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PsychoBiologie L1-S1

Contact :
- Responsable d’enseignement :
 hanna.chainay@univ-lyon2.fr
- Enseignants :
 leon.tremblay@isc.cnrs.fr
 anne.didier@univ-lyon1.fr

Qu’est-ce-que la psychobiologie ? :
- Etude des influences du système nerveux (SN) sur le comportement et l’esprit  Etude des
bases biologiques des comportements et de la pensée humaine.
- Comportement : toutes actions ou réponses d’un organisme vis-à-vis d’une stimulation
(externe ou interne).
- Esprit : pensée ou intelligence
 Quel est l’organe qui abrite notre esprit et guide notre comportement ?
 Comment sont générés les comportements déviants, les désordres mentaux ?
 Quelles sont les causes et conséquences cérébrales de ces pathologies ?
 Où sont stockés nos connaissances, notre mémoire...

Supports :

- Site internet : http://lecerveau.mcgill.ca/


- Livres :
 Psychobiologie – S. Marc Breedlove , Mark R. Rosenzweig , Neil V. Watson
 Neurosciences à la découverte du cerveau – Mark F. Bear , Connors , Paradisco
 L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau de Oliver Sacks
 Pourquoi les chimpanzés ne parlent pas de Laurent Cohen
 L'erreur de Descartes : La raison des émotions de A. Damasio
 Le cerveau volontaire de Marc Jeannerod
 Des yeux pour entendre de Oliver Sacks
 L'homme neuronal de J.-P. Changeux
 L'homme de vérité́ de Jean-Pierre Changeux
 Comment la matière devient conscience de Edelman
 Matière à pensée de Jean-Pierre Changeux
 L’histoire du Cerveau de André Parent
Plan :

Chapitre I : L’histoire de la psychobiologie

Chapitre II : Le système nerveux (SN)

Chapitre III : Développement et plasticité du SN

Chapitre IV : La communication dans le système nerveux

Chapitre V : Principales de base de la psychopharmacologie

Chapitre VI : Les rythme biologique et le sommeil


Chapitre I :
Histoire de la psychobiologie, Tâtonnements & Convictions

1 - Préhistoire & Egypte ancienne :

Préhistoire :
- Découverte d’un crane ayant subi une intervention neurochirurgicale de l’époque
préhistorique. Le crane datait de plus de 5000 ans av. JC

Egypte ancienne :
- Edwin Smith découvre un papyrus datant de 1600 av. JC décrivant une 30aine de cas
cliniques reliant symptômes & lésions cérébrales
- Toutankhamon (il y a 3300 ans) : dans son tombeau, présence de canopes contenant son
foie, poumons, estomac et intestins  Le cerveau n’était pas conservé pendant
l’embaumement. Cependant, le cœur était remis en place, après un traitement pour sa
conservation, car le défunt en avait besoin pour le jugement dernier.  Le cœur serait le
siège de la conscience et de la pensée

2 – L’antiquité :

Hippocrate : 460 – 377 av. JC


 « L’homme devrait savoir que la joie, le plaisir, le rire et le divertissement, le chagrin,
la peine, le découragement et les larmes ne peuvent venir que du cerveau. Ainsi, de façon
singulière, nous acquérons sagesse et connaissance, nous pouvons voir et entendre,
apprécier ce qui est intelligent ou sot, ce que sont le bien ou le mal, ce qui est doux et ce qui
est sans saveur…C’est à cause du même organe que l’on peut devenir fou et dément et que
la peur et l’angoisse nous assaillent…Tout ceci se passe quand le cerveau est malade… Je
considère donc que le cerveau exerce le plus grand pouvoir sur l’homme. »
 Le cerveau est l’organe de l’intelligence, il contrôlerait les sens & les mouvements.
 Théorie des humeurs :
- La santé est fonction de l’équilibre de 4 humeurs : le sang (cœur) ; le phlegme / lymphe
(hypophyse) ; la bile jaune (foie) ; la bile noire (rate)
- D’où les expressions : « Être de mauvaise humeur, se faire de la bile, se faire du mauvais
sang, se dilater la rate… »
- Quand une humeur l’emporte sur les autres, apparaissent alors les maladies physiques,
mais aussi les troubles psychiques.  Traitement = rétablir l’équilibre
Platon : 427 – 347 av. JC
- L’esprit réside dans le cerveau
- La sphère étant une forme géométrique parfaite, l’esprit ne peut être localisé que dans une
structure sphérique : le cerveau

Aristote : 384 – 322 av. JC


- L’esprit et l’intellect résident dans le cœur, puisque le sang y trouve son origine.
- Le cerveau = machine thermique qui servirait à refroidir le sang surchauffé par les émotions
ressenties par le cœur

3 – L’empire romain :

Galien : 130 – 200 av. JC


- Médecin, chirurgien, anatomiste
- Adhère aux idées d’Hippocrate (théorie des 4 humeurs)
- Le cerveau est formé de deux parties distinctes : l'encéphale (mou) responsable des
sensations et le cervelet (ferme) qui semble commander les muscles
- Les nerfs (dissection de mouton) sont des tubes creux dans lesquels quatre types de
fluides peuvent circuler (théorie aqueuse) en provenance des ventricules
- Sensations et mouvements : judicieux mélange des 4 humeurs qui circulent au sein du
cerveau dans des cavités appelées ventricules
- Quatre tempéraments fondamentaux :
• sanguins (chaleureux et aimables) • flegmatiques (lents et apathiques) •
mélancoliques/atrabilaire (tristes et déprimés) • colériques/bileux (emportés et prompts à
réagir)
- Il admet qu'une force vitale divine appelée "pneuma" gouverne le corps et le monde
- L'essence de la vie "pneuma" se manifeste sous 3 formes principales, le « pneuma » est
extrait des poumons à partir de l’air inspiré puis :
• envoyé au cœur pour y subir une combustion : pneuma zootique ou « esprit vital »
• infusé dans le sang, contribuant ainsi à le faire circuler et atteignant le foie : pneuma
physique ou « esprit naturel », il gouverne la nutrition
• atteint le cerveau : pneuma psychique ou « esprit animal », il transporte les
informations provenant des cinq sens
- Le 1er ventricule stockerait les éléments sensoriels, le 2nd la raison, et le 3ème la
mémoire
4 – Le Moyen Age :

- Les principes de physiologie humaine de Galien sont maintenus durant le Moyen-Âge car
acceptés par l’église.
- S'opposer à Galien signifiera s'opposer à l'Eglise ce qui explique sans doute son influence
quasi constante auprès du corps médical jusqu'au XVIème siècle

5 – La Renaissance & le retour à l’anatomie : (droit d’effectuer des


dissections

Léonard De Vinci : 1452 – 1519


- Théorie ventriculaire :
• Remise en question de l’idée de l’église selon laquelle les nerfs sensoriels aboutiraient au
sein du 1er ventricule
• Ses travaux de dissection proposeront que le ventricule central soit le point d’arrivée des
informations sensorielles

Andreas Vesalius : 1514 – 1564


- Réfute la théorie ventriculaire comme siège de l’intellect, l’intellect ne serait pas localisé
dans les ventricules
- Selon ses travaux, les animaux (et notamment les ânes) possèdent la même organisation
cérébrale et ventriculaire que l’homme, mais ne font cependant pas preuve de la même
intelligence…

6 – Le 17ème & les approches mécaniques :

René Descartes : 1594 – 1660


- Modèle hydraulique du système nerveux :
• SN serait composé de tubes creux contenant des fibres connectant les récepteurs
sensoriels au cerveau et véhiculant l’esprit animal sous forme aqueuse
• Les muscles seraient des poches vides
• Une stimulation sur les récepteurs actionnerait les fibres en direction du cerveau, ouvrirait
une vanne qui libérerait l’esprit animal, et gonflerait les muscles qui produiraient un
mouvement
• Selon lui la glande pinéale régulerait le flot d’esprit animal dans les tubes
• La glande pinéale serait le site de rencontre de l’esprit et du corps, fondement de sa théorie
du dualisme corps/esprit
7 – Le 18ème, de l’avènement de la théorie des humeurs à la
naissance de la phrénologie :

Luigi Galvani : 1737 – 1798


- Observation : alors le scalpel d'un de ses assistants touche le nerf d'une grenouille, la
cuisse se contracte violemment au moment où une étincelle jaillit de la machine, située à
bonne distance.
 Hypothèse d'une « électricité animale », qui serait sécrétée par le cerveau et se
déchargerait lorsque nerf et muscle sont reliés par les métaux.
• Nerfs = câbles électriques
• L’importance du débat des idées (Galvani et Volta) • Naissance de l’approche scientifique
(hypothèse>>expériences>>résultats)

Charles Bell & François Magendie : 1774 – 1842 & 1783 – 1855
• Deux types de faisceaux au niveau de la colonne vertébrale :
• un régissant l’information motrice = racine ventrale
• et l’autre l’information sensorielle = racine dorsale

Franz Joseph Gall : 1758 – 1828


- Fondateur de la phrénologie
- Le cerveau serait constitué de plusieurs organes indépendants qui sous-tendent les
différentes facultés mentales, morales ou intellectuelles
- Les capacités intellectuelles seraient représentées au niveau du cerveau et leur
développement cérébral serait proportionnel à l’aptitude du sujet
 Point de vue localisationniste
- Phrénologie = théorie selon laquelle les bosses du crâne d'un être humain reflètent son
caractère
- Le cerveau est l’organe de l’esprit (intelligence)
• Les capacités cérébrales peuvent être analysées en un nombre défini de facultés
indépendantes
• Ces facultés sont innées et chacune a son siège dans une région définie à la surface du
cerveau
• La taille de chacune de ces régions est proportionnelle au degré d’implication de cet
élément au sein de la personnalité de l’individu
• La correspondance entre la surface externe du crâne et le contour du tissu cérébral est
suffisamment proche pour permettre à un observateur de reconnaître les tailles relatives de
plusieurs organes par l’examen de la surface externe du crâne.

