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Évolution du

romantisme
lect. dr. Bianca-Livia Bartoș
Structure des cours
1. Cours introductif, généralités, courants
2. Le (pré)romantisme avec Chateaubriand – Mémoires d’outre-tombe
3. Évolution romantique chez Victor Hugo – Notre-Dame de Paris
4. Stendhal – entre le romantisme et le réalisme – Le Rouge et le Noir
5. Le réalisme, le nouveau courant moderne
6. Le réalisme balzacien – Le Père Goriot
7. La modernité de Flaubert – Madame Bovary
8. Le bovarysme.
9. Le naturalisme – généralités
10. Le naturalisme de Zola – L’Assommoir
11. La modernité poétique : le symbolisme
12. Le décadentisme fin de siècle
13. La nouvelle fantastique : Guy de Maupassant – Le Horla
14. Conclusions
Révision – Chateaubriand, précurseur
du romantisme français
 Structure de l’intervention : hypothèse, arguments, exemples, conclusion ;
 Nom complet, siècle, courant et dates importantes ;
 Hypothèse : qu’est-ce que le romantisme ?
traits principaux
 Le titre
 Arguments – restauration du sentiment religieux
- sentiment de la nature
- la ruine + exemples
- évocation du moi
 Conclusion
Victor Hugo
1802-1885 : santé fragile, parents séparés.
1822 : mariage avec Adèle Faucher, amie d’enfance (elle – Sainte-Beuve,
• Nom complet ; Victor-Marie Hugo lui – Jeanne Drouet)
1843 – Léopoldine meurt noyée – poèmes mélancoliques
1851 – 1870 : exil Guernesey – Napoléon III « Traître »
• Dates biographiques importantes ; 1823 – Han d’Islande (influence : Chateaubriand)
1831 – Notre-Dame de Paris
1862 – Les Misérables
• Le saviez-vous ? • 14 ans : « Je veux être Chateaubriand ou rien »
• Les Misérables - 40 fois adapté à l’écran
• Le français = langue de Molière/langue de Hugo
• Engagé (la peine de mort – Le Dernier jour d’un condamné) (la presse)
• 26 juillet 1854, Jersey, 21:25 – Nicolas Flamel (spiritisme)
• Pourquoi l’étudie-t-on? Chef de file du romantisme français, impact sur la génération à venir
Prise de conscience – importance de la cathédrale comme monument (700 ans)
Structure du cours
 Résumé du roman ;
 Analyse de l’incipit et de l’excipit ;
 Portrait des personnages ;
 La dilogie sublime-grotesque romantique ;
 La typologie de l’espace ;
 Le rapport sacré-profane ;
Résumé
 Titre (complet) Notre-Dame de Paris. 1482
 Structure (en 1831 et 1832) 1831 – 56 chapitres (longueur ?)
1832 – 59 chapitres, 11 livres
 Cronotope > grec. chronos + topos (Mikhaïl Bakhtine)
À Paris, 1482 - 1484

 Déroulement de l’action (schéma narratif classique dans la


linguistique structurale)
6 janvier, la Fête des Fous (rendre hommage à l’âne
Situation initiale qui avait porté Jésus lors de son entrée à Jérusalem)
Elément déclencheur
Péripéties/aventures – le point culminant
Dénouement
Analyse de l’incipit et de l’excipit

INCIPIT

« Il y a aujourd’hui trois cent quarante-huit ans six mois et


dix-neuf jours que les Parisiens s’éveillèrent au bruit de
toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple
enceinte de la Cité, de l’Université et de la Ville.
Ce n’est cependant pas un jour dont l’histoire ait gardé
souvenir que le 6 janvier 1482. Rien de notable dans
l’événement qui mettait ainsi en branle, dès le matin, les
cloches et les bourgeois de Paris. »
Analyse de l’incipit et de l’excipit
INCIPIT
« Il y a aujourd’hui trois cent quarante-
huit ans six mois et dix-neuf jours que
les Parisiens s’éveillèrent au bruit de
toutes les cloches sonnant à grande volée
dans la triple enceinte de la Cité, de
l’Université et de la Ville.
Ce n’est cependant pas un jour dont l’histoire ait gardé souvenir que le
6 janvier 1482. Rien de notable dans l’événement qui mettait ainsi en
branle, dès le matin, les cloches et les bourgeois de Paris. »
Excipit
« L’un de ces deux squelettes, qui était celui d’une femme, avait
encore quelques lambeaux de robe d’une étoffe qui avait été blanche,
et on voyait autour de son cou un collier de grains d’adrézarach avec
un petit sachet de soie, orné de verroterie verte, qui était ouvert et
vide. Ces objets avaient si peu de valeur que le bourreau sans doute
n’en avait pas voulu. L’autre, qui tenait celui-ci étroitement embrassé,
était un squelette d’homme. On remarqua qu’il avait la colonne
vertébrale déviée, la tête dans les omoplates, et une jambe plus courte
que l’autre. Il n’avait d’ailleurs aucune rupture de vertèbre à la nuque,
et il était évident qu’il n’avait pas été pendu. L’homme auquel il avait
appartenu était donc venu là, et il y était mort. Quand on voulut le
détacher du squelette qu’il embrassait, il tomba en poussière. »
Le portrait des personnages

