Vous êtes sur la page 1sur 3

1

Edmund HUSSERL, Méditations cartésiennes, Paris, vrin, 1986. p.256.

Au début de ce travail, il convient de signaler qu'Edmund Husserl 1 présente


brièvement Descartes et ses méditations de Prima philosophia dont l'idée directrice vise à une
réforme totale de la philosophie, pour faire de celle-ci une science au fondement absolue.
Ainsi Husserl reconnait en Descartes l'initiateur des temps modernes. Pour ce faire, l'ouvrage
se divise en cinq méditations dont voici le résumé.

De prime abord, montrons que Husserl est entrain de mettre en question la subjectivité
comme principe de vérités scientifiques tel que le croyait Rennes Descartes avec son
explosion de « ego Cogito ». Pour Husserl, ce ne sont pas les convictions du sujet qui doivent
être au fondement des vérités de la science. C'est donc cela l'appel qu'il lance aux philosophes
de ne pas chacun compter sur son individualité pour affirmer les vérités scientifiques. Mais le
rôle du philosophe doit être celui de fonder dans une vue d'ensemble une science authentique,
absolue et universelle.

De ce fait, l'intention ou le but poursuivi étant d'atteindre une opinion claire et


distincte, les tendances diverses sont permises, dans la mesure où les sciences sont aussi
multiples. Néanmoins, toutes ces sciences, de façon particulière, chacune doit considérer ses
résultats comme étant provisoirs. Car, dans une même vision d'établir une science véritable,
ils seront modifiables; d'où la théorie hypothétique mise en marche pour résoudre certaines
zones d'ombres laissées par le « ego Cogito » mis en exergue par Descartes. Finalement, l'acte
de juger les faits scientifiques d'une part et d'une autre, fait qu'une conscience d'ensemble
arrive à une vérité qui est la même et claire. Et cela fait que cette vérité soit pour tous
identique. Ainsi la conscience commune atteint ce qu'on peut appeler connaissance véritable.

Toutefois, le « ego Cogito » n'est pas selon Husserl à rejeter profondément. Ceci
s'explique en ce sens que l'expérience immédiate du moi contribue au fondement de la
connaissance scientifique dont la tâche des philosophes qui cherchent le point d'aller est de
méditer sur les méditations cartésiennes. Seulement, cette expérience immédiate du moi doit
s'arrêter en soi pour la fondation de la connaissance véritable, elle doit plutôt tendre vers

1
Edmund Husserl est né à Tchéquie en 1859 et décédé à Fribourg-en-Brisgau, Allemagne en 1938. Un
philosophe et logicien allemand du 20e siècle, fondateur de la phénoménologie, après des études de
mathématiques, il se consacre à la philosophie, en réfléchissant sur les fondements et le sens de cette
discipline. Il devient professeur à l'Université de Halle. En dehors de cet ouvrage, Husserl a écrit encore : Les
recherches logiques, L'Idée de la phénoménologie, L'Origine de la géométrie, Chose et espace, etc.
2

l'universalité. Car, dans l'intention des philosophes selon Husserl, c'est le réfléchir ensemble
ou la coïncidence d'esprit qui doit fonder la véritable science. Parce que l'effectivité de cette
découverte sera basée sur une critique authentique des expériences individuelles.

En raison de la constitution phénoménologique, Husserl trouve certainement


nécessaire de partir de l'expérience transcendantale du moi. En ceci que la constitution d'un
objet intentionnel fait appel à la « Cogito cogitatum », d'où l'importance de fonder la réflexion
sur les méditations de Descartes comme point de départ. Cela se justifie selon Husserl, par le
fait que l'évidence ( connaissance vrai ) découle de la vie intentionnelle. C'est-à-dire, une
conscience immédiate de la chose devant laquelle on se retrouve ; autrement dit, cette chose
se trouve intentionnellement dans la conscience du sujet qui se tient au devant d'elle.

En effet, les objets d'une conscience, même si elles existent en tant que tels ou pas, ils
doivent se clarifier par une explication phénoménologique qui y corresponde. Certes, Husserl
montre que cette explication phénoménologique, livre la méthode qui est celle de la
conformité aux essences des intentionnalités. C'est ainsi qu'il estim PMait que l'essence de
l'ego doit suivre toujours les mouvements d'intentionnalités et ceux de leurs concordances.
C'est-à-dire qu'il y a l'idée de la synthèse d'une multiplicité de la conscience réelle et possible
soumise en objets identiques, comme pour signifier que les objets malgré leur multiplicité,
apparaissent comme des unités synthétiques.

En plus, on comprendra que la phénoménologie a pour tâche, rendre intelligible


l'opération intentionnelle de l'ego ( c'est-à-dire du moi). Par ce fait même, il pose le moi
comme le sujet des connaissances possibles, un sujet capable de connaissance. En posant l'ego
comme sujet, nous l'avons déjà signaler, Husserl admet face à d'autres monades étrangères,
qu'on forme un monde commun où règne un échange scientifique à partir dequel s'établit une
science véritable. Cela implique une philosophie commune ou un réfléchir ensemble.

En outre, nous sommes donc ici devant le fait selon lequel, les autres sujets face à
l'ego, ne sont pas des objets de connaissance sur lesquels il faut construire une véritable
science, mais plutôt des sujets connaissants comme l'est ego lui-même. Ainsi, le problème de
planter la confiance dans d'autres sujets par l'ego paraît nécessaire ; afin de voir de part et
d'autre l'ensemble d'explications phénoménologiques, et de mettre l'accent sur les synthèses
les plus cohérentes grâce aux hypothèses valables et respectives. C'est-à-dire, construire une
science vraie, qui ne fera pas peut être objet de doutes et de critiques négatives.
3

En guise de conclusion, Edmund Husserl nous invite à une réflexion d'ensemble afin
de pouvoir trouver une vérité, qui est fruit de la réflexion de tous. Car, toutes vérités
individuelles, ne sont pas à la hauteur. Dans cette optique, le seul moyen qui reste et qui
s'avère hors de doute, pour la construction d'une science vraie et authentique, est certes le
réfléchir ensemble avec le but de synthétiser les expériences particulières des différents sujets.
Ainsi, il y a l'avantage d'aboutir à une connaissance qui ne peut être remise en doute comme le
souhaite Husserl.

Vous aimerez peut-être aussi