Vous êtes sur la page 1sur 10

PLAN

Thème : Philosophie et religion

Introduction

I. Essai de définition
I.1. Philosophie
I.2. Religion

II. La philosophie selon quelques courants


II.1. L’idéalisme
II.2. Le matérialisme

III. Quelques approches de Dieu


III.1. Les thèses favorables à l’existence de Dieu
III.2. Les positions sceptiques

IV. rapport entre philosophie, science et religion


IV.1. Philosophie et science
IV.2. Philosophie et religion

Conclusion

1
Introduction

Du fait de la liberté qu’elle autorise, chacun s’estime compétant dans le domaine. Pour le
commun des mortels, dès lors qu’on pense, on est en droit d’avoir sa philosophie, c’est-à-dire
sa façon de voir les choses. C’est pourtant là que se situe le premier piège philosophique.
Toute façon de voir, de percevoir les choses du monde est-elle pertinente ?
Autrement dit, si comme le dit René DESCARTES dans Discours de la méthode
(1596-1650) le philosophe français : «le bon sens est la chose le mieux partagée »1 ; les
hommes l’utilisent-ils de la meilleure de la manière ? Comme on le voit, la question de la
philosophie nous pose un problème lui-même philosophique. C’est-à-dire qu’elle suscite une
réflexion. Faire de la philosophie c’est donc exercé sa raison, l’utiliser de manière à aboutir à
une réponse fondée. A la différence de la philosophie qui développe des connaissances
rationnelles ; la religion quant à elle se fonde sur des dogmes c’est-à-dire la croyance sans
preuve rationnelle en des êtres surnaturels ou divins. La critique et le doute sont les plus
souvent considérés dans la religion comme signes de contestation. La foi est en effet, la
caractéristique du bon croyant. Ainsi, sommes-nous amenés à nous demander : faut-il opposer
la religion à la raison ? Quelle représentation les hommes se font-ils de Dieu ?
Dans la présente réflexion, nous allons d’abord comprendre ce que c’est que la
philosophie et ses différents courants. Ensuite, nous tenterons de clarifier le concept de la
religion et évoquer quelques approches de Dieu. Et enfin, nous montrerons le rapport qui
existe entre la philosophie ; la science et la religion.

I. Essai de définition
1. Philosophie
D’origine grecque, la philosophie est apparue du VIème et VIIème siècle avant Jésus
Christ. Philosophie est l’une des disciplines enseignées au milieu scolaire. Le mot
«philosophie» est couramment employé dans le milieu profane. C’est le mathématicien
Pythagore (-580 à -500) qui aurait substitué le mot philosophie au mot « sophos ».
Etymologiquement vient de deux mots grecs : « philos » (amour) et «sophia » (sagesse). Sur
cette base, on peut définir la philosophie comme l’amour de la sagesse. Bien que l’invention

1
-René Descartes, Discours de la méthode, 1637
-ancien cours de M. Nikiema, Lycée Départemental de Nandiala

2
du mot lui a été attribué, Pythagore refusait de se considérer comme un sage car dit-il : «la
possession de la sagesse est le privilège des dieux». Il préférait être appelé amoureux ou ami
de la connaissance et non possesseur de la connaissance. Quant à Socrate (-470 à -399), il
dira : «je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien». Dès lors, l’on peut définir la
philosophie comme une activité de l’esprit humain en quête de la raison. C’est une attitude
intellectuelle et le philosophe se force à comprendre le monde dans lequel il vit.
Pour le commun des mortels, la philosophie est une vision du monde. Une manière propre de
concevoir le monde. Ne dit-on pas souvent que tout homme est philosophe ? Pour d’autres
c’est une activité à la fois inutile et nuisible, un simple bavardage, un jeu stérile d’esprit qui
vise à transformer le mensonge en vérité et vis-versa.
En la personne du philosophe, il est considéré au regard de ses idées et de ses
comportements comme un homme bizarre, un rêveur, un homme qui vit dans les nuages.
C’est un fou car il ne pense pas comme les autres. Il a toujours une critique vis-à-vis de la
société.

