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Définitions de la philosophie :

Au cours des siècles, la signification attachée à la philosophie a subi de nombreux


changements, puisque les philosophes n’ont pas cessé d’être en désaccord sur sa définition
et ses objectifs.

Comment les différents philosophes définissent-ils la philosophie ?


Selon Aristote - "La philosophie est une science qui permet de découvrir la nature réelle des
éléments surnaturels".

Selon Karl Marks - "La philosophie est l'interprétation du monde en vue de le changer".

Selon Hegel - "La philosophie est ce qui saisit par la pensée son époque conquise".

Emmanuel Kant Considère la philosophie comme "la science et la critique de la cognition".

Selon Henderson - "La philosophie est une analyse rigoureuse, disciplinée et gardée de
certains des problèmes les plus difficiles que les hommes aient jamais affrontés."

Selon John Dewey - "La philosophie n'est pas une panacée (un remède à toutes sortes de
maladies/troubles) pour les problèmes des hommes, mais elle est ce qui émerge des
méthodes employées par ceux-ci pour résoudre leurs problèmes."

La philosophie ne s'intéresse pas à la découverte de faits. Elle s'intéresse plutôt aux faits
dans la mesure où elle fournit une attitude à leur égard. Elle tente d'organiser, d'interpréter,
de clarifier et de critiquer les faits déjà découverts de la science."

Selon G.T.W Patreck - "Entre la science et la philosophie, la relation la plus étroite existe.
Elles naissent de la même racine, l'amour de la connaissance, et elles aspirent à la même fin,
la connaissance de la réalité. Alors que la science décrit les faits, la philosophie les
interprète."

Selon Brubacher - "La science s'intéresse aux causes immédiates ou efficientes des faits,
tandis que la philosophie s'intéresse à ses causes ultimes ou finales."

Henderson pense que la philosophie est une recherche pour "une vision globale de la
nature, une tentative d'explication universelle de la nature des choses."

Millard et Bectrocci définissent la philosophie comme la tentative persistante, critique et


systématique de découvrir et de formuler de manière cohérente, les uns par rapport aux
autres, les caractéristiques fondamentales, les significations et les valeurs de notre
expérience dans ses perspectives les plus larges."

Selon Ludwig Wittgenstein - "L'objet de la philosophie est la clarification logique des


pensées. La philosophie n'est pas une théorie, mais une activité. Une œuvre philosophique
consiste essentiellement en élucidations. Le résultat de la philosophie n'est pas un nombre
de "propositions philosophiques", mais de rendre les propositions claires. La philosophie
doit rendre claires et délimiter nettement les pensées qui autrement sont, pour ainsi dire,
opaques et floues."
Selon Brightman - "La philosophie peut être définie comme une tentative de penser
véritablement à l'expérience humaine dans son ensemble ou de rendre intelligible cette
expérience dans son ensemble."

Selon Marilyn Adams - "La philosophie, c'est penser très fort aux questions les plus
importantes et essayer d'apporter une clarté analytique tant aux questions qu'aux
réponses."

Selon Edger S. Brightman - "La philosophie est essentiellement un esprit ou une méthode
d'approche de l'expérience plutôt qu'un ensemble de conclusions sur cette expérience."

Selon Bramold - "La philosophie est un effort persistant de personnes ordinaires et


persistantes pour rendre la vie aussi intelligible et significative que possible."

Selon Joseph A. Leighton - "La philosophie, comme la science, consiste en des théories
d'intuitions arrivées à la suite d'une réflexion systématique."

Selon Simon Blackburn - "[La philosophie est] un processus de réflexion sur les concepts les
plus profonds, c'est-à-dire les structures de pensée, qui constituent la manière dont nous
pensons au monde. Ce sont donc des concepts comme la raison, la causalité, la matière,
l'espace, le temps, l'esprit, la conscience, le libre arbitre, tous ces grands mots abstraits qui
constituent des sujets."

Selon Michael S. Russo - PHILOSOPHIE = "Un examen critique de la réalité caractérisé par
une enquête rationnelle qui vise la Vérité dans le but d'atteindre la sagesse."

Milton K. Munitz suggère que "la philosophie est une quête d'une vision du monde et de la
place de l'homme dans celui-ci, à laquelle on parvient et qui est soutenue de manière
critique et logique."

