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Baruch Spinoza

Spinoza est un philosophe hollandais d’origine séfarade portugaise. Il est issu d’une famille ayant
fui l’inquisition Ibérique pour s’installer dans les provinces unies, plus tolérantes. Il a habité Rijnsburg
puis Voorburg avant de finalement s’installer à La Haye où il gagnait sa vie en taillant des lentilles
optiques pour lunettes et microscopes.

Là-bas, il est tenu coupable d’horribles hérésies qu’il pratiquait et enseignait mais aussi des actes
monstrueux qu’il commettait. Suite à quoi, le 27 juillet 1656, alors qu’il n’avait encore que 23 ans,
Spinoza est frappé par un herem de la communauté juive d’Amsterdam.

Après s’être fait excommunier, Spinoza prend ses distances par rapport à toute pratique religieuse,
mais non envers la réflexion théologique, grâce a ses contacts interreligieux.

Plus tard, ses opinions politiques et religieuses lui valent souvent d’être attaqué. De plus, son traité
théologico-politique, dans lequel il défend la liberté de philosopher, sera censuré. Il devra aussi
renoncer à publier de son vivant son « Magnum Opus » et « L’Hétique ». Il meurt par la suite en 1677
de la tuberculose et ses amis publient alors ses ouvres.

Ensuite, Spinoza occupe une place très importante dans l’histoire de la philosophie. En effet, il était
avec René Descartes et Gottfried Wilhelm, l’un des principaux représentants du rationalisme. Afin de
voir cela en détails, nous allons vous expliquer sa philosophie en différents thèmes.

Spinoza et la méthode géométrique :

L’Ethique (œuvre principale de Spinoza), est exposée comme l’est un traité de géométrie : à partir
de définitions, axiomes (chose que l’on n’a pas besoin de prouver) et postulats (proposition que l’on
ne peut pas prouver mais qui est nécessaire pour une démonstration), il s’ensuit une série ordonnée
de théorèmes, démonstrations et conséquences.

-Cette forme géométrique manifeste la volonté du philosophe de procéder rigoureusement


comme les mathématiciens. -Spinoza s’efforce d’exprimer dans son livre, objectivement, l’essence
fondamentale de toutes choses. Quant à ce titre d’Ethique, il ne doit pas nous induire en erreur.
L’Ethique ne désigne pas la morale mais la vraie connaissance du vrai Dieu, immanent (être naturel)
au monde, la science pratique de ce qui est.

Dieu et/ou la Nature :

Une seule substance infinie dont nous ne sommes que des modes. Le Dieu de Spinoza, objet de
l’Ethique (son livre), n’a rien à voir avec celui de la religion judéo-chrétienne, principe transcendant
(opposé à immanent) au monde.

- Il faut expulser toute représentation anthropomorphique (l’attribution de caractéristique


humaine à des animaux) du divin.

- Dieu, n’est rien d’autre qu’un Être infini, composé d’une infinité d’attributs, une Substance
unique (la Substance désignant ce qui est en soi et conçu par soi). Dieu s’identifie à cette Substance.
Il désigne l’ensemble du réel ou la Nature, comprise comme l’unité des choses et le seul Être auquel
les réalités se rapportent : Deus sive Natura = Dieu ou la Nature.

-Les philosophes de la Renaissance, tel Giordano Bruno, avaient sans doute marqué Spinoza par
leur représentation d’une Nature une et infinie.
-C’est là une conception « panthéiste », que l’on retrouve dans l’Ethique, du moins on entend par «
panthéisme » « une doctrine identifiant Dieu à la totalité du réel » / « la divination de la nature » (ce
terme de « panthéiste » n’est pas à attribuer à Spinoza puisqu’il est apparu au début du XIIIe siècle).

L’intelligence humaine saisit seulement deux attributs, l’Etendue et la Pensée, l’Attribut se


définissant chez Spinoza par ce que l’entendement perçoit d’une substance comme constituant son
essence.

Les objets particuliers du monde ;

- Ce sont des modifications de la Substance infinie qu’est la Nature, en gros des « modes », c’est-à-
dire des affections de cette substance.

