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Université Saint-Esprit De Kaslik

Faculté pontifical de théologie

Descartes et le cartésianisme

Code du cours (202310 – SEM215 - 12744)

Travail pratique

Présenté au : Dr. Karine NASR

Préparé par : Ghady SAMAHA

(ID : 202202402)

10 Décembre 2022
 Le Philosophe :
- Edmund Husserl, née en 8 avril 1859 d'origine juive, est un philosophe autrichien de
naissance puis prussien, qui se convertit au protestantisme luthérien le 8 avril 1886. En
1887, il devint un privat-docent, qui en d’autres termes veut dire « un professeur qui donne
des cours libres sans être titularisé » à l'université Martin-Luther de Halle-Wittenberg. En
1896, il publie sa Philosophie de l'arithmétique dans un ouvrage qui défend une thèse
psychologiste. Mais c’est en 1900-1901 qu'il publie son premier grand ouvrage : « les
Recherches logiques », sur lesquelles il reviendra ultérieurement. Et ce qui est bouleversent
c’est que dans le tome I de son livre « Prolégomènes à la logique pure » il critique la position
psychologiste qu'il avait lui-même défendue dans son premier livre, pour devenir après
logiciste. Par contre, il prend le rôle de phénoménologue dans le tome II « Recherches pour
la Phénoménologie et la Théorie de la connaissance » et critique le logicisme. Donc on peut
synthétiser l’évolution intellectuelle du Husserl par trois grandes étapes pour comprendre
sa manière de penser. Enfin mort au 27 avril 1938, il fut connu comme le fondateur de la
phénoménologie (un essai de réconciliation entre le rationalisme et l’empirisme), laissant
derrière lui un grand héritage qui a son tour va avoir une influence majeure sur l’ensemble
de la philosophie du 20ème siècle.

 Les Idées Principales :

1- Le mot phénoménologie est composé des racines grecs Phenomenon (ce qui se manifeste
comme objet de conscience) c.à.d. étymologiquement ce qui est placé devant la conscience ; et
Logos (étude ou discours sur). La phénoménologie est donc l’étude de la façon dont toute chose
apparait à notre conscience qui fait l’expérience du monde et lui donne un sens comme (les
objets extérieurs, autrui, le monde et nous même …). C’est la manière dont le monde est vécu
dans l’intérieur. En d’autres termes, elle consiste à réfléchir sur notre expérience quotidienne du
monde afin de comprendre sa structure et cohérence.
 Donc, la phénoménologie transcendantale qui est associée à Husserl, a pour but
d’étudier L’essence de la conscience c.à.d. ses grandes propriétés invariantes.
o Il y a 2 façons d’être et de comprendre l’être :

A) L’objet réel, dont l’existence est indépendante de nous.


B) L’objet phénoménal, que nous rencontrons et expérimentons, c.à.d. que les
objets ont une existence par rapport à nous, où une interdépendance ou corrélation
se trouve entre le phénomène et le sujet devant lequel le phénomène apparait.
C’est pourquoi voire quelque chose implique que nous dirigeons notre regard dans
l’espace pour capturer l’objet.
Par exemple :

Si je mets une pierre dans une boite opaque dont je referme, je sais que la pierre est là. Mais comment je
le sais ? C’est lorsque je considère comme acquis que des objets comme des pierres ne disparaissent pas
dans le néant et sans raison.
 En bref, l’objet réel jouit d’une existence indépendante mais seulement si je suppose
que les choses dans le monde naturel fonctionnent comme il le faut naturellement.
Mais l’objet phénoménal est celui qui parait devant moi, et donc son existence est
conditionnée au fait que je sois à son contact dont je ne peux pas douter, puisque je
m’appuie sur aucun présupposé qui n’implique aucune hypothèse.

2- Ce qui va nous faire passer à ce que Husserl appel « La réduction phénoménologique », qui va
impliquer la découverte des objets phénoménaux comme quelque chose diffèrent des objets
réels, une autre perspective de l’être.
En distinguant entre l’objet réel et l’objet phénoménal, on pourrait distinguer de la même
manière le MOI Pur du moi être humain, parce que en tant qu’être humain je fais partie du
monde and ayant un corps situé dans le spatio-temporel, mais d’autre part je suis aussi celui
qui n’est pas un objet du monde mais le sujet à qui tout objet du monde apparait.

3- Le monde empirique n’est signifié que par la conscience de l’homme à travers sa raison. Le
monde existe mais sans « le MOI » il n’a pas de forme ni de sens : il est A-Forme. C’est MOI en
tant que conscience qui le pénètre avec ma raison, mon affectivité et mes organes de sens pour
l’animer de tout mon être.
Donc sans l’homme, le monde demeure mais dans l’obscurité. C’est alors le rôle du MOI Pur de
lui donner un sens et une valeur, car le monde est un ensemble de structures mortes, qui a
besoin de MOI pour animer chaque structure en lui donnant sens et forme.