Marie-Jean-Pierre Flourens : 1794 – 1867


- Remise en question de la phrénologie :
• réalisation d’ablations chez des pigeons
• théorie non localisationniste : le cerveau fonctionnerait comme un tout
• "On peut retrancher une partie importante des lobes cérébraux sans que leurs
fonctions ne soient perdues...A mesure que ce retranchement s'opère, toutes les fonctions
s'affaiblissent et s’éteignent, lobes cérébraux concourent donc par tout leur ensemble à
l'exercice plein et entier de leurs fonctions."
 Point de vue holistique
Gall : bonne théorie, mauvaise méthodologie
Flourens : mauvaise théorie, bonne méthodologie

Paul Broca : 1794 – 1867


- Identification d’une aire de production du langage dans le lobe frontal gauche.
- Cas Leborgne « tan tan »  Le patient comprend parfaitement, mais il est incapable de
parler
 Aphasie de Broca (c’est le 1er à découvrir un tel cas)

Carl Wernicke : 1848 – 1905


- Identification d’une aire de compréhension du langage dans le lobe temporal gauche
- Le patient à un langage fluent mais incompréhensible & présente des troubles massifs de
la compréhension
 Aphasie de Wernicke

8 – Le 19ème & la localisation des fonctions corticales :

Jean-Martin Charcot : 1825 – 1893


- Père de la neurologie : son objectif était de donner des substrats neurologiques à des
troubles neurologiques.
- Il s'occupait des + gros cas dans des hôpitaux.
- Freud était un des élèves de Charcot, qui l’influença.
- Naissance de la Neurologie française sur la Pitié-Salpétrière à Paris :
• Caractérisation de plusieurs troubles Neurologique
• Sclérose en plaques (La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire
évolutive touchant le cerveau et la moelle épinière. Elle débute chez l’adulte jeune. Elle se
traduit notamment par des troubles moteurs, visuels…)
• Maladie de Parkinson (Shaking palsy)
• Syndrome de Gilles de la Tourette (Marquise de Dampierre : Merde et foutu cochon)
- Travaille sur l’hypnose & l’hystérie ; affirme que l’hystérie n’est pas un simulacre, mais une
réelle névrose. De plus, ses études cliniques démontrent qu’elle n’est pas l'apanage des
femmes.
- Cependant, c’est un échec pour l’hystérie : l’absence de substrat biologique et limite entre
Neurologie et Psychiatrie
- Cas de Phinéas Gage : Cas d'un patient qui a reçu une barre de fer dans le cerveau et a
changé de personnalité (l’atteinte concernait surtout le lobe frontal gauche)

Charles Darwin : 1809 – 1882


- Théorie de l'évolution et processus de sélection naturelle, lignée des animaux, cerveaux
similaires etc…
 Nouvelles perspectives concernant les recherches expérimentales, grâce aux modèles
animaux, pouvant être extrapolés chez l’homme.

Evidences à la fin du 19ème :


- Fonctions spécifiques localisées dans des aires cérébrales spécifiques
• Ablation de structures cérébrales
• Stimulation électrique de structures cérébrales
- Théodor Schwann (1840) : théorie cellulaire
• Le tissu vivant est composé d’unités microscopiques qu’il appelle cellule
• Le système nerveux est-il composé de ces mêmes unités ?
 Histologie et la coloration cellulaire :
Franz Nissl : 1860 – 1919 :
• Mise au point d’une méthode de coloration des noyaux cellulaire
Camillo Golgi (1843-1934)
• Coloration par sel d’argent permet de visualiser la structure arborescente des neurones.
Santiago Ramon y Cajal (1852-1934)
• SN est constitué de cellules individuelles en contact étroit les unes avec les autres, mais
cependant séparées…
• Ramon y Cajal et Golgi : Prix Nobel de Physiologie (1906)
Chapitre II :
Le Système Nerveux

1 – Les composantes cellulaires du SN :

- Les cellules du système nerveux se divisent en :


• Cellules nerveuses = neurones
 Spécialisées dans la transmission des signaux électriques (environ
100milliards)
• Cellules de soutien = névroglie / cellules gliales / gliocytes
 Rôle de maintien du bon fonctionnement des neurones (10x plus
nombreuses que les neurones)

3 Vidéos de Ben Brahim Mohammed, Neuromatiq

Physiologie du système nerveux : Cellules gliales, gliocytes :


- 1856 : découverte des cellules gliales
 Rudolf Virchow, Theodor Schwann, Robert Remak
- Première description : « neuro-glia » de « glue ». On pensait qu’elles servaient
essentiellement de colle pour rattacher les cellules les unes aux autres
- En réalité elles assurent plusieurs fonctions essentielles au fonctionnement des neurones
- Contrairement aux neurones, elles peuvent se reproduire
- Elles se divisent en 2 catégories :
 Névroglie = gliocytes du SN central (Astrocytes, Oligodendrocytes,
Ependymocytes, Microglies)
 Gliocytes du SN périphérique (Cellules satellites & cellules de Schwan)
- Les astrocytes :
 Catégorie la plus abondante & volumineuse.
 Forme étoilée avec plusieurs prolongements
 Astrocytes de type 1 = en contact avec les capillaires sanguins
 Astrocytes de type 2 = entourent les neurones et la fente synaptique, empêchant la
dispersion des neurotransmetteurs
 Ils ont beaucoup de fonctions dont plusieurs sont encore en phase d’étude, jusque-là, on
sait par exemple que :
 Ils jouent un rôle primordial dans la formation de la barrière hémato-encéphalique
 Ils assurent l’approvisionnement des neurones en oxygène & nutriments
 Ils contribuent à maintenir un milieu chimique approprié à la production des potentiels
d’action par les neurones
 Ils captent l’excès des neurotransmetteurs & participent à leur métabolisme
 Ils jouent un rôle de soutien en formant un réseau qui maintient la structure &
l’architecture du tissu nerveux
 Ils réalisent des cicatrices gliales dans les régions altérées du cerveau
 Ils permettent de diriger la migration des neurones jusqu’à leur localisation définitive
lors du développement
- Les Oligodendrocytes :
 Plus petits et moins de prolongements
 Jouent un rôle de réseau de soutiens pour les neurones du SNC, mais leur principale
fonction est la formation de la gaine de myéline entourant leurs axones pour les protéger, &
accélérer la vitesse de l’influx nerveux
- Les Ependymocytes :
 Forme cubique / cylindrique
 Elles bordent le canal de l'épendyme et les ventricules cérébraux.
 Ce sont des cellules épithéliales dont la fonction est d'assurer l'interface entre le système
nerveux et le liquide cérébrospinal (liquide céphalo-rachidien). D'ailleurs, elles produisent ce
liquide.
- Les Microglies :
 Petites cellules étoilées ayant peu de prolongement
 Protègent les cellules du SNC contre les agressions infectieuses ou toxiques
 Elles peuvent migrer vers les régions lésées et éliminer les cellules mortes
- Les Cellules Satellites :
 Cellules aplaties disposées autour des corps cellulaires des neurones au niveau des
ganglions
 Fonctions analogues aux astrocytes
- Les Cellules de Schwann / Neurolemmocytes :
 Cellules aplaties qui constituent la gaine de myéline en enveloppement les axones au
niveau du SNP
 Permettent d’accélérer la vitesse de l’influx nerveux jusqu’à 100x
 Jouent un rôle très important dans la régénération des axones dans le cas d’éventuelles
lésions.