 Personnages principaux ;
 Personnages secondaires ;
 Interactions entre les
personnages ;
P
E
R
S
O
N
N
A
G
E
S
Source image : Humeur technologique
Pierre Gringoire
 Poète et artiste sans le sou ; inspiré de la réalité
 Ouvre le roman avec une tentative de jouer sa
pièce de théâtre ;
 Portrait dans le roman : « cet individu, disons-
nous, grand, maigre, blême, blond, jeune
encore, quoique déjà ridé au front et aux joues,
avec des yeux brillants et une bouche souriante,
vêtu d’une serge noire, râpée et lustrée de
vieillesse, s’approcha de la table de marbre et
fit un signe au pauvre patient » (Tome I, Livre I, Par Gustave Brion, 1976
Chapitre I)
 Aventures
Claude Frollo

 Personnage central, prêtre et alchimiste ;


intellectuel; vigoureux, froid ;
 Biographie : né en 1446 dans une famille de la petite
noblesse
 Élève brillant, destiné à l’église dès son
enfance ;
 orphelin à 20 ans et reste à la garde de son
frère cadet ;
 adopte Quasimodo ;
 amoureux d’Esméralda (refus obligation)
par Luc Olivier Merson
Phœbus de Châteaupers

 « soleil »
 « C’est le nom d’un très bel archer,
qui était dieu, ajouta Gringoire » (150-
151)
 Capitaine de la garde volage ; fort,
charmant ;
 Sauve Esméralda et se laisse séduit
par elle ;
 Fiancé à Fleur-de-Lys ; jalousie
Étymologie du nom Étymologie du nom
Genèse Genèse

La Esmeralda donne à boire à Quasimodo.


Une larme pour une goutte d'eau, huile sur toile de Luc-Olivier Merson, Maison de Victor Hugo, 1903.
4. La dilogie sublime-grotesque romantique
 Acception dénotative des termes ;
 Les deux notions dans le siècle classique et dans le siècle des Lumières ;
 La Préface de Cromwell (1827), les principes du drame romantique :
 La Théorie des trois âges
 Les temps primitifs
 Les temps antiques
 Les temps modernes
 La Théorie du drame
 Le mélange des genres : « le sublime et le grotesque […] se
croisent comme dans la vie et dans la création »
 L'abandon des unités
 La couleur locale
4. La dilogie sublime-grotesque romantique II
ESMERALDA

« merveilleuse grimace »
« Idéal du grotesque »
« harmonie »
« yeux de flamme » « nez tétraèdre, bouche en
fer à cheval, petit œil gauche
« brune » obstrué… »
« une grosse tête hérissée de

QUASIMODO
« être humain ou fée » cheveux roux, entre les deux
« nymphe, déesse » épaules une bosse énorme… »
« des mains monstrueuses »
« beauté des Andalouses »
« diable »
« cyclope »
« trapu »
« singe »
5. La typologie de l’espace

 Gaston Bachelard, Poétique de l’espace


(1957) : fermé/ouvert
 Le titre du roman :
 Notre-Dame

 Paris
L’espace fermé
Livre troisième : Notre-Dame
« Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église
de Notre-Dame de Paris. […] les trois portails creusés en ogive, le cordon brodé et
dentelé des vingt-huit niches royales, l’immense rosace centrale flanquée de ses deux
fenêtres latérales comme le prêtre du diacre et du sous-diacre, la haute et frêle galerie
d’arcades à trèfle qui porte une lourde plate-forme sur ses fines colonnettes, enfin les
deux noires et massives tours avec leurs auvents d’ardoise, parties harmonieuses
d’un tout magnifique, superposées en cinq étages gigantesques, se développent à
l’œil, en foule et sans trouble, avec leurs innombrables détails de statuaire, de
sculpture et de ciselure, ralliés puissamment à la tranquille grandeur de l’ensemble ;
vaste symphonie en pierre, pour ainsi dire ; œuvre colossale d’un homme et d’un
peuple, tout ensemble une et complexe comme les Iliades et les Romanceros dont elle
est sœur ; produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où
sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier disciplinée par
le génie de l’artiste ; sorte de création humaine, en un mot, puissante et féconde
comme la création divine dont elle semble avoir dérobé le double caractère : variété,
éternité. »
La cathédrale aux yeux des personnages
 Auteur : déclic de l’écriture « Fatalité » / objectif de l’écriture
: « Notre-Dame avait été successivement pour lui, selon qu’il grandissait
 Quasimodo et se développait, l’œuf, le nid, la maison, la patrie, l’univers »
 La Esméralda :
« En effet, dans l’enceinte de Notre-Dame, la condamnée
était inviolable. La cathédrale était un lieu de refuge. Toute
justice humaine expirait sur le seuil. »

