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INTRODUCTION
La partie de la philosophie qui traite de la science est appelée épistémologie.
L’épistémologie est l’étude critique des sciences ; étude destinée à déterminer leur
origine, leur nature et leur portée. Par ses méthodes, la science est aujourd’hui
considérée comme le modèle de la connaissance exacte. Ce faisant, l’épistémologie
n’intervient que lorsque la science est déjà constituée. Mais serait-elle le seul savoir
certain comme le prétend le positivisme ? Serait-elle une connaissance incontestable ?
Gaston Bachelard dira que non, car pour lui, « la connaissance du réel est une lumière
qui projette toujours quelques zones d’ombres ». Cela signifie que la science n’est pas
exacte comme on le prétend souvent. Mais la science n’a pas toujours existé. Comme le
souligne Bachelard, « elle est une conquête tardive de l’esprit humain ». Avant la
science, d’autres formes de pensée ont existé tel le mythe, la magie et la religion. Ces
formes de pensée pré-scientifiques sont dites premières approches du réel, c’est à dire
premières tentatives d’explication des choses. La science est aussi une approche du réel,
mais elle se démarque des autres formes de connaissance. Mais serait-elle le seul savoir
exact comme le prétend le positivisme ? Serait-elle une connaissance incontestable ? A
ces deux questions, s’ajoutent d’autres :
- Le stade actuel de la science, est-ce une raison qui vaut l’inutilité de la philosophie ?
- La philosophie devrait-elle ou non se taire quand la science enfante ?
Dans cette leçon, nous étudierons les premières approches du réel et leur rapport avec la
science, nous examinerons ensuite les différentes branches de la science ainsi que les
rapports qu’elle entretient avec la technique et l’éthique.
b-) La magie
La magie est un art, une pratique une action exercée sur les choses et les êtres
permettant d’agir sur la nature grâce à des formules surnaturelles ou rites. en vu de
parvenir à des résultats efficaces. La magie se contente de mener des faits qui ne
peuvent pas être vérifié. C’est un discours irrationnel ésotérique c'est-à-dire réservé à un
cercle d’initié. Dans ce domaine interviennent les sentiments et non la raison.
Contrairement à la magie, le discours scientifique s’appuie sur la raison. Lorsque le
magicien arrive à dompter les forces invisibles de la nature, il les utilise pour obtenir des effets
bénéfiques ou maléfiques Le magicien peut également être un guérisseur partir du verbe ou
des incantations, il peut agir sur le réel.
c-) La religion
C’est est un ensemble de pratiques ou d’actes extérieurs à travers lesquels l’homme
manifeste son attachement à Dieu. Elle repose sur des dogmes immuables et est censée
dire une vérité absolue, incontestable, indiscutable pour le croyant. Ce dernier considère
comme vrai tout ce que dit la religion et il interprète toutes choses selon ce que les
textes en ont dit. Le dogme c’est l’ensemble des croyances que constitue la substance
des enseignements religieux. Ces croyances sont des vérités consignées par exemple
dans le coran (Islam), la bible (Christianisme), la Thora (Judaïsme).
La religion signifie le lien que l’homme entretient avec une puissance surnaturelle et
transcendante nommée Dieu. Elle est fondée sur la foi. Croire, c’est donc adhérer,
accepter sans exiger des preuves. La croyance est une forme d’assentiment fondée sur la
confiance. Voilà la foi et la raison qui évoluent dans des rapports d’hostilité. La foi
dépasse les apparences et apparaît comme un engagement, une croyance consciente
d’être croyance. La raison quant à elle est la propriété voire la faculté supérieure à
laquelle sont soumise la pensée, la connaissance et la réalité. Elle (raison) nous donne
les moyens d’organiser nos connaissances en système, détournées de toute probabilité,
elle est capable de nous donner un sens à l’univers. Hegel dira en ce sens que « la
raison gouverne le monde ».
SUJET N°5 : Tout ce qui est possible techniquement est-il acceptable moralement ?
SUJET N°11 : Y a-t-il d’autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?
SUJET N°27 : Y a-t-il une place pour la philosophie dans une société qui accorde toute
sa confiance à la raison scientifique et à la réussite technique ?
SUJET N°28 : Aujourd’hui les sciences et les techniques ont des progrès tels que la
réalité et la fiction se confondent. Quelle réflexion autorise un tel constat ?
SUJET N°29 : La science apporte-t-elle une réponse suffisante à la question : « qu’est-
ce que l’homme ? »
SUJET N°30 : Selon le physicien et philosophe Bernard d’Espagnat, « le réel est
voilé » à l’homme, qui n’a aucun moyen de le dévoiler. Qu’en pensez-vous ?
SUJET N°31 : N’est-ce pas faire obstacles à la science que de souhaiter la disparition de la
philosophie ?
SUJET N°32 :« La philosophie sans la science perd bientôt de vue nos rapports réels
avec la création pour s’égarer dans des espaces imaginaires ». Expliquez et discutez.
SUJET N°33 : Ce que les sciences humaines nous font connaitre de l’homme suffit-il pour
connaitre l’homme ?
SUJET N°34 : Faut-il renoncer à s’interroger sur ce qui est hors de portée de la
connaissance scientifique ?
SUJET N°35 : Expliquez et discuter le propos suivant : « C’est parce qu’elle n’est sûre
de rien que la science progresse ».
TEXTE N° 1 :
La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose
absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion,
c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a, en
droit, toujours tort. L’opinion pense mal, l’opinion ne pense pas ; elle traduit les besoins
en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître.
On ne peut rien fonder sur l’opinion ; il faut d’abord la détruire. Elle est le premier
obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple de la rectifier sur des points
particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance
vulgaire provisoire. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des
questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne pouvons pas
formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise,
dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément
ce « sens du problème » qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un
esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu
de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n’est donné. Tout est construit.
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TEXTE N° 2 :
La grande différence entre mythe et théorie scientifique, c’est que le mythe se fige. Une
fois imaginé, il est considéré comme la seule explication du monde possible. Tout ce
qu’on rencontre comme évènement est interprété comme un signe qui confirme le
mythe. Une théorie scientifique fonctionne de manière différente. Les scientifiques
s’efforcent de confronter le produit de leur imagination (la théorie scientifique) avec la
« réalité », c'est-à-dire l’épreuve des faits de sa validité, ils s’efforcent d’en produire
d’autres, plus précis, en la soumettant à l’expérimentation. Et les résultats de celle-ci
peuvent s’accorder ou non à la théorie. Et si l’accord ne se fait pas, il faut jeter la théorie
et en trouver une autre. Ainsi le propre d’une théorie scientifique est d’être tout le temps
modifiée ou amendée.
François Jacob.
Gaston BACHELARD
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TEXTE N°6:
P. FOUGEYROLLAS