d' Ani. Lib. (Reuue de Philologie, XXXVI, 1962,
ci-dessous leurs noms dans l'ordre alphabetique, a:ec
les indications bibliographiques nécessaire~ ~t la mentrnn p. 245-251).
de l'abréviation utilisée dans l'apparat critique : . Pap. 2 = Une nouvelle édition d'Anl. Lib. (Reuue de
Bast = F. J. Bast, Lellre critique d M. J. F .. B_o~s- Philologie, XXXVII, 1963, p. 260-266).
sonade sur Antoninus Liberalis, Parlhenius el Arzslenele Wulff = H. Wulff, Noies critiques d Ani. Lib. (en
(Paris, 1805). . • t · russe), (Aleksandriiskie El., 1892, p. 116-124).
Blum = F. Blum, De Antonino Liberalz (D1sser . A ces travaux il convient d'ajouter une traduction
Strasbourg 1892). . en latin par Xylander, et deux en allemand par
Castigl. = L. Castiglioni, Colleclanea Graeca (Pise, F. Jacobs (citée ci-dessus) et par L. Mader (Griechische
1911), p. 77-101. . . .. Sagen: Apollodoros - Parlhenios - Antoninus Liberalis
Cazz.1 = r. Cazzaniga, Osseruazwm crzizche al lesto - Hyginus, Zürich et Stuttgart, 1963). Les notes
di Ani. Lib. (Siudi Classici e Orieniali, IX, 1960, explicatives qui accompagnaient la plupart des éditions
p. 100-105). d" A t jusqu'à celle de Koch ont été rassemblées par ce dernier
Cazz. 2 = N uoue osseruazioni criliche al lesto l n • aux pages 99 à 340 de son édition. Martini et Cazzaniga
Lib. (Rend. Islil. Lomb. Sc. Leif., XC~V, 1960, p. 68-72). ont donné à la fin de leurs éditions des Index assez
Cazz. s = Osseruazioni ad Ani. Lzb. (La Parola del complets du vocabulaire d'Antoninus Liberalis.
Passato, LXXVI, 1960, p. 446-49).
XXVIII INTRODUCTION
INTRODUCTION XXIX
Principes de notre édition. - Conservées par un seul
manuscrit, les IYiélamorphoses posent de ce fait un
problème d'édition à la fois simple et compliqué : Si
.* .
l'éditeur n'a pas ici à s'occuper de classement de Il nous reste à remercier ceux qui nous ont aidé
manuscrits, il est par contre constamment mis, à propos dan~ ;1-~tre tâche. _Notre maître, M. Pierre Chantraine,
des passages corrompus ou jugés comme tels, devant de a dmge ce travail avec sa bienveillance habituelle.
véritables cas de conscience. Martini et tous les éditeurs Ses remarques, ainsi que celles de M. F. Chamoux et
antérieurs ont souvent proposé des corrections ingé- du regretté A. Dain, nous ont aidé à éviter nombre
nieuses mais qui n'étaient pas toujours nécessaires. d'erreurs et à combler des lacunes. M. Grosdidier de
L'édition récente de Cazzaniga contient plusieurs Mattons a . bien voulu relire notre traduction.
corrections excellentes, mais elle est souvent trop M~. M. Detienne, et P. Vidal-Naquet ont bien voulu
conservatrice. Pour notre part, nous avons essayé de faire profiter notre commentaire de leur compétence.
conserver la leçon de P quand elle pouvait se défendre, Nous avons eu la chance de trouver en
et nous n'avons adopté ou proposé une correction M. J.-1\!· Jac~ues un réviseur idéal. Il s'est acquitté de
que quand elle nous paraissait s'imposer. Une ce~te tache mgrate _ave~. patience, méthode, goût et
lecture que nous avons faite de P sur un microfilm science. Il nous a".a1t deJà, durant la préparation de
fourni par l'Institut de recherche et d'histoire des cet ouvrage, fourm, avec une parfaite générosité un
textes nous a permis de rectifier le texte de nos pré- nombre considérable de notes portant sur les Heter~iou-
décesseurs sur plusieurs points. Nous avons tâché mena de Nicandre. La connaissance unique qu'il a de
d'alléger l'apparat critique des conjectures inutiles et cet _auteur n'a cessé de profiter à notre travail. Qu'il
de tous les détails d'intérêt mineur (fautes d'ortho- vemlle trouver 1c1 l'expression de notre profonde
graphe, etc.). En ce qui concerne le v éphelcystique, gratitude.
nous avons préféré garder partout la leçon de P. Il
nous semble improbable que, à son propos, Antoninus
Liberalis se soit rigoureusement conformé à l'usage
classique : dans les inscriptions et les papyrus documen-
taires de son époque l'emploi <<abusif>>de v éphelcys-
tique est assez fréquent. L'usage qu'en fait Antoninus
Liberalis (ou son copiste ?) est le suivant : 246 fois il
l'emploie normalement; 189 fois il l'omet normalement;
34 fois (dont 3 devant une ponctuation) il l'emploie
devant une consonne.
Antoninus Liberalis n'avait pas encore été traduit
en français. La traduction que nous présentons servira
surtout à montrer de quelle façon nous avons compris
tel passage difficile.
SIGLA
,
a. 1TEÀELa.g 1TL1TW
(3' J-LEÀea.ypl6es 6 pa.teOVTLS
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y tépa.g L VUICTEpLS
,
E a.lyumol yÀa.ûg
1rwuyg (3uaaa.
a.tyl8a.À.Àos La.' a.ÀLC.LETOS
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cfi11v11 XEÀL6wv
r av8os Ô.Àicuwv
Èp'l,)6Lés Ë1rotJ,
O'XOLVEUS 1reÀeicâs
aica.v8os L~' ICUICVOL
à.ica.v8uÀÀ.ls L6' TpLOPXl']S
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OICVOS 1TL1TW
icopu6és ôpxlÀos
8' 111-La.8l6es a.t8uLa.
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a.pirTJ a KT1jauÀÀaei.s ,reÀeui6a µeTà 8é.vaToV,
At MeÀea.ypou à.6eÀtpat ei.s µeÀeaypl6as,
y' 'lépa€ ets tépaKa,
6' KpayaÀeùs ets irÉTpov.
e' ALyuirLàs Kal Neôq>pwvels a.LyuirLolfs,BouÀls ei.s
,rwuyya, TLµa.v6pTJets atyrnaÀÀov.
s' nepltpas ei.s akTov, 11yuv~ aÙToÛei.s qiT)VTJV,
t' "Av8os, 'Eplt)fü6s, l:xoLveus, "AKav8os, 'AKav8uÀÀts
ets opvea oµwvuµa, AùTovoos ets OKVov,'l1r1ro6a.µeLa
ei.s Kopu66v, o à.KoÀou8os"Av8ou ei.s ~plt)füov ihepov.
1
1') Aa.µLC11]l:u~apLS ei.s 1TTJY~V oµwvuµov l:u~apLV,
8' At nLÉpou8uyaTÉpes ei.s opvL8as oµwvuµous ,iµa8[6as •
EO"TL 6' aÙTwv ovoµaTa Ta.6e• KoÀuµ~[s, î'.uy€, K€VXPls,
Klaaa, XÀwpls, à.KaÀav8ls, vfjaaa, 1TL1TW 1 6paKOVTLS,
L1 AeuKL1T1TTJ, 'ApaL1T1TTJ,'AÀKa8oT), MLVUOU 8uyaTÉpes,
ELSVUKTEpl6a,yÀaÛKC11 !3utav,
La' nav8â.peos ei.sOÀLa.LETOV,'Aî]8WvKal XeÀt8ovlsels Tà
oµwvuµa opvea, 111-1-'IJTTJPTfjS 'AT)6ovos ei.s à.ÀKuova,
à.6eÀqiàs 'AtJ66vos ei.s E1T01TO., noÀuTE)(VOS() à.v~p
a.ÙTfjSei.s 1TEÀEKâVTC1,
1
L~ KuKVOS( o) 'AiroÀÀwvos KO.l0upLTJtj 1-1-îJTTJP C1ÛTOÛ
ei.s KUKvous,
Ly' 'Aaira.Àts eis €6avov µeTà 8é.va.Tov.
P Il 'Ap·nµLX"IJ
x.' IO..c:tvtc; P Ilx.ô' TÉpa:µôoc;P IIx."IJ'a:ù..oupovP
supra a:! scr. crt Il il.llov P.
ANTONINUS LIBERALIS ANTlùNINOY /\IBEPA/\II
LES MÉTAMORPHOSES METAMOPCDlùIElùN IYNAflùfH
I I
CTÉSYLLA* KTHIYA/\A
Nicandre raconte cette histoire au livre III ['laTopeî NlicavSpos 'ETepoLOuµévwvy']
des Métamorphoses 1 K' ÀÀ , ,
, ,TT)au a cyeveTo Kela Tp yévos èg 'louÀLSos
1 Ctésylla, fille d'Alcidamas1, naquit à Céos d'une A>..icLSaµavTOs 9uya.TTJp, TaUTT)V rnc:iv 'E ,
famille d'Ioulis•. Hermocharès d'Athènes la vit danser 5 'A9 v n , pµoxapT)s
aux fêtes Pythiques• autour de l'autel d'Apollon à TJ mos xopeuouaav nu9LoLs ,rep1 To'v f.! • n
'A '>..>.. , t-'wµov Tou
Carthaia• et la désira; il écrivit• quelques mots sur une 1TO ùlVOSEV Kap9aLlj!,È,re9uµT)O'EV aÔTfls ica' , , .,.
nÀ ,, - ·1 LE1TLypa'1'aS
pomme• qu'il lança' dans le sanctuaire d'Artémis. 111')ov eppLij,evèv T<ê kpw ri]s ,ApTɵLSos 11 S • , '')..
Ctésylla la ramassa et lut l'inscrip_tion à haute voix•. ica1 à.v~vw.
·, 2 'EYcypairTo
, • , u , e aveL ETo
Se opicos icaTà Tfls 'Ap ,_
2 C'était une formule de serment : <<je jure par µLSos ~ • 9, --1 TE
Artémis• d'épouser Hermocharès d'Athènes.>> Ctésylla 'I 11TJV yaµT) T)O'E0"9aL 'Epµoxci.peL 'A9T)va(w 'H '
IO"K'>..>..'' •• µev
rejeta la pomme loin d'elle en rougissant1° et se mit en ~UV TTJO'U a a,reppLij,eTO µi]Àov alSea9eîaa ica1 xa>..eirws
colère ; c'est ce qui était arrivé à Cydippé, lorsqu' T)Vcyicev, wa,rep OTE Ku8lir1TT)v ,AicovTLOS 'l: ,
3 'E , S, E5T)1TaT7Jaev,
Acontios 11 s'était joué d'elle. 3 Hermocharès fit sa • npµoxapeL E alT7Jaaµév~ ICaTnveaeTOVyci.µov ô 1TaTT)p
demande et le père de Ctésylla consentit au mariage : il 0 TTJSKT7JauÀÀT)s ica1 wµoaev TOV'AiroÀÀwva n s, J..
en fit serment par Apollon en touchant" le laurier 13 • ',1,' 'E , , TT)S a't'VT)S
a'l'aµevos, 1TELSe füi]Mev ô TùlVnue(wv XP, , A~
Mais lorsque les fêtes Pythiques furent passées, 15 S' , OVOS,1-V\ICL-
Alcidamas oublia le serment qu'il avait prêté et prépara ~µas eicÀa96µevos TOVopicov ôv wµoaev ~Tépw O'WWICL!;e
à sa fille d'autres fiançailles. 4 La jeune fille offrait TTJV9uyaTÉpa. 4 Ka111 iraîs 1€9uevèv Tù'JTT)nS ;A , • s
• n X À • pTeµL os
justement le sacrifice" dans le sanctuaire d' Artémis 16 • LEP~• a eirws Sè <f>épwv'Epµoxci.pT)s èir1 T<ê TOÛ ya.µou
Afiligé de voir échouer son mariage, Hermocharès
Verheyk · 7tâp&:p jj S , ,
5 7te:P,t
Mart. il 11 lfl . ).!' , e:ye:ypo:1IT0 P, cf. Pap.•: me:ytypo:7ITo
p Il , cme:p... c.c,7j1't"O:TI)cre:vsec!. Hercher Il in ,mac • a d sc.:·
a:7116 11:,;vante l't"O:tç suppl. Casti 1.
com. Fontem ut repetitionem u"t t (gf cl. IV 3, µ,;v pro l't"O:tç
I are C • p. 2, 1. 1) li 17 ,oü yaµou
Mart. errorem ita interpretans TOlT~M ,
• On trouvera les notes de ce chapitre aux pages 71-73. dub. Oder yaµou Nauck• - _ H Y : ,ou,ou P ,O:UTIJ<;
• ,ou vou olland.
I. KTH~YAAA 2
2 I. CTÉSYLLA
füa11apTeîv elaMipa11ev els TO 'ApTe11iaLov• Kal. TJ iraîs
accourut dans l'Artémision. A sa vue, la jeune fille fut
saisie d'amour pour lui (ainsi le voulut la divinit~) ; aûTov t6oûaa KaTà 8eîov 11pa.a811
• Kal auv8ef1ÉvTJ
füà Tfjs
elle s'entendit avec lui par l'interm~d~aire de sa nour~1ce Tpocpoû, füaÀa8oûaa TOV iraTÉpa, VUXLOSlmÉirÀeuaev
et, pendant la nuit, trompant la vigilance de son pe~e, els Tà.s 'A811vas Kal ya.11os Ê1rpa.x811T<t> 'Ep11oxa.peL,
s'embarqua pour Athènes 1 • où elle épousa Hermochares. 5 5 TeKOÛO'a6' T) KT1]aUÀÀa Kal xaÀenws EK TOÛ TOKOU
5 Ses couches la rendirent gravement malade et elle
mourut par la volonté de la divinité 11 , car ~on père
füaTe8eîaa ÊTeÀeUTT)û'E
KaTà 6al11ova, on ô iraTIJp aô-rfjs
avait trahi le serment qu'il avait prêté 1 •. On s01gna ~on èiJ,euaaTOTOV opKov. Kal. TO f1ÈvO'WflaKOfllaaVTESl!cpepov
cadavre et on l'emportait pour lui rendre les dermers EIC6è Tî]S O'TPWf1Vî]S
oirws KT)6EUO'WO'LV, ireÀeLàsÈ5É1TTT)
KaL
devoirs , lorsqu'une colombe 10 s'envola du lit funèbre••
h .: &.cpavèsÊyÉveTo, 6
TO aw11a TîJS KTTJO"UÀÀTJS Xpwf1Év<e
le corps de Ctésylla avait disparu 21 • ~ Hef1:11ocares ô 8eos &.veî,revŒpuaaa8aL tepov ,rapà TOLS
10 6' 'Ep11oxa.peL
consulta l'oracle : le dieu répondit qu'il devait fonder
'louÀL1]TaL5E1TWVUf10V
['AcjipoSlTTJS]KTT)O'UÀÀT)S.l!xp11ae
à Ioulis un sanctuaire portant le nom de Ctésylla ; et
il donna le même ordre aux habitants de l'île d~ Céo~. 6è Kal TOLS KefoLs, Ol. 6è 8uoUO'LVaxpL vûv, 'louÀLfjTaL
Ces derniers continuent aujourd'hui encore à lm offrir f1Èv, AcppofüTT)VKT1]0'UÀÀav ÔVOflCl~OVTES,
ot 6è aÀÀoL
des sacrifices : les habitants d'Ioulis l'invoquent sous KT11auÀÀav'E1eaÉpy11v,
le nom d'Aphrodite Ctésylla et les autres Céiens sous
celui de Ctésylla Hécaergé ... 2 fü:i:ov P (quod def. East [ cl. Arrian., De Venat. 36 oôx
&yct0ov &m:t0e:i:v-.qi 0dtj)] et Cazz. [ cl. Aen. Gaz., Theophr.
p. 37 B et 4 B]) : 0e:ov Muncker plerique edd. Il 3 v6xtoç Nauck•
et Blum : vuxtov P vuµcp(ov Rolland qui ante hoc uerbum xctt
TOV suppleuit Il7 x.oµ(crctv-ce:çP : xoµ-ficrctv-.e:ç
Berkel x.ocrr-ficrctv-ce:ç
idem Berkel probante Jacobs x.oµlcrov-ce:çRolland J 8 élmilÇ
X1jBe:6crlilcrtV
secl. Rolland JI10 &ve:i:TCe:vP (quod def. Blum cl. Poil.,
Onom. I 17 et 19; Thom. Mag., Ecl. p. 62 ed. Jacobitz; Nauck
in Jambl., Vit. p. 9, n. 12) : &ve:D.e:vNauck 1 Il 11 'AcnpoB(T'l),;
secl. Schneider JI 13 'AcppoBl't"IJVPerizonius ad Ael. VH 'rv 15 :
&cppoB('t"{)
P 'AcppoB('t"/) ante 'louÀt'Ïj,ctL transposuit Bast.
II II
mort 21 dans le combat, parce que sa mère brûla le tison" à:rro0vncrKe:L T1]Sj,,LTJTpos Êj,11TpTJO"C10"TJS
TOV,ra.pà. TWVMoLpwv
que les Moires lui avaient donné ; en effet, elles lui a.ûTfi 8o0ÉVTa.8a.Àov • Ê'ITÉKÀwcra.v yà.p Ê,rl TOO"OÛTOV 0.ÛTOV
avaient filé comme sort de vivre aussi longtemps que
durerait le tison. 6 Les autres fils d'Oineus mouru-
foe:cr0a.Lxpovov êcp' ocrov av é, 8a.Ms 8La.1-1évn, 6 'A,rÉ-
rent également dans le combat. La mort de Méléagre 0a.vov 8è Ka.l ot aÀÀoL,ra.î8e:s (ot) Œvéws 1-1a.xo1-1e:voL, Ka.l
plongea dans un très grand deuil les Calydoniens. Et 5 ,rÉv0os Ê,rl Me:Àe:a.yp<i_> l-1€YLO"TOV êyéve:To ,ra.pà. Ka.Àu8w-
ses sœurs" se lamentaient auprès du tombeau sans vloLs, At 8è à8e:Àcpa.l a.ÔToÛ ,ra.pà. To O""ll-La. ê8p71vouv
répit 04 , jusqu'au moment où Artémis, les touchant de à8La.Àe:l1TTwsèixpLs a.ôTà.s "ApTe:J-LLSa.iJ,a.1-1-évTJ {>a.(;8<i,>
sa baguette••, les transforma en oiseaux••; elle les
1-1e:Te:1-1opqiwcre:v
e:ls i>pvL0a.s 11:a.làmi_>KLcre:ve:ls AÉpov Tî]V
installa dans l'île de Léros et les nomma méléagrides.
7 On dit qu'encore actuellement elles portent, à la vijcrov ôvo1-1-a.cra.cra. 1-1e:Àe:a.ypl8a.s, 7 At 8è èixpL vûv
belle saison, le deuil" de Méléagre••. Cependant, deux 10 11n11:a.8'l:,pa.v i1Tous ÀkyovTa.L,rÉv0os Ê,rl Me:Àe:a.yp<i_>q>Épe:Lv,
filles d'Althéa, Gorgé, et Déjanire, conservèrent, dit-on, r
./100 8è TWV,AMa.la.s 0uya.TÉpwv OPYTJV11:a.lÎ11JLC1Ve:Lpa.v
la forme humaine grâce à la bienveillance de Dionysos cpa.ow Ka.T' e:Ôj,1Éve:La.v on TT)V
Î1Lovocrou 1-171j,,LE:Ta.(;a.Àe:îv,
à qui Artémis•• accorda cette faveur.
xapLv a.ÛTlt)"ApTE:j,,LLS 8L8oî.
~ suppl. 7t'ÀZÏ:a't'oc
post Œpuaoc't'oBlum, r.:p&'t'oi;post uel ante
lïlp. Castigl. Il 5 et 11 Te:uxpot Pap•. : 't'EÜxpot P /1 8 b.dv'!]i;
xocprmüi; P (quod def. Cazz.•) : Tiji; "(1jç post b.e: v'!]i; suppl.
Mart. Il 12 xp:0~v suppl. Pap. 1 li -ra P (quod def. East) : at
Muncker Il g suppl. ifo Oder &n xoct Blum li 16 rohàv suppl.
CastigI. !118 ocÛ't'ovsecI. Oder.
4
IV. CRAGALEUS IV. KP AI' AAETI: 7
7
·t terme à la guerre civile, aux Év Tfi 1ToÀEL1TaÛaaL 1TÀELCTTC1KLS
ÈI-Lcj>uÀLov
1ToÀE1-LOV
Kal
qui très souvent rruf ut~ 10 auxquelles il substitua ËpL8as Kal aTaaLv, È1-L1TOL1Ja«L
8' &vTl TOUTWV EÔV01-Llav
. d es et aux ac ions . .1 20 • 'est pour cela qu ,
d 1scor
l'ordre, , l' é~uité et
aujourd hm encore c ez
t l~:; ~br~ciotes on le célèbre
d Sauveur
Kal 8É1-LLVKal 8lKTJV, o8ev aÔToV ËTL vûv 1Tapà TOLS
'A!-LgpaKLWT«LS
:IwTi\pa nu9LoV év fopTaîs Kal etÀa1TlV«LS
dans les fêtes et les f~stins sous les·t~o~~ai: prête à 5 ~8Ea8aL, 5 "ApTE!-LLS8è TO 1-LÈvVELKOSKaTÉ1TauE TO
• •1 5 Artérrus de son co e, .
Pythien·• ' A ollon mais prétendait 1TposTOV'A1ToÀÀwva, 1Tap' ÉKoVTOS
8' iJ~louTT)V'A!-LgpaKlav
apaise_r sa quer~Ue avec l'a pément du dieu ; voici
ËXELV• ècj>lea9aLyàp Tijs 1TOÀEWS
KaTà 1Tpocj>aaLV
TOL«UTT)V
•
obtemr Amb~acie avec ·t fur justifier ses prétentions
l'argument quelle avançai P · ·t en tyran OTE «PaÀaLKOS ÈTupavvEUE TTJS 1TOÀEWS,oô8evàs aùTOV
. A t s où Phalaecos regnai 8uva!-LÉvou KaTà Téi>
8éos &vEÀELV aÜTTJ KUVTJYETOÛVTL
sur la VIlle : u em.p ' ·t le tuer . or un J.our que
· rsonne n osai , '
sur Amb ra?ie,_ pe h Artémis fit paraître devant 10 <l>aÀalKte1Tpocj>i\v«L
aKU!-LVOV
ÀÉovTos, &vaXag6vTos 8è Els
Phalaecos etait à ~a c ~~se, ·t as plutôt pris dans ses ÈK Tijs ÜÀT)sTTJV1-LTJTÉpa
Tàs XEÎpas ÈK8pa!-LELV Kal 1TpOCM'l'E-
lui un lionceau ; il ne avru tpde la forêt tomba sur
• que sa ~ ère" O'OÛO'aV&vappi\~aL Tà O"TÉpva TOÛ <l>aÀa(Kou, ToÙs 8'
mams . .accouru 1. • • • Les Arobrac10tes
' .
Phalaeco~ et lm_ dec~ira la f~ }~:~itude lui vouèrent 'A!-LgpaKLWTas
èKcj>uy6vTas
TT)V8ouÀElav "ApTEI-LLV
lÀaaaa9aL Kal 1TOLTJO"«!-LÉvous
'HyEI-LoVT)V
1T«pa<M'Tj-
'AypoTÉpT)SELK«O"!-La
parce qu üs avaient e~~iférnis Reine"' et érigèrent une
un culte sous le nom. , de laquelle ils placèrent 15 aaa8aL XllÀKEOVaüTéiJ8i\pa, 6 ·o 8è 'HpaKÀTJSà1TE8ELKVUEV
statue à la Chasseresse'", aupres b·t 6 Quant à
'AI-LgpaKlav TE K«l TT)VaU1-L1T«aav
"H1TELpovoüaav éauToÛ •
une statue en bronze•• de la e e. 'Ambracie et
Héraclès, il s'efforç~it. de prouver qu es eu les yàp aüTéiJKEÀToÙsK«l Xaovas Kal 0ECM'l'pw-
1TOÀE!-LTJO'«VTas
l'Épire tout entière etruent son fieCf.lTto~: lCh~onrs•• ToÙs K«l au!-L1T«VT«S'H1TELpwTas {m' aüToû Kp«TTJ8i\vaL,
. . t f ·t la guerre e es ' ' OTETàs r11pu6vou l3oûs O'UVEÀ9oVTES(ègouÀEUOV) &cj>EÀÉa-
qui lm avaien a1 . ·tes" 'Héraclès faisait bien
Thesprôtes, tous. les Ép:o u;nd ils s'étaient unis et 20 9aL, xp6vce 8' ÜaTEpov Àaov Ë1TOLKOV
ÈÀ9ELVÈK Koplv8ou
voir qu'il les avait dom.p es, q. nl oo les vaches• 1
. . 1 .et de lm e ever
avaient forme e proJ . un peuple de colons 1 7\"CWcroi:LXylander : 7tDL'ijcroi:L P Y.oLµ(croi:L Jacobs Il 2 3' &.v,t
de Géryon. Quelque temps apres, ,ou,wv Oder : &.v,t ,ou,wv 3' P Il 8 sqq. IDIXÀoi:Œoç P (quod def.
Bast): IDoi:ÔÀoç Burmann ad Valesii Emendd. p.132 prob. Jacobs
{cl. Ael., N. A. XII 40) et Knaack• Il in mg. P litt. mai. m:pt
IDtloi:(xou li 13 et 14 'Hyeµ6v1)V et 'Aypo,Ép1)<; Cazz. : '1JY·et &.yp-
p et uulgo Il 14 7toi:poi:cr'r'ijcroi:L Oder sed cf. Blum p. 11 Il 17
7to),eµ1Jcroi:noi:çyà:p oi:u,éi>Koch : 7tOÀeµ7Jcroi:v,oi:ç yà:p oi:Ô,o P sed
oi:Ô,wLa. corr. 7tOÀeµ-~croi:noç yàp oi:u,oü O. Schneider Il KeÀ,oÙç
P : KeÀoi:(0ouç Berkel probante Oberhurnmer, Akarnanien,
p. 62, n. 1 (cl. Steph. Byz. s. u. KÉ:Àoi:L0DL • i!:0voç0ecr7tpw,Œ6v,
7tpocre:zè:ç -.'ii 0e.-.tl(q:, 'PLoi:vàç a' [cf. Meineke, An. Alex.,
p. 187]. AÉyov,oi:L xoi:t Kek0dç [KEÀoi:L0dç Meineke, l. l.])
I:eÀÀoÙç Hemsterhuys MoÀoTioÙç Rhode et E. Dittrich ap.
Mart. Il 19 post cruveÀ06v,eç suppl. ÈoouÀeuov Mart. {cl. V, 4
et XXI, 4) ˵eÀÀovBlum -IJ0eÀovHernsterhuys ; cruv'ij),0ovpropos.
Berkel et J. Le Paumier, Graeciae ant. descr., p. 303 cruv1J0eÀov
correxit anonymus, cf. Mart. 1 Il cruv'ijÀ0ov-;;oü &.qie).Écr0oi:L
coni.
Berkel cr. ,à &. l\Iuncker cruvÉ:).0ov(forma ionica) 0É:Àoneç &qie-
),fo0oi:LBernard ad Synes. de febr. p. 267.
8 IV. CRAGALEUS
IV. KPAI'AAETI: 8
vint de Corinthe, expulsa les premiers occupants et
' ' ' 8 ,
tcaL Tous 'll'poa EV avaaT71aavTas 'A11~paiclav auvoLiclam,
fonda Ambracie. 7 Or, tous les Corinthiens
descendent d'Héraclès••. Cragaleus écouta jusqu'au ~ Koplv8LOL 8è 'll'Cl.VTESelalv àcj>''HpatcÀ.Éous. A füaicouaas 0
[
V V
AEGYPIOS* A1rvm01:
Boios raconte celle hisloire 1 au livre I de l'Ornithogonie ['IO"TopeîBoîos 'OpvL8oyovlas a']
1 Antheus, fils de Nomion, eut comme fils Aegypios; 1 'Av8éws Toû No11fovos êyÉvETo 1raîs Alyumés •
celui-ci habitait aux confins de la Thessalie et fut chéri ~KeL 8è 1rapà. TT)V èaxaTLà.v Tl]S 0eaaaÀlas Kal aÛTov
des dieux• pour sa piété et des hommes pour sa généro- 5 E'l'L
'..i..'À a , u
TJO'aV EOL OO'LOTTJTOS
1: ,
EVEKa ,
KaL ,,
av a
pw1TOLOTL TJV "' ..
sité et son équité•. 2 Un jour, il vit Timandré et
11eyaM<jipwv Kal 81KaLOs, 2 ÛOTOS l8wv TL11a.v8p1JV
en tomba amoureux. Apprenant qu'elle était veuve, il la
séduisit avec de l'argent', et il lui rendait de fréquentes i)pa.a8TJ• 11a8wv8' 3n 8.v8pàs -îiv x11pa, ,re(aas XP1111aaLV
visites à la maison pour s'unir à elle. Néophron •, fils è11(yvuTO<jioLTWV els Tà. EKELVTJS olKla. npàs 8è TOÛTO
de Timandré, prenait mal cette liaison (il était du même xaÀmws eîxe (Té?>
Neé<jipwvô 1raîs Tl]S TL11a.v8p1JS Alyumqi
âge qu'Aegypios) et cherchait à tendre un piège à ce 10 8' -îiv TJÀLKLWTTJS) K8.Kdvce 8oÀov è~ouÀeue. 3 Aoos
dernier. 3 Il offrit maints présents à Boulis, la mère
(8è) 1rÀeÎO'Ta8wpa 1cal8.va1rdaas BouÀl8a TTJVAlyumoû
d'Aegypios, la séduisit, l'amena chez lui et en fit sa
maîtresse ; ayant appris auparavant l'heure à laquelle j-LTJTÉpa
Kal 8.yaywv els Tà. olK(a eûvé.!;eTaLO'OVaÛTfi •
Aegypios rendait d'habitude visite à Timandré, il 1rpo11a8wv8è TT)V wpav flv elw8eL ,rapà. TL11a.v8p1JV ô
trouva un prétexte quelconque pour éloigner sa propre Aljyumàs <jioLTâ.v,TTJV j-LÈvaÛToÛ j-LTJTÉpa Ka8' fivnva
mère de la maison ; à sa place, il fit venir secrètement 15 ,rpo<jiaaLVEK Tl]S olKlas j-LETÉO'TTJO'EV,
8.vTl.8' EKE(VTJSTT)V
la mère d'Aegypios en lui promettant de revenir auprès
Alyumoû j-LTJTÉpa1rap11yayevels Tov oÎKov ws è1rav11gwv
d'elle et trompa mère et fils. 4 Sans rien soupçonner
de ce que Néophron manigançait contre lui, Aegypios 1rpàs aÛTTJVKal 8.11<jioTÉpous 4 Alyumàs
ègTJ1TC.TTJO'EV,
s'unit à sa mère, croyant que c'était Timandré; lors- 8' oû8èv ÈmÀegé.11evosGJvels aÛTov è111Jxavâ.To
Neé<jipwv
qu'il fut pris par le sommeil, Boulis reconnut en lui 11lyvuTaLTfi j-LTJTpl
8oKwVeÎVaL TL11a.v8p1jV
• Kal. èrrel aÛTOV
son propre fils et, saisissant une épée, elle songeait à 20 Ü,rvos l!Àa~ev, T) BouÀls l!yvw Tov 1raî8a TOV ÉauTfjs.
lui arracher les yeux et à se donner la mort•. Mais, par
Kal 8.vaÀa~oûaa gl<jiosè~ouÀeuevÈKelvou11èvTà.s BiI,eLs
la volonté d'Apollon, le sommeil quitta Aegypios. Celui-
ci, comprenant l'horrible machination que Néophron ÉaUTT)V8è KTEÎVaL• ~ouÀfi 8' 'A1roÀÀwvos
8.<jieÀÉ0"8m,
avait ourdie contre lui, leva ses regards au ciel et TOV Alyumàv ô Ü,rvos • ô 8è yvoos oîov l!pyov
8.vlTJO'L
souhaita• que tout le monde disparût avec lui. 5 Et È1-L1JXaV"laaToNeé<jipwvè1r' aûTé?>Kal els Tov oûpavàv
25 8.va~ÀÉiI,as TJÜgaTo aov ÉauTê?>1ra.vTas 8.<jiavLa8fivm.
1 cxù-roùr;;
post µe:n:ÔCXÀeVsuppl. Wulff cl. VII, 6 ; XI, 9 ;
XIV, 2 ; XIX, 3 (quibus locis adde IX, 3 ; XV, 4 ; XX, 6 ;
XXI, 4 ; XXXIV, 5 ; XXXV, 4) Il 3 Atyumoü Hernsterhuys Il
5 fofürni sec!. llfart. (sed. cf. XI, 1) Il 8 cxly!0cùJ..ovMart.
cl. Herodian. I 158, 21 Lentz : cxlyL0cùJ..6v P Xylandro teste
cx1yl0tlov uel cx!yL0tl6v Muncker.
VI
VI
nEPl4>AI
PÉRIPHAS*
1 neplq>a.s èy~ETO èv Tfi 'ATTLKTI a.ÙTox8wv ,rpoa8ev
1 Périphas 1, un autochthone•, vécut en Attique fi qia.v11va.L KéKpoira. TOV r11s- ÛùTOS èga.alÀeuae TWV
avant que n'apparût• Cécrops, fils de la Terre•. Il régna âpx a.Lwv
' a' ,, , ,
• pwirwv Ka.L eyeveTo füKa.Los Ka.l. ,rÀouaLOS Ka.l.
a.v
1;,urles hommes d'antan et fut juste, riche et pieux; 5 OO'LOS Ka.l. Lepà. ,rÀeÎO'Ta. È1rolT1aev 'AiroÀÀWVL l:ilKa.s TE
il offrit de très nombreux sacrifices à Apollon et arbitra -rrÀeLO"Ta.s e'8' LKQ.O'EKa.L
' Q.UTOV
' ' ' '
ep.ep.i!ra.T' av8pwiros où6els
une foule de procès. Nul homme ne se plaignit jamais 2 , a,~
'À.À'a.__E~OVTWV
' ' ' ~
'IJY;LTO ,
1TQ.VTWV KQ.1.,rpos u1repgoÀ71v'
de lui, 2 mais son gouvernement était accepté de
Q.UTOU TWV epywv flETega.Àov OL av8pwiroL Tà.s TLp.à.sTOÛ
tout le monde. Par égard pour le haut mérite de ses
œuvres•, les hommes changèrent les honneurs destinés ALOS Ka.l. êyvwaa.v a.ÙTà.s eîva.L nep[rj>a.VTOSKQ.LLepà. Ka.l.
à Zeus et décidèrent qu'ils revenaient à Périphas : ils 10 va.oûs È1rol1jaa.v a.ÙTOÛ KQ.LAla. .IwT11pa. 1rpotTT1yopeuaa.v
\ 'E 1 ,lr \ -•i
fondèrent en son honneur des sanctuaires et des temples ~a.L, ,ro'l'LOV Ka.L MeLÀlXLOV. 3 Zeos 6è VEf1EO"Tt0'0.S
et le saluèrent du nom de Zeus• Sauveur• Épopsios • egouÀETOp.Èv aup.ira.aa.v Q.UTOÛT7lV olKla.v Kepa.uvw aup.-
Meilichios•. 3 Zeus vit avec dépit1° ces honneurs : il q>ÀÉ~a.L,6e1j8~TOS 6' 'AiroÀÀwvos 1-111a.ÙTOV â,;oÀÉaa.L
voulait d'un coup de sa foudre 11 réduire en cendres la 'À e 8pov, eireL
ira.vw ' ' irepLaaws a.ÙTov ÈTlp.a., TOÛTO p.Èv
maison tout entière de Périphas, mais Apollon le pria 15 'AiroÀÀWVL 6l6waL Zeus, ÈÀ9wv 6' els Tà. olK[a. TOÛ neplqia.v-
de ne pas anéantir Périphas parce que celui-ci l'honorait TOS Ka.l. Ka.Ta.Àa.gwv ôp.LÀoûvTa. TTI~ yuva.LKL 'il"LÉaa.s
magnifiquement" ; Zeus céda à la prière d'Apollon ; , A.. , 1, '
qu'il avait montrée lorsqu'il vivait parmi les hommes, Éa.UTOÛ 8povov • Tfi yuva.LKL6è TOÛ neplqia.VTOS,T)V È1TOL1JO'E
Zeus accorde des honneurs à Périphas : il lui confère q>î]V'l]V, fü6o'i: irpàs a,,ra.aa.v irpâ~LV âv8pwiroLs a.lala.v
la royauté•• sur tous les oiseaux, lui confie la garde du 25 èmqia.lvea8m.
sceptre sacré•• et lui donne le droit d'approcher de son
trône". A la femme de Périphas qu'il avait transformée 7 l)ye:i:-t-od'Orville ad Char. p. 570, plerique edd. : î]pe:1:-ro
en orfraie il accorde de se manifester aux hommes P Xylandro teste Il8 e:!i; rohàv post µe:-rtôcù..ovsuppl Nauck'
comme un bon présage pour toutes leurs actions••. sed cf. Pap.• !l13 &1t0Àfoa:L Oder : &1t0Àfo-0a:LP X:ylandr~
teste Il14 bte:l 1te:01crcrùii;corr. East et Jacobs : bte:l1te:p fooi;
P Xylandro teste il
15 arnoom Ze:ui;, è)..0wv a' e:!i;Oder et Nauck' ·
8Œoomv • è)..0wva' e:li;item Nauck• et Blum 8Œoom • Ze:ùi; a' ,t>0' •
i:
e:!i; Xylandro teste li 16 ali-ràv post Xct't"IXÀctOWV suppl. Casti~r11
17 a:µcpo-répoui; Verh,ey~ se~ cf. Pap. 1 Il a:ù-ràv µèv post xe:pcrlv
suppl. Mart.11 22 -rà Le:povCJX7j1t"'t"pov Xylarider : -ràv te:pàv crx'ij1t"'t"OV
P Xylandro teste Il23-24 -roü Ile:p(cpa:v-ro,; .•• cpl)Vl)Vsec!. Knaack•.
• Voir les notes aux p. 81-83.
VII
VII
AN00.I
ANTHOS*
['la-ropeî Bofos 'OpvL9oyov(a.s a.']
Boïos raconie celte hisioire 1 au livre I de l'Ornithogonie
1 AùTov6ou ToÛ MeÀa.véwsK<lL'lmro8a.µela.s kyévovTo
1 Autonoos•, fils de Mélan.eus, et Hippodamie•
u[ol µèv 'Epce8Lé,s, [Ka.l] "Av9os, .IxoLVeus, "AKa.v9os,
eurent comme fils Érodios, Anthos, Schoeneus, Acanthos
et comme fille Acanthis à qui les dieux donnèrent une 5 9uya.T1]p8è 'AKa.v9(s, TIKa.ÀÀLa-rov e!8os ë8wKa.Vo[ 9eol.
très grande beauté. 2 Autonoos acquit de très 2 T{è 8è AùTov6ce TOUTte kyévovTo L1T1TWVà.yÉÀa.L 1TÀELO'T<lL
nombreux troupeaux de chevaux que faisaient paître K<lLeveµov a.uTa.s cl1T1TO
' ::,1 ' 8'<lj-LEL<l(')11 TOUTOU
' ' yuv11' K<lL
• o[
sa femme Hippodamie et leurs enfants. 3 Or, la 1ra.î8es a.ÙTWV, 3 'E1rel 8è AùTov6ce yfjv ëxovTL 1rÀElaT71V
terre d'Autonoos, malgré son étendue considérable,
ou'8'ELS Ka.p1ros
\ e'l'a.LVETO
'..J.. ,
K<lT',, o/\LywpLa.V
, ,,
epywv, à,;\;\' ëcfiepev
ne donnait aucun fruit parce qu'elle manquait de soins;
elle ne lui rapportait que des joncs et des chardons ; 10 a.ÙT{è axo(vous b xwpos Ka.l à.Ka.v9a.s, à,,r' <lUTWV &voµa.ae
c'est pourquoi il nomma• ses enfants du nom de ces Toùs 1ra.î8a.s "AKa.v9ov Ka.l .IxoLvÉa. Ka.l 'AKa.v9(8a. Ka.l Tàv
plantes : Acanthos, Schoeneus et Acanthis•, et son fils pi 'E plt) 8,LOV, E1TEL
1rpe0'1:>UT<lTOV t , ' ' ,
• \ <lUTOV 11Plll110'ev or xwpos t,
aîné Érodios, car ses terres avaient trahi ses espérances•. 4 O"'
uTos o' 'E P<i:>
8Los
' ' ~
1T/\ELO"Tov '.!.''
e'l'L/\110'e '
T<lS ' ''
a.ye/\a.s TWV
4 Érodios eut une véritable passion pour les troupeaux
de chevaux qu'il faisait paître dans la prairie. Mais un
Î1T1rwv Ka.l ËTpecfiev a.ÙTà.s èv T{è ÀeLµwvL, 'E1rel 8è "Av9os
1 Pandaréos• habitait la région d'Éphèse, là où se 1 nav6é.pews iéKeL Tî]S YîJS Tî]S 'E,pealas, îv' foTt
trouve actuellement la roche escarpée• près de la ville. · ~ 6L6oî ~11f.LTJT1]P
vûv 6 vp11wv vapà. Tî]V 'll"0ÀLV "swpov
Déméter• lui avait accordé le don de n'avoir jamais 5 µ1]6Évon ~apuv811vm Tî]V yaaTÉpa {mà O'LTLWV
1 6voaov
l'estomac alourdi• par les aliments, quelle qu'en fût la av 'll"Àî]8os daEVÉyK1]TaL, 2 'EyÉveTo 6È T~ nav6é.peti;i
quantité absorbée. 2 Pandaréos avait une fille,
8uyC.T1]p'A116wv · TaUT'l]V noÀuTEXVOS6 TÉKTWV~1]f.LEV,
Aédon. Il la donna en mariage à Polytechnos • le char-
pentier qui vivait à Colophon', en Lydie. Le couple éls iéKeL~ KoÀoq,wvLTî]S Au6las, Kat 'll"ÀELO'TOV
xpévov
jouit longtemps d'une heureuse union. Ils n'avaient ÈTÉpvovTo auvoLKOÛVTESà.ÀÀTJÀOLS,
'EyÉveTo 6' aûToîs
eu qu'un seul enfant, Itys. 3 Tant qu'ils honoraient 10 vaîs 1.1ovoyEV1]S
"ITus. 3 "AxpL ILÈvoov 9eoüs ÈTLILWV,
les dieux, ils étaient heureux; mais un jour il leur eô6al!Loves Î]aav · Èvet 6È Myov à.xpeîov à.vÉppL1j,av,oTL
échappa le propos insolent• qu'ils s'aimaient plus
vÀÉov à.ÀÀT)Àous "Hpas Kat ~Làs q>LÀoûaLV,Kat "Hpa
qu'Héra et Zeus•. Héra en fut mécontente 10 et leur
envoya la Discorde qui suscita la rivalitén dans leurs TôV Myov "EpLV a.ûToîs l!veµ"1EV,116È VEÎKos
ILEILo/a!LÉv1]
travaux. Comme Polytechnos allait achever la caisse ÈvÉ(;a.ÀEVêLS Tà. l!pya.. Kat noÀuTÉXV<i:J
ILÈv 6À(yov -tjv
d'un char et Aédon un tissu", ils convinrent que celui 15 lin 6l<f>povci.pILa.TELOV
ÈK'll"OLî]O'aL,
'A116ovL 6È Tàv ÏO"Tàv
des deux qui aurait achevé plus vite son ouvrage
recevrait de l'autre une servante. 4· Or, Aédon finit
È~u<f>11vm
Ka.t auvTl8EVTm ds à.ÀÀ11Àousovws, ( 6TroTÉpti;i >
av TC.XLOVà.vua8fi Tô l!pyov, TOUT<i:J
8epa.vmva. wa.pà. TOÛ
la première de tisser sa toile (Héra en effet lui avait
prêté son aide). Polytechnos, vexé de la victoire de sa ÉTÉpou yÉv1]Ta.L, 4 Kat ÈveL61] 8âaaov 11 'A116wv TôV
femme, se rendit chez Pandaréos et feignit d'avoir été LO'TôVÈ~ucj>ïjVE:V ), b noM-
("Hpa. yà.p aûTfi auveÀa.µ(;a.vEV
envoyé par Aédon pour lui ramener sa sœur Chélidon. 20 TêXV0S 8.x801LEVOS
Tfi VLKTITî]S 'A116évos d.<pLKêTO
vpàs
Pandaréos ne soupçonna aucune mauvaise intention Tàv na.v6é.pewv Ka.t {mà Tî]S 'A116évos vpoae'l!"OLTJO'C.TO
'll"E!L,P81]VaL,
0'll"WS a.ûTfi XeÀL6ova Tî]V 8.6eÀ<ptiV [av]
lma.yé.yn, Ka.t 6 nav6a.pews oû6Èv U'll"OVOTJO'C.S
'1!"0V1]pàv
1
20 XI. AÉDON XI. AH.M1N 20
en oiseaux dont les uns s'envolèrent jusqu'à la mer, les foo(T)ae ira.vTa.s 8pvL9a.s · Ka.l ot J-LÈva.ûTwv ÈSÉ1TTT)aa.v
autres dans le ciel. C'est ainsi que Pandaréos devint un 5-xpL irpàs TT)V 9a.Àa.aaa.v, OL 8È ELS Tàv &.Épa.. na.v8a.pews
aigle de mer et. la mère d'Aédon un alcyon; ils voulurent µÈv oûv êyéveTo ciÀLaLeTos, 118è µ1]TT)pTtis 'A1186vos
se précipiter sur le champ dans la mer 28 , mais Zeus les d.ÀKuwv, Ka.l. eMùs È~ouÀOVTO Ka.Ta.~a.Àeîv Éa.uToÙs ELS
en empêcha. 10 Ces oiseaux sont de bon augure 29
5 TT)V 9a.Àa.aaa.v, d.ÀÀà Zeùs ÈKwÀuaev. 10 ÜOTOL TOLS
pour les marins. Polytechnos fut transformé en pivert 30
car Héphaïstos 31 lui avait donné une hache 32 au temps irÀÉOUO'LV ot 8pvL9es a.'i'.aLOL <j>a.lvovTa.L. noÀuTexvos 8È
où il était charpentier ; cet oiseau est de bon augure pour J-LETa.~a.ÀwvÈyÉveTo ireÀeKâs, OTL "H<j>a.LO'TOSa.ûTéè irÉÀEKUV
les charpentiers. Le frère d'Aédon devint une huppe 33 , ë8w1<ev TEKTa.lvovn • Ka.l. ËO"TLV &.ya.9às oOTos b 8pvLs
oiseau de bon augure 34 aussi bien pour les voyageurs <j>a.vel.s TÉKTOVL, ·o 8È TT]S 'AT)8évos &.8eÀ<j>às ÈyÉveTO
de mer que pour ceux de terre, surtout quand il apparaît
10 Ë1r01f,, (8pvLs) a.foLos Ka.l. irÀÉouaL Ka.l. Èirl. yfjs <j>a.vels,
en compagnie de l'aigle de mer et de l'alcyon.
11 Quant à Aédon et à Chélidonis, la première pleure aùv Ô.ÀLa.LÉTctJ
8È 11d.ÀKUOVL J-Lâ.ÀÀov. 11 'AT)8wv 8È
son fils Itys 35 près des rivières et des fourrés ; Ka.l. XeÀL8ovls, iJ J-LÈv ,ra.pà 1TOTa.J-LOÙS
Ka.l. ÀoxJ-La.s Tàv
Chélidonis 36 , elle, vit en la compagnie des hommes ira.î8a. Tàv "huv 9pT)veî, XeÀL8ovl.s 8' ÈyÉveTo auVOLKOS
selon la volonté d'Artémis : c'est, en effet, sous le coup &.v9pwiroLs 'ApTÉJ-LL8os ~ouÀfi, füén Ka.T' àva.y1<a.s ÈKÀL-
de la violence qu'elle fut privée de sa virginité, et à ce
15 iroûaa. TT)V ira.p9evla.v irÀeÎO'Ta. TT)V "ApTEf-LLV Èire~ofiaa.To,
moment elle n'avait cessé d'appeler Artémis à son
secours.
2 IfavMpECùÇ Oder : -pEoç P JI 7 7t'EÀe:xfiç Pap. 1 : 1teÀe:xfi'i
P 1teÀe:x&çtab. I sub ul, 1te1.e:x&vMart. cl. tab. II sub ul 1teÀE-
xfiv1I 1lin mg. adscr. P CT7jIl 8 ou-roç ex CIÙ-roç corr. P teste
Mart. Il 10 èîpvLç suppl. Castigl. Il 11 crùv aÀLCILÉ-rw... µillov
sec!. Oder JI 12 post XE1.taov(ç frustra suppl. e!ç èîp~L0Ciçµe-r1I-
Ô1IÀ0Ücr1IL Pap. 1 -.if!IIU't"Ïfl ov6µCI'l"LÀÉyOV't"IILXII1 Muncker li 14 èîpvLÇ
post &v0pw7t'OLÇsuppl. Berkel.
l
XII XII
CYCNOS* KYKNOI
Histoire 1 racontée par Nicandre au livre III ['IO"l'opeî NlKav8pos 'ETepoLOUj.1,Évwv y' Kal. 'Apeùs o
des Métamorphoses et par Areus de Laconie Aa.KWV Èv li-ajlaTL KuKV'iJ]
dans le poème Cycnos
1 'AiroÀÀwvos Kal. 0uph1s Tî]S 'Aj.1,tpLVOj.1,0Uiraîs
1 Apollon et Thyrié•, la fille d'Amphinomoss, eurent 5 eyeveTO
' ' K'UKVos. O"? ,;, > ' '
UTOS T]V EUO')(T]j.1,WV
TTJV oiJ,w,
:li
TO
'
8È
un enfant, Cycnos•. Celui-ci était de belle apparence,
mais de caractère rustre et désagréable• ; il montrait ~8os a.xapLS Kal. àypoÎKos, irpbs KUVT]yéaLa (8') êKT01TWS
une passion extraordinaire pour la chasse et habitait tpLÀoTLj.l,OS."_QKeL 8' ê1TL TWV àypwv Tô j.1,foov nÀeupwvos
à la campagne à mi-distance de Pleuron et de Calydon•. Kal. KaÀu8wvos. 'EyévovTo 8' a1hoû Kal. êpaaTal. irÀeîO"l'oL
Nombreux furent ceux qui l'aimèrent pour sa beauté. 8La' ' Ka/V\OS,
TO ',.,. 2
'O 8'e K'UKVOS Ka 8' u,repoiJ,LaV
' ' irpo-
2 Mais Cycnos par vanité n'agréait aucun d'entre , ~
10 O'LeTO
, auTWV ou'8'eva • TaXLO"Ta
, 8'e 8Laj.l,LO'TJ
8'ELS U1TO
' ' j.l,Êv
eux 1 , et devint très vite un objet de haine pour .ses ~ ,,,.À , ~ ,. , ....... 8' , ,
autres amoureux qui l'abandonnèrent ; Phylios était TWV a/\ wv epaO"TWV KaTa/\eL1TeTaL, 't'U/\LOS E j.1,0VOSauT~
le seul à lui rester fidèle. Cependant Cycnos le traita lui , 'O
O'UVEj.1,evev. 8'e KaL' TOUTOV
~ ou, JLeTpLWS
, e5u1;:,pLaev.
•t: 'P 'E..!.,
't'av11
aussi avec une violence démesurée. C'est qu'en ce temps- yà.p Èv êKelvce T~ xpovce j.1,ÉyaTL XPfllla ÀÉoVTos Èv AhwÀoîs,
là il était apparu en Étolie un énorme lion qui sévissait os aÙTous Te Kal. Tà. 8pÉj.1,j.1,aTafüeÀuj.1,alveTo, 3 ToÛTov
contre les hommes et les troupeaux•. 3 Cycnos
15 OÜV T~ <l>uÀlceirpoaÉTa~ev O KuKVOS aveu O'L81Jpou KTELVaL
donna l'ordre à Phylios de tuer cette bête sans se servir
d'une arme ; Phylios le promit, et voici le stratagème KC1Keîvos ôiréaxeTo Kal. àve'i:Àe llTJxavfi TOLaUTtJ, El8ws
qu'il employa pour en venir à bout. Sachant l'heure à fjvnva lSpav Ëj.1,eÀÀev o ÀÉwv êmtpoLT1)aeLv ÈvÉirÀ11ae TTJV
laquelle le lion viendrait de nouveau sur les lieux, il ya0'1'Épa iroÀÀwv O"LTlwv Kal. ol'.vou • Kàirel. irpoaeirÉÀaaev
s'emplit l'estomac d'aliments et de vin et, quand le 0 811p, ê~1]j.l,EO'EV O 4>uÀLOSTà. O'LTla. 4 Kal. 0 ÀÉwv Ô,ro
fauve l'approcha, Phylios vomit sur lui les aliments.
20 ÀLj.l,OÛ (Tfi) Tpotpfi TaUTtJ XPTJO"O.j.1,evos
êKapw811 Ô,rô TOÛ
4 Le lion affamé mangea cette nourriture et fut hébété
par le vin• ; alors Phylios entoura son bras du vêtement o'{vou, 0 8È <l>uÀLOS,repL~aÀWV TÔV ~paxfova TÛ fo8fjn,
qu'il portait1° et obstrua la gueule du lion; il le tua, le TIêtpopeL, Ëtppa~e Tô O"l'Ojla TOÛ ÀÉOVTOS • àveÀwv 8È aÙTOV
mit sur son épaule, le porta à Cycnos et il acquit une Kal. àva8Éj.1,evos ê,rl. TOV c'Sj.1,0V
C11T1)VeyKe
irpbs TOV KuKvov Kal.
large célébrité à cause de ce succès 11 • 5 Mais Cycnos füe~o11811 irapà. iroÀÀoîs êirl. T~ KaTop8wj.1,aTL TOUT'iJ,
E1TOLTJO'EV
I I '\.
vu lcr'.I.KOP-.lél:~?,:~~!'-«:1-YY.s~OV.
de nuit16, messager de malheurs".
6 post x&xe:i:vovsuppl. µe:-ra:ocû,.oov
Castigl. µe:-rroaÀe:xa:t Mart.
XVI XVI
OINOH
ŒNOÉ*
Boïos raconte celle histoire au livre Il de l'Ornithogonie ['lo-TopEÎ Boîos 'OpvL0oyov(as 13']
1 Chez les hommes qu'on appelle Pygmées 1 naquit 1 napà TOLS ÀEYOf-1-ÉvOLS
&.v8pa.O'Lnuyp.aLOLSeyÉvETO
une enfant du nom d'Œnoé•; elle était d'une beauté ,raîs 8vop.a Olv61] TO p.èv EL8os OÙ jLEfJ-1TT1],
ti.xapLS8È TO
irréprochable mais d'un caractère désagréable et Ta1h11 cppovrls oü8Ep.la E'(LVETO
5 -ij0os Kal ÙirEp11<fiavos.
orgueilleux•. Elle ne faisait aucun cas d'Artémis ni TT]S 'ApTÉp.L8os oü8È "Hpas, 2 rap.1]0efoa 8È Nu<0-
d'Héra. 2 Devenue la femme d'un Pygmée, appelé 8a.p.avTLTWV ,roÀLTWVévl µ.eTpLc:,>
Kal èmeLKEÎ~TEKEiraî8a
Nicodamas, homme sage et modéré, elle en eut un
MoiJ,ov. Kal aôi-ft nuy1-1aîoL,ra.vTES KaTà q>LÀo<fipoO'UVT]V
enfant, Mopsos. Par courtoisie, tous les Pygmées lui
apportèrent de très nombreux cadeaux pour célébrer la 1TÀEÎO'Ta8wpa irpos TTJVyÉvEO'LV
TOÛ 1TaL8os&,,r1]VEYKaV,
naissance de son fils. Mais Héra, reprochant à Œnoé de 10 "Hpa 8È p.ep.<fi0âaa TTJV Olv61]v, 3TL aùTTJV oùK ÈT[p.a,
n'avoir pas d'égards pour elle•, la transforma en grue ; yÉpavov [ aùTTJV]È1TOLTJO'ÉV
Kal TOV aôxéva p.aKpoveÎÀKUO'E
elle lui allongea le cou, fit d'elle un oiseau volant haut Kal &.irÉ8EL~EV
ûiJ,L1TeTfj8pvL0a · Kal iroÀep.ov ÈvÉ~aÀev
et provoqua la guerre entre elle et les Pygmées.
aùTfi TE Kal TOLSnuyp.aLOLS, 3 OlvoT] 8è füà TOV ir60ov
3 Prise du désir de revoir son enfant Mopsos, Œnoé
survolait les maisons des Pygmées et ne s'en allait -.oû iraL8os MéiJ,ou ,repLE1TÉTETO
Tà oiKLa Kal OÙK È~eÀ[p.-
point; les Pygmées s'armèrent tous et ils s'efforçaient 15 ,rave, nuyp.aÎoL 8è Ka0or.ÀLO"a.p.EVOL
1Ta.VTES
È8LWKOV
aÙT1]V,
de la chasser. De là vient qu'encore maintenant il y a Kal ÈKTOUTOUliTLKal vûv nuyp.a[OLSKal yepa.VOLS
,roÀep.os
la guerre entre les Pygmées et les grues•. ÈvÉO'TTJKEV,
épousa Lampros, fils de Pandion, qui vivait à Phaestos 4> ~ ~ K T)TTJSAa.µ1Tpw TW na.v8lovos, a.v8 PL Ta. µEV
en Crète;3 c'était un homme de bonne famille, mais sans a.LcrT<i:J
TTJS p , ., ; 8EEL 2 ÜÔTOS, è1TEL8T)
5 els yévos EÙ exovn, j3LoU 8E EV • ,, , 8m
fortune • 2 Lorsque Galatée fut enceinte, Lampros , , <' r
TJ' a.Àa.TELa., TJÛga.TO µh, a.ppEVa. YEVEa
souhaita avoir un garçon et ordonna à sa femme, si eyKuµwv TJV , •, VTJ'crtl
elle donnait naissance à une fille, de la faire disparaître. , w~ 1Ta.'i:8a. 1Tpoî]y6pEuaE 8è TÛ yuva.LKL, Ea.v YEV :
0.UT ' ' , , VEV Ta.