Physiologie du système nerveux, Neurone - partie 1 :


- Neurone = Unité structurelle & fonctionnelle du système nerveux
- Un neurone présente 3 régions distinctes :
 Corps cellulaire / Soma / Péricaryon : contient un noyau et un cytoplasme. On y
trouve un Réticulum endoplasmique rugueux qui est un lieu de synthèse protéique ;
un Appareil de Golgi qui est un lieu de stockage & de maturation des protéines il est
le point de passage obligatoire & régulateur des petites vésicules ; et plusieurs
Mitochondries qui procurent l’Energie indispensable au métabolisme cellulaire. Son
diamètre varie entre 5 & 120micromètre selon le type de neurone
 Dendrite : extension du soma, qui servent essentiellement à augmenter la surface de
réception de l’influx nerveux. Ils sont recouverts de structures en forme de
bourgeons, appelés épines dendritiques un neurone en contient plusieurs dizaines de
milliers. Chaque épine forme une synapse.
 Axone :
o Emerge du soma en formant d’abord un cône d’émergence, une région riche
en microtubule, également appelée zone gâchette du fait que c’est le point de
départ de l’influx nerveux.
o L’axone se termine par une arborescence terminale qui donne plusieurs
terminaisons nerveuses. Au bout de chaque terminaison se trouve un bouton
terminal / synaptique qui contient des vésicules synaptiques remplies de
neurotransmetteurs.
o Avant l’arborescence terminale, un axone peut donner plusieurs branches
qu’on nomme Collatérales qui vont emmener l’influx nerveux ailleurs.
o Un axone est parcouru dans toute sa longueur par des neurofilaments &
microtubules qui stabilisent sa structure et assurent le transfert bidirectionnel
des substances entre soma & terminaisons.
o On distingue 4 types de transports axonaux : 2 rapides = antérograde &
rétrograde (10 à 40 cm/ jour) ; 1 antérograde lent (0,1 à 2mm /jour) ; 1
mitochondrial qui renouvelle les mitochondries des terminaisons à une vitesse
de 1 à 4 cm/jour

Physiologie du système nerveux : Neurone - partie 2 : Particularité de la


cellule nerveuse :
- Cellule excitable = reçoit & transmet des signaux électrochimiques grâce à la présence au
niveau de sa membrane de protéines spécifiques qui régulent le transfert des ions vers
l’intérieur ou l’extérieur de la cellule
- Cellule sécrétrice = qui secrète des neurotransmetteurs au niveau de sa terminaison
axonale
- Cellule amitotique = (excepté quelques zones où se déroule un faible niveau de mitose
neuronale) notamment au niveau de l’hippocampe où le neurone est bloqué à l’interphase, et
donc ne se divise plus donc c’est une ce qui explique également la rareté des tumeurs
cérébrales d’origine neuronale
- Cellule à longévité extrême. Chaque jour on perd des dizaines de milliers de neurones, et
même s’ils ne se régénèrent pas, cette perde ne se traduit pas par un trouble. Ceci est dû à
la souplesse des neurones, qui peuvent former de nouvelles connexions pour palier à la
perte.
- Cellule polarisée = On en distingue 2 pôles essentiels : l’arbre somato-dendritique qui reçoit
le signal & le pole axonale, qui le propage. Cependant l’axone peut recevoir un signal
directement au niveau d’une synapse axo-axonale.
- Cellule à métabolisme très élevé = requiert un approvisionnement constant en oxygène &
glucose. Ce qui explique la mort cérébrale en quelques minutes en cas d’anoxie cérébrale.
- Cellule à polymorphisme inégal = on en distingue plus de 150 types, classés en 3grandes
catégories : unipolaire, bipolaire, multipolaire.
- Cellule la plus longue de l’organisme = jusqu’à 1m
Le neurone en Bref :
- Rôle : Communication et transmission de l’information, avec d’autres neurones, les
vaisseaux sanguins, les muscles et les glandes.

- Les protéines =
• Macromolécules
constituées de longues chaînes
d'acides aminés
• Servent à construire et
à entretenir les cellules
• Différentes formes :
enzymes, hémoglobine,
hormones, récepteurs,
neurotransmetteurs...

- Chaque synapse est


constituée :
• d'un élément pré-
synaptique
(transmission du
message nerveux)
• d'une fente synaptique
• d'un élément post-
synaptique (qui
réceptionne le message nerveux)
- Propagation du signal nerveux :

- Il existe 3 types différents


de neurones :
• Le neurone sensitif
qui transmet au cerveau les
informations issues de nos
cinq sens, en provenance du
corps et des viscères
• le neurone moteur
qui transmet l’influx nerveux
en provenance du cerveau
aux muscles squelettiques,
mais aussi le cœur, les muscles de la cage thoracique, l'estomac et les intestins, le foie, les
reins et la vessie
• l’interneurone qui assure la communication entre les deux

La névroglie en Bref :
- Rôle :
• Fonction de soutien de la structure neuronale
• Fonction de maintien des neurones en état d’émettre
- Les astrocytes :
• Maintenir un environnement chimique adéquate aux neurones pour favoriser la
production de message nerveux
• Support physique des neurones
• Isole les neurones des autres
• Transporte les nutriments vers le neurone, élimine les déchets
- Les oligodendrocytes :
• Déposent autour de certains axones du SNC une enveloppe lipidique : myéline
• Myéline : augmente la vitesse de conduction d’un axone
• On appelle cellule de Schwann les oligodendrocytes que l’on trouve dans le
système nerveux périphérique
 Sclérose en plaque (La myéline est endommagée par des lésions qui altèrent la
capacité des différentes parties du système nerveux à communiquer entre elles, et
engendrent de nombreux symptômes physiques et mentaux)
- La microglies :
• Elimination des débris et résidus de neurones (parfois classées dans la catégorie d
es macrophages)
• A proximité de régions cérébrales lésées
 Eboueurs
2 – L’organisation du SN :

- Rôle :
• Détecter, reconnaitre, décider, exécuter
• Le système nerveux est responsable de l'envoi, de la réception et du traitement des
influx nerveux
• Il contrôle les actions et les sensations de toutes les parties du corps, ainsi que la
pensée, les émotions et la mémoire
- Le système nerveux se divise en :
• Système nerveux central = Encéphale + moelle épinière ; Il contrôle et traite
l’information nerveuse : détecter, reconnaitre, décider, exécuter.
• Système nerveux périphérique =
o Ganglions + nerfs
o Transmet l'information entre le corps et les organes et le système nerveux
central (SNC)
o Il comprend :
 Le système nerveux somatique = La peau, les articulations, et les muscles
squelettiques
 Le système nerveux autonome / végétatif =
Organes internes (muscles lisses, muscles
cardiaques et glandes)
- Le système nerveux central est constitué de matière :
 Grise :
• Cortex : stratification de corps cellulaires
• Noyaux : amas compacts de corps cellulaires
= Accumulation de corps cellulaire dans l’encéphale et
la moelle
 Blanche :
• Faisceaux regroupant les axones
= Faisceaux de fibres
- Dans le système nerveux périphérique :
• Les neurones (axones) cheminent regroupés au sein de fibres
nerveuses : nerfs
• Les corps cellulaires de ces neurones sont regroupés dans des ganglions
3 – Le SN périphérique :

- Rôle du SNP :
Détecter les
informations en
provenance de
l’extérieur et de
l’intérieur de notre
organisme, informer le
SNC (input) et exécuter
les décisions prises par
le SNC en réponse à
ces inputs

Le système
nerveux somatique :
- Le système nerveux somatique est la partie du SNP :
• associée au contrôle volontaire des mouvements du corps via l'action des muscles
squelettiques
• en réponse à la perception des stimuli externes
• constitué de fibres afférentes recevant des informations venant de l'extérieur 
neurones sensitifs afférents
• et de fibres efférentes : responsables de la contraction musculaire  neurones
moteurs efférents
- Il possède 2 types de nerfs :
• Les nerfs spinaux (31 paires) envoyant les messages en provenance ou vers le
cerveau via la moelle épinière
• Les nerfs crâniens (12 paires) qui envoient l’information en provenance des
récepteurs sensoriels de la tête vers le cerveau, et du cerveau vers les muscles

Le système nerveux autonome / végétatif :


- Le Système Nerveux Autonome régit les activités viscérales, endocriniennes et
immunitaires afin de préserver l’homéostasie qui correspond au maintien des conditions
interne en fonction des conditions externes variable ; nécessaire à la survie de l’organisme.
L’action du SNA se fait par l’intermédiaire de neurones moteurs qui agissent sur les muscles
lisses, le muscle cardiaque, les glandes. Il réagit aux fluctuations de l’environnement le plus
souvent de façon inconsciente et involontaire.
- Les composants du système nerveux autonome sont :

 Le système nerveux parasympathique :


- Rôle fonctionnel par le maintien des grandes fonctions physiologiques dont le stockage de
l'énergie et le processus anabolique. Cette fonction a pour effet :
. Les sécrétions glandulaires.
. La motilité gastro-intestinale.
. Le mécanisme musculaire permettant l’élimination des matières fécales et de l’urine.
- En général ce sont des effets localisés et de courtes durées.
- Son activation prépare l'organisme à l'activité physique ou intellectuelle (Devant un stress
important  fuite ou lutte)
- Il dilate les bronches, accélère l'activité cardiaque et respiratoire, dilate les pupilles,
augmente la sécrétion de la sueur et de la tension artérielle, mais diminue l'activité sexuelle
et digestive.

 Le système nerveux parasympathique :


- A l’inverse, son activation amène un ralentissement général des fonctions de l'organisme
afin de conserver l'énergie
- Ce qui était augmenté, dilaté ou accéléré par le système sympathique est ici diminué,
contracté et ralenti
- Il n'y a que la fonction digestive et l'appétit sexuel qui sont favorisés par le système
parasympathique
- Son rôle consiste à l’adaptation du corps aux urgences dans l’activité musculaire intense et
dans les processus cataboliques.
- Cette fonction permet la dilatation des pupilles et des bronchioles, l’augmentation de la
fréquence cardiaque et respiratoire ainsi que de la pression artérielle, du taux de glucose et
de la transpiration.
- Il détourne le sang de la peau et du système digestif vers le cœur, l’encéphale et les
muscles squelettiques.
- En général il a un effet prolongé sur l’organisme.
- Il est aussi impliqué dans le syndrome d’algoneurodystrophie (syndrome douloureux
régional, associé souvent à des signes vasomoteurs et trophiques, touchant les structures
sous-cutanées, périarticulaires et osseuses, souvent distale. Cette affection est, le plus
souvent, secondaire à un traumatisme).