- Chaque créature particulière apparaît comme un mode de Dieu, comme étant dans une autre
chose, par le moyen de laquelle elle est conçue.

Un tel système est rigoureusement déterministe : les attributs infinis de Dieu produisent
nécessairement certains effets. Il n’est rien donné de contingent dans la nature ;

- La nécessité absolue dont parle Spinoza dans l’Ethique possède cette signification : tout est
déterminé par la Nature divine à produire un effet.

- La contingence, c’est-à-dire ce qui peut ne pas être, représente un défaut de notre entendement,
un manque de connaissance réelle.

Spinoza et la nature humaine : Désir et Passions.

Au sein de cette doctrine, comment comprendre l’essence de la nature humaine ? Il y a, en nous,


un élément actif, que Spinoza nomme conatus :

- Le conatus, désigne l’effort par lequel chaque chose, pour autant qu’il est en elle, s’efforce de
persévérer dans son être.

- Quand le conatus devient conscient de soi, il s’appelle désir, il s’identifie donc à « l’appétit »
accompagné de la conscience de lui-même.

- Conatus et désir correspondent à l’affirmation dynamique de notre être. Les désirs humains
peuvent tout de même être modifiés par l’intervention de causes extérieures. Nous subissons,
l’action de forces auxquelles nous sommes nécessairement liés, puisque nous sommes une partie de
la Nature. Ainsi naissent les passions, lesquelles sont des modifications passives de notre être.

La joie et la tristesse sont les deux passions fondamentales d’où dérivent les autres passions : la
joie est le passage à une plus grande perfection, la tristesse, le passage de l’homme a une moindre
perfection.

Pour Spinoza, la vie de l’homme est marquée par le triste cortège des passions tristes (haine,
envie…). - Ces passions réduisent l’homme à un état de servitude, c’est-à-dire de passivité.

- La philosophie a pour rôle de guérir l’homme de ses passions tristes, de le rendre maître de lui-
même.

Spinoza, la Vertu et la sagesse :

La vertu, chez Spinoza, n’a rien à voir avec ce que l’on entend d’habitude. Être vertueux, c’est
acquérir la vraie connaissance de nos passions grâce à des idées et des notions adéquates.
Le vertueux est donc celui qui découvre le dynamisme qui l’anime, ce qui lui permet de retrouver
la puissance du conatus.

- Être vertueux, c’est connaître le réel, accéder à la plénitude de l’existence

- Vertu et vie sont indissociables.

Spinoza et la politique :

Le sage vit de la raison. De cette manière, le citoyen spinoziste retrouve également l’accord et
l’unité avec ses semblables.

Ainsi, l’Etat doit être conçu rationnellement : seul l’Etat rationnel ouvre la voie à la liberté, selon les
lois de la nature humaine, c’est-à-dire, conscient de la nature infinie.

Spinoza est un démocrate. Ainsi se dessine le destin des hommes libres, vivant sous le régime de la
raison, dans une cité libre. En accédant à la connaissance vraie, l’homme redevient un Dieu pour
l’homme. La politique de Spinoza se confond avec son Ethique et l’achève.

De ce qui est de sa pensée, elle appartient au courant des modernes rationalistes et a eu une
influence considérable sur ses contemporains et nombres de penseurs postérieurs mais seuls 2 vont
être cités, Hegel et Bergson.

Hegel, philosophe allemand, en fait un point crucial. Pour lui, c’était « Spinoza ou pas de
philosophie ». Quant à Bergson, philosophe français, disait que « tout philosophe à 2 philosophies :
La sienne et celle de Spinoza ».

Puis, la doctrine finaliste, qu’est-ce que c’est ?

Le finalisme est une théorie qui estime plausible l’existence d’une cause finale de l’univers, de la
nature ou de l’humanité. Elle présuppose un dessein (projet de faire qlq chose), un but, une
signification, immanents (qui s’élève en dessous de la moyen) ou transcendant (qui s’élève au-dessus
du niveau moyen) présent dès leur origine.