Lampros s'en alla de chez lui et, pendant qu'il gardait , • , J.. , a. Ka.t oÔToS µèv Cl.'Tl'LWVE'Tl'OLµa.L
KOPTJV, a.'i'a.vLa L. , , , 3 Ka.t
son troupeau, Galatée mit au monde une fille. 3 Elle , Pa.Ta.1 TÛ 8è ra.À.a.TEL<;!,8uya.TTJP EYEVETO. ~ ,,
eut pitié d'elle et pensa à la solitude de sa maison; les 1TpOb ' , , , è LO.V TOU OLKOU
10 Ka.TOLKTELpa.aa. To j3pEcpos Ka.L TTJV P,TJµ~ , , v Ka.t
songes et les devins vinrent aussi à son aide en lui
" ÉvTJ auÀÀa.µga.v6vTwv 8' ETL Ka.L Twv ovELpw ,
prescrivant d'élever sa fille comme un garçon : elle 1\oyLaa.µ , , , ws Kopov
finit par mentir à Lampros en lui soutenant qu'elle Twv µa.vTEwv, oî 1Tpoî]y6pEuov TTJV Kop;v ~
avait eu un garçon et elle l'éleva comme tel', lui ayant • , A,a.µ1TpOV a.ppEV
',I..E'V hl,Euaa.TO TOV ,, Àeyouaa. TEKELV
6 EKTPE'i' • ' <a'I' , A , ov
donné le nom de Leucippos. 4 La fille grandit et ' 'é~TpEJ..EV ùlS 1Ta.'i:8a.KOÛpov ovoµa.aa.aa. EUK~'Tl''l'I' •
devint d'une indicible beauté : Galatée, craignant de Ka.L E~ 'i' , , , , ,, J..a. 6v TL Ka.ÀÀos,
15 4 'E1Tet 8è TJÛgETo T)KOpTJ Ka.L eyEVETO a.'i' T ,, " 8 ~
ne plus pouvoir tromper Lampros, chercha refuge au
sanctuaire de Léto• et supplia la déesse 1 de changer le r
8E(aa.aa. TOV Aa.µ1Tpov T) a.Àa.TELa.,ws• OUK
, EV , TJ,..V
ETL'/\a 8ELVJ
'
d'airain 11 et prirent du miel des abeilles; ils virent les xaÀKOV àpuaaVTO TOÛ µÉÀLTOS TWV µeÀLO"O'WVKaL Ta TO~
langes de Zeus et leur armure d'airain se fendit" autour ALàs et8ov 0"1Tapyava Kal aÔTwv ô xaÀKàs Èppayl] 1r~pL
de leur corps. 3 Zeus fit entendre un coup de ' ~ 3 Zeùs 8È ~poVTT)O'aS àvÉTELVETàv Kepauvov,
15 TO awµa, , , , , , ' :J. " aùT08L
tonnerre 13 et brandit le foudre, mais les Moires et Mo'i:paL 8È Kal 0eµLS eKwÀuaav ou yap •av oaLoV
Thémis" le retinrent, car il était interdit de mourir 1 •
~ , c:..,a • 1cal O Zeùs ,ravTaS aùTOÙS È,rolî]O'EV
dans cet endroit sacré ; alors Zeus les transforma tous 8 aveLV ouo~• ,
en oiseaux; c'est d'eux que descend la race des oiseaux "pvL8as • Kal fo·nv è~ aÔTwV To yÉvos TWV olwvwv, ÀaLoL
porteurs de présages, les grives 1 •, les piverts 11 , les
0 I
ical KeÀeol Kal KÉp~epoL Kal alywÀLoL • KaL ELO'LVaya oL
' ' \ ' a\
cerbères1 • et les effrayes'"; ils fournissent, par leur ~
20 4>avÉvTES Kal ÈirLTE/\ELS 1rapa' TOUS
' "ÀÀ ou s lipvL8as , gTL
a
apparition, des présages heureux et véridiques mieux
TOÛ ALàs et8ov Tà aîµa.
qu'aucun autre oiseau, car ils ont vu le sang de Zeus••.
monde. Toutes les fois qu'ils rencontraient un étranger, ets Tà. otKla. KO.TT)a9Lov. 4 Zeus oe !lLO"TJaa.sa.uTous
ils l'emmenaient de force chez eux et le dévoraient. 6.,rÉaTELÀEV 'Ep11fiv, 01TWST)V " e'9'" "'
E/\ELOLKT)V • ~ e,r
a.UTOLS • LPC.ÀTI
a ,,
, \ '8 , ...
4 Zeus 1 • finit par les prendre en horreur et envoya Ka.t o !lÈv 'Ep11fis è~ouÀeuaev &.iro:<aij,a.L TOUS1TOa.s O.UTWV
Hermès leur infliger un châtiment dont il lui laissait KO.L c-, E1TEL
Tà.s xe'i:pa.s ' ,,ApTJS O I
' ' TO
' yevos
' ' O.UTO
ELS ' 'v àvéJ..epe
't'
le choix. Hermès songea à leur couper les pieds et les
20 noXucpoVTTJ,TOUTOU!lÈv è~eLÀETO
TOÛ 11opou TOÙS,ra.'i:6a.s,
mains ; mais Arès, auquel remontait la famille de
Polyphonté, voulut les soustraire à ce destin et, de "ÀÀa.~e 6è 11eTà. 'Ep11oû Tî]V q,uaLV a.ÔTWVets opvL9a.s,
T) , '
concert avec Hermès, il les transforma en oiseaux. 5 Ka.l ~ÉvETO noÀUq>OVTT) !lÈv aTÙ~ q,8eyyo11ev11VUKTOS
5 Polyphonté devint une sorte de hibou" qui fait il.TEPaLTOUKa.l 1TOTOÛ,Tî]V KEq>O.Àî]V'i'.axouaa. KO.TW,TOÙS
entendre ses cris la nuit, ne mange pas, ne boit pas et I \ 8 / I :,
6è ,ro6a.s nKpOUS iJ.VW,,rOÀE!lOUKO.LaTO.aEWSa.V pW1TOLS
tient sa tête 1 • tournée en bas et ses pattes en haut 1 •.
Cet oiseau est un présage de guerre et de sédition 11 g 't'7Î p (quod def. Pap.') : -réfi Westermann !112 ob<:Eict
Nauck• li 13 post µ.;;y(cr-roui;suppl. ov-rm; Mart. ~ed cf. Pap., Il
15 çb.,Cù Mart. : çb.lCùVPli 16 obda: Blum :, olx~Lcx;P,1122 cr~~
Mart. (cl. tab. II d,; cr-ruya: et Hesych. cr-ruç • o crxCù<Ji)
: cr~ç
p cr-rpùç Vossius mg. edit. Xylandri (teste Verheyk) cr-rpiç
• Voir les notes aux p. 116-118. uel cr-rplyç Verheyk.
XXI. IIOAT<I>ONTH 37
37 XXI. POL YPHONTÉ
pour les hommes. Oreios devint un lagos 1 • qui ne présage a.yyeÀos • "Ope.LOS8' ÊyÉvETOÀa.yws, 5pvLS tir' où8evl
rien de bon 1 •; Agrios devint un vautour, l'oiseau de q,cuvop.evos &.ya.8<ë • "AypLOS 8è p.eTÉ(;a.ÀevELS yûira.,
tous le plus détesté des dieux et des hommes ; Hermès ,ra.vTWVbpvl8wv ixeurrov 8eois TE Ka.l &.v8pw1TOLS ' Ka.l Sui.
et Arès lui inspirèrent un désir insatiable de la chair et ira.vTàs 'lp.epov a.ùT<êKpÉws Ka.l a.'lp.a.Tosèvé.(;a.Àov&.v8pw-
du sang des hommes••. 6 Quant à leur servante, ils 5 irelou. 6 T11v 8è 8epa.ira.wa.v a.ÙTWVÈ,ro(11aa.v 'lirv11v,
la transformèrent en pic-vert 21 : elle leur avait demandé
lors de sa métamorphose de devenir un oiseau favorable TJ 8è p.ern(;a.ÀÀoucra. TTJVq,ucrLv11üga.To 8eois l-'-11Ka.K0S
aux hommes. Hermès et Arès exaucèrent sa prière 5pvLS &.v8pwirOLsyevé.a8cu • Ka.l a.ÙTfjSU1TT)Koucra.v 'Epp.fjs
parce que c'est par contrainte qu'elle avait exécuté Ka.l "Ap11s, È,rel Ka.T' &.va.yKa.sispa.crev a,rpocrÉTO.O'O'OV
les ordres de ses maîtres. Cet oiseau offre à ceux qui se oi 8ea,roTa.L • Ka.l ~O"TLV &.ya.8às oÔTos o 5pvLs èirl 8T)pa.v
rendent à la chasse et aux festins des présages favo-
10 L0VTL Ka.l 8a.iTa.,
rables".
j
XXII XXII
CÉRAMBOS* KEPAMBOI
N icandre raconte celte histoire' au livre 1 ['laTopEÎ Nfacav8pos èv a' 'ETEpoLouµévwv]
des Métamorphoses
1 KÉpaµl;os ( b) EùaE(pou TOÛ noaEL8wvos icat Et8o-
1 Cérambos•, fils d'Euseiros, lui-même fils de 8éas vuµ<J>11s èv tjj YÛ tjj MTJÀLÉwv1rapà.
'O8p11Œos<ëicEL
Poséidon, et d'Eidothée, la nymphe Othréis, habitait
5 Tt)V ü1rwpELavTfjs "O8puos. 'EyÉvETO 8è aùT<t>8pɵµaTa
au pied de cette montagne, dans le pays des Maliens•.
II avait de grands troupeaux qu'il gardait lui-même. 1TÀELO'TaKat aùTà. È-rrolµ.aLVEV
aùTÔS, 2 Nuµ<j>m 8è
2 Les nymphes lui prêtaient leur assistance, car il O'UVEÀa.µ(;avovaùT<t>, 8LÔTLaùTà.s èv TOLS ôpEO'LVq.8wv
les divertissait en chantant sur la montagne. C'était le iiTEp-rrEV
• ÀÉyETaL yà.p µouaLKwTaTos TWV TÔTE yEVÉa8m
meilleur chanteur de son temps et il fut célèbre par ses icai È-rri ~OUKOÀLKOLS
ç.aµaaL füa(;oTJ8f\VaLicai uupLyya
chants bucoliques ; vivant dans les montagnes il inventa
èv TOLS ôpEO'Lauv8EîVaL icat Àupq. 1TpWTOS
10 'ITOL!1EVLK1JV
la syrinx• des bergers, fut le premier• mortel à jouer de
la lyre• et composa nombre de très belles chansons. à.v8pw-rrwv KEXpf\a8aL 'ITÀELO"Ta.
TE icai Ka.ÀÀLO'TaµÉÀTJ
3 Tous ces talents lui valurent, dit-on, l'honneur de 1iOLTJO'aL,3 TouTwV OÜV xa.pLVMyouaLV à<j>8fjvmaùT<t>
voir un jour danser' les nymphes aux sons de sa lyre. 'IT0TEvuµ<j>asica.1xopEÛO'aL-rrposTà. icpouµaTa TOÛ KEpa.µ-
Pan, qui lui était favorable, lui conseilla de quitter (;ou, nô.va 8è TOÛTO KaT' EùµÉvELaVaùT<t>-rrapayyELÀaL
l'Othrys • et de faire paître ses troupeaux dans la plaine,
15 lcaTaÀL'ITÔVTL
Tt)V "O8puv èv T<t>'ITE8l<t>
Tà. -rrpô(;aTa 'ITOLµa(-
car l'hiver devait être d'une âpreté incroyable.
4 Cérambos avec la jactance propre à la jeunesse, VELV. È~a(O'LOV
yé.p TL icat O.'ITLO'TOV
xpf\µa XELµwvosÈ-rrELVaL
comme frappé de démence par les dieux•, ne se décidait µÉÀÀELV, 4 ·o 8è KÉpaµl;os Ü'IT0 µEyaÀauxlas ÈK
pas à ramener les troupeaux de l'Othrys dans la plaine vEÔTTJTOS
ofo 8Eo/;Àa/;11sà.-rrEÀauVELV
µèv Èic Tfjs "O8puos
et adressa aux nymphes des propos désobligeants et ELST0 'ITE8(ovOÙK êylVWO'KEV,
à.-rrÉppLti,EV
8è ÀÔyov Kxap(v
stupides, prétendant'• qu'elles n'étaient point filles de
20 TE icat à.vÔT)TOV
ELS-rà.s vuµ<j>as, 0TL yévos µév ELO'LV
OÙK
Zeus, mais que Deinôu les avait enfantées de Spercheios;
il racontait aussi qu'un jour Poséidon", amoureux de à.-rro .l!.Lôs, à.ÀÀ' ~TEICEVaùTà.s iJ âELVùl T<t>2'1TEPXEL<t>,
l'une d'entre elles nommée Diopatra, avait enraciné noaEL8wv 8è 1TÔ8<t>
µLÔ.SaùTWV âLO'ITa.TpTJ
S -rà.s à.8EÀ<pà.s
ses sœurs et les avait transformées en peupliers 13 ; Èppl6WO'Eicat È-rrol11aEV
alyE(pous, àxpL aùTos icopm8Eis
1 Du temps où Déméter parcourait, errante, la 61]TTJO'LVTTJS 8uyaTpos, à.vEirauO'aTo Év Tfi 'ATTLKfi, Kal
terre entière 1 à la recherche de sa fille, elle fit halte en
5 aÙT~V (aü11v) U1TO,roÀÀoÛ Kauµ.aTOS uiro8ÉxETaL Mlaµ.11
Attique•. Elle avait la bouche desséchée par la grande
chaleur quand Mismé la reçoit• et lui donne à boire de Kal 8L8oi iroTov B8wp ȵ.gaÀoûaa yÀ11xwva Kal iJ.À«j,LTov
l'eau• à laquelle elle avait mélangé du pouliot• et du ~ls auTo, 2 Kal TJ.Ô.Tjµ.'l]TTJP
È~ÉmE KaTd. To 8lij,os To
gruau d'orge•. 2 Déméter assoiffée 7 but• ce breuvage 1TOTOVà.8poûv. ·o 8è irais o TTJS Mlaµ.11s· 'AaKa.Àagos
d'un seul trait. A ce spectacle, Ascalabos•, fils de Mismé, 18wv È1TOL1]0'aTO yÉÀwTa Kal aOTLSÈKÉÀEUEV ôpÉyELVaÙTfl
se mit à rire 10 et ordonna d'apporter à nouveau à la
10 MgTJTa ~a8ùv 'i\ m8é.KVTJV· 3 .Ô.TJµ.'l]TTJP 8è KaT' 6py~v
déesse une profonde bassine ou une jarre. 3 Déméter
irritée déversa 11 aussitôt sur lui ce qui restait du ws EÎXE To iroTov aÙTéti TO KaTaÀEL1TOf-1EVOV irpoaÉXEEV,
breuvage 12 • Et Ascalabos fut transformé 13 et devint ·o 8è !-1-ETagaÀwvÈyÉvETO 1TOLKLÀOS ÈK TOÛ awµ.aTOS
un gecko" au corps moucheté 15 , objet de haine 1 • pour à.aKaÀagos Kal U1TO8Ewv Kal U1TOà.v8pw,rwv µ.Eµ.LO'TjTaL,
les dieux et pour les hommes. Il passe sa vie près des Kal l!0'1'LVaùTéti 8laLTa irap' ôXETov. 'O 8' à.iroKTELvas
canaux, et qui le tue se fait bien voir de Déméter 17 •
15 Ki;:xapLaµ.évosylvETaL.Ô.1]µ.TJTpL,
HYLAS* YAM.
['laTOpEÎ N1ica.v8pos 'ETEpoLou1-1évwv13']
Nicandre raconte cette histoire 1 au livre II•
des Métamorphoses 1 'Hpa.icÀfjs, OTE 1-1ETàTWV'Apyova.uTwv ifiTÀELcrrpa.-
1 Lorsqu'Héraclès• partit en expédition avec le_s TT)yàs ù1T' a.üTwv lmo8ELX8Els, auVE1T7JYETof1E8' a.ÙToÛ
Argonautes qui l'avaient désigné comme leur chef', il 5 ica.l "YÀa.v, 1Ta.î8a. l-1Èv K11u1eos, t 'LTu1Tos't vÉov 8è ica.l
emmena avec lui Hylas•, fils de Céyx•, jeune ~omme Ka.À.av. 2 'E1TEl8è 1Tpàs Tà O'TEVàvÈglicovToTOÛnovTOU
d'une grande beauté. 2 Ils avaient attemt les ica.l Tà acpupà 1Ta.pÉ1TÀEuaa.v Tfjs 'Apyav86:lvT)s ica.l ~ÉvETO
détroits du Pont et navigué le long des contreforts
XEL!lC:lV ica.l aa.Àos, ÈvTa.û8a. KO.Ta.(;a.ÀoVTES &.yicupa.s &.vÉ-
d'Arganthone', lorsqu'une tempêt~• souleva l~s ~ots :
ils jetèrent l'ancre en cet endr01t e~ y relacherent. 1Ta.uaa.v TT)Vva.ûv. Ka.l 'Hpa.icÀfjs 1Ta.pEÎXEToîs î]pWaL Tà
Héraclès prépara le dîner pour les heros. 3 Hylas 10 ÔEL1TVOV,3 'O 8è 1TO.LS "YÀa.s lfxwv icpwaàv ~À8E 1Tpàs
alla• avec une cruche 10 au bord du fleuve Ascanios 11 Tàv 'Aaica.vLov 1T0Ta.1-1àvfl8wp 6.1Tolawv TOÎS &.pLO'TEÛaL •
chercher de l'eau pour les chefs. Les nymphes", filles, d~ ica.l a.üTàv 18oûaa.L vu1-1qim, ( 0.L) TOÛ 1TOTa.1-1oû TOUTOU
fleuve, le virent, s'éprirent de lui et, au moment ou il
8uya.TÉpES1 î]pa.a8i]O'O.V ô.puop.EVOV 8è KO.Ta.(;a.ÀÀOUO'LV
puisait de l'eau, elles l'entraînèrent dans la source:•· 1
4 Hylas disparut et Héraclès, ne le voyant pas revernr, Els TTJV1cp11vï]V, 4 Ka.l o 1-1èv"YÀa.s &.qia.v71sÈyÉvETo,
quitta les héros et se mit à fouiller la forêt en tou~ sens, 15 'Hpa.icÀfjs 8', È1TEl0.ÜT'f:IOÜK ÈvoO'TEL,KO.Ta.Àmwv TOÙS
appelant Hylas à grands cris. Les n~phes, craignant î]pwa.s ÈgEpEuvç.1Ta.vTa.xoîTàv 8pu1-1àvica.l È(;oT)O'E 1ToÀÀa.KLS
qu'Héraclès ne le trouvât caché parmi elles, transfo:- Tàv "YÀa.v. Nu1-1iJ>m ôè ÔElaa.aa.L Tàv 'Hpa.icÀÉa., 1-111 a.üTàv
mèrent Hylas en écho 14 qui répondit souvent aux cris
d'Héraclès. 5 Celui-ci, après avoir fait l'impossible EflpoL KpU1TT0!.1-EVOV 1Ta.p'a.üTa.îs, 1-1ETÉ(;a.Àov Tàv "YÀa.v
ica.l È,ro(TJO"O.V 11xw ica.l 1Tpàs TT)V~OTjV1TOÀÀa.KLS &.vTEq>6:l·
20 VT)O'EV 'Hpa.KÀEÎ, 5 Ka.l O 1-1èvtils OÜKÈ8uva.To 1TÀEÎO'Ta.
i 1tOV1Jcr&µe:voç
p. ~8 Nanek•
: 7tOL1Jcr&µe:voç
p. e t Otto, De fabulis Propertianis,
9
XXVII
XXVII Ict>IrENEIA
IPHIGÉNIE* ['ICTTopeîNlKav8pos 'ETepoLoup.évwv8']
Nicandre raconte cette histoire au livre IV 1 011aéws Kal 'H.év11s rijs l!.Los eyÉveTO 9uya.TTJP
des Métamorphoses 'lcpLyÉveLaKal aÙtiJv e~ÉTpecj,ev11rijs 'EÀÉvTJs à.8eÀcpiJ
5 KÀUTaLJJ,1]<TTpa, '!Tpos 8è TOV 'Ayap.ép.vova e!r.ev aÙTiJ
1 Thésée et Hélène\ fùle de Zeus, eurent ~ne, ~Ile, TEKELV
0
musaraigne••; bref, chacun changea d'apparence comme 11uyaÀfi 8è ATJTW,Kat ws ËKaO"Toslhuxe TWV èiÀÀwv 8ewv
il le put. Mais lorsque Zeus eut frappé Typhon de son 'P ÀE TTJV
fl.ETE1,a ' O'l'LV,
"·'· 'E1TEL '8' E Tu<j>wvaZe_ùs~a.ÀÀELKepauvw,
foudre, alors celui-ci, en proie aux flammes, se dissimula
dans la mer dans laquelle il éteignit le feu. 4 Zeus ne KaLOfJ.EVOS 8è 6 Tu<j>wvl!1cpuij,evÉaUTOVKat 11<f>a.vLO'EV Tiv
se relâche pas mais lance sur lui une très grande mon- <j>Mya Tfi 8aMacrn, 4 Zeùs 8' OÜK àvLTJO'LV, àÀÀ' él
tagne, l'Etna 21 , et il établit Héphaïstos sur ses sommets 20 fl.EYLO"TOV
' "
opos ' P 1 '1. 'I.
E1TL1,a/\/\EL Tu<j>wvLti)v A'LTVTJVKat aÜTW
pour le surveiller". Celui-ci après avoir installé ses
1
,1.. À
'l'u aKa TOV ' "H<j>aLO'TOV È1TtTWVèl.Kpwvè<j>iaTTJO'LV, b 8'•
enclumes" sur la nuque de Typhon y travaille le fer en Èvepeiaas ToÙs èi1e11ovasaüToû T<ê Tpax 11 Àw füa.1Tupov
fusion"'. èpya.~ETaL1108pov, •
bergers furent transformés en arbres à l'endroit même 8w~ETE füK7JV ». Kal ot ira.î8Es, rva.irEp ÊaT1]KEaa.v ira.pà. TO
où ils se tenaient, auprès du sanctuaire des nymphes. kpov , TWV vu1-1<J>wv,eyÉvoVTo 8Év8p11
·1• KC.L
\ "ETL VUV , ,
~ C.KOUETC.L
Et, la nuit, on entend encore maintenant sortir des q>WV7] VUKTOS EK Tl]S flÀ7]S oîa 8p11vouVTWV o' 8 E
\ T01TOS
'
, ''f ·1 1
troncs comme des gémissements••; et l'on appelle ce
15 ovo1-1a!,ETa.LNu1-1<J>wvTE Ka.l na.l8wv.
lieu celui des Nymphes el des Jeunes Gens.
3 Frappées d'effroi les nymphes abandonnèrent auT:V KaTEÀL'ITOV aî vuµqim 'ITTOT)8eîam. 'A,roÀÀwv 8è
Dryopé. Apollon s'unit alors à elle et Dryopé s'en alla 15 Apuo""'
' ~ Ta L, T)
, ··," r,i(yvu , 8'E <i!XETO
,, q>euyouaa ,rep(4>ogos el.s
tout effrayée à la maison de son père, mais ne dit rien Ta
'E OLKLa
, , TOU
,, ,raTpos Kal où8Èv ".J.
e't'paae ,rpos, ,
Tous yoveîs,
11
à ses parents. Par la suite, Andraèmon , fils d'Oxylos, '!TEL 8 ey T)!,LEV aUTT)V
' ' UO"Tepov
" 'Av8pa(nwv O 'Qé',
l'épousa et Dryopé eut de son union avec Apollon un ~ ~8 'é r !:,U/\OU,
Y~V(f '!TaL a E!:, , A,roÀÀwvos ,,Aµq>LO'O'OV, ÜOTOS È,rel
fils, Amphissos". Celui-ci, à peine arrivé à l'âge viril,
TaXLO"Ta
,, 11v8pw8 T), , '
avT)p , ,
eyeveTo ,ra.vTwV KpaTwv' Kal
surpassa en force tous les hommes ; il fonda au pied de
l'Œta une ville 13 à laquelle il donna le nom de la mon- 20 ~KT~O'E,,rap~ T-q~ O'i'.TT)V'ITOÀLV oµwvuµov T~ lipeL Kal TWV
tagne et régna en ces lieux. 4 Il fonda même, en EKEL
, , TO'ITWV
, ~egaaLÀeuev, 4 '18puaaTO 8'E KaL' 'A 'ITO/\/\WVOS
, ''
Dryopide, un sanctuaire d'Apollon. Or, un jour que Lepov ev Tt)• Apuo,r'8 L L, KaL, ELS
, TOUTO
~ ,rapoûaav
TO ' '
Dryopé se rendait à ce sanctuaire, des nymphes hama- A ' " LEpov
puO'ITT)V T)p,raaav aµa8pua.8es VU!,Lq>aL KaT' eÙ ,
dryades l'enlevèrent par amitié pour elle, la cachèrent Kal aù • ' , , , µeveLav
dans le bois et, à sa place, elles firent pousser du sol un TT)V µev a,reKpulj,av ELS T"qV llÀT)V livTl 8' , ,
25 " , , ' EKELVT)S
peuplier auprès duquel elles firent jaillir une source. aLyeLpov aveq>T)Vav ÈK T~ ~
T)S YTJS KaL, ,rapa , TT)V
, a'i'.yeLpov
1 Après qu'Héraclès eut disparu d'entre les ho~es> 1 MET«l TOV 'HpaKÀÉous è~ àv9pwirwv àif>avLaµàv
Eurysthée chassa ses enfants de leur Rays• et Y re.gnait Eupua9EÙS È~EÀtLaas aÔTOÛ (ToÙs ,raî8a)s Tî]S 1TaTpl8os
lui-même. Les Héraclides• se réfugierent• aupres de 5 aUTOS è~aa[ÀEUEV. Ol. 8è 'HpaKÀEL8aL KaTaif>uyovTES irpàs
Démophon •, fils de Thésée, et habitèrent la. tétrapole âî]µoif>wvTa TOV 0î]O"ÉCrJS<'éKîJO'aVTT)V TETpttiroÀLV Tijs
d'Attique. Eurysthée envo)'."a.un message: _a ~thenes 'ATTLKî]S• Eupua9EÙS 8è ,rɵiJ,as rlyyEÀOV ds 'A911vas
et menaça de guerre les Athemens au cas ou ils,~ expul- ,roÀEµov irpoÉÀiayEV TOLS, A9î]valoLs, EÎ. µ71 TOÙS 'HpaKÀE[-
seraient pas les Héraclides. 2 Les A~he~en~ ne
refusèrent pas la guerre ; · Eurysthée envahit 1 Attique 2
8as È~EÀtLO'CrJO'LV, m
µèv oov 'A9î]vaÎOL TOV 1TOÀEµov
10 OUK àiroÀÉyovTaL, Eupua9EÙS 8' ÈvÉ~aÀEV ELS T7IV
et, ayant rangé ses troupes• en forma~ion de co:11bat,
tomba lui-même sur le champ de bataille 1 , t_andis que 'ATTLK7IV Kal ,rapaTa~a.µEVos auTOS µèv èmo9vnaKEL
le gros des Argiens était mis en déroute. Apres la mort µaxoµEVos, 11 8è 1TÀî]9Ùs ÈTp0.1Tî]TWV ,Apydwv. "YÀÀos
d'Eurysthée, Hyllos, les autres ~éracl~des et leurs 8è Kal OL a.ÀÀoL 'HpaKÀEî8m Kal (oL) aùv aÔToîs àiro9a-
partisans s'installèrent de nouveau a T~~bes. 3 En vovTos Eupua9Éws KaTOLKl~ovTaL ,ra.ÀLV èv 011~ms,
ce temps-là Alcmène mourut de . vieill~ss~ et l~s 15 3 'Ev 8è TOUT~ Kal 'AÀKµ'l]Vî] KaTCl yijpas àiro9vnaKEL
Héraclides lui firent des funérailles ; ils habitai~nt pr~s Kal aÔTTJVÈ~EKOµLaav 'HpaKÀEî8aL • <'éKouv 8è irapà T«lS
des portes Électres• à l'endroit même où Héracles avait 'HÀÉKTpas iruÀas, 08L1TEpKal 'HpaKÀijs [èv Tfi àyopç.],
aussi vécu•. Zeus envoya Hermès avec l'ordre ~'enlever ZEÙS 8è 'Epµijv irɵirEL KEÀEuwv 'AÀKµ1]Vî]V ÈKKÀÉiJ,m
furtivement Alcmène'", de l'emmener aux, iles de~
Kal à1TEVEYKELV ds MaKapwv V'l]O'OUSKal 8oûvaL 'Pa8a-
Bienheureuxu et de la donner comme e~ouse a
Rhadamanthe". Hermès obéit, enleva Alcmene" et 20 µav9uL yuvaÎKa, 'Epµijs 8è 1TEL0'9Els, AÀKµ'l]Vî]V ÈKKÀÉ1TTEL1
mit une pierre à sa place'~ dans !e cercueil. 4. Et ÀlBov 8' àvT' auTijS ÈvTL9î]O'LV ELS TT)V aop6v. 4 m
comme les Héraclides qm portaient le cerc~e~l le 8' 'HpaKÀEî8m, ÈirEl TT)V ÀapvaKa if>ÉpoVTESè~apuvovTo,
trouvaient trop lourd, ils 1~ posèrent ~ar t~~r?, oterent KaTaTL9EVTaLKal àiroKaÀuiJ,aVTES EOpov àvTl Tî]S 'AAKµ'l]Vî]S
le couvercle'• et y découvrirent une pierre a la pla~e ÀL9ov ' Kal aÔTov È~EÀOVTES l!O"Tî]O"avèv T~ a.ÀaEL, 08L1TÉp
d' Alcmène · ils la prirent et la dressèrent dans le b.01s 25 ÈO"TLV TO 11P~OVTO Tî]S 'AÀKµ'l]Vî]S èv 011~TIO'LV,
sacré11, à l'~ndroit même où est situé l'hérôon d'Alcmene
à Thèbes 1 •. 4 o:ô-roü -roùç 1to:î8a:ç-njç 1to:-rplaoço:û-roçBast dub. et Mart. :
o:ô-roùç -njç 1to:-rpEaoço:ô-ràç P o:ô-roü -roùç 1to:î8cxçcxû-roçSturz et
Bast -roùç &1t' o:û-roü-njç 1to:-rplaoç o:ô-ràç Cazz.11 8 ipoéÀE)'EVP :
r.poilÀqi; Oder Il 13 ot suppl. Abresch Il 14 mxÀLVAbresch et
Bast : 1t6ÀLVP li17 b., TÎi &yop~ sec!. Pap. 1 : b., TÎi 1tp@T7J&p<f
coni. Wachsmuth post &yop~ suppl. e&<jiovn:ç Rolland uirgula
post 'Hpo:0,îjç posita Il 25 01iô-nmv Bast probantibus Lütke
• Voir les notes aux p. 143-146. (Pherecydea, 1893, p.13) et Mart. : 01iô /fi/ P 01iôcxtçceteri edd.
XXXIV
XXXIV*
IMYPNA
SMYRNA1
[Oll(Tws)]
Sic
1 Sur le mont Liban Théias•, fils de Bélos, et la 1 0elaVTos ToÛ B11>..ouKat '.QpeL0ulas fJ.LâsTwv vu1-1<J>wv
nymphe Orithyie eurent une fille, Smyrna. Pour sa èyéveTo 0uya.Tî]p èv Téè opeL Téè AL~a.vceI1-1upva. T auTî]V
beauté, une foule de prétendants venant de cités sans 5 6 La' Ka/\/\OS
·~~ ~ ~
1T/\ELO'TOL KaL', EK1TO/\EWV
·~ ~ ,
1T/\ELO'TWV , ,
EfJ.Vî]O'TEUOV,
nombre cherchaient à l'épouser, mais celle-ci inventait TJ 6è ,roÀÀà ÈfLîJxavâTo ,rpos {l.1TO.Tî]V TWV yovéwv Kat
mille prétextes pour tromper• ses parents et différer ce &.va.0eO'LV TOÛ xpovou • 6eLVOSyàp aÔTTJVËpws ègéfl.î]VEV
moment; c'est qu'un amour abominable l'avait rendue èvl TW ' 2 KaL' KaTa' fJ.EV ' apxas
:, ' 6'L aL'6~W KaTÉ-
• 1TaTpL,
folle• de désir pour son père. 2 Au début, retenue par
la pudeur, elle s'efforçait de dissimuler son mal; mais KpU1TTETTJVvoaov • È1rel 6è TO 1ra.0os aÔTTJV,rpofjyev,
,t~
10 E~EL1TE
'
TOV ~ ,
/\Oyov ,
,rpos 'I 1T1TO/\UTî]V
~ , , Tpoq>oV, 'H 6È
Tî]V
comme la passion l'y poussait, elle s'en ouvrit à
Hippolyté • sa nourrice. Celle-ci lui promit de lui ,rapa6waeLV aÔTfi CLKOS TOÛ ,rapaÀoyou 1ra.0ous U1TOO'xo-
fournir un remède contre sa passion insensée et alla fJ.Évî]Àoyov 1rpàs TOV0elaVTa ,rpoaéq,epev, OTLaôTéè KOpî]
raconter• à Théias qu'une jeune fille de riche famille
fJ.aKaplwv &.v0pw1rwv1ro0eî 1rapayevéa0m Kpuq,aîos ets
désirait s'introduire en secret dans sa couche.
3 Théias, sans soupçonner ce qu'elle machinait contre TTJVKOLTî]V, 3 'O 6è 0elas - oô yàp èylvwaKev o!a
lui, accepta la proposition. Et dans l'obscurité il 15 è1r' aôTéè ÈfJ.îJXaVCÎTO - KaTQVEO'E TOV Àoyov. Kat à fJ.Èv
attendit chez lui la jeune fille' sur son lit; la nourrice, èv Téè o'LK<tJO'KOTaLOSè1rt T1]S O'TpWfLV1]S ège6éxeTo TTJV
dissimulant Smyrna sous son voile, la lui amena secrè- KOpî]V,TJ6è Tpoq,às KaTaKpuij,aaa Tfi èa0fjTL TTJVI1-1upvav
tement. Cet acte odieux et impie• resta ignoré assez ' K aL' 1T/\ELOVa
~ ' ' •~ ~ '0 EL ,rpaaO'OfJ.EVOV
'
,rapî]yaye. xpovov E/\E/\î]
longtemps. 4 Lorsque Smyrna fut enceinte, Théias
fut pris du désir d'apprendre qui était la mère de son axapL Kat a0ea1-1ov Ëpyov. 4 Kat ws ÈKUî]O'EfJ.Èv TJ
enfant ; il cacha une torche dans son appartement et, 20 I1-1upva, 0elaVTa 6è ,ro0os ËÀa~ev ÈKfJ.a0eîv î]TLS ijv TJ
dès que Smyrna arriva auprès de lui, il sortit brusque- KUOUO'a,Kat à fJ.ÈvKaTÉKpuij,e1rûp ELSTôV o!Kov, I1-1upva
ment la torche et la reconnut ; Smyrna accoucha 6' ws èglKeTO1rpàs aÔTov, È,ra.ÎO'TOSÈyÉvETO,rpoevex0évTos
prématurément• de son enfant et, levant les bras au
èga1TLVî]STOÛ,rupos • Kat Tô J3péq,os fJ.Èvègé~aÀev ÈK T1]S
ciel, elle implora une faveur : ne plus paraître ni parmi
yaO"Tpos, aÔTTJ 6' &_vaaxoûaa TàS XEÎpas î]lJgaTO fl.1]TE
les vivants•• ni parmi les morts. 5 Zeus la transforma ,rapà bWO'LI-L11Tev veKpois cj>avftvm. 5 Kal. auT"lv o
en un arbre qu'il appela du même nom, Smyrna (ou Zeùs j-LETagaÀwvÈ,rol11ae 6év6pov Kal. ÈKltÀeaevoµtilvuµov
arbre à myrrhe.) On raconte que chaque année cet a1h'fi aµupvav. ToûTO ÀkyeTaLKaT' 1hos i!KaO'TOV
6aKpueLV
arbre laisse couler de son bois des larmes de myrrhe 11 • TOVà.,ro TOÛ guÀou Kap,r6v. Kal. 0elas µÈv o ,raTTJP T11S
Et Théias, père de Smyrna, se donna la mort your
5 Iµupv11s füà ltpyov à.8Éj-LLO'TOV
ÉaUTOVà.veiÀe,TO 6è ~pécj>os
avoir commis cet acte impie; quant à l'enfant, il fut
élevé par la volonté de Zeus; on l'appela Adonis'". il.LOS ~ouÀ'fi Tpecj>6µevov wv6µaaav "A6wvLV Kal. aÙTOV
Pour sa beauté, Aphrodite l'aima extrêmement 13 • 'Acj>pofüT11
,rÀeiaTov iJylt,r11aefüà To KliÀÀos,
6 &i1c.mvP.
XXXV XXXV
LES BOUVIERS* BOYKOAOI
Histoire racontée par Ménécrale de Xanthos dans les ['laTopeî MeveKpa.TTJS(b) :a.v9Los AuKLa.KoîsKa.l NlKa.v6pos
Lykiaka el par Nicandre dans les Métamorphoses' ('ETepoLouµévwv ... )]
1 Après avoir mis au monde Apo_Hon et Artémis 1 AT)TW, e'TTel ËTEKEV'AmH1.Àwva. Ka.l "ApTE!-1LVév
dans l'île d'Astérie•, Léto vint en Lycie•, amenant ses 5 'AO"Teplq,Tfi v11aie, à.<j>lKeTo els AuKla.v ÈmipepoµÉvT)ToÙs
enfants aux bains du Xanthos. Aussitôt a~rivée dans_ ce
pays elle rencontra d'abord sur son chemm la fontame 1Ta.î6a.s E'TTlTà ÀouTpà TOÛ :a.v9ou. Ka.l e'TTelTO.XLO"Ta.
Mélité• et elle eut grande envie d'y bai~er ses enf~ts• ÈyÉveTOév Tfi yfi TO.UTTI,évtttuxe 'TTpwTa.MeÀhn Kp1]VTI
avant d'atteindre le Xanthos. 2 Mais des bou~ers Ka.l 'TTpoe9uµeîTo 'TTplv È'TTlTàv :a.v9ov ÈÀ9eîv évTa.u9oî
l' ei:J.chassèrent• pour faire boire leurs bœufs à la fontame.' ToÙs 'TTa.î6a.sà.'TToÀoûam. 2 'E'TTel 6' a.ÙTT)Vè~11Àa.aa.v
et Léto quitta Mélité' et. s'en alla! des loups• ven_us a 10 a.v6pes ~ouKoÀOL,o'TTWS [èiv] a.ÙToîs oî ~ées ÈKT1]SKp1]VTJS
sa rencontre lui firent fete • et, lm servant de gu~des,
l'amenèrent jusqu'au fleuve Xanthos .. 3 La deesse 1TlwaLv, à.1Ta.ÀÀa.TTETa.L TT)VMeÀhTJV11ATJTW,
Ka.Ta.ÀL'TTOÛaa.
but de l'eau et baigna ses enfants, pms ~Il~ con,sacra ÀUKOL6è O'UVO.VToµevOL Ka.l O"l]VO.VTESll'PTJY1]0'0.VTOT1]S
le Xanthos'" à Apollon, et, au pays qm 3usqu al?rs b6oû Ka.l à.'TT'l]ya.yova.xpL 'TTpàs Tàv 'TTOTa.µàva.ÙT'l]VTàv
s'appelait Trémilis 11 , elle donna le nom de Lyc1_e" :a.v9ov. 3 'H 6è moûaa. TOÛ ü6a.Tos Ka.l ll,'TTOÀouaa.aa.
d'après les loups'" qui lui avaient m?~tré le cher1;m. 15 TOÙS'TTa.î6a.sTàv µèv :a.v9ov Îepàv à.1Té6eL~EV 'A'TToÀÀwvos,
4 Puis elle revint sur ses pas pour chatier les bouviers
qui l'avaient chassée ; à ce ~oment-1~ ils étaient encor~ TT)V 6è y11v T peµLÀŒa. ÀeyoµÉvT)V AuKla.v µeTwvéµa.aev
auprès de la fontaine en tram de baigner leurs bœufs , à.'TTàTwv K0.9T)yT)aa.µévwvÀuKwv. 4 'E'TTl6è TT)VKp1]VTJV
Lét~ les transforma tous en grenouilles et, leur frappant ~OTLSè~lKeTo füKT)VÈm~a.Àoûaa. Toîs à.'TTeÀa.aa.awa.ÙTT)V
d'une pierre rugueuse" le dos et les épaules, elle les ~OUKOÀOLS • Ka.l oî µèv à.'TTÉÀouovToT' ËTL'TTa.pàTT)VKp1]VT)V
précipita tous dans la fontaine et les fit vivre dans 20 TOÙS~oûs, ATJTW6è µeTa.~a.Àoûaa. 'TTO.VTO.S È'TTolT)a-E
~a.Tpa.-
l'eau. Et maintenant encore ils coassent en bordure
xous Ka.l ÀlB<eTpa.xeî TU'TTTOUO'a. Tà VwTa.Ka.l ToÙs wµous
des rivières et des marais 15 •
KO.TÉ~a.Àe 'TTO.VTa.s ELSTT)VKp1]VT)V Ka.l ~lov ë6wKev a.ÙToîs
Ka.9' ü6a.TOS• oî 6' a.xpL vûv 'TTa.pà'TTOTa.µoùs~OWO'LKa.l
Àlµva.s.
Sic [Oü(Tws)]
barbares Illyriens. Convoitant leurs terres les Illyriens 20 Y11VKal. aûTOLS è~é<j>epe1TÀELUTOV
Kapvov KaT' ÈJJ,1TELptav
surgirent à l'improviste et mass~cr_èrent t_ous les yewpyLKWV l!pywv. 5 Aauv(ou 8' à.vo8avovTOS ève~ou-
Doriens dans leur île au moment ou ils offraient des
Àeuuav 'IÀÀupLOL ~ap~apoL KaTà <j>86vov aûTWV T'llS Y11S
KaL C.VELÀOV Èv TU VT)Uql 1TaVTaS l!vTOJJ,a 8uoVTaS Èm-
<j>avÉVTES
ot 'IÀÀupLol ToÙs h.wpLe'i:s• ALos 8è ~ouÀfi Tà
3 xoc0opµ[~1J'l"OCt
d'Orville ad Char., p. 118 : xoc0opµ!cnrroct
iofylandro teste Il oihot ante al èlpvt0e:,;suppl. Castigl. (cl. XI
11
XXXVIII XXXVIII
LE LOUP* AYKOI
Nicandre raconte celte hisloire 1 au livre I
des Métamorphoses
1 Éaque, fils de Zeus et d'Égine, fille d'Asôpos, eut
deux fils, Télamon et Pélée•, et un troisième - Phôcos -
de Psamathé•, fille de Nérée. Phôcos fut singulièrement
aimé d'Éaque parce que c'était un homme accompli•.
2 Pélée et Télamon en furent jaloux• et l'assassinent•
en cachette'. Pour ce crime, ils furent bannis par Éaque
et quittèrent Égine•. Télamon s'installa dans l'île de
Salamine•, tandis que Pélée se rendit chez Eurytion 10 ,
fils d'Iros ; là, il obtient, par ses prières, la purification
du meurtre 11 ; peu après, à la chasse", ayant lancé un
trait contre un sanglier 1 a, il tue involontairement"
Eurytion. 3 Alors, banni 1 •, il se rend à la cour
d'Acaste. La femme 1 • de celui-ci accuse calomnieusement
Pélée d'avoir voulu la séduire", et on l'abandonne seul 1 •
sur le Pélion. Errant à l'aventure il rencontre le Centaure
Chiron 1 •. Celui-ci, cédant à ses prières, l'accueille dans
sa grotte. 4 Puis Pélée rassemble un grand nombre
de moutons et de bœufs et les amène à Iras pour se
racheter du meurtre. Iras n'accepte pas le prix du sang
et Pélée remmène le troupeau et le lâche en liberté
selon l'oracle du dieu. 5 Survient un loup•• qui,
trouvant les moutons sans berger, les dévore 21 • Ce
loup fut transformé en rocher par la volonté divine",
et, pendant très longtemps, il resta entre la Locride
et le pays des Phocidiens".
8 EÇEAmov
,~,, 't:'
N auc k"• : Ec,EÀEmovP Xylandro teste li 11 r.cu-ou
Munck_er li 13 1tr.cp' Oder II if. 8LrtOÀ"1]0d,;suppl. Muncker
post yuvr.cmà,; et Schneider post è!pyov li 19 &.1to8~E't"rtLN auck•.
pourtant, de loin, le premier rang par son argent et ses uir~p~v;1cev.' OuTos l.8c:ivTTJV0uya.TÉpa. TTJVNLKoKpfovTos
autres formes de richesse. Quand il vit la fille de TOU .LC./\C.fJ.LVLùlV
~C.aLÀÉWS~pa.a0n 2 evos 8' 11v
'> r•
Nicocréon•, roi de Salamine, il s'éprit d'elle. 2 La N , ·, -,• To'
LKoKpEOVTOS &,,rè, TEUKpouTOÛguveÀoVTOS"IÀLOV, A a. É-
famille de Nicocréon descendait de Teucros•, qui aida
fLVOVL• ' " ' ~~ ~ y f1
Agamemnon à s'emparer d'Ilion • ; cette considération• - ira.p O KC.LfJ.C./\/\OV6 'ApKeotj>wvètj>leToTOÛ ya.uou
10 T 8' , c , r
incitait encore davantage Arcéophon à briguer la main 11s ira.L os, Ka.L urreaxeTo irÀeîaTa. ira.pà. To' "~ ~
~ , , US C./\/\OUS
de la jeune fùle, et il promettait d'apporter beaucoup f1V1]crT1]pa.sa.iroLaew f1'8va.. NLKOKpÉwv8' ou' , 8'
plus de présents que les autres prétendants. Nicocréon ' ' X U1TOEXETC.L
T~V-ya.110~ Ka.T:a.l.axuv11vyévous TOÛ 'ApKeotj>wvTos, 3n
refusa la demande de mariage par mépris pour
le lignage d'Arcéophon, ses ancêtres étant Phéni- a.uTCeira.Tepes 11aa.v «PolvLKES, 3 ,ApKeotj>wvn 8' &.1ro-
ciens. 3 V oyant échouer ses démarches, Arcéophon :uyxa.vo11~f/;l irpàs TOV YC.fJ.OViroÀÙ xa.ÀeirwTepos -qv
se sentit encore plus torturé par son amour et, le soir, 15 o epws Ka.LVUKTos èrrt Tà. ol.Kla.Tns , ApaLvo',,, , J. '
, ·1 - 1S E'i'OLTC.KC.L
'
il allait et venait devant la maison d'Arsinoé et y füevuKTepeuefJ.ETà.Twv 'ilÀLKLwTwv'Eire'L 8e' , - ' '
,, , ' , , ·• . auT~ ,rpos To
passait toute la nuit' en compagnie de ses camarades.
e~yov o~8ev ET~yxa.veTo, ireleeL Tpotj>àva.ÔTT(SKa.t irÀeîlcrra.
Et comme ses affaires n'allaient pas mieux pour autant,
il gagne la nourrice de la jeune fille•, et, après l'envoi 8wpa. 1TEf1o/C.S TT(S 1Ta.L8os,e'{ 1TWSC.ÜTW8uva.LTO
E1TELpa.01]
de nombreux cadeaux, il tente de la séduire : ne Kputj>a.f1LX0fiva.LTWV yovéwv
20 À• < '
4 'H 8' ~ • • , TOV
E 1TC.LS,E'ITEL
,
pourrait-elle s'unir à lui• à l'insu de ses parents ? oy~v 11T~otj>às a.üTfj irpo0'1]veyKe, KC.TEf11]Vuaeirpàs ToÙs
4 Quand la nourrice lui eut fait part de cette propo- yovea.s • OL 8è yÀwaaa.v ff-Kpa.v KC.Lpîva. Ka.t 8a.KTuÀous
sition, Arsinoé la dénonça à ses parents qui coupèrent
le bout de la langue, le nez et les doigts de la nourrice 10 ;
,2 Ae:ov·rlou Oder : Ae:ov·.-lepp Xylandro teste Il7-8 ' N
:v.pe:ov-ro,;
Oder: -ràv Nt:v.- Xylander (err t ?) - ,o LKo-
Nanek• 1113 _14 &-o=
11 &r.o1>l:xe:-ra:t ; yp. ,ou Ntx- Berkel Il
vovn ,ffiv,. à,; J Th . " rxa:vov·n r.pà,; uel &1to=rx&.-
15 otY.e:i:'a:
~auck• 11• f:1e1der] 14 r.pà,; -ràv y&.µovse~l. Nauck•11
16-17 ,. à ' , Pap. 1 : ate:wx,e:pe:ucre:P
L,e:v~Y.-r;-pe:ue:
~pyov oô~~ ;ov ya:µfv oul>e:vime:pdvs-ro N auck• ,ffiv r.pà,; -ro
, , ==rxa:ve:-ro J. Th. Schneider 1tpà,. ,à e:" ou'
ime:TUrxa:ve:-rouel bru Od Il , ., • •
fou,oü p x landro rxave: _er ~ 7 ~u-rij,; Valckenaer ;
p Il 18 ' - yp ( teste Il r.Àe:tlcr-ra:
htterrs cr-ra:rursus incipit
a:u-rw quod def East p 163) . , - .
• Voir les notes aux p. 159-161. Moer. Alt.,• p. 3 10 _ · ' · • ctUT?J Prerson, ad
XXXIX. ARCÉOPHON XXXIX. APKEO<PnN 65
65
après cette mutilation impitoyable ils la mirent
orte Cet acte indignan la déesse .. 5 Cepe1: an
t 1~ Ô.'TTOTE\J,6VTES
TTJS Tpoqioû Ka.l. ÀlrlgTJO'O.\J,EVOL
à.volKTpws
èfqÀa.cra.v ÈK TWV oiKlwv. Ka.l. 'll'pàs Tà lfpyov Ève\J,ÉO'TJO'EV
1.rcé~phon, dévoré par sa passi_onexcessive e~ apprehe~- iJ 8e6s. 5 'ApKeoqiwv \J,Èv oov Ka.8' u'TTepgoÀTJV
'TTa.8ous
dant que son mariage n'aboutisse pas,· se _l~~ssem~~{fe KO.l.U'TT01j1la.v
TTJV'TTpàsTOV YO.\J,OVÉKWVli'TTo8vnaKELKa.Tà
d'inanition"; ses concitoyens eurent_ R1tie ~e
mort et prirent le deuil; et, le tro1s1~me J_our, ses 5 Tpoqif}s ~6eLa.v • ot Sè 'TTOÀÎTO.L
Tàv 86.va.Tov oÎKTelpa.vTES
arents emportèrent son cadavre sur un he? decouv~rt. È'TT~811aa.v,i]\J,Ép«j!,Sè TplTn Tà O'W\J,O.'TTpo11veyKa.VELS
à Ils s'apprêtaient à lui rendre les dermers dev~irs,
lorsqu'Arsinoé eut l'envie insolente de se pencheris ,a s_a
ot 'TTP00"11KOVTES,6
È\J,cpa.vès Ka.l. ot \J,Èvlf\J,EÀÀovKîJ6Eu-
O'ELV,'Apaw611 Sè 'TTpos ügpLV È'TTE8U\J,T)O'EV
ÈK TWV oÏKWV
fenêtre pour voir le cadavre se consumer. Elle ~~~1t ÈKKuij,a.aa. Tà O'W\J,0.
Tà TOÛ ,ApKEO<pWVTOS
KO.TO.KO.LO\J,EVOV
Plong ée dans sa contemplation,· t quand Aphr_o 1 e,
iJ \J,Èvè8eâTo
indignée d'un tel caractère, la me amorp h osa en pierre" 10 i6eîv. Ka.l. 1 \J,LO"'lO'O.O'a.
Sè To -q8os 'Aqipo6h11
et lui enracina les pieds dans le sol. \J,ETÉga.Àeva.ÛTTJVKa.l. È'TTol11aevè€ à.v8pw'TTou Àl8ov Ka.l.
TOÙS 'TTo6a.sÈppL~lrlO'EVÈ'TTl.TT)V yfiv.
BRITOMARTIS* BPITOMAPTII
, 1 •La:m~ an t e ,umcrx,ve:ho
' suppl. Castigl. (cl. XXXIV 2
cbwç..... u1to?Xoµ_EV'1)): ômcr,<:ve:î:-ro0e:pa:1te:6m:LvMart. Il &
S~umais,~ : e:LP ~ Jacobs 111-2 uerba d ybioLv-ro 1ta:î,kç · b yà:p
MLV(i)Çc;upe:crxEV htt. minusc. in mg. exarauit librarius, posito
supra yEVoLv-rosigno \;__quod supra uoces a:ô-rwLet c;-,<:oÀu7tb.i8pa:ç
(sic) habet P sed erasum ; quae uerba post -rp61tov inserenda
1;.ssecensuit Saumaise li4 1Jv P : iJ Oder post &:06:va:-roçsuppleto
'')V Il 5 iJ a' oùv Jacques: 'lJy' oùv P 71yoüv Oder Il10 È~Éqie:uye:
Pap. 1 : È~Éqiuye;P li18 suppl. Ilp6KpLǵzv 't'OV KOVCI: ante 1tpommÉ-
Cl)'.,ô:'t'O Cazz. -ràv xova: Ilp6xpLç ante r.pomm. Mart. -ràv xova: ante
ï;P~cru7t. Jacobs in uers. germ., p. 142:f<:I:Ilpoç (i.e. Ilp6xpLç)
u;;ti:~e:-ro Schaefer ad Long., p. 388 li 19 a:ô-rfi:L (H in ras.) p :
a:u-rcii Ca~z. sed cf. Pap.• liÈ0d1Jcra:L Muncker : Ë0d'ijcra:L P Il
~O 7ta:pa:Sexe:wLMuncker : 7ta:pé;(e:-rw P Il22 71 Xylander : -1) p
"')ÇVerheyk.
XLI. AAillIHE 70
70 XLI. LE RENARD
ÔÈ XPTI~wvTOÛ 1euvos ègl1eeToirapà Tov KécpaÀov, et ye
Am hitryon.1• qui avait besoin du chien vint ?he~ è0c;:ÀfiaeLEV
aµa aÙT<t> èirl TTIVa.À6:11Te1Ca
j3fjvaLaùv T<t>Kuv(,
Céphalos lui demander s'il voulait l'aider avec son chie~ a
1eal ôiréaxeTO Tî]S Àe(as 'AµcptTpuwv 0.1TOLO'eLV T<t>KecpaÀ<tJ
chasser le renard. il promit de lui donner la part du butm,
8 Car, en ce temdp~- Tiiv µoîpav, TJVa.v ÈK TWVTîjÀe~o<ÎlvM~n- 8 'EcpaVTJ
qu ,1·1prendrait a~x Téléboensi•. , •o n renar -1 5 yàp EV(T<ê) xp6v<tJ TOUT<tJ Ka6µeLOLSâ.M1TTJg,xpfjµa n
l' ·1 était apparu au pays d es Ca dm eens- u . . '
a, 1 . 1 extraordinaire : il faisait des mcurs10ns ègîjÀÀayµévov • aÜTTJauvexws ÈKTOÛTeuµTjO'O'OÛ ICCLTLOÛO'a
un all.lIDa , ·t·•
continuelles à partir du Teumessos" et. s emparai .. ,roÀÀaKLSTOÙSKa6µelous î]p1Ta~eTO1eal aÙTfi irpoùTWeaav
, ens . tous les trente Jours, on lm 1Tat6fov füà TpLalCOO'TTJS TjµÉpas, TJ ÔÈ 1eaTfia-8LeÀaµ~a-
souven t·t des Cadme ' · d' ·t .
exposai un en an , et l'animal le prenait et le evora1
f t , d VOUO'a, 9 Kal È,ret611 'Aµcj>LTpuwv Kpéov-ros è6efi0TJ
9 Amphitryon alla prier Créon" et, l~s Cad~een_s . e 10 (1eal) Ka6µelwv èirl TîjÀe~6as aÙT{è auaTpaTeûaaL, 1eal
f ire campagne avec lui contre les Teleboens . ~ais ils oî 6' où1e Ëcpaaav et µ11 aÙToîs T11Va.Àwire1eaauvegéÀoL,
r:fusaient à moins qu'il ne les aidât ~ :xtermmer le O'UVTl0eTaL 'AµcptTpuwv èirl TOUTOLS irpos TOÙSKa6µelous,
. Amphitryon accepte cette cond1t10n et conclut
renar d , . C' h los Kal èMwv irpos TOV KécpaÀov ËÀeye TTIVauv0fi1CTJV 1eal
l'accord avec les Cadméens. Il vmt trouve_r ep ,a '
l'informa de cet accord et tâcha de le convamcre. d aller ËireL0ej3fjvm ets 0fi~as aùv T<t>1euv(,o 6è KécpaÀos â.iro6éxe-
à Thèbes avec son chien ; Céphalos accepte, arrive s?r 15 Tat (Tov Myov) 1eal ÈÀ0wv ICUVTJYeTeÎ TTIV a.Àwrre1ea,
. et donne la chasse au renard. 10 Mais, 10 "Hv 6è 0eµtTov olhe Tfi iLÀwireKLKCLTaÀîjcp0fjvm ôir6
1es 1ieux . , . "bl
ainsi le voulaient les dieux, il n'e~ait pas plu~, poss1 e nvos füw1eovTos, où6è Tôv 1euva. è1ecpuyeîv füw1e6µevov
de rattraper le renard en le poursmvant que d echaprer où6év. 'Eirel 6è èyévovTo EVT<t>ire6l<t>T<Îlv0Tj~alwv, Zeùs
à la poursuite du chien. Lorsqu'ils furent dans la plaII1.e t6wv ÈirolTJO'EV â.µcj>oTÉpousÀl0ous.
de Thèbes"', Zeus les vit et les transforma•• tous les
deux" en rochers••.
1 d ye: P : d r,;wç Oder IJ 4 T7JÀe:oowvOder : -nJÀe:o6wv P Il
5 -.qi suppl. Oder Il 7 r,;o).).cxxtç sec!. N auck 0 Il ~pr,;cx~e:-.oxod
e:
plerique edd. : ~pr,;cx~e:-.o (o in ras.) xod P ~pmx~É -.e: <•••>
XIXl ( ccin lacuna fors. addenda XIXl &.ve:ÎÀE\I J>) Mart. ~pr;;IX~E\I d
µ·~ Oder Il 9-10 'Aµqn-.puwv Kpfov-.oç Èlkfi07j XIXl Ifollµdwv
Pap. 1 secutus Nicklin, Glass. Reu. XVII, 1903, p. 387 'Aµqn-.puwv
Kpfov-.oç &8dj67J K1X8µdwv (genet. partit.) : 'Aµcpt-.puwvoç !611-.oç
&8dj07j K1X8µdwv p plerique edd. 'Aµcpt-.puwv Ècrt€\IIXL 1hoi:'µoç ml
T7jÀe:Ô61Xç&lldj07) K1Xllµdwv E. Dittrich apud ~Iart. Il 10 XIXl
sec!. Oder lj 14 dç 0~01Xç cruv 't"'fl xuvl Muncker probante
Cazz. 1 : e:!ç IX·&crov -.wt xuvl P e:!ç Ts:u~7Jcrcràvcruv -.qi xuvl e tiam
Muncker IJ 15 -.àv Myov suppl. Mart. / XUV7JYE't"EÎ P : bru117JyÉ'të:t
Castigl. cl. XIV 2 IJ à.Àoor;;EXIX P ~ signum supra ait. IX)Il
16 oùx ante -'ijv suppl. Verheyk IJ 'ijv llè: ('<:_ signum supra e:)
0s:µt-.6v·o&n: njt à.Àoom:·.<:t(t in ras.) legitur in mg. P litt.
min.use. adscr.: TI)\//nj // P) à.ÀWît"EXIX (ait. IXin ras.) legit Mart. et
edd. omnes IJ 17 oùBè: P edd. uett. (cf. Denniston, The Greek
Particles•, p. 193) : olhe: Mart. (per errorem) et Cazz.11 19 in fine
fol. 2osvexstat haec subscriptio litt. mai. adscripta 'Av-.wvlvou
AtoÉplXÀLÇ (sic) Me:-.1Xµopcpoocre:wv
l:u111Xywrfi.
12
NOTES
I. CTÉSYLLA
1. Un Siphnien de ce nom est attesté par une inscription
d'Ioulis: IG XII, 5, 611.
2. L'une des quatre villes de Céos, sur lesquelles voir IG XII,
5, 526-650 ; A. Pridik, De Cei insulae rebus (Berlin, 1892), p. 3-10;
G. Welter, Keos (Arch. Anz., LXIX, 1954, p. 48-93).
3. Sur la fête des Pythies cf. Nilsson, Gr. Fesle ... , p. 159 sq.
Sur le temple d'Apollon dans cette ville, cf. P. Graindor, Fouilles
de ICarthaia (Bull. Corr. Hell., XXIX, 1905, p. 339-342).
4. Panégyrie locale qui attire les habitants des villes voisines,
ce qui explique que la famille de Ctésylla, bien qu'originaire
d'Ioulis, se trouvait alors à Carthaia. Sur ces fêtes dans les
Cyclades, cf. Callim., Délos, 278 sq.