2. La religion
Il n’y a pas d’inanité autour de l’étymologie du mot «religion ». Pour certain le mot
dérive du verbe latin «religare» qui veut dire relier ou rattacher. Ici la religion serait ce qui
relie les hommes à un être surnaturel dont ils dépendent fortement ; elle serait aussi ce qui
relie les fidèles entre eux en leur donnant une culture commune.
Pour d’autres, la religion viendrait plutôt de «relegere» qui, lui, signifie recueillir,
prendre soin, ne pas négliger ; c’est voir ici la religion comme une piété, un respect et un
accueil du sacré. Notons que toute la religion est basée sur un ensemble d’idées (ou croyance)
qui prétendent à la vérité au nom d’une révélation. Ces idées peuvent être consignées dans un
livre saint marquant ainsi la rupture entre les religions traditionnelles ou païennes (comme
l’animisme, l’indouisme) et les religions révélées (judaïsme, christianisme, islam). Ces idées
concernent toujours le salut de l’âme humaine après la mort. Toute religion comporte des
règles de vie basées sur l’opposition entre le bien et le mal. La religion implique aussi des
rites qui sont des règles régissant la pratique d’un culte (cérémonie destinée à rendre
hommage à un dieu. Ensuite, la religion implique une communauté chargée de perpétuer le
culte. Ajoutons qu’il existe une diversité de religions2 :
-Les religions monothéistes qui admettent l’existence d’un seul Dieu.
-Les religions polythéistes qui admettent l’existence de plusieurs Dieux.
2
- Cours de philosophie 1ère et Tle ,collection AGORA, p100
- athéisme.free.fr/Biographie/Lucrece.htm.

3
-Les religions animistes qui supposent que l’esprit des divinités anime les êtres surnaturels.

II. La philosophie selon quelques courants


1.L’idéalisme
L’idéalisme est une conception qui apporte aux idées, une réalité importante de
la matière. Il défend la primauté de l’esprit. Les adhérents de cette doctrine, à l’instar de
Hegel qui donne pour but de réconcilier la pensée et la réalité. Pour ce dernier, l’être se
confond avec l’idée, le réel est rationnel. C’est l’idéalisme absolu.
L’idéalisme de Platon se fonde de deux mondes : le monde sensible et le monde
intelligible3. Le monde sensible est accessible au sens, c’est le monde des apparences
multiples et changeantes. Quant au monde intelligible, c’est le monde des idées, des échanges
pures, le monde des réalités en soi. Platon soutient que pour parvenir à la contemplation des
idées l’âme doit prendre distance (quitter) à l’égard du corps dans lequel elle est tombée à la
naissance.

2- Le matérialisme
C’est une doctrine qui affirme que la seule réalité fondamentale est la matière qui par
opposition à l’idéalisme. Pour les matérialistes, il n’est guère besoin de recevoir à une âme ou
à un être immatériel pour prendre compte de la réalité de la vie. C’est ainsi que Karl Max dira
que : ‹‹Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leurs conditions matérielles
mais au contraire c’est leurs conditions matérielles qui déterminent leur idées et leur vie
intellectuelle››4. Pour ainsi dire que la conscience ou les idées sont secondaires par rapport à
la vie réelle des hommes. Toutes les représentations humaines sont les produits de la société
et de l’histoire de l’humanité.

III. Quelques approches de Dieu

A la question de savoir s’il croit en l’existence de Dieu, Albert Einstein (1879-1959)

répond en ces termes : «définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai

si je crois». Voici une réponse qui laisse percevoir la complexité qui enveloppe la notion de

Dieu. Les hommes s’accordent à dire que Dieu existe car toutes les civilisations ont cru en

lui ! C’est l’argument du consentement universel.


3
Platon, idéaliste : le sensible et l’intelligible. 
4
Karl Max : collection AGORA

4
1. Les thèses favorables à l’existence de Dieu

-le théisme : il est la conception de Dieu le plus familière ; on le retrouve dans les grandes

religions (judaïsme, christianisme, islam) qui tirent leurs origines des saintes écritures. Dans

la conception théiste, Dieu est considéré comme le Créateur de l’univers, un être parfait, tout

puissant et très bon. Il est transcendant au monde crée (c’est-à-dire l’extérieur et supérieur au

monde). Il est la source de tout ce qui existe, le principe de la loi de la nature, la source

suprême et la garantie des valeurs morales. Pour Galilée, Dieu serait un mathématicien qui

aurait créé l’univers avec des chiffres et des nombres. Le seul langage, la seule méthode qui

permet de comprendre l’univers et celui des Mathématiques.