 Relation entre la phénoménologie et le cartésianisme :

1- Mathématicien de formation, ce philosophe s'intéresse d'abord à la philosophie des


sciences, partant de la question des objets mathématiques. Puis, stupéfait par la découverte
des rapports entre logique et mathématique, il en vient à étudier leur fondement commun.
Husserl à la manière de René Descartes, cherche à re-fonder la totalité des sciences à partir
d'une expérience indubitable. La philosophie donc va subir un changement majeur, pour
avoir comme résultat un passage radical de l'objectivisme naïf au subjectivisme
transcendantal. Cependant en radicalisant cette expérience, Husserl tente de refonder
l'ensemble des sciences et de la philosophie, pour enfin construire une philosophie qui est
en fait une science rigoureuse.

2- Le point faible de la littérature philosophique de cette époque venait, par rapport à Husserl,
d’un délaissement de Descartes et de l’ego cogito par la tradition philosophique. Les
philosophies présentes moquaient l’exigence portée par la méthode cartésienne, or Husserl
défendait le doute et le temps comme éradication de tout préjugé, se faisant fondateur de
toute science. La phénoménologie transcendantale se fondera à partir du retour assumé à
l’ego cogito. Dans la Krisis, Husserl montre que Descartes est l’accoucheur de deux enfants :
le rationalisme (porté par Malebranche, Spinoza ou Leibniz, par le biais de l’école de Wolff
et enfin Kant, qu’il considère comme « le point de rebroussement ») et le scepticisme (avec
en première ligne Hobbes, puis Hume, Locke et Berkeley pour les plus célèbres). Sauf que le
scepticisme est, en quelque sorte, sorti victorieux de cette bataille philosophique, poussant
le rationalisme à se replier sur lui-même devant l’incapacité de fonder quelque science que
ce soit : la phénoménologie transcendantale, découverte puis recouverte par Descartes,
doit redorer le blason du rationalisme.

3- En effet, la certitude que nous donnerait l’expérience sensible ne résiste à aucune critique.
Husserl raisonne à partir de cette idée pour montrer que la mise en parenthèse du monde
est nécessaire. Le doute cartésien est cet ébranlement de toute certitude, et ce doute
radical chez Descartes, autrement dit nous déclare que nous n’avons pas un examen critique
des vérités, mais bien une révocation en doute de toute nos anciennes opinions.

4- En soulignant que le phénomène est indissociable des actes du sujet, le MOI Pur est défini
par ses actes qui ont lieu avec les objets phénoménaux, c.à.d. que le MOI Pur est celui qui
voit, qui pense, qui se souvient et qui imagine :
 Ici on peut voire un lien avec ce que Descartes avait appelé « Une chose pensante »
même s’il ne s’agit pas d’une chose comme les autres choses, mais comme un champ
dans lequel les phénomènes se manifestent.

5- Pour Husserl le MOI est « L’égaux transcendantale » parce qu’il est au-delà de tout objet
concret, mais en même temps il les englobe tous puisque les phénomènes sont sa propre
œuvre.
Quelqu’un peut dire que le MOI Pur n’est rien d’autre que la conscience, mais la question qui se
pose est : « Comment nous comprenons le mot conscience ? »
o Certain pense que la conscience est le résultat de l’activité du cerveau, mais si nous disons
que la conscience est l’activité du cerveau nous disons que l’être humain et son cerveau
doivent exister en premier pour que son esprit et ses activités mentales puissent exister. Donc
comment nous avons découvert que le cerveau existe avec son fonctionnement d’une
manière compréhensible ? Ce n’est qu’à travers la conscience qui avait eu besoin de notre
esprit pour découvrir le cerveau. En fin de compte, on peut dire que la conscience soit venue
au premier et ensuite grâce à elle, nous avons découvert le rôle du cerveau.

Donc dans un point de vue naturel le cerveau précède la conscience, mais du point de vue
phénoménologique de la connaissance, la conscience ou l’esprit précède le cerveau parce que
c’est l’esprit qui découvre le cerveau. Ce qui indique que le MOI Pur n’est pas une qualité ou une
propriété d’un être humain mais il est plutôt « la racine de tous le phénomènes », c.à.d. ce qu’il
y a de plus basique et fondamental dans la connaissance est l’existence du MOI Pur et ses
phénomènes.
Conclusion : La phénoménologie donc n’implique pas la négation de l’existence d’une chose,
mais simplement un changement de perspectives qui permet de comprendre que pour
considérer quelque chose de réel, il faut d’abord que cette chose soit un phénomène et non pas
une idée pure. Par ailleurs, dire que tout objet réel doit être un phénomène n’applique pas qu’il
s’agit d’une création de l’esprit, car quand j’ouvre les yeux je vois devant moi ce que je vois et
non ce que je voudrais voire.

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