5. O. Schneider, Nicandrea, p. 58, rapporte à la légende de
Ctésylla le fragment 50 de Nicandre cité par Athénée, III, 82" :
Mvî)µove:ue:t~rC(Û't"WV [se. 't"WV bJ 1::i8oüv-rtµ-fiÀc,lV]
xd Nlxav8po,;
Èv 'E-re:powuµévm,; olhw,; · • aô-rlx' 8 y'-~ 1::ia6e:v-ro,;~~ Indcnou
&:r.ox-fir.wv1µîjÀa -raµGlVXVOIXOV't"C(-rur.ou,; Ève:µ&crcre:-ro
K&aµou •.
6. La pomme ou le coing, fruits préférés d'Aphrodite, jouaient
un certain rôle dans les rites nuptiaux, car on leur attribuait
des vertus aphrodisiaques. Cf. Gruppe, Gr. Mgth., p. 384, n. 8.
7. Lancer une pomme (µî)Àooo),e:i:v,µ1jÀot,; ~ffie:iv) équivaut
à une déclaration d'amour ou à une invitation galante. Sur ce
motif, voir en dernier lieu J. Trumpf, Kydonische Aepfel (Hermes,
LXXXVIII, 1960, p. 14-22).
8. Dans une société où toute lecture se fait à voix haute, lire
une formule de serment, c'est la prononcer, c'est aussi se lier
de façon définitive.
9. Ctésylla jure par Artémis comme les jeunes filles et les
femmes dans la tragédie et la comédie. Cf. Soph., El., 1239 ;
Aristoph., Lys., 435 et passim ; Thesmoph., 569, etc.
10. Cf. Aristénète, Ep., I, 10 -rov Èpw-rtxov 86).ov &r.Éppujie:v
a!aouµ.Évî).
11. Cette allusion à la légende d'Acontios est due soit à Nicandre
lui-même, qui, dans ses Heleroioumena, s'est inspiré des Ailia
de Callimaque, comme le montre l'abondance des traits étiolo-
NOTES II. LES MÉLÉAGRIDES 73
72
. . 43) soit à Ant. Lib. qui, vont jusqu'à l'identité de leur épithète cultuelle Ctésylla
oiques (cf. Schneider, Nzca nd rea, P· ' h t L'opinion Hécaergé répond à Aspalis Ameilété Hécaergé. Ce sont là probable-
0 • • • d"t faire le rapproc emen •
en grammairien éru 1 , . a pu . t· t ces mots pour apocryphes, ment des épiclèses locales d'une même divinité. Le culte
de Hercher (cf. app. crrt.), qm ien d'Aphrodite Ctésylla à Céos n'est connu que par ce passage
n'est donc pas justifiée.. t cil faut distinguer entre d'Ant. Lib., alors que le culte d'Hécaergé, ou plutôt d'Artémis
12. Dans la cérémoru~ d~ ~e~::n euvent se combiner : la
deux rites d~érents, q~, d f '
ples yeux et qui offre une
saisie d'un ob3et que le 3uranb ~ sous et d'autre part la prise à
Hécaergé, était répandu un peu partout dans les Cyclades.
Cependant Aphrodite avait probablement un temple à Carthaia.
Cf. IG XII, 5, 551-52.
garantie .... par sa val~ur sym o f,~e, la' vue dieux ' ou forces
témoin de forces qm échappen a t
cosmiques ..• • (J. Bollack, Styx et sermen s, eu.
REt Gr LX,'CI
. ., ' II. LES MÉLÉAGRIDES
1958, p. 1-35, n~tamment Pd·'AlO-lii). Cf Callim. Apollon, 1.
13 Le laurier sacré po on. · ' Cf Athénée 1. Sur la légende de Méléagre, voir Surber, Die Meleagersage
On j~rait parfois par le nom de certaines plantes. . ' (Zürich, 1880) ; Van der Kolf, art. Meleagros, RE XV [1932],
IX, 370"-"· . · nes filles offraient 446-478; J. Th. Kakridis, Mûe:cx.ype:te1 (Philol., XLIV, 1935,
14. Il s'agit du sacrifice pr~n':1p.tial que 1es J~~ "t parfois dans p. 1-25) ; E. Valgiglio, La leggenda di lvfeleagro nei suoi interessi
. Arténu·s déesse de la vrrg1mté. Il cons1s ai tradizionali, lelterari, morali (Riu. Fil. lstr. Glass., XXXIV,
a , E · JA 1110 sqq.
l'offrande de la chevelure. C!. urrp., . .!. 617-8 1956, p. 113-143); C. Robert, Die Antiken Sarcophag-Reliefs
15 Sur !'Artémision d'Ioulis, cf. JG XII, ::i,_ • C d. é (Berlin, 1904), III, p. 268-360; A. Giuliano, Un sarcofago di
16. L'héroïne de Nicandre est plus audacieuse que y rpp li Eleusi con il mito di Meleagro (Annuario della Scuola Arch. di
De ~ême la fin de l'histoire -~t plus pathéltgre·c;:l~~!asi~fts Atene, XVIII, 1955-56, p. 183-205) ; F. Brommer, Vasenlisten
(Studi ltal. di filol. class., X)._, ~ 91.3 • ftardi~~ Ils conviennent zur griechischen Heldensage (Marburg, 1960 2 ), p. 235-237. Pour
sont propres à la littérature hellémstiqu__ . J C) qu'à son la première partie de ce chapitre, qui présente de grandes
mieux à l'auteur des Thériaques (n• siecle av. .- . ressemblances avec Apollodore (I, 7, 10 sqq.), Ant. Lib. doit
homonyme plus ancien. , Nilsson Gesch. Gr. Rel., être tributaire des recueils mythographiques de ce genre plutôt
17. Sur ce sens du mot lle1tµCùv,~: , ' loi au singulier que des Heteroioumena de Nicandre pour qui, certes, il ne présen-
p p 216 _2 22. G. François, Le Polythezsme et l emp 'H . à tait aucun intérêt de raconter tous les préliminaires trop banals
de~ ~ois 3e1[µCùv, 0e:6c; dans la liltérature grecque d omere de la transformation des Méléagrides.
Platon (Paris, 1957). . être l'extinction de sa 2. Ilop0cx.Cùvdans Apollod., l. c.
18 Le châtiment du parJure pouvar 1 86 n est 3. D'après Apollodore, le père de Porthaon s'appelait Agénor .
. Cf l'histoire de Glaucos dans Hérodote, VI, . t n 4. Sur le nom de Me:),ée1ypoc;o Celui qui se soucie de la chasse•
race. . t " ge non seulemen so
fréquent que d3:ns les. serm~n s on en~a Cf lliade III, 299- cf. P. Chantraine, E:tudes sur le Vocabulaire grec (Paris, 1956),
propre salut mars aussi celm de sa famille. · ' p. 44.
301 ; IV, 162, e~:! VII 368-370. La colombe est l'oisea':1 sacré 5. Forme éolienne pour 0JJpe:uc;. 0upe:uc; (Apollod., I, 8, 1)
19. Cf. Ov., 1 e ., , . Ell se trouve representée n'est peut-être qu'une graphie iotacisante pour 0JJpe:uc;. ·
d'Aphrodite, p:i,r exempl~ a Dofo~e. Sip:nos dans les Cyclades. 6. Le plus vaillant des frères de Méléagre; il fut tué par le
sur les monnaies de Ser1phos e e A -@ èfJu-r[a sanglier. Cf. Bacchyl., E:pin., V, 117 sq. Le nom d'Agéléos rappelle
Sur le caractère sacré d? la colo~be cf.~- ~i~o~z~938lj ;. 275-76). ceux de x06vwc; 'Hye:cri.Àe1oc;(Nicandre, fr. 74,72) et 'Ay/Jcravllpoc; ·
e le ·rxt/~t'x1trn5or~e9t {ti},1:i
1
f~nérair~ d'Io_ulis): È',<<pép~ é "AtllJJ<; (Hésychius, s. v.). Cf.E. Schwyzer, 'Hyljcr[),,e1oc; und
3è:2 beY.Ùvl)L cr<p[~]v61m[ll]t. Le lit funéraire était recouvert'
&:ye:cr[),,ac;(Rhein. Mus., LXXIX, 1930, p. 106). Il a son pendant
dans les noms de Clyménos, Gorgé et Mélanippé, noms du frère
cf. ibid., 1. 11. . ( h XIII) des Coronides et des sœurs de Méléagre mais aussi noms divins désignant le
21. Dans les légendes d'Aspalis . c(riXII) et de Britomartis roi et la reine de !'Hadès. Voir H. Usener, Gotternamen (Bonn,
(XXV) d'Hvlas (X.""-'VI), de Dryope , 6c; d'un 1896), p. 361, 25; L. Malten, Das Pferd im Totenglauben (Arch.
(XL) ~ous àvons u~e c~nclusion sem!la:!s~it~t;~~~on d'un Jarhb., XXIX, 1914, p. 180, n. 1). Sur Mélanippos dieu des
jeune homme ou dune Jeune fille, q de son immortalisation Enfers, cf. R. \Vünsch, Zu den Melanippen des Euripides (Rhein.
culte local _en son ~onneur ~ la pr~~::e Aspects of Jnvisibility Mus., XLIX, 1894, notamment p. 108 sq.). Sur Clyménos-Hadès,
ou déificat10n. Voir A. _s. \~si8, 1942 p 1-36, notamment cf. Pausan., II, 35, 9. 10; Drexler ap. Roscher, Lex., II, 1228,
(Harv. Slud. Glass. Phzl., L , , · 43 sqq.; F. Schacherrneyr, Poseidon und die Entstehung des
p. !;.si~tressemblances entre Ctésylla et Aspalis (chap. XIII)
Griechischen Gotterglaubens (Berne, 1950), p. 137-39.
74 NOTES II. LES MÉLÉAGRIDES 75
7. D'après quelques auteurs cités par Stail ap. Roscher, Lex., 19. • Conflit où s'affrontent la conception archaïque de la
I, 976,22, Déjanire avait été engendrée par Dionysos, ce qui fe~~e liée ~u génos de sa naissance (parenté utérine) et le système
explique la faveur de ce dernier à son égard (cf. infra, § 7). - Les ulterreur, ou elle est surtout épouse de son mari et mère de ses
scholies T JI., IX, 584, citent Polyxô et Autonoé à la place enfants• (M. ~elcourt, Oreste et Alcméon, Paris, 1959, p. 36, 60-
d'Eurymédé et de Mélanippé. 62). Cf. aussi le célèbre passage de !'Antigone de Sophocle
8. Sur ce terme cf. Aristote, Eth. Nic., VIII, 9, ll60a27. Voir (v. 904 sqq.) sur lequel voir la bibliographie rassemblée par
H. Beer, 'Amxpx·~ und verwandle Ausdrücke in griech. H. F. Johansen dans Luslrum, VII, 1963, p. 198 sq. Sur la survi-
Weihinschriflen (Munich, 1914) ; J. Rudhardt, Notions fonda- vance de la légende de Méléagre dans le folklore grec voir
mentales de la pensée religieuse el actes constitutifs du culte dans J, Th. Kakridis, Homeric Researches (Lund, 1949), p. 11' sqq.,
la Grèce classique (Genève, 1958), p. 219 sqq. 127 sqq.
9. Thème de l'oubli d'un sacrifice ou d'un geste rituel, oubli 20. Après la mort de Méléagre, Cléopâtre et Althéa se pendirent.
qui est un &µcxpTl]µo:ou une &T!J.Cf. l'oubli d'Euphamos (Pind., -Sur Cléopâtre cf. JI., IX, 556 et schol, A ad loc.; Pausan., IV,
Pyth., IV, 40 sqq.). 2,'. ;_ Apollod,, I, 8, 2 sqq.; Kakridis, Me:Àe:cxype:Lo:,p. 9 sq. Le
10. Apollodore (I, 7, 10) mentionne Iphiclos, Évippos, Plexippos, SU1c1ded'Althéa est le motif du matricide indirect. Cf. M. Delcourt,
Eurypylos; schol. AT JI., IX, 567 leur ajoute Polyphontès et op. laud., p. 60 sq., 64.
Phanès. Cette relation neveu et oncles maternels entre Méléagre 21. J?'après Apollo~., 1:c., Méléagre était invulnérable, appar-
et les fils de Thestios caractérise aussi la chasse au sanglier tenant a la même categorre de héros que Caeneus, Achille, Ajax
d'Ulysse (Od., XIX, 392-466). C'est un cas de fosterage. Cf. fils de Télamon, Cycnos, Nisos, etc. Sur ce thème voir O. Berthold
S. Pembroke, Last of the Malriarchs (Journal de /'Histoire Die Unve,rwundbarkeit in Sage und Aberglaube der Grieche~
Économ. et Soc. de l'Orient, VIII, 3, 1965, p. 244-247). (Relig. gesch. Vers. und Vorarb., XI, 1, 19ll).
11. Pour la liste des héros rassemblés à Calydon cf. Surber, 22. S. Eitrem, De Ou. Nic. imit., p. 61 voit ici l'indice d'une
op. laud., p. 97 sqq. Sur la Chasse elle-même voir Gruppe, Gr. contamination de diverses sources dans la composition du recueil
lYiyth., p. 348, n. 14, et p. 349, n. 6; P. de la Coste-Messelière, d'Ant. Lib., le modèle de ce dernier ne pouvant être pour cette
Au M1zsée de Delphes (Paris, 1936), p. 120-152. La Chasse de légende_ le seul Ni~andre. En effet, Ant. Lib. qui suivait jusqu'ici
Calydon est le prototype de la chasse collective et héroïque. Elle la v~~s10n ~omér1que et sophocléenne combine à présent deux
s'oppose à la chasse solitaire de l'éphèbe. tradit10ns diverses : a) Méléagre meurt au combat frappé par
12. D'après la première version d'Apollodore, ce fut Atalante les flèches d'Apollon: Pseudo-Hésiode, Ehées, fr. 25 M.-W• ; Pau-
qui blessa la première le sanglier, et Méléagre qui le tua. san., X, ~l~ 3 ; -';pollod., 1, 8, 3 ; ou bien sa mort est causée par
13. L'appropriation de la récompense est une mainmise. Le la malédic~10n d Althéa: Paus., 1. c, ; c'est le thème de la plupart
même geste de préhension est évoqué par les termes éb.-rov-ro:L des bas-relie~s sur les sarcophages. b) D'après la version euripi-
Cf. L. Gernet, Droit et Société dans la Grèce
et cl:cpo:Lpe:î-.o:L. ~~enne, l~ :vie du héros est_ attachée au tison magique (motif de
Ancienne {Paris, 1955), p. 10 sq. La correction de Koch (il:1;o:Lpe:î:) I ame exlerzeure.) La prermère source en est Phrynichos (fr. 6
est plausible mais non inévitable. Nauck• = Paus., X, 31, 4) qui remporta le premier prix avec
14. Sur les Courètes en Étolie cf. Schwenn, RE XI [1922], son lv.Iéléagre en 512; cf. aussi Frazer, éd. Apollod., I, p. 65,
p. 2202 sq. n. 5; Gr~ppe, Gr. 111ylh., p. 879, n. 6; P.-M. Schuhl, Essai sur
15. Parce que l'un d'eux, Iphiclos, fut le premier à blesser le la formatzon de la Pensée Grecque (Paris, 1949•), p. 81, n. 2. Le
sanglier (Apollod., I, 8, 3), ou parce que les Thestiades s'étaient motif _du tison, négligé par Homère, semble être l'un des plus
indignés à l'idée que le prix de la chasse irait à une femme, essentiels et des plus primitifs de la légende de Méléagre ; cf.
Atalante (cf. supra, n. 12). G. Knaack, Zur Meleagersage (Rh. Mus., XLIX, 1894, p. 310-
16. Wuliî, Noies critiques, p. 124 comprend avec la seconde 313), et Kakridis, Me:Àe:cxype:Lo:,p. 2. Sur la relation de l'olivier
version d'Apollodore, I, 8, 3 • ceux des Thestiades présents à avec l'homme, cf. R. Luyster, Symbolic Elemenls in the Cult of
cette dispute •, Méléagre n'ayant alors tué que quelques-uns Athena (History of Religions, V, 1965, p. 148-150). Sur les tradi-
d'entre eux. Cf. Bacchyl., Épin., V, 128 sq. Voir C. Robert, Die tions relatives à l'âme extérieure, voir l<'razer, Balder le Magnifique,
griech. Heldensage, I, p. 89, n. 6 sur les diverses traditions t. II, trad. P. Sayn (Paris, 1934), p. 83-244.
concernant les Thestiades. 23. Cf. Surber, o. 1., p. 90 sqq. D'après Ant. Lib., Ovide (M"éf.,
17. Sur le motif de la colère et les rapports del'épos de Méléagre
avec l'épisode de la colère d'Achille dans l'Iliade cf. Van der Kolf, I.e. * Les fragments hésiodiques sont cités d'après l'édition
18. C'est la version homérique et sophocléenne de la mort de récente de R. Merkelbach-M. L. West, Fragmenta Hesiodea
Méléagre suivant laquelle le héros succombe après cette malédic- (Oxford, 1967).
tion de sa mère.
IV. CRAGALEUS 77
76 NOTES
un r~z de marée qui détruisit leurs champs. Cf. F. Schachermeyr
VIII, 542-546) et Hygin (Fab., 174), la métamorphose n'atte~nt Posezdon, p. 199-203, qui y étudie le Ketos-Motiv. '
que les sœurs de Méléagre; d'après Apollodore (1, 8, 3), qm a 7. Cf. chap. VI, n. 10.
peut-être conservé ici le contenu de la tragédie de Sophocle 8. Cf. _Eup~orion, Thrax (Pap. Soc. Ital., XIV, 1390, fr.
(cf. Nauck, Trag. Gr. Fr.•, p. 219), et sans doute Ëlien (N.A., 2, 14) ; D10nys10s, Ixeut., Il, 15 ; Ov., Mét., XI, 344 sq. ; Servius
IV, 42), la métamorphose est étendue à toutes les femmes qui ad_ Georg., I, 403: légendes de métamorphose en oiseaux qui sont
pleurèrent Méléagre. hais par tous les autres oiseaux.
24. Cette scène rappelle celle des Héliades transformées en
peupliers au moment où elles pleuraient leur frère Phaéthon
(Ov., Mét., II, 340-66) ressemblance renforcée par un passage IV. CRAGALEUS
de Pline (N. H., XXXVII, 40) citant Sophocle (le plus ancien
témoignage relatif à la métamorphose des Méléagrides) et d'après 1. Sur cette légende voir E. Oberhummer Akarnanien
lequel l'ambre nait des larmes des Méléagrides (d'habitude on Ambrakia, Amphilochien, Leukas im Alterthum (Munich 1887),
le fait naitre des larmes des Héliades sous leur forme végétale). p. 61 sqq. ' '
25. Cf. chap. IV, n. 34 ; VI, n. 14; X, n. 26. 2. Menti?nné seulement par Ant. Lib., Cragaleus est l'éponyme
26. Sur les Méléagrides cf. Surber, op. laud., p. 78 sq.; 121 sqq.; des ~ragalides, peuple habitant la partie méridionale de la
R. Rolland, Die Heroenviigel in der gr. Mythol., p. 18, n. 3. Phocide_; cf. le topon~me KpClyaÀmv près de Kirrha (Harpocr.,
27. La transformation d'un homme en animal, être également 184,3 Dmdorf: KpCluycxnmv uel Kp~y&)..wv codd.).
sensible, lui permet de garder certains traits de caractère ou 3. ~e personn?ge n'est pas nécessairement différent de celui
certaines habitudes de sa vie antérieure. Cf. chap. VII, n. 12 et dont 11 est quest10n au chap. XXXII (cf. ad /oc., n. 3).
15; XXI, n. 19; XXXIX, n. 14. 4. Cf. chap. XXXII, n. 4.
28. Castiglioni, Studi. .•, p. 347, n.l, comprend btt Me:Àe:&.ypci> 5: 1:a source thermale des Thermopyles près de laquelle
= btt ,ré1,-.:&qiù}
-.:oüMe:Àe:&ypou,et rapproche la légende de la mi- h?b1taient le~ Dryopes. Hérodote, VII, 176, mentionne l'autel
gration ~nnuelle des Méléagrides de Léros en Étolie des légendes d Héra~lès pres de cette source. Cf. aussi Schol. Aristoph., Nuées,
analogues concernant les oiseaux de Memnon, d'Achille, de 1050 (citant Ibycos et Peisandros). - Sur Héraclès et les sources
Cycnos et de Diomède (pour ces deux derniers cf. Ant. Lib., XII thermales voir R._Ginouvès, B cû av e:u-.:t x ~ (Paris, 1962), p. 363 sqq.
et XXXVII). Sur Héraclès vamqueur et successeur des divinités chthoniennes
29. Artémis est souvent associée à Dionysos. Cf. Gruppe, Gr. patronnes des sources thermales voir J. H. Craon, The Herdsman
Myth., p. 1738 (Index, s. u.); Jeanmaire, Dionysos (Paris, 1951), of the Dead (Utrecht, 1952), avec la recension de H. Herter
p. 270 sq.; Ed. Will, Korînthiaka (Paris, 1955), p. 222 sq.; Gnomon, X..XVI, 1954, p. 158 sqq. '
W. Borgeaud, Les Illyriens en Grèce et en Italie (Genève, 1943), 6. llfo!if des sources que font jaillir dieu_x et héros d'un coup
p. 72-88. de leur pied ou de leur arme caractéristique : l''Epe:x_B"l)t<; 0&)..acma
(A;Pollod., II~, 14,1 et Frazer, ad loc.) due à Poséidon, la source
III. HIËRAX Hippocrène a Pégase (Paus., IX, 31 3) les sources d'Hermès
(Schol. ~ycophr., 835), de Cadmos (Sostrate, F. Gr. Hist., 23 F 5), ·
I. Cette légende n'est connue que par Ant. Lib. et de D10nysos (Eur., Bacch., 707 éd. Dodds, cf. ibid., p. 163 sq.;
2. En Bithynie, au N.-0. de l'Asie Mineure. Cf. M. Danoff, Paus., IV, 36,7; Opp., Gynég., IV, 277-79 · Nonnos Dion
XL VIII, 575-77). ' ' .,
art. Pontas Euxeinos, RE Suppl. IX [1962], 1020.
3. La justice, la piété et la grandeur caractérisent un certain 7. Probablement des roches schisteuses.
nombre de personnages de Boïos : Aegypios (ch. V), Périphas 8. Les dieux prennent souvent des mortels comme arbitres
(VI), Mounichos (XIV). Pour l'attribution de ces deux dernières de pareils différe1;1ds:Voir l~s parallèles dans Gruppe, Gr. Myth.,
légendes à Boïos cf. VI, n. 1 et 18 ; XIV, n. 1, 4 et 6. Sur la p. _995, n. 5. 11 s agit parfois d'un groupe de trois divinités; cf.
technique de Boïos, cf. Castiglioni, Studi ... , p. 106 sqq. le Juge°:1ent de Pâris, berger lui aussi comme Cragaleus. L'usage
4. Le mot le:p& est ici employé avec deux sens différents. de la triade est souvent un élément folklorique ; cf. infra, n. 19
5. Les Troyens, descendants de Teucros, ancêtre de la famille et_20; ~' ?· 4,1~ et 24; XV, n. 4. Voir sur ce motü H. Usener,
DzeDrezhezt (Rhezn. Mus., LVIII, 1903, p.1-47, 161-208, 321-362).
royale de Troie. 9. Forme plus récente pour 'Aµ1tpax(a (aujourd'hui : Arta).
6. Cette légende rappelle celle de Laomédon qui prit à son
service Poséidon et Apollon (ou Poséidon seul) comme construc- , 10. Cf. Paus., IV, 2,2 -.:o!;e:oe:tv&-nip &ya0è,; xat 8ui -roü-ro
teurs des murs de Troie et refusa de payer leur salaire. Poséidon A1t6ÀÀ(J}VO<; e:îvat voµt~6µe:vo,;. Sous la forme Mélas il est dési~é
' "'
lança alors contre les Troyens un monstre marin et provoqua
I'
78 NOTES
IV. CRAGALEUS
79
par Phérécyde ( = F. Gr.His!., 3 F 82) comme étant le fils
d'Arcésilaos et le père d'Eurytos, roi d'Oechalie. Gorgos et Archinos, attribuaient donc à A 0 li ,.
de ces mêmes vertus d" . . é d P on 1 mstauration
11. Sur l'installation des Dryopes en Épire, cf. Oberhummer, . .
nous dit (a une petite difiér1vm1s es ont
. Pinda
. . re (OI XI
., Il, 6-8)
1. c. ; J. Miller, art. Dryopes, RE V [1905], 1748,4; Croon, The étaient les fondements de ~nce pr~\ q~n importe peu) qu'elles
Herdsman .•., p. 52, n. 12. Une région d'Épire semble s'être appelée Corinthe. o Sur l'Eunomi a. co~s I ut10n post-tyrannique de
à époque tardive Dryopis ; cf. Dionysios fils de Calliphron, ibid., p. 620-624. e cormthrenne selon Pindare cf. Will,
Descr. Gr., 30 ( Geogr. Gr. Min., I, 238). 2l. Sur le culte d'Apoll · .
12. Généalogies différentes dans Philéas (ap. Stéph. Byz., s. v. p. 229; en Épire : cf. Éli~~ aNA~r~cr : cf. Oberhummer, o. 1.,
2
'Aµ.ôpcodtt) qui fait d'Ambracie une fille d'Augéas ou de Phorbas,
fils d'Hélios.
22. Sur le lion en Épire' cf · é:i.ru' · . .
(VII, 126) délimite l'aire géo a. hi m., J?emeter, 51. Hérodote
13. Suivant d'autres traditions (Stéph. Byz., ibid., et s. v. avec le Nestos ou Nessos gr p que du lion en Grèce, au Nord
'Ecpuptt; Eustathe ad Dion. Perieg., 492) l'éponyme de cette (en Acarnanie) Cf Ari t (;1 Jhrace), et au Sud avec l'Achélôos
ville était Ambrax, fils de Thesprôtos, fils de Lycaon, et père 15. Les légendes du l~o~ d. N y1,31, 579b6 et VIII, 28, 606b
d'Éphyros, l'éponyme d'Éphyre. infra, chap. XII) sont de e e_mée et de celui d'Étolie (cf.
14. Nom poétique pour Koptv0(ouc;;. Sisyphe, leur éponyme, plus étendue. s souverurs des temps où cette aire était
fut le roi d'Éphyre, nom primitif de Corinthe, cf. Nicandre, 23 · Cf. Ov., Ibis, 502, et schol.
Alex., 606. Sur la dynastie mythique des Sisyphides, cf. Will, 24 · Le temple d'Artémis Hé é - .
Korinthialca, p. 242-248. par Polyen, Strateg., VIII, 52 gv:~né a Ambracie est mentionné
15. Sur Apollon dieu de la colonisation, cf. H. W. Parke et est une ancienne divinité agr . d 230 après J .-C. Hégémoné
D.E.W. Wormell, The Delphic Oracle (Oxford, 1956), p. 49-81 ; 25 p . . . aire evenue une épithète d'Artémis
· mssance religieuse · ·
P. Lévêque et P. Vidal-Naquet, Clisthène /'Athénien (Paris, 1964), la nature sauvage du mond qm représente une série d'aspects de
p. 70 sq.; P. B. Schmid, Studien zu griechischen Ktisissagen (Diss. avec les fauves rappelle la e 1e la b~u~se. L'association d'Artémis
Fribourg, 1947), p. 154-167. Cf. Il., XXI 470 sq rr6·nn rre°'"':tt v:/Pùl\l de la religion minoenne.
16. A l'exception d'Ant. Lib., les divers auteurs considèrent
Gorgos comme l'un des quatre fils de Cypsélos, dont seul Périandre
fr. 3,3 Page ÎU:cmotv; "A _ tt '?t':I Ap-rEµ.tc;; &ypo-rÉp7J;Anacréon
reich, Lykische Zwolfgotie;=~~lief.psw"rs;ur~'Agrotéra voir. O. Wein~
était légitime. 1913, 5. Abh p 17 t 1 z.- er. Akad. Hezdelb., IV
17. Sur les buts des fondations coloniales des Cypsélides, cf. Studien. Ein °ÊJeitrag'z~r ~ ~~~e auteur, Triskaidekadisch;
Will, op. laud., p. 527-38. Sur la date de colonisation d'Ambracie, Vers. Vorarb., XVI, I, [I9I6]esc ;;)t~ der Zahlen (Relig. Gesch.
cf. ibid., p. 517 sqq. p. 484. Pour une étude d'ens' pbl ' Nilsson, ~esch: Gr. Rel. I•,
18. En adoptant la correction de J. G. Schneider (voir l'apparat Artemis (Zürich, 1946). em e sur Artémis v01r K. Hônn,
critique ad lac.) on évite de faire mourir deux fois le même 2 6. Une statue de lion ·t ·t •
personnage (cf. infra, § 5) et l'on comprend mieux qu'Artémis d'Artémis Euk.leia à Thèbe a(P aussi dressée devant le s:tnctuaire
puisse se prévaloir d'avoir fait plus qu'Apollon pour la délivrance déesse, à Théra (cf Gru es aus., IX, l 7, 2) et, à côté de la
des Ambraciotes. Si nous acceptons la conjecture de Cazzaniga, que l'épisode de l; lionJ:.~e;oir. Myth., p. 1~7?, n .. 10). Il se peut
il faut, avec Burmann, corriger infra, § 5, <I?0.tttY.oc;;
en <I?&uJ-oc;;(cl. statue joue ici un rôle t un~ légende etiologrque et que sa
Élien, N.A., XII, 40). Rappelons aussi qu'il y a eu, au milieu sur !'Acropole d'Athè apo
L ropa1que ~· cf • l' az·1·zon d e la Lionne .
du 1v• siècle, deu.x généraux phocidiens, père et fils, portant les sphinx ou de grifions ~~s~ssa~~n~o(goncza, l~s ef!igies de ~ons, de
noms de Phayllos et de Phalaecos. Enfin, selon East, o. 1., p. 76, censés pouvoir revêtir l'aspect d es mauvais demons qm étaient
il faut garder <I?0.tttxoc;;dans les deux passages : il est de l'intérêt dans la sculpture funéra· ( e ces monstres. Sur le lion utilisé
d'Apollon, aussi bien que d'Artémis, de faire valoir la mort voir L. Robert Études :e apparemment comme apotropaion)
du tyran. sur le culte du lion et son e:Z;~l~ennes (Paris, 1937), p. 394-97;
19. Motif de la triade; cf. supra, n. 8. Sur ces abstractions Trophées Macédoniens (Rev Ét ~omme trophée, cf. A. Reinach,
parfois divinisées cf. C. R. Berge, De belli daemonibus qui in 27. Quoique les Celtes n~ : r., XXVI, 1913, p. 353-362).
carminibus Graecorum et Romanorum inveniuntur (Dissert. habitant l'Épire le fait qu'il!o~ent _nulle part mentionnés comme
Leipzig, 1895), p. 29-40 (Éris), p. 55 (Polémos). du retour d'Hér;cle' s ( f C Jouaient un rôle dans la légende
c . roon o I p 20 )
20. Nous avons ici les noms des Heures, à la seule réserve que
la place de l'une d'entre elles, E!p~\11), est tenue par leur mère
leur rapprochement géoin-a hi · ·, · , n. 30 a pu entraîner
impliqués, eux aussi, da;_s ~ettque fI a:7ec les peuples. épirotes
commune, 0é:µ.tc;;.Cf. Will, o. 1., p. 411: « Les Ambraciotes, colons suspecter la leçon KEÀ a, V . e / aire. Aussi ne dort-on pas
de Corinthe et qui avaient eu, eux aussi, leurs tyrans Cypsélides, qui considère le peuple-. d~~-lapo~de galement Strabon, VII, 5, 2,
s comme à la fois Celtique et
NOTES
V. AEGYPIOS - VI. PÉRIPHAS 81
80
~ç ~a:yt~6p-e:va: 3 t& -.à Èv -tjj y'/i a:ù-.&v èmo-.ɵv;;cr0c.ct
"~ "~î:ç ve:1;po
Illyrien. En outre, les Celtes ont été des ennemis durables des 1
;~~ xe:qia:Àa:ç OUTCil ya;p 0uoum -.oî:ç x0ov(otç. Sur È\1-.ɵvCil voir
Épirotes dont les rois Pyrrhos-Néoptolème et Pyrrhos le Jeune _zer ad Apollod., I, p. 184 sq.; P. Stengel, Opferbrâuche der
les avaient battus. Voir P. Lévêque, Pyrrhos (Paris, 1957), Griechen (Leipzig-Berlin, 1910), p. 103-104 (p. 9-12 sur 0uCil).
p. 566 sq., qui cite l'épigramme de Léonidas (A.P., VI, 130) J. Rudhardt, Notions Fondamentales ... , p. 320 (index). '
célébrant la victoire de Pyrrhos le Jeune.
28. Sur la légende de Géryon voir Croon, o. l.,"p. 13-66; locali-
sation de la légende en Chaonie, p. 21, n. 33 ; en Épire et ailleurs, V. AEGYPIOS
p. 14 et 49-52. Ce même auteur, s'appuyant principalement sur
le chap. IV d'Ant. Lib., tente de localiser la légende de Géryon 1. Ant. Lib. est l' uruque · source de cette légende. Mais cf.
dans la région des Thermopyles (ibid., p. 62 sqq.). Pour les vases infra, n. 5.
représentant cette légende cf. F. Brommer, Vasenlisten zur gr. 2. Sur la théophilia, cf. chap. XX, n. 4.
Heldensage', p. 48-52. 3. Les adJectifs élcrtoç et 3(xa;t0ç exprimant les notions
29. Le premier auteur à placer l'Érythie, le pays de Géryon, complém_enta1res de_ piété à l'égard des dieux et de justice da~s
en Épire, dans la région d' Ambracie et d' Amphilochie, est Hécatée, les relat10ns humames sont souvent distingués en sens • cf
F. Gr.Hist., 1 F 26. D'après le Pseudo-Scylax, Périple, 26, J. Rudhardt, Not. Fond., p. 30-36. . .
l'Érythie est en Cestrie (région de Thesprôtie). L'Érythie o la 4. Cf. chap. XLI, 2 et 3 ; Parthén., Erot., XXV, 1.
Rouge, le Pays du Couchant • devait être à une très haute époque M 5. Dans le développement qu'Ovide consacre à la fuite de
la région la plus occidentale que les Grecs connussent. Puis ce 1 é~ée (ivlét., VII, 350-403), cadre commode pour l'évocation de
pays a été déplacé toujours plus à l'Ouest, à mesure que s'éten- man1;tes légendes par!IlÎ lesquelles dominent les métamorphoses
daient la colonisation et les connaissances géographiques des en Oiseaux ou êtres ailés (Cerambus, 353-56 ,.,, Ant. Lib. XXII .
Grecs, pour aboutir à Gibraltar (cf. Gruppe, Gr. lYiyth., p. 468, [Ctésylla], 368-70 ,.,, I; Cycnus, 371-81 ,.,, XII· Phéné et Périphas'
et W. VollgrafI, Rhodos oder Argos in N. Jahrbücher, XXV, 1910, 399 ~q-""_VI), ,on tro~ve une allusion à ce qui peut être un doublet
p. 317). Par contre J. Bérard, La Colonisation grecque (Paris, de 1 histmre d Aegyp1os (386 sq.) : le lieu de la scène a chanaé
1957 2 ), p. 404 pense que « l'Espagne fut dès l'origine le véritable (Cyllène et non plus confins de la Thessalie) et le rôle d'Aegypi~s
théâtre de la lutte d'Héraclès contre Géryon •· est tenu. par Ménéphron; cf. Hygin Fab. 253 : Menephron
30. Un certain nombre de personnages mythologiques se cum Bulide (codd. Eliade) maire sud (con:ubuit). - ...
livrèrent à de vaines tentatives pour dérober à Héraclès les vaches 6. Probablement souvenir d'Œdipe qui s'arracha les yeux et
de Géryon : Alébion, Alcyoneus, Croton, Lacinios, Larinos, de Jocaste qui se suicida.
Leucaspis, Ligys, etc. 7 • Les ill;eux sont parfois invoqués pour mettre fin par la
31. Élien (N.A., III, 33 et XII, II) rapporte que les vaches de !ransf~rI?-at10n du héros, à une vie trop pénible, ou po~r éviter
!'Épire, surtout celles des Chaones, passaient pour être les plus a ~elm-c1 l". déshonneur. Cf. infra, chap. VI, X-XI et XXXIV.
grandes de toutes et les meilleures laitières, car elles descendaient · , Cf; Ar1ft., H. A., VIII, 3, 592b7 o µÈv µtxpoç xa;t tKÀe:uY..6,e:-
des vaches de Géryon (cf. l'épisode de Larinos). On appelait poc;, o 3,e:µe:t~Cil\lxa;l cr1to3oe:t3fo,e:poç.
ces vaches Aa:pwot ~6e:ç (cf. la Souda et Phot., s. v.; Oberhummer, 9. D ~prè~ d'.Arcy W. Thompson, A Glossary of Greek Birds
Phonizier in A/carnanien, Munich, 1882, p. 44 sq.). p. 26, 11 s agit du Vautour Blanc ou Vautour Éayptien' 0
32. La plupart des familles royales ou nobles du Péloponnèse le Neop~ron Percn?pler~s, grec moderne xouxou &1,.oyo. '
prétendaient descendre d'Héraclès. 10. OISeau non identifié. Cf. Arist. H A IX 18 617&8 • 3'
33. Le verbe 3ta:xouCil est dans les inscriptions appliqué aux Xa;ÀouµÉ\11] qi&u1; Œt0v ~XEL 7tpO'" ,Jn,.: • ., ,, ' ' ' , 1J ;;
, 0• À O' ~ , ~ u.AJ\~ µc,;,-lcr,et:yc,;p EC!,l\l
juges et aux arbitres. oqi c! µo opoS ,Cil\/ opvt0Cilv. La description d'Ant. Lib. ainsi
34. Les dieux peuvent agir sur les mortels par le seul contact que cell? qu il d?nne de l'aegypios repose donc sur l'observation
de leurs mains. La puissance de la main se manifeste souvent de certames par~1cularités de ces oiseaux. D'Arcy \V, Thom son
pour pratiquer une guérison ou pour imposer un châtiment. Voir dans sa_ttraduction d'Aristote, H. A., 1. c., se demande si le p~ynx
O. \Veinreich, Ani. Heilungswunder (Relig. gesch. Vers. Vorarb., ne serai pas une variété de héron.
VIII, 1909, p. 49-50).
35. Sur le sens de la pétrification cf. J.-P. Vernant, Mythe et VI. PÉRIPHAS
Pensée chez les Grecs (Paris, 1966), p. 261 sq.
36. En Dryopide. Cependant Ovide (Mét., XIII, 713-715) 1. Cette_ légende est attribuée à Boïos par Schneider (Nic
place le rocher de Cragaleus à Ambracie. p. 43), cf. infra, n. 18, H. Usener, Kallone (Rhein Mus XXIIi'
37. Cf. Schol. Apoll. Rh., I, 587 ~-.oµa: 3è: -.& crqi&yta:xup(Cilç 1868, P· 357), Plaehn, De Nicandro aliisque p~etis Graecis ab
82 NOTES
VII. ANTHOS
83
Ovidio in Metamorplwsibus conscribendis adhibitis (Dissert. Nilsson, Gesch. Gr R z I
Halle, 1882), p. 51, et Castiglioni (Studi .•., p. 48 sq.), alors que Zeus Soter). · e ., •, p. 411 - 16 (Sur Zeus Meilichios,
selon M. Wellmann, Alexander von Myndos (Hermes, XXVI, 10. Sur la jalousie divine · s R
1891, p. 507, n. 2) elle est probablement de Nicandre. Gods and Griminal Law at Athe:~II"(Lo.ndranu6f, Tnhhe Jealousy of the
2. Certains peuples grecs, tout particulièrement les Athéniens, H V Gante Ill 'Il es- ope ague 1933-34) ·
prétendaient avec fierté • être nés de la terre o, façon imagée de PhiloÎ. Xlb(n wl193o7f
the gods in greek and latin po:try (Glass'.
dire qu'ils avaient habité leur pays de toute éternité. Cette . ' , , p. 131-143) · J J F nl l H .
(D1ssert. Utrecht 1941 ) . H H ' · · rae ce, ybrzs
croyance s'était surtout développée à propos des rois mythiques [1935], 2338-2380,. C deÎ G . erter, 3:rt. Nemesis, RE XVI
d'Athènes (Cécrops, Érichthonios, Érechthée, etc.). Sur le motif espressione poetica' e .lettera :ande, _Hyb,:1s. . Golpa e castigo nell'
de l'autocbthonie, voir F. Vian, Les Origines de Thèbes (Paris, (Naples 1947) . A F . rza deg_lz scrzttorz della Grecia antica
1963), p. 162-64, 169-71. anciens' (en ro~m~in):e~!:;e;"t~ {a;:~~ie des dieux chez les Grecs
3. Expression toute faite servant à dater approximativement 11. Zeus, dans son rôle du di d 1
un événement mythique en le faisant remonter à un temps d'infliger à Péripbas le même cbâ:ii:oe:t ~)tsct;l~;st sur le point
extrêmement reculé, l'ancienneté conférant à cet événement d'un pareil crime (cf Ap Il d I neus coupable
plus de• noblesse o. Cf. cbap. XXXI, 3. Cook, Zeus, II, p. 1122 sqq. 9 7
M. Delcourt, Pyrrhos et p r~hi ., ! , ), Comme le remarque
voit un jeu étymologique dans l'alliance du nom de Péripbas et ment devait signifier 1,!pothJParid 1965 ), p. 67 sq., le foudroie-
du verbe cp1XvîjVIXL,ainsi que dans celle des mots cp~V'I)et bttcp1X[- présente comm d · . ose e ces élus que la légende
(§ 4).
ve:cr01Xt divines. e es 1mp10s ou des usurpateurs des prérogatives
4. Cécrops, premier roi d'Athènes, est un personnage ophio- 12. L'intervention d'un di t
morphe (mi-homme, mi-serpent) dont la forme étrange est ou l'impiété du héros. Cf cbaeu ~~I s~u.vent motivée par la piété
évoquée par plusieurs textes. Cf. Apollod., III, 14, 1 et Frazer, Ainsi la divinité est-ell . . p. ' ' XIV:, 2; XVIII, 1 et 3.
ad /oc. L'ophiomorphie est un trait caractérisant fréquemment héros souffrant. e presentée en étrmte relation avec le
les • enfants de la Terre o, le serpent étant considéré comme 13. Ce détail saugrenu reflèt ù
naissant de la terre. Sur les monuments figurés représentant notation des faits de la vie qu t·~ 1e go. t h~llénistique pour la
O I
Cécrops voir Daremberg-Saglio, Dictionnaire des Ant., s. v. ; le souvenir vague d'une hié e~e, a moms qu'il n'y ait ici
F. Vian, La Guerre des Géants (Paris, 1952), p. 10 et 19; 14 D 1
rogam1e.
F. Brommer, Vasenlisten 2 ... , p. 200. par l~ Sc~~~ia~t~Pl~\ dtbca~,;t_dans toutes les fables attribuées
5. Cf. la devise antique IX! &pe:-rlXL&01Xv1X-rl~oum (Philon, P ar une divrm··t.e qm. accomplit
. I • a mos, la métamorphose est opérée
~:;f: ~i:tt:~:
l' t· d
Leg. ad Gaium, 91). Voir J. Bollack, L'or des Rois (Rev. Philo/.,
::u:,i~~e\ carac}é~s~~:ue ;ese!eit:o~~~n~t~~
IV, 7; X, 4 ; XXIII, 6 ;°;;it 3.autre obJet. Cf. cbap. II,
XXXVII, 1963, p. 244 sq.). Sur la déification comme marque de
gratitude à l'égard d'un mortel cf. l\I. P. Charleswortb, Sorne 6;
observations on ruler-cult, especially in Rome (Harvard Theo/. 15. Pour les très nombre t te f .
Rev. XXVIII, 1935, p. 8 sqq.). oiseaux cf. d'Arcy w Th ux ex s aisant de l'aigle le roi des
· ompson A Glossary , ,
6. Cook (Zeus, II, p. 1122 sqq.) rattache la légende de Péripbas Pour son association avec Zeus cf 'G E M l ... , s. v. IXE:-roç.
à un groupe de légendes dans lesquelles un roi archaïque se prend Zeus (Glass. Journ., XLI 1945-1946 p. 203 iOo7n)as,The Eagle of
pour Zeus et est puni pour cette impiété par le véritable Zeus. 16 Cf Pind p th ' ' • - ·
l'un des .trois ., . y .. , I, 9. Le_sceptre est avec le foudre et l'ai<>le
Cf. infra, cbap. XI, n. 9 ; Apollod., I, 7, 4, et Frazer ad /oc. prmc1paux attributs de Zeus b
Cependant c'est par ses sujets que Périphas est pris pour Zeus. riiv,L:9:.iême faveur a été accordée à Mér~ps. Cf. SchoI. T Il.,
Pour une autre explication de cette légende, mais qui nous semble
contestable, cf. O. Weinreich, IYienekrates Zeus und Salmoneus 18. Les oiseaux jouent ôl . .
(Tübinger Beitrâge z. Allerlumswiss., XVIII, 1933, p. 85.) vieilles croyances des Gre~~ rC e aô~gur~ tres important dans les
7. Sur Zeus Sauveur voir Cook, Zeus, II, p. 1123. dans le recueil d'Ant Lib ée r e ~s ?o~stamment rappelé
ce point Schne'd . . . omme Bo10s msISte d'habitude sur
8. « Qui veille sur les hommes o, titre qui a pris un sens plus fable à Boïos. I er (Nzc., p. 43) attribue pour cette raison cette
large : • protecteur des suppliants o, • observateur du juste et
du faux o, e vengeur des actes impies o. Pour les textes, voir
Cook, o. 1., p. 1130 sq.
VII. ANTHOS
9. Cf. Ch. Picard, Sanctuaires, représentations et symboles de
Zeus Meilichios (Rev. Hist. Rel., CXXVI, 1943, p. 97-127) ; 1. Seule légende de ce recueil non localisée DéJ'à
1v• s (si d · l · connue au
. u moms e texte de Boios remonte à cette date), elle
84 NOTES VII. ANTHOS
85
suppose une élaboration bien antérieure. Pleine d'éléments . 8 .. Ce ver~e est très rare. Pitcher (l. c., p. 152, 163-164 167-168)
folkloriques, elle a toutes les caractéristiques d'un • conte bleu o ~magmc un lien de sympathie magique entre anthos-fle~r (plante
populaire et local (cf. P. Lévêque, Agathon, Paris, 1955, p. 109, u genre de celles qui rendent les chevaux furieux comme dans
n. 6). S. M. Pitcher (The Anthus of Agathon, Amer. Journ. Phil., 1
a l~g~nde ~es chevaux de Diomède ?) et Anthos, à la suite de
LX, 1939, p. 145-169) a échafaudé une théorie subtile pour 1
Âu~~ a~e:s10:1 des chevaux pour cette plante est reportée sur
rattacher cette fable de Boïos à I'Anthos d'Agathon. Voir à ce n os m-meme. Stoll (Roscher, Lex., I, 369-370) considère
sujet la critique de Lévêque, o. l., p. 109 sq., qui réfute les argu-
~nihos . c~m~e un _enfant-fleur (Blumenkind}, personnification
ments de Pitcher. Sur une autre exégèse arbitraire voir Tümpel, e a_ yegetat10n qm meurt, du type de Hyakinthos. Mais voir
art. Erodios, RE VI [1907], 483. la critique de Crusius, art. Anthes, RE I [1894], 2371.
2. Aù-r6vooç • Celui qui pense par lui-même •, 'lmtollcxµ.e:w: 9. Sur les_ chevaux . anthropophages, cf. les légendes de
• Celle qui dompte des chevaux o : Pitcher (o. l., p. 156) trouve Gl~ucos-Potrueus, de Rhesos, de Diomède de Thrace et d'Abdéros
une pointe d'humour ironique dans le choix de ces deux noms qm ~nt beaucoup de ressemblances avec la légende d'Anthos'
employés xa:-r' &v-rlcppa:crtv.En effet, Autonoos administre fort
mal son domaine et ne parvient pas à prendre une décision au
0
!· Pitche:, o. l., p. 165-168. Ant. Lib. (chap. XX) a également
tiré de Bo1os la légende de Cleinis dont la famille fut.dévorée par
moment de la crise; Hippodamie est impuissante à repousser les des ânes.
chevaux emballés. d'iO. Pitcher (~- c., p. 158) rapproche ce passage d'un fragment
3. Les poètes hellénistiques ont un goût manifeste pour , p"athon po~szbly {rom the lost Anthus: yuv~ -rm aeilµ.a:-roç llL'
l'étymologie populaire. Cf. chap. XIII, n. 4; Callim., Délos, a:pyLa:v 1 ,l,ux.,,ç
T ·,
mp6v-,,
T
, '
.,crw e:v-roç ,
oux , '
a:pyov - (cité par
cpope:L
36 sqq. et 52 sqq. Acanthos, Schoeneus, Acanthis (ou Acanthyllis) Ath énée, XIII, 548").
et Érodios portent tous des noms d'oiseaux (voir infra), ce qui I_L C'est l'&cr-r~p(a:ç,une sorte de héron; il y en a deux autres
annonce déjà la métamorphose de ces personnages. Anthos n'est especes : le ;-e:ÀÀoç_ (c!· Hésych., s. u. rre:ÀÀ6v· cpa:Làvxpùiµ.a:) et
pas mentionné dans cette énumération. Pitcher (o. l., p. 163) a le_ Àe:uxe:pepfüo,;; (voir znfra). Cf. Arist., H.A., IX, 609b21 sq •
supposé qu'Autonoos, usant du même procédé que pour ses D10n., De auib., II,9 ; Paus., X 29 2 · Pline N H X 164 . '
autres enfants, a choisi le nom d'Anthos pour suggérer les fleurs 12 · J eu d e mots bâti sur le 'double ' 'sens du' mot.. , èlxvoç
' - · 1a
de ses champs en friche. • pare~se, hésitation, crainte, lâcheté o, et 20 6 nom d'ois~u o.
4. Nous pensons devoir garder la double forme du manuscrit C!· 1:r 1st., H;A·i I~, 617"5 (si l'on peut faire fond sur cette notice
pour ce nom (la forme 'Axa:v0u)J,(ç étant le diminutü de la d Aristote) o 3 a:cr-r-pl~ç
, ,e , , • ' , '
c. ~ , ~ e:7tLY.0:AOU[J.E:VOÇ
"
OY.VOÇ µ.u0oÀoye:i:-ra:L
première) ainsi que pour le nom de Chélidon au chap. XI (cf. µ.E;' ye:ve:?"a:;e:xllouÀwv -ro a:pxa:i:ov, Ëcrn llè: xa:-rà: TIJVÈrrwvuµ.la:v
aussi les doublets c.d'.yL0oç-dyl0a:Uoç, xopu36ç-xopullw6,;;). -rou-r~v a:r,yo-ra:-roç.Schol. B Il., X, 274 ... &cr-re:pla:ç6 3' a:ù-ràç
Rien ne prouve, en effet, qu'Ant. Lib. n'ait pas employé les deu..'i: Y.a:Àe:L-ra:L ox~?ç · oih~ç oùllè:v Èpycx~e:,a:L.Nous avo~s un autre
formes, ne faisant probablement en cela que suivre l'usage de ~xe~ple, d etymologrn populaire dans l'expression xopu36v
Boïos. on e:xf pucrae:,o où l'auteur joue sur l'association des mot~
5. Texte obscur. Xylander traduit : • quod ipsum destituisset ;opulloç ~ alouette huppée o et x6puç a crête o mais aussi « casque o.
terra o. Pitcher, o. l., p. 150 : • because his land went back on ur u~ Jeu de mots analogue, voir Aristoph., Ois., 291-293. Le
him ». Tümpel, l. c. a weil ihn sein Gebiet zu sehr in der xopulloç est ~n ma:-ivais termes avec le rre:U6ç, cf. Arist., H.A.,
Bewegungsfreiheit beschrankte o. l\fader, Griechische Sagen, IX, 609b~? o rre:ÀÀoçrroÀe:µ.e:i: xopulléjl, -rà: yà:p ciià:a:Ù,oü Y.ÀÈrr-re:L,
p. 203 : • weil der Boden ihn im Stich gelassen hatte o. On devine et avec_ 1 a:~a:v0uUlç,. cf. Philès, de animal. propriet., 683. Par
un jeu étymologique. Mais aucun des sens connus du verbe con~re, il s entend ~Ien avec le crxmvlwv. Cf. Arist., H.A., IX,
ÈpwÉw ne convient au contexte, et l'on ne trouve aucun seeours 610 8 (cplÀoL)crxoLVLwvxa:t xopu36ç.
dans les étymologies du mot ÈpepllL6çtransmises par la litté- . ~3. D'a~rès d'Arcy W. Thompson ( Gloss., s. u.) le nom anthos
rature grammaticale : cf. Et. Genuin. (Et. Magn., Et. Gudian.} mdique s01t un passereau, soit une sorte de héron Cf Pline
s. u. Voir également la Souda, s. u. Cependant ËÀoç est une des N.H:, X, 42 (116). - Èpepfü6ç: le même savant (o. c.: p. °io3 sq.)
étymologies proposées par ces lexiques pour Èpep3L6ç,et l' &vBo,;; considère que cette légende est liée aux habitudes de I'Ardea
habite les marais. Cf. Arist., H.A., IX, 609bl9 (J.-1\1. Jacques). Bubulcus (espèce de héron) qui accompagne le bétail aux pâtu-
6. Pitcher (l. c., p. 158), rapprochant Aristote, H.A., IX, rage_s (cf. l'hippophilie d'Érodios dans notre texte). - crxmve:uç
609bl4, suppose qu'Anthos a obtenu ce résultat en imitant le (dérivé apparemment de crxoi:voça jonc o) connu aussi sous les
hennissement des chevamc. noms , de rrvow(). -:--.
- ,,._ o,ç, ';IXOLVLAoç, ' 1
crxoLv,Y.Àoç, ,
crxoLVLY.oç et
7. • Les chevaux et les juments». Cf. Schol. Eur., Phén., 3 crxowLwv,est le nom d un 01seau non identifié -èéxa:v0oç· cf Élien
"E0oç llè: -roi:ç l'tOL"/J't"a:i:ç
07JÀUY.ùÎçÀÉye:LV -roùç 'lmtouç, etc. NA
· ., ,X 32 " 0 ' " , .
a:xa:v ov -rov opvw e:x -rùiv -rpe:cpoucrùiv • . . '
&xa:v0ùivÀa:oe:i:v
13
86 NOTES IX. LES Él\IATHIDES 87
-;;à clvoµa: o! aorpot -;;ex bpvl0wv rpa:aL - &xa:v0lc;:, Cf. Tzet:; in avec Gérana ou Œnoé, cf. infra, ch. XVI, n. 2. D'après
Cramer, Anecd. Oxon., Ill, 359,15 &xa:v0lc; • ,,° cr-;;pa:ytXAL~oc;, Pausanias, X, 12,I Lamia, fille de Poséidon, était la mère
n-a:pà -.à bJ &x&v0a:Lc; ~h&ye:Lv• ).è:ye:1:a:L 8è: xa:t a:xa:v0oc;.Arrst., de la première Sibylle delphienne.
H.A., VIII, 592b30 sqq. (cf. 610 3 4).,, , .,. . , 6. Pour une légende analogue, cf. Paus., IX, 26, 7-8.
14. Cf. Arist., H.A., VIII, 593b3 e:~1:L, 8 OU_;°<;,(~cil. o ).e:uxe:- 7. Les Delphiens consultèrent Apollon non seulement en tant
pw8L6c;)-.à µÉye:Boc;èxe:lvou (scil. -;;ou e:pep8mu) e:Àa:TI<;>V· Ce~te que dieu de Delphes mais aussi en tant que patron de la coloni-
rèssemblance entre ces deux textes du Ps.-Aristote et ,d ~t. Lrb. sation; cf. chap. IV, n. 15. Sur le rôle de !'Oracle de Delphes
ainsi que les ressemblances signalées plus haut s expliquent, dans les mythes grecs, cf. Parke-Wormell, The Delphic Oracle,
d'après Pitcher (o. c. p. 151, n. 22 et 152-153), par le fart que p. 295-319.
tous ces textes remo~tent à une tradition ornitholo~ique orale, 8. On couronnait la tête des victimes. Alcyoneus est donc
source commune de l'Ornilhogonie de Boïos, du livre IX de traité ici comme une victime expiatoire. Sur la signification de
l'Hisloire des Animaux du Pseudo-Aristote, d'Élien, d'Alexandre la couronne voir L. Deubner, Die Bedeulung des Kranzes im
de Myndos, etc. " , klass. Allerlum (Archiv Relig. Wiss., XXX, 1933, p. 70-104).
15. Cf. Arist., H.A., IX, 609bl4 &v0oc; a' L1t1:_Cp n-oÀe:µmc;,. 9. L'inscription J G IX, 11, 335 cite le démiurge Eilrpa:µoc;,
è:çe:Àa:UVe:Lycxp b fan-oc; (an -;;àv fan-av?) èx njc; voµ7Jc;• n-6a:vya:e auteur d'une dédicace à Galaxidi (Locride de l'Ouest). Le nom
Vɵe:-;;a:Lô èfv0oc;.•• µLµe:i:-;;a:L
ycxp -;;oÜfan-ou TIJV'P,Cù::7JV xd rpoÔe:L du fleuve Axios renvoie également à cette région. Cependant la
btme:1:6µe:voc;• b 8' è:çe:Àa:uve:L, 8'1:'a:V8è: À&~7J,(se. ~ L~oc;) x;e:lve:L Courétis est une région de !'Étolie ou de l'Acarnanie.
(se. -.àv &v0ov); Élien, N.A., VI, 19 L?La:~e:L
a:Ù'i:'6v ?e: 'i:'Cl:L,c;
µtµ7Jae:m 10. Cf. chap. 1, n. 17.
-;;wv'i:'O
LOU'i:CùV8 -;;e:&v0oc;Y.a:Àouµe:voc;·.:.·1;a:t O µ~ &~Bac;u7;ox~(ve;-;;a:'. 11. &rpa:Wjc;È:yÉve:·rn,lat. non comparuit, sont les expressions
xpe:µÉ'i:'Laµa:fan-ou; ibid. V, 48 µLae:L8e:••• x~t o _&v~oc; 1:0~ mn-ov, les plus courantes pour indiquer la disparition d'un être semi-
Pline, N.H., X, 42 (116) Est quae boum mugztus zm~lel~r, m Arela- divin ou humain. Cf. L. Deubner, De Incubalione (Leipzig, 1900),
lensi agro taurus appellala ... Equorum quoque hmnzlus anthus p. 13, cité par Pease, Sorne Aspects of lnvisibilily (Harvard
nomine herbue pabulo aduenlu eorum pulsa imilalur ad hune Sludies in Glass. Philol., LIii, 1942, p. 10, n. 72).
modum se ulciscens. 12. Cette source était située près de la Locride de l'Ouest.
La ville de Sybaris en Italie était également voisine d'une colonie
locrienne, Lacres Épizéphyrienne.
VIII. LAMIA OU SYBARIS 13. Sybaris était une colonie des Achéens, non des Locriens.
L'homonymie entre la source du Parnasse d'une part, et la ville
I Sur cette Iéaende voir S. Eitrem; art. Sybaris, RE IVA et le fleuve de l'Italie, de l'autre, semble expliquer le rapproche-
[1931], 1002. Elle°rappelle point par point celle __ d'_Euthymos ;t ment étiologique qu'en fait ici Ant. Lib., sinon Nicandre lui-
du héros de Témessa. Voir E. Rohde, Psyche (Tubmgen, 1925 ), même. Cf. J. Bérard, La Colonisation grecque del' Italie méridionale
154 n 115 qui traite de la ressemblance remarquable entre (Paris, 1957•), p. 143, et L. Lerat, Les Locriens de l'Ouest, Il
~~s dei'r.x iégen'des, et Fontenrose, Python (Berkeley, 1959), P·, 44 (Paris, 1952), p. 25. Sur le rôle de l'homonymie dans la création
et 102 sq. qui étudie en détail les • mythes de combat• d un des légendes hellénistiques cf. L. Castiglioni, Alene e Roma, XII,
dieu ou d'un héros contre un monstre et donne une bonne a~a~yse 1909, p. 354. Près de la ville de Sybaris en Italie il y avait la ville
de cette légende. Sur ces mythes cf. aussi F. Vian, Les Orzgmes Lamia, nommée d'après la reine libyenne du même nom, que
de Thèbes, p. 94-106. Zeus avait transférée en Italie (cf. Schol. Aristoph., Paix, 758).