- L’interaction des deux systèmes donne des effets antagonistes au niveau des fonctions du
cœur, des systèmes respiratoires et digestifs ; et des effets synergiques sur les organes
génitaux externes.
- La plupart des vaisseaux sanguins sont innervés par le système nerveux sympathique. Au
repos c’est l’activité parasympathique qui prédomine. Il s’en suit une régulation de la
pression artérielle, de la température, de la sécrétion de rénine (enzyme produite par les
reins), et du métabolisme.
4 – Le SN central :

- Son enveloppe protectrice : L’os crânien & les méninges

- Le système ventriculaire :

La moelle épinière :
- Fonction :
 Conduit l’information en provenant de la périphérie (SNP) vers le cerveau et du cerveau
vers la périphérie
• Inputs sensoriels (fibres afférentes) : rentrent par la racine dorsale
• Outputs moteurs (fibres efférentes) : sortent par la racine ventrale
- Le réflexe spinal :
• La réponse à l’environnement ne se fait pas en passant par le SNC. Elle est directement
prise en charge au niveau de la moelle épinière par des interneurones
 Réponse très rapide
• Réflexe important en cas de danger, mais aussi pour la posture et son ajustement
- Structure :
 Contact avec 31 paires de nerfs
(fusion de 2 racines spinales) qui entrent
et sortent de la colonne vertébrales :
• 8 paires de nerfs cervicaux
• 12 paires de nerfs thoraciques
• 5 paires de nerfs lombaires
• 5 paires de nerfs sacraux
• 1 paire de nerfs coccygien
- C’est un cordon de tissu nerveux situé
dans le canal vertébral et s’étendant de la
première vertèbre cervicale à la
deuxième vertèbre lombaire. Il a 43 cm
de long chez l’adulte et pèse une
trentaine de grammes. - La moelle
présente deux renflements : un
renflement cervical et un renflement
lombaire qui correspondent à la
naissance des plexus (plexus brachial et
plexus lombo-sacré).
- La partie la plus inférieure de la moelle
s’appelle le cône terminal, prolongé par le
filum terminale. Elle est placée dans une
enveloppe fibreuse : la dure-mère.
L’extrémité inférieure de la moelle ne descend pas en dessous de la deuxième vertèbre
lombaire et le cul de sac dural inférieur s’arrête au niveau de S2.
- La surface de la moelle épinière est parcourue par des sillons verticaux. Le plus large placé
sur la face ventrale est appelé fissure médiane ventrale. Sur la face dorsale, il existe un
sillon médian dorsal. Enfin, latéralement il existe des sillons collatéraux ventraux et dorsaux
qui correspondent à l’émergence des fibres nerveuses qui forment les racines d’un nerf
spinal.
Le cerveau :
- Fonctions :
• Reconnaitre et analyser les informations qui lui proviennent
• Décider comment répondre et comment exécuter une réponse face à une situation réelle
(avec stimuli externes) ou imaginée (pensées, souvenirs, rêves)
- Anatomie externe :

Les quatre divisions forment


« l’encéphale »
- Anatomie Interne :

- Contrôle controlatéral :
- Chaque hémisphère cérébral contrôle le côté opposé du corps (les
fibres sensorielles et motrices sont croisées)
- L’hémisphère gauche : contrôle les réponses en provenance de
l’hémicorps droit
- L’hémisphère droit : contrôle les réponses en provenance de
l’hémicorps gauche
- A l’arrière on retrouve les régions sensorielles primaires avec
d’autres fonctions (goût, etc) mais aussi régions associatives qui
intègrent des infos sensorielles pour transmettre et connaître notre
environnement, il y a une planification motrice en avant.

- Latéralisation fonctionnelle :
 L’hémisphère gauche : fonctions verbales et langage
 L’hémisphère droit : fonctions visuo-spatiales et non verbales
- Les deux hémisphères peuvent communiquer
entre eux par le corps calleux, il y a énormément de
communication entre ces deux hémisphères.

Le Cortex :
- Le cortex cérébral, d'origine prosencéphalique, désigne la substance grise périphérique des
hémisphères cérébraux.

- Il contient les corps cellulaires des neurones


• Ces corps cellulaires sont disposés en couches parallèles à la surface du cerveau
• 1ère couche est dénuée de corps cellulaires : couche moléculaire
• Au-delà de la 6ème couche se trouve la substance blanche constituée uniquement de
ramifications axonales, pour envoyer les informations
• Les couches 3 et 4 sont les couches où les neurones dont de la réception de l’info, les
dendrites sont plus nombreuses
- Replis = gyrus
- Replis intérieur = scissure
- 2 importantes :
 Scissure centrale (de Rolando) = en bleu en haut
 Scissure latérale (de Sylvius) = en bleu en bas

- Les aires cytoarchitectoniques de Brodmann :


- Chaque région du cortex ayant la même organisation cellulaire a reçu un numéro allant de
1 à 52. Brodmann a également relié chacune de ces 52 aires à une fonction propre.

- Il se décompose en 3 types de régions fonctionnelles :


 Les aires sensorielles :
1- Cortex auditif 7- Cortex somatosensoriel
9- Cortex visuel 10- Cortex gustatif
 Les aires motrices :
4- Aire prémotrice 5- Aire motrice supplémentaire
6- Cortex moteur primaire
 Les aires associatives :
2- Cortex inféro temporal 3- Cortex préfrontal
8- Cortex pariétal sensoriel

- Le lobe occipital :
- Analyse de l’information visuelle (projection venant de l’œil, transitant par le thalamus
jusqu'au cortex visuel)
 Cortex visuel
Destruction du cortex visuel : cécité corticale
controlatérale
- Le lobe pariétal :
- Analyse des informations concernant le
toucher, la douleur, la pression, la
température, la position du corps
controlatéral
 Cortex sensoriel (somatosensoriel)
- Homonculus sensoriel :
o Correspond aux aires corticales de la
somesthésie (ensemble de différentes
sensations)
 (Penfield) Stimulation électrique  sensation dans
la partie du corps correspondante
- Gyrus post-central : ensemble de replis sinueux du lobe
pariétal du cortex cérébral, limité en avant par le sillon
central et en arrière par le sillon postcentral
- Fonction attentionnelle
Aire associative
- Lésion pariétale
inféro-postérieure
droite : héminégligence
gauche (difficultés à
détecter des objets ou
des informations situés
à gauche)

- Le lobe temporal :
- Analyse de l’information auditive (projection venant de l’oreille, jusqu’au cortex auditif)
 Cortex auditif
- Lésion bilatérale = surdité corticale
• Compréhension du langage : Aire de Wernicke
• Reconnaissance des objets (et visages) : Gyrus fusiforme
• Mémoire (structures temporales internes) : Hippocampe
- Le lobe frontal :
- Contrôle des mouvements volontaires de l’hémicorps controlatéral
 Cortex moteur primaire
- Homonculus moteur (Penfield)
- Régions pré-motrices puis préfrontales: « Territoires associatifs qui organisent l’action
volontaire »
- Production du langage oral  Aire de Broca (hémisphère gauche)
- Planification, organisation, coordination, attention, motivation et émotion  Cortex
préfrontal

Le rhombencéphale :
- Bulbe rachidien (région de décussation, respiration, rythme
cardiaque, reflexes vomitifs, toux, éternuements…)
- Pont + cervelet (niveau de vigilance, sommeil, coordination
des mouvements)

Le système limbique :
- Le système limbique / cerveau limbique /cerveau émotionnel = groupe de structures de
l'encéphale jouant un rôle très important dans le comportement et en particulier, dans
diverses émotions (ex : l'agressivité, la douleur morale, la peur, le plaisir ainsi que la
formation de la mémoire).
- 'Limbe' signifiant 'frontière', le système limbique est une interface anatomique et
fonctionnelle entre la vie cognitive et la vie végétative.
-- On considère généralement que les principales composantes du système limbique sont les
structures du cortex cérébral et subcorticales suivantes :

 L’amygdale = Contrôle des émotions de peur et de rage ; Coordonne les différentes


composantes des réactions de peurs (lien avec le SN végétatif). Ablation = placidité
et indifférence affective
 L’hippocampe = Stockage à long terme des informations mnésiques. Amnésie,
Maladie d’Alzheimer
 la circonvolution (ou gyrus) cingulaire
 le fornix
 l'hypothalamus.
Les ganglions de la base :
- Les ganglions de la base (ou noyaux gris
centraux ou noyaux de la base) sont un
ensemble de structures sous-corticales
constitué par des noyaux pairs,
interconnectés au niveau télencéphalique
(hémisphères cérébraux) et diencéphalique.
Leur structure peut varier selon qu'on les
définit de manière anatomique ou
fonctionnelle.

- Au sens purement anatomique ils


comprennent quatre noyaux pairs :

 le noyau caudé ;
 le noyau lenticulaire correspondant au
putamen et au pallidum ;
 le noyau sous-thalamique ;
 la substance noire.