L'Encyclopédie de la philosophie définit la philosophie comme "l'amour de l'exercice de sa


curiosité et de son intelligence" plutôt que l'amour de la sagesse.

Le Penguin Dictionary of Philosophy la définit comme l'étude des "concepts et principes les
plus fondamentaux et les plus généraux impliqués dans la pensée, l'action et la réalité."

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA PHILOSOPHIE :

La philosophie est une activité intellectuelle ayant une origine très ancienne qui s'attache à
répondre au besoin naturel de l'être humain de connaitre. La philosophie ne s'applique pas à
une branche spécifique, mais à toutes les disciplines du savoir.

La philosophie ne s'applique pas à une branche déterminée, mais à toutes les activités de la
connaissance. Plus tard, la philosophie a perdu la plupart de ses éléments lorsqu'elle s'est
individualisée. Actuellement, la philosophie est également impliquée dans toutes les
activités intellectuelles, mais sous un angle alternatif et critique.

Les caractéristiques de la philosophie sont :

L’universalité : La philosophie est une activité intellectuelle qui étudie tous les domaines du
savoir, en partant de l'universel ou du général pour arriver ensuite à l'initial ou au particulier,
en recherchant autant que possible leurs finalités les plus profondes. La philosophie n'est
pas conformiste avec des réponses partielles ou morcelées, et va donc le plus loin possible
pour avoir des réponses complètes.

La philosophie ne peut se limiter à l’acte de connaître, si par connaître on entend expliquer,


ou comprendre, ce qu'il y a, ce qui est déjà donné (ce que, par ailleurs, les sciences font
beaucoup mieux). La philosophie doit faire des propositions sur ce qui n'est pas encore là,
sur ce que nous désirons qu'il en soit de la vie humaine.

Ce savoir philosophique, ou le savoir auquel la philosophie aspire, se caractérise par le fait


qu'il s'agit d'un savoir qui porte sur la totalité de l'expérience humaine. C'est-à-dire qu'il
s'agit d'une connaissance intégrative qui tente de donner un sens à la totalité de
l'expérience.

Cette caractérisation de la philosophie la distingue des sciences particulières, qui ont un


champ d'action prédéfini (par exemple, la géométrie traite de l'espace pur, la physique des
propriétés de la matière et des lois qui régissent son comportement, etc.)

La rationalité : Mais dire que la philosophie traite de la totalité de l'expérience humaine ne


clarifie pas encore suffisamment ce que l'on entend par philosophie. Après tout, même les
mythologies et les religions anciennes prétendent souvent donner un sens à la totalité de
l'expérience humaine.

Mais la philosophie n'est pas seulement une connaissance de la totalité, elle est aussi une
connaissance rationnelle. C'est-à-dire que la connaissance philosophique ne dépend pas
d'une qualité privilégiée que seuls certains êtres humains possèdent, ni d'un message
envoyé par les dieux ; la philosophie naît de l'exercice de la raison. La philosophie est donc à
la portée de tout être humain qui est prêt à faire l'effort de penser par lui-même,
d'argumenter (bref, de raisonner).

La philosophie tente de convaincre par des arguments contrastés et non en racontant des
histoires ou en partageant des émotions. C'est pourquoi la philosophie non seulement
n'exclut pas la critique, mais l'exige : elle se forge par l'échange des raisons de tous.

La cohérence : Le mot cohérence est défini, dans le vocabulaire technique et critique de la


philosophie d’André Lalande, comme suit : « Absence de contradiction et de disparate entre
les parties d’un argument, d’une doctrine, d’un ouvrage »4. La cohérence est à comprendre
dans le sens de « non-contradiction » ou « cohérence logique ». Donc, la cohérence implique
l'absence de contradictions. Par exemple « Socrate est immortel » est faux par rapport au
système des deux propositions suivantes: « Tous les hommes sont mortels » et « Socrate est
un homme ».