2. Pour un essai d'identification de cette montagne cf.
L. Lerat, Krisa (Mél. Ch. Picard, vol. Il, p. 621-632).
3. Sur le mont Cirphis cf. Bôlte, RE XI [1921], 507 sq. IX. LES ÉMATHIDES
4. Cf. Fontenrose, o. l., p. 55.
5. Lamia est une sorte de croque-mitaine femelle, connue sous 1. Ce nom n'est attesté que par Ovide, Mét., V, 669.
divers noms : Empousa, Gorgo, Gélo, Mormolycé ou ~ormo 2. Cette légende appartient avec celles de Typhon et
(appelée aussi Mombro ou Mommo), Karko, Akko, :"1ph1to et d'Ascalabos au livre IV des Heteroioumena de Nicandre. Ces
Strinx. Cf. Fontenrose, o. l., p. 116-119. On croyait que ces trois légendes se retrouvent au livre V des lvlélamorphoses d'Ovide,
monstres attaquaient surtout les petits enfants. Ces mon~tres ce qui avec beaucoup d'autres traits communs parle en faveur
anthropophages sont des personnifications de 1~ Mort devas- d'une large utilisation du texte de Nicandre par Ovide. Cf.
tatrice. Cf. M. Delcourt, Tydée el Mélanippé (~ludz _eMater. Sto7:. Bethe, Hermes, XXXIX, 1904, p. 8; vV. Kraus, RE XVIII
Relig., XXXVII, 1966, p. 140). Sur l'identrficat10n de Lamra [1942], 1938-1940. Voir aussi supra, chap. V, n. 5.
NOTES IX. LES ÉMATHIDES 89
88
3. Sur les Muses Piérides voir M. Mayer, RE XVI [1933], à O~chestos, au pied de !'Hélicon, était le sanctuaire fédéral des
Béot_rens, cf. P. Roesch, Thespies el la Confédération Béotienne
680 sqq. 'É · (Parrs, 1965), p. 125, n. 1. Poséidon était le patron de la Béotie
4. D'après Eustathe ad Il. XIV, 226 sq., p. 980, 32, 1 m_athie
devait son nom à Émathos, fils de Macédon et frère de Préros. et de ses jeux hippiques. Voir Keramopoullos, Thebaïca (Arch.
5. Piéros, éponyme de la Piérie, introduisit le culte des Muses Dell., III, 1917, p. 358, n. 1); F. Schachermeyr, Poseidon, p. 38-42.
dans son pays ; cf. Plutarque, de mus., 3 ; Paus., IX, 29, 3 ; 14. Posèidon Hippios s'était uni à Méduse Hippia pour
Servius ad Virg., Ecl., VII, 21. engendr~r Pégase (et Chrysaôr), ce qui explique Je rapprochement
6. Les Émathides sont la réplique des neuf Muses. de Poséidon et de Pégase dans notre texte. Sur Pégase voir
7. Ant. Lib. ne parle pas des nymphes qui arbitrèrent ce F. Schachermeyr, op. l., p. 174-188. ·
concours et que peut-être Nicandre mentionnait dans son poème. ~5. Ce coup _de sabo_t fit jaillir la source Hippocrène. Cf. Hés.,
Cf. Ov., Mét., V, 314. Par contre, Ovide ne parle pas de l'effet Theog., 6 ; Callim., Bazn de Pallas, 71 ; Paus., IX, 31, 3 ; Strab.,
provoqué par Je chant respectif des deu?' pa!"_ties_ri:,,ales, s?it VIII, 6, 21 ; Ov., 11:f éi.! ':, 256-263 ; Fast., III, 456 ; V, 7 sq. ;
qu'il ait trouvé ces détails saugrenus, sort qu il art Jugé qu ~s Prop.; III, 3, 2. _Yorr S1ttig, RE VIII [1913], 1853-57. Il serait
faisaient double emploi, la fable d'Orphée utilisant des m~tifs étonnant que, N1candre eût négligé d'en parler. Bethe, l. c.,
du même genre. - Le thème du concours artistique, artifice suppose que c est un détail omis par Ant. Lib., mais qui devait
destiné à rattacher ensemble un certain nombre de lègendes, figurer dans les H~leroioumena de Nicandre. Si Ovide ne parle
était très en vogue à l'époque hellénistique. Cf. Bethe, Hermes, pas de la source Hippocrène dans le passage des Métamorphoses
XXXIX, 1904, p. 6 sq.; Ov., 1vlél., VI, 1-145: dispute d'Arachné et relatif aux Émathides, mais un peu avant (V, 256 sqq.), ce
d'Athéna. déplacement a pour but d'établir une transition entre cette
8. Sur la fête des Moucre:ï:ix, célébrèe sur !'Hélicon par les légende et ~elle de Persée : on saisit ici l'adaptateur au travail. -
Thespiens, et l'enclos des Muses Hèliconiades, voir. G. Roux, Sur le motif du sabot qui en frappant le sol fait jaillir une source
Le Val des Muses el les Nlusées chez les auteurs anciens (Bull. cf. H. Kees, RE XVI [1933], 700, 10 sqq., et Ant. Lib., IV, n. 6'.
Corr. Hell., LXXVIII, 1954 p. 22-48). _16. Sur cette expression, cf. infra, chap. XXIX, n. 15. C'est Je
9. La forme du manuscrit TI(e:po,;, gén. de Ill-!Jp, pour TILÉpou theme du châtiment inlligè à des mortels pour avoir voulu se
n'est pas nécessairement fautive; cf. Thesaurus Gr. Ling., s. v. mesurer a~ Immortels. Ovide, Mét., V, 664 sqq., motive la
TILe:plixet Ille:po,;. transformat10n des Émathides par les insultes que vaincues ces
10. Comparant ce passage à Ovide, Mét., V, 300-678, Plaehn dern!ères lancèr~nt contre les Muses, sans doute' afin que 'ieur
(De Nic., p. 29 sq.) et Bethe (Hermes, XXXIX, 1904, p. 1 sqq.) châtiment paraisse moins cruel.
pensent que le chant des Émathides avait pour objet la légende 17. Dans le récit d'Ovide, les neuf Émathides sont toutes
de Typhon, voire sa première partie (f?-ite, et m_étamorphose ~es transformées en pies : autre trait où se manifeste sans doute
dieux : cf. infra, chap. XXVIII). Mars c est la une hypothese l'imitation créatrice du poète latin.
tout à fait gratuite. L'idée d'utiliser les chants de ce concours 18. Nom a~tes!é. sous diverses formes. Cf. Athén., IX, 395c
pour développer d'autres légendes de mètamorphoses appartient xo).uµo~,;, m?IS zbzd., 395d xoÀuµo(,;. Aristophane, Ois., 304
plus vraisemblablement à Ovide (cf. supra, chap. V, n. 5). xoÀuµfü,;, mars Aclzarn., 876, ainsi que Dion., Ixeul., II, 13 ont
11. Selon Betbe, ibid., p. 13 sq., le chant des Muses racontait la forme x6).uµoo,;.
peut-être la défaite de Typhon et la métamorphose d'Ascalabos. 19. Cet oiseau est mentionné parmi les oiseaux mimétiques
Mais cf. supra, n. 10. Le thème de la croissan~e ~ermet ~ne ~utre par Élien, N.A., VI, 19.
hypothèse : L'objet du chant des Muses ser~rt I éloge d Héhcon! 20. Oiseau non identifié.
leur montagne sacrèe. L'Hélicon loué grandit comme Brhaspa_t1 , ~l. Cf. ~pollonidès, A.P., IX, 280 xlnm ..• j 1tixµqicl,vCùv µÉÀ1tov
dans l\llahâbhârata, V, 9, 8 sqq. cité et commenté par G. Dumézil, <X7tocr,oµix,Cùv ; VII, 191 'Apxlou bt(ypixµµix d,; xlcrcrixv ,è,
Servius et la Fortune (Paris, 1943), p. 65 sqq. è>pve:ovSLix°'à e:îvixLmhà ciiSLx6v.
12. Personnification de la montagne d'Hélicon. Cf. Callim., 22. Oiseau indéterminé, probablement une sorte de pigeon
Délos 81 sq. C::,,; me: xixlTIJVI cre:rnµbnjv 'E).Lx&vo,;. Sur une stèle Cf. N!candre, fr. 73 Schn. (apud Athén., IX, 395c) -6.pixxovnciSe:~
(I G 'VII 4240) trouvée près de Thespies, sur l'emplacement 1te:~e:Lciae:,;.
-:- La remarque sur le vain babil des pies, par laquelle
'
du petit '
temple ' Muses, on lit aux
des ' ix[oix·IJ
, °' '] ,; 'E ÀLXCù'I
' m.o
"'' [ucrix~
, ]v ?vide termme_ son ré~it (677 sqq.), est évidemment appropriée
XPîJ[cr]µov lixxÉCù. Sous cette in_scrip,tion _il_y a un· bas-relief a son adap_tat10n. M~rs elle a pu avoir un équivalent (négligé
représentant Hélicon avec les traits d un vieillard. pa: ~nt. Lrb .. ou omis· par l'un de ses copistes) chez Nicandre
13. Poséidon est le dieu principal de !'Hélicon : cf. Il., XX, qm trre parfms la leçon de la métamorphose (cf. chap. X,
404 ; Hymne homér. à Poséidon, 3. Son antique sanctuaire XXIV et XXXV).
90 NOTES
X. LES MINY ADES
91
X. LES l\UNY ADES C. Gallini, Il iraueslismo rituale di Penteo (Studi e Mater. di Sioria
de~le Relig., XXXIV, 1963, p. 211-228). Sur l'épiphanie divine
1. Autres témoignages relatifs à cette légen~e : Plut., Quaesi. voir K. J. Mc Ka?', The Poe/ ai Play (Leiden, 1962), p. 57, n. 2.
Gr. 38 p. 299•-! · Élien, V.H., III, 42; Ov., Met., IV, 1-415. Elle 1O. Sur le motif de la résistance à Dionysos, cf. les légendes
ser;ait' d'aition à' la fête des Agrionia à Orchomène, sur laquelle de Penthée, de Lycurgue, des Proitides etc · voir Guthrie The
voir Eitrem art. Minyades, RE XV [1932), 2012 sqq.; resislance motif in Dionysiac mythology (Froc.' Glass. Philo[. 'soc.
Jeanmaire, Dionysos, p. 202 sqq. Sur les Agrionia à Thèbes cf. n° 179, 1946-47, p. 14-15). '
L. Ziehen, art. Thebai, RE VA [1934), 1543-45. .
11. Nous préférons garder les deux mots qui pour être presque
2. Minyas est l'éponyme des Minyens, nom que se donnaient
d~s synonymes n'en sont pas moins souvent cités ensemble. Cf.
les habitants d'Orchomène à l'époque homérique.
D10d., III, 65,2; Hippol., Ref. Haer., V, 20; Schol. Eur. 1vféd.
3. Sur la généalogie d'Orchoménos cf. Schol. Apoll. Rh., I, 1382 (cod. B). ' '
230. A , 12. Triple_ métamorphose (motif de la triade). Ces trois animaux
4. D'après Plutarque, l. c.,les Minyades s'appel!ient, Eux~mni,
'Apmv6"1] et '.A),.x~06"1]; d'après Élien, l. c., AEUXLmTT), Apm;nni, sont des ammaux nobles, royaux qui assurent la domination.
· Ovide n'en nomme que deux, Leuconoe et Alcithoe.
'_A},_xt06"1] Dans les Bacchantes d'Euripide (v. 1017), le dieu est invoqué
Les Minyades sont au nombre de trois, chi1Ire fr~quem~er_it ~ous la forme d'un taureau, d'un serpent et d'un lion. Cf. Dodds,
adopté pour les groupes d'héroïnes. Cf. Usener, Die Drei?eit, ed. Eur., Bacchae•, p. XVIII. Nous avons peut-être dans ces deux
p. 10-11. Dans les mythes dionysiaques, le motif de la triade textes la, trac~ d'ur_ie tradition orphique qui qualifiait Dionysos
féminine reflète une réalité cultuelle. Cf. O. Kern, lnschr. u. ~e -.pup~"IJ<;,
lm attribuant une triple essence. Cf. Orph., H., 52,5
Magnesia am Meander (Berlin, 1900), n° 215. . , . opytov ripp"IJ'.'OV,
TpL<puÉç, xpu<pLOV LlLoç1':pvoç.On peut rapprocher
5. o Absurdement, à l'excès o, tout excès étant signe d ?rgue1I_. de cette triple métamorphose la péliké cyrénéenne du Louvre
II y a une opposition essentielle entre ces femmes tra_vaillant a représentant Dionysos sur un char attelé de trois animaux
la maison à des travaux de femme, et les Bacchantes qm, refusant d!fférents, une panthère, un taureau et, entre les deux, un griffon
l'espace du dedans mènent une vie o libre• (cf. Dionysos ailé dont la place est tenue dans notre texte par le lion. Voir
Eleuthereus) dans Îa nature sauvage, l'espace ouvert. Cette L. Heuzey, Le Char de Bacchus d'après une peinture de vase
opposition entre le monde de la décence féminine et, d'autre pa:t, (Monuments grecs publiés par l'Association pour ['Encouragement
le genre de vie dionysiaque se retrouve par ex. dans les Xantries des Études Grecques en France, Paris, 1879, p. 55-58.)
d'Eschyle. D'après la reconstitution de l'intrigue proposée par 13. Le ta_ureau est l'un des avatars zoomorphes les plus fré-
F. Lasser.re (Mus. Helu., VI, 1949, p. 140-!56, n.otamment 150 quents d~ Dionysos, surtout en Béotie. Cf. Gruppe, o. l., p. 1425 ;
et 153), Héra aurait joué dans cette tragédie le role exactement H. Gr~goire, Bacchos le taureau et les origines de son culte (Mél.
inverse de celui de Dionysos en exaltant les vertus du foyer et G_?· Picard, 1949, I, p. 401-405); Jeanmaire, Dionysos, p. 494;
Nilsson, Gesch. Gr. Rel., P, p. 215 et 571.
la décence des jeunes épousées contre l'attrait du ménadisme.
6. Même attitude de la part de Penthée dans les Bacchantes . 14. Sur la transformation en lion cf. l'hymne homérique à
d'Euripide (v. 216-262). . !•
Dw_nysos, 44 sq. Dans Philostrate, lmag., I, 17, les Bacchantes
7. Cf. Eur., Bacch., 35 sqq.; Nonnos, Dwn., XLV, 42-51. croient voir en Penthée un lion. Ce même animal est en relation
Ant. Lib. s'est de toute évidence souvenu des Bacchantes avec les sanctuaires de Dionysos à Lesbos et à Céos. Cf. Gruppe,
Gr. Myth., p. 462, n. 2 et 1425, n. 2.
d'Euripide. Pour les légendes port~nt sur I_a_diffusion ~u cul~e
orgiastique de Dionysos dans les diverses ~egi~ns de G~ece voir _15. La panthère appartient au cycle bacchique. Les Ménades
Jeanmaire, o. l., p. 198-219. Sur le menadisme voir, outre lm donnent le sein. Bien plus, elles se transforment en panthères
Jeanmaire le compte rendu de L. Gernet, Reu. Ét. Gr., LXVI, dans Opp., Cynég., IV, 315. Dionysos lui-même avait eu une
1953, nota~ment p. 381 sq., la bibliographie donnée par Nilsson, panthère c~mme n?urrice. Le dieu chevauchant une panthère
Gesch. Gr. Rel., 1•, 569, n. 4, et E. R. Dodds, Les Grecs et l' Irra- est un motif favori des vases, bas-reliefs, fresques, mosaïques
et statues.
tionnel (trad. franç., Paris, 1965), p. 257-269. Pour les m~nu~er_its
figurés cf. H. Philippart, Iconographie des Bacchantes d Euripide az
16; Cf. Élien, [. c. lx Tù'JVôp6<pwvËcr-.~~ovoïvou x~t ycxÀ~x-.oç
(Reu. Belge de Philol., IX, 1930, p. 5-72). . cr-.~yovEç. Le texte d'Ant. Lib. est plus vraisemblable parce
8 Sur le mont Cithéron. Cf. Eur., Bacch., passim; Esch., q~'il met en cause l'activité des Minyades. Pour une série de
Xa;tries, fr. 367 Mette; [Hippon.], fr. 91 Bergk•; Ov., Mét.,. miracles. analogues cf. l'hymne homér. à Dionysos, I, 35 sqq. et
Ill, 702 sqq. ; Nonnos, Dion., XLIV-XL VI P_assim. . . Ov., Met., IV, 391-404. L'épiphanie de Dionysos est souvent
9. Sur Dionysos déguisé en femme voir en dermer lieu accompagnée de pareils prodiges. Cf. H. Usener Milch und Honig
(Rhein. Mus., LVII, 1902, p. 177-195); Gruppe, o. l., p. 1411,
XI. AÉDON 93
NOTES
92
238 et 31_9), Athéna (cf. Od., XIII, 429; XVI, 172). .
n. 3 ; K. Wyss, Die JHilch im kultus der Griechen und Bomer J. E. Harrison Prolegom p 43 Vmr
(Rel. Gesch. Vers. Vorarb., XV, 2, 1914, p. 39-51). 27. Dans 1e' te , · ·: · sqq ..
17. Cf. l'hymne homér. à Dionysos, I, 37 vcdr,cxi;;S~ -rcxqioi;; ~:i~:u;~sfi!~;
ch IX
i~~:~!: 1!~et~~i~e}~e f;~~;:1o~~~:~~n~e~~::
comme ans la fable des Émathides (cf
( « terreur O) ÀcxÔe: ;tCXV't"CXÇ
tMv-rcxi;;.
18. Cette terreur est accompagnée d'une µcxvicxxcx0cxp-rtx~ in;i~·ué s~u~· l; 7t~eesdt Pt?bable que ~t\1;cxest le même oisea~
qui aboutit au sacrifice expiatoire d'Hippasos. Voir à ce sujet I. M. e 1-'ucrcrcxau chap XV 4 ( ·
, . = oiseau noc-
Linforth, Telestic madness in Plalo ( Uniu. of Cali{. Public. Glass.
Phil. XIII, 1950, p. 163 sqq.). Les apparitions de Dionysos,
turne). Cf. aussi ~•
n'est pas impossibl~~cr~'. A~i;t I
ÀccÜ~ % c d · .
t b
:t! vii~
·, · ·,
t
, ·
~onJ9e2c~u9re
,
de B?rkel
vux-rtxopcx1;
dieu par excellence de la mania, sont souvent marquées par la Y c,, 1-' ex,;;. e ermer mseau est peut-être Je gra d-d '
28. Sur ce trait final f h n uc.
folie de quelqu'un, infligée comme un « châtiment divin o, et d'histoire nat li ' c · c ap. I X, n. 22 · Cette simple notation
par le dépècement (Stcxcr-rrcxpcxyµ6i;;) d'une victime humaine, qui
est souvent l'enfant du détracteur du dieu ou le détracteur
lui-même. Cf. Dodds, Les Grecs el l'Irralionnel, p. 82-104.
les Min
basie·
z:~:~i
<!n1ft.
29 puis lat
ure e prend une valeur dramatique dans Ovide .
e!I~ayées ~ar la lumière subite, cherchent à l'éviter:
Lrbh comprenant la fureur bacchique, l'ori-
19. Sur un autre exemple de cléromancie, cf. chap. VIII 3. que ;elui d'O id a~o;p ose! a un caractère plus archaïque
Sur l'origine mystique de la cléromancie cf. P.-M. Schuhl, Essai une partie imv oret~1 n en retient que la métamorphose et omet
sur la Formation ... , p. 64. légende des Jroit~d!: ~e la ~ge~de. Le rapprochement avec la
20. Cf. Il., III, 316 et XXIII, 861 ; Od., X, 206 sq., etc. même constatation. ans po odore, 11, 2, 2 conduit à la
L'originalité et l'ancienneté de ce procédé est à noter.
21. Il est probable que ce diasparagmos ou diaspasmos fut
suivi par l'ômophagie rituelle. Sur ce rite, voir Jeanmaire, XI. AÉDON
Dionysos, p. 252; Dodds, Eur., Bacch'., p. xvr-:xx; Les Grecs
el l'Irral., p. 263 sqq.; Nilsson, Gesch. Gr. Rel., P, p. 156 sq. et 1. Sur cette légende voir en dernier lieu I .
575, n. 4 et 5. M. Delcourt, Tydée el Mélanippé, p. 141, 159 et Saga di Ilys (Varese, 1950-51 ), notamment v~l. Ctz:~:iga, /;..U
187 remarque que les noms hippophores (cf. aussi plus haut t !-~qfr
7 : La nou~lle di Aedon. nella lradizione poeÙca d{Boeo '.
les noms de Leucippè et Arsippé ou Aristippé, ceux des Proitides,
Lysippé et Hipponoé) sont nombreux dans les légendes diony-
S~fia,I L~
r'19t~, z;:e;t:2t;). Térée (Annuaire de l'Université d~
siennes où apparaît le rite de l'ômophagie. ch:p. 15c~~y~ba';ile r~e ce 1;a~daréos est le même que celui du
22. Le meurtre du fils unique ainsi que le motif de la fuitê
(cf. xcx-rcxÀmoücrcxt,
etc.) se retrouvent dans la fable d'Aédon (chap.
légende dans s~ t:;:io~\~~~!rin~ u~=
est oria-inaire de Milet ( f h · P
~1~n, héroïne de la même
nt ce second Pandaréos
XI, n. 19). 3 c" c · c ap. XXXVI n 11)
23. Cette qiuy~ rappelle le rite semblable des Agrionia. Les ·, f. Strab., XIV, 1, 4 txcxÀe:Ï:-ro ix 'A~;t , · , , , ,
Oleiai, membres féminins d'un génos d'Orchomène, pratiquaient o
'ITf1l_5tlV
CXU'l"'ljÇ. éme:pxdµe:voi;;
-r-~i;;
vüv ;t6).e:w/, -,.,_
lwv µe:po~
•~'lj fe:v - cxx;71 o
'l"OU'l"E:LXOUÇ
des rites bacchiques parmi lesquels figuraient la phygé et la
diôxis par le prêtre de Dionysos. Sur cette poursuite cf. XIV4. En
I 3tant que d"s
i pensa t r1ce
· de toute nourriture. Strabon
W. Borgeaud, Les Illyriens en Grèce et en Ilalie, p. 64-72; aussÎ Hdt t~rl~/~t ~!/t\e te Déméter Éleusinia à Éphèse. Cf.
Jeanmaire, op. laud., index, s. u. célébrées ii
Éphè E 1 :~ . ., Syll. ', 82 0 sur les Thesmophories
24. Consommation de trois plantes (motif de la triade). Sur
le sens de cette « communion sacramentelle o cf. Reu. Plzilol.,
XXXVI, 1962, p. 246 sq.
1~~u~~!t :a~n~t~!~¼t{~·
Terre qui
ra t nourri
"t) ,
::~:~~~;~iE~r:~:
'
0
' · ·, , ~ • em er ( a
1 2
1~?7rr;:D~\;é ti:~ ~1~
~ opp~se (et ainsi se définit) à la Faim Dévo-
25. Dans le texte d'Ovide, c'est Dionysos lui-même qui opère
n. nlt P· ex. celle d Érys1chthon-Aethon. Voir infra, chap. XVII,
la transformation, ce qui d'ailleurs est plus vraisemblable.
26. Le bâton d'Hermès rappelle la baguette des magiciens ma~- ;ea d~apacit~ d_e manger trop était considérée comme une
dont Hermès est le patron. Sur le bâton magique cf. Od., V, 47, q supér10r1té et pouvait passer pour un don d" . (d
sq., XXIV, 2-5, et la bibliographie donnée par Schuhl, Essai mêm~ que la b_oulimie paraissait être un chàtimen{v:vinÎ
sur la Formation• ... , p. 72, n. 5. Hermès se sert de son bâton car e_ e permettait de remporter le prix dans les joutes de ol -
pour opérer une métamorphose au chap. XXIII d'Ant. Lib. et
dans Luc., Dial. Mort., 23, 3 ; de même, d'autres divinités, par
~~;!~e;
~ o u \quelques cas de goinfrerie cf. Athén. X 411a ;qqy·
, , , 4 15 _e; Paus., V, 5, 4. ' ' .'
exemple Artémis (cf. supra, chap. II, n. 25), Circé (cf. Od., X,
94 NOTES
XI. AÉDON
95
6. Nom « parlant o : rapprochement étymologique entre ce 17. Diminutif de Chélido Cf 'A , '
nom et l'habileté artisanale de ce personnage. Cf. chap. VII, chap. VII 'T d n. · xo:vfüç et Axo:v0u)J.(ç au
, -i:uç ans ce chap XI mais 'T À
n. 2 et 3.
7. Sur les liens de parenté entre les habitants d'Éphèse et de
Nous ne pensons pas devoir él" .' ' -i:u oç dans Homère.
comme l'a fait Martini L immer 1 un_ au profit de l'autre
Colophon cf. Strab., XIV, 1, 4. celui d'Aédon) est gravé e nom de Chélldon {peut-être aussi
8. Cf. chap. XXII, 4; Pind., Pyth., VI, 37; 01., IX, 37. Sur en Étolie. Cf. Pfuhl .ili' l su: une m~tope archaïque de Thermos,
l'impiété des langues arrogantes cf. Tib., Él., I, 2, 79 ; III, 4, et 481. ' a erez und Zezchnung der Griechen, PI. 173
15 et 5,13. Le motif du Myoç &xpd'oç est fréquent dans les 18. Cf. chap. XXVI 3 " wv x , K'
récits d'Ant. Lib., de Parthénios et d'Hygin. Cette désinvolture correspondant à l'attÎ &X , a pwcrov. IXÀmçest un mot poétique
à l'égard des dieux, qui s'exprime en paroles ou en actes, est deux: la cruche à t • que u pto:. Ces mots désignent tous les
constatée souvent dans les légendes attribuées par le Scholiaste rms anses que les · fill
portaient sur la tête pour 11 . Jeunes es ou les femmes
à Boïos. Cf. Hiérax (III), Méropis (XV), Œnoé (XVI), Botrès 19. Cf. cha X a er a 1a ~ource ou à la fontaine.
(XVIII), les enfants de Cleinis sacrifiant des bêtes immondes d'Assaon, qu/~•adh!~n~!~e réact10n chez Médée et Niobé, fille
malgré l'interdiction d'Apollon (XX), Polyphonté désertant le de l'adultère de leur mari c~f tre l~u~ enfants pour se venger
culte d'Artémis pour celui d'Aphrodite (XXI). XLVIII, 745 sqq. et Dido~ d;n=~~ ura dan; Nonnos, Dion.,
9. Leur impiété consiste en ce qu'ils osent se comparer à Zeus rupture du mariage, c'est gêné g., Én.! 1', 601. En cas de
ou les fils. 1
ra ement au pere que revenaient le
et Héra. Même impiété de la part de Périphas (chap. VI, n. 6),
de Céyx et Alcyon, qui se faisaient appeler du nom même de Zeus 20. Le À1Hî7Jç est l'ustensil ·
et d'Héra, et de Salmoneus, frère d'Alcyon. Il s'agit de la dégra- ou de régénération par cuisso~ q~~ \er\:iLx rites d'immortalisation
dation bien connue du roi-dieu (incarnation du roi des dieux etc. Voir M. Delcourt · · es gendes de Pélops, d'Achille,
sur terre) à l'aspect du roi impie, usurpateur du nom de Zeus.
A un stade plus ancien de cette légende, Polytechnos et Aédon
~5 /auth, Hippolyto; 1;;;h~h::d;:yr(l~t~~~/9:),_ p. 36;
, p. 445-47). L'intention . t . · · aznz, X,
ont dû se considérer comme Zeus et Héra. est présentée n'a ir ue immo~ allsante a disparu : Aédon
10. Cf. le dicton antique cp0ovEpov -i:o 0Ei:ov rapporté par dégradation du '!notff d~~: r:ss~ntrment p~ur son mari. Même
Hérodote, I, 32. Voir Ant. Lib., VI, n. 10. D. M. Pippidi, Sur la Delcourt ' O .. l , p . 66 sq. ou e une série de légendes. Cf.
Philosophie de ['Histoire d'Hérodote (Eirene, I, 1960, p. 75-92).
11. Cf. chap. II, 3; IX, 3 et XXXI, 5. Éris est la mère de
Neikos. Elle prend parfois les apparences de la bonne Éris, de
p. ;~9 c:t q~i ~~t:e r!:i:u~ufomo: ad'mo:. Cf. Mihailov, o. 1.,
si fréquent que les 1:nth s légendes ?nalogues. Ce thème est
l'émulation, avant de révéler son vrai visage de Discorde et de personnages qui avaieit ::i~ip:et avai~nt établi des listes de
Guerre intestine. Sur l'aspect double d'Éris cf. en dernier lieu Hyg., Fab., 246 Oui zlios ~ a c?air de leurs enfants. Cf.
J.-P. Vernant, Rev. Philo[., XL, 1966, p. 253 sq. cannibales sont -;;n tinci;uot zn e~ulzs consumpserwy. Ces pères
12. Le tissage est une occupation spécifiquement féminine. s'agit en réalité de la ca te t·romp s par un ennemi humain. Il
W. R. Halliday (Indo-European Folklales and Greek Legend, M. Delcourt, Tydée et Mél~n~pipo:1- desl4florctes d'un être jeune. Cf.
Cambridge, 1933, p. llO, cité par Mihailov, o. l., p. 141) suggère 22 ~~ e 1~
· Dans la forme la plus a · ·
qu'Aédon a emprunté ce trait (qui manque dans les autres phose devait survenir au momncitennde de la ~égende, la métamor-
versions de la légende) à sa voisine, Arachné de Colophon. Le .
1a 1egende du rossignol et d en1,. e cette . aiwic"'tç, ce qm· Jus
· t"fi
i e
tissage est aussi une occupation des magiciennes ; cf. infra, n. 20. ,,
23 · Cet o:cpux-i:oç e eperY1er {cf Hyg F b 45 )
a:;;crµ6ç est un lien ·· ., a ., ·
13. Le viol de Chélidon par son beau-frère rappelle la version Cf. M. Delcourt Héphaïstos l 1· magique, héphaislien.
mégaro-athénienne. Pour les diverses versions de cette légende 1957), p. 63, et ,65-109. ou a egende du lvlagicien {Paris,
voir infra, n. 33.
24. Voir I. Cazzaniga Il sup lizio d l .
14. Naïveté propre au conte populaire : le changement des un molivo novellislico ~ell M ~ e . mz~le e delle for miche:
vêtements suffit à rendre méconnaissable une personne même (Studies in Philology Lxt1 t
amorfosz dz Apuleio VIII 22
pour ses proches parents. C'est l'habit qui fait l'homme. Ce trait, analogue cf. Liban., Lellres 551 . 9!9'u{ 1-;Ç?l• Sur un supplice
avec le trait suivant, se retrouve au chap. XLI, 6 à propos de s. v. 'Eïtlxoupoç, et Stith Tho ' p rvi'. el., VI, 31 ; la Souda,
Procris. \.~tzfê~ndex ~ {1935), p. 176
pour le caractère populaire dr::-pcseon,
15. Pour la faire ressembler davantage à une esclave. Novellislisches bei Hieronymus rvfo1 ~. . . aussi _J. B. Bauer,
16. Le thème de l'héroïne réduite à l'état d'esclave est folklo- LXXIV, 1961, p. 130_37 cité a aulz 3),_ Wzener Siudien,
rique : les héros des Romans Grecs ne manquent jamais, au cours alessandrini in Nonno 'p p~r I. Cazzan!ga, Terni poelici
de leurs péripéties, de tomber dans cette condition pitoyable. indirella (in Miscellanea d.a~?:l.zta;_lo: Tra_dz~i~ne direlta ed
z u z essandrznz zn memoria di
XI. AËDON 97
NOTES
96
A. Rostagni, Turin! 1963,
1
r1 26 629) Cet épisode, qui manque
e~de d;Aédon-Procné, est, d'après
dans les autres verswns de a g . fîet typiquement romanesque.
.
31. En tant que patron des artisans.
32. Héphaïstos
monuments
porte la hache dans un certain nombre de
figurés. Cf. Daremberg-Saglio, Dictionnaire ... , I,
Cazzaniga, un élémen~ nouveau a_te élégico-romanesques existant fig. 860 et Monuments de l'Inst. Arch., V, 35. On trouve aussi
Cazzaniga établit la liste ~es trtai s . lui· semblent étrangers à la Héphaistos à la hache représenté à côté de Zeus au moment où
dans ce chapi ·t re d'Ant · Lib
. ; La e félicité
qm ·
de l'amour conJugal, qui· il va lui ouvrir le crâne lors de la naissance d'Athéna. D'après
légende d'Aédon-Procné . 1 x res ectent les dieux; 20 le • )..oyo,; Apollodore, III, 14, 8, c'est également la double hache que tient
dure tant que les_ deux épo~ . ~ 40 l'a rosdokéton: la ruse de Térée (l'équivalent de Polytechnos dans la version mégaro-
&xpe:i:oç»; 30 la dispute_ et I enéJdeu -'t à 1t condition d'esclave; athénienne), lorsqu'il poursuit les deux sœurs. Cazzaniga (Itys,
. 50 Chéhdon r Ul e · • I, 53 sq. et 101 sqq.) considère que la hache est ici un
Polytec h nos, 'd . delafontaineetl'anagnorzsmos,
Gola lamentation de Chél~ _onres l'action. 30 Je châtiment de trait emprunté à la version d'Asie Mineure. Cette assertion est
70 l'intervention du. vms: t·ans des épou:i'.c; 100 Ja tentative d_e récusée par Mihailov, o. l., p. 194, n. 3. Ce trait de la hache
Polytechnos ; go la rec~nc i~ i~fntervention dans l'action d'un rapproche la légende d'Aédon de la coutume des Agrionia suivant
vengeance de Pandar os f:ère d'Aédon. La profusion de ~es laquelle le prêtre, armé d'une hache, poursuivait les Ménades
nouveau personnage, le les Contes Milésiens (!) (impress10n meurtrières de Penthée ou les l\Iinyades meurtrières d'Hippasos.
éléments romanesque_s rappe~e I légende à Éphèse et Colophon, Sur la signification du m:Àe:xuç, cf. 111. Delcourt, Héphaïstos,
que renforce ~a. Iocahsat_wn ~ ai ue les Romans Grecs. . p. 63 sq.
territoires vmsms de Milet) ams q nt les fourmis que le rmel 33. C'est précisément en cet oiseau que fut transformé Térée.
25. Dans le récit d' Apulée, ce so Nous pouvons donc voir dans la création de ce nouveau personnage,
avait attirées. .. . . t emis rappelle Je thème des le frère d'Aédon, qui manque dans les autres versions de la
26. Cette réconciliatwn m ex r G qui après beaucoup légende {!), un essai empirique de synthèse des deux versions
époux séparés dans les Romans recs, ' . principales (la thébaine et la mégaro-athénienne) par la juxta-
d'aventures, réussissent à se retro1:ver. . n'est attesté par position des deux oiseaux« concurrents o. D'ailleurs, à Polytechnos
'
tx est • un ·vulgarisme
27 · 'A,1;e:Ï:pyr:-J qm
, rien de choquan
t a· l'époque --r,;e:)..e:x.iiç,substitut de Zeus, répond È:,1;otj,-Zeus, l'oiseau en
aucun autre texte, mais qm n a lequel se transforma Zeus pour approcher Lamia. Cf. W. Crônert,
d' Ant. Lib. d l Cf infra chap. XL, n. 11. Archiv, I, 1901, p. 109, n. I : [Ze:ùç] Aa:µ!a:ç 8~ [&pa:cr0e:lç&ybJe:-ro]
28. Thème du saut ans a mer. . II' 2 Sur l'alcyon, È:[,1;o)tj,,et Clément de Rome, Hom., V, 13 ( = II, 184 Migne)
29. Sur l'&:)..tde:-roç cf .. Dion., Jx~~wv(Be:ç ·i]µÉpa:t, voir de Aa:µ(q: &,1;e:µopqicli0"1) è!TI:otj,;Rufin, Reconnaissances, X, 22 Lamiam
1
oiseau favorable aux marins, et e~ Gr· Mythol., p. 482, n. 7 ; (se. stuprat) mutatus in upupam (cités par Cook, Zeus, II, p. 1130).
nombreuses références dans Grupp ' . · 4 6 51 _ Knaack Cook pense que le rapprochement avec Zeus est dû à une
de È:,1;otj,
d'Arcy ·w. Thompson,. Gloss.l'hGrb.. tBudzr:s,d~· B~ïos· d'indiquer, confusion populaire avec son titre de 'E,1;6tj,toç {cf. Ant. Lib.,
3) soulume a i · t
(Ana 1ecta, Il· o t d'êtres humains, ceux qui s~n chap. VI, n. 8 ; Hésych. è:,1;otj,· rn6TI:TIJÇ,8uv&:crTIJÇ x.a:t e:I8oç
parmi les mseau::::: provenant (cf à ce sujet les chap. XV, 6pvÉou ; voir aussi Esch., fr. 609, 1 Mette ap. Arist., H.A., IX,
a:fotot et ceux qm ne le son pas . 633 1118 -roü-rov 8' rn671:TIJVETl:071:G( -rc'üv a:u-roü x.a:x.c'üv),mais aussi
XIX et XXI). . . . 1 forme de son bec, rappelant à la belle crête de cet oiseau. Sur le parallélisme qui existe entre
30. Nommé amsi ~ ~ause de a ur intraduisible qu'on retrouve la huppe et le pivert dans les mythes anciens cf. d'Arcy
la hache, et de son activité (calemboL ' -,.. est identique au W. Thompson, Glass., p. 93 et 100. D'après E. Oder, Der
. h o· 1155 sq.). e m:"e:xa:~
dans Aristop ,, zs.,. . 480 Hésychius et la Souda, Wiedehopf in der gr. Sage (Rhein. Jl,Jus., XLIII, 1888, p. 541 sqq.)
8puox.oÀ<ïTI:TIJÇ, Cf. Ai:istoph.,_dé0 z:,, com~e le numen de l'arbre, l'épops a remplacé le x.(px.oç dans cette légende peu avant
s. v. Cet ois~au était consi_ r us Sur l'association de l'arbre, Sophocle. Cf. Esch., Suppl., 62 x.tpY.l)Àtt-rou-r' d:"1)86voç«l'aédon
surtout du chene, arbre sact~~dze B~um Vogel und Axt (Sertum poursuivie par le kirkos o. Ce remplacement doit avoir eu lieu,
de l'oiseau et de la hache c. :1
i t m Gôteborg 1910, p. 62-69)
philologicum Car. F. J~1a~s;g)n ~u~ fe âpuox.oÀttTI:~ç, symbole de
(cité par Cook, Zeus, , . ~·
Zeus, cf. Harrison, Themis, P· lOO.
(1) Mihailov, o. l., p.161 sqq., distingue: 1°1a version thébaine,
celle de l'Odyssée: une mère, voulant tuer l'enfant de sa rivale,
. . . ( illis par Aristide, au n• en vient à tuer son propre enfant; 2° la version mégaro-athénienne:
(1) Sur les Contes_ Mzlesi~tH r_ecit Essays on Ancient Fiction Aédon-Procné se venge de l'adultère de som mari; 3° la version
s. de notre ère), cf. E!Isabeth . a1g , d'Asie Mineure, celle de Boïos.
(New York, 1936), p. 7-9 et 37.
i
XII. CYCNOS 99
NOTES
98 o Comme il est usuel dans les mythes de combat initiatique,
' ' ,..rapproché
, n mit en relation I'épops avec le mo t ETC07tTIJ-, l'adversaire du héros de la plupart de ces récits indo-européens
parce qu o . ( d e:i:vO observer •). est censé constituer un péril majeur pour la collectivité divine
lui aussi du nom de Terée e TIJP _ - - , ').rov 1tOÀÀŒ ou humaine à laquelle appartient ledit héros : sa défaite ou sa
H Il 92 ÈŒV1tpà -.ou xa:Lpou -rrov a:µ1t~ . .
34. Cf. o,rap., , , S l'épops voir la bibliographie mort est donc un service public des plus signalés, une libération
xp&l:TI, EÛOLVLO:V ul)µa:LVEL. ur
.
citée par
d'Ar
. cy
w ·. Thompson o. l., s. v.
t Co;nutus (cités par Mihailov, o. 1,,
de tous par un. •
9. Cf. J. Aymard, Essai sur les Chasses romaines (Paris, 1951),
35. D'apres Servms e d thébaine est devenu lui aussi un p. 463 sq. qui cite plusieurs cas de capture de fauves par le vin.
P: 167} 1:Itys} dse lac;;t~e~ r!génération • cf. M. Delcourt, Tydée et Selon les anciens, les animaux ont un tempérament qui ne leur
oISeau (cpa:crcra: · ur permet pas de supporter le vin.
Mélanippé, p. 144 sq. f d'Arcy w. Thompson, o. l.,
10. Sur cette manœuvre défensive cf. H. Herter, Den Arm
36 _ Pour les textes anciens, c •
im Gewande (Eine Studie zu Herakles dem Lowentoter ), in
p. 20 sqq.
Miscellanea Rostagni, p. 322 sq.; pour des parallèles, cf. ibid.,
p. 327. Le prototype de cet exploit de Phylios est Héraclès
XII. CYCNOS étrangleur du lion de Némée; cf. Brommer, Vasenlisten•, p. 85-111.
11. Cet exploit, ainsi que les deux suivants, est de caractère
1. Cette légende a été évoquée par C!vide, Mét., VII, 371-381, typiquement folldorique. Les épreuves triples, caractéristiques
. t Ant Lib le seul témom. des contes, sont rangées en gradation ascendante. Cf. Dumézil,
qm en es , ave~ · _-, M p. 28) a expliqué la
2 K O Muller (Rhem. us., 11' 1847 ' t'on de o. l., p. 134 : o Dans toutes ces légendes de combat, qu'il s'agisse
· · · t· me étant une corrup i d'un monstre dont la tête ou le cœur est triple, ou simplement
forme 0upl1J du Pa 1a mus corn , , X 2 21 ·
Oôpl1] (Oôpla: for1!1e béoti~n~rilecf~~~r:::i· f~~d!~ra;~; 'YpLdJ,;;}'. de trois frères au destin solidaire, la signification de la triplicité
Stéph. Byz., s. v. Ypla: ( - RE IX [1914] 51 suivant la n'est pas douteuse : c'est un triplement intensif, ainsi que l'a
Par contre Balte, art. Hydra no ' 6 ' d' voir reconnu M. Vendryes, L'unité en trois personnes chez les Celtes
schol. Ven. A Il., Il, 496 (= Hés., ~r. l:~t~:'15~
r~t~1~ -.JE (cf. ( Comptes rendus de l'Acad. des Inscr., I 935, p. 324-341 }, adaptant
aux faits celtiques une idée d'Usener et de Deanna. En multi-
une faute rer.?-o~.t~nt à d~S, for1_:1uet. Costanzi, Antonino Liberale
pliant les moyens de l'adversaire ou les manches du combat,
JI., II, ~96 oL_0 Ypl1Jv EVEµov~[v111 1920 p. 351-53} pense
XII (Rw. Fil. Islr. Glass., 'N· 'd Dans ce cas la on rehaussait la victoire du combattant mythique, du héros
'Yp[.,, est la forme de ican re. patron de l'initié, on la rendait à la fois plus méritoire et plus
éga 1emen t que ·, t L'b
faute est sans do11;te imI?~t~ble 2•e!~e-~o:U ·d'un fils de Diomède éclatante. N'est-ce pas en vertu du même principe que l'athlète
grec n'était couronné qu'après avoir terrassé par trois fois son
3. Nhom aX~aXrnXVa~~n} oe~\?es~nde !'Étolie que ce dernier était partenaire, et que la langue des jeux a fourni à Eschyle un nom
(cf. c ap. - .
parti pour son_ voyage en Italie. Iéaendaires appelés de ce nom significatif du vainqueur, -rpLa:x.fip o celui qui a triplé,
4. Sur les divers personnages " celui qui a gagné trois assauts • ? (Esch., Agam., 171 ; Eum.,
cf. Adler, art. Kylmos, RE ?CI ,[1922], ~43:ï::oqq~f chap. XVI, 589) •.
5. Sur l'opposition entre EUO-X"IJµrov et_a:yp f 5-:I. 5 (à propos 12. La leçon 7t!t0"1Jµ"l]xa:v,jde Pest nécessaire: C'est justement
1 une µ1]XWJ7Jqu'utilisera Phylios. Reste à comprendre le sens de
1; Pseudo-Théocr!te, I~ini! s: \eBj:~'ntchas~eur rebelle à
d'Éros}; Ov., lvlet.! . '
4 · t· s (Studi e 1water. di Storia
è!1;roqui fait difficulté : o hors de l'endroit qu'ils infestaient • ?
l'amour cf. C. Gallmi, Katapon ismo 13. Sur l'aigle hostile au lièvre cf. le fameux tétradrachme
delle Relig., XXXIV, 1963 , p. 78 ). deux villes se d'Agrigente; Esch., Agam., 119; Orph., Lith., 146 sq.; Ov.,
6. Cette localisation pose un pro~lèmeda~sr l~~~el s'est proba- Mét., VI, 516 sq.
trouvaient au Sud du lac Ang~Iocas ron9 Bë>lte 1 c. pense que 14. La mythologie mais aussi l'histoire anecdotique connaissent
hlement précipité Cycnos (cf. mf~~'n. l~i }de ces' n~m~ riches en des héros qui se sont illustrés par un pareil tour de force, comme
l'auteur a peut-être voulu par emp M · il n'est par exemple Thésée vainqueur du taureau de Marathon (Plut.,
d . é eiller l'intérêt du lecteur. ars Thésée, 14), Biton (Paus., II, 19,5), Milon (Athén., X, 412•-413";
souvenirs légen aires v C os se soit suicidé à proximité
pas nécessaire de supposer que yen Cie., Gat. Mai., X, 33). Plusieurs autres textes indiquent qu'il
s'agit d'un geste rituel imposé aux éphèbes lors de certaines
de son domaine. il celle d'Arsinoé à l'égard
7. La dureté de CyXXcno;;}aple c!ue du bel éphèbe dans le fêtes. Cf. Paus., VIII, 19,2; Artémid., Oneir., I, 8, p. 14. D'autres
d'Arcéophon (chap. X e fois, l'épreuve consiste tout simplement à soulever le taureau
du sacrifice pour lui faire tendre la gorge au couteau. Cf. Eur.,
Ps.-Théocr., XXIII. Curiaces (Paris, 1942), p. 52 :
8 . Cf. G. Dumézil, Horace et les
XIII. ASPALIS 101
NOTES
100
. Théophr. Garac!., XXVII ; 3. Zeus, le père de Méliteus, avait lui aussi été nourri du mièl
Hél., 1561 sqq.; !1:Z,, 813/~j '- Syllogé': 717. Voir sur cette des abeilles (cf. chap. XIX, 1), ce qui e>,_1Jliqueprobablement son
épithète de Melissaios ; cf. Hésych., s. v., et G. W. Elderkin,
JG II" 1028 (J•r s1ecle a~. ~tÎisdzen Ephebenschriflen (Hermes,
question P. Stengel, Zu en . "te les textes ci-dessus, et The Bee of Arlemis (Americ. Journ. Philol., LX, 1939, p. 204).
XXX, 1895, p. 339-f~l 0 . q~{ c~~mente l'expression cx'lpe:cr~cxL De même Dionysos, autre fils de Zeus (et« enfant divin, lui aussi),
Opferbriiuche ... , P· io5 - ~ parente aux Tcxupoxcx0cit\ncx,ieu fut nourri de miel par la nymphe Macris (cf. Ap. Rhod., IV,
,où,; ~oü,;. Cette épre'.1v~ s ap r à cheval un taureau, pu,is à 1134 sqq.) ou par la nymphe Brisa (cf. Schol. Pers., Sat., I, 76);
athlétique qui cons1sta1t a fat1g_:~e.' Voir IIIMayer Mylœnische Iamos, enfant exposé, fut nourri de miel par deux serpents (cf.
sauter sur le taureau et à le mai riser. 892 . 72-81); L. Robert, Pind., 01., VI, 46 sqq. et schol.). Le motif du nouveau-né nourri
Beitriige. Stierfang (Arc~. J?h~b.G VIl,(~ari/· par des animaux est souvent associé au motif de l'enfant exposé.
1940), p. 318-320.
Les Gladiateurs dans I Orien tç:;_~t p~rte parmi d'autres Cf. chap. XXX, 1 (légende de Milétos) ainsi que les légendes de
15. Héraclès, patron des a e es'v-oir exécuté un exploit Romulus et Rémus, Cyrus, Télèphe, Hippothoos, Égisthe,
épithètes celle de Tcx~poqi6po,; p~ur r:mer vasenlisten', p. 146- Antilochos, Pâris, Atalante, Pélias et Nélée, Eole, Boiôtos, etc.
pareil à celui de Phyl10s. Cf. F'i5;? Héra~lès portant le taureau Cf. Hyg., Fab., 252; Élien, V.H., XII, 42 (cités par Nilsson,
155 : Héraclès et le taureau; P·, . , d'Eurysthée sur l'ordre Gesch. Gr. Rel., 12, p. 320,7). Selon certains savants il s'agirait
pour le sacrifice._ En tant ~u'e:t~cr~~s semble être' le prototype d'un motif minoen ; Nilsson, Min. l'vlyc. Rel.', p. 537-543 ;
de qui il accompllt ses ~xpl01t5;, E\rem Die gôtllichen Zwillinge M. Delcourt, Œdipe, p. 39-41.
du Personnaae0 de Phylios (cf. · 1 , 4. Cf. chap. VII, n. 3.
• t' . 1909) p 70
bei den Griechen (Kris iama, '\' d;une· déception amoureuse 5. Sur les monnaies de cette ville, située au contrefort septen-
16. Le s~ut dans la mer par s~~nedes de Sappho, de Héro, de trional de l'Othrys, on voit représentée une abeille avec, au
est un motif fréque°;t.. Cf. les lé,,, dans ces légendes de noyades revers, la tête de Zeus. Cf. Head, H.N. 3 301. Cook, The Bee in
Céphalos, etc. On a gen~ralemd~nt v\ el initiatique d'immersion. Greek Mythology (Journ. Hell. Stud., XV, 1895, p. 4, n. 21),
comme le reflet mythique un r1 u pense que ce type de monnaie se refère très probablement à la
1
Voir aussi infra, chap. XL, n. ~·. 't du haut d'un rocher et légende de Méliteus. Sur Me:Àl'i:"lJ,plus communément appelée Me:Àl-
17. Chez Ovide, Cycnos se,.p:~~1l~a:sformé en cygne. cf. F. Stahlin, RE XV [1931}, 534-540. - Ici se termine
-::cxLcx,
c'est au cours de sa chute qu il 'd' e cette version comme un le long préambule de ce chapitre qui, en fait, constitue une
18. Costanzi, I._ c., P· 352 cons1 e\sion originelle (celle de légende distincte à intention étiologique, reliée à la légende
remaniement rationaliste d~ la ~eant la uelle Hyrié, à force d' Aspalis par le lieu de l'action, la ville de Mélité. Au chap. XX..X
Nicandre), conservée par O~ide,/~~v Jacqu~s pense au contraire il y a également un long préambule, relié à la légende de méta-
de pleurer, se transforme en( ~c .. f Î est de style parfaitement
que la métonomase du lac c · rn :a d'Ant Lib qui est donc
morphose proprement dite par le même lien artificiel. On peut
supposer que Nicandre lui-même a étoffé ainsi ses histoires
. . Il uppose la version · ., .
mcandréen . e e s . d'Ov-i'de lequel change a son de métamorphoses.
. d et non la vers10n
celle de N 1can re, motifs d'une autre. 6. Castiglioni, Collect., p. 90, traduit : « quem nefas essel propler
gré, intsroduisalnt da:3-n1~ou:e~téâ!n~~i~~oniscf. Biilte, 1. c., 50 sq:t' eius horrenda facinora nominari &. Cf. Ov., Pont., IV, 3, 3, et
19. ur ce ac
qui l'identifie avec l'~tang d'!'-°;gelocastron pres uq
· d uel se trouvai Paus., VII, 27, 7 Xcxlpoovct aL. oôaè &:px~v i1:0tÀoUCiLV àvoµ&~e:Lv,
1l-::L ... ~v èv Ile:ÀÀ~V7J,
xœt"tÀucre:1toÀL-::e:lctv
dans l'antiquité la vïl;e_de Cono.~:- é d'Apollon. Cf. l'hymne homér. 7. Ce tyran porte le nom du lieu de châtiment des grands
20. Le cygne es~AlmseaWup;~o::ipson Glass. Gr. Birds, p. 184. Criminels. C'est un • nom-malédiction o, et, toutes les fois qu'on
à Apollon, II, 1 ; d rcy · ' le prononçait, c'était comme si l'on vouait le tyran au Tartare.
8. Cf. Parth., Erot., XXVIII 1Ï (se. Actp!cra) o 1tctn]p tµln 1tpà
XIII. ASPALIS y&µou. Héraclide du Pont (FHG, II, 222, fr. 32 M.) raconte une
légende analogue.
1 Ant. Lib. est l'unique tém~in de cette 11!;:~~~ent d'un 9. L'expression C:Sµocrev,éhL 1tp6-::e:pov.. 3).•• rappelle la formule
2: Motif de l'enfant né clalll;1estmement (1~ 1. Voir Rose, des serments imprécatoires. Cf. Strab., VI, 3, 3 µ~ 1tp6-.e:pov
père divin) et exposé par sa mer~; cf. c:~~~ les ~otes ad /oc. ; btctv~!;e:Lv orxctlk 1tplv 1JMe:crcriiv'IJV&.ve:Àe:1:v
'Ï) 1t&v-.ct,;&:r.o0ctvdv.
28
Handbook of Gr .. lvlyllz., / C s!otif folklorique se retrouve Sur la descente du cadavre, cf. une loi sacrée retrouvée dans
M. Delcourt, Œdzpe, P• : 65 · e . li uer Je nom d'un l'Asclépieion de Côs, éditée par R. Herzog, Heilige Gesetze von
dans plusieurs légendes qm cherchent a e(
C~m Ait fr. 26 Kas (Abh. Ale. Berlin, 1928, n° 6, p. 22, 11. 33-34) : [At as ,(,;
héros ou l'origine d'une ville. Cf. par exemp e ., .,
Pf. (Linos); Hyg., Fab., 186, 187.
14
102 NOTES XIV. MOUNICHOS 103
i
106 NOTES XVII. LEUCIPPOS 107
n'est pas isolé (cf. la noté du Scholiaste ad Parthén., Erot., VIII). Couroi et Courètes (Lille, 1939), p. 353; A. Brelich, Gli Eroi Greci,
La divergence des témoignages relatifs à Gérana-Œnoé implique p. 286 ; M. Delcourt, Hermaphrodite (Paris, 1958), p. 9 sqq.
l'existence d'une source intermédiaire. Fontenrose, Python, 5. En principe, c'est le père qui donne le nom au nouveau-né
p. 100 sq., identifie Œnoé-Gérana avec Lamia : Gérana vivait en_ le reconnaissant ainsi comme son enfant Jégitime. Cf. Ov.,
près du fleuve Sybaris aux environs de la ville homonyme qui, _7\fet., IX, 708 nomen imponit auitum (se. le père graeco more).
selon Ant. Lib. VIII, était ainsi nommée d'après la fontaine Chez Ovide l'enfant s'appelle Iphis (nom qui présente l'avantage
Sybaris du Parnasse. de pouvoir désigner un garçon ou une fille), le père Ligdus, la mère
3. Cf. supra, chap. XII, n. 5. Telethusa (cf. supra, XVI, n. 2).
4. Les personnages de Boïos sont souvent coupables d'hybris.
6. Il Y a quelques témoignages épigraphiques du culte de Léto
Cf. chap. XI, n. 8 et 9. à Phaestos à époque historique. Cf. Guarducci, Inscr. Cret., I,
5. Sur les grues cf. d'Arcy W. Thompson, Glass., p. 68-75.
XVII 1. 18 (m• siècle avant J.-C.); XXIII 2. 6 (m•-11• siècle
avant J.-C.); XXIII 6 A (1•r siècle avant-1er siècle après J.-C.).
7. Dans le récit d'Ovide, c'est Isis qui apparaît en songe à la
XVII. LEUCIPPOS future mère, et c'est au sanctuaire d'Isis que celle-ci a recours.
Cette difiérence s'explique par la vogue du culte d'Isis Aoxlct au
1. Les légendes de Leucippos et de Byblis (chap. XXX), temps d'Ovide.
racontées toutes les deux au livre II des Heteroioumena de 8_. L'authenticité de ce passage tenu pour une digression
Nicandre, figurent à la suite l'une de l'autre au livre IX des avait été contestée par Hercher suivi par Martini et Wilamowitz.
l\tlétamorphoses d'Ovide, mais leur liaison peut être due à Ovide. Mais_ ~ep~is lors, tous les critiques (Rhode, Bethe, Knaack,
Ces deux récits géographiquement rapprochés (la Crète est en Cast1g?o_m, etc.) rejettent l'athétèse de Hercher. Les poètes
effet le lieu de la scène du premier et le point de départ du second) hellémstiqu~~ ou les mythographes aiment les digressions (1) aux
sont aussi des légendes antithétiques : à l'amour heureux d'lphis légendes qu ils racontent. La ressemblance des situations leur
décrit par Ovide s'oppose l'amour malheureux de Byblis. offre un prétexte commode pour introduire d'autres récits et
2. Idée de splendeur, d'éclat (cf. aussi le nom de Leucippos, é~aler ~insi leur érudition. Cf. Call. Bain de Pallas, UO sqq. :
rac. •1euk-) qui contraste avec la pauvreté de ces personnages. d1~ess10n sur Actéon; Ap. Rh., III, 997-1004 : digression sur
Sur la signification de ces noms voir R. F. Willetts, Cretan Cuits Ariane et Thésée. D'ailleurs, même si Nicandre (2) n'a pas traité
and Festivals (Londres, 1962), p. 178. les légendes évoquées ici en parlant de Leucippos, Ant. Lib. peut
3. C'est cette pauvreté qui rendra indésirable à Lampros la les avoir glanées dans d'autres passages des Heteroioumena ou
naissance d'une fille. Dans les régions déshéritées de la Grèce on même chez d'autres poètes hellénistiques.
exposait ou on mettait souvent à mort les nouveau-nés du sexe 9. Ant. Lib. est avec la scholie à Platon, Lois, XII, 944d, le
féminin, considérés comme une charge trop lourde pour une famille seul auteur à donner au père de Caenis le nom d'Atrax. Schol.
pauvre. Cf. Ov., Mét., IX, 675 sqq. quae uoueam ... f utque marem A Il., I, 264 et Hyg., Fab., 14, 173, 242 l'appellent Élatos (3). Cf.
parias; onerosior altera sors est f et uires fortuna negat .••; si femina ..• aussi Ov., Mét., XII, 189 proies Elateia, et 497 Elateius. Seeliger
necetur; Tér., Heaut., 626 sq. Meministin me esse grauidam et (dans Roscher, Lex., II, 897), reprenant une idée des commen-
mihi te maxumo opere edicere, f si puellam parerem, nolle tolli? tateurs d'Ovide, suppose avec beaucoup de vraisemblance qu'il
Musonius Rufus, XV Et 1tav,ct 't'à: ytv6µe:va 't'b.va Bp,:rrnfov (éd.