- Au sens fonctionnel l'on aborde ces structures de manière différente :

 Le striatum composé du noyau caudé et du putamen (correspondant à la partie


latérale du noyau lenticulaire) ;
 Le globus pallidus interne et le globulus pallidus externe, correspondant au pallidum
(partie médiale du noyau lenticulaire) ;
 Le noyau sous-thalamique (ou corps de Luys) ;
 La substance noire compacte et la substance noire réticulée
- Rôle dans la sélection et l’initiation de mouvements volontaires. Rôle dans l’apprentissage
moteur et la sélection des programmes moteurs appropriés.
- Maladie de Parkinson (Dopamine), Chorée de Huntington et bien d’autres

- Aussi impliqué dans le contrôle des actions volontaires (en interaction avec le cortex
frontal).
- Structures clés dans la formation d’automatisme par apprentissage procédurale
(dépendant de la dopamine) : Addiction aux drogues, aux jeux …
Le diencéphale :

- L’ensemble des substances


grises, de forme ovoïde
constitués des thalamus,
hypothalamus, hypophyse
(glande pituitaire)

- Le thalamus : (Ensemble de noyaux)


- Principalement une fonction de relais et d'intégration des afférences sensitives et
sensorielles et des efférences motrices, ainsi que de régulation de la conscience, de la
vigilance et du sommeil.
- Relai des informations sensorielles (visuelles, auditives, gustatives, somatosensorielles), et
associatives (venant du cervelet et Ganglions de la Base) en direction du cortex.
- Le thalamus est en quelque sorte "le cerveau dans le cerveau », ou plutôt « la pièce
d’entrée vers le cortex ».
- Une fois que le tri des informations est effectué dans le thalamus, les influx nerveux ainsi
transformés sont transmis aux aires sensitives et associatives appropriées
- L’hypothalamus :
- «Chef d'orchestre » du système autonome
- Réalise la liaison entre le système nerveux et le système endocrinien par le biais d'une
glande endocrine : l'hypophyse.
- Contrôle les sécrétions hormonales (lien hypophysaire)
- Régule l'homéostasie
- Intervient également dans le comportement sexuel, alimentaire (satiété, faim, soif), le
sommeil, thermorégulation, comportement d’agression
- L’hypophyse :
- Sous l’influence de l’hypothalamus, l’hypophyse sécrète des hormones telles que l’hormone
de croissante, la TSH, ACTH (adrénaline), les gonadotropines…

La vascularisation du cerveau et de la moelle épinière :


- La moelle épinière :

- Les artères superficielles de la moelle sont disposées en 3 systèmes verticaux,


anastomosés (=communiquant) entre eux par un réseau horizontal péri- médullaire.
a) - l’artère spinale antérieure : elle est verticale et située au niveau de fissure médiane
ventrale.
b) - l’artère spinale postérieure droite longe le sillon collatéral postérieur droit.
c) - l’artère spinale postérieure gauche longe le sillon collatéral postérieur gauche.
d) - Le réseau horizontal péri - médullaire distribue des artérioles pénétrantes et assure la
vascularisation des cordons de substance blanche. Le réseau horizontal est fourni par les
branches terminales des artères radiculo-médullaires.
- Il existe, chez l’embryon, une artère radiculo-médullaire par nerf spinal, donc 31. En fait, la
disposition métamérique (métamère = Division primitive du mésoderme, de part et d'autre de
la corde dorsale, en métamères qui donnent naissance, d'une part, à la musculature de la
paroi dorso-latérale du corps et, d'autre part, au tissu squelettique) des artères régresse
progressivement (désegmentation artérielle), à partir de la naissance. Elles n’ont pas toutes
le même calibre ni la même valeur fonctionnelle. Le plus grand nombre n’atteint pas la
moelle.
- Il subsiste, de ce fait, quelques
artères principales qui assurent
l’irrigation des trois segments de la
moelle.
e) - Les sources artérielles
principales S.49
* - au niveau cervical : les artères
vertébrales assurent la formation de
la partie haute de l’artère spinale
antérieure. Elles donnent, en plus,
deux ou trois artères médullaires
(artères radiculaires cervicales ou
artères du renflement cervical).
* - au niveau thoracique, il existe
une ou deux artères radiculo-
médullaires principales provenant
des artères intercostales. C’est le
segment de la moelle le plus
pauvrement vascularisé.
* - au niveau lombaire : il existe une
seule artère importante, c’est
l’artère radiculaire lombaire ou
artère du renflement lombaire ou
artère d’ADAMKIEWICZ, dont
l’origine est variable.
f) - Les territoires artériels dans la moelle
* Les branches pénétrantes de l’artère spinale antérieure assurent la vascularisation de la
corne antérieure de la substance grise (aire motrice), et d’une partie du cordon latéral de la
substance blanche, qui contient le faisceau pyramidal.
* Les branches pénétrantes périphériques du cercle péri-médullaire assurent la
vascularisation des cordons de substance blanche.

- Le cerveau :
- Le sang parvient au cerveau par 2 sources :
 Les artères carotides internes = • Artères cérébrales antérieures • Artères
cérébrales moyennes
 Les artères vertébrales
- Elles se réunissent pour former l’artère basilaire. L’artère basilaire rejoint la circulation
venant des carotides internes pour former le polygone de Willis. De ce polygone naissent les
artères cérébrales postérieures
- Artères cérébrales antérieures et moyennes : Circulation antérieure et alimentation du
cortex antérieur et des structures profondes comme les ganglions de la base et le thalamus
- Artères cérébrales postérieures : Circulation postérieure et alimentation du cortex
postérieur, du mésencéphale, du tronc cérébral et du cervelet
Coupes du cerveau :
Chapitre III :
Développement & plasticité du Système Nerveux

- Le développement du SN est constitué par des événements antérieurs à la formation des


synapses et qui sont de ce fait indépendants de toute activité…

La naissance du cerveau : Vidéo YouTube de « le blob, l’extra-média »


- Enceinte depuis 15j
- L’embryon mesure 1mm et est simplement constitué de 3 feuillets de cellules.
- Le cerveau & la peau vont naitre du même feuillet
- D’abord les cellules souche du SN se multiplient : elles forment la plaque neurale
- Des signaux chimiques se propagent et mettent en place le plan de base du futur cerveau
- En 2j, les bords de la plaque neurale se courbent pour former une « gouttière » pour
constituer un tube qui traverse l’embryon. C’est la toute première ébauche du cerveau & de
la moelle épinière
- Sous le dos de l’embryon, les cellules des crêtes neurales se détachent du tube pour
migrer à travers tout le corps. Elles formeront tout le SN périphérique, les os du crane & les
cellules pigmentées de la peau.
- Au bout d’un mois, l’embryon mesure 5mm.
- Le tube neurale s’est dilaté en 3 vésicules. Dans leurs parois, les cellules souches
prolifèrent. Leurs noyaux oscillent entre les deux surfaces interne & externe, mais pour se
diviser, elles reviennent toujours vers la surface interne.
- 40 jours : l’embryon mesure 11mm
- Dans le cortex, la production de neurones commence. La plupart des cellules souches sont
devenues des précurseurs de neurones. Chaque division produit 1 neurone qui migre vers la
surface externe en grimpant comme le long d’une liane. Derrière lui, l’axone part pour un
long voyage. Chez l’homme & les autres primates, un autre type de précurseur permet
d’amplifier la production des neurones.
- Pendant ce temps, les premiers axones continuent à progresser. A l’avant, le cône de
croissance s’oriente grâce à des signaux chimiques distribués le long de son chemin.
Quelques jours plus tard, notre axone a trouvé ses cibles. Beaucoup d’autres axones le
suivent. Par ce processus, les neurones pyramidaux se connectent à de nombreuses
régions du cerveau & de la moelle épinière.
- Des interneurones venant d’une région située hors du cortex migrent pour rejoindre les
neurones pyramidaux.
- 52jours : 24mm
- Le cerveau est maintenant divisé en 5 vésicules. La plupart des organes sensoriels sont
formés. Dans le cas de l’œil, la rétine a émergé du cerveau.
- 4 mois : 10cm
- Le cortex du fœtus s’agrandit & les neurones s’accumulent.
- Partout, des précurseurs produisent des cellules gliales destinées à nourrir, nettoyer &
réguler l’activité du cerveau.
- 6mois
- Les neurones se connectent entre eux. Des influx nerveux commencent à se propager.
Mais maintenant, il y a trop de neurones. Ils entrent en compétition, & les perdants
s’autodétruisent. Leurs fragments sont nettoyés par les cellules microgliales.
- A 7mois, le cortex comporte déjà 6 couches comme chez l’adulte. Il commence à se
plisser, ce qui permet d’augmenter sa surface.
- Pendant toute la fin de la grossesse, les neurones s’organisent en réseaux. Ces derniers
entrent en activité.
- Dans les dernières semaines, le bébé entend les voix et intègre des gouts.
- 3mois après la naissance : réactions de plus en plus rapides grâce à la gaine de myéline
qui enveloppe progressivement les axones & qui accélère la transmission de l’influx nerveux.
Ce processus ne sera terminé qu’à la fin de l’adolescence.
- Les grands réseaux du cerveau sont en place pour toute la vie, mais à l’échelle des
neurones, une multitude de connexions seront formées ou éliminées au fur & à mesure de
l’apprentissage.
A – La formation initiale du SN, gastrulation & neurulation :

1- La gastrulation :
- La deuxième semaine de développement débute par une réorganisation cellulaire
importante : la gastrulation.
 Une portion des cellules de surface de la sphère va pénétrer à l'intérieur de celle-ci :
formant ainsi l’endoderme,
 Tandis que les cellules demeurant à l’extérieur vont former l’ectoderme.
 Une troisième couche de cellules, le mésoderme, vient se glisser entre les deux déjà
présentes.