Selon Spinoza, l’opinion naïve serait que les arbres par exemple existeraient pour que l’homme
puisse s’en servir afin de s’abriter, dans l’appendice de L’Ethique, Spinoza dénonce avec ardeur le
finalisme comme préjugé en insistant sur l’importance qu’il y a lutter contre cela.

Le finalisme, c’est-à-dire l’idée que l’homme soit à la fin de la création (ou encore que Dieu ait tout
créée pour l’homme, en vue de son bonheur). Cela repose sur un autre préjuger, celui que l’homme
se considère comme libre car il a conscience de vouloir ou de désirer des choses mais il n’est pas
conscient du fait qu’il y a des causes qui le détermine nécessairement à vouloir ou à désirer ces
choses. Ce n’est pas réellement une volonté libre dont il dispose il n’est donc pas libre.
Concernant les dieux, l’idée selon laquelle ils ont tous créée pour les hommes, pour que ces derniers
les honorent et que plus on les honore plus on en obtiendra de grands bénéfices dont celui de la vie
éternelle, relevant de la superstition (comportement irrationnel vis-à-vis du sacré). On comprend
mieux pourquoi Spinoza a été excommunié par ses coreligionnaires juifs d’Amsterdam et ce même si
L’Ethique n’est jamais parue (se montrer) de son vivant.

Pour Spinoza c’est le finalisme (l’œuvre dans le judéo-christianisme) qui est impie (qui marque le
mépris de la religion). Cette doctrine supprime la perfection de dieu : ‘’car si Dieu agit à cause d’une
fin, c’est nécessairement qu’il aspire à quelque chose qui lui manque’’. Cependant puisque les
hommes pensent que les choses sont faites pour eux, ils ont forgé les notions suivantes : le bien, le
mal, l’ordre, la confusion, le chaud, le froid, la beauté et la laideur et puisqu’il pense être libre : la
louange, le blâme, le péché et le mérite. (Louange = grande estime)

pour conclure avec la doctrine finaliste, nous allons vous expliquer « la pierre qui roule » de Spinoza.

“Une pierre reçoit d’une cause extérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement, par
laquelle elle continuera nécessairement de se mouvoir après l’arrêt de l’impulsion externe. Cette
permanence de la pierre dans son mouvement est une contrainte, non pas parce qu’elle est
nécessaire, mais parce qu’elle doit être définie par l’impulsion des causes externes ; et ce qui est vrai
de la pierre, l’est aussi de tout objet singulier, quelle qu’en soit la complexité, et quel que soit le
nombre de ses possibilités : tout objet singulier, en effet, est nécessairement déterminé par quelque
cause extérieure à exister et à agir selon une loi précise et déterminée.
Concevez maintenant, si vous le voulez bien, que la pierre, tandis qu’elle continue de se mouvoir,
sache et pense qu’elle fait tout l’effort possible pour continuer de se mouvoir. Cette pierre,
assurément, puisqu’elle n’est consciente que de son effort, croira être libre et ne persévérer dans son
mouvement que par la seule raison qu’elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les
hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs
désirs et ignorants des causes qui les déterminent. Un enfant croit librement appéter le lait, un jeune
garçon irrité vouloir se venger et, s'il est poltron, vouloir fuir. Un ivrogne croit dire par un libre décret
de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire. ” (Spinoza dans la Lettre à
Schuler)

La liberté humaine est illusoire selon Spinoza car même si l'homme agit, et croit agir de sa propre
initiative, il doit apprendre que le motif ultime de ses actions lui étranger et réside en Dieu.

Sources :

https://la-philosophie.com/philosophie-spinoza
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip
%C3%A9dia:Accueil_principal

Spinoza : L'homme n'est pas un empire dans un empire (la-


philosophie.com)

Finalisme - Spinoza et Nous

Le préjugé du finalisme : une critique de Spinoza (les-


philosophes.fr)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Baruch_Spinoza

Zakaria, Rodayn, Kenan, Moncif, Kacem.

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