C. E. Lutz, Yale Glass. Studies, X, 1947, p. 96 sqq., avec les textes
anciens). Voir G. Glotz, Infanticidium et Expositio in Daremberg-
(1) Cf. Ant. Lib. IV (Nicandre) : digressions fréquentes,
Saglio, Dictionnaire. Dans notre texte la pauvreté de Lampros chacun des trois rivaux racontant une histoire: XXII, 4 (Nicandre):
n'est qu'un aition destiné à expliquer le déguisement de l'enfant.
Cérambos raconte une histoire de transformation à l'intérieur
4. Galatée doit avoir habillé sa fille de vêtements de garçon.
de 1~ légende proprement dite. Rohde, Gr. Roman•, p. 99, cite
Ce travestissement de sexe en rappelle d'autres. D'après une
plusieurs cas de légendes parallèles dans les auteurs anciens.
légende éléenne rapportée par Parthénios, Erot., XV et par
(2) Si Ovide ne raconte pas ces légendes dans le passage
Pausanias, VIII, 20, 2-4, un Leucippos, fils d'Œnomaos, s'était
consacré à la légende d'lphis, il en parle cependant ailleurs : XII,
travesti en jeune fille pour pouvoir s'approcher de la nymphe
169-209 Caeneus; III, 316-338 Tirésias; VIII, 738-878 Mestra;
Daphné. Découvert, il fut mis à mort par les nymphes. Stace,
IV, 279 sq. Sithon, personnage que Plaehn (Nic., p. 35) identifie
Achill., I, 260 sqq. rappelle à propos d'Achille quatre cas de avec Siproïtes, non autrement connu.
métamorphose et de travestissement de sexe. Ce dernier semble
(3) Sur Élatos, père de Caenis, probablement une épithète de
être un usage en relation avec des rites de puberté. Voir Jeanmaire,
l Poséidon Hippios, cf. Gruppe, Gr. J\llyth., p. 1161, n. 4.
r
108 NOTES XVII. LEUCIPPOS 109
s'agit d'un contresens commis par Ant. Lib. qui aurait lu dans <l:'u~e formation semblable à ceux de Ile:pLµ7)a1Jet' Ayccµ1Ja1J,et
«Caeneus originaire d'Atrax,
Nicandre la forme KccLvdi,;'A't"pccxllhj<; s1grufie probablement « la très avisée• (se. en sorcellerie). Pour
ville de Thessalie• (cf. Ov., MB., XII, 209 Atracides). Gyrton cf. J. Schwartz, Ps.-Hesiod.,
une formation différente M(v)7Jcr't"pcc,
en Thessalie passait pour être sa patrie (Il., II, 746; Ap. Rh., I, p. 273, n. 4, et Ed. Will, I(orinthiaka, p. 122. Hypermestre
57 ; Hyg., Fab., 14). Pour son origine thessalienne cf. aussi les séduite par Poséidon, avait reçu en récompense le don de 1~
épithètes Perrhaebus (Ov., ibid., 172-) et Nlagnesius (Hyg., 1. c.). métamorphose. Elle se transformait soit en homme, soit en animal.
10. Caenis enlevée par Poséidon lui demanda en récompense La plus ancienne source attestant ses métamorphoses qui ont
de la transformer en un homme invulnérable. Cf. Apollod., do~é lieu à un proverbe (cf. Apostol., XI, 21 µe:'t"CC0À'lj't"0,e:po,;
Épit., I, 22. Ant. Lib. ne fait pas mention de l'invulnérabilité de est Lyc~phron, Alex., 1391 sqq. C'est également Lyco-
M1jcr't"pcc,;)_
Caeneus, bien qu'il s'agisse d'une légende suffisamment répandue phron qm, le premier, appelle le père d'Hypermestre de son seul
pour avoir donné naissance à un proverbe. Cf. Apostol., IV, 19. surno~ Aethon « l'insatiable •, au lieu du nom d'Érysichthon
La première source de cette légende est Pindare, fr. 128 f Snell8 que !m donne Hellanicos (F. Gr.Hist. 4 F 7), le plus ancien
avec Acousilaos, F. Gr. Hist. 2 F 22. Voir aussi Apollod., Ép., tém01gnage de «la faim d'Érysichthon •· Pour l'histoire littéraire
I, 22 et Frazer ad loc. Sur la légende voir en dernier lieu de la légende de Mestra voir en dernier lieu J. Schwartz, o. 1.,
l\farie Delcourt, La légende de J(aineus (Reu. Hist. Rel., CXLIV, p. 273-281; K. J. Mc Kay, Erysiclzthon, A Callimachean Comedy
1953, p. 129-150); Hermaphrodite, p. 51 sqq. (Leiden, 1962).
11. Sur la transformation de Tirésias, cf. Apollod., III, 6, 7 15. Le_ motif de la chasse joue un rôle important dans la
et Frazer ad loc. ; Buslepp in Roscher, Lex., V, 180-184 ; Mythologie et sert à introduire divers épisodes. Cf. A. Brelich,
Th. Zielinski, De Tiresiae Actaeonisque infortuniis (Eos, XXIX, Gli Eroi Greci, p. 179.
1926, p. 1-7); A. H. Krappe, Teiresias and the Snakes (Amer. 16. Thème des jeunes chasseurs mis à mort, rendus aveugles
Journ. Philo/., XIL, 1928, p. 267-275); M. Delcourt, Herma- ou transformés en femmes pour avoir aperçu Artémis au bain
phrodite, p. 51 sqq. Cette légende très ancienne semble avoir été ou pour avoir attenté à sa chasteté : Tirésias, Actéon (cf. Paus.,
traitée dans la l\1élampodie. Cf. Hés., fr. 275 M.-vV. et J. Schwartz, IX, 2, 3; Apollod., III, 4, 4; Ov., Mét., III, 138-252; Hyg.,
Ps.-Hesiodeia, p. 220. Krappe (o. 1., p. 274) reconnaît une Fab., 181 ; Myth. Vat., III, 7, 3; Fulgent., III, 3), Orion (cf. Ant.
origine hindoue à ce conte, et apporte des parallèles des Li_b., chap. XXV, n. 5), Érymanthos (cf. Ptol. Héph., 1 = Phot.,
Indes et de l'Europe du Nord sur le changement de sexe Bz~I., p. 146 sq. Bekker), etc. (1). A. Brelich (1. c.) pense que ces
d'un homme puni pour avoir vu une nymphe au bain. Pour récits sont des légendes étiologiques auxquelles donna naissance
Krappe c'est cette dernière raison qui est la véritable, la vue des le rite de~ IDuvrypLcc. Quant au châtiment de la cécité, il s'explique
serpentes concumbentes ayant un autre· sens déformé. Selon par la ~01du talion : • Qua quis corporis parte peccauit, ea poenas
F. Vian, Les Origines de Thèbes, p. 117 les métamorphoses du pependzt •·
« meurtrier & Tirésias ont clairement une valeur initiatique. _17: Cette épithète inconnue par ailleurs montre que la Léto
C. Gallini, Il travestismo rituale di Penteo, p. 224 pense aussi que cret01se est une déesse de la croissance. Voir U. Pestalozza, A1j't"6>
• le changement de sexe de Tirésias ainsi que les travestissements «I>u't"t'l)e le 'ExaucrLcc (Memorie del R. Istit. Lombardo, XXIV,
rituels dionysiaques peuvent préluder à des expériences mystico- 6,_ 1938, _P·273-293) et, du même auteur, Sulla Rappresentaziune
extatiques et à un éventuel prophétisme •· dz un pzthos arcaico beotico (Studi e Materiali di Storia delle
12. J.-M. Jacques remarque que ce passage a une résonance R~lig., XIV, 1938, p. 12-32, notamment p. 23 sqq.; p. 32);
proprement nicandréenne. Cf. Thér., 98 e:r ye: µè:v ÈK 't"pL6aow Nilsson, Gr. Peste, p. 370 sq; Min. Mye. Rel.•, p. 516, n .29. Sur
µe:µLyµévccxvc!iatlcc, et 128 µlj cruy' &vt 't"pL6amm 't"UXOL<; (se. le la Léto crétoise voir en dernier lieu R. F. Willetts, Cretan Cuits
mâle de la vipère rescapé d'un accouplement meurtrier). Le rôle and Festivals, p. 172-179.
des serpents dans la légende de Tirésias devait attirer Nicandre. 18. Interprétation «étymologique• de l'épithète Phytié dans
Il est probable qu'il a traité cette légende dans ses Heteroioumena. le goût alexandrin.
13. Dans les Enfers, Tirésias apparaît sous l'aspect d'un 19. Ant. Lib. est le seul garant pour cette fête probablement
hermaphrodite. Ayant été à tour de rôle homme et femme, il annuelle.
était l'arbitre le plus qualifié pour juger le difiérend de Zeus et 20. Interprétation « étymologique • manifestement erronée.
Héra (cf. Hés., fr. 275 M.-W.).
14. Fille de l'Héliade Aethon, Hypermestre possède, à l'instar
des filles d'Hélios (Hécate, Circé, Pasiphaé, Médée, Agamédé), (1) Pour les traditions néo-helléniques cf. N. Politis Me::\.É't"·IJ
le pouvoir de métamorphose et la connaissance des simples. Son ~n-t't"oÜ ~(ou 't"c7ivve:w't"Épwv'E:>,,:>,,1Jvwv
(Athènes 1'871) I p.
nom, composé de Ùn'$pet *M1Ja-,npcc (cf. M1Jae:LCC et µ1JaaµccL),est 102 sq. ' ' '
110 NOTES XIX. LES VOLEURS 111
Comme l'a remarqué avec beaucoup de bonheur Weicker (art. Mineure (Paris, 1962'), p. 249. De même le nom d'Aérops ou
Galateia 2, RE VII [1910), 519, 11), un change~ent de vête.men! Aéropos a des rapports avec la Macédoine. Cf. Hésych. s. v.
après la métamorphose était inutile, puis_que 1 enfant avait ~te 3. Cf. M. Delcourt, Tydée et 1vlélanippé, p. 141 : 4 L'animal
élevée comme si elle était un garçon. Le véritable sens de cette fete d~voré encore palpitant était plus capable de transmettre sa
du dévoilement semble être un rite de passage qui peut concerner vigueur que s'il était consommé en cuisine •· Cela vaut surtout à
aussi bien les garçons au moment de la puberté que les jeunes propos de la manducation de la cervelle; cf. ibid., p. 169 sqq. La
filles au moment du mariage. Cf. R. F. Willetts, o. 1., p. 175-78. consommation de la cervelle des animaux était prohibée
P. Faure, Fonctions des cavernes crétoises (Paris, 1964), p. 159, par les Pythagoriciens. Cf. Jambl., V.P., 109 et Athén., II, 65f.
pense qu'il s'agit du 4 témoignage d'une époque où, après leur Po~ d'autres textes parallèles, cf. Bohm, Symbol. Pythag. (Dissert.
initiation, les jeunes guerriers consacraient à la divinité leurs Berlin, 1905), p. 23 sq., et Wachter, Reinheilsvorschr., p. 80, n. 2.
vêtements d'enfants•· Cette interdiction s'explique par la peur qu'inspirait l'âme-démon
21. Il s'agit d'un v6µ.tµov répété lors de chaque mari~ge, de l'animal tué. Le cerveau ou le cœur passaient pour être le
d'où le présent de l'infinitif que nous adoptons au lieu de l'aoriste siège de l'âme. L'infraction de ce tabou par Bo très est doublée de
(leçon de P conservée par tous les éditeurs). Nous avons_ très sacrilège : -rrptv bd -ràv ~Cilµàv xcc-rcc0ücrcct.
Sur ce tabou voir en
probablement ici un rite magique de défloratio~ (1) symbolique, dernier lieu M. Delcourt, o. 1., p. 169-180.
un mariage sacré entre la vierge avant sa nmt de no~es et la 4. Cf. la légende de Callipolis, assommé lui aussi par son père
statue, peut-être ithyphallique et hermaphrodite, de Leucippos (2), Alcathous d'un coup de bûche enflammée prise sur l'autel lors
sorte de parèdre de Léto, la grande déesse de la fécondité. Cf. d'un sacrifice (Pans., I, 42,6).
U. Pestalozza, Sacerdoti e sacerdolesse impuberi nei culli di Athena 5. D'après d'Arcy W. Thompson, Glass., s. v. cet oiseau
e di Arlemide (Studi e Mater. di Star. delle Rel., IX, 1933, p. 173- s'i~entifle sans doute avec le 4 guêpier o , &ifpotj,et µ<frpotj,,oiseau
202) et du même auteurA7J-rùl <I>u-rllJe le 'Ex36crtcc, p. 284 sqq. qm mange des abeilles. Voir P. Chantraine, Homérique µe:p6n-Cilv
Cett~ coutume peut être rapprochée du rite accompli par Cydippé &v0pC::mCilv (1viél. Fr. Cumont, I, 1936, p. 121-128, notamment
qui couche la veille de son mariage à côté d'un amphitha~ès. p. 127) sur la relation possible entre ces trois sortes de t guêpiers •·
Cf. K. Kuiper, Le mariage de Cydippé (Rev. Ël. Gr., XXV,
1912, p. 318-358) ; L. Robert, Amphilhalès (Harv. Slud. Glass.
?· Cf. Arist., H.A., IX, 615b24 et VI, 559"3 (J. Tricot, trad.
Aris,t., H.A., lit, avec d'Arcy W. Thompson, µÉpo;rccet non e:Ïpomc
Phil., Suppl., 1940, p. 509). ou ccÉpo-rrcc).
l
112 NOTES XIX. LES VOLEURS 113
Zeus en Crète cf. Nilsson, Gesch. Gr. Rel., P, p. 321 sq. - Les 11. Pour se protéger des abeilles mais aussi à cause de sa
légendes de naissance des dieux sont d'origine pré-hellénique. valeur apotropaïque : Cf. Théocr., II, 36 et le commentaire de
Cf. ibid., p. 319 sq. Gow ad Loc.Le cuivre jouait un certain rôle dans la grotte Idéenne.
6. Pour une explication naturaliste de ce phénomène, cf. Les cymbales des Courètes, instruments traditionnels de leurs
Cook The Bee in Greek Jvlythology (Journ. Hell. Stud., XV, exorcismes, étaient en airain (P. Faure, Fonctions ... , p. 115, pense
1895; p. 6, n. 34). P. Faure (Fonctions ... , p. ll0-120) a tro~vé, que les quatre voleurs sont les Courètes). Les Courètes sont appelés
à l'intérieur de l'antre de Zeus sur l'Ida, un grand foyer, uruque XIXÀY.cfom8e:c;; et XixÀXL8e:îc;;
(Strab., X, 3, 19). Bien plus, les abeilles
dans toutes les cavernes sacrées. Il en conclut qu'on y célébrait de Crète elles-mêmes sont appelées XIXÀY.Oe:L8e:îc;; par Anténor
des mystères annuels accompagnés de sacrifices par le. feu. cité par Élien, N.A., XVII, 35. Diodore (V, 70,5) dit que Zeus en
L'entrée particulièrement large de cette caverne permettait de souvenir des services que lui avaient rendus les abeilles de Crète
voir le feu à une grande distance. &~:Ml;ixL TI)V xp6ixv IXÙ't'WVxixt ït'OL'ijcrat
xaÀXé;,xpucroe:L8e:i:
1mpa1tÀ"lj-
7. Image réaliste. Cf. Plut., de amore prolis, 3, p. 496b (cf. a~ssi mocv. Le même Anténor cité ci-dessus rapporte que sur le mont
Amator., 15, 758 6 ) qui présente le no~veau-n_é ix!µix~L1te:qmpµ";'loc;; Ida on trouve encore quelques abeilles caractérisées par une
xixl M6pou 1te:pb,Àe:ooc;; xixl qiove:uoµe:vepµillov '1] ye:vvooµe:vep extrême férocité. D'après Cook, The Bee, p. 2, le récit d'Anténor
toLxwc;;(cité par P. Roussel, Affranchissement et adoption d'enfant, à propos de ces abeilles explique en partie cette légende de Boïos :
Reu. Et. Ane., XLIV, 1942, p. 219, n. 3 et 4). une caverne habitée par des insectes aussi féroces pouvait facile-
8. Cf. Pind., fr. 123 Snell 3 K'l)pàc;;&:;..•j !piiv µe:ÀLcrcriiv;
Pétrone, ment passer pour un abaton. De plus, si le nom local de ces abeilles
Sat., LVI Apes enim ego diuinas bestias puto, quae mel uomunt, était XIXÀY.Oe:L8dc;;, le narrateur du mythe était obligé d'armer
etiamsi dicuntur illud a Joue afferre. « ses • voleurs de bronze pour les protéger de leurs adversaires.
9. Zeus Krétagénès est en étroites relations avec les abeilles : 12. On a rapproché de ce passage l'amphore de Vulci du
il avait été nourri de miel par elles (cf. Virg., Géorg., IV, 152; British Museum (CVA Gr. Brit., fasc. IV, pl. 32) datant du v1•
Serv., ad loc., et ad Aen., III, 104; pour d'autres références voir siècle, qui représente le moment où les plaques de bronze sont
Cook, Zeus, II, p. 928 sq.), ou de lait par la nymphe ou la chèvre tombées du corps des voleurs assaillis par les abeilles. Cf. Cook,
Amalthée (cf. Ant. Lib., XXXVI), ou enfin de lait par les nymphes Zeus, II, p. 929, pl. 42; Nilsson, lvlin. Mye. Rel.•, p. 543, n. 34
et de miel par les abeilles (cf. Diod., V, 70, 3; Apoll_od., I, ~• 6-7; (« perhaps refers to this myth t); Guarducci, Contributi alla
Virg., Géorg., IV, 152; Lact., Diu. lnst., 1, 22, 19, citant Didyme, lopogr. della Greta orient. (Riu. Fil. Cl., XVIII, 1940, p. 101).
Notes sur Pindare). Les abeilles auraient été attirées dan~ la Cette amphore suggère à Walter, RE XII [1924], 512 sq. que
grotte sacrée par le bruit des tambours des Courètes (VITg., l'histoire racontée dans ce chapitre par Ant. Lib. était déjà
Géorg., IV, 150). Sur les diverses interprétatio~s proposé_es depuis plusieurs siècles auparavant une légende populaire.
au sujet des abeilles nourrices de Zeus, cf. Nilsson, Mzn. 13. Sur Zeus Brontaios ou Bronton, cf. Willetts, Cretan Cults,
Mye. Rel.", p. 542. Les Mélissai tireraient leur _nom de p. 237.
l\Iélissa, la première prêtresse de la Magna 1\,f~ter, qui avec s:1 14. D'après Hés., Théog., 904, Thémis est la mère des Moires.
sœur Amalthée avait nourri l'enfant Zeus. V01r Mom. Marcoru, Théinis et les Moires personnifient une norme, une loi immuable
MÉÀLcrcrix dea cretese (Athenaeum, XVIII, 1940, p. 164-178). supérieure à la puissance de Zeus (cf. l'ancien dicton 'Ava.yx.a
Sur le c~lte préhellénique de la Déesse-Abeille voir encore où8È 6e:ot µa.xovTocL),elles rappellent les Nornes de la Mythologi~
M. Feyel, Lµ'ijvixt (Reu. Arch., XXV, 1946, p. 14). Scandinave et le rta « ordre cosinique • de la religion védique.
10. Noms mythologiques importants. Gruppe, . Gr. MY_lh., 15. Puisque la mort était sentie comme une souillure, il était
p. 61, n. 1, rapproche le Crétois Laïos du Labdac1de. Brell~h, interdit de mourir et d'être enterré dans un lieu sacré. Cf. \Vachter,
Gli Eroi Greci, p. 238, rappelle l'activité oraculaire de ce derruer Reinheitsuorschriften im griechisclzen ]Cult (Relig. Gesch. Vers.
(cf. Hérodote, V, 43). Cette activité n'est pas sans rapport avec und Vorarb., IX, I, 1910, p. 31 sqq., 58 sq.). Sur la souillure de
les oiseaux, donc avec des héros ornithomorphes. Sur Céléos- la mort cf. aussi Eur., I.T., 381 sqq.; Plut., de Stoicor. repugn.,
Pivert voir A. H. Krappe, Ficus who is also Zeus (Mnem_osyne, XXII, p. 1044 f sq. Sur le terme llmov cf. Ant. Lib., chap. V, n. 3.
3e série, IX, 1940-41, p. 241 sqq.). Selon P. Faure, ~onctwr_is... , 16. D'après d'Arcy W. Thompson, Glass., s. u., cet oiseau est
p. ll5, n. 2, les noms de ces oiseaux évoquent à des titres divers le Passer solilarius ou la Petrocichla cyanus (Gr. mod. 1te:-rpo-
le royaume des morts. De même les abeilles, comme souvent les x.6crcruqioc;;).
Il est probablement identique au Àa:eMc;;.Cf. Arist.,
animaux ailés, étaient en contact avec le monde infernal. Sur le H.A., IX, 610a10 qi[ÀoL... Àae:8àc;;x.a:t x.e:Àe:6c;;. A cette amitié
rôle important que jouent l'abeille et le miel dans le culte des entre ces oiseaux répond l'association de Laïos et de Céléos dans
divinités chthoniennes cf. Ed. Will, Reu. His!. Rel., CXLIII, notre légende.
1953, p. 157, n. 2. 17. Sorte de pic, le Ficus uiridis, cf. Arist., o. c., VIII, 593 6 10
1
114 NOTES XX. CLEINIS 115
"Ecrn 8è: ~uÀox6rm,; crcp68paxat vÉ[.LE-rctt btt 'tWV ~uÀCùv'tli 1toÀÀ&, Cf. :1'orph; De abslin., I, 14. Pour les. très rares exceptions de
etc. ; Hésych. et El. 111.,s. u. Sur cet oiseau, dont le nom rappelle sacrifice d ânes, en dehors de celui de notre texte, cf. P. Stengel,
celui du roi mystique d'Éleusis, voir Richard Riegler, Spechlnamen Quaest. Suer. (Progr. Berlin, 1879, p. 24) ; O. Gruppe, Gr. Myth.,
(Zeilschri~ des Vereins f. Volkskunde, XXIII, 1913, p. 265-277). P~ 190~ {Index s. u. Eselopfer) ; Olck, art. Esel, RE VI [1907]
18. Oiseau non identifié. ?:::,4 (~1tés par Wiichter, Reinheilsuorschrifien im griech. Kull'.
19. Cf. Arist., H.A., IX, 17, 616b25 a!yCùÀto,;a' tcr·dvux·nv6µo,;. m _Rel1g. Gf;S~h. Ve_rs. Vorarb., IX, I, 1900, p. 91, n. 5). D'après
Oiseau de proie nocturne ressemblant à l'tk6,; (ce dernier est ·wachter (ibi~.), il est possible d'expliquer ce tabou par la
peut-être le même que le XEÀE6,;,cf. Arist., H.A., VIII, 592bll. nature démomaque qu'on attribuait à l'âne. On peut également
J. Tricot l'identifie à l'effraie ou effraye). se demander si la localisation de la légende de Cleinis en
20. Ce détail donne son véritable sens à la légende. Loin Mésopota1;11ie(p~y~ où l'âne a le statut noble du cheval) n'explique
d'être des profanateurs, ces quatre personnages sont des initiés pas cette mterdicbon de le sacrifier.
(d8ov) au mystère de la naissance annuelle de Zeus (cf. supra, 11. Épithète d'Apollon. Cf. chap. XXXV, n. 10, 12 et 13.
n. 6) : entrés comme de simples mortels dans la grotte sacrée, 12. Ce nom rappelle le nom ancien de Délos, Ile natale
ils ont été dépouillés de leur corps périssable après s'être initiés, d'Apollon.
et leur âme éternelle a été libérée sous forme d'oiseau. Cf. P. Faure, 13. Ce nom semble être un diminutif du nom d'Artémis.
Fonctions ... , p. 116. -· 14. Cf. chap. VII, n. 9.
15. Cf. Schol. D Il., XIX, 350 &p7t7] d8o,; opvÉou TtvÈ,;
8è: cp7JVIJV;Arist., H.A., IX, •610a10
!x.'ti'vov x.aÀ?,Ücrtv,Ë-rE,por._
XX. CLEINIS r.lcpty~ x.at ctp7t7]xat txnvo,; cplÀot.
16. Ce, mo,t, qui est un hapax, désigne un oiseau rapace; cf.
1.· Cette légende n'est conservée que par Ant. Lib. Pour le le verbe apr.a~Cùet le nom &p7t7J.
commentaire voir H. Friinkel, De Simia Rhodia, p. 25-36. 17. S~r cet oiseau cf. Arist., H.A., IX, 618b32 et Pline, N.H.,
2. Cf. Tzetz., Chil., VII, 693 sqq. ~tµµla,; tv 'A1t6ÀÀCùvt X, 3. D Arcy W. Thompson, A Glossary .•., p. 205 pense que ce
a·
Y.ct't' rno,; o(l'tCù ypczcpEt: • T7]ÀUyÉ'tCùV &cpvEtOV 'T1tEpoopÉCùV mot est d'origine égyptienne. '
&vtt 8'ijµov, Y.À7t». Cf. Friinkel, o. l., p. 13-24 qui pense (p. 17) que, 18. Cf. Arist., ibid., 618b20.
dans ce fragment, le narrateur est Cleinis lui-même.
19. La légende du corbeau blanc est répandue partout dans
3. Cette localisation de la légende est de pure invention. le mond~. L'e:i:pr1:ssion proverbiale ÀEUx.à,; x6pa~, équivalente de
4. Cf. chap. VI, 1 7tÀOUcrto,;xd élcrto,;. L'épithète 7t),oucrto,; cygnu~ mger,, s)gmfie • une chose rare et inouïe » et appartient à
a elle aussi une valeur o morale », car la richesse est un don du la série des a8uva'ta de la poésie populaire. Cf. Lucien, A.P., XI,
Ciel (cf. Hés., Trau., 320 XP7J[.Lct'ta .... 0E6cr8o'ta) à l'homme &ya:06,; i36 , 0êinov, , 117JvÀEUY.oü,; ';6pax.a,; 1''t7]v&,; 'tE XEÀ6lva,;1EÔpEi'v
qui la mérite par son amour du travail ou qui la réhausse par 7J 8oxtµo~ P7J'topa K~mta8ox.7Jv ; XI, 417 (d'auteur inconnu) ;
ses vertus. Cf. J. Bollack, L'or des rois (Rev. Philol., XXXVII, Schol. Anstoph., Nuees, 133 ; Juvén., VII, 202 Felix ille tamen
1963, p. 239 sqq.). Sur la lhéophilia voir M. Vidal, La théophilia coruo quoque rari_or albo; Phot., Lex., s. u, È,; x6pax.a,;; Athén.,
dans la pensée religieuse des Grecs (Recherches de Science Religieusç, VIII, 360•; Galien, IlEpt cpucrtxwv 8uv&µECùV I 17 (cités
XLVII, 1959, p. 161-184) et F. Dirlmeier, 0EocptÀla, cptÀo0Eta par d'Arcy vV.Thompson, o. l., p. 163). Voir E. Dut~it Le terme de
(Philol., XLIV, 1935, p. 57-77 et 176-193); J. Bollack, o. l., p. 242. 1'&8uva'tov dans la poésie antique (Paris, 1936), p. 116.
5. Les chèvres ( § 2) peuvent être impliquées dans le terme 20. Regrettant d'avoir fait périr Coronis, Apollon reporte sa
1tp6Ôa'ta désignant le petit bétail, bien que ce terme soit pris plus colère sur le corbeau, son trop fidèle messager. Le châtiment
bas avec la valeur particulière de moulons. du corbeau par le changement de sa couleur est rapporté par
6. Friinkel, o. l., p. 26, doute que Boïes ou Simmias aient pu Ps.-Hés., fr. 60 M.-W.; Callimaque, Hécalé (fr, 260, 56 sqq. Pf.);
parler de nombreux voyages ; cf. l'aoriste 1tapayEV6µEVo,;. Istres, F. Gr. Hisl. 334 F 66 ( = Hygin, Aslron., II, 40) ; Apollod.,
7. Car, seul, un mortel n'aurait jamais pu trouver la route III, 10, 3; Ov., Mét., II, 534-632; Hyg., Fab., 202; Serv., ad Én.,
qui y menait. Cf. Pind., Pylh., X, 29-30 (49) et Friinkel, o. l., p. 17. VII, 761 ; Myth. Vat., I, 115; II, 22 et 128.
8. Pour les traditions portant sur la localisation de l'Hyper- 2_1. Cf. _Dion. Per., 586, qui appelle xuavÉou,; les Éthiopiens
borée, cf. H. Gallet de Santerre, Délos primitive et archaïque (Vmr aussi schol. ad loc.). Les Roches Noires sont aussi appelées
(Paris, 1958), p. 167 sqq. Ku&vEat Ilfrpat.
9. Cf. Pind., Pylh.,. X, 49-55 ; Callim., fr. 492 et 186,10 Pf. ; 22. Cf. Ps.-Hés., fr. 60 M.-W. et d'Arcy W. Thompson, Glossary,
Apollodore apud Clément d'Alexandrie (Prolrepl., II, 25). s. u., p. 161.
10. Les ânes n'étaient ni mangés ni sacrifiés dans l'antiquité. 23. La femme qu'un dieu avait rendue grosse n'avait pas le
J
116 NOTES XXI. POL YPHONTÉ 117
droit de s'unir à un mortel tant que durait sa grossesse. Pour nymphes harcelées par les dieux : Daphné, Pitys, Syrinx,
avoir épousé Alcyoneus (ou Ischys) Coronis s'attira la colère Britomartis, etc.
d'Apollon qui la mit à mort. Cependant, dans un autre chapitre 8. Polyphonté appartient au groupe des nymphes-avatars
d'Ant. Lib. (XXXII, 3), Apollon se montre beaucoup plus d'Artémis qui finissent par devenir mères (variantes locales de
tolérant. 1~ Gran~e Mère ~noenne). D'autre part l'épithète xoupo-cp6ipo,;
24. Phlégyas, qui porte un nom d'oiseau, a pu être le héros ~ _Artémis, son ro~e d~ns les accouchements rappellent singu-
d'une légende ornithologique. Cf. A. B. Cook, Zeus, II, p. 1134 lieremen_t les attribut10ns de la Grande Mère, plutôt que la
(à propos des cI>~°'L , tribu d'aigles o), Sur Phlégyas voir déesse vierge du Dodécathéon, et suggèrent que ce dernier aspect
F. Vian, La triade des rois d'Orchomène (Mél. Dumézil), p. 219-221. est relativement _récent.
25. Le nom de l'époux mortel de Coronis, décédé avec elle, 9. Produits de son union contre nature avec l'ours. Ce sont
est Ischys d'après Ps.-Hés., fr. 60 M.-W. ( = schol. Pind., Pyth., III, évidemment des jumeaux, encore un trait caractérisant la Grande
14 et 52), Paus., II, 26, 6 et Apollod., III, 10, 3, et Lycos d'après Déess~ préhellénique. Sur les jumeaux voir F. Chapouthier,
Lact. Plac. (ad Stat., Théb., III, 506) et le Myth. Vat. II. De toute Les Dzoscures au service d'une déesse (Paris, 1935), passim.
façon, Alcyoneus et Ischys sont des synonymes, ce qui parle en 10. Génies de la campagne et de la montagne ayant des noms
faveur de l'identité de ces personnages. Voir là-dessus Wilamowitz, • parlants o («!'Agreste o et « le Montagnard o) convenant à leur
Isyllos, p. 82. Rapprochant ce passage d'Arist., H.A., VIII, 593h sauvagerie. 'Ope:!°' est aussi une épithète de la Grande Mère.
13, IX, 615b 29 et 616a 15 où 1'0.xucliv est dit xuavoü,;, Frankel, 11. Le gigantisme est un trait fréquent de héros et d'êtres
o. l., p. 32, voit un jeu de mots entre xu&ve:o,;et '.AJ.xuove:u,;. surnaturels. C'est un élément folklorique lié souvent à celui de
26. D'après d' Arcy W. Thompson, s. u., c'est un oiseau inconnu. la force prodigieuse des hommes d'antan. Cf. Hés., Trau., 148 sqq.
Hésychius l'identifie avec le xopulkùJ,6:;. Sur l'amitié existant 1_2. Thème de I'_hybris, cf. supra, chap. XV, n. 3. Agrios et
entre la piphinx et la harpé cf. Arist., H.A., IX, 610a10. Orei?s on~ des traits communs avec les Aloades, jumeaux eux
27. Nom d'origine non-hellénique. aussi, et geants arrogants et impies dont la mort est due à l'inter-
28. Étymologie populaire. Cf. chap. VII, n. 3. vention d'Artémis.
13. Zeus est cité ici en tant que garant de la piété mais aussi
en tant que protecteur des !;Jvm, cf. le Xénios Zeu;.
14. Cf. Hésych. crwl; · 6 CJY.àitji-co~pve:ov,cr-cplyÀo,;· ol aè:vuim-
XXI. POL YPHONTÉ x6p°'x°'. En_ latin strix, cf. Ov., Fast., VI, 133 grande caput,
stantes ocul1, roslra apta rapinae. Sur cet oiseau voir Grant
1. Ant. Lib. est le seul garant pour cette légende. Oliphant, in Trans. Amer., Philol. Assac., XLIV, 1923, p. 27 sq.
2. Strymon, dieu-fleuve de Thrace et roi de ce pays, passait 15. Sur cette expression cf. Rhian. Crêt., I, 13, ap. Stob., Flor.,
lui aussi pour être un fils d'Arès. a·
IV: 34 Y.E:<pO(À"~V a·
ÙrrÈ:pw'.ixtvO(Çtcrxe:Lcodd. : Y.. ÙrrÉpO(uxov tcrxe:L
3. Nom d'origine thrace. Memeke.
4. Ce nom semble être une épithète cultuelle d'Artémis dont 16. C'est« le monde à l'envers o, l'aspect de l'oiseau préfigurant
il est une sorte de synonyme, du moins d'après l'étymologie les désordres et bouleversements que provoque la guerre civile.
populaire &p·mµÉoo a égorger o. Polyphonté « la Très-Meurtrière• 17. D_nfragment anonyme (dans Diehl, Anth. lyr. gr.: Carmina
évoque le rôle d'Artémis Chasseresse et d'Artémis Aoxl°' qui Popularza, 42) a conservé une incantation apotropaique contre le
envoie la mort aux femmes en couches. strix : cr-cp[yy' &rrorroµrre:îv, vux-cLô6°'v, cr-cplyy' &rro ÀO(WV / ~pvw
5. Sur ce motif de la passion perverse présentée comme une &voovuµl°'vooxurr6pou,; bd vîj°',; (ËÀ°'uve:).
v6cro,; cf. ·w. Fauth, Hippolytos und Phaidra (Abh.
0E:'7JÀ°'-co,; 18. A°'yw,; ou À°'ycli,; ou À°'yoot,;: oiseau rapace non identifié,
Akad. 1vlainz, IX, 1958, p. 572). sorte_ de vautour. Cf. Philetaeros § 89 À°'y6,; · -coù,; 1tOV1Jpoù,; à
6. Les compagnes d'Artémis conservent un aspect oublié de Kp°'nvo,; • À°'yoù,; • Y.O(Àe:Î.Le vautour, oiseau de mauvais augure
la II6-rvL°' 011pwv, qui sous des traits anthropomorphes ou même comme le À°'yw,; dans notre texte, était l'oiseau sacré d'Arès
zoomorphes s'unit à une bête. Cf. la nymphe Taygète, transformée (cf. Cornutus, chap. XXI) ce qui le rapproche du À°'yw,; <Oreios,
en biche, la nymphe Callisto, transformée en ourse, Pasiphaé, etc. descendant d'Arès.
Sur l'identification d'Artémis avec la Grande Mère préhellénique, 19. Les êtres méchants sont souvent transformés en oiseaux
voir Nilsson, Gesch. Gr. Rel., 12, 481 sqq.; sur Artémis-Ourse, de mauvais augure. C'est le contraire qui arrive avec les hommes
cf. Willetts, Crelan Culls, p. 275-77. pieux, cf. infra x°'i fo-cLv &y°'06,;, etc. Voir sur cette croyance
7. Le thème de la poursuite se rencontre dans plusieurs ancienne F. Cumont, Lux Perpetua, p. 353 sq.
légendes comme celle d'Aédon, surtout dans les légendes de 20. Cf. chap. Il, Il. 27.
15
118 NOTES XXII. CÉRAMBOS 119
21. D'après Schneider suivi par d'Arcy W. Thompson (A Pour d'autres exemples de 0e:oÔÀa;oe:ia:, cf. Hérodote, I, 127;
Glossary .•., s. v.J cet oiseau est identique avec l'LmnJ ou tna:, VI, 135; VII, 12-18.
cr['ITl); Hésych. fa-rcc (lmta: cod., em. Vossius) é apuox6Àmp 10. Ant. Lib., sinon Nicandre, profite de l'occasion ofierte
è0vtx&c;, xa:1 "Hpcc. par !a matière du récit pour faire raconter par le protagoniste
22. La cr['ITl)est également un bon présage pour les amoureux ; lui-même une autre fable se rapportant à l'origine des nymphes
cf. Sch. Aristoph., Ois., 705 et E. Diehl, Anth. lyr. gr.•, III, p. 139 : et à leur métamorphose temporaire_ en peupliers.
èyooµÉv, c1Aeuximte:, ae:~L7Îcr[-r't"(j, 11. L'une des trois Grées : celles-ci avaient des noms
« parlants o, caractéristiques de leur aspect monstrueux.
12. Poséidon, dieu chthonien, est le maître des eaux vives
XXII. CÉRAMBOS et, sous cet aspect, il est souvent mis en relation avec les nymphes.
Cf. F. Schachermeyr, Poseidon, p. 140 sqq.
1. Ovide (Mét., VII, 353-356) traite brièvement cette légende 13. Cf. les nymphes hamadryades et la métamorphose de
mais avec certaines différences : Cérambos échappe au déluge de Dryopé en peuplier au chap. XXXII.
l'époque de Deucalion gràce aux ailes que lui ont fournies les _ 14. Le verbe &.vCCÀUCù est un terme « tèchnique o de la magie;
nymphes. le terme contraire est le verbe xa:-réxCù,cf. chap. XXIX, 1 et la
2. Correction de Berkcl (Tépa:µôoç ms.) garantie par la forme Il. 9.
du latin Cerambus et par le nom du scarabée xe:p&µôu~ en lequel 15. Cf. Hésych. s. v. xe:p&;µôu~· 1:;ë;Sov xa:v0&:pepélµmov et xe:p&µ-
se transforme le héros de cette fable. C'est en efiet une habitude Ô7JÀov,x~1tou 1tpoôcccr,{&viov xa:1 Ü7Jp[ai6v -ri, ô 1te:pl -rixe; cruxéic;
de Nicandre et de Boïos de donner à leurs héros le nom de l'animal aiooxe:itjj_<pCùV'ij
ae:crµe:u6µe:vov -roùç XVÎ:7tCCÇ.
"Evwi -roùç xa:v0&:pouç
ou de l'oiseau dont ils revêtiront par la suite l'aspect, cf. chap. xépa:-ra:~ov-ra:ç ooç é xe:pa:µooç. Hésychius et Ant. Lib. (Nicandre)
III, V, VII, XI, XII, XV, etc. sont les seuls garants pour le nom xe:p&µôu~ qui désigne un
3. Entre l'Othrys et l'Œta, dans la vallée du Spercheios. lucane, peut-être analogue à l'espèce décrite par Pline, N.H., XI,
4. C'est Pan qui passait pour être l'inventeur de la syrinx : il 97 (Gossen, art. Kiifer, RE X [1919), 1487, 25 et 34 les distingue)
l'aurait fabriquée avec le roseau en lequel s'était transformée la et non le capricorne (O. Keller, Die ant. Tierwelt, II, p. 408) (1).
nymphe Syrinx lorsqu'elle était poursuivie par ce dieu. Cf. Théocr., 16. Exposé entomologique de caractère typiquement nican-
Syrinx; Ov., Mét., I, 689-712; Westermann, lvlyth. Gr., p. 347, dréen. Oder a cru bon de supprimer ce passage. Cependant les
29 sqq; Serv. ad Ecl., II, 31 ; X, 26 ; Ach. Tat., VIII, 6, 8. auteurs Alexandrins ont le goût de la description minutieuse,
5. C'est plutôt Orphée qui s'en servit le premier parmi les reflet de l'engouement pour les sciences positives à leur époque.
mortels; cf. Ératosth. ap. Hyg., Astr.; II, 7. Quant à l'inventeur Nicandre, poète « naturaliste o, se doit de décrire dans le détail
de la lyre, c'est Hermès, le père de Pan, qui la fabriqua avec la les traits du nouvel insecte, et, en tant que poète des coutumes
carapace d'une tortue, cf. l'Hymne homér. à Hermès, 25 et 35; et des traditions populaires, il ne manque pas de mentionner
Nic., Alex., 562. Sur la lyre, voir Abert, art. Saiteninstrumente, l'usage que font les enfants du cérambyx.
RE IA [1920), 1760 sqq. 17. Pour cette construction, cf. chap. :X..,-,::Iv (e Nicandro)
6. Motif du premier inventeur. On avait établi des catalogues 7toLX1Àoçèx -roü G©(LCC-roç « au corps moucheté o; Thér., 14 èx
entiers d'heurématologie. Voir Ad. K.leingünther, Ilp&-ro,; e:upe:TIJ<;, xÉv-rpow -re:07JyµÉvov« au dard aiguisé o ; Lucien, Timon, 26
in Philo[., Suppl.-B. XXVI/1, 1933, p. 1 sqq; P. Vidal-Naquet, ~ccpùç èx -roî:v <JY.e:t,oî:v
« aux jambes lourdes o.
Temps des dieux et temps des hommes (Rev. Hist. Rel., CL VII, 18. « Les mâchoires o, cf. Nic., Thér., 53; Aristote emploie le
1960, p. 66). Cependant Linos passait également pour être mot au singulier (Cf. Bonitz, Ind. Arist., 147b45).
l'inventeur de l'instrument musical à cordes; cf. Schol. A V Il., 19. Ant. Lib. prend les élytres pour les ailes.
XVIII, 570 citant Philoc-hore, F. Gr. Hist. 328 F 207 : xcc-ra:- 20. Cf. Hésychius cité supra, n. 15.
Mcra:ç TO À[vov 1tpw-roç xopacctç èxP~GCCTO. 21. Cette note lexicologique est tout à fait dans la manière
7. Cf. chap. XXXI, 3. Les danses des nymphes sont un motif de Nicandre.
folklorique. 22. Cette remarque rappelle deux autres passages de Nicandre:
8. Encore aujourd'hui les troupeaux qui paissent l'été sur Thér., 880 u1ttpµ' OÀOOV xvŒ7Jc;-i\ 0' é<Ji[7J~Àe:TO xoupoiç; Géorg.,
l'Othrys descendent en hiver dans la vallée du Spercheios, entre fr. 75 xa:1 µopé7)ç ~ 1ta:icrl 1téÀe:LµdÀiyµa: vémcri. Le 1tdyvwv
l'Œta au Sud et l'Othrys au Nord. Cf. F. Stâhlin, art. Spercheios, consistait probablement à faire voler l'insecte attaché à un fil.
RE III A [1929), 1626, 51 sqq.; Y. Béquignon, La Vallée du Cf. Aristoph., Nuées, 763 ; Sch. Aristoph., Guêpes, 1341. Encore
Sperèheios (Paris, 1937), p. 4 sq.
9. Cf. le dicton : MCùpa:(ve:iKupwç ôv ~OUÀe:TO:L !X7tOÀÉcrCCL, (1) Je dois les notes 15 à 24 à M. J.-M. Jacques.
120 NOTES XXIII. BATTOS 121
actuellement, c'est un jeu favori des petits Grecs dans les ou ses chevaux en qualité de serviteur (motif du dieu serviteur
campagnes. d'un mortel, pendant une durée déterminée, pour l'expiation
23. Ce n'est pas l'explication du 1tcdyvwv. Cf. Pline, N.H., d'une faute). Cf. Il., 763 sqq. Pour les autres sources voir Wentzel,
XI, 97, qui rapporte qu'on pendait les cornes du lucane en guise RE I [1894], 377 sqq. Dans notre texte Ant. Lib. (eNicandro?)
d'amulette au cou des enfants. confond la légende du vol en la localisant en Magnésie avec la
24. Cf. Nic., Alex., 559 sqq. (se. la tortue) -r' &x&x71-rcc
/ ccô3~e:crcrccv légende du séjour d'Apollon dans ce pays. L'auteur de l'hymne
~671xe:v&vccu371-r6v1te:p toücrccv/ 'Epµd71,;; · crccpxàç y&:p &7t' oùv homérique, Apollodore (III, 10, 2) et Philostrate (Imag., I, 25) la
v6mptcrcre:X~Àe:tov/ d6Àov &:yx&vccç3È: Mw 7tccpe:'t"E:L\lœto "~~cctç. localisent en Piérie, et Ovide (Mét., II, 680 sqq.) en Messénie.
La comparaison avec la lyre, qui caractérise excellemment la 10. En se servant probablement de son bâton magique : cf.
tête du lucane, est évidemment à mettre en relation avec le fait Il., XXIV, 343 sq.; 445; Od., V, 47 sq.; XXIV, 2-4; Virg. Én., 0
que Cérambos fut le premier à se servir de la lyre. La description IV, 244 ; Ov., Mél., II, 735, etc. Cependant le bâton magique est
que fait Pline du lucane (N.H., XI, 97) se rapproche beaucoup d'après l'hymne homérique, 528 sqq. le présent que fit Apollon à
de celle du cérambyx. Hermès lors de leur réconciliation. Voir aussi Yalouris, l. c.,p. 168,
n. 1, qui distingue quatre bâtons différents d'Hermès.
11. Sur l'emploi du féminin pour les noms d'animaux, cf.
XXIII. BATTOS chap. VII, Il. 7.
1. Sur cette légende voir l'article de R. Rolland, Ballas (Rh. 12. Cf. l'épithète Kuv&rxcc,;;d'Hermès : Hippon., fr. 3 Masson.
Mus., LXXV, 1926, p. 156-184). Au fr. 32 d'Hipponax (3àç XÀccÏ.w:;.v 'l7t7twvccx-rt), qui est une invo-
2. Argos est le fils de Phrixos et d'une fille d'Aeétès Chalciopé cation à Hermès, il y a peut-être un souvenir de la légende de Bat-
ou Iophossa, Hés., fr. 255 M.-W. Il y a plusieurs autres personnages tos. Cf. Rolland, o. l., p. 174, n. 2.
qui portent ce nom. 13. A cause de l'esquinancie.
3. Fille d'Admète et d'A.lceste, cf. Schol. Eur., Ale., 265 et 14. Dans l'hymne homérique Hermès n'enlève qu'une cinquan-
Tzetz., Chil., II, 787. Son nom ainsi que celui de son frère Eilµ71Àoç taine de vaches, le taureau étant trop bien gardé par les chiens.
rappellent l'épithète de Phères, riche en troupeaux (cf. Eur., Ale., Les douze génisses n'y sont pas mentionnées.
588 sq. 1t0Àuµ71Ào-r&-rccv / fo-r!CC\I;Ap. Rh., I, 49). 15. D'après ce même texte, Hermès pousse les vaches à reculons
4. Sa généalogie difière selon les auteurs qui lui donnent et se chausse lui-même de raquettes de verdure pour brouiller
encore comme parents Zeus et Thyia ou Éole et Énarété. Sur ces et effacer les traces. Dans Apollodore, il en chausse seulement les
diverses généalogies cf. l\I. Sakellariou, La migration grecque en sabots des vaches. Un autre voleur de bœufs, Cacus usa du même
Ionie, p. 275. stratagème en volant les bœufs d'Héraclès (c'est-à-dire ceu_,,::de
5. Cf. chap. IV, 3. Géryon, cf. Ant. Lib., chap. IV) : il les fit entrer dans son antre
6. Hyménaeos passait dans les légendes antérieures pour être en les faisant marcher à reculons. Cf. Virg., Én., VIII, 209 sqq. ;
le fils d'Apollon et l'amant d'autres personnages. D'habitude, Ov., Fast., I, 549 sq. ; voir également les àmcr6ov6µot ~6e:ç de
les mythographes parlent de l'amour d'Apollon pour Admète, Libye dans Hdt., IV, 183; Arist., P. A., 659al9; Athén., V, 221•;
cf. Callim., Apollon, 49. ÉI., N.A., XVI, 33; Pl., N.H., VIII, 178. Sur la valeur magique
7. Hermès était un dieu important à Phères, lieu probable de la marche à rebours, des pieds retournés, etc., cf. M. Delcourt,
de l'action dans cette fable. Cf. Gruppe, Gr. Myth., p. 118, 151 sq., Héphaistos, p. 130-132 et 213-215.
159. 16. La Thessalie Pélasgiote où se trouvait Phères, le royaume
8. Cf. Hymne homér. à Hermès, 14 À7JîcrTijp', tÀccTijpcc~o&v. de Magnès.
Hermès avait une solide réputation de voleur de bœufs et de 17. Pays situé près du golfe Maliaque.
voleur en général; cf. Ant. Lib. chap. À'V, 2. Voir N. Yalouris, 18. Le pays des Locriens Opontes.
'Epµ'ijç Boüû,e:tp, in Arch. Ephem., XCII-XCIII, 1953-54, II
19. Larissa était l'acropole d'Argos, fondée par Phoroneus,
(paru en 1958), p. 162-184, où l'on trouvera une bibliographie
roi des Pélasges. Nous ne suivons pas Merkelbach et West, Frag-
complète sur ce sujet. Hermès est un dieu qui possède de la
µ'ij-rtç et sait l'art de tromper et de a voler •· Il a aussi des rapports
menta Hesiodea, p. 125 qui suspectent la leçon AccplcrCT7Jç. La
particuliers avec la richesse en troupeaux. Cf. J.-P. Vernant, conjecture Aupxdccç de West nous semble inutile.
klythe et Pensée chez les Grecs, p. 97-143. 20. Cette erreur géographique peut être imputable à Ant. Lib.
9. Dans ce passage Apollon apparaît comme berger pour son lui-même. Aussi Martini (cf. p. xcm de son édition) n'a-t-il pas
propre compte, alors que, dans Hésiode, fr. 54 M-W. et dans retenu la suggestion d'Oder (cf. l'apparat critique ad lac.). West
l'hymne homérique à Hermès, il garde les troupeaux d'Admète a proposé Aupxe:tov pour Auxcctov (non Auxtov), mais le mont
122 NOTES XXIV. ASCALABOS 123
Lyrcée se trouve au nord de Tégée, sur l'axe Larissa-Tégée, par où supposer qu'Ant. Lib. les suive fidèlement) et celle des Thériaques
Hermès a déjà passé. (cf. également Alex., 130-132). Dans la version rapportée par
21. A distinguer de B&:-.-.ouG"/.om&:· XCùpE011 ALÔU"IJÇ cbto B&:nou Ant. Lib., Mismé assume le rôle traditionnellement dévolu à
(Hésych.). Il semble s'agir d'une simple homonymie. Schirmer Métanire : Hymne homér. à Déméter I, 161, 206 et Thér., 487
in Roscher, Lex., I, 752 pense que ce lieu prit ce nom peut-être ME't"&:\le:Lpa:0dj11 8d8e:x-.o. Ovide n'a pas conservé le nom de
à cause d'un écho qui s'y produisait. Il s'agirait de la légende Mismé. Cf. par contre Lactance Plac., Fab., V, 7 : Ceres cum
étymologique d'un rocher • bavard o devenu le rocher • du orbem terrarum peragrasset requirens filiam Proserpinam aestu
Bavard •, jeu de mots, dans le goût alexandrin, entre le verbe torrida ad casam cuiusdam anus, nomine Mismes, deuenit ... De
(3a:-.-.a:pE~e:L\I
ou (3a:-.-.0Àoye:ï:11
et le nom • parlant o d'un personnage même que Mismé est ici représentée comme une simple paysanne,
, à la lang11e trop longue. Gruppe, Gr. lvlyth., 535, 5 pense au de même dans les Fastes d'Ovide (IV, 508 sqq.) Céléos et Métanire
contraire que cette relation entre B&:noç et (3a:-.-.0Àoyë;i est secon- ne sont pas les rois d'Éleusis, mais de pauvres paysans qui
daire et que ce nom est en rapport avec un culte oublié d'Hermès reçoivent la déesse dans leur humble chaumière. Il semble que la
(voir les références ibid.). Cf. aussi Rolland, o. l., p. 178 sq. source d'Ovide pour ce dernier passage soit Callimaque, cf.
22. Dans I'Hymne homérique à Hermès, v. 87 sqq. et 186 sqq. H. Herter, Ouids Persephone-Erzühlungen und ihre hellenistischen
le traitre est un vieillard anonyme d'Onchestos. Quellen (Rhein. Mus., XC, 1941, p. 236-268). Dans la version
23. Cette grotte à stalactites semble avoir été identifiée, cf. orphique rapportée par Clément, Protrept., Il, 20, et Arnobe,
Pieske dans RE XI [1922], 1462-64. adu. gentes, V, 25 ( = Orphica, éd. Kern, fr. 52),j les hôtes de
24. C'est le moderne Palaeocastro, cap près de l'ancienne Déméter à Éleusis sont également des rustres. Ces textes ainsi
Pylos. Cf. Thue., IV, 3; V, 18; Xén., Hell., I, 2, 18. La région que celui de Nicandre (apud Ant. Lib.) nous conservent la version
de Pylos fut également le cadre d'une autre légende, celle des primitive de cet accueil : le cycéon, boisson des temps très
bœufs de Phylacos. archaïques, est offert avec plus de vraisemblance par de pauvres
25. Sur la mise en épreuve d'un mortel par un dieu cf. L. Rader- paysans que par la splendide reine d'Éleusis. L'auteur de l'hymne
macher, Der homerische Hermeshymnus (Vienne et Leipzig, 1931), homérique à Déméter semble donner • une version du mythe
p. 196 ; Rolland, o. l., p. 179-181. nouvelle, idéalisée, conforme à la poétique des aèdes ioniens o
26. Cf. Hésych. XÀa:Ï.\la:· XÀa:µùç ~ tµ&:'t"LO\I xe:Lµe:pL\10\1.
La (A. Delatte, Le Cycéon, breuvage rituel des mystères d' Éleusis,
correction de XÀa:µulla: en XÀa:11E8œ par Muncker est inutile. Cf. Paris, 1955, p. 34 sq.).
E. Degani, Variae lectiones (Quaderni dell' Istituto di Filol. Glass., 4. C'est en buvant le cycéon que Déméter avait rompu son
Università di Cagliari, I, 1966, p. 21). jeûne à Éleusis : cf. h. h. à Dém., 208-210, et Nic., Alex., 128 sqq.
27. Hermès, maître des paroles de .tromperie, s'indigne d'un Alors que dans l'hymne et dans la scholie à Eur., Or., 964 c'est
faux serment l Sur le motif de la trahison cf. Rolland, o. l., p. 181- sur les indications de Déméter que Métanire prépara ce breuvage,
183. Nicandre (apud Ant. Lib.) et Ovide (Mét., V, 449 sqq.), qui le
28. Cf. supra, n. 10 et X, n. 26. suit d'assez près pour toute cette légende, laissent ce détail dans
29. La métamorphose de Battos n'est mentionnée que par l'ombre : Prodit anus diuamque uidet, lymphamque roganti / dulce
Ant. Lili. et Ovide (Mét., II, 687-707), mais celui-ci conte l'histoire dedit, tosta quod texerat ante polenta. Quant à l'absorption du
d'une manière différente. Cf. Rolland, o. l., p. 159. cycéon, c'était un des rites essentiels des mystères Éleusiniens,
30. Ou le gel (brûlure par le froid) ? et elle a été attribuée à Déméter par le moyen de ce mythe
31. Pour une légende analogue à propos d'Aphrodite cf. Schol. étiologique de la déesse assoiffée.
Lycophr., 826; Rolland, o. l., p. 183. 5. Sur la nature et la composition du cycéon, voir A. Delatte,
op. laud., p. 23-40 : • Les Grecs appellent de ce nom une mixture
formée par l'association d'un aliment solide, le gruau d'orge,
XXIV. ASCALABOS avec un liquide : son nom vient de ce qu'il faut remuer (xuxéi11)
1. Sur la quête de Coré par Déméter voir surtout !'Hymne le mélange avant de l'absorber pour éviter la formation d'un
homér. à Déméter (1); Apollod., I, 5, et Frazer ad loc. dépôt des matières solides o (ibid., p. 23). Le type décrit dans
2. Variante de la légende officielle. Sans doute Nicandre notre texte est le plus simple, le cycéon à l'eau, assaisonné à
a-t-il détaché le motif du breuvage qui caractérise l'épisode l'aide d'une plante aromatique, le pouliot (Cf. Alex., 128 sq.
éleusinien de la légende, avec Céléos et Métanire (cf. Thér., 486 sq.), YÀ"IJXGl7tO't"a:µ"l]EcrL
11uµqia:Lç
/ è:µ1tÀ~8"1]11
xuxe:ë;i11a:
•.. 't"EU!;a:ç
: même
pour l'introduire dans une légende bien à lui. préparation, moins le gruau). Il semble que ce soit là le type le
3. Nicandre a donné deux versions différentes de l'accueil plus archaïque, signe de frugalité et de pauvreté (cf. supra, n. 3,
que la déesse a trouvé en Attique : celle des Heteroioumena (à ot les auteurs anciens mentionnés par A. Delatte, o. l., p. 27 et 29).
124 NOTES XXV. MÉTIOCHÉ ET MÉNIPPÉ 125
Le pouliot (3À~XùlVou yÀ~XùlV= Men/ha pulegium, est a une faut pas voir ici une contradiction avec '1:!;éme:'t'è ïtO't'èv &0poüv.
plante fort odorante du genre menthe, dont on se servait, de II s'agit du dépôt qui se forme dans le fond du vase. Cf. Ov., Mét.,
façon économique, pour aromatiser le mélange naturellement V, 454 cum liquida mixla perfudil diua polenta « La déesse répand
insipide du cycéon ~ (Delatte, ibid., p. 27). II semble qu'on l'ait sur lui l'orge mêlée au liquide •·
employé frais (cf. Delatte, p. 39, n. 1). 13. L'allusion des Thér., 484 sq. est obscure dans sa concision:
6. Sur la préparation du gruau d'orge, cf. H. Blümner, Techno- cicrxc,;ÀeiOOU • ... /D.'1)µ.~'t"l)p È;Ô),c,;41e:v,
o0' a41e:rt. crtVCl:'t'O îCCl:L86ç
logie und Terminologie der Gewerbe und Künsle bei Griechen und (J.-1\L Jacques).
Romern I (Leipzig, 1912), I, § 3; 4; 7; Galien, Ile:pt 't'poqiwv 14. Cet animal est à distinguer de I'ascalaphos, oiseau nocturne,
Buv&µ.e:ùlç, I, 11, p. 506 Kühn. On croyait que la culture de qui est également en rapport avec la légende de Déméter. Cf. Ov.,
l'orge avait été enseignée par Déméter. Le gruau était considéré l',fél., V, 543 sqq. L'ascalabos s'identifie au slellio (Pline, N.H.,
comme sacré. Cf. Il., XI, 631 ; XIII, 322; XXI, 76 ; Hés., Tr., XXIX, 90) dont Ovide fournit l'explication étiologique. Cf. Mét.,
466, 597, 805. V, 460 sq. aplumque colori / nomen habel, uariis slellalzzs corpora
7. Le cycéon constitue un rafraîchissement tonifiant pour les gutlis. Le terme qui Je désigne exclusivement chez les naturalistes
personnes épuisées. Cf. Il., X, 624 sqq.; XVIII, 560; Thue., III, et les médecins grecs est (indépendamment de Y.ùlÀôlTIJÇ[Arist.,
49. Le pouliot qu'il contenait avait aux yeux des Anciens la H.A., IX, 609bl9] et yc,;Àe:6:ITIJÇ [Arist., fr. 370], cf. Pline, 1. c.)
vertu de calmer une soif ardente : voir les références dans Delatte, le mot &crxc,;),c,;o<l,'t"l)ç (Arist., H.A., VIII, 607a27 ; Él., N.A., VI,
o. l., p. 39, qui récuse toutes les théories des auteurs modernes 22 ; Philum., De ven. an., XIII, 12, etc.). Le terme d'&crxcrJ,c,;Ôoç
sur les propriétés de cette plante (cf. ibid., p. 40) en expliquant choisi par Nicandre (cf. supra, n. 9) ne se lit, en dehors des Thér.
sa présence dans le cycéon « par une vieille recette culinaire : 484 et de notre passage, que sur un vase corinthien autour d'un
l'assaisonnement est digne du mets par sa simplicité •· grand lézard, cf. Athen. 111ill., IV, 1879, pl. 18 (J.-M. Jacques).