- A 3 semaines, le cerveau =une couche aplatie de


cellules de l’ectoderme = plaque neurale.
- Un enfoncement de cellules s’étendant d’avant en
arrière de l’embryon, va former la corde dorsale
(notochorde) et la ligne primitive.
2- La neurulation :

- Par la suite : Formation d’un sillon qui suit la ligne primitive : sillon neural.
- Les parois de ce sillon neural vont former une gouttière neurale dont la
fermeture, d’abord en son milieu puis dans sa partie antérieure et
postérieure, va former le tube neural.
- Le système nerveux tout
entier se développe à
partir des parois du tube neural :
 Les cellules de la partie dorsale de ce
tube deviendront la crête neurale,
structure à l’origine des neurones du
système nerveux périphérique
(ganglions spinaux).
 C’est à partir du tube neural que se
développeront le cerveau et la moelle
épinière.

- Les cellules gliales et les neurones du


SNC seront issus des parois de ce
tube.
- La cavité du tube neural formera le
système ventriculaire.
- La partie de la plaque neurale située juste au-dessus de la corde se différencie en plaque
du plancher. Cette plaque génère des signaux qui vont induire la différenciation des cellules
en neurones moteurs & neurones sensitifs
- Des bourgeonnements appelés somites se développent de chaque côté du tube neural.
- C’est à partir de ces somites que vont se développer les 33 vertèbres de notre colonne
vertébrale et les muscles squelettiques correspondants.
- Au début de la 4ème semaine le tube neural est complètement fermé
- L’étape suivante est la différenciation cellulaire à partir de cellules souches qui mène à la
formation des tissus nerveux.
- En parallèle : formation des grandes subdivisions du cerveau.
B – La formation des grandes subdivisions de l’encéphale :

- Après la formation du tube neural, les principales


régions du cerveau prennent forme sous l’effet de
mouvements qui courbent, plissent et resserrent le
tube neural.
- La partie antérieure se courbe et se renfle pour
donner naissance au Prosencéphale (cerveau
antérieur, futurs diencéphale et télencéphale).
- Le Mésencéphale, Rhombencéphale et une
ébauche de la moelle épinière sont issus de ce tube
neural. La cavité du tube neural = système
ventriculaire.
- Après 4 semaines, le prosencéphale et le
rhombencéphale se divisent pour former le
diencéphale (thalamus, hypothalamus et hypophyse)
et le télencéphale (cortex, système limbique et
ganglion de la base) d’une part et le métencéphale
(pont et cervelet) et le myélencéphale (bulbe) d’autre
part.
Concernant la moelle :
- La différenciation entre la corne ventrale et dorsale émerge au stade embryonnaire.
- La portion dorsale du tube neural donnera naissance aux neurones sensitifs et aux
interneurones de la voie dorsale.
- La portion ventrale du tube neural donnera naissance aux neurones moteurs et aux
interneurones de la voie ventrale.
C – Le développement cellulaire du SN :

1- La différentiation cellulaire :

- Dès les premières mitoses, le zygote entreprend un long processus de différenciation


cellulaire.
- Les cellules issues de ces divisions successives vont progressivement restreindre leurs
potentialités.
- La prolifération :
-Activité mitotique importante au sein de la zone ventriculaire.
-Lors de la phase de prolifération les cellules souches précurseurs se divisent en réalisant un
mouvement oscillatoire de leur noyau.
 un aller-retour entre la zone ventriculaire du tube neural (tapisse les ventricules) et la zone
marginale (surface externe, sous la pie mère).
- La genèse de la diversité neuronale :
-Comment des cellules post-mitotiques (neuroblastes (jeunes neurones)) vont-elles se
diversifier pour devenir soit un neurone soit une cellule gliale ?
 Soit la cellule souche précurseur est déjà spécialisée…
 Soit les neuroblastes se spécialisent par la suite, par le biais de mécanismes génétiques
(intracellulaires) et par l’influence de mécanismes extracellulaires (protéines et hormones)

- La migration :
- Après leur mitose, les neuroblastes migrent vers leurs emplacements définitifs :
- la surface externe du tube neural (sous pie mère) pour les neurones du SNC
- la périphérie pour les neurones du SNP issus de la crête neurale
- Il y 2 méthodes de migration selon la région d’origine des neurones :
1) Les cellules provenant de la crête (SNP) et les neurones qui vont former les noyaux dans
le cerveau s’orientent grâce à des molécules d’adhérence.
Elles se trouvent sur la matrice extracellulaire ou à la surface d’autres cellules rencontrées
en cours de route. L’interaction avec cet environnement va modifier les neuroblastes en
migration et contribuer à leur différenciation.
2) Les cellules qui formeront le cortex, l’hippocampe, le cervelet et la
moelle lors de leur migration rampent le long des voies tracées par la glie
radiaire.
Les 6 couches du cortex, la corticogenèse :
- Les 1ers neuroblastes qui migrent vont former la couche 6 du cortex, puis arrivent ceux de
la couche 5, puis 4, et ainsi de suite de l’intérieur vers l’extérieur.
- Les neurones nés en 1er se retrouvent dans les couches profondes du cortex, les plus
jeunes sont dans les couches plus superficielles.
- La glie radiaire va rétracter ses prolongements quand les neurones corticaux auront rejoint
leur destination.
- La zone ventriculaire = cellules qui délimitent les ventricules cérébraux
2- La construction des circuits neuraux :

- Une fois à destination, les neuroblastes émettent des prolongements qui s’allongent par
leur extrémité : Neurites.
- L’une d’entre elle deviendra l’axone qui s’allongera à destination de leur cible (autres
neurones, glandes, muscle, vaisseau sanguin…).
- Son allongement et la reconnaissance des cibles synaptiques sont rendus possible grâce
au cône de croissance.

- Le cône de croissance :
- Le cône de croissance de l’axone ou
des dendrites est constitué de fines
expansions appelées filopodes qui
s’étirent et se rétractent constamment
pour explorer l’environnement.

- Des molécules guident le cône de


croissance lors de son cheminement. Il
s’agit :
 Soit de molécules d’adhérence se trouvant à la surface de cellule
 Soit des substances sécrétées dans le milieu extracellulaire par la cellule cible : facteurs
chimiotrophes
- Des marqueurs chimiques libérés par les cellules indiquent au cône de croissance sa voie
de migration en modifiant la vitesse ou la direction de sa croissance et permettra ou non sa
survie. Ces substances peuvent être soit chimio-attractives et attirer l’axone, soit chimio-
répulsives et le repousser.

- Les filopodes utilisent les gradients de concentration


pour se diriger vers les régions avec la plus haute
densité de substances attractives.
- Lorsque le cône de croissance a atteint l'organe cible, il
subit des modifications du cytosquelette, s'aplatit, forme
une synapse et la croissance de l'axone s'arrête.
C’est à ce moment-là que le neurotransmetteur qui sera
utilisé lors de la communication de ces neurones sera
déterminé.
- Après cette phase de développement des connexions
synaptiques, une phase d’ajustement réciproque entre les
éléments pré- et postsynaptique est réalisée, en vue d’accroître
la précision et l’efficacité des circuits.
- Deux mécanismes y participent activement :
 L’ajustement de la taille de la population neuronale par la
mort neuronale (ou apoptose) de certains neurones.
 L’ajustement fin des circuits neuronaux par stabilisation et
élimination sélective de certaines synapses.
- La mort cellulaire programmée (apoptose) :
- Les neurones en approchent des cibles
rentrent en compétition pour des facteurs
trophiques (Facteur de croissance nerveux
(NGF pour Nerve growth factor), Brain derived
neurotrophic factor (BDNF), NT3, NT4…)
- La « nourriture » produite par la cellule cible
permet la survie d’un nombre limité de neurones
en supprimant leur programme de destruction.
- Production en « quantité limitée » ce qui
permet de mettre en adéquation le nombre de
neurones pré/post synaptiques.

- Modifications de la capacité synaptique :


- Chaque neurone reçoit un nombre limité de synapses = capacité synaptique.
- A la naissance, la capacité synaptique est trop élevée et va progressivement diminuer.
- Dans le cortex visuel au cours de l’adolescence il y a une élimination des synapses au sein
du cortex visuel de l’ordre de 5000 synapses par secondes.