 Claude Frollo :
« À vingt ans, par dispense spéciale du saint-siège,
il était prêtre, et desservait, comme le plus jeune
des chapelains de Notre-Dame, l’autel qu’on
appelle, à cause de la messe tardive qui s’y dit,
altare pigrorum (Autel des paresseux) »
Autres espaces fermés

 Le Palais de Justice ;
 Le « bureau » de Frollo ;
 La « cellule » d’Esméralda ;
 Le « trou » de Gudule ;
L’espace ouvert : Paris

Livre troisième
2. Paris à vol d’oiseau
« Le Paris d’il y a trois cent cinquante ans, le Paris
du quinzième siècle était déjà une ville géante. […]
Paris est né, comme on sait, dans cette vieille île de
la Cité qui a la forme d’un berceau. […]
Au quinzième siècle, Paris était encore divisé en
trois villes tout à fait distinctes et séparées, ayant
chacune leur physionomie, leur spécialité, leurs
mœurs, leurs coutumes, leurs privilèges, leur Gravure anonyme
(xvie siècle).

histoire : la Cité, l’Université, la Ville. »


L’espace ouvert : La Cour des Miracles
« cité des voleurs, hideuse verrue à la face de
Paris ; égout d’où s’échappait chaque matin,
et où revenait croupir chaque nuit ce ruisseau
de vices, de mendicité et de vagabondage
toujours débordé dans les rues des capitales ;
ruche monstrueuse où rentraient le soir avec
leur butin tous les frelons de l’ordre social ;
hôpital menteur où le bohémien, le moine
défroqué, l’écolier perdu, les vauriens de Célestin Nanteuil, 1835
toutes les nations, espagnols, italiens, allemands, de toutes les religions, juifs,
chrétiens, mahométans, idolâtres, couverts de plaies fardées, mendiants le jour, se
transfiguraient la nuit en brigands ; immense vestiaire, en un mot, où s’habillaient
et se déshabillaient à cette époque tous les acteurs de cette comédie éternelle que le
vol, la prostitution et le meurtre jouent sur le pavé de Paris. »
L’espace ouvert : La Cour des Miracles

« Depuis plusieurs siècles, Paris et ses environs étaient infestés


d’une foule de vagabonds et de pauvres. La plupart, gens sans
aveu, mendiants de profession, tenaient leurs quartiers
généraux dans les cours des Miracles. On nommait ainsi leurs
repaires parce qu’en y entrant ils déposaient le costume de leur
rôle. Les aveugles voyaient clair, les paralytiques recouvraient
l’usage de leurs membres, les boiteux étaient redressés. Tous les
moyens leur semblaient bons pour exciter la compassion des
passants. » Paul Bru, Histoire de Bicêtre
Jacques Callot, Les Gueux - Le Mendiant à la jambe de bois
(1622). Une vision plus réaliste des mendiants de l'époque
avec des béquilles, par un artiste contemporain de la cour
des Miracles.
6. Le rapport sacré-profane

La cathédrale L’alchimie
Exemple sujet d’examen
 La dilogie romantique sublime-grotesque dans le
roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo
 Le rapport sacré-profane dans le roman Notre-Dame
de Paris de Victor Hugo

Pour le cours no. 4 : Stendhal,


Le Rouge et le Noir
Nom complet
Dates importantes
Le saviez-vous ?
Pourquoi l’étudie-t-on ?
Bibliographie critique – facultative
Jacques Bony, Lire le romantisme
Jean-Pierre Richard, Études sur le romantisme
Mouton, Marguerite. « Notre-Dame de Paris ou la continuation de
l’épique par d’autres moyens », Romantisme, vol. 172, no. 2,
2016, pp. 26-34. https://www.cairn.info/revue-romantisme-2016-
2-page-26.htm
pour votre collaboration !
lect. univ. dr. Bianca-Livia Bartoș

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