8. Cf. A. Delatte, o. l., p. 24, n. 2 : a Le cycéon est toujours 15. Sur cette construction cf. chap. XXII, n. 17. On peut
qualifié de boisson; Eust. ad Il., XI, 637, p. 870 sq. et ad Od., rapprocher de l'ai!ion de la couleur mouchetée du gecko la
X, 235, p. 395. On le boit toujours (ïtlve:tv). • Cf. Corpus Hippocr., transformation d'Actéon dans Ov., Mét., III, 190 et celle de
V, p. 210 éd. Littré &1,.qim.csme: Àe:ït,<X'1:qi' il8c,;'t'L(citéibid., p. 28, Lyncus, roi de Scythie, devenu un lynx : feram uarii coloris ut
Il. 6). ipse uariae mentis exs!iterat (Serv. ad Aen., I, 323).
9. Cf. Souda, s. v. 'Acrxc,;Àc,;o<l,TI)ç ; El. M., s. v. Tc,;t,.e:6:ITI)Ç ; 16. A cause de l'effet nuisible de sa morsure, cf. Arist., H.A.,
Philes, de anim. propriel., 708. Sur Ascalabos voir A. D. Nock, VIII, 507a27; Nic., Thér., 483 sq. &ïte:x0éœ (3puyµ.c,;,' lic.ccrtv/&cr-/.c,;-
Magical Texts from a bilingual papyrus (Proc. Br. Acad., XVII, Àaoou, mais aussi à cause du rôle qu'il joue dans les charmes
1931, p. 274-79); K. Barwick, Ovids Erzâhlung vom Raub der d'inhibition. Cf. Nock, 1. c., et A. J. Festugière, Herme!ica (Harv.
Proserpina und Nikanders 'E't'e:potouµ.e:vc,; (Philo/., LX,-XX, Theo/. Rev., XXXI, 1938, p. 18). Schirmer in Roscher, Lex., I,
1925, p. 459, 8). Nic., Thér., 484 sq. se contente de faire allusion 610 voit dans le verbe µ.tcrÉùl/w l'explication du nom de lliismé
à ce personnage (ïtc,;t86ç, v. 485), mais il désigne Je gecko par son (Sur la forme de ce nom cf. Bethe, Hermes, XXXIX, 1904, p. 9,
nom (cf. infra, n. 13). n. 1). Par contre A. Dietericlr, Philo!., N.S. V, 1893, 1 sqq. reconnaît
10. Sur cette expression cf. chap. X,'CXII, 2. Nous avons à ce nom une origine phrygienne, Misé (l\1[CT'l)) étant une compagne
peut-être ici un écho des quolibets et railleries d'Iambé (cf. h. hom. de Cybélé (cf. Hérodas, Mim., I Y.ci0o8oç1\'HCT'l)ç, et Kern in RE XV
à Dém., 202 XÀE:U1JÇ;Nic., Alex., 132 0p'1)lm,7Jç &0upoum1 {mè [1932], 2041, 31 sqq. et 2050), et repousse (p. 3, n. 7) l'opinion de
P~•p1Jcrtv 'I&µ.o'l)ç) qui réussit par ce moyen à dérider Déméter, Fôrster (Raub u. Rückkehr der Persephone [Stuttgart, 1874], p. 82,
et des grosses plaisanteries qu'on se lançait lors de certaines n. 4) qui le considère comme un nom «parlant•: M[crµ.'1)de µ.lyvuµ.t
fêtes de cette déesse, comme les Thesmophories et les Gephyria, = celle qui prépara le mélange du cycéon. Cf. Ov., Mét., V, 454
reflets de rites agricoles à caractère magique. liquida mixta ... polenta • l'orge mêlée [par Mismé] au liquide •·
11. Les divinités peuvent transformer un mortel en l'aspergeant 17. Sur ce trait final, cf. chap. ïX, n. 22.
d'eau. Cf. Ov., 111ét.,III, 190 : Artémis transforme Actéon en un
cerf tacheté ; V, 544 : Déméter transforme le traître Ascalaphos XXV. MÉTIOCHÉ ET l\IÉNIPPÉ
en l'aspergeant de l'eau du Phlégéthon; VI, 138 : Athéna trans-
forme Arachné sa rivale. Sur le rôle de l'eau dans les métamor- 1. Cette légende n'est attestée que par Ant. Lib. et Ovide,
phoses voir M. Ninck, Die Bedeutung des ~Vassers im Kult und Mét., XIII, 685-699.
Leben der Allen (Philo!., Suppl., XIV, 2, 1921, p. 138-180). 2. Mot de sens obscur.
12. Cf. Schol. Nic., Thér., 484, p. 39, 15 Keil 't'è bJ 't'éjlxpc,;'t"'ijpt 3. D'après Schol. Nic., Thér., 15, Orion est orrgmaire de
Àe:hpc,;vov,ib. I. 24 't'è èv 't'éjl xpc.crijpt &ïtoµ.e:î:vc,;vxÉpc,;crµ.c,;.Il ne Tanagra, ville de Béotie : 01 81:r.Àe:louç Tc,;vc,;ypc,;î:ov
e:!vc,;[qic,;crt't'èv
126 NOTES XXVI. HYLAS 127
'ilplwvcx. Cf. Schol. A Il., XVIII, 486. Au temps de Pausanias Gesch. Gr. Rel., l', 107-110; Fr. Vian, Les Origines de Thèbes,
(cf. IX, 20, 3) on y montrait encore le tombeau du héros. D'après p. 214 sq.
la même scholie de Nicandre, Corinne l'avait appelé EÙcre:ôécJ'rcx-.oç 13. En bonnes travailleuses, comme les Minyades, les filles
et avait fait de lui une sorte d'Héraclès Béotien qui allait par le d'Orion ne quittent pas leur métier. Le tissage était l'occupa-
monde en répandant les bienfaits de la civilisation et en tion favorite des femmes de Béotie (cf. R. Unger, Theb. Parad.,
le délivrant des bêtes sauvages. La référence du Scho- Halle, 1839, p. 199-203).
liaste d'Ant. Lib. à Corinne comme garante de cette légende 14. Motif du nombre trois. Cf. chap. X,"'CVI 5 dç -.pl,; o
n'a donc rien d'étonnant. le:pEÙçcpwve:i:.La répétition, triple en principe, est d'usage dans
4. Éponyme d"Yplcx ou 'Tplat, 'TcrlcxL, village appartenant les invocations de dieux et de démons, dans le rituel et les formules
à Tanagra. Sur la naissance assez insolite d'Orion, cf. Wehrli, art. magiques.
Orion, RE XVIII [1939], 1066-68. Sur le sens du nom 'TpLe:oç 15. Le suicide est décrit de la même façon par Ovide, 1. c.,
cf. Elderkin, The Bee of Artemis (Americ. Journ. Philol., LX, 693-95.
1939, p. 209). 16. Cf. chap. I, n. 21.
5. Thème du jeune Chasseur (sorte de *1t6't'Vtoç 671péiiv, 17. La confusion de &.cr-.tpcxçavec cxve:pcxçpourrait expliquer
compagnon et amant en même temps que rival de la Dame des la divergence que l'on constate dans le récit d'Ovide (697-9) où
Fauves) mis à mort par Artémis. Cf. Wehrli, 1. c., 1072-75 ; M. des cendres des deux jeunes fllles (le bûcher semble de son
Sakellariou, La Migration-grecque en Ionie, p. Hll sq. invention) naissent deux jeunes hommes a que la renommée
6. Les tisseuses douées passaient pour avoir été instruites appelle les Couronnes o. Il faudrait supposer alors que le contexte
par Athéna, créatrice de l'art du tissage et patronne de tous les ne la rendait pas impossible, ce qui peut être admis, vu la concision
arts de la paix, cf. Od., VII, 109 sqq.; Théocr., :XX-VIII, 1-2; parfois obscure du style de Nicandre (cf. chap. XXIV, n. 13).
Gruppe, Gr. l'viyth., p. 1215 sq.; R. Luyster, Symbolic Elements Mais l'utilisation d'une autre source, puisqu'aussi bien le scho-
in the Cult of Athena (History of Religions, V, 1965, notamment liaste cite Corinne à côté de Nicandre comme garant de cette
p. 138-144). fable, demeure une possibilité (J.-M. Jacques).
7. Cette déesse était à Thèbes, et par extension en Béotie, en 18. K. O. Müller (Rhein. Mus., II, 1847, p. 27) suggère qu'il
relation avec Cadmos qui avait épousé sa fllle Harmonie. Sur le était peut-être apparu en ce temps-là des comètes près de la
culte d'Aphrodite à Thèbes cf. Fr. Vian, Les Origines de Thèbes, constellation d'Orion. Plaehn, o. 1., p. 47, pense que la mort
p. 143-147. Pour un récit parallèle cf. Il., XIX, 67-72 et Paus., volontaire de Métioché et Ménippé a été célébrée d'abord à
X, 30, 1 (fllles de Pandaréos); Hés., Trau., 63-65 (Pandore). Orchomène, que, par la suite, elles sont devenues filles d'Orion,
8. Pour la description de cette épfdémie cf. Ov., l\fét., XIII, peut-être à partir de Corinne qui se plaisait à louer ce héros (cf.
685-691. Sur une épidémie antérieure à l'installation des Aones, supra, n. 3, et Schol. Nie., Thér., 15) et que, comme telles, elles
cf. Paus., IX, 5, 1 xcxl -.oo-.ouç (se. -.où,; "EK't'7]\ICXÇ = les prédéces- furent transportées au ciel.
seurs des Aones) µ/;v &1toÀfo6cxLÀoLµoolle:tv6cr'l) ~cxcrlv. Hl. Offrandes de miel. Celui-ci était, grâce à ses vertus purifi-
9. Ancien nom de la Béotie, cf. Hellanicos, F. Gr. Hist. 4 F 51. catrices (cf. Usener, Milch und Honig, p. 179 sqq.), l'offrande
Cette dénomination prévaut dans la poésie hellénistique, cf. chthonienne par excellence, cf. aussi le µe:Àlxp71-.ov.
Hirschfeld, art. Aones, RE I [1894], 2657. Les Aones étaient 20. Métonymie pour a les Béotiens • de même que plus haut
en fait la peuplade la plus fameuse de toutes celles qui ont habité à propos des Aones.
la Béotie, cf. Strab., VII, 7, 1 ; Paus., IX, 5, 1 ; Lycophron, Alex., 21. Il se peut que le serment rapporté par le poète tragique
1209, etc. Dans Ov., Mét., XIII, 682 le cratère représentant la Dionysios Scymnaios ou Scionaios cité par Tzetzès ad Lycophr.,
légende des Coronides, présent d'Anius à Énée, vient ab Aoniis ... 1247 (µex -.ex,; 0e:olvou xal Kopwvlllaç x6paç) se rapportait à elles.
oris. Cf. K. Tümpel in Roscher, Lex., II, 1386, 46 sqq. Sur ce poète,
10. Honoré dans le Pythion de Gortyne, près de Mégalopolis, cf. Knaack, RE V [1903], 915, 31 sqq.
en Arcadie; cf. Wernicke, art. Apollon, RE II [1896], 66,61 sq.
11. 'EptoovLOç est une épithète d'Hermès. Elle désigne ici les XXVI. HYLAS
divinités infernales. Sur son sens voir H. Frisk, Gr. Etym. Wiirt.,
s. v., avec la bibliographie. 1. Sur cette légende voir Türk, De Hyla (Bresl. philo/. Abhandl.,
12. Le sacrifice expiatoire de jeunes gens ou de jeunes filles VII, 4, 1894) et Sittig, art. Hylas, RE IX [1914], 110-115. La
est assez fréquent dans la mythologie. Voir S. Eitrem, Die giittlichen fable d'Hylas transformé en écho n'a pas d'autre source que ce
Zwillinge bei den Griechen, p. 70-91 qui étudie les légendes de chapitre pour lequel le scholiaste renvoie à Nicandre. Ovide l'a
groupes de sœurs sacrifiées pour le salut de leur pays ; Nilsson, négligée peut-être parce qu'elle aurait fait double emploi avec
128 NOTES XXVI. HYLAS 129
celle de la nymphe Écho qu'il est le premier à conter sans doute 9. Hylas remplit ici une fonction réservée aux jeunes filles et
d'après un poète hellénistique. aux esclaves. C'est peut-être un souvenir de la version qui fait
2. Oder (De Ant. Lib., p. 50, n. 4) maintient 'E-re:p. 3' car les d'Hylas le fils de Théiodamas et le serviteur d'Héraclès.
chapitres environnants (XXIV, . XXV, JG"'CVII, XXVIII et 10. Cf. Théocr., XIII, 46 ',\-rot 6 xoüpo,; È;.e:i:xe:;.o-r0 Tt"O/,U;(GCV3za
XXIX) sont tous «puisés» au livre IV des Heteroioumena. xpCùcrcr6v.Schol. Ap. R~., I, 1207 rapp,orte une a_utr~ v,ersion
3. Cf. les textes anciens rassemblés par O. Gruppe, Gr. Myth., certainement erronée : Av-rtY.Àd37J<; 3e: e:v .Ô..7JÀta:xot,;tcr-rop7Jcre:v
p. 49,5. Héraclès est un intrus dans la légende des Argonautes Où 't"OV'TÀa:v e:t,;TI)\/o3pda:v È~EÀ7JÀU0éva:t, à:ÀÀix't"OV'TÀÀov, xd
et son admission parmi eux doit être un fait relativement récent. &:ve:upe:-rovye:vfo0a:t.
D'après Schol. Apoll. Rhod., I, 1289, Hésiode (K~uxo,; y&:µo,; = 11. C'est le fleuve Cios, homonyme de la ville de Cios. Cf.
fr. 263 M.-W.) comptait Héraclès parmi les Argonautes. schol. Ap. Rh., I, 1178 ; Dion. Perieg., 805 sqq. et Eust. ad /oc. ;
4. Le chef de l'expédition était Jason. Mais du moment qu'on Strab., XII, 4,8; XIV, 5,29; Pline, V, 144.
avait introduit Héraclès dans cette légende, on ne pouvait plus 12. Cf. Sch. Ap. Rh., I, 1236 : 0e:6xpt-ro,; Èv -roî,; BouxoÀtxoîç
lui attribuer un rôle de subordonné et on en a fait le chef des Èv -r0 'Tt.Cf bnypmpoµévljl (XIII, 48) o,.à r.:a:crwv<p7JcrtV a:û-r~v
Argonautes. Nicandre, s'il faut lui attribuer aussi les prolégomènes -r:wv vuµcpwv 7Jpmfo0a:t. "Ova:cro,; 3è: Èv -r0 cc' 't"ùlV, Aµa:~OVLY.CùV
de la fable, est le premier à rapporter cette version. Apollodore (= 41 fr. lbJac.) ;.e:cr6v-ra:'t"OV'Tt.a:v CD"IJGLV ÛTt"OÔpuxtov ye:vfo0œt.
(I, 9, 17) fait de Jason le chef de l'expédition, mais Dionysios
de Mytilène qu'il cite ensuite (I, 9, 19 = F. Gr. Hist. 32 F 6")
Ka:l Nbt<Y.v3po,;Èv -r0 w 't"ùlV'E,e:pot~uµévCùv or.:à ,t"G(CTùlV 'P7J.GLV
a:t'i,àv &:pr.:a:y'ijva:t
vuµcpwv. 'O 31: 'A;.oÀÀwvto,; or.:à µui,;. La sccne
tient pour l'autre opinion. Cf. aussi Diod. Sic., IV, 41,3 et Strabon charmante de l'enlèvement d'Hylas par les nymphes a été peinte
XII, 4,3 qui reconnait implicitement cette même qualité à sur les murs de Pompéi et d'Herculanum. Voir Daremberg-
Héraclès. D'autres auteurs tâchent de résoudre la difficulté en Saglio, Diction., s. v.
admettant qu'au début de l'e,qiédition Héraclès en était bien le 13. Les sources passaient pour être le séjour favori des nymphes.
chef mais que, descendu à terre pour chercher de l'eau et ayant Les mortels qui venaient déranger leurs jeux risquaient de perdre
tardé de rentrer, il fut abandonné par les Argonautes. Cf. Hés., la raison et la faculté de parler, ou d'être entrainés dans la source.
fr. 263 M.-W.; Hérodote, VII, 193, qui placent cette scène à Aphc- On appelait vuµcp6À1J;.-r:m ces victimes des nymphes (cf. F. Cumont,
tai en Thessalie, et Schol. Pind., Pyth., IV, 303 ; Diod., IV, 44,5 qui Lux Perpetua, p. 325 sqq.). Sur les légendes d'êtres disparus
la placent en Mysie ou en Asie. D'autres motivaient cet abandon qu'on recherche dans les lacs et les sources, cf. A. S. Pease, Some
par le poids excessif du héros. Cf. Schol. Ap. Rh., I, 1168 et aspects of Invisibility (Harvard Studies, LIII, 1942, p. 10, n. 78).
Phérécyde ap. Apollod., I, 9, 19 = F. Gr. Hist. 3 F llla. Dans 14. La transformation d'Hylas en écho semble inventée .pour
tous ces passages Hylas n'est point mentionné. justifier le rituel d'appel mysien.
5. Cf. Ap. Rh., I, 131. Héraclès et Hylas sont un sujet de 15. En sa qualité de chef, Héraclès peut donner des ordres à
prédilection des poètes alexandrins qui opposent la rudesse et la Polyphème qui, de plus, est son ami et son gendre. Cf. Schol. Ap.
robustesse du premier à la tendre constitution du second. Sur Rh., I, 1241. Cependant Polyphème serait d'après quelques
la vogue de la légende d'Hylas cf. Virg., Géorg., III,6 Cui non sources l'amant d'Hylas: Euphorion ap. Schol. Théocr., XIII, 7
dictus Hylas? (fr. 76 Powell); Socratès Èv -r0 Ilpà,; Eta60zov, ap. Schol. A~.
6. Céyx, roi de Trachis, avait offert l'hospitalité à Héraclès. Rh., I, 1207. Apollonios de Rhodes fait chercher Hylas à la fms
Cf. Athénée, V, 178b citant Bacchylide ( = fr. 4 Snell) ; Diod. par Héraclès et par Polyphème, ce qui brise l'unité d'action du
Sic., IV, 57 ; Apollod., II, 7,7. Nicandre ap. Ant. Lib. (dont récit.
le témoignage sur ce point est garanti par Schol. Théocr., XIII, 16. Polyphème est le fondateur légendaire de la ville de Cios.
7/9a, p. 259,10 sq. Wendel 'A;.oÀÀ@\lto,;3è: o'P63to,; 0ztoMµa:v-ro,;, Cf. Schol. Ap. Rh., IV, 1470.
<Nbxa:v<3po,; 3È:> K~uxo,; Hemsterhuys : xa:l codd.) est le 17. Cf. Schol. Ap. Rh., IV, 1470 :tvfax6µe:vo,; r.:pà,; Xa:Àuoa;,;
seul auteur à faire de Céyx le père d'Hylas, peut-être par désir oo-ro,; he:ÀS:U,ljcre:v,&,; <p7JGtNuµcp63Cùpo,; : • ... -.éCù<;3' '1:~(xe:-r:o
de rendre plus vraisemblable la liaison de ce dernier avec Héraclès ya:i.a:v1&:YXta:ÀCùV Xa:MÔCùv· -r60t µtv xa:t Mo'i:p' 11:Mµa:crcre:v •;
(Théiodamas a été tué par le héros). Hyg., Fab., 14 .... periit apud Clzalybas.
7. Ant. Lib. n'a pas commis d'erreur géographique, ainsi que 18. Les habitants de la région avaient la coutume de s'aban-
l'avait supposé Oder : Arganthoné est une montagne de la donner au délire bacchique et de parcourir les montagnes en
Bithynie, dans la Propontide. Les • Détroits du Pont • sont ici appelant Hylas. Sur cette oribasie, cf. Strab., XII, 4,3, et Türk,
l'Hellespont. o. l., p. 1 sqq.
8. Nicandre est le seul à introduire ce détail de la .tempête 19. Cf. chap. I, n. 21 ; Türk, o. 1., p. 10 sqq.
dans la légende d'Hylas. 20. Sur la triple invocation, cf. chap. XXV, n. 14.
130 NOTES
XXVIII. TYPHON 131
7. Le mot crcp<iy1ov désigne un sacrifice sanglant dont il n'est
. 21. Pour le culte d'Hylas en Mysie, cf. Sittig, o. l., 113 sq. ; rien consommé ; cf. P. Stengel, Opferbriiuche der Griechen, p. 92-
Nilsson, Gr. Feste, p. 430. Hylas est sans doute une divinité 102. Pour apaiser la colère divine ou pour s'attirer la faveur des
agraire qui disparaît tous les ans pour revenir sur terre probable- dieux on sentait le besoin de recourir à des procédés de purification
ment an printemps. Il est à rapprocher de Linos Bormos exceptionnels, en sacrifiant l'objet ou l'être le plus précieux
Lityersès, Osiris, Maneros ( = nom-cri signifiant « re;iens l o) et
qu'on pût avoir.
Harmonie, ravie par Cadmos, à Samothrace.
8. Cf. Et. Nlagn. 747 O! aè: Myoucr1v, éhL 't"WV'EÀÀ'l)VWV
~ouÀoµbiwv &.ve:Àe:Ï:v't"IJV'Icp1yéve:uxvtv Aô).[81 ~ "Ap.-e:µu; &v.-éawxe:v
JO,_'"VII. IPHIGÉNIE e).O(cpov,XO('t"&
al: q)O(v687Jµov,èlpx't"oV,XO('t"& Bè:N[xO(vapov, 't"O(Üpov.
Mêmes références à Phanodème et à Nicandre ap. Schol. Lycophr.
1. Sur l'enlèvement d'Hélène par Thésée voir en dernier lieu 183 : elles garantissent l'origine de ce chapitre d'Ant. Lib.
L. B. Ghali:Kahil, Les Enlèvements et le Retour d'Hélène (Paris, 9. En Tauride, la moderne Crimée. Pour les monuments
1955), p. 30:::i-313; F. Brommer, Vasenlisten• ... , p. 168 sq. figurés voir H. Philippart, Iconographie de l' Iphigénie en Tauride
2. Sur la légende d'Iphigénie cf. Kjellberg, art. Iphigeneia, d'Euripide (Rev. Belge de Philol., IV, 1925, p. 5-33).
RE IX [1916], 2588-2622; H. Grégoire, Introduction à Eur., 10. Sur les étymologies différentes de cette épithète chez les
I. T. (éd. Les Belles Lettres); L. Séchan, Le Sacrifice d'Iphigénie auteurs anciens cf. Wernicke, art. Artemis, RE II [1896], 1399,
(Rev. Ét. Gr., XLIV, 1931, p. 368-426). Iphigénie passait pour 53 sqq. Sur les lieux de culte d'Artémis Tauropolos voir aussi
être, selon quelques auteurs, la fille de Thésée et d'Hélène. Cf. L. Lerat, Les Locriens de l'Ouest, II, p. 161-167. T°'upo1t6Àoc;;doit
Douris de Samos, F. Gr. Hist. 76 F 92; Paus., II, 22, 7, etc. A la à proprement parler être une épithète cultuelle de la Il6't"'J!O(
double généalogie d'Iphigénie fait pendant le double rapt T°'upwv, l'une des formes de la Grande Déesse préhellénique. Voir
d'l:Jé.lène par Thésée et par Pâris. Selon Nilsson, The Mycenaean K. Lehmann-Hartleben, Note on the Potnia Tauron (Amer.
Orzgzn of Gre_elcReligion, p. 170 sq., Hélène, déesse préhellénique Journ. Arch., XLIII, 1939, p. 669 sqq.), et W. Technau, Die. Giittîn
de la végétatron, a comme trait particulier d'être enlevée, comme auf dem Stier (Jahrb. Deutsch. Arch. Inst., LII, 1937, p. 95).
Perséphone et Ariane. Thésée est le personnage mâle de ce vieux 11. Sur Achille Pontarches, dieu des vents et de la mer, maître
drame sacré et son rôle a été transféré par les envahisseurs grecs de l'Ile Blanche voir Cook, Zeus, II, p. 925; Kruse et E. Diehl,
à un prince asiatique. Cf. Ghali-Kahil, op. laud., p. 306. Iphigénie, art. Pontarches, RE XXII [1953], 1-18. D'après Pindare, Ol.,
fille de Thésée et Hélène, n'appartient à l'origine ni à la léo-ende II, 79, Achille y résidait avec Cronos, Rhadamanthe, Pélée et
des Atrides ni à celle de Troie. Cf. aussi Wilamowitz, H:rmes, Cadmos.
XVIII, 1883, p. 260 sq. . 12. Cf. infra, X.,-XX:III, n. 11.
13. Sur ce don de la jeunesse éternelle et de l'immortalité cf.
3. Sur la forme filu.-mµ'l)cr·t-p,:t cf. J. Schwartz, Pseudo-
Hesiodeia, p. 273. Od., V, 136; 209; Hés., Théog., 957; fr. 25, 28 M.-W. &6,xvO('t"OÇ
X.O(L &YlJpoc;;q_wv (se. Héraclès) xO()J.[[cr]cpupov"Hôl)v; Hymne
4. Hélène fut libérée par ses frères Castor et Pollux à Aphidna
homér. à Déméter, 231 sqq.
d'après Hérodote, IX, 73 et Hellanicos, F. Gr. Hisl. 4 Fl34 et
14. Épithète cultuelle d'Artémis en tant que protectrice des
168 3 ), ou à Athènes d'après Alcman, fr. 21 Page et Paus., V, 19,3
femmes en couches. Cf. L. Séchan, op. laud., p. 369 et 371.
(cofîre de Cypsélos).
15. Leur mariage avait déjà été consommé à Aulis, car
5. Un passage de la Chrestomathie de Proclos (Allen, Homeri Néoptolème passe parfois pour être le fils d'Iphigénie; cf. Lye.,
Opera, V, p. 104) - résumé des Chants Cypriens du vn• siècle - Alex., 185; 324; Schol. BT Il., XIX, 326 (citant Douris de Samos
complète les omissions de ce chapitre d'Ant. Lib. (ces omissions F. Gr. Hist. 76 F 88). On donnait également à Achille comme
pe1;vent être mises au compte de la manière elliptique de Nicandre épouses sur l'Jle Blanche plusieurs autres héroïnes : Hélène,
qm procède par allusions plutôt que par l'exposé systématique des Polyxène, Diomédé, Médée; cf. Apollod., Épît., V, 5 et Frazer
légendes) : le nom du devin, la cause du courromc d'Artémis, la ad loc.
présence de Clytemnestre et le stratagème qui servit à l'attirer
avec Iphigénie à Aulis. Sur le rassemblement des Grecs à Aulis
et le sacrifice d'Iphigénie voir en dernier lieu Fr. Jouan, Euripide XXVIII. TYPHON
et les légendes des Chants Cypriens (Paris, 1966), p. 259-298.
6. On offrait parfois des victimes humaines pour apaiser les 1. Typhon vit le jour en Cilicie, cf. Pind., Pyth., I, 17 ; Esch.,
vents et les autres éléments adverses de la nature. Cf. Gruppe, Prom., 351 ; Apollod., I, 6,3 et Frazer ad loc. Cette origine orientale
Gr. Myth., p. 694 ; S. Wide, Feslschrift für O. Benndorf (Vienne s'accorde avec son aspect monstrueux, cf. infra, n. 5 et 11. Voir
1898), p. 16. ' F. Vian, Le mythe de Typhée el le problème de ses origines orientales
132 NOTES XXVIII. TYPHON 133
(Éléments Orientaux dans la religion grecque ancienne, Paris, 1960), (= Pind., fr. 91 Snell') : Illv3ccpoç 3è: bJ Ilpoao3lmç TI&.v-rccç
p. 20 sq.; La Guerre des Géants, p. 12-16. -roùç fü:oùç trcol1Jcre:v,éi-re:ûTio Tucpwvoç t3u1ix:ov-ro, oôx: &.v0pC:mmç
2. D'après l'hymne homérique à Apollon, v. 307, Typhon était 6µmw0Év-rccç,ill~ -roi,; &.Myotç ~cflotç. Sur ce passage discuté
le fils d'Héra, enfanté sans l'aide d'un père. D'après Apollodore, fréquemment voir en dernier lieu J. G. Grifflths, The Flight of
l. c., la Terre l'avait. mis au jour pour le dresser contre the Gods before Typhon: An unrecognized Myth (Hermes,
les Olympiens et venger les Géants. LXXXVIII, 1960, p. 374-76) selon lequel un motif étiologique
3. Cf. Apollod., l. c., µe:µLyµbi"l)vq_ov-ro,;cpumv &.v3pàç xcd a été surajouté par les Grecs à un thème ancien d'origine
01Jplou. égyptienne (rivalité d'Horus et de Seth-Typhon).
4. Cf. Hés., Théog., 824 sqq.; Pind., Pyth., I, 16; Esch., Prom., 13. Apollon est parfois comparé à un épervier. Cf. Il., XV,
353. 237 et Eust. ad. lac., p. 1014,20 sqq.; Aristoph., Ois., 516. Le
5. Cf. Apollod., 1. c. Tiiiv 3è: ccô-roü-rà awµcc xcc-r=-rÉpw-ro. Les faucon est l'avatar d'Horus, lequel d'après Hérodote, II, 156,
monstres ailés et pourvus de têtes et de membres multiples s'identifie. à Apollon. Chez Ovide (329) le corbeau remplace le
qu'on rencontre dans la mythologie grecque sont souvent faucon soit par confusion de !é:pccçet de x6pccç, soit parce qu'il
d'origine orientale. est l'oiseau d'Apollon (J.-M. Jacques).
6. Cf. Apollod., l. c. -.~ 3è: &.Tioµ,Jpwv aTidpccç dxe:v üm:pµe:- 14. Cf. Ovide, l. c., 331. L'ibis était consacré à Isis et à Thoth-
yé:0e:u; S-..{L3vwv.L'ophiomorphie caractérise les • enfants o de Hermès adoré à Hermopolis Magna. Cf. Platon, Phèdre, p. 274" ;
la Terre, en particulier les Géants. Cf. chap. VI, n. 4. Élien, N.A., X, 29 ; Plut., Sympos., IX, 3, p. 738•.
7. Cf. Hés., Théog., 829 sqq. Ce trait rappelle que Typhon 15. Poisson du Nil, à grandes écailles, sorte de barbeau ; cf.
était l'origine des vents. Cf. Théog., 869 sq. Un peu plus haut, Hérodote, II, 72 et d'Arcy W. Thompson, A Glassary of Greek
au vers 307, Typhon est dit üÔpLGTIJÇ -r' èlvoµoç, mais plusieurs Fishes (Londres, 1947), p. 148 sq. Ovide ignore cette métamor-
manuscrits donnent la leçon èlve:µoç. Cf. Val. Flacc., III, 130. phose. En revanche, il évoque la transformation de Vénus en
8. Ce trait rattache Typhon au groupe des 0e:oµ&.xo1. Cf. poisson (330, pisce Venus latuit; cf. Fast., II, 461 sqq.) inconnue
supra, chap. XV, n. 3. d'Ant. Lib. J.-M. Jacques suggère la possibilité d'une lacune
9. Cf. Ov., Mét., V, 322 sqq. Caelitibus fecisse metum cunctosque ("Ap"I),;3è:Àe:TI.tx0uç, <'Acppo3lT"I)31: iroµTilÀoç tx0uç> ), ou d'un
dedisse / terga fugue, donec fessas Aegyptia tellus / ceperit. Chez remaniement d'Ovide (cf. supra, n.11). R. Rolland, Myth. Beitrtige,
Ovide l'histoire de la métamorphose des dieux forme le sujet du p. 348, propose une autre explication de cette transformation sans
chant de la Piéride (321-331) dans le concours musical qui oppose parallèle dans la mythologie égyptienne: « Nach Hdt. II 59 ist die
les Piérides aux Muses (cf. chap. IX). Calliope lui réplique par heili!se Stadt des Ares Papremis. Nun erwahnt Hdt. den !e:pàçÀE:TI.
un hymne en l'honneur de Cérès, qui débute par le récit du an emer Stelle II 72, der unmittelbar eine Angabe über die Tierver-
châtiment de Typhon écrasé sous !'Etna (346-56). La liaison des ehrung des voµàç IlccTip"l)µlT"I),; voraufgeht ; wohl môglich, dass
deux chants garantit l'utilisation de Nicandre de la part du hierdurch die Beziehung zu Ares hervoraerufen wurde wahrschein-
poète romain. lich hat aber auch sein SchuppenpaU:er (ÀETIŒe:çHdt. VII, 61)
10. Sous son aspect de déesse guerrière, Athéna prend souvent mitgewirkt o.
part aux conflits entre dieux et monstres chthoniens. Sur l'associa- 16. Cf. Ovide, 1. c., 330. Artémis est ainsi identifiée à Neith
tion de Zeus et Athéna dans divers cultes locaux, cf. Gruppe, honorée à Bubastis à l'époque saïte, grecque et romaine. Cf. Hdt.,
Gr. Myth., p. 1217 sqq. II, 59, 67, 137. En ce qui concerne la leçon du manuscrit al)..oupoç,
11. D'après Ovide, 1. c. (cf. Lactance ad lac.) (et peut-être on note un exemple de la même confusion dans Pap. Gr. Mag.,
Pindare : TI&.v-rccç -rooç 0e:ouç) Zeus se déguisa lui aussi et prit XXXVI, 363 Preiscndanz (vol. II, p.175). Voir Hopfner, Gnomon,
l'aspect d'un bélier. Cette métamorphose exclue par Nicandre VIII, 1932, p. 395.
(elle l'est implicitement par Apollodore) est probablement une 17. Cf. Ovide, l. c., 329. Le rapport de Dionysos avec le bouc
addition d'Ovide à son modèle : elle rend plus agressive encore est banal. Encore enfant, il avait été transformé en chevreau
l'impiété des Piérides (cf. Plaehn, De Nic., p. 30). - La lutte de par Zeus pour éviter la colère d'Héra. Cf. Apollod., III, 4, 3.
Typhon et de Zeus remonte à des modèles orientaux de conflits Voir Gruppe, Gr. 111yth., p. 822 sq.; 824, n. 7.
opposant dieux et monstres. Sur cette lutte, cf. Fontenrose, Pytlzon, 18. Le rapprochement d'Héraclès et du faon, négligé par
p. 70-76. Ovide, demeure obscur.
12. D'après Hygin, Fab., 196 et schol. German. Aral., p. 87 19. Héphaïstos est ici assimilé à Ptah, le dieu-bœuf adoré
et 156 éd. Breysig (citant Nigidius), c'est à l'instigation de Pan à Memphis. Cf. Hdt., III, 37. Chez Ovide, l. c., 330, c'est Héra
que les dieux se déguisèrent. La source la plus ancienne de ce qui se transforme en vache.
déguisement serait Pindare cité par Porphyre, de abstin., III, 16 20. Les Égyptiens momifiaient la musaraigne et la plaçaient
16
134 NOTES XXIX. GALINTHIAS 135
à côté d'eux dans leurs tombes. D'après Hdt., II, 67 des musa- comme lieu de nai~sance d'Héraclès est un remaniement posté-
raignes et des faucons morts étaient portés à Boutô, ville du rieur destiné à accorder la légende avec la tradition commune.
delta où Léto avait un culte. La musaraigne était l'animal sacré 4. Son nom est diversement transmis par nos sources : Ovide
de la déesse à Létopolis (cf. Kees, art. Letopolis, RE XII [1925], l'appelle Galanthis, Libanius Acalanthis, Pausanias Historis
2146, 43 sqq.). - Ovide omet de parler de cette transformation. (cf. infra) et Élien ne la nomme pas du tout, E. Maass, Mylhische
21. Chez Pindare, Pyth., I, 19 sqq. et Ovide, Mét., V, 346 sqq., I~ur;na1:1en (Hermes,, XXIII, 1888, p. 614) pense que I'o:).'ij,
Typhon est enfoui sous l'ile tout entière de la Sicile. Voir sur d1mmutif de I'<XÀLv0uxc;;, présentait une ressemblance accidentelle
cette question H. Herter, in Rhein. 1vfuseum, XC, 1941, avec le nom de la belette ; c'est peut-être cette homonymie qui
p. 242, n. 12. La localisation de la « prison o de Typhon (légende est à l'origine de sa métamorphose en belette. Hiller v. Gaertrinaen
anatolienne) dans la Grande Grèce semble être un remaniement art. Galinthias, RE VII [1910], 607 sq., dérive ce nom de r&ÀL~0o~
relativement récent dû aux Grecs de l'Ouest et à leur tendance formé à l'aide du suffixe - v0 -, d'origine préhellénique, qui a
d'« occidentaliser• les mythes de la Grèce propre ou de. l'Orient. donné des noms attestés entre autres dans le domaine béotien.
D'après certains auteurs anciens (cités par Roscher, Lex., 1, 202) Galinthias serait une héroïne locale d'un toponyme Galinthos
c'est Encélade ou même Briarée qui seraient enfouis sous l'Etna. dont le souvenir se serait perdu. Elle serait devenue une belette
Ces êtres hideux, produits de i'imagination orientale, n'ont par étymologie populaire et se serait annexé alors la légende liée
jamais été franchement admis par l'esprit grec qui en a fait des à cet animal et à ses propriétés merveilleuses,
monstres naissant de la Terre et y retournant, après une courte 5. Ovide corrige son modèle, lorsqu'il fait de sa Galanthis
période d'existence terrestre, pour être « emprisonnés • sous des une servante d'Alcmène au zèle empressé, ce qui convient IIIÎeux,
régions volcaniques à la suite d'une défaite. comme 1~ note Plaehn (De Nic., p. 36), à la nature vive de la
22. Cf. Esch., Prom., 364 sqq. L'Etna passait pour être la belette; il y a dans les va-et-vient de la servante affairée comme
forge d'Héphaistos et des Cyclopes, ses au.'Ciliaires. Cf., outre une préfiguration de sa métamorphose.
ce texte d'Eschyle, Callim., Délos, 141 sqq. ; Virg., Én., III, 6. Elles ne sont pas mentionnées par Ovide.
570 sqq.; Cie., De divin., II, 19; Lucil., Aetna, 41-71 (Sur ce dernier 7. Les Moires (ou la Moire) et llithyie tendent à former un
texte cf. Hildebrandt, Eine romische Gigantomachie, Philo[., groupe : Pind., 01., VI, 72; Plat., Sympos., 206 d ; Kaihel, Epigr.
LXVI, 1907, p. 562-589). Gr., 238,1. Cf. B. C. Dietrich, Death, Fate and the Gods (University
23. Cf. Callim., Artémis, 48 sqq. of London, 1965), p. 81 sqq. Les Moires avaient un sanctuaire
24. Notre traduction est en contradiction avec la Tabula altera à Thèbes près des portes Néistes (cf. Pans., IX, 25,4) avec,
(supra, p. xxxv1). Cf. East, o. l., p. 131 qui renvoie à Él., N.A., probablement, llithyie comme cruvvo:oc;;, Cf. Pind., Ném., VII,l
XV, 23 brnpo:vdc;; 8è b 'Art6Mùl\l TI)\/ µÈ:v x6p7JV&pmx~e:L,TI)\/ 'EÀd0mo:, rt&pe:8pe:MoLpé'iv ~o:0ucpp6vùlv."\Vilamowitz est d'un
8è vo:üv ),[0ov ipy&l:e:-ro:t. avis différent (Sitz.-Ber. Berl., 1908, 328 sqq.) : en Béotie on
cherche en vain des traces du culte d'Ilithyie (sur les lieux de
XXIX. GALINTHIAS culte de cette divinité cf. Jessen, RE V [1905], 2106-2110);
dans Pindare (!. c.) il s'agit tout simplement d'une personnifi-
1. Sur cette légende, racontée de manière identique par Ovide, cation poétique.
.l\iét., IX, 281-323, cf. Il., XIX, 119 et schol. Town!. ad loc. citant 8. llithyie est souvent associée à Héra et sert ses haines (cf. la
Istros = F. Gr. Hist. 334 F 72; Lactance: ad Ovid., !oc. cil.; note suivante). Héra passait pour être la mère d'llithyie (cf.
Élien, N.A., XII, 5 ; cf. XV, 11 ; Liban., Narr., III, 1099 = Hés., Théog., 922; Pind., Ném., VII, 2 sq.; Paus., I, 18,5; Apollod.,
"\Vestermann, 1vfyth. Gr., p. 360, 19 sqq.; Paus., IX, 11,3; Pline, I, 3,1) ou des llithyies (cf. Il., XI, 270 sq. et Crinagoras, A.P.,
N.H., XXVIII, 59. VI, 244,1). Parfois même elle s'identifie avec llithyie. Cf. Hésych.
2. Ce Proïtos ne peut pas être le frère d'Acrisios (comme le E1Àc:L0u[Ct.c;;
.•• "Hpo: il:v"Apye:L. A Thoricos, il y avait un temple
veut Schol. Eur., Phénic., 1109), car ce héros est antérieur à d'Héra llithyie, cf. Keil, Philo!., XXIII, 1865, p. 619.
Héraclès. Pausanias (IX, 8, 4) nous parle d'un Proïtos Thébain 9. Le verbe xo:-réxùl est un terme « technique o appartenant à
qui donna son nom à unè'des portes de Thèbes mais sans pouvoir la langue des magiciens. Cf. F. Sokolowsld, Lois Sacrées de l'Asie
l'identifier. Mineure (Paris, 1955), p. 104. Cette ruse (sur laquelle cf. Il.,
3. Seul Diodore (IV, 10, 2) parmi tous les auteurs anciens fait XIX, 96-124 et Apollod., II, 4,5) permit à Héra de faire naitre
naitre Héraclès à Tirynthe. D'après Albert Winter, Alkmene und Eurysthée avant Héraclès et d'accorder ainsi au premier la
Amphitryon (Progr. .l\fogdal. Gymn. Breslau, 1876, p. 7), suprématie que Zeus avait promise au second. Zeus eut sa
Wilamowitz, Herakles, I, 296,50 et Wernicke, art. Alkmene, RE, revanche lorsqu'il la persuada par des propos fallacieux de donner
I [1894], 1573,32 la mention de Thèbes dans l'Iliade, XIX, 99 son lait à Héraclès (cf. Ps.-Ératosth., Gatast., 44), ce qui le rendit
136 NOTES
XXIX. GALINTHIAS 137
immortel. Même attitude d'Héra lors des couches de Léto : elle
retenait Ilithyie sur !'Olympe pour empêcher sa délivrance. culte animal. Voir L. Ziehen, art. Thebai, RE VA [1934], 1506.
10. Cf. l'hymne homérique à Apollon, 98 sqq. ( = Ilithyie 17. Cf. Léto Muxla, déesse des accouchements, victime elle
empêchant l'accouchement de Léto). aussi de la colère d'Héra. Au chap. XXVIII d'Ant. Lib. elle se
trans~orme en µuyaÀ'Ïj •musaraigne,. Gaiinthias présente beaucoup
11. Chez Ovide, l. c.,298 c'est Ilithyie seule qui fait. ce geste. de pomts communs avec Léto.
Sur la signification de ce dernier cf. Pl., N.H., XXVIII, 17. C'est
de la magie sympathique : les mains enlacées des Moires consti- 18. Ce trait est négligé par Ovide qui n'a pas, pour les détails
tuent un nœud magique qui empêche la délivrance d'Alcmène. de ce genre, le même goût que Nicandre (cf. Thér., 130 sq.).
Cette superstition est encore vivante dans le folklore moderne, 19: ?vide,. Mét:, IX, 322 sq. souligne l'ah-iov de cette parti-
cf. N. Politis, Me:À., I, 115. A l'inverse, on croyait faciliter l'accou- cularite phys10logique attribuée à la belette. Quae quia mendaci
chement en défaisant tout nœud dans la maison. Le mari devait parienlem iuuerat ore, / ore parit. - La croyance selon laquelle
détacher la ceinture de sa femme (Pline, XXVIII, 9 et 17) ; la belette conçoit par l'oreille et enfante par la bouche remonte
les cheveux de cette dernière étaient aussi dénoués (Ovide, jus_qu'à Anaxagore (fr. 114 D.), cité par Aristote, GA, III, 6, 756bl5
Fastes, III, 257 ; Weinreich, Antike Heilungswunder, p. 9). q~i a combattu en vain cette tradition largement attestée après
lm. Cf. M. Wellmann, Der Physiologus (Philol., Suppl. XX,l,
12. • A rusé, rusé et demi•· La ruse d'Héra est payée de la 1930, p. 17, 27, 76).
même monnaie par Galinthias, cf. infra 1:oùç 0e:oùç Èç7Jmh,Jcre:v.
C'est surtout dans les contes populaires que nous retrouvons ce 20. Sur le culte d'Hécate en Béotie cf. Nilsson, Gesch. Gr. Rel.,
motif de la ruse qui en déjoue une autre. Selon B. C. Dietrich, P, p. 722:25; Th. Kraus, Hekate (Heidelberg, 1960), p. 58 sqq.
o. l., p. 89, n. 4, ce type de moquerie dans les mythes est souvent Elle s'y identifie avec Artémis protectrice des accouchements
en rapport avec une contestation entre un ancien et un nouvel (voir les références dans A. Keramopoullos, 07Jôa"Cx&, Arch.
ordre de choses. Chez Pausanias (IX, 11,3) c'est la fille de Delt~on, III, 1917, p. 372, n. 2) et avec Perséphone dans Soph.,
Tirésias, au nom parlant d'Historis • la Savante ,, qui éloigne Anlzg., 1199 et schol. ad loc.
les deux Pharmacides envoyées par Héra pour contrecarrer par 21. La belette vivant dans la terre et les égouts passait facile-
leurs sorcelleries l'accouchement d'Alcmène. Cependant cette ment pour être un animal chthonien, en rapport donc avec la
version de la légende ne finit par aucune métamorphose. Cf. déesse chthonienne Hécate. Élien, V.H. VII 15 raconte une
L. Ziehen, RE VA [1934], 1542 sq. B. C. Dietrich, o. c., p. 85, autre histoire : la belette était une sorcièr; lasci;e du même nom
n. 4, pense que ces Pharmacides étaient les Moires. contre laquelle Hécate s'irrita et 1a transforma en cet animal.
13. Cf. Hés., Théog., 904. Sur l'e:-..l)ression, cf. chap. III, 4. 22. Les aitia religieux (statue de Galinthias et sacrifices en
14. Cf. Phaidimos, A..P., VI, 271 (cité par Weinreich, op. laud., son honneur) sont laissés de côté par Ovide.
p. 9). Les peintres de vases représentent souvent les Moires et . 23. La maison d'Amphitryon. Cf. Keramopoullos, Theb., 326 ;
Ilithyie dans ce geste symbolique de délivrance, qui fait pendant Zrehen, l. c. Sur la topographie de Thèbes, cf. F. Schober, art.
au nœud magique et au geste des mains enlacées. Voir Thebai, RE VA [1934], 1423 sqq., qui en donne une riche biblio-
J. Heckenbach, De nuditate sacra sacrisque uinculis (Relig. gesch. graphie.
Vers. Vorarb., IX, 3, 1911, p. 80, n. 1). 24. Cf. chap. IV, 7 Kpa.yaÀe:Ï: llè: µe:1:0:TIJV ÉopTIJV'HpaxÀÉouç
15. Sur cette construction cf. Il., XVI, 176; Hés., Théog., è:v:oµa 06oucriv. Sur les 'Hpfiy.),e:ia de Thèbes, cf. Ziehen, o. l.,
405 ; Eschyle, Prom., 29 ; Ach. Tat., V, 17,3. 1_5n0.L_a fête_ e?t attestée par des textes littéraires et des inscrip-
16. Dans la scholie T à Il., XIX, 119 citant Istros (= fr. 72 J.) tions citées zbzd. Elle durait deux jours. Dans l'après-midi ou
c'est une belette réelle qui en courant devant l'accouchée la la nuit du premier, on offrait un sacrifice de caractère chthonien
délivre de ses douleurs (explication rationaliste de la légende). à Héraclès et à ses fils. Le lendemain c'était le jour de la fête à
Cf. aussi Eust. ad loc., p. 1175,4,! et Clément, Prolrept., II, 40. proprement parler : Héraclès recevait des honneurs divins, et
Ce mythe s'accorde avec la croyance populaire en la valeur les concours athlétiques avaient lieu dans le gymnase et le stade
apotropaïque de la belette, qui explique mainte légende attribuant proches de l'Héracléion. Rien dans notre texte ne permllt de
primitivement une forme humaine à l'animal (cf. E. Rohde, savoir si c'était le premier ou le second jour qu'on offrait le
Rhein. Mus., XLIII, 1888, 304) appelé encore vuqihcra [de vo- sacrifice à Galinthias. Sur la fête d'Héraclès, cf. également chap.
(µ)qi'l]] dans le folklore moderne. Cf. N. Politis, Ilapall6cre:iç, X."XXIII, n. 9.
I, n° 333 sq.; II, p. 926-931. Les deux passages de Clément, 25. Le verbe 06oucri, impropre ici, désigne surtout les sacrifices
Protrept., II, 40 (0"1JÔaÎ:OL ,:o:ç yrLÀëit;llià TIJ'I
llè: [1:e:1:iµ-fixacrL] offerts aux dieux. Pour les sacrifices offerts aux héros et aux
'HpaxÀÉouç yb.ie:mv) et d'Élien, N.A., XII, 5 (xat 07Jôai:0L llè: divinités chthoniennes on emploie d'habitude les verbes È\la.yl~e:LV
crtôoucriv, "EÀÀ'l)Ve:çone:,;, clic;&xoOCùyaÀ'ijv) font penser à un vieux ou È\l,:éµve:iv. Cf. chap. IV, n. 37 et XXÀ'VII, n. 22.
26. Le rattachement de la légende de Galinthias au mythe
138 NOTES XXX. BYBLIS 139
de la naissance d'Héraclès s'explique du fait que son sanctuaire 6. Sarpédon est le frère et le rival de Minos. L'objet de leur
était voisin de la maison natale d'Héraclès et que le sacrifice dispute était soit le trône de Crète (Hdt., I, 173), soit l'amour
qu'on lui offrait avait lieu lors de la fête du héros. Cf. Gruppe, du jeune Milétos (Apollod., III, 1,2). Voir également S. Marinatos,
art. Herakles, RE Suppl. III [1918], 1016, 58 sqq. Les légendes royales de la Crète minoenne (Rev. Arch., XXXIV,
1949, p. 11-18. Après une révolte échouée, il part de Crète avec
ses partisans et, selon une tradition, c'est lui qui est le fondateur
XXX:. BYBLIS de Milet. Cf. M. Sakellariou, La Migration grecque en Ionie,
1. Sur cette légende, fréquemment traitée à partir de l'époque p. 362 sqq. Voir aussi A. Momigliano, Questioni di storia ionica
hellénistique et racontée par Ovide, lvfét., IX, 441-665, nous arcaica (Studi Ital. Fil. Glass., X, 1933, p. 282-87). Sur les relations
possédons essentiellement, outre ce chap. d'Ant. Lib., les deux entre la Crète et l'Asie Mineure (notamment celle du S.-O.), voir
récits de Conon, Dieg., II, et de Parthénios, Ero!., XI, qui cite Nilsson, Min. l\tlyc. Rel.', p. 517; G. Huxley, Crete and the Luwians
deux fragments de poèmes relatifs à la même fable, l'un de (Oxford, 1961), notamment p. 14-24.
Nicaenétos (tv -.éj>Aupxep : Powell, Coll. Alex., fr. 1), l'autre de lui- 7. En Crète, il y avait une ville du même nom (cf. Guarducci,
même. Le scholiaste de Parthénios, I.e., renvoie en outre à Aristo- Inscr. Creticae, I, p. 241). On connaît également une ville crétoise
critos m:pt M1)..1j-.ouet à Apollonios de Rhodes KG(uvau K-.[cru;;; du nom de Caunos (cf. Steph. Byz. s. u.). Les Cauniens de Carie
celui d'Ant. Lib. à Nicandre, Heter., livre II. Pourles autres sources se considéraient comme des Crétois (cf. Hdt., I, 172, qui refuse
voir Rohde, Gr. Rom.•, p. 101, n. 1. Cf. C. Robert, Gr. Heldensage, cette affirmation).
I, p. 360, n. 1; F. Cassola, J Cari nella tradizione greca (Parola 8. Le nom de l'épouse de Milétos diffère suivant les auteurs :
del Passato, XII, 1957, p. 192-209). Cyanée fille de Méandre (Ovide, 451 sq.), Tragasie (Nicaenétos
2. Sur les diverses légendes rattachées à Acacallis cf. Nilsson, ap. Parthén., Ero!., XI).
Min. l\tlyc. Rel.', p. 539. Mère d'enfants exposés et nourris par 9. Nonnos, Dion., XIII, 548 est le seul auteur à les considérer
des animaux, elle appartient au nombre des divinités minoennes. comme le frère et la sœur de Milétos.
Cf. P. Faure, Fonctions ... , p. 141-144. Elle est en même temps le 10. Sur la fondation de Caunos, cf. P. B. Schmid, Studien zu
nom d'une fleur, le tamaris d'Égypte, comme Hélène, Hyacinthe griechischen I{tisissagen, p. 78-82. Elle aurait été fondée par
et probablement Corcyné et Myconé, toutes divinités pré- Caunos parti en exil volontaire de Milet pour se soustraire à
helléniques. Il se peut qu'il y ait eu une légende de métamorphose l'inceste avec sa sœur (cf. Parthén., Erot., XI). Cependant,
végétale mettant en rapport Acacallis et la fleur homonyme, cf. d'après Conon, Dieg., II, le fondateur de cette ville serait Aigialos,
J. Murr, Die Pflanzenwell in der Griech. Mythologie (Innsbruck, fils de Caunos. D'autre part Byblis est l'éponyme de la ville
1890), p. 250. Eumachos ap. Athén.; XV, 681 • en fait un syno- phénicienne de Byblos (cf. Steph. Byz., s. v.), centre renommé
nyme du narcisse, fleur consacrée aux dieux chthoniens. du culte d'Aphrodite. Cf. Luc., de dea Syria, VI sqq.
3. Cf. Nilsson, lYiin. 11/Iyc.Rez.•,p. 539. Les sources sont en 11. Cf. chap. XXXIV, 1. La plupart des auteurs font de Byblis
général d'accord sur le nom de son père Apollon, mais divergent la coupable. Cf. Parthén., Erot., XI; Ov., Mét., IX, 455; Ars, I,
sur celui de sa mère : Déioné (Ovide, 1. c., 443), Aréia, fille de 283 ; Eust. ad Dion. Perieg., 533 ; Diogen., Prou., V, 71 (voir
Cléochos (Apollod., III, 1, 2; Et. Gen. AB, s. v. M[Àîj-i-oc;;;Schol. E. Rohde, Gr. Rom.•, p. 101, n. 1). Selon d'autres auteurs, c'est
Ap. Rh., I, 185/88a, p. 23,17 ·wendel; Schol. Théocr., VII, 115/118, Caunos qui nourrissait un amour coupable pour sa sœur : cf.
p. 107,5 ·w. La correction d'Ahrens <'t"oÜ 'Arr:6llwvoc;;> xd Nicaenétos ap. Parthén., Erot., XI = fr. 1 Powell ; Conon, Dieg.,
'ApdG(c;; est probable), Acacallis (Ant. Lib.). Apollon eut aussi II; Schol. à Théocr., VII, 115-118 ; Arist., Rhé!., II, 25, 1402b4;
d'autres fils d'Acacallis : Naxos, Amphithémis ou Garamas Nonnos, XIII, 551 ; la Souda et Hésych. s. v. KG(uvmc;;~pwc;;.
(cf. Schol. Ap. Rh., IV, 1492) et deux jumeaux, Phylacidès et Stéphane de Byzance ss. vu. KG(üvoc;; et BUÔÀoc;; rapporte les deux
Philandros, qui, exposés par leur mère, furent nourris par une versions.
chèvre, cf. Paus., X, 16,5. Un autre fils qu'Acacallis eut d'Hermès 12. Ant. Lib. donne une version « pudique o de la légende en
ou d'Apollon fut probablement nourri par une chienne, ainsi passant sous silence la confession de l'amour de Byblis à Caunos
qu'on peut le présumer d'après les monnaies de la ville crétoise et la fuite de ce dernier. Selon certains auteurs, cette confession
de Cydonia; cf. Nilsson, Gesclz. Gr. Rel., P, 320 sq. avec la provoque l'exil volontaire du frère. D'après Conon et Ovide,
planche 27,6. Byblis partit à la recherche de son frère.
4. Thème de l'enfant menacé. Cf. M. Delcourt, Oreste el Alcméon, 13. Nicandre (ap. Ant. Lib.) et Ovide diffèrent ici des autres
p. 55 sq.; Héphaïstos ou la légende du Magicien, p. 42. auteurs selon lesquels Byblis finit par se pendre (à un chêne
5. Cf. Hyg., Fab., 252 «Qui /acte ferino nulriti sunt o et Ant. d'après Parthén., Erot., XI, à un noyer selon Conon, Dieg., II).
Lib., chap. XIII, n. 2 et 3 ; XIX, n. 9 ; XXXVI, n. 4. Cette pendaison fait penser au rite agricole de l'G(tOOpG( (cf, chap.
140 NOTES XXXI. LES MESSAPIENS 141
XIII, n. 20). Par ce détail Byblis se rapproche des autres &rcctn::6- Landeskunde, I (Berlin, 1883), p. 89-94 et M'l)Àtctp&inJ<;, Me:ÀÉ:T'lJ
µe:vctt du cycle d'Artémis qui a gardé certains traits de la dtiesse rce:p! T'ijç 0écre:Cùç TOÜ 'Iovlou rcû&youç (Athènes, 1888).
préhellénique. Sur l'étymologie du mot 'A8pEctç voir F. Ribezzo, Gli antichi
14. Sur le sens du verbe Y.ctTé;{Cù cf. supra, chap. XXIX, n. 9. nomi illirici 'A8pEctç, 'I6vtoç del Mar Adriatico (Rivista Indo-
15. Selon la plupart des auteurs anciens cette source naquit greco-ilalica di filol., etc., VIII, 1924, p. 137 sq.).
des larmes de Byblis. Dans Théocr., VII, 115-118, c'est le séjour 9. Ils avaient comme éponyme Auson, fils d'Ulysse.
de la blonde Dioné ( = Aphrodite) et des Amours, acolytes de la 10. Cf. Polybe, III, 88, 4. Cette division tripartite d'un pays
déesse. conquis se retrouve par exemple dans l'épisode du partage du
Péloponnèse entre les trois chefs des Héraclides, futurs rois
d'Argos, de Messène et de Sparte. Cf. Platon, Lois, III, 683d.
XXXI. LES MESSAPIENS 11. Cf. Pline, N.H., III, 101 Brundisio conlerminus Poedi-
culorum ager. Pour l'étymologie de Bpe:v-rémovvoir O. Parlangeli,
1. Cette fable n'est attestée, en dehors de ce chapitre, que par Bibliografia lvfessapica (Rend. Isl. Lomb., XCVI, 1960, p. 202-
Ovide, lvlét., XIV, 512-26, qui a dù connaître le récit de Nicandre 220).
{cf. Plaehn, De Nic., p. 36). 12. On attendrait plutôt tY.Toç « au-delà de Tarente o (Berkel);
2. Lycaon est le plus ancien roi mythique d'Arcadie. Ce nom cependant la leçon du manuscrit tv-rèç est appuyée par l'adverbe
est mis en rapport avec le cannibalisme et le lycanthropisme. tv8o-rÉpCùqui suit mais dont le sens est ici également obscur.