-L’agnosticisme : cette conception nous dit que l’univers est mystérieux. Dieu dans son

infinie puissance, a fait en sorte que l’ordre du monde échappe à la raison humaine. Que

l’univers ait été créé, qu’il n’ait pas de commencement ou de fin sont des incompréhensibles.

Le problème des origines et des fins dernières nous dépassent. Emile LITTRE (1801-1880)

disait de l’absolu qu’il est : « Un océan pour lequel nous n’avons ni barque ni voile »5.

-Le panthéisme : cette conception admet que Dieu et le monde constituent une unité

fondamentale. Pour les panthéistes, Dieu est ni créateur du monde, ni extérieur et supérieur au

monde (il ne lui est pas transcendant) ; il est plutôt immanent. Le panthéisme n’est tout de

même que du polythéisme qui admette l’existence de plusieurs dieux. Pour les panthéistes,

Dieu est unique et se confond à la nature. Pour Baruch SPINOZA (1632-1677), les êtres finis

ne sont pas des créatures de Dieu mais des parties de Dieu.

2. les positions sceptiques

L’athéisme est la négation de Dieu. Cette conception dit que le monde n’a pas été créé

par une personne transcendante ; il est éternel. Ainsi tous les phénomènes de l’univers, en

particulier l’homme et son histoire, s’expliquent à partir de lois ou la matière en mouvement.

5
Emile Littré (1801-1880), Wikipédia

5
Par la raison, l’homme découvre progressivement les lois de l’univers. Il n’existe donc pas de

mystère définitivement inaccessible. Dans un article de Louis BOISSE, cité par André

LALANDE, l’athéisme consiste à vivre comme si Dieu n’existait pas, ce qui revient à ne pas

se soucier de lui. Dans ce cas, l’athéisme n’est pas la négation de Dieu, mais l’expression de

son inefficacité sur la condition humaine. L’épicurisme serait alors une forme d’athéisme.

La religion de l’esprit : on l’appelle aussi l’idéalisme français qui dit que Dieu n’est

autre chose que l’esprit humain lui-même en tant que source des vérités et des valeurs, c’est-

à-dire ce qui doit être et non ce qui est. Dire que Dieu existe c’est blasphémer, c’est figer de

Dieu et le considérer comme un objet tout fait.

IV. Rapport entre philosophie, science et religion

1. Philosophie et science

Dans l’histoire de la connaissance, les premiers philosophes étaient également appelés des

scientifiques car leur préoccupation était de savoir la nature et l’origine du monde. La

philosophie s’intéressait à tout ce que l’esprit humain peut savoir. C’est par cette raison qu’on

dit qu’elle est la mère de toute science. Mais la philosophie est souvent présentée comme un

simple bavardage car étant incapable de créer des objets matériels dont le monde a besoin

pour progresser. En d’autres termes, elle serait inefficace dans la résolution des problèmes

immédiats de l’homme. A cet effet qu’est-ce qui fait la spécificité de la philosophie ?

D’abord, la philosophie est une quête perpétuelle du savoir. Elle se fait par

questionnement car qui veut connaitre doit interroger et s’interroger. Une pensée pour être

philosophique doit être rationnelle (c’est-à-dire concevable par la raison bien élaborée), non

dogmatique (ouverte à la discussion et d’être remis en cause). En somme la philosophie

s’organise dans un discours élaboré, ouverte à toute critique.

Quant à la science, elle rend de multiples services à l’humanité. En effet, notre savoir

6
se réduit aujourd’hui à la science. La science conduit à des lois vérifiables. Cependant, on

peut citer les insuffisances de la science. Le phénomène du réchauffement climatique, la

pollution et le dessèchement de la planète, la dépravation des valeurs morales.

Bien qu’elles semblent entretenir des rapports d’opposition, science et

philosophie entretiennent une relation solide. La philosophie s’intéresse à tous tandis que les

sciences s’occupent du concret de la réalité objective ; la philosophie étant réflexive,

spéculative ; la science possède par observation, hypothèse et l’expérimentation. Pour

remédier aux problèmes engendrés par la science, le recours de la philosophie est nécessaire.