- La croissance post-natale du cerveau = développement des synapses et des


prolongements dendritiques et augmentation de la taille des neurones et du nombre de
cellules gliales.
- La phase d’élimination sélective des synapses débute vers un an et va amener une
diminution de 60 % des synapses lorsque le cerveau devient celui d’un adulte mature.
- La myélinisation du cortex commence tout juste après la naissance et se poursuit jusqu’à
environ 18 ans, bien que certaines régions du cerveau soient complètement myélinisées
bien avant.
D – Les anomalies du développement neuronal :

- Anomalie de fermeture du tube


neural : (spina bifida)
- Absence de fermeture postérieure du
tube neural au cours du développement
embryonnaire, empêchant la fermeture
de la moelle épinière.
 Malformation, paralysie, retard mental

- Anencéphalie :
- Absence de fermeture du tube neural au
niveau de son extrémité antérieure
(cerveau), généralement entre le 23e et le
26e jour de la grossesse.
Cette malformation cause l'absence
partielle ou totale de l'encéphale, du
crâne, et du cuir chevelu.

- Trisomie 21 : (syndrome de down)


- Maladie chromosomique congénitale provoquée par la présence d'un chromosome
surnuméraire pour la 21e paire.
- Ses signes cliniques sont : un retard cognitif, associé à des modifications morphologiques
particulières.

- Syndrome du X fragile :
- Causé par la présence d’un gène mutant au niveau du chr. X.
- La mutation consiste en une répétition anormale de la séquence CGG
(Cytosine-Guanine-Guanine)
 Individus normaux répétée moins de 40 fois, syndrome de l’X fragile répétée
plus de 200 fois et jusqu’à des milliers de fois

- Lissencéphalie :
- Trouble majeur de la migration neuronale (entre la 12 et 16ème semaine) entraînant une
surface corticale lisse.
- Les 1er neurones migrent et se différencient normalement mais au lieu de constituer la
couche profonde ils vont se situer en superficie sous la couche moléculaire. Les neurones
formés ultérieurement n’atteignent pas leurs sites respectifs.

Chapitre IV :
La communication dans le Système Nerveux

Partie 1. Potentiel de membrane et potentiel d’action

PLAN :
1. Le neurone, organisation anatomo-fonctionnelle (rappels)
1.1 Organisation anatomique du neurone
1.2 Organisation fonctionnelle du neurone
2. Le neurone, élément excitable du système nerveux
2.1 Quelques principes fondamentaux
2.2 Le potentiel de repos
2.3 Le potentiel d’action
3. Différentes méthodes d’enregistrement de l’activité électrique des neurones
3.1 De l’enregistrement global à l’enregistrement unitaire
3.2 Quelques exemples d’activités neuronales
1 – La neurone, organisation anatomo-fonctionnelle :
 Les fonctions cérébrales reposent sur la circulation de l’information nerveuse entre
les neurones qui permet au système nerveux de détecter un stimulus sensoriel, de
décider (en intégrant de nombreux paramètres) de la nature de la réponse à
apporter, de commander les muscles pour produire le mouvement et le
comportement

 Le neurone est le support de l’information nerveuse

 L’information nerveuse est de nature électrique

1.1 – Organisation anatomique du neurone :

-le neurone est formé de plusieurs compartiments : le corps cellulaire ; les dendrites et
l’axone qui sont des prolongements du corps cellulaire -L’axone est le plus souvent entouré
d’une gaine de myéline

- L’organisation du neurone repose sur la circulation de l’information


- Les régions cérébrales communiquent entre elles
- Les cellules recueillent des stimulus sensoriels qu’ils transforment en influx nerveux
- Cerveau = organe d’interaction avec l’environnement car le muscle agit sur l’environnement
- Le support de l’activité électrique du SN est chimique
1.2 - Organisation fonctionnelle du neurone :
2 – La neurone, élément excitable du système nerveux :

-L’information nerveuse est de nature électrique : le neurone est capable de générer des
courants électriques (courant électrique= mouvements de charges)
-Les courants électriques dans les neurones sont portés par des mouvements d’ions
(molécules chargées) de part et d’autre de la membrane plasmique du neurone
- Pour comprendre cette propriété des neurones à générer des signaux électriques, il faut
étudier quelques principes fondamentaux :
 Ce qu’est un ion
 Les propriétés semi-perméables de la membrane du neurone
 Comment se font les échanges d’ions de part et d’autre de la membrane du neurone

2.1 - Quelques principes fondamentaux :

- Un ion est un atome chargé négativement (anion) ou positivement (cation) car il a


respectivement gagné ou perdu un électron.
-Les principaux ions qui contribuent à l’activité électrique des neurones :
o Na+ Ion Sodium
o K+ Ion Potassium
o Cl- Ion Chlore
o Ca++ ion Calcium
- Ces ions jouent un rôle majeur dans le fonctionnement du neurone
- le neurone est dans un milieu aqueux
- La membrane chimique est une organisation spontanée de molécules phospholipidique
(lipide contenant un groupe acide phosphorique).
- C’est une bicouche limpide et imperméable car formée de molécules hydrophobes : pas
d’activité électrique possible sans échange de charges
- Configuration moléculaire permettant de laisser passer des ions entre les deux côtés de la
membrane
- Troisième catégorie de protéines intramembranaires = pompe = échangeur d’ions qui va
permettre de capter des ions pour les emporter à l’intérieur et inversement.
- Les protéines intermembranaires servent à réguler les ions
- Ils vont diffuser jusqu’à trouver un équilibre, dynamique qui va s’homogénéiser
- Ions + vers ions – et inversement
- La membrane va constituer un obstacle :
 Semi-perméable = présence de canaux qui vont laisser passer les ions
- Avec le temps, l’équilibre est atteint avec leur gradient potentiel et de concentration

- Les mouvements d’ions dans l’eau sont régis par leur diffusion selon :
 Leur gradient de concentration : Un ion a tendance à aller d’une région où il est
le plus concentré vers une région où il est le moins concentré. Après un certain temps, la
solution est homogène
 Leur gradient de potentiel, depuis une région présentant une charge électrique
similaire à la leur vers une région de charge opposée
- La membrane limite la diffusion selon les canaux ioniques ouverts et leur sélectivité (=
selon la nature de l’ion qu’ils laissent passer)
2.2 - Le potentiel de repos :

2.2.1 - Mise en évidence expérimentale :


- Le modèle d’étude est le dispositif d’enregistrement
- Le travail expérimental de Hodgkin et Huxley :

A. Les enregistrements électrophysiologiques ont été réalisé dans l'axone géant du


calamar (diamètre ≈ 1 mm). Cet axone intervient dans le mécanisme de reflexe de
fuite du calamar.
B. Les techniques d'enregistrement utilisées pour déterminer les mécanismes de
génération du potentiel d'action ont fait essentiellement appel à la technique dite du
voltage imposée. Cela consiste à maintenir le potentiel membranaire à une valeur
contrôlée, tout en mesurant le courant membranaire résultant. (Extrait de Rinzel
(1990))
- Potentiel d'action = (influx nerveux) évènement court durant lequel le potentiel
électrique d'une cellule augmente puis chute rapidement.
- Potentiel électrique = correspond à l'énergie potentielle électrostatique que
posséderait une charge électrique unitaire située en un point, c'est-à-dire à l'énergie
potentielle (mesurée en joules) d'une particule chargée en ce point divisée par la
charge (mesurée en coulombs) de la particule. La différence de potentiel électrique
entre deux points de l'espace ou d'un circuit permet de calculer la variation d'énergie
potentielle
C. Enregistrement d'un potentiel d'action (décours temporel du potentiel) au moyen
d'une électrode, constituée d'un tube capillaire remplie d'eau de mer et introduit à
l'intérieur de l'axone. (Extrait de Rinzel (1990))
- Potentiel de repos = est le terme utilisé pour désigner le potentiel de membrane de la
membrane plasmique d'une cellule excitable lorsqu'elle est au repos : c'est un des états
possibles du potentiel de la membrane.
- En introduisant une électrode de mesure à l'intérieur de la cellule (voir la méthode de patch-
clamp), on constate une différence de potentiel (ddp) : la face interne de la membrane est
négative par rapport à une électrode de référence placée sur la face externe de la
membrane.
- Cette différence de potentiel est due à la séparation de charges de part et d'autre de la
membrane, provoquée par un courant permanent d'ions (majoritairement potassium) à
travers des canaux ioniques. Ce courant dissipe la force électro-osmotique causée par des
différences de concentration entre différentes espèces ioniques. Cette différence de
concentration est maintenue en permanence par l'activité consommatrice en énergie des
pompes sodium-potassium.
- L'existence d'un potentiel de membrane est universelle aux cellules vivantes.
2.2.2 - Le mécanisme ionique, expliqué en 4 étapes :

a) Concentrations ioniques dans un neurone au repos :


- En mesurant les concentrations ioniques à l’intérieur et à l’extérieur du neurone, on
constate un écart : pour certains ions, on peut voir de grosses différences de concentration.

b) Ce qui se passerait si les ions circulaient librement :


- Les ions se répartiraient en
fonction de leurs gradients de
concentration et de potentiel. Les
concentrations finiraient par se
rééquilibrer

c) Au repos, le K+ circule librement mais les canaux Na+ sont fermés :