Sur le nom Au:v.&Cùv / Au:v.oç cf. P. Kretschmer, Kleinasiatische 13. Cf. Strab., VI, 3,8 µéxpt 8e:üpo (se. e:!ç Ba:ptov) µè:v
Forschungen, I, 1,15 sq. Ile:uxÉ-rtot Y.IX'r/X tv TÏÎ µe:croyctEq:8è: µéxpt I:tÀouEou.
0czÀct-r-rctv,
3. Btre autochthone était considéré comme un trait d'ancien- 14. Dans Strabon, l. c., !'Iapygie est synonyme de la Messapie.
neté et un titre de noblesse, cf. chap. VI, n. 2. D'après Hérodote, IV, 99 c'est la région comprise entre Brindes
4. Application du motif de la triade à la forme spéciale G de et Tarente.
trium populorum origine &, 15. Il s'agit de l'expédition que fit Héraclès pour s'emparer
5. Ni Iapyx ni Daunios ne sont mentionnés par les mytho- des bœufs de Géryon, cf. chap. IV, 6. Sur le sens de cette expression
graphes (cf. Apollod., III, 8,1; Dion. Hal., I, 11 et 13; Serv. ad cf. chap. VI, n. 3. La colonisation des Iapyges Messapiens et
Aen., VIII,9) dans leurs listes des fils de Lycaon. Ant. Lib. est Dauniens, ayant précédé celle des Grecs en Occident (cf. chap.
le seul témoin de cette tradition. D'après Strabon, VI, 3,2, XXXVII), doit avoir été relativement contemporaine de la
confirmé par Solin, Coll. rerum mem., II, 7, Iapyx, l'éponyme poussée des Grecs vers l'Est, entre 1000 et 800 ans av. J.-C.
des Iapyges, était le fils de Dédale_ (filiation crétoise : cf. infra, 16. Les Messapiens sont ici représentés comme des éleveurs.
Il. 18), L'adresse dont les «Doriens&, compagnons de Diomède, avaient
6. Sur l'étymologie du nom de Daunos/Daunios voir fait preuve dans la culture de leurs champs {cf. chap. XXXVII)
F. Altheim, Rom. Religionsgeschichte, I (Baden-Baden, 1951), excita la jalousie des Illyriens (Messapiens et probablement
p. 134-137. Ce n'est pas un hasard si Daunos «le Chacal & est aussi Dauniens).
donné comme fils de Lycaon, éponyme des Lycaones, « adorateurs 17. On passe ici sans souci de transition à la seconde partie
du dieu-loup o. de la légende. Faut-il supposer une lacune d'Ant. Lib., epitomator
7. Peucétios passait pour être venu d'Arcadie en Italie du de Nicandre ? Constatant que les récits d'Ant. Lib. débutent
Sud et pour avoir été l'ancêtre des Peucétiens. Il aurait vécu souvent par des exposés conformes à la tradition mythographique
dix-sept générations avant la Guerre de Troie. Cf. J. Bérard, représentée par Apollodore {cf. chap. II et JL-XXVIII en particu-
La Colonisation grecque•, p. 459 sqq. lier), J .-M. Jacques incline à penser que le compilateur de métamor-
8. La mer Adriatique est désignée jusqu'au v• s. par les termes phoses a pu, dans ces préambules, enrichir ses modèles à l'aide
6 'I6vtoç, 6 'I6vtoç 7t0V't"OÇ(:v.oÀrcoç,rc6poç), iJ 'IovEct 0&t.ctcrcrct d'éditions scholiées ou d'un manuel analogue à celui qui a été
(é.cÀç).Cf. Pind., Pyth., III, 120; Ném., IV, 86; VII, 95. L'appel- utilisé par Apollodore. µu0oÀoyoümv constituerait ici une ligne
lation 6 'A8plctç ou 6 'A8p[a;ç :v.oÀrcoçn'est utilisée qu'à partir du de démarcation.
1v• siècle. Cf. Lys., XXXII, 25 ; fr. 1,4; Isocr., V, 21. Au milieu 18. Il s'agit du sanctuaire des nymphes mentionné au § 5.
du 1v• s., Scylax Jun., § 27 {cf. § 17, et Dion. Perieg., 92-94) dit: Ce toponyme rappelle la ville crétoise d'Hiérapétra ou Hiérapytna.
TO 8è: ctù-rè 'A8pEctç tcr-r! Y.cd 'I6vtoç. Cf. également Ant. Lib., Il y a en Apulie des toponymes qui ont une consonance crétoise.
XXXVII, 2 où l'auteur utilise le terme 'I6vtoç rc6v-roç. En gros, Cf. les témoignages rassemblés par M. Mayer, Apulien, p. 378 sqq.
la ligne qui va des Acrokeraunia à la presqu'ile messapienne repris dans son article l\!lessapioi, RE, XV [1931], 1173 sq.
délimite une partie Nord appelée 'A8pEocç et une partie Sud Rappelons aussi qu'Hérodote, VII, 170 met les Messapiens en
appelée 'I6vtoç. Voir sur cette question Nissen, Italische rapport avec la Crète.
142 NOTES
XXXIII. ALCMÈNE 143
19. Littéralement o protectrices des troupeaux•· Elles sont
7. Les dieux prennent souvent un aspect zôomorphe pour
aussi appelées bnµ7JÀux8e:ç (Paus., VIII, 4,2), µcû,ux8e:ç(Pollux,
accomplir une entreprise amoureuse et un aspect anthropomorphe
IX, 122, 127) et &µctµ7JÀlile:ç (Schol. A Il., XX, 8).
20. Motif des arbres ou plantes qui chantent ou qui poussent
pour conseiller ou éprouver les mortels : cf. chap. X, XV, XXIII.
8. Animal sacré d'Apollon; c'est de sa carapace qu'est faite
des cris. On le rencontre chez Nicandre à propos du pin, qui a
la lyre du dieu.
donné lieu à une allusion à la légende de Marsyas : Al., 303 sq.
9. Pour une expression semblable cf. chap. XXII, n. 22.
7J Bè (se. r.:kuç) µ6pov 1t0Mmicr,ov bt-ctLcx~oucrct Xct,' riyx.7J/OL7J
10. Série de métamorphoses secondaires à l'intérieur d'une
cruvve:x_ÉCù<;
&BLVYJV &vctÔcxÀÀe:,ctL7JX7JV.Sur ce motü voir Rose,
légende de métamorphose, comme au chap. XVII. Sur la trans-
Handb. of Greek Mythology, p. 290-291 ; Bolte-Polivka, Anmer-
kungen zu den l{indern-Hausmürchen der Brüder Grimm, I formation d'Apollon en serpent, cf. Fontenrose, Python, p. 57.
11. Cf. Ov., l. c., 333. Ce personnage semble être le petit-fils
(Leipzig, 1913), p. 261-262 (la flûte qui chante); A. Delatte, Herba-
d'Hémon, lui-même fils de Thoas, mentionné par Paus., V, 3,6 et
rius (Bruxelles, 1961), p. 148, n. 3. Le folklore des divers peuples
Apollod., II, 8, 3. Cf. M. Sakellariou, La 11-figration grecque en
est rempli de légendes d'arbres hantés. D'après Philipp, art.
Iapyges, RE IX [1914], 743, 17 sqq., nous aurions dans cette fable Ionie, p. 170 sq.
12. Cf. Ov., l. c., 356. Chez Ovide, Amphissos est encore un
un conte Iapyge. Les Iapyges ayant des traits communs avec les
enfant à la mamelle.
Étoliens (cf. ibid., 734) avaient des raisons d'intéresser Nicandre,
13. Cette ville est mentionnée par Scylax (fr. 62) entre
auteur d'AhCùÀLY.CY..
Héracleia et Trachis par les mots ~ouÀctpxe:6v,Cùvt:v Ot.-n,et
par St. Byz. s. v. ÛL't'7),où elle est donnée par erreur pour une ville
XXXII. DRYOPÉ des M7JÀLEL<;. Stahlin, Das hell. Thess., 205, 9, suivi par Kirsten,
art. Oite 2, RE XVII [1937], 2299, doute de l'existence d'une
1. En dehors de ce chapitre d'Ant. Lib. pour lequel le scho- ville ÛL't'7J.
liaste renvoie à Nicandre, ..Ovide, l\tlét., IX, 329-393, est le seul 14. Les nymphes, bien que mortelles, étaient douées d'une
témoignage relatif à la métamorphose de Dryopé (les différences longévité remarquable; cf. Hés., fr. 304 M.-W. et Ausone, Ecl., V,
n'excluent pas l'utilisation de Nicandre : cf. Plaehn, De Nic., 7-8.
p. 46 sq.). 15. Valeur religieuse: la o grâce o dispensée par les dieux. Voir
2. Éponyme du peuple des Dryopes. J.-P. Vernant, Mythe et Pensée chez les Grecs (Paris, 1966), p. 10,1;
3. Le père de Dryopé s'appelle Eurytos chez Ovide, l. c., 356, C. Moussy, Gratia et sa famille (Paris, 1966), p. 409-415.
qui place la légende à Œchalie (331.) ; Eurypylos chez Stéphane 16. Aitia de la fondation de sanctuaires tout à fait dans la
de Byzance, s. v. Llpu67t7J, qui fait de Dryopé l'éponyme des manière de Nicandre. Cf. chap. I, n. 21.
Dryopes de l'Œta (p. 239, 25 Meineke) : al Bè m:pt 't'îJV ÛL't'7JV 17. Cf. chap. XXII, n. 6.
~puo1te:,; &1tà ~pu67t7J<;-nj,; Eùpu1t0Àou 0uyrt.,p6,;. La qualité de fille 18. Cette institution de concours rappelle celle des Concours
unique, confirmée pour le modèle par Ovide (l. c., 329 fuit unica Olympiques par Héraclès. Les jeux sont normalement liés au
matri) est en contrad,iction avec les données du chap. IV où culte de héros ou de divinités et remplissent ainsi une fonction
Dryops a un fils Cragaleus. J.-M. Jacques, s'appuyant sur ces religieuse. Cf. A. Brelich, Gli Eroi Greci, p. 94-106.
observations, soupçonne Ant. Lib. d'avoir ajouté à son modèle 19. Sur le terme élmov cf. chap. V, n. 3. Sur le tabou de la
cette filiation sans parallèle de Dryopé (cf. chap. XXXI, n. 17). présence des femmes aux Concours voir Wachter, Reinheits-
4. Sur l'Œta; à l'époque historique une communauté Llpu67t7J vorschriften, p. 125-129.
s'est perpétuée près de l'Œta. A preuve l'ethnique ~puo1tctî:oç 20. L'explication donnée par Nicandre pour cette exclusion
(St. Byz., ibid.) attesté par des inscriptions du u• siècle avant n'est qu'un aition bien à lui.
J .-C. (cf. Miller, art. Dryopes, RE V [I 905], 1748, 22). La Dryopis 21. Cf. la métamorphose, pour des raisons semblables,
dont il est question au § 4 semble la Llpuo1tl,; 1te:pl 't'îJV ÛL't'7JV d'Ascalaphos qui avait dénoncé Perséphone d'avoir mangé la
de St. Byz. (cf. la note précédente) qui en distingue une Llpuo1tlct grenade.
,él,v ~pu61tCùV1te:pt Tpctx'tvct (ibid., p. 240, 1 sq.). Cf. en outre le
chap. IV, 1. La Dryopis (ou Dryopia) o pays des chênes o fut par
XXXIII. ALCMÈNE
la suite appelée Doris, nom de même sens (cf. Hdt., VIII, 31).
5. Apollon Agraios avait un culte sur le mont Œta. Cf. aussi
1. Héraclès avait voulu mourir sur un bûcher qu'il avait
le chap. IV, 3.
préparé sur le mont Œta mais au dernier moment il fut ravi au
6. Nicandre peut s'être souvenu ici d'un épisode semblable ciel, cf. Apollod., II, 7,7 et Frazer ad loc. L'&qictvLcrµ6,;est la
de l'Iliade (XVI, 179 sqq.).
preuve de la déification d'un héros. Cf. chap. I, n. 21. Suivant
144 NOTES
XXXIII. ALCMÈNE 145
Sieben Tore Thebens (Hermes, XXVI, 1891, p. 191-242) et
une autre tradition, Héraclès mourut effectivement sur le bûcher. A. Keramopoullos, Thebaïca, passim, notamment p. 469-478.
Cf. Nilsson, Flammentod des Herakles au{ dem Œta (Arch. Rel.
Wiss., XXI, 1922, p. 310 sqq.), et Fire-Festiuals (Journal Hell. 9. Cf. Paus., IX, 11,1; Pind., Isthm., IV, 69 (104) et schol., et
Slud., XLIII, 1923, p. 144); I. M. Linforth, The Pyre on Mount Keramopoullos, op. laud., p. 324. Sur le culte d'Héraclès à Thèbes
Œta in Sophocles' • Trachiniae » ( Uniu. California, Philo[. Pub[., et la fête des 'Hp&Y.Àe:ux,cf. Keramopoullos, op. laud., p. 330 ;
XIV, 1952, p. 255-267). Là encore le feu immortalisant signifie Wilamowitz, Pindaros, p. 340; L. "ziehen in RE, VA [1934],
l'apothéose du héros. Cf. M. Delcourt, Pyrrhos et Pyrrha, 1517-1521 et 1550. Sur l'Héracleion voir Schober, o. l., 1448-49.
p. 70-72; C. M. Edsman, Ignis diuinus (Lund, 1949), p. 233-249. 10. Hermès est ici représenté dans son rôle de psychopompe,
Les sommets des montagnes sont le pont naturel entre Ciel et sur lequel voir en dernier lieu K. Kerényi, Hermes der Seelen-
Terre. Cf. C. Hônn, Studien zur Himmelfahrt im Klassischen fürher (Zürich, 1945). Le prototype de cette fonction d'Hermès
Alterlume (Progr. ltlannheim, 1910), p. 25. se trouve dans la seconde Nekyia (Od., XXIV, 1 sqq.) où le dieu
conduit les âmes des Prétendants dans !'Hadès. Sur les épithètes
2. C'est-à-dire d'Argos, car Héraclès était considéré comme
d'Hermès dans son rôle de psychopompe, cf. Gruppe, Gr. 1vlyth.,
un Argien et un Perséïde, bien que la plupart de nos sources le
1321, Il. 1.
fassent naître à Thèbes (version plus récente, cf. chap. XXIX, 11. Cf. Od., IV, 563-569 en liaison avec Rhadamanthe. Les
n. 3). D'après Soph., Trach., 1151 sq., Alcmène vivait encore à Iles des Bienheureux, ce pays enchanté situé au milieu de !'Océan
Tirynthe lors de la mort ou la disparition d'Héraclès.
ou du Pont-Euxin (identifié dans ce cas avec l'ile Blanche, cf.
3. Il s'agit d'une collectivité mythique avec ses propres Avien, Descr., 722 sq. et Ant. Lib., XXVII, n. 11), étaient le
cultes ; cf. A. Brelich, Gli Eroi Greci, p. 348, n. 86. Paradis des Grecs. Cf. E. Rohde, Psyche (Tübingen, 1925•), II,
4. Cf. Apollod., II, 8, 1. Ils avaient commencé par chercher p. 369-373. Certains écrivains et scholiastes identifiaient les Iles
refuge auprès de Céyx, roi de Trachis et ami d'Héraclès, qui, des Bienheureux avec la Cadmée, cf. Tzetzès ad Lye., 1194 et 1204;
cédant aux menaces d'Eurysthée, leur refusa l'hospitalité ; Parménide ap. la Souda et Phot., Lex., s.u. Ma::dpùlv vîjcro,;.Gruppe
alors les Héraclides s'en allèrent à Athènes. La protection qu'ils ( Gr. Myth., p. 386, 2) pense qu'il s'agit d'une glorification de la
y trouvèrent est un lieu commun des orateurs et poètes attiques prospérité dont se réjouissait Thèbes.
et un objet de fierté patriotique. Cf. Hdt., IX, 27 ; Aristoph., 12. Rhadamanthe régnait sur ces Iles seul ou aux côtés de
Plut., 385 avec schol. ad loc.; Lysias, Épitaph., 11-16; Isocr., Cronos en tant que son parèdre. Cf. Pind., Ol., II, 75, et Nilsson,
Panég., 15 et 16. Min. Mye. Rel. 2 , p. 623 sqq. Suivant une autre tradition (Apollod.,
5. La version de Phérécyde (ap. Ant. Lib.) est suivie par II, 4, 11), Alcmène, après la mort d'Amphitryon, épousa
Euripide, Héraclides, 115, qui fait de Démophon le roi d'Athènes Rhadamanthe exilé de Crète (après le meurtre de son frère, cf.
à cette époque et le protecteur des Héraclides, tandis que selon Tzetz. ad Lye., 50) et vécut avec lui à Ocalie; c'est là qu'Alcmène
Pausanias (1, 32,6) c'est Thésée, père de Démophon, qui remplit • mourut o. Sa tombe et celle de Rhadamanthe étaient montrées
ce rôle. près d'Haliarte. Cf. J. Schwartz, Le tombeau d'Alcmène (Reu.
6. A Marathon, cf. Strab., VIII, 6,19. Arch., 1958, I, p. 76-83). D'après une troisième version, Alcmène
7. Tué lors de sa fuite par Hyllos, fils d'Héraclès et de Déjanire fut enterrée à Mégare (Paus., I, 41, I; IX, 16,7). Le culte funé-
{cf. Diod. Sic., IV, 57,6; Apollod., II, 8,li, ou par Iolaos qui raire dont elle y était l'objet indique qu'il s'agit d'une divinité
ressuscita pour venger les Héraclides. Cf. Pind., Pylh., IX, 136 sqq. chthonienne qu'on a facilement mise en relation avec le héros
et schol.; Strab., VIII, 6,19; Paus., I, 44,9. Cette seconde chthonien Rhadamanthe, le • juge des Enfers o. Cf. Apollod.,
tradition semble être la plus commune. Euripide (Héraclides, II, 4, 11 et Frazer ad loc. ; Plut., Lys., 28,9 ; de gen. Socr., 5 sqq.
843 sqq.; 928 sqq.) en donne une variante: lolaos qui est toujours Rhadamanthe fut le maître d'Héraclès, cf. Aristote, fr. 518 Rose
vivant et qui rajeunit miraculeusement aurait fait Eurysthée ap. Schol. Théocr., XIII, 7-9 b. = F. Gr. His!. 379 F 8.
prisonnier et l'aurait amené devant Alcmène qui l'aurait livré à 13. Hermès ne doit pas avoir manqué de la rajeunir, cf. supra
la mort. Voir Frazer ad Apollod., vol. I, p. 278-281. xcc-.ècyîjpa:ç &r.o0viJcrxe:t,et chap. XXVII, n. 13.
8. Les "H),e:x-rpa:t 7t'ùÀa:t ou 'IDe:x:-.pŒe:,; étaient celles où 14. 'Aqiccvtcrµ6,; de type nicandréen. Martini (préface de son
aboutissait l'ancienne route d'Athènes. Chez Euripide, c'est la édition, p. LX), suivi par Wendel ( Gnomon, VIII, 1932, p. 154),
porte principale de Thèbes. Sur l'origine de son nom voir attribue cette fable à Nicandre. Sur cette • transformation » cf.
Hellanicos (F. Gr. His!. 4 F 23) et Éphoros, ibid., 70 F 120. Cf. Plut., Rom., 28, 7; Paus., IX, 16,7. Sur la signification de
R. Unger, Theb. Farad., p. 271-274 et F. Schober, art. Thebai, l'&qia:vtcrµ6,;cf. Pease, Sorne aspects ..... , p. 14, n. 101.
RE, VA [1934], 1430. Thèbes était réputée pour avoir sept 15. La vue d'un cadavre présentant un danger de souillure,
portes. Sur la formation de cette légende voir Wilamowitz, Die les lois funéraires prescrivent de le transporter recouvert. Cf.
146 NOTES XXXIV. SMYRNA 147
Loi funéraire d'Ioulis (Ziehen, Leg. suer., 93A, v. 10 sq. du v• s. 8. Sur cet inceste, cf. Atallah, o. l., p. 48-52. Sur l'inceste
av. J .-C.) -,;èv 0,xv6[v]-,;,x [cptpEV x]<X't<XY.EXcxÀuµµévov
mc.mijt fL€XPL pratiqué dans les familles royales, voir L. Gernet, Mariages des
[È;cl -,;è cr]ijµ,x. Loi des Labyades à Delphes ( ±. 400 av. J.-C.) Tyrans (Mél. Lucien Febvre, Paris, 1954), I, p. 41-53.
in Ziehen, o. l., 74C, v. 13 sqq. -,;èv 8è; vEXpèvKEX<XÀuµµévov <pEpt'tCù 9. Si, d'après Ant. Lib., l'enfant naît dans l'émotion de la
my~. Cf. Wii.chter, Reinh., p. 60 et Démosth., XLIII, 62 {loi révélation du crime, la plupart des auteurs le font naître après
de Solon). la transformation de sa mère en arbre. Servius ad Virg., Aen.,
16. Il s'agit manifestement d'un fétiche de pierre qu'on a par V, 72 rapporte que le père de Smyrna perce de son épée l'écorce
la suite associé à Alcmène en créant la légende étiologique de sa de l'arbre et l'enfant en sort, ou selon une autre version (cf. aussi
métamorphose. L'ai/ion est également caractéristique de Nicandre ad Ecl., X, 18) c'est un sanglier qui remplit ce rôle. Les autres
{cf. supra, n. 14). Mais la légende elle-même peut s'expliquer auteurs mentionnent simplement l'origine végétale d'Adonis,
par les traditions religieuses relatives au colossos. Voir J.-P. né de l'arbre maternel au terme de la grossesse (Cf. Ov., M~ét.,
Vernant, 1\tlyihe et Pensée, p. 251-264 (Figuration de l'invisible X, 503 sqq.; Apollod., III, 14,4; Hyg., Fab., 58 ;. Tzetz. ad Lye.,
et catégorie psychologique du double: le colossos). 829-30, ad Il., p. 138). Cette naissance d'Adonis rappelle la concep-
17. Keramopoullos, Theb., p. 369, pense que c'est là une tion primitive selon laquelle les hommes seraient nés des arbres
formule toute faite qui peut tout simplement signifier « lieu de la forêt. Atallah, o. l., p. 325 pense même qu'Adonis s'identifie
sacré, enclos de sanctuaire, téménos o. Le texte d'Ant. Lib. à l'arbre à myrrhe.
implique que cet oc>..cro,:; est un lieu saint connu et bien défi.ni 10. Ovide (M"ét., X, 485 sq.) semble s'inspirer de la même
(cf. l'article -,;éj'i).Comme Pausanias ne distingue pas nettement source. Du récit d'Ant. Lib. rapprocher encore les vers 315-317,
l'emplacement de la pierre d'Alcmène du sanctuaire de Dionysos 359 sqq., 382 sqq., 439 sqq., 469-472, 499-502.
(cf. IX, 16,7), il semble probable que cette pierre et cet éJJ,.cro,:; 11. Cf. chap. II, n. 24. La légende de Smyrna présente ce
étaient situés à l'intérieur de l'enclos de ce sanctuaire. trait commun avec celle des Héliades. Cf. Schol. Grég. Naz.,
18. Sur cette forme cf. Schol. Ap. Rh., III, 1179 <l>EpEXu8"1],:; p. 56 Gaisf. <l>cté0ovw,:; &:llEÀtp<Xl 8,xxp{mv -)j),EX-,;povÀtyov-,;,xt Èv
8è; tv -tjj 7tZfL7t,fl (F. Gr. Hisl. 3 F 22n) oll-,;Cù<p"l]crlv• btd 8è; -,;éj'lIl<XY.TCùÀéj'l
7tOT<Xµéj'l.
tv 0~ô-nmv.
K&llµo,:; x,x-,;epx[cr0"1] 12. Notre manuscrit aspire l',x initial d'Adonis. Sur cette forme
à aspirée, cf. Atallah, o. l., p. 304 sq.
13. Les mythographes rattachent parfois à ce récit celui de
XXXIV. SMYRNA
la mort d'Adonis et de sa transformation en anémone ou en rose.
1. Sur la légende de Smyrna, voir en dernier lieu la thèse de Cf. Hyg., Fab., 58 ... Adonis cugnominaius quem quia Venus
W. Atallah, Adonis dans la littérature et l'art grecs (Paris, 1966), adamauit, 1\tlars in aprum transfigura/us occidit, quem multi
notamment p. 40-47. miseralione Veneris in rosam conuersum discunt. Ovide raconte
2. Théias roi de Phénicie ou d'Assyrie, ou Cinyras roi de cette légende après avoir développé celle de Myrrha (Mét., X,
Chypre selon les divers auteurs. Cf. Atallah, o. l., p. 33-39 sur la 503-739). On pourrait donc supposer que dans le recueil originel
généalogie de Smyrna. Selon Lucien, De Dea Syria, 9, Cinyras d'Ant. Lib., ou dans son modèle, figurait aussi la métamorphose
aurait construit un temple à Aphrodite sur le mont Liban. d'Adonis*. En tout cas, Nicandre, si c'est bien lui la source
d'Ant. Lib. pour ce chapitre, avait traité la légende d'Adonis et
3. Cas d'&:1ttt't"I).Ce mot et le mot fL"/JX<X\I~
ou leurs dérivés sont
souvent associés. sa transformation en fleur. Cf. schol. Théocr., V, 92 TIJV&:vEµ©V"/JV
( = fr. 65
Èx 'tOÜ 'A8oovt8o,:; ,xlµ,x-,;o,:; <pU7ÎV<XL
N[x,xv8p6,:; tp"l]O"LV
4. Cette passion incestueuse aurait été suscitée par Aphrodite Schneider) ,.., Mét., 735-739 • •. Cependant chez Ant. Lib., dont
irritée contre la mère de Smyrna qui préférait la beauté de sa l'habitude est de limiter chaque chapitre à une histoire de
fille à celle d'Aphrodite elle-même (cas d'hybris). Cf. Ov., J',1éi., métamorphose, la mention d'Adonis est tout à fait secondaire.
X, 524; Hyg., Fab., 58; Opp., Hal., III, 405. Voir supra, chap.
XXI, n. 5.
5. Le nom de la nourrice est un souvenir de la légende de • Castiglioni (Studi, p. 352) suppose que par l'inadvertance
Phèdre et Hippolyte.
de quelque copiste nous n'avons plus la fin de ce chapitre d'Ant.
6. Le rôle d'intermédiaire joué par la nourrice est un topos Lib., dans laquelle devaient figurer les observations étiologiques
des histoires d'amour. Cf. Rohde, Gr. Roman•, p. 616. et la mention des coutumes religieuses.
7. Une aventure semblable se lit dans D. Laërce, I, 96 et • *Cf. G. von Lücken, Zu den Quelien der Adonisdarstellung
Parthén., Erot., XVII à propos de Périandre et de sa mère (cités in den Metamorphosen Ovids (Listy Filologické, LXXXVI, 1963,
par M. Delcourt, Œdipe, p. 195). p. 50).
148 NOTES XXXVI. P ANDARÉOS 149
De ce silence on ne peut rien conclure de certain pour Nicandre plaine marécageuse de l'embouchure du Xanthe. Ce sanctuaire
chez lequel les deux histoires étaient peut-être liées, comme est actuellement fouillé par H. Metzger.
elles le sont chez Ovide. Mais il a aussi bien pu traiter la légende 11. Tpe:µtÀ[c;ou Tpe:µ[À'l) (St. Byz.) ou Tpe:µtÀ[cx(Hésychius).
d'Adonis dans une autre partie des Heteroioumena. Cf. Steph. Byz. s. v. Tpe:µ[À'l)• 7jAux[cxf:XcxÀe:Ï:-ro
Ol}TCùÇ cx1tàTpe:µlÀou,
roc;Ilcxvucxmc;(fr. 18 Kinkel). Sur ce nom voir H. Oppermann,
art. Tremiles, RE VI A [1937], 2290. F. Cassola, I Cari nella
XXXV. LES BOUVIERS tradizione greca (Parola del Passato, XII, 1957, p. 205 sq.),
considère l'ethnique Auxtot comme étant plus ancien que celui
1. Autres témoignages relatifs à cette légende : Ov., 1\'Iét.,VI, de Te:pµÜ.cxtou Tpe:µlÀcxt,malgré l'assertion contraire d'Hérodote
339-381 ; Prob. ad Virg., Géorg., I, 378; Servius ad lac. ; Myth. (I, 173 et VII, 92) car e des textes hittites, égyptiens et lyciens
Vatic., I, 10 ; II, 95. Ces deux derniers auteurs remplacent dans il résulte que l'ethnique Lycii est celui de l'époque mycénienne,
cet épisode Léto par Déméter. l'ethnique Termili celui de l'époque historique, employé non
2. Ancien nom de Délos où la plupart des sources localisent seulement par les peuples voisins (comme le dit Hérodote) mais
la naissance d'Apollon et Artémis. Cf. H. Gallet de Santerre, aussi dans les inscriptions locales o. Cf. aussi P. Kretschmer,
Délos prim. et arch., p. 239. Glolta, XXI, 1932, p. 239 : t Le nom Trmmili est attesté plus de
3. Pour Léto en Lycie, voir U. Pestalozza, Pagine di religione trente fois dans les inscriptions lyciennes, le nom Auxtot pas
mediterranea, I (Milan, 1942); p. 17 sqq.; Gallet de Santerre, o. l., une seule fois o. Pour l'étymologie de Te:pµ[Àcxtvoir en dernier
p. 340 (index s. v.). lieu Vl. Georgiev, Lykische (Termilische) Etymologien (Archiv
4. Cette source est appelée Melas par Probus ad Virg., Géorg., Orienlalni, XXVI, 1958, p. 338).
I, 378. 12. Explieation étiologique du nom de Lycie. Une origine
5. Chez Ovide, Léto s'approche de l'étang pour boire et non différente pour ce nom est donnée par Hérodote (ll. cc.) : o/5-rCù
pour purifier ses enfants par un bain et, sans doute, pour se 87] xcx-rà: -roü Auxou (le fils de Pandion, roi d'Athènes) T7JV
purifier elle-même (il y a peut-être un souvenir de cet état de trt"Cùvuµ['l)v Auxtot &và:xp6vov È0,1J0'lJcrcxv. Alexandros Polyhistor au
choses au début du § 3 71llè: moücrcx-roü 15/lcx-roc;;jusque-là Ant. livre II de ses Lykialm ( = F. Gr. Hist. 273 F 137 et Kommentar,
Lib. a seulement parlé de son désir de baigner ses enfants). p. 308-311) en donne une autre explication : t -re:Àe:utjcrcxc;
t
6. Avec cette attitude des bouviers inhospitaliers contraste -rà:c; llè: -roüc; Tpe:µtÀÉ:cxc;Aux[ouc; Be:ÀÀe:poqi6v'r'l)c; µe:-rCùv6µcxcre:v.
celle de la vieille Syessa qui reçut la déesse dans sa cabane (cf. J.-M. Jacques remarque que l'explication d'Ant. Lib. est tout à
Steph. Byz., s. v.). fait isolée. Les fables tirées de Nicandre présentent très souvent
7. Chez Ovide, Léto irritée de l'attitude des paysans, qui non des aitia de ce genre.
contents de lui refuser l'eau de l'étang la troublent en agitant 13. Le loup est un animal sacré d'Apollon à qui on l'offrait
la vase de leurs pieds, les transforme sur le champ en grenouilles. parfois en sacrifice. Sur les monnaies on voit souvent le loup
On ne comprend pas très bien pourquoi, chez Ant. Lib., elle associé à Apollon. C'est sous les traits de cet animal qu'Apollon
remet sa vengeance à plus tard. Rapprochant cet indice de celui s'approcha de la nymphe Cyrène, cf. Serv., ad Virg., Én., IV, 377.
qui est signalé supra, n. 5, J.-M. Jacques pense qu'Ant. Lib. a Voir Willetts, Cretan Culls, p. 267 avec la bibliographie.
essayé de fondre dans ce chapitre deux traditions différentes - 14. Cf. chap. VI, Il. 14.
l'une relative à la source Ivlélité (Ovide la remplace par un étang 15. Sur ce trait final, cf. chap. IX, n. 22. La distinction des
en accord avec les traits dont il enrichit son récit) et remontant grenouilles en grenouilles de fleuves et de marais est attestée
peut-être à Nicandre; la seconde relative au fleuve Xanthe par Pline, N.H., XXXII, 48 (fluviatiles) et Isidore, XII, 6,58
(ignoré d'Ovide) serait due à Ménécrate de Xanthos, l'autre ( aquaticae, palustres).
garant de ce chapitre d'après le scholiaste d'Ant. Lib.
8. Léto elle-même, bannie du ciel et de la terre, erre comme XXXVI. PANDARÉOS
une louve accompagnée d'une escorte de loups. Cf. Arist., H.A.,
VI 35, 580al8; Él., N.A., X, 26. 1. Il est piquant de rapprocher cette légende du récit que
9. Remuant la queue en signe d'amitié. Cf. Od., XVII, 302; fait Diodore, III, 68 (d'après Dionysios Skytobrachion) et 70, de
Ap. Rh., I, 1145 ; Ov., Jl.1ét., XIV, 258. la naissance de Dionysos et où les rôles sont inversés : Ammon,
10. Certaines sources localisent la naissance d'Apollon et marié à Rhéa, tomba amoureux d'Amalthée et eut d'elle un
Artémis à Araxa, près du Xanthe. Cf. T AM II, 1,174 = Poly- enfant, Dionysos; cf. Ap. Rh., IV, 1129-34. Dans les deux cas,
charmos, F. Gr. Hist. 770 F 5. Mais le sanctuaire principal, le il s'agit de légendes étiologiques créées pour expliquer la naissance
centre religieux de la région, était situé plus au Sud, dans la
17
150 NOTES XXXVII. LES DORIENS 151
de l'enfant divin dans une grotte, motif mythologique d'origine
Pandaréos (cités par Guarducci, Il Cane di Zeus, Sludi e Mater.
préhellénique. Cf. chap. XIX, n. 5. di Sloria delle Relig., XVI, 1940, p. 1-8, notamment p. 5 sqq.).
2. Sur cette grotte cf. chap. XIX, n. 3 ; Nilsson, Min. Mye. 13. Tantale est lié au mont Sipyle. Cf. les sources citées par
Rel.•, p. 534. M. Sakellariou, La migration grecque en Ionie, p. 226, n. 1.
3. Bien que la version traditionnelle fasse de la Crète le lieu 14. Cf. Plat., Crai., 395•. Certains auteurs font de Tmôlos le
de naissance de Zeus, quelques poètes et mythographes rapportent père de Tantale. Cf. Gruppe, Gr. Mylh., p. 656, n. 3.
des variantes locales dues au désir de certaines cités de rivaliser 15. Cf. Nonn., I, 146; XLVIII, 730; schol. Stat., Theb., II,
avec la légende crétoise; cf. Willetts, Cretan Culls, p. 218 sq. 436 ; Gruppe, l. c.
4. Amalthée, dont les auteurs anciens font soit une nymphe, 16. Selon une autre version de la légende, rapportée par
fille du roi Mélisseus et sœur de Mélissa (cf. Mus., fr. 7; Ovide, schol. V Od., XIX, 518 et QV Od., XX, 66, Eust. ad loc., et schol.
Fast., V, 115; Hyg., Fab., 139; Lact., Div. Inst., I, 22, 19; schol. Pind., Ol., I, 91 ", c'est à Hermès que Tantale aurait fait le faux
Arati, Phén., 156), soit, comme ici, une chèvre (cf. schol. AB Il., serment pour ne pas lui livrer le chien. Mais ·il était confondu, car
XV, 318; Callim., Zeus, 49 et schol. ad loc.). D'après schol. Arat., le chien était découvert chez lui.
Phén., 161 (fr. 114 Schneider) Nicandre avait parlé de la chèvre 17. Selon les sources citées à la note précédente, Pandaréos
Amalthée nourrice de Zeus. Nous avons mis entre crochets le mot s'enfuit avec sa femme et ses filles, quand il eut appris le sort de
vuµ<p"ljqui nous semble être une note évhémériste écrite en marge Tantale, d'abord à Athènes (où il s'identifie avec le roi Pandion),
par un lecteur et passée dans le texte. puis en Sicile, où Zeus le découvre et le met à mort avec sa femme.
5. Sur ce chien cf. Schol. Pind., Ol., I, 91a; Schol. V Od., XIX, Enfin, d'après schol. B Od., XIX, 518 (variante) c'est Tantale
518. Zeus donna à son tour ce chien à Europe pour la garder. Cf. le voleur et Pandaréos le recéleur.
infra, chap. XLI, n. 13. 18. Le parjure n'a pas été le seul crime de Tantale dont
6. La mission de ce chien d'or n'était pas seulement de garder Homère fait déjà l'un des trois Grands Suppliciés de l'Hadès.
Amalthée, mais aussi d'éloigner les mauvais démons que suscite II aurait révélé aux hommes les secrets des Immortels ou dérobé
un accouchement. L'or passait pour être un moyen apotropaïque: du nectar et de l'ambroisie pour les donner aux mortels - rôle
cf. Wachter, Reinheilsvorschri{len, p. _33,2. L'idée de richesse « prométhéen o puni par un châtiment «prométhéen» - ou
évoquée par l'or conflue avec celle de puissance magique de ce éprouvé l'omniscience des Immortels en leur offrant comme
chien. Cf. infra, chap. XLI, 5. repas la chair de son fils Pélops, etc. Sur d'autres « crimes o de
7. Le triomphe de Zeus sur les Titans et Cronos implique que Tantale, voir Gruppe, Gr. Mylh., p. 656, n. 4.
le dieu grandit. Cependant il est peu_ probable que l'enfant-dieu 19. Ce nom est également masculin chez Pausanias (l. c.),
crétois grandissait. Nous avons donc ici la contamination de deux mais il est féminin chez Pindare et neutre dans ses scholies. Sur
aspects de Zeus, dieu suprême et enfant-dieu, reflétant sa cette montagne, voir G. Weber, Le Sipylos et ses monuments
double origine : indo-européenne et crétoise. (Paris, 1880).
8. La rivalité de Zeus et de Cronos se retrouve dans celle de
Tesub et de Kuparpi des textes hittites et peut remonter à un
original currite ou phénicien par l'intermédiaire de !'hittite. Voir XXXVII. LES DORIENS
Cassola, La Ionia nel monda miceneo (Naples, 1957), p. 51, qui
en donne la bibliographie. 1. Pour l'attribution de cette fable à Nicandre, voir Oder,
ctty6,;, cf. Arat., Phén., 163; Ps.-
9. Sur le Y.CL't"Clcr't"e:ptcrµè,; o. l., p. 54 et Rolland, Heroenviig., p. 22 sq. Cette opinion est
Ërat., 13 ; Hyg., Astron., II, 13. rendue probable par l'étroite relation de la légende avec celle du
10. C'est-à-dire la grotte. Ce sont les grottes qui servaient de chap. XXXI. Chez Ovide (Mét., XIV, 458-511) la légende des
sanctuaires à. l'époque minoenne. Elles sont souvent liées au compagnons de Diomède est immédiatement suivie de celle du
culte du Koüpo,; Ze:u,;. Cf. supra, n. 2. berger Messapien (ibid., 512-526). Ces deux fables empruntées
Il. Originaire de Milet (en Crète d'après Paus., X, 30,2, ou à deux pays limitrophes semblent dériver de la même source.
en Ionie d'après schol. V Od., XIX, 518 et schol. QV XX, 66), Les Heteroioumena de Nicandre doivent être le modèle qu'Ovide
ou d'Ëphèse d'après Ant. Lib., XI (cf. ad loc., n. 2), s'il s'agit avait sous les yeux en composant ces deux épisodes. Pour l'attri
du même personnage. bution à Nicandre, cf. infra, notes 25 et 27.
12. Deux vases à figures noires du Musée du Louvre (1. Corpus 2. Diomède n'est pas un Argien. Son père Tydée exilé de
Vasorum, Louvre 3, pl. 16, n° 4; 2. Pottier, Vases antiques du Calydon s'était installé à Argos où il avait épousé Deipylé,
Louvre A 4 78, pl. 17) portent des scènes qui rappellent ce vol de fille d'Adraste. Cf. Apollod., I, 8,5.
3. Cf. chap .. XXI, I. Aphrodite, fâchée que Diomède
152 NOTES XXXVII. LES DORIENS 153
l'eût blessée, inspira des amours coupables à Aegialeia. Cf. Eust. sur la moitié du royaume. Cf. Il., VI, 191 sqq. Voir sur ce motif
ad Il., V, 412 et ad Dion. Perieg., 483. Le dernier amant d'Aegialeia M. Delcourt, Œdipe, p. 153-189 (le mariage avec la princesse).
était Cométès, fils de Sthénélos, qui chassa Diomède d'Argos et Pour des parallèles dans les contes européens, cf. Ch. Rosenthal
l'obligea à s'exiler en Italie. Cf. Virg., Én., XI, 268 sqq. ; Ov., Aristophanis aues quatenus secundum populi opiniones conforma/a;
Mét., XIV, 476 ; Schol. Thue., I, 12; Souda, s. v. Litoµ~Be:toç sin! (Eos, XXIX, 1926, p. 187, n. 2 et 3).
&v&yx'J],et surtout Tzetz. ad Lye., 603 sqq., qui éclaire tous les 12. Sur cette guerre entre Étoliens et Messapiens, voir Just.,
détails obscurs du texte d'Ant. Lib. Alors que la plupart des XII,2. Sur l'établissement des Illyriens en Italie avant celui des
auteurs (Didymos Chalcenteros, p. 361 Schmidt; Serv. ad Aen., Grecs, voir Ant. Lib., chap. XXXI, n. 15.
VIII, 9 ; Diod., VII,3) font de l'adultère d'Aegialeia la cause de 13. Cf. Verrius Flaccus ap. Paul. p. 75,5 M.
l'exil de Diomède, selon Ant. Lib., le héros ne part d'Argos que 14. Ce sont des Étoliens mêlés à des Argiens que Diomède
pour aller assister son grand-père Oineus à Calydon, et s'il voyage avait emmenés avec lui en partant de Calydon. En effet, bien que
en Italie, c'est parce qu'il fut entraîné par les vents adverses. notre texte laisse supposer une déviation fortuite de sa destination
4. Forme épique pour Atyt0..'l], cf. Il., V, 412. Diomède avait Diomède exilé d'Argos semble avoir délibérément choisi un~
épousé la sœur de sa mère, toutes les de1Lx étant filles du roi nouvelle patrie en Italie du Sud.
Adraste. 15. Elle s'appelait Évippé. Sur le sens de ce nom cf. infra
5. Cf. Paus., II, 25,2. Oineus, chassé par les fils d'Agrios, ~n '
s'était réfugié auprès de Diomède à Argos. C'est le motif légendaire 16. Nom étolien ou acarnanien. Cf. supra, chap. XII, n. 3.
de la rivalité des deux jumeaux. Voir aussi Ov., Hér., IX, 153-55; 17. La version de la mort naturelle de Diomède s'accorde
Hyg., Fab., 175. Ant. Lib. est le seul auteur qui intercale l'expé- aussi avec le Be:u-re:po,;Myoç dans Strabon, VI, 3,9. Si Mimnerme
dition punitive de Diomède à Calydon entre son expulsion d'Argos (fr. 22, B.•, le plus ancien témoignage) et Timée (F. Gr. Hist. 566
et son voyage en Italie. D'après les autres auteurs, Diomède F 53) parlent du meurtre de Diomède par Daunos, Polyen (Strateg.,
d'Argos s'en alla directement en Italie. VIII, 18) donne un récit hybride : les Grecs et les Illyriens vivent
6. D'après Hygin, l. c., Diomède n'aurait tué qu'un des fils en bonne entente jusqu'à la mort de Diomède, mais, pendant les
d'Agrios, Lycopeus. Quant à Agrios, il se serait suicidé après son concours funéraires en l'honneur du héros, Daunos fait massacrer
éviction du trône. D'après Apollodore, I, 8,6, Diomède aurait les Grecs par les Illyriens (à la différence du texte d'Ant. Lib. où
tué, outre Agrios, quatre des fils de ce dernier. le massacre a lieu après la mort de Daunios).
7. Cf. Hyg., l. c.; Paus., II, 25,2; Dictys, VI, 2; Schol. Aristoph., 18. Dans la poésie cyclique, on trouve souvent des héros qui
Ach., 417, qui donne le résumé de la tragédie d'Oineus d'Euripide sont honorés après leur mort sur des iles désertes. Cf. Achille,
(TGF, p. 536 N.•J. D'après Apollod., I, 8,6, Diomède donna le Ménélas, Télégonos, etc.
trône à Andraemon, gendre d'Oineus, car celui-ci était trop vieux. 19. Schol. Pind., Ném., X, 12; Théophr., H.P., IV, 5,6;
Le passage de Diomède en Étolie rattache le chapitre des Doriens Lycophr., 1063; Élien, N.A., I, 1 ; Pline, N.H., XII, 6; Verr.
au cycle des légendes étoliennes de Nicandre. En plus, ses compa- Flacc. ap. Paul., p. 75,6 M. Scymnos, v. 431 sqq., place cette
gnons sont Étoliens et son fils porte un nom étolien (cf. infra, lle près de la côte illyrienne.
Il. 14 et 16). 20. La lectio dif!icilior il:a&cro:v-ro
qui est un mot poétique doit
8. Probablement le même que celui du chap. XXXI. Sur être ici conservée. La conjecture il:Bé:!;o:v-ro d'Oder ne convient pas
les rapports établis entre Diomède et les Dauniens cf. Strab., au contexte : ce n'est pas du roi Daunos mais de Diomède (cf.
V, 1, 9. supra lbJe:tµe:)que les Doriens tiennent une partie du royaume des
9. La légende de la venue de Diomède en Italie et de son Dauniens ; la jalousie de ces derniers ne s'explique que parce qu'ils
accueil par Daunos remonte au vu• siècle. Cf. J. Bérard, La sont voisins des Doriens, d'où notre conjecture i'l"o:pà <TI)V>-;;oü
Colonisation grecque•, p. 368-376. ~oi:crtÀÉ@ç yijv.
10. Diomède fait ici figure de condottiere louant ses services 21. Les Doriens sont ici représentés comme d'habiles agri-
de guerrier au roi Daunios. Il agit de même à l'égard des Corcy- culteurs qui introduisirent en Apulie la culture de la terre, tandis
réens, d'après Héraclide du Pont, XXVII, 27 (= FHG, II, 220) que les occupants antérieurs de ces régions étaient surtout des
qui rapporte une version différente sur l'arrivée du héros en éleveurs. Cf. chap. XXXI, n. 16. Ant. Lib. rationalise la version
Iapygie. recueillie par Tzetzès, l. c., et qui concerne la malédiction de
Il. Cf. Ov., Mét., XIV, 457 sq.; 510 sq.; Fast., IV, 76; Pline, Diomède.
N.H., III, 103 sq. C'est un motif folklorique connu dès Homère. 22. Sur cette expression, cf. chap. IV, n. 37 et XXIX, n. 25.
Cf. la légende de Mélampous. D'habitude, le roi promet le tiers de Le culte de Diomède est en rapport avec sa tombe; il est combiné
son royaume. Cf. Apollod., III, 13, 1. Parfois la promesse porte avec un rituel sacrificiel de type funéraire, comme il arrive souvent
154 NOTES XXXVIII. LE LOUP 155
pour les cultes héroïques. D'après J. Perret, Les Origines de la VOU' de nombreux textes analogues cités par G. Mihailov,
légende troyenne de Rome (Paris, 1942), p. 3 sq., le culte de Diomède Épigramme funéraire d'un Thrace (Reu. Él. Gr., LXIV, 1951,
a été apporté en Apulie par les colons Argiens (Doriens) de Rhodes p. 107, n. 1). La conception de l'âme sous forme d'oiseau remonte
et de Côs, qui finirent par croire que leur héros national était venu très haut. Cf. Od., XXIV, 5 sqq.: les âmes des Prétendants trans-
en Apulie. Il s'y confondit avec un dieu local equum domitor tel formées en oiseaux sont conduites par Hermès dans !'Hadès.
que Messapos, fils (ou substitut) lui-même de Poséidon Zc:u~m1toi;. Voir O. Waser, Ueber die üussere Erscheinung der Seele in den
Au couple de Poséidon+Mélanippé et de Poséidon+Hippia Vorstellungen der Vôllœr, zumal der alten Griechen (Arch. Relig.
Déméter correspond le couple de Messapos+Arné, fille d'Éole, Wiss., XVI, 1913, p. 336-388, notamment p. 342 sqq.); F. Cumont,
fils lui-même d'Hippotès-Poséidon et de Mélanippé, et celui de Lux Perpetua, p. 293 sqq.
Diomède « dompteur de chevaux n+Évippé. Voir sur cette 27. Le nom des oiseaux (cygnes ou hérons selon les sources)
identification l'article de R. L. Beaumont, Greek Influence in est omis. Voir à propos de ce détail les remarques intéressantes
the Adriatic Sea before the fourth century B. C. (Journ. Hell. Stud., de R. Rolland, Heroenuôgel, p. 22 sqq., sur les caractéristiques
LVI, 1936, p. 156 sqq., notamment p. 194 sqq.). O. T. Zanco, respectives de l'art de Boios et de Nicandre. Cet examen permet
Diomede ~ greco n e Diomede italico (Rendic. Acad. Lincei, XX, à Rolland de conclure en faveur de l'attribution de cette légende
1965, p. 270-282, notamment p. 280 sq.) pose à l'origine un même à Nicandre. Voir aussi d'Arcy W. Thompson, The birds of Diomedes
personnage mythique transféré séparément en Italie et en Grèce (Glass. Reu., XXXII, 1918, p. 92). Sur les rapports de la légende
par les Indo-européens : le Diomède hellénisé retrouve en Italie des Doriens avec celle d'Anthos (Ant. Lib., VII), cf. Pitcher,
son prototype. The Anthus of Agathon (Amer. Journ. of Philol., LX, 1939,
23. Zeus eut pitié d'eux à cause de leur piété. Au contraire, p. 166-68).
dans le récit d'Ovide, la métamorphose punit certains des compa- 28. Le séjour des oiseaux sur l'ile de Diomède et leur comporte-
gnons de Diomède de leur impiété à l'égard d'Aphrodite. D'après ment rappellent les habitudes d'autres oiseaux connus dans le
une autre version recueillie par Schol. D Il., V, 412 et mentionnant folklore moderne. Cf. A. Marx, Griech. Mürchen uon dankbaren
Lycophron (à tort semble-t-il, par une mauvaise interprétation Tieren (Stuttgart, 1889), p. 50-55 et 123.
des vers 594 sqq.), les compagnons de Diomède souffrant de 29. D'après Aristote, mir. ausc., 79, les oiseaux de Diomède ne
faim furent transformés en oiseaux (è:pep8m[)par Athéna, alors se limitent pas à fuir les Barbares, mais ils se précipitent aussitôt
que le héros se suicidait. Cf. Ed. Schwartz, De scholiis homer. sur eux, les blessent de leurs becs et les tuent. Pour d'autres
ad histor. fab. pert. (Jahrbb., Suppl. - B. XII, 1881, p. 460). En légendes analogues cf. ibid., 109 et Él., N.A., XI, 5 (les chiens du
somme, les légendes concernant cette métamorphose se divisent temple d'Athéna au pays des Dauniens); X, 49 (serpents) ; XI, 7
en deux groupes : au premier groupe (qui représente la version (cerfs); XVI, 24 (chevaux).
la plus ancienne) appartient Ant. Lib. Au second, Virgile (Én.,
VIII, 8 sqq; XI, 225 sqq.) et Ovide (Mét., XIV, 457 sqq.). Quant
à Lycophron (Alex., 592 sqq. et 1056 sqq.), il occupe une place XXXVIII. LE LOUP
intermédiaire. La scholie de Tzetzès ad loc., bien que paraphrasant
le texte de Lycophron, s'accorde avec la version du meurtre de 1. Cette fable, connue de Lycophron (Alex., 901 sq.), a été
racontée seulement par Nicandre et Ovide (Mét., XI, 266-409).
Diomède par Daunos et de la transformation de ses compagnons
en oiseaux sous l'effet de leur grande affliction. Le long préambule d'Ant. Lib. (§§ 1-3) offre avec Apollodore,
III, 12,6-13,3 des similitudes frappantes et n'est sans doute pas
24. Le mot crwµo: a très souvent dans Ant. Lib. le sens de imputable à Nicandre (cf. supra, chap. XXXI, n. 17).
« cadavre n, conformément à l'usage homérique qui distingue 2. Leur mère était Endéis, fille de Sciron ou de Chiron. Cf.
entre crwµo: « cadavre n et une série de mots désignant le corps Apollod., III, 12,6 et Frazer ad loc. Pélée est à proprement parler
vivant. Voir H. Koller, :Ew µo: bei Homer ( Glotta XXXVII, 1958, un héros Thessalien. La parenté entre Pélée et Télamon est une
p. 276-281 ). tradition posthomérique et figurait sans doute dans I'Alcméonide.
25. 'A,po:vmµ6ç de type nicandréen. Cependant Phérécyde (ap. Apollod., l. c. = F. Gr. Hist. 3 F 60)
26. Nous avons ici un reflet de la croyance en l'immortalité qui fait de Télamon l'ami de Pélée et le fils d'Actaios et de
de l'âme, qui distingue le corps périssable de l'âme immortelle. Glaucé, fille de Cychrée le roi de Salamine, remonte probablement
Cette opposition entre les deux éléments, qui remonte à l'Odyssée à une tradition plus ancienne.
(XI, 51-54), est un motif fréquent des épigrammes funéraires. 3. Psamathé, sœur de Thétis, s'était transformée, après
Cf. Nilsson, Gesch. Gr. Rel., P, p. 192-199, qui cite à la p. 194, plusieurs autres métamorphoses, en phoque pour échapper à
n. 1 l'épigramme funéraire de ceux qui tombèrent à Potidée l'amour d'Éaque (cf. les transformations de Thétis dans une
(IG, P, 945) : o:t0~p µ€V tjiuxi7.i;ime:8è:~o:·rn, crw[µo:-ro:8€ x0wv]. situation analogue). Cf. Apollod., 1. c. Il s'agit probablement
156 NOTES XXXVIII. LE LOUP 157
d'une légende étymologique créée pour expliquer le nom de 14. Le motif de l'&xoumo,; qi6vo,; est très répandu dans les
Phôcos. Cf. Fontenrose, Python, p. 106. Wilamowitz (Homer. légendes héroïques. Il est également commis lors d'un lancement
Farsch., p. 245,9) considère cette légende comme une pure de disque dans les légendes de Persée-Acrisios, Oxylos-Therm.ios,
invention littéraire. Apollon-Hyakinthos, etc. Ce motif appartenant au thème général
4. Motif folklorique des Trois Frères dont le plus jeune est de la fatalité doit avoir eu une origine mythico-littéraire à côté
en même temps le meilleur et suscite par là même la jalousie de de laquelle jouèrent un rôle important des considérations étio-
ses aînés qui cherchent à le faire périr. Cette prédilection pour le logiques (les pérégrinations de certains héros trouvaient une
plus jeune et, partant, pour le plus faible se retrouve dans les explication rationnelle dans l'obligation de s'exiler pour un
contes populaires. Elle est en contradiction avec la littérature &xoucrto,; cp6vo,;) et moralisantes (dictées par le besoin de • laver •
• officielle » et seigneuriale que sont les poèmes homériques dans les héros, qui étaient devenus des modèles de conduite, d'un
lesquels c'est le plus fort (par son physique ou par le prestige de certain nombre de meurtres les héros antiques en commettent
son rang ou de son âge) qui l'emporte. en effet un peu trop souvent - en leur inventant une e excuse •
5. Parce qu'il était le favori de leur père (cf. § 1) ou parce valable). Voir sur ce sujet Brelich, op. laud., p. 69-72. L'&xoumo,;
qu'il les surclassait dans les compétitions athlétiques (Apollod., qi6vo,; est souvent associé au motif du meurtre du vieux roi par
l. c.) ou enfin parce que leur mère Endéis le leur avait demandé son gendre, comme dans notre texte. Cf. M. Delcourt, Œdipe,
(Paus., II, 29,9). p. 158, n. 1 ; 172; Oreste et Alcméon, p. 57 sq.
6. Ils le tuèrent lors d'un concours de lancement du disque. 15. Motif des pérégrinations des héros : elles semblent être
Voir Apollod., III, 12,7 et Frazer, vol. II, p. 57, n. 2 sur les inventées pour expliquer le culte d'un héros dans des régions
circonstances de ce meurtre. Le texte d'Apollodore plus détaillé différentes de la Grèce, cette diffusion étant réellement due à
que celui d'Ant. Lib. éclaire ce dernier sur plusieurs points. des migrations ethnico-religieuses et des colonisations successives.
Seul Diod. Sic., IV, 72,6, fait du meurtre de Phôcos par Pélée un cr. Brelich, op. laud., p. 298-301.
simple accident (&rcÉx-re:t\lEV &xoucr[Cù,;). 16. Son nom est Astydam.ie dans Apollod., III, 13,3, Hippolyté
7. Apollodore, l. c., est plus explicite : x-re:[ve:tXC(t xoµ[crC(,; ou Hippolyté Créthéis (fille de Créthée) dans Pind., Ném., IV,
µe:-rr'tIl'lJÀÉCù<;xpurc-re:tXC('t"tt·nvo,; ilÀ'lJ<;.Meurtres semblables de 57 sqq., et V, 25 sqq. La scholie à Ném., IV, 54 et 59 l'appelle
Chrysippos par ses demi-frères Atreus et Thyeste (Thue., 1, 9), Créthéis fille d'Hippolyté. La scholie à Ap. Rh., I, 224 Créthéis
et du Cabire par ses frères (cf. Clém., Protr., II, 19; Firm. Mat., 11). ou Hippolyté. Enfin Schol. Aristoph., Nuées, 1063 lui donne
8. Sur les noms antérieurs d'Égine voir Frazer ad Apollod., d'abord le nom d'Hippolyté, puis celui d'Astydam.ie. Le nom
vol. II, p. 52, n. 4. d'Hippolyté peut être dû à l'influence de la légende d'Hippolyte.