Et cette cohérence est considérée comme une caractéristique essentielle de la philosophie


depuis sa naissance. Car, chaque système de pensée devrait respecter cette exigence
philosophique qui se repose sur le « principe de contradiction », définit par Aristote. Par
contre, si le philosophe tombe dans la contradiction, cela va mettre sa philosophie en péril.
Par exemple, le matérialisme est une conception générale selon laquelle la réalité compte
qu’une dimension : le matériel. Un auteur matérialiste conçoit qu’il y a dans la réalité qu’une
dimension matérielle. S’il concevra, par exemple, l’être humain comme ayant une âme, cela
signifie que l’auteur tombera dans la contradiction avec le principe fondamental de
matérialisme qui rejette l'existence de l'âme. Donc, sa conception de l’homme devrait être
en cohérence avec le système de pensée matérialiste pour éviter cette contradiction.
Profondeur : en philosophie, on étudie des points donnés jusqu'au point le plus profond que
l'on puisse obtenir, et la rationalité est le point le plus important à atteindre.

Critique : La philosophie remet en question les principes qui lui sont présentés, et les
décompose pour en comprendre tous les points spécifiques jusqu'au plus profond possible.

Fondation : la philosophie couvre tous les aspects et fonde chacune de ses étapes jusqu'à
atteindre les causes ultimes, toujours guidée par la logique et ses prémisses.

Mais dire que la philosophie traite de la totalité de l'expérience humaine ne clarifie pas
encore suffisamment ce que l'on entend par philosophie. Après tout, même les mythologies
et les religions anciennes prétendent souvent donner un sens à la totalité de l'expérience
humaine.

Mais la philosophie n'est pas seulement une connaissance de la totalité, elle est aussi une
connaissance rationnelle. C'est-à-dire que la connaissance philosophique ne dépend pas
d'une qualité privilégiée que seuls certains êtres humains possèdent, ni d'un message
envoyé par les dieux ; la philosophie naît de l'exercice de la raison. La philosophie est donc à
la portée de tout être humain qui est prêt à faire l'effort de penser par lui-même,
d'argumenter (bref, de raisonner).

La philosophie tente de convaincre par des arguments contrastés et non en racontant des
histoires ou en partageant des émotions. C'est pourquoi la philosophie non seulement
n'exclut pas la critique, mais l'exige : elle se forge par l'échange des raisons de tous.

La philosophie est une connaissance de la totalité, mais cela ne signifie pas qu'elle analyse
chaque expérience une après une pour en démêler le sens. Une telle chose, en plus d'être
impossible, ne nous donnerait pas le sens global et total des expériences humaines. La seule
façon d'aborder la réalité afin d'en chercher le sens est de trouver le principe ou l'élément
intégrateur de cette totalité, ou en d'autres termes le fondement ultime (explication ou
cause) du réel. En d'autres termes, la philosophie cherche les fondements ultimes, ou le sens
ultime, de l'expérience humaine. C'est ce que signifie que la philosophie est un savoir radical
et ultime : qu'elle va à la racine des problèmes, qu'elle cherche à expliquer le réel à partir de
ses racines, en reconstruisant le processus de sa genèse et en offrant une explication au-delà
de laquelle il est impossible d'aller. C'est pourquoi la philosophie est une connaissance qui se
justifie d'elle-même, ou qui se prive d'elle-même dans le cas où l'on découvre qu'il n'existe
pas de principes ultimes à partir desquels donner un sens à la totalité.

Profanité : La réflexion philosophique tend à dissocier la nature du divin. Elle cherche à


expliquer la nature à partir d'elle-même, sans recourir à des facteurs externes. La réflexion
philosophique interroge le sacré afin de le réfléchir et de l'expliquer, et non pour le révérer.
Le mythe et la religion favorisent la dévotion ; la philosophie favorise la compréhension.

Sagesse : La philosophie s'intéresse profondément à l'obtention par l'homme de la sagesse


souhaitée, découlant de la finalité même de celle-ci.

Normativité : La connaissance philosophique vise à offrir des propositions, constituées par la


critique, qui orientent la transformation individuelle et collective de la réalité, autrement dit,
qui servent de guide, de norme au cours de cette tâche. Ainsi, la réflexion philosophique
encourage, au niveau individuel, une vie examinée, et au niveau collectif, les modes de
coexistence qui favorisent l'échange public des raisons : la démocratie.

La philosophie ne se contente pas de décrire la réalité, de comprendre les choses telles


qu’elles sont, mais elle s’efforce d’élaborer ce qu’elles doivent être selon l’ordre des raisons,
et en suivant les normes rationnelles conçues par le bon sens.