En clair, la philosophie semble inutile mais elle est d’une grande utilité surtout dans les

moments de difficultés. Les deux visent toutes le bonheur de l’homme. On ne cessera de dire

les multiples services de la science à l’humanité. Aussi la philosophie ne cessera jamais

d’interpeller les sciences sur leurs pratiques et sur les conséquences possibles de leur

invention. En ce sens François RABELAIS (1494-1553) écrivait : « science sans conscience

n’est que ruine de l’âme ».6

2. Philosophie et religion

l’opposition entre philosophie et religion va s’amplifier au moyen âge. La sagesse

pour l’église importe moins que le salut. Il n’y a que Dieu qui puisse sauver et pas quelques

connaissances. Le sens commun perçoit le philosophe comme un athée (celui qui ne reconnait

pas l’existence de Dieu). Ces approches ont amené certains philosophes à perdre leur vie pour

avoir réfléchi différemment sur les choses du monde. Dès lors, toute pensée contraire est

traitée d’hérétique (ennemi de Dieu et de la société). C’est le cas de Socrate condamné à boire

la ciguë, du philosophe italien GIODANO Bruno brulé vif à Rome par le pouvoir religieux,

Galilée jugé pour avoir défendu l’héliocentrisme (plaçant le soleil au centre du monde).

Cependant, en réfléchissant de façon profonde, il ressort que le rapport entre la

6
François Rabelais, Wikipédia

7
religion et la philosophie doit être vu en terme de différence et non d’opposition. On

commence à philosopher parce que le monde pose problème. Alors philosophie et religion

seraient complémentaires par les questions communes qu’elles se posent : la place de

l’homme dans la nature, sa destinée, son sens de l’existence, du bien ou du mal. La

philosophie se présente comme une vision du monde de la même manière que la religion.

Ainsi des philosophes chrétiens à l’instar de Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin ont tenté

de réconcilier la philosophie et la religion, la foi et la raison. C’est ainsi que Jérémie 10,14 il

est écrit « Un peuple meurt faute de science »7 et le Coran de soutenir que «Croyez mais avant

de croire, apprenez à comprendre ». Si une religion a des fidèles, la philosophie peut

également avoir des disciples. On ne saurait donc identifier un philosophe à un athée.

D’ailleurs, la philosophie est restée au service des religions durant le moyen âge. Pour finir,

disons que certains philosophes ont voulu montrer l’existence de Dieu par les seules

ressources de raison. C’est le cas de Descartes, de Spinoza, de Leibniz,… 8

Conclusion

Cette étude nous a permis de comprendre que, malgré les critiques formulées à son

endroit, la philosophie reste une activé utile pour l’homme. Elle un effort pour s’interroger sur

ce que nous entoure et d’y répondre à l’aide de la raison. Les disciplines scientifiques se sont

progressivement séparées d’elle car elles poursuivent un but différent. Si la science fait du

bien à l’humanité, son progrès est cependant source de problème qui suscite le recours de la

philosophie. Cela montre l’importance incontournable de cette discipline pour notre existence.

En ce qui concerne la religion, les doutes planent sur l’existence rationnelle de Dieu. Alors

l’on serait tenté de se demander si la pratique religieuse n’est pas une perte de temps. BLAISE

7
Bible de Jérusalem, Jérémie chapitre 10, verset 14
8
Ancien cours de M. Nikiema, Rapport philosophie et réligion.

8
Pascal (1623-1662) disait qu’en l’homme cohabitait deux instances : le cœur et la raison. La

raison s’occupe de choses rationnelles, scientifiques. Elle est donc limitée par rapport au cœur

qui connait les choses par sentiment ou intuition. Le cœur renferme des réalités que la raison

ne saurait démontrer. C’est à lui qu’il faut donc confier la foi et non à la raison. Nous pouvons

cependant, dire que philosophie et religion restent toujours deux notions inséparables car

elles sont complémentaires. Elles visent toutes le bien être de l’homme. Si pour le religieux

‘’Heureux celui qui croit sans avoir vu’’ ; alors le philosophe veut voir avant de croire. Ce

dernier réfléchit différemment sur les choses du monde. Tandis qu’il se soucie d’expliquer

comment est le ciel (univers), le religieux se contente de montrer comment rencontrer Dieu.

9
BIBLIOGRAPHIE

-Dictionnaire de Philosophie, Bordas (Idées fondamentales, citations)

-Philosophie Tle-L-ES-S, Hatier (Programme)

-Wikipédia (Liste des œuvres, vie et philosophie de certains auteurs)

-Cours de philosophie Première et Terminale (Collection AGORA)

-Confère ancien cahier de Terminale de M .NIKIEMA au Lycée Départemental de Nandiala

10

Vous aimerez peut-être aussi