9. Cf. Apollod., l. c. et Frazer ad foc. Cf. aussi le nom d'Hippolyté que porte la servante de Smyrna
10. Cf. Apollodore (III, 13,1 et Frazer ad lac.) selon lequel (chap. X.-XXIV, n. 5 ).
l'hôte de Pélée était Eurytion, fils d'Actor; selon Tzetzès ad Lye., 17. Sur ce motif de l'amour adultère d'une femme pour son
Alex., 175 (citant Phérécyde, 1b Jac.), c'était Eurytos fils d'Actor; beau-fils ou le jeune hôte de son mari, voir Brelich, o. l., p. 302 sq.
selon Diodore, l. c. et Eustathe ad Il., II, 684, p. 321,3, Actor et Castiglioni, Studi, p. 95. Il est illustré par les légendes de
lui-même. Pour le généalogie d'Ant. Lib. (Eurytion fils d'Iros, Sthénébée et Bellérophon (Il., VI, 156 sqq.), de Phèdre et
lui-même fils d'Actor), cf. Apollonios de Rhodes, I, 72 et schol. Hippolyte, de Cléobéa, femme de Phobios, et Antheus (cf. Parth.,
ad lac.; Tzetzès, l. c. (o1 aé: <pC(O"t\l); schol. T Il., XXIII, 89; XIV), d'Hippodamie et Myrtilos (cf. schol. AD Il., II, 104;
schol. Aristid., III, 463 sq. Dindorf. Eurytion devint le beau-père Eust. ad lac., p. 183,36; schol. Ap. Rh., I, 752, etc.), de Clytia ou
de Pélée lui ayant donné comme épouse sa fille Antigone ou Phthia, concubine d'Amyntor, et Phénix, le précepteur d'Achille
Polymélé et le tiers de son royaume. Cf. supra, chap. X.XXVII, (cf. Apollod., III, 13,8 et schol. Plat., Lois, XI, p. 931h), de
n. 11. Philonomé, femme de Cycnos, et Ténès (cf. Apollod., Épii.,
11. D'après Ovide (Mét., XI, 409 et Fastes, II, 40), c'est Acaste III, 23 sqq. ; Paus., X, 14, 2-4 ; Tzetz. ad Lye., 232; schol. A Il.,
qui le purifia du meurtre de Phôcos et cette purification forme I, 38 et Eust. ad lac., p. 33. Voir Frazer ad Apollod., vol. II,
la conclusion de l'histoire chez Ovide, et non sa préface comme p. 193), de Myénos accusé par sa belle-mère (cf. Ps.-Plut., De
chez Ant. Lib. Fluv., VIII,3), d'ldaea, seconde femme de Phinée, et ses beaux-
12. La chasse joue souvent un rôle important dans la fils Plexippos et Pandion (cf. Apollod., III, 15,3; schol. Soph.,
• carrière • des héros. Voir sur ce thème A. Brelich, Gli Eroi Antig., 980; Diod. Sic., IV, 43,3 sqq., etc. Voir Frazer ad Apoll.,
Greci, p. 179. vol. II, p. 107), etc. Sur la calomnie d'Astydam.ie, voir aussi
13. Il s'agit du sanglier de Calydon; cf. chap. II; Apollod., III, Ch. Dugas, Un épisode de l'histoire de Pélée (Arch. Eph., XCII-
13,2; 1, 8,2. XCIII, 1953-54, p. 176-179) : hydrie à figures noires du Musée
158 NOTES XXXIX. ARCÉOPHON 159
de Berlin attribuée au peintre Antiménès (vr• siècle ?) et repré-
sentant la scène de la calomnie ( = Brommer, Vasenlisten•, XXXIX. ARCÉOPHON
p. 241), et F. Klingner, Catulls Peleus-Epos (Münch. Sitz-Ber.,
1956, p. 31 sqq.). 1. Ovide (Mét., XIV, 698-761) raconte la même légende,
18. Acaste ne voulut pas tuer son hôte, qu'il avait, de plus, sans doute d'après la même source, mais en changeant les noms
purifié du meurtre d'Eurytion (ou de Phôcos) et qui était devenu des héros comme dans la légende de Leucippos (chap. XVII): le
par là même persona sacra. Il lui imposa donc cette sorte d'ordalie jeune homme s'appelle !phis, et la jeune princesse, Anaxarète.
(cf. Ch. Dugas, l. c.) en l'abandonnant endormi et désarmé dans Cette version est inséparable d'une autre (Athén., XIV, 619•)
la montagne hantée par les Centaures. Ant. Lib. omet l'épisode dans laquelle les rôles sont inversés : Iphiclos repousse l'amour
des langues coupées par Pélée. La partie de chasse (cf. Apollod., d'Harpalycé qui se tue; cf. S. Eitrem, art. Harpalyke, RE VII
III, 13,3) est illustrée par deux vases à figures noires : une amphore [1912], 2403,12 sqq.
de la Villa Giulia, CVA/I, pl. 9/3-5, et une oenochoé de New York: 2. Les parents d'Arcéophon devaient être de riches négociants
Burlington, Fine Arts Club, Exhibition Greek Art 1904, n° 62, (métier traditionnel des Phéniciens dans les textes grecs) n'appar-
pl. 97-98, p. 115; Bull. Metropol. Mus. of Art, V, 1947, p. 255-260 tenant pas à l'aristocratie foncière de Salamine. Les Phéniciens
(vase reproduit in Fasti archaeologici, II, p. 119) représentant pouvaient être tolérés, mais ils n'étaient certainement pas aimés
Pélée dans l'arbre où il s'était réfugié (cf. Dugas, ibid., n. 2) dans une ville dont ils avaient renversé la dynastie Éacide un
= Brommer, Vasenlisten•, p. 241. siècle auparavant, et qu'ils avaient livrée au Grand Roi (entre
19. Chiron restitua à son petit-fils le couteau merveilleux 449 et 430).
qu'Acaste, en l'abandonnant, avait caché sous un tas de bouse 3. Nicocréon succéda à son père Pnytagoras (en 332/1) sur
(Apollod., III, 13,3). le trône de Salamine ; Ptolémée lui confia l'autorité sur l'île de
20. D'après Ovide (Mét., XI, 381 sqq.), qui ne dit rien de Chypre tout entière en 312. Cf. Diod. Sic., XIX, 79,5; F. Stahlin,
l'épisode du meurtre d'Eurytion, Psamathé irritée contre Pélée, art. Nicocreon, RE XVII [1936], 357-59. - Hermésianax aime
le meurtrier de son fils, suscita ce loup pour massacrer les trou- donner aux légendes populaires qu'il traite une couleur historique,
peaux de Pélée et les envoyer comme offrande aux mânes de cette exactitude érudite lui permettant de paraître plus véridique
Phôcos. Selon Tzetzès (ad Lye., 175) ce loup était peut-être à aux yeux de Léontion à qui il adresse son poème. Il continue en
l'origine l'esprit du demi-frère assassiné par Pélée. Qu'Ovide, cela la technique de son maître Philétas, mais il accuse le procédé
dans un but artistique, allège le récit de son modèle, ou qu'Ant. sous l'influence des traditions scholastiques. Cf. C. Cessi, Poesia
Lib., à la suite d'un mythographe, l'alourdisse de doublets ellenist., p. 189 sq. et Classici e Neolatini, VI, 1910, p. 225; Rohde,
(double purification nécessitée par un double meurtre), l'utilisation Gr. Rom•., p. 84 sq.; 522 et 624. Plaehn, De Nic., p. 15, ne remet
de Nicandre par Ovide semble garantie. pas en cause l'indication de source. Mais la référence à
21. L'offrande des bœufs et des moutons paraît être adressée Hermésianax doit être jugée selon les mêmes critères que celle
aux puissances infernales dont le loup est le représentant. Pour à Phérécyde dans la note marginale de la fable XXXIII, et
le loup animal d'Hadès cf. L. Gernet, Dolon le Loup (Mél. Cumont, attribuée comme elle au second scholiaste de Martini, celui
I, Paris, 1936, p. 189-208). qui ajoute des références secondaires aux sources principales
22. Psamathé céda aux prières de sa sœur et le loup fut trans- indiquées par le premier, c'est-à-dire Boïos et Nicandre. Wendel,
formé en pierre par elle ou par Thétis (Ov., l. c.,404 : texte peu Gnomon, VIII, 1932, p. 154, l'attribue en conséquence à ces deux
clair). Tzetzès ad Lye., 175 fait de Thétis l'auteur de la méta- sources ordinaires d'Ant. Lib. Boïos semblant exclu par le
morphose. Plaehn (o. c. , p. 33 sq.) suppose que cette pétri- caractère de la métamorphose, J.-M. Jacques revendique ce cha-
fication était au début rattachée à la légende d'Alcyone et de Céyx, pitre pour Nicandre en notant que ce dernier a très bien pu
roi de Trachis. l'emprunter à Hermésianax (cf. Schol. Ther., 3) : l'aition de la
23. Phôcos est en relation avec la Phocide (cf. Paus., X,1,1 ; Venus Prospiciens de Salami.ne (cf. infra, n. 13) qui conclut le
30,4). Ovide localise la métamorphose dans «la terre de Trachis & récit d'Ovide (760 sq.), peut-être négligé par Ant. Lib.,
(l. c., 269), ce qui correspond à la localisation de Lycophron convient bien au poète des Heteroioumena.
(cf. 902 1tixyrov Tuµ<pp'l]cr·drov).La manière précise dont le loup 4. C'est à Teucros, banni de Salamine par Télamon pour
pétrifié est localisé chez Ant. Lib. (µe:-rix!;oAoxplaoç xcà -rijç n'avoir pas vengé son frère Ajax, que les rois de la ville
<I>roxtrovy'ijç) semble indiquer que Nicandre exposait I'aition du homonyme de Chypre faisaient remonter leur dynastie. Cf. les
rocher comme Ovide, en le mettant en relation avec le héros textes cités par Gruppe, Gr. lviyth., p. 335, n. 13 et Ovide, l. c.,
Phôcos. 698. Cette homonymie permettait aux Teucrides de Chypre de
se prétendre Grecs, ce qui n'est pas tout à fait sûr, car il y a des
160 NOTES XL. BRITOMARTIS 161
Teucriens ailleurs qu'à Salamine, par exemple en Troade, cf. Leucocomas (Conon, Dieg., XVI), Asandros et Gorgô (Plut.,
Ant. Lib., chap. III, n. 5. . ,. . . Ero!., 1. c.; cf. E. Rohde, Gr. Roman•, p. 86, n. 1). Nicandre
5. Le prestige de Teucros est rehaussé du· fait qu 11 est ~c1 avait dépeint dans Cycnos (Ant. Lib., chap. XII) un éromène au
présenté comme le seul auteur, avec Agamemnon,. de 1~ pr_1s~ cœur dur imposant à son amant des tâches qui ne sont pas sans
d'Ilion renouvelant ainsi l'exploit de son père qm avait aide analogie avec celles que Leucocomas impose à Euxynthétos.
Héraclès à s'emparer de cette même ville (première prise d'Ilion).
6. Par contre, Ovide représente !phis, jeune homme d'humble
origine (l. c., 699), comme frappé d'un amour fou plutôt qu'attiré XL. BRITOMARTIS
par le haut rang d'Anaxarète dont le père n'apprend d'ailleurs
1. Pausanias, II, 30,3 en fait une fille d'Euboulos, lui-même
rien. fils de Carmanor. D'après Diod., V, 76,3, Euboulos est fils de
7. Cf. Ovide, l. c., 709 sq., posuitque in limine dura/ molle latus.
Déméter. Sur la formation du nom de Carmé cf. U. Pestalozza,
Sur ce thème voir Erik Burck, Das Paraclausithyron (Hum.
Pagine di religione medilerranea, Il {Milan, 1945), p. 215, n. 71.
Gymn. XLIII, 1932, p. 186-200); F. 01. Copie)'., Exclusus ama.tor. 2. Même généalogie dans Virg., Ciris, 220. Pour d'autres
A study in latin love poetry (Public. Amer. Phzlol. Assac., Phzlol. généalogies de Britomartis cf. Néanthès de Cyzique, Ile:p t
Monogr., XVII, 1956). -re:Àe:-rwv, F. Gr. His!., 84 F 14; Et. M., 214,25 où Britomartis
8. Cf. Ov., 1. c., 703 sq. El modo nulrici miserum confessus est donnée pour fille de Zeus et d'Hécate. Voir sur cette question
amorem, / ne sibi dura foret, per spes orauil alumnae. Cepend~nt Tümpel, art. Brilomarlis, RE III [1899], 881,20 sqq.
Ovide ne mentionne ni le message ni le châtiment de la nourrice. 3. A la suite de S. Marinatos (Arch. Dell., IX, 1924-25, p. 79-84)
9. Pour o,;Ô-rCÏ)... µix_!njvo,;Lcf. aussi Parth., Ero!., X,-XX:II, 1 selon lequel la forme authentique du nom de l'héroïne serait
et XXXIII, 1. Bpt-r6µo,;pmç (de *ôpi-r- et *µo,;pmç, qu'il rattache à M&:pmJ<,-
10. Héraclès traite d'une façon semblable les messagers des croç-M&:pmicrcro,;),W. Fauth (Hippoly!os und Phaidra, p. 508-514)
Minyens, d'où son épithète de pwoxo).oucrniç. Cf. Apollod., r.r, 4, propose une forme originelle *Ilpu-raµo,;pmç, *Ilpu-ro,;µ&:pmicrcro,;
11 ; Paus., IX, 25,4. - Un châtiment analogue est celm du (de *1tpu-ro,;-/*~pu-ro,;-[*~pt-ro,;-] et *µo,;p1t-/*µo,;pµ-, radical du mot
berger Mélanthios (Od., XXII, 475 sqq.). µ&:pµo,;pov)et traduit • die Herrin vom weissen Felsen », analogue
11. Cf. chap. VI, n. 10. au Ae:uxa-ro,;ç de Leucas, site où se pratiquait le Katapon!ismos
12. Version différente chez Ovide, Mét., XIV, 736 sqq. (cf, de victimes comme offrandes rituelles.
Ps.-Théocr., XXIII, 20 sq,) : le jeune homme se pend par un 4. Le curriculum de Britomartis est caractérisé par le triptyque
lacet devant la porte de sa belle. . cpuyli, 1tÀcx:vmxo,;t ).o,;-rpdo,; que nous retrouvons dans Plut., de
13. Selon Knaack, art. Anaxarele, RE l [1894], 2081, 15 sqq., def. orac., 15 à propos d'Apollon. Britomartis appartient au type
cette légende hellénistique a été inventée pour expliquer l'attitude des divinités qui atteignent leur lieu de culte après avoir erré ;
particulière de la statue du temple de Salamine représentant cf. Io, Augé (qui est allée de Tégée aux côtes de Mysie), Cyréné
la déesse 'Acppo8[ni 1to,;po,;xuwrnucro,; {cf. la Venus prospiciens dans (de Thessalie en Libye). Ces errances correspondent également
Ovide, 1. c., 760 sq.). Cf. Plut., Ero!., 20, p. 766°-d avec le commen- à celles d'Artémis qui va de !'Olympe en Crète, à Lipara, en
taire de Rohde, Gr. Rom•., 86-87, n. 1. Aristophane, Paix, 981 sq,, Arcadie, en Thrace, en l\Iysie, etc.
représente les femmes effrontées penchées dans l'entrebaillement 5. Sur Byzé et les autres filles d'Érasinos, cf. R. Holland,
de leur porte pour aguicher leurs amants. Brilomarlis (Hermes,• LX, 1925, p. 64).
14. En principe les métamorphoses correspondent au caractère 6. Nom d'une Néréide du cortège de Thétis. Cf. Il., XVIII, 42;
des personnages. La pétrification est la conséquence d'un ac~e Hés., Théog., 246 ; Apollod., I, 2,6.
de dureté ou d'effronterie. Les protagonistes sont souvent surpris 7. Nom d'une Néréide du cortège de Thétis. Cf. Il., XVIII, 48.
dans l'accomplissement de cette action que rappelle l'attitude Une autre Argienne de ce nom est la fille de Proïtos et la mère
de la statue en laquelle ils sont transformés. Ovide rapporte de Locros; cf. Phérécyde, F. Gr. His!. 3 F 170.
deux autres légendes, celle des filles de Cinyras (Mét., VI, 98 sqq.) 8. Fleuve d'Argos {cf. Paus., II, 24,6).
et celle des Propoetides (Mét., X, 238 sqq.) également transformées 9, Épithète d'Artémis, adorée sous ce nom principalement à
en statues par Aphrodite pour leur effronterie. Le processus Calydon, à Patras et en Messénie. Cf. Paus., VII, 18,8 sqq.
inverse n'est d'ailleurs pas inconnu. Cf. la légende chypriote de Cependant, son culte ne s'y est pas cantonné, mais s'est répandu
Pygmalion dont le grand amour pour une statue finit par l'animer en Phocide, en Doride et dans l'ile de Céphallénie. Gruppe ( Gr.
(Galatée). L'amour malheureux d'Arcéophon rappelle d'autres 1vlyth., p. 358) suppose que ce sont les poètes de la cour de Pheidon,
légendes : Euxynthétos et Leucocomas (Théophraste, Ile:p t tyran d'Argos, qui ont fait dériver le culte d'Artémis Laphria
~pc.noç, fr. 113 Wimmer, ap. Strab., X, 4, 12), Promachos et d'Argos à Céphallénie pour étayer les prétentions du tyran
162 NOTES XL. BRITOMARTIS 163
sur cette ile. Quant à Britomartis, il n'y a pas de trace de son Dictynna, déesse crétoise, apparentée sans doute au mont Dicté
identification avec Laphria, pas de parallèle à son séjour à Argos. fut, par fausse étymologie, rapprochée du mot 3!x-ruov. '
Ces traits sont sans doute imputables à l'auteur de cette fable 14. Cf. Callim., Art., 199-200. C'est seulement en Crète que
(Nicandre ?) qui a rapproché et identifié les protagonistes de Britomartis et Dictynna sont des divinités distinctes comme le
plusieurs légendes locales. Diverses théories ont été proposées montrent les formules de serment. Voir R.F. Willetts, Cretan Cuits,
pour expliquer cette épithète. Pour les uns, Laphria • la déesse p. 179-193. Dictynna était surtout adorée à Cydonia où se trouvait
aux cerfs o est dérivée du nom de la biche ~Àcccpo,;, cf. Preller- son temple principal {Hdt., III, 59 ; Callim., Art., 197) et à Polyr-
Robert, Gr. Myth., 14, 310,3 ; H. Grégoire, L'étymologie d'Artémis rhénia (Strab., X, 4, 13) dans la partie occidentale de l'ile, alors que
Laphria et les origines d'Esculape dieu-taupe (Bulletin de la Britomartis avait un culte dans la partie centrale et orientale, à
Classe des Lettres, etc. de l'Acad. roy. de Belgique, 5• série, XXXIV, Gortys (Callim., Art., 189 : I'op-ruvŒcc Bpi-r6µccpnv) - à côté de
1948, p. 603-612); Martin Sanchez Ruiperez, El nombre de Dictynna {cf. Guarducci, Inscr. Cret., IV, p. 356) - à Olus (Guar-
Artemis, etc. (Emerila, XV, 1947, p. 1-60). F. Poulsen ap. Ejnar ducci, I, p. 244) -à Dréros (Guarducci, I, p. 84) - à Cherronnésos
Dyggve,Das Laphrion, der Tempelbezirk von Kalydon (Copenhague, (Guarducci, I, p. 34 sq.). Sur le festival des Bpi-roµ&.p1te:~en
1948), p. 337, et Nilsson, Gesch. Gr. Rel. P, 484, n. 5 qui renvoie à Crète: Guarducci, I, p. 118, 1. 43; Paus., IX, 40,3; 1 G, IP, 1135•,
J. Herbillon (Musée Belge, XXV, 1921, p. 181 sqq.) acceptent 1. 7).
l'o:igin~ préhellénique de cette épithète. Sur la fête des A&.cppicc, 15. Ce nom est porté par un Éginète du rv• s. {cf. Roscher,
v01r Nilsson, Gr. Peste, p. 218-225 et Pire-festivals in Ancien! Lex., s. v.). Gruppe (Gr. l\1yth., p. 185, n. 5) suppose que ce nom
Greece (Journ. Hell. Stud., XLIII, 1923, p. 144-148). Sur un rite est le masculin de*' Av3poµ~37J (cf.' Ayccµ~37J,'At.iµ~3·1J,I'ccvuµ~37J,
semblable à celui d'Artémis Laphria attesté en Crète voir N. Pla- .6.wµ~37J, Eôpuµ~37J, Ile:piµ·~37J)devenu 'Av3poµÉ37J probablement
ton, Kp7J-r. Xpov., V, 1951, p. 151-153. par nécessité métrique (cf. le nom EôpuµÉ37J) : la forme à pénul-
10. Tllème de la poursuite; cf. U. Pestalozza, Pagine di relig. tième longue ne pouvait figurer dans un hexamètre.
medit., II, p. 217-19. D'après Svoronos, Brilomartis la soi-disant 16. Cette seconde aventure de Britomartis n'est connue que
Europe (Revue Belge de Numism., V, 1894, p. 113-147), Europe par Ant. Lib. Pourquoi Andromédès n'attaque-t-il Britomartis
sur le platane de Gortyne est à proprement parler Britomartis qu'à ce moment terminal du voyage ? Rolland, Brilomartis,
poursuivie par Minos et réfugiée Àcccrl71mv {mà 3pucr! (cf. Callim., p. 60, suppose qu'Andromédès considère son action comme une
Art., 192), d'où elle plongea dans la mer. sorte de vccü;>.ov. Cf. l'attitude semblable de Nessos, le 1top8µe:u,;
11. Le • saut dans la mer•, motif développé par Callimaque de Déjanire.
qui en est la première source (Art., 195-205), a été modifié et affai- 17. Capacité de Britomartis de rni1toÀ&.~e:iv• marcher sans
bli par Ant. Lib. (et peut-être déjà par son modèle): Britomartis danger sur les flots •· Cf. Rolland, Britomartis, p. 64.
ne saute plus dans la mer pour être sauvée par les filets des 18. Contrairement à la théorie de la colonie crétoise à Égine
pêcheurs, mais elle est cachée dans les filets. Cependant soutenue par Furtwiingler, Aegina, Das Heiligtum der Aphaia, I,
R. Bolland refuse l'existence de deux variantes et ne garde que (Munich, 1906), p. 473 sqq., J. P. Harland, Prehistoric Aegina
le • saut dans la mer o; cf. Britomartis, p. 60, et mon app. crit., (Paris, 1925), p. 92-100 pense que le culte d'Aphaia est d'origine
ad loc. Sur le • saut dans la mer o ou « saut de Leucade o qui revêt helladique. Après la prise de Cydonia par les Éginètes en 519, ces
plusieurs significations : rite d'immortalité, rite de purification derniers avaient vu en Dictynna, déesse de Cydonia, leur propre
par l'air et l'eau, rite d'initiation, ordalie, voir en dernier lieu Aphaia Dictynna. Contra M. Guarducci, Diktynna (St. Mat. Stor.
R. Ginouvès, Bcc),ccVEu-rrn~, p. 417-420 ; C. Gallini, Rel., XI, 1935, p. 157), qui pense que l'association de Britomartis-
Katapontismos (Studi e Mater. Stor. Rel., XXXIV, 1963, p. 61-90). Dictynna avec Aphaia d'une part, avec Laphria de l'autre, est
Il est souvent en relation avec des sites appelés tles blanches ou purement artificielle et remonte à un poète érudit, sans doute
roches blanches : Ae:ux&.,;,l:xupo,;, Ae:ux6cppu,;,'Apye:ivopl,;, etc. Voir Callimaque.
Jeanmaire, Dionysos, p. 325 sq. Ces sites passaient pour être 19. Il s'agit du célébre temple d'Aphaia sur lequel voir en
des Bouches de l'Hadès. Cf. R. Hennig, Die Ae:uxix,; Ilhp7j dernier lieu G. Welter, Aeginetica XXXI (Arch. Anz., LXIX,
der Odyssee und der Weg in die hellenische Unterwelt (Klio, N.S. 1954, p. 37-39).
XVII, 1942, p. 331-340). 20. 'Acpccvmµ6,; typiquement nicandréen. Cf. chap. I, n. 21.
12. Sur le motif de l'être divin ou objet d'efficacité magique 21. Cette 1toÀuCùvuµl7J de Britomartis rappelle celle d'Artémis.
sauvé dans des filets de pêcheur cf. L. Gernet, Notion mythique Cf. Callim., Art., 6-7 36,; µoi ••. / xcct 1toÀuCùvuµ!7Jv,
!vccµ~ µoi Wo'i:oo,;
de la valeur en Grèce (Journal de Psycho[. norm, et pathol., XLI, tp!~71. Aristoph., Thesmoph., 320 1t0Àuoovuµe:, et Orph., H., 36,1 sq.,
1948, p. 424 sq.), 1t0Àuoovuµo,;et µe:ytloovuµo,;.. Martini condamne ce groupe de
13. Sur cette épithète voir Nilsson, Min. lviyc. Rel.•, p. 511 sqq. mots dans son édition, à tort, nous semble-t-il. En effet, l'auteur
164 NOTES XLI. LE RENARD 165
cherche manifestement à expliquer le nom 'Acpctlct par &.cpctv1Jç.
La présence de cette explication étymologique est très naturelle XLI. LE RENARD
à cette place. II n'y a donc pas lieu de la supprimer. Voir Rolland,
Britomartis, p. 61. Cette étymologie populaire est erronée. Elle 1. Le Scholiaste n'indique pas de source pour ce chapitre,
est contredite par le passage de Pausanias, II, 30,3 : AtyLVîj't"ctL mais il n'est guère douteux que Nicandre a traité dans ses
ÀÉyov-.e:ç cpct[ve:cr0ct[crcpLcrLvÉv -tjj v1Jcrep TIJV BpL-.6µctp't"LV. Heteroioumena la fable du renard (cf. infra, n. 10) à laquelle il
'ErclKÀ'!]crL<; 8é: ot rcctpà AtyLV'l]'t"ctL<;
è:cr-.tv 'Acpct[ct. E. Maass, faisait allusion dans les Cynegetica (fr. 97 Schneider). Pour
Dihiynna (Hermes, LVIII, 1923, p. 185) rapproche de ce passage d'autres doublets chez Nicandre cf. supra, chap. XXIV, n. 3 et
l'apparition au début de la bataille de Salamine d'un cp&.crµct Alex., 406-9 ,., Géorg., fr. 74, 25-30. Ovide, Mét., VII, 763-93,
yuvctLx6ç aux Éginètes (Hérodote, VIII, 84). Ce qui importe s'inspire probablement de Nicandre. Voir V. Pôschl, Kephalos
dans la fonction de cette déesse n'est donc pas sa disparition, und Prokris in Ouids 11-Ietamorphosen (Hermes, LXXXVII, 1959,
mais au contraire ses apparitions dans des moments critiques. p. 328-343).
'Acpctlct, épithète cultuelle dérivée de "Acpct <étrc-rELV « allumer o 2. Cf. Apollod., I, 9, 4; III, 15,1 ; une autre généalogie fait
(cf. Hdt., VII, 215 rce:pt Mxvwv &cp&.ç,et Pollux, X, 115), est de Céphalos le fils d'Hermès : Apollod., III, 14,3 (et la note de
donc le correspondant d'Apollon AtyÀ'!]'t"'!J<; qui fit paraitre l'ile Frazer ad lac.); Hyg., Fab., 160.
d''Av&.cp'!]( <&.v&.rc-.w)
aux Argonautes en péril par une nuit obscure. 3. Port de !'Attique au nord de Laurion. Cf. Wrede, art.
Voir Rolland, Brîtomartis, p. 63-64. Cependant cette explication Thorîlws, RE VI A [1936], 338 sqq.
ne rend pas compte de la forme 'Acpctlctà esprit doux. Enfin pour 4. D'après Apollodore, I, 4,4 Aphrodite jalouse de !'Aurore
W. Fauth, Hippol. u. Phaîdra, p. 514, Aphaia est la déesse de l'avait rendue amoureuse des jeunes et beaux mortels qu'elle
l'&cpoç, sorte de plante épineuse. enlevait : Céphalos, Orion, Clitos, Tithonos, etc. C'est le motif
22. Il s'agit du sanctuaire de la ville d'Égine. La préposition des mortels aimés et ravis par des déesses. Sur l'enlèvement comme
8.!:souligne le changement de lieu. II n'y a jamais eu de temple condition d'accession à l'immortalité cf. M. Delcourt, Tydée et
d'Artémis sur l'emplacement du sanctuaire d'Aphaia. Cf. Mélanippé, p. 147.
Furtwangler, Aegina, I, p. 4, et Paus., II, 30,3 qui reste muet 5. Cf. Daremberg-Saglio, Dict. des Antiq., I, 573, fig. 666 ;
sur la prétendue existence d'un pareil temple. Les deux sanctuaires E. Kjellberg, Eine attîsche Darstellung uon Eos und Kephalos
sont situés en deux lieux différents. Les objections de Frankel, (Symbolae Philol. Danielsson dicatae, Uppsala, 1932, p. 122-124);
Die Inschri~ der Aphaia aus Aegina CIPel. 1580, et Zur Aphaia- Ch. Picard, Manuel d'Archéol. grecque, La Sculpture, II (Paris,
Inschrift CIPel 1580 (Rh. Mus., LVII, 1902, p. 152-156 et 543-548), 1939), p. 126, 789-792.
ont été écartées à juste titre par Furtwangler, Zu der Inschrift 6. Selon Hyg., Fab., 189, c'est !'Aurore qui transforme Cépha-
der Aphaia auf Aegina (ibid., p. 252-258) et Aegina, lac. laud. los lui-même et lui donne de riches présents pour les apporter à
La conjecture de Frankel (cf. app. crit.) est inacceptable. Ant. Procris et la mettre ainsi à l'épreuve. De même, selon Phérécyde
Lib. aurait .écrit e:lç -.à -rijç 'Ap-.é:µL8oç &ï-croç.Britomartis et (F. Gr. Hist. 3 F 34), Céphalos change de vêtements pour se rendre
Artémis sont donc à Égine des divinités apparentées mais distinctes méconnaissable à Procris. Ant. Lib. réserve ce déguisement à
de même qu'en Crète. Procris (cf. infra, § 6 et n. 15).
23. Cf. l'inscription CIPel 1580 = JG IV 1580 trouvée dans 7. Motif des femmes séduites par de riches présents et devenues
les fondations du temple d'Aphaia : Toü 8e:ï:voçfil]e:ol-.ct tctpfoç infidèles à leur mari : Tarpeia, Alcmène, Hélène, Ériphyle, etc.
è:6v-.oç-.&.cpctlctL xw~wµoç xwMcpctç'iCO't"e:TCOL'l]0'!]/
6JL'jloç/[wL9o8oµ]1J0'lJ Apollodore, III, 15,1 présente une autre version de la légende :
Il n'est pas nécessaire de supposer,
[xw 0pLyyà]ç rce:pL[e:]rcoL1J0'lJ. Procris aurait réellement été séduite par Ptéléon qui lui avait
comme l'a fait Furtwangler, Sitzungsber. Münch. Ak., 1901, offert une couronne d'or.
p. 378, que la métamorphose de Britomartis eut lieu à l'endroit
8. Cf. Apollod., l. c. En outre, Procris est nommée entre
même où elle disparut. Rolland, Britomartis, p. 61, observe
Phèdre et Ariadne au chant XI de l'Odyssée, où Minos se trouve
justement qu'Aspalis (chap. XIII) n'a pas disparu dans le lieu
également cité.
de son culte ultérieur. La conjecture de Martini <&.v-.l.-i-oü
crwµct-i-oç>(cf. app. crit.) est à écarter, le rapprochement avec 9. D'après Apollod., l. c. (qui a certainement conservé ici
Aspalis (et avec Ctésylla, chap. I) n'étant pas valable, car il ne la version originelle), c'est Pasiphaé qui avait jeté un sort à Minos
s'agit pas ici d'un cadavre qui disparait. pour l'empêcher de s'unir à d'autres femmes. Procris l'aurait
guéri en lui administrant la xLpxctlctpl~ct ou µ&i-u, seul rem~de
24. L'auteur revient avec ces mots au lieu mentionné en contre ce mal. Cette plante serait née du cadavre du géant
premier plus haut.
Picoloos tué par Hélios pour avoir voulu abuser de Circé (cf.
25. Cf. Paus., II, 30,3 't"cttl't"'l)V
µÈv 0e:àv è:rcol'l]cr;;v
"Ap-i-e:µLç. Alexandros de Paphos ap. Eust. ad Od., X, 277, p. 397, 34).
18
166 NOTES XLI. LE RENARD 167
Antoninus a afiadi la légende. Cependant le verbe q6µ~ov Béotiens. Homère et plusieurs autres poètes appellent les Béotiens
(sur lequel cf. supra, chap. XXIX, n. 9) pourrait être une trace le plus souvent Kallµe:lrovxç ou Kallµe:louç. Voir Keramopoullos,
de la version originelle de l'ensorcellement. Thebaïca, p. 302, n. I, et F. Schober, art. Thebai, RE V A [l 934],
e:!ç -.ix èip0prt
10. Cf. Apollod., I. c. ém6-.e: a)Jq1 CJUVl)UVIX~e:-.o, 1452 sqq.
&cple:L07Jplrt, xcd oihroç &m:!JJJ.uv-.o.Ces détails concernant des 21. Ce renard est connu de la Thébaïde cyclique: cf. Aristodème
reptiles conviennent au poète des Theriaca. Le rôle incongru de F. Gr. Hist. 383 F 2, selon lequel il avait été suscité par la colère
ces bêtes rappelle celui que joue le lézard dans les charmes de Dionysos, parce que les Thébains avaient exclu du trône les
d'inhibition. Cf. supra, chap. X..XIV, n. 16. Il faut penser que les descendants de Cadmos. Cf. aussi Paus., IX, 19,I.
lézards et les autres reptiles rendaient Minos d'une certaine 22. Forme crétoise pour Te:Àµ7Jcrcr6ç : montagne près de Thèbes,
manière eunuque ou bien que Procris rompt le charme de Pasiphaé à gauche de la route allant de cette ville à Chalcis. Cf. schol. Eur.,
en s'unissant à Minos et, comme elle est mortelle, elle imagine Phén., IIOO. Teumessos est lié à la légende crétoise de l'enlèvement
le procédé de la vessie pour éviter les conséquences funestes de d'Europe par Zeus et de leur mariage sacré en Béotie. Cf. St.
cette union. Byz., s. v. Te:uµ7Jcr6ç,p. 618,21 Mein. citantAntimachos, fr. 3 Wyss.
II. Ovide ne traite pas l'épisode de Procris et Minos dans ses 23. Sur la forme moyenne à sens actif de ce verbe, corrigée
lvlétamorplwses, mais il y fait allusion dans les Remèdes de l'Amour, à tort par Martini, cf. Dion. Perieg., 807 'T"J..u.v7jp1t&!;rt-.ovuµcp7);
453 (Pasiphaes Minos in Procride perdidit ignes), ce qui donne Lucien, Timon, 22; Thes. Gr. L., s.v.
à entendre que Procris le o guérit • en s'unissant à lui. C'est aussi 24. Cf. Apollod., II, 4,6 xat 7trtfle:Y.IXÀE:L
cruÀÀrtoé:cr0rtL
Kpé:ov-.rt.
la version d'Apollodore, l. c. Amphitryon est fils d'Hipponomé, sœur de Créon, ce qui explique
12. C'est la plus ancienne mention de ce procédé anticoncep- pourquoi il chercha refuge justement chez Créon lors de sa fuite
tionnel. de Tirynthe, après le meurtre d'Électryon, son beau-père. Sur ce
13. Les cadeaux mythiques vont souvent par paires. Cf. dernier motif, cf. supra, chap. XXXVIII, n. 14.
L. Gernet, Notion mythique de la valeur, p. 430. D'après Ov., Mét., 25. C'est sans doute I"A6vLDv n-e:ll[ovde Strabon, IX, 2, 31.
VII, 754-56 et Paus., IX, 19,I, c'est Artémis qui donna le chien 26. Cf. Héracl., Incred., 30 tvct µ71 Àu0jj -.à n-e:n-proµé:vov.Une
et la lance à Procris. Héphaïstos avait fabriqué ce chien pour en tradition attribuée par Schol. Eur., Phén., 26 à Corinne (fr. 22
faire cadeau à Zeus qui, à son tour, l'offrit à Europe pour lui Page) fait d'Œdipe le vainqueur non seulement du Sphinx mais
servir de garde. Cf. Nicandre, fr. 97 Schn. ap. Pollm,, Onom.,V, aussi du renard de Thèbes. Cf. M. Delcourt, Œdipe, p. 138.
38. Minos l'avait reçu de sa mère. Quant à la lance o infaillible •, 27. D'après le Pseudo-Ératosthène, Catast., 33, Zeus pétrifia
elle rappelle l'épée q infaillible • dont Héphaïstos avait fait cadeau le renard mais transforma le chien en constellation. Il y avait à
à Pélée. Sur les ouvrages d'Héphaïstos, ·qui ont tous une puissance Thèbes une colline qui est peut-être en rapport avec cette pétri-
magique, cf. 111. Delcourt, Héphaïstos, p. 48-64. fication. Cf. Zonaras, IX, 16, p. 446.
14. C'est sa passion de la chasse qui fit connaître Procris à 28, Tout l'épisode du renard est raconté sous une forme
Minos {Hyg., Astron., II, 35) et qui causa sa mort (Apollod., l. c.). presque identique par Apollodore {II, 4, 6-7). Il était représenté
15. Naïveté propre au conte populaire. Cf. chap. XI, n. 14. sur les vases du Cabirion; cf. P. Wolters-G. Bruns, Das Kabiren-
C'est une &1t&"1)par déguisement. heiligium bei Theben, I (Berlin, 1940), p. 98, K 9, pl. 10 et 44.
16. L'infaillibilité de cette lance était devenue proverbiale :
Diogenian., Paroem., VII, 55 = Apostol., XIV, 84 ; Eust. ad Od.,
XI, 320, p. 440,29.
17. Ant. Lib. omet le récit de la mort de Procris, donné par
Ovide, Mét., VII, 796-862; Ars, III, 687-746, et par Phérécyde
(F. Gr. Hist., 3 F 34). Par contre, Ovide passe pudiquement sous
silence la tentation de Céphalos par Procris.
18. D'après Strabon, X, 2,14 et 20, Paus., I, 37,6 et Eust.
ad Il., II, 631, p. 307,5, Céphalos s'était réfugié à Thèbes après
la mort de Procris.
19. Sur cette expédition, cf. Escher, art. Amphitryon, RE
I [1894], 1968, et Hdt., V, 59,8 (dédicace gravée sur un trépied
de Delphes) : 'Aµcpt-.purov µ' &vé:07Jxe: vé:rov&n-àT7JÀe:oo&rov. Sur les
Téléboens cf. Fiehn, RE VA [I 934], 3II sq.
20. Nom ancien des habitants de la Béotie avant l'arrivée des
INDEX DES AUTEURS CITÉS
18-1
INDEX DES NOMS PROPRES*
l
180 INDEX MYTHOLOGIQUE INDEX MYTHOLOGIQUE 181
belette (v. métamorphose), chouette, XV 10. mis Tauropolos), XXVII 10; enterrement, I 20 ; XIII 14,
XXIX 4, 5, 16, 19, 21. chthonien (dieu), II 6; IV 5, (d'Athéna), XV 8; XXVIII 16; XIX 15; XXXIII 12.
berger, IV 8 ; XV 13 ; XXIII 37; XV 14; XIX 10 ; XXII 10; (de Britomartis), XL épervier (v. métamorphose),
9; XXXVII 1. 12; XXV 11; XXVIII 10; 14; (de Déméter), XI 4; (de XIV 12 ; XXVIII 13.
bestialité, X,"'CI 6, 9. XXIX 21, 24, 25; XXX 2; la Déesse-Abeille), XIX 9 ; épidémie, XIII 13 ; XXV 8.
bouc (v. métamorphose), XXXIII 12; XXXVIII 21. (des dieux chthoniens), XIX épiphanie, X, 9, 16, 18 ; XIX 5.
}Q.'VIII 17. cléromancie, X 19, 20. 10; (de Diomède), XXXVII épreuve, XXIII 25 ; XXXII
boulimie, XI 5 ; XVII 14. colère, II 17 ; XX 20, 23 ; 22; (de Dionysos), X 7; 7; XXXVI 18; XLI 6.
XXVII 5, 7 ; XXVIII 17 ; (de Galinthias), XXIX 16; esclave-esclavage, XI 15, 16,
cadavre, XIII 9, 14 ; XXXIII XXIX 8, 17, 21; XXXIV (d'Hécate), XXIX 20 ; 24; XXVI 9.
15 ; XXXVII 24; XL 23 ; 4 ; XXXV 7 ; XXXVII 3 ; (d'Héraclès), XXXIII 9; exil, XXX 6, 10, 12; XXXIII
XLI 9. XXXVIII 20 ; XLI 21. (d'Hermès), XXIII 21 ; 4, 12; XXXVII 2, 3, 5, 14;
cadeau, V 4; XI 5 ; XX 4; colombe (v. métamorphose), (d'Hermès-Thoth), XXVIII XXXVIII 14; XXXIX 4.
XXIII 10 ; XXVII 13 ; I 19. 14; (de héros), X,"'CXII 18; exposition (d'enfant), XIII 2,
XX,"'CVI 5 ; XLI 6, 7, 13. colonisation, IV 15, 17, 29 ; XXXVIII 15; (d'Hylas), 3 ; XVII 3 ; XX,"'C2, 3.
cannibalisme, XI 21 ; XX,"'CI VIII 7 ; XXX 6 ; XXXI 15 ; XXVI 21 ; (d'Ilithyie),
2; XXXVI 18. X}Q.'VIII 15. XXIX 7; (d'Isis), XVII 7; faon (v. métamorphose),
captation de forces, XI 21. colossos, XXXIII 16. (de Léto), XVII 6; XXVIII XXVIII 18.
capture de fauves, XII 9. combat, II 22; IV 29 ; VIII 20; (de Leucothéa), XV 14; faucon, XXVIII 13, 20.
cécité, XVII 16. 1; XII 8, 11; XXVIII 10, (du lion), IV 26 ; (des Muses), fêtes : Agrionïa, X 1, 23 ; XI
cerf (v. métamorphose), XXIV 11; XXXVI 7. IX 5; (de Ptah), X,"'CVIII 32 ; Brilomarpeïa, XL 14 ;
11 ; XXXVII 29. communion, X 24. 19; (de Zeus), XIV 2, 9; Ekdysïa, XVII 19, 20 ;
cervelle, XVIII 3. concours, IX 7, 10, 11; XI 5; XXVIII 10; XXXVI 10. Gephyrïa, XXIV 10 ; Hera-
changement de sexe, XVII 10, XXVIII 9 ; XXIX 24 ; cygne (v. métamorphose), XII cleïa, XXIX 24, 26 ; XXXIII
11, 13, 14, 16. XXXII 18, 19 ; XXXVII 17, 20. 9 ; Laphrïa, XL 9 ; Mouseia,
chasse, II 4, 10, 11, 15; XVII 17 ; XXXVIII 5, 6. IX 8 ; Pythïa, I 3, 4 ; Thes-
15 ; XXXVIII 12, 18; XLI conflit (v. combat), II 19. danse, XXII 7. mophoria, XI 4 ; XXIV 10.
14. contact, II 25 ; IV 34; VI 14; déification (v. apothéose, feu, XIV 11 ; XIX 6 ; XXXIII
chasseur, XII 5; XVII 16; X 26. immortalité), I 21 ; VI 5, 11 ; 1.
XXV 5. corbeau (v. métamorphose), XIV 11 ; XXXIII 1. fosterage, II 10.
châtiment, I 18 ; IV 34 ; VI 6, XXVIII 13; (c. blanc), XX démence divine, X 18, 29 ; foudre-foudroiement, VI 11, 16.
11 ; IX 16 ; X 18 ; XI, 5, 24; 19, 20; (c. de nuit), XV 16. XXII 9; XXVI 13. fourmi, XI 25.
XIII 7 ; XVII 11, 16 ; XIX corneille, X 27. démon, I 17 ; IV 26 ; XIX 5 ; fuite, V 5 ; IX 10 ; X 22, 23 ;
4 ; XX 20 ; XXII 9 ; XXIII coup (de pied, de sabot, de XXV 14; XXXVI 6. XXX 12; XXXVI 17; XL
9 • XXVIII 9 · XXXVI 18 · massue, etc.), IV 6; IX 15. dépècement, X 18, 21. 4; XLI 24.
XXXVII 23 ; XXXIX 8, 10'. couronne, VIII 8 ; XIII 12 ; disparition, I 21 ; VIII 11 ;
chatte (v. métamorphose), XLI 7. XXVI 10, 13, 21 ; XXXIII gigantisme, XXI 11.
XXVIII 16. croissance, IX 11 ; XVII 17. 1, 2, 14; XXXVII 25 ; XL génos, II 19; X 23.
chaudron, XI 20. cuivre, XIX li, 12. 20, 21, 23. gorgoneion, IV 26.
chêne, XI 30 ; XIV 2 ; XXX culte (d'Alcmène), X.XXIII dispute (v. conflit), IX 7; grenouille (v. métamorphose),
13; XXXII 4. 12; (d'Aphaia), XL 18; XXX6. XXXV 7, 15.
cheval (v. anthropophage), VII (d'Aphrodite), I 22; XI 8; divination, XIV 2, 3 ; XIX 10. griffon, IV 26 ; X 12.
2, 6-9, 15 ; XX 9 ; XXXVII XXV 7; XXX 10; (d'Apol- grotte, XIX 3, 4, 6, 9, 11, 20 ;
22, 29. lon), IV 21 ; XXXII 5; eau, XIV 11 ; XXIV 11 ; XL XXIII 14, 24 ; XXXVI 1, 2,
chèvre (v. métamorphose); (d'Artémis), XI 8; XV 11 ; 11. 10.
XIII 20 ; XIX 9 ; XX 5 , XL 9; (d'Artémis Aspalis); enfant (unique), XXXII 3. grue, XVI 5.
XX,"'( 3; X,"'CXVI 4. XIII 19; XL 23; (d'Artémis enlèvement, XVII 10 ; XXVI guêpier, XV 7 ; XVIII 5, 6.
chien, XXX 3 ; XXXVI 5, 6, Hécaergé), I 22; (d'Artémis- 12, 13, 21; XXVII 1, 2;
16; XLI 13. Neith), XXVIII 16; (d'Arté- XLI 4, 5, 22. hache, XI 30, 32.
1
182 INDEX MYTHOLOGIQUE INDEX MYTHOLOGIQUE 183
hermaphrodite (v. changement laurier, I 13. XXVIII 20 ; XXIX 17 ; en en peuplier, XXII 13 ;
de sexe), X 9 ; XVII 13, 21. léopard (v. métamorphose), X louve, XXXV 8 ; Zeus en XXXII 1 ; les Héliades en
héron, VII 11, 12. 12, 15. bélier, XXVIII 11 ; Actéon peupliers, II 24 ; les nymphes
hibou, XV 15. lépid6tos (v. métamorphose), en cerf, XXIV 11, 15 ; en peupliers, XXII 10 ;
hiérogamie, VI 13 ; XLI 22. XXVIII 15. Ascalabos en gecko, IX 11 ; Smyrna en arbre, XXXIV
huppe (v. métamorphose), XI lien magique, XI 23 ; XXIX les bouviers en grenouilles, 9 ; Syrinx en roseau, XXII 4 ;
33. 11, 14. XXXV 7 ; Gali.nthias en - changement de sexe: Caenis
hybris (impiété), VI 6, 10, 11, lièvre, XII 13. belette, XXIX 4, 5, 21 ; en homme, XVII 10 ; Tiré-
12; IX 16; X 5; XI 8, 9, lion, IV 22, 26; X 12, 14; Héraclès en faon, XXVIII sias en femme, puis en
24 · XV 3 · XVI 4 · XXI 1? · XII 10. 18; Hypermestre en animal, homme, XVII 11 ; Hyper-
XXVIII , 11 ; XXXIV -4'. loup, XXXI 6; XXXV 8, 13; XVII 14 ; Lyncus en lynx, mestre en homme, XVII 14;
XXXVIII 20-23. XXIV 15 ; les Ménades en la fille de Galatée en garçon,
ibis (v. métamorphose), lucane, XXII 15, 24. panthères, X 15 ;· Psamathé XVII 20;
XXVIII 14. lyre, XXII 5, 6, 24 ; XXXII 8. en phoque, XXXVIII 3; - pétrification : Alcmène en
îles des Bienheureux, île blan- Thétis en divers animaux, pierre, XXXIII 16; Battos
che, XXVII 11, 15 ; XXXIII XXXVIII 3 ; des hommes en rocher, XXIII 28; les
magie, II 22 ; VII 8 ; X 26 ; en animaux, II 27 ; filles de Ci.nyras en statues,
11, 12. XI 12, 23 ; XVII 14, 21 ;
immortalité (v. apothéose, déi- - en oiseau : Alcyon en XXXIX 14 ; le loup en
XXII 14; XXIII 10, 15; alcyon, XI 29 ; Apollon en rocher, XXXVIII 22, 23 ;
fication), I 21 ; XI 20; XXIV 10, 16; XXV 14;
XXVII 13 ; XXIX 9; épervier, XXVIII 13 ; asca- les Propoetides en statues,
XXIX 9, 11, 12, 14, 21 ; laphos, XXIV 11 ; XXXII XXXIX 14; le renard en
XXXII 14; XXXIII 1; XXX 14 • XXXVI 6 • XL 20 ; Athéna en chouette, rocher, XLI 27 ;
XXXVII
insecte,
26 ; XL 11.
v. abeille, fourmi,
12; XLI 9, 10, 13. , XV 10 ; Ctésylla en colombe, - en constellation : la chèvre,
malédiction, II 18, 22; XIII I 19; V 5; Cycnos en cygne, XXXVI 9 ; le chien, XLI 27 ;
lucane, scarabée. 7 ; XXXVII 21.
inceste, XIII 8; X.,""{X10, 11 ; V 5 ; XII 17 ; les Doriens en - en lac : Thyrié, XII 18 ;
manducation (de cervelle), hérons, XXXVII 23 ; les - en écho : Écho, XXVI 1 ;
XXXIV 4, 7, 8. XVIII 3; (de chair humai.ne),
initiation, XII 8, 16; XVII 11, Émathides, IX 16; en pies, Hylas, XXVI 1, 14;
XXXVI 18; (de plantes), IX 17 ; Isis en ibis, XXVIII - pouvoir de métamorphose :
20; XIX 20; XL 11. X24.
invocation, V 7 ; XXV 14 ; 14; Itys en colombe, XI 35 ; XVII 14.
marche à rebours, XXIII 15. Leucothéa en mouette, XV métis, XXIII 7.
XXVI 14, 18, 20. mariage, I 6, 14; XI 19; XVII
invulnérabilité, II 21; XVII 10. 14 ; les Méléagrides, II 23, 24, meurtre, II 16; X 22; XI 19,
20, 21 ; XXVII 15 ; (m. avec 26 ; la Minyade Alcathoé en 32; XIII 12; XVII 4, 11,
la princesse), XXXVII 11; corneille, X 27 ; les Mi.nya- 16 ; XVIII 4; XXXIII 12;
jalousie, VI 10 ; XI 10 ; XXXI XXXVIII 10. des, X 27, 29; Mounichos XXXVII 17, 23; XXXVIII
16; XXXVII 20; XXXVIII ménadisme, X 5, 7, 15; XXVI et sa famille, XIV 4, 11 ; 6, 7, 11, 14, 18, 20; XLI 24.
4; XLI 4. 18. Phéné et Périphas, V 5 ; miel, XI 24, 25 ; XIII 3 ; XIX
jeunesse, XXVII 13; XXXIII métamorphose : - en animal : les Prétendants, XXXVII 9, 10; XXV 19.
7, 13. des dieux, IX 10 ; XXVIII 26 ; Térée en huppe, XI 33 ; migration ( d'oiseaux), II 28.
jumeaux, XXI 9, 12; XXVII 11, 12; XXXII 10; Apollon Zeus en huppe, XI 33 ; cf. monstre, III 6 ; IV 26 ; VIII 1,
4 ; XXX 3 ; X.,""{XVII 5. en loup, XXXV 13 ; en aussi III 8 et XIV 4, 11 ; 5 ; XII 11 ; XXII 11 ;
justice, III 3 ; V 3 ; XIV 3, 6. serpent, XXXII 10 ; en - en poisson : Arès en lépidô- XXVIII 1, 5, 10, 11, 21.
tortue, x_xxII 7 ; Artémis mouette (v. métamorphose),
Katapontismos (v. précipita- tos, XXVIII 15; Vénus en
en chatte, X.,'CVIII 16; XV 14.
tion), XIII 14 ; XL 3. poisson, XXVIII 15.
Dionysos en chevreau, musaraigne (v. métamorphose),
- en insecte : Arachné, XXIV
XXVIII 17 ; en lion, X 12, 11 ; Cérambos en lucane, XÀ'VIII 20; XXIX 17.
lait, X 16; XIX 9; XXIX 9; 14; en léopard, X 12, 15;
V 5; XXII 2;
XXX 5. en taureau, X 12, 13 ; - en arbre ou plante : Aca- naissance, XVII 3 ; XIX 5, 20 ;
lamentation, II 23, 24 ; XI 24. Héphaïstos en bœuf, XXVIII callis en fleur (?), X.,'CX 2; XXIX 3, 26 ; XXXIII 2;
larmes, II 24 ; XXX
XXXIV 11.
15 ; 19; Héra en vache, XXVIII
19; Léto en musaraigne, j Adonis en anémone ou en
rose, XXXIV 13; Dryopé
XXXIV 9 ; XX.,'CV 2, 10 ;
XXXVI 1, 3.
184 INDEX MYTHOLOGIQUE INDEX MYTHOLOGIQUE 185
nymphes, IX 7 ; XIII 3; XXI 13, 19; XXV 3; urse (v. apaté, stratagème), suicide, II 20; V 6; XII 6;
XVII 4, 11 ; XIX 9 ; XXI XXXII 19; XXXVII 23. I 10 ; XI 21, 24; XIII 10 ; XIII 16 · XXV 15 1 18 ·
7, 8; XXII 1, 4, 7, 10, 12, pigeon, IX 22. XXIII 8, 14, 26; XXIX 9, XXXIII Î ; XXXVII 6, 23 ;
13; X,-XVI 12, 13; XXXI pirate, XIV 7, 8. 12; XXXIV 3; XLI 15. XXXIX 1.
18, 19; XXXII 14; XXXV pivert (v. métamorphose), XI supplice, XI 24.
13; XXXVI 4. 33; XIV 2. sabot, v. coup.
plante (v. arbre), I 13 ; VII 8. sacrifice, I 14; Il 9 ; III 4 ; tabou, XI 8 ; XVIII 3 ; XIX
offrande, I 14; XXV 19; polyphagie (v. boulimie), XI IV 37; X 18; XI 8; XII 14, 4; XX 9; XXXII 19.
XXXVIII 20, 21 ; XL 3. 4, 5; XVII 14. Hi ; XVIII 4 ; XIX 6; taureau (v. métamorphose),
oiseaux (v. aigle, alcyon, asca- pomme, I 5, 6 ; (lancement de x.,-x 9; XXV 12; XXVII X 12, 13 ; XII 14, 15.
laphos, chouette, colombe, p.), I 7. 5-8 ; XXIX 22, 24-26 ; temple : (d'Adéphagia), XI 4;
corbeau, corneille, cygne, Potnia thérôn, IV 25 ; XXI .6 ; XXXV 13 ; XXXVII 22. (d'Aphaia), XL 19, 23;
épervier, faucon, grue, héron, XXV 5; XXVII 10 (Potnia sacrum, III 4. (d'Aphrodite), 122; xxx:1v
hibou, huppe, ibis, mouette, taurôn). sanctuaire : (d'Aphaia) XL 2; (d'Apollon), I 3; XXV
pigeon, pivert, vautour, poursuite, X 23 ; XI 22, 32 ; 22; (d'Apollon), XXXV 10; 10; (d'Artémis), I 15; IV
métamorphose), I 19; II 28; XXI 7 ; XXII 4; XL 10. (d'Artémis), IV 26; XL 22; 24; (de Dictynna), XL 14;
III 8 ; V 5, 9, 10 ; VI 18 ; précipitation (ou saut dans la (de Dionysos), X 14 ; (d'Héra Ilithyie), XXIX 8;
VII 3, 11-15. mer), XI 28; XII 6, 16, 17; XXXIII 17; (de Galinthias), (des Muses), IX 12; (de
olivier, II 22. XIV 11 ; XL 10, 11. XXIX 26 ; (d'Héraclès), Poséidon), IX 13.
ômophagie (v. cannibalisme, prémices, Il 8. XXXIII 9; (d'Isis), XVII terreur, X 17, 18.
manducation), X 21 ; XI 21. premier inventeur, XXII 4-6, 7 ; ( des Moires et Ilithyie ), théophilia, V 2; XIV 6 ; XX 4.
ophiomorphie (v. serpent), VI 24; XXXII 17. XXIX 7; (des Muses), IX tison magique, Il 22.
4; XXVIII 6. prodige-prodigieux, X 16; 8; (des nymphes), XXXI tissage, XI 12; XXV 6, 13.
or, XXXVI 6; XLI 7. XXXVIII 19. 18; (de Poseidon), IX 13; tortue (v. métamorphose),
oracle (Delphes), VIII 7; purification, XIII 12; XXVII fondation de sanctuaires, XXII 5 ; XXXII 8.
(Dodone), XIV 2. 7; XXXV 5 ; XXXVIII 11, XXXII 16. travestissement, X 9 ; XI 14 ;
ordalie, XXXVIII 18; XL 11. 18, 20; XL 11. sanglier, Il 6, 10, 12, 15; XIII 10 ; XVII 3, 4, 11, 20 ;
oribasie, X 29 ; XXVI 20. XXXIV 9 ; XXX-VIII 13. XLI 6, 15.
orphisme, X 12. quête, XXIV 1 ; XXVI 15 ; saut dans la mer, v. précipita- triade, IV 8, 19; X 4, 12, 24;
oubli, II 9. XXX 12. tion. XII 11; XV 4; XXV 14;
scarabée (v. métamorphose), XXVI 20 ; XXXI 4, 10 ;
parenté utérine, II 19. race, I 18. XXII 2, 15, 16, 24. XXXVIII 4, 7.
parjure (v. serment), I 18; régénération (v. résurrection), serment (v. parjure), I S, 9, 12, trophée, IV 26.
XXXVI 18. XI 20, 35. 13, 18 ; XIII 9 ; XXIII 27; tyran, IV 18, 20; XIII 7, 12,
part d'honneur, II 13, 15. renard (v. métamorphose), XXV 21; XXJ,..'VI 16; XL 14. 14.
péan, XIII 13. XLI 1, 21, 26-28. serpent (v. métamorphose), VI
péché, II 9. renaissance, XIX 5. 4; X 12 ; XIII 3; XVII 11,
résistance (motif de la), X 10. 12; XXXII 10 ; XXXVII vaches de Géryon, IV 30, 31 ;
pédérastie, XII 5 ; XXIII 6 ;
XXVI 15 ; XXX 6. résurrection (v. régénération), 29; XLI 10. XXIII 14 ; XXXI 15.
pendaison, II 20 ; XIII 9, 20 ; XIX 5 ; XXVI 21 ; XXXIII songe, XVII 7. vautour, XXI 18.
XXX 13 ; XX.,-XIX 12. 7. souillure, XIII 6, 14 ; XIX 15 ; vertu, VI 5 ; XX 4.
retour (d'Héraclès), IV 27. XXXIII 15. victime, VIII 8 ; X 18 ; XIII
personnification, VII 8; IX
richesse, XX 4 ; XXIII 3, 8 ; source, IV 5, 6; VIII 12, 13; 10 ; XJ,..'VII 6 ; XL 3.
12; XXIX 7.
pétrification (v. métamor- XXXVI 6. IX 15 ; XVI 2 ; XXVI 13 ; vin, X 16; XII 9.
phose), IV 35; XXXIX 14. rite, I 6, 12; II 9; X 21, 23; XXX 15; XXXV 4, 5, 7. viol, XI 13 ; XIII 8.
peuplier (v. métamorphose), XI 20, 32; XII 14, 16 ; XIII sphinx, IV 26. virginité, I 14.
20; XIV 11 ; ).'VII 4, 11, 16, statue, IV 26. vol-voleur, IV 30; XIX 11,
II 24; XXII 10, 13.
stratagème (v. apaté, ruse), 12; XXIII 8, 9, 14, 15;
pied, v. coup. 20, 21; XXIV 4, 10; XXV
pieux-piété, III 3; V 3; VI 12; XII 12; XXVII 5; XXXIV 3. XXXVI 12, 17.
14 · XXVI 14 · XXX 13 ·
XIII 12; XIX 15; XX 4; XXXVII XL 22; 9, 11. '
TABLE DES MATIÈRES
Pages
INTRODUCTION. ••. •••. •••••• •. ••••••. . ••••••. IX
SIGLA ••.•••.•....•.••••.•.•.•••••..•.•••••• XXXI
TABVLA FABVLARVM PRIOR .•••••••....•.••..• XXXIII
TABVLA FABVLARVM ALTERA •..••••••.•••••••• XXXV
LES MÉTAMORPHOSES. . . •••. . •. ••••. . . . •••. •. . 1
NOTES...................................... 71
INDEX DES AUTEURS CITÉS. . . . . . . •. ••. . . . . . ••• 169
INDEX DES NOMS PROPRES. . . . . . ••. •• . . •••. . . . 171
INDEX MYTHOLOGIQUE..... . . • . . ••. . . . . •••. . . . 179