- Ce que la philosophie n'est pas :

Maintenant que nous savons ce qu'est la philosophie, nous sommes en mesure de préciser
ce qu'elle n'est pas, c'est-à-dire de la distinguer de la science, de la religion et de la
littérature.

Les différences décrites ici ne sont qu'indicatives et ne prêtent pas à controverse. De plus, il
est important de souligner que la philosophie a besoin de la science, de la religion, de la
littérature... car elle est une théorie intégrative de la réalité.

- La philosophie n'est pas une science

Le problème avec cette affirmation est que la philosophie a souvent revendiqué pour elle-
même le statut de science. Platon (428 ou 427 avant J.-C.) et Edmund Husserl (1859-1938)
appelaient déjà la philosophie episteme (en gr. "science"). Mais, si l'on s'en tient au sens le
plus courant de la science : c'est-à-dire la connaissance de la réalité au moyen de la méthode
expérimentale ou hypothético-déductive, cela ne constitue pas une science. Et ce n'est pas
le cas pour plusieurs raisons :

- La philosophie n'utilise pas l'expérimentation. Cela ne signifie pas qu'elle n'en tient pas
compte, car la connaissance philosophique se nourrit de toutes les expériences humaines.

- La philosophie est essentiellement réflexive. C'est par la réflexion, et non par le recours au
contraste expérimental, qu'elle tente d'intégrer toutes les facettes de la réalité révélées par
l'expérience humaine dans une vision cohérente du monde.

- La philosophie a une visée globalisante et intégratrice des connaissances issues des


différentes disciplines scientifiques, par opposition à la division de la science en
compartiments hyper-spécialisés qui limitent son objet d'étude à des aspects très
spécifiques de la réalité.

- La philosophie est une réflexion sur elle-même, c'est une réflexion sur le fondement même
de l'activité philosophique (comment est-il possible de philosopher ?). Si le philosophe fait
de la philosophie de la philosophie, le scientifique ne fait pas de la science de la science.

- La philosophie est, comme nous l'avons vu, un savoir normatif. La science, en revanche, se
limite à nous dire comment les processus naturels se produisent et passe sous silence la
manière dont nous devrions nous comporter. Un médecin, par exemple, peut dire à un
patient ce qu'il doit faire s'il veut préserver sa vie, mais pas s'il est éthiquement correct de la
préserver.
- La philosophie n'est pas une religion
Il existe plusieurs différences entre la réflexion philosophique et la foi religieuse :

- La connaissance philosophique ne relève pas de la révélation, mais de la réflexion sur


l'expérience humaine de la réalité. Cela l'oblige à ne prendre en compte l'expérience
religieuse que dans la mesure où elle est porteuse d'une connaissance de la réalité.

- À partir d'une argumentation critique, et non d'une dévotion croyante, la philosophie exige
des arguments et non la foi.

La philosophie n'est pas la littérature :


Les différences entre la philosophie et la littérature constituent l'un des débats centraux de
la philosophie actuelle. Dans ce contexte, deux types de différences sont à noter : celles de
la forme et celles du contenu.

En ce qui concerne la forme, il convient de souligner que la philosophie travaille avec des
arguments logiquement cohérents, tandis que la structure des œuvres littéraires s'articule
autour de personnages et d'intrigues (théâtre, romans) ou d'images et d'évocations (poésie).

En ce qui concerne le contenu, il convient de noter les divergences suivantes entre ces deux
activités :

- La philosophie cherche avant tout à donner une description véridique de la réalité ; sa


préoccupation essentielle est gnoséologique. En littérature, cette préoccupation est
subordonnée à d'autres : divertir, créer une beauté formelle …

- La philosophie dispose dans la science d'une source constante d'arguments et de concepts


qu'elle doit intégrer dans son discours. La littérature fait souvent abstraction des données
que la science nous fournit sur le monde naturel, pour se concentrer sur les dimensions
humaines de l'expérience.

- La philosophie part du singulier (cette vie, cette émotion) comme donnée pour l'intégrer
dans une vision du monde cohérente de la totalité du réel. La littérature s'intéresse au
singulier pour le confirmer, pour en témoigner et pour en préserver la singularité concrète :
elle souligne cette vie et cette émotion pour ce qu'elles ont d'original, d'unique.

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