- Il y a en permanence une fuite de K+ de
l’intérieur vers l’extérieur en vertu du
gradient de concentration du K+ (> au
gradient de potentiel)
 Perte de charges + à l’intérieur
 L’intérieur se trouve plus négatif par
rapport à l’extérieur générant le potentiel
de repos (quelques ions passant de
l’intérieur à l’extérieur suffisent à créer la
différence de potentiel entre ces deux
compartiments)
- Il suffit de peu de ions K+ qui quitte, pour
faire une différence potentiel
- La différence de voltage, dépend du nb
de charges qu’il traverse car beaucoup de
résistance et cela suffit pour faire un potentiel de repos
d) Pour maintenir les gradients de concentration du K+ et du Na+, une pompe
échange en permanence 3 Na+ contre 2 K+ de part et d’autre de la membrane :

- La pompe Na+/K+ fonctionne en consommant


de l’énergie (des molécules d’ATP). En cas
d’anoxie ou d’hypoxie, les neurones perdent leur
polarisation de repos

En résumé :

 Le neurone est polarisé au repos : il est chargé négativement par rapport au milieu
extracellulaire. C’est le potentiel de repos.
 Le potentiel de repos est dû à une répartition asymétrique des ions Na+ et K+
principalement de part et d’autre de la membrane et au travail actif d’une pompe
Na+/K+
 La valeur du potentiel de repos est de l’ordre de -70 mV et peut varier d’un neurone à
un autre.
2.3 – Le potentiel d’action :

2.3.1 – Mise en évidence expérimentale :


- En réponse à une stimulation électrique, le neurone émet un potentiel d’action (PA) : le
neurone est excitable
- Le potentiel d’action est une brusque variation du potentiel transmembranaire
- L’information nerveuse circule sous forme de potentiels d’action (autrefois influx nerveux)

- Dispositif de stimulation : on va injecter un petit courant, et grâce à l’électrode, on va


pouvoir enregistrer la différence de potentiel, cela dure 1 ms et toute l’activité cérébrale
repose sur ce potentiel d’action

2.3.2 - Les 3 phases du potentiel d’action :


 Dépolarisation : le potentiel s’éloigne du potentiel de repos en devenant de moins
en moins négatif (et devient même positif)
 Repolarisation : le potentiel revient vers une valeur négative
 Hyperpolarisation : le potentiel est plus polarisé négativement qu’au repos

- Noter aussi les


ordres de grandeur
suivants : durée du
PA : quelques
millisecondes (ms) ;
amplitude du PA :
quelques dizaines de
millivolts (mV)
2.3.3 - Les mécanismes ioniques du potentiel d’action, les canaux Na+ et K+ :

-Au repos, les canaux de voltage Na+, dépendent du potentiel d’action. Ils sont fermés à (-70
mV). Ils s’ouvrent sous l’effet d’une légère dépolarisation induite par la stimulation électrique
( injections de charges +) , dès qu’elle atteint le seuil ( environ -65 mV)  les ions Na+
entrent dans le neurone (en vertu de leur gradient de concentration)  dépolarisation
- Les canaux Na+ se referment progressivement et des canaux K+ s’ouvrent  les ions Na+
cessent d’entrer et les ions K+ sortent du neurone (en vertu de leur gradient de
concentration)  repolarisation
- Les canaux Na+ sont fermés, les canaux K+ sont ouverts ouvrent  les ions K+ sortent du
neurone  hyperpolarisation
- Remarque importante : noter que sans potentiel de repos, il ne pourrait pas y avoir de
potentiel d’action.
- Les canaux responsables du potentiel d’action sont dépendants du voltage : leur ouverture
est réglée par le voltage transmembranaire

- Les canaux
Na+ s’ouvrent
pour une faible
dépolarisation du
neurone
(déterminant le
seuil, environ -50
mv)
- Les canaux K+
s’ouvrent un plus
tard
2.3.4 - Les périodes réfractaires :
- Période réfractaire absolue : les canaux Na+ se referment très vite (portillon 2 fermé) et ne
peuvent plus être ouverts dans cette configuration : le neurone ne peut plus être dépolarisé
- Période réfractaire relative : les canaux Na+ retrouvent leur configuration de repos
(portillon1 fermé, portillon 2 ouvert), ils sont activables mais le neurone est en phase de
repolarisation ou d’hyperpolarisation par l’ouverture des canaux K+ et donc plus difficilement
excitable car son potentiel est plus éloigné du seuil donc il faut une stimulation plus
importante.
- La période réfractaire : limite la fréquence maximale d’émission de potentiels d’action par
un neurone à environ 200 PA/sec.

2.3.5 - La propagation du potentiel d’action, mise en évidence expérimentale :

- On a un stimulateur et deux
électrodes.
- Le potentiel se propage car on
arrive à l’enregistrer deux fois,
d’abord sur la première
électrode, puis sur la deuxième.
- Sans gaine de myéline la
rapidité de propagation est de
l’ordre de quelques mètres/sec

2.3.6 - Deux modes de propagation du potentiel


d’action :
- Propagation continue :
Lorsque les canaux Na+ et K+ voltage-dépendants sont
ouverts, les changements de potentiels se propagent de
proche en proche aux régions adjacentes, ce qui induit
l’ouverture d’autres canaux voltage-dépendants un peu
plus loin sur la membrane et ainsi de suite sur toute la
longueur de l’axone. La vitesse de ce type de propagation
est assez lente, de l’ordre de quelques mètres par seconde
- Propagation saltatoire :
La gaine de myéline
constitue un isolant de
l’axone à l’exception des
zones des nœuds de
Ranvier qui sont riches
en canaux voltage-
dépendants
Les PA sont générés au
niveau des nœuds de
Ranvier uniquement
La vitesse de
propagation saltatoire
peut atteindre 150 m/sec

- Dans tous les cas, le mécanisme de propagation est régénératif : il garantit que les PA se
propagent sans altération de leur amplitude
- Les axones non myélinisés (les moins nombreux dans le système nerveux) convoient
l’information nerveuse plus lentement que les axones myélinisés
- Exemples d’axones non myélinisés : axones des neurones sensoriels détectant les stimuli
douloureux ou olfactifs

2.3.7 - Le mode d’action de certaines toxines expliqué :


- Mécanisme à
l’échelle
moléculaire :
- La neurotoxine
qu’on peut
collecter chez le
poisson, peut-être
mortelle
- Cette molécule
est capable de se
lier aux canaux,
on peut en mourir
car nos neurones
ne fonctionnent
plus
- Le venin de la
tarentule, est
capable d’interagir
avec le canal, la
partie chargée, ce canal ne va plus s’ouvrir
Résumé :

- Un potentiel d’action est une dépolarisation suivie d’une repolarisation et d’une


hyperpolarisation, dues à l’ouverture de canaux sodiques et potassiques dépendants du
voltage.
- Il est suivi d’une période réfractaire
- Les potentiels d’action se propagent de manière continue ou saltatoire le long de l’axone
- Les potentiels d’action se propagent le long de l’axone sans altération de leur amplitude ou
de leur fréquence
- Les potentiels d’action sont le support de l’information nerveuse
3 – Différentes méthodes d’enregistrement de l’activité
électrique des neurones :

3.1 - De l’enregistrement global à l’enregistrement unitaire :

- On arrive à enregistrer une activité global capté par une macro-électrode, méthode très
utilisée, non invasive, indolore, non agressive, en direct
- Ce qui change c’est le signal qui est moins fort + on est près
- L’allure des signaux changent en fonction de l’état de l’individu
Partie 2. Transmission synaptique et neurotransmetteurs

PLAN :

1. Introduction, découverte de la synapse chimique


1.1. Volet anatomique
1.2. Volet physiologique
2. Le fonctionnement de la synapse
2.1. Organisation anatomo-fonctionnelle de la synapse
2.2. Evènements moléculaires
2.2.1 La synapse au repos
2.2.2 La synapse mise en action
2.2.3 La liaison neurotransmetteur/récepteur post-synaptique
2.2.4 Deux grands types de récepteurs post-synaptiques
2.2.5 L’inactivation du neurotransmetteur
2.2.6 Pharmacologie des récepteurs au neurotransmetteur
2.3 Evènements électriques post synaptiques Schéma de synthèse
2.4 Notions d’intégration synaptique
2.5 Diversité des arrangements synaptiques et des synapses
3. Les neurotransmetteurs
3.1 Les critères d’identification
3.2 Les principaux neurotransmetteurs
3.3 L’acétylcholine
3.3.1 Localisation cérébrale
3.3.2 La synapse cholinergique
3.3.3 Un exemple de l’implication de l’acétylcholine dans la mémoire
3.3.4 Le déficit en Ach dans la maladie d’Alzheimer
1 – Introduction, découverte de la synapse chimique :

1.1 – Volet anatomique :

- Le neurone est l’unité anatomique et fonctionnelle du SN. Si on fait un retour dans le passé,
cela n’a pas toujours été admis. C’est le progrès technique a permis de trancher.
- Golgi et Cajal inventent une méthode de coloration du SN.
- La « méthode de Golgi » est une méthode d’imprégnation argentique du tissu nerveux qui
consiste à prélever un bout de cerveau et lui faire subir des traitements argentiques. Le
neurone sera alors coloré en noir.
- En utilisant cette méthode et la microscopie photonique (résolution de l’ordre du
micromètre, 1µm=10-6 mètre = 0,000001 m et 0,001 mm), les histologistes décrivent la
morphologie fine des neurones (arbres dendritiques, épines dendritiques), leur diversité de
taille et de forme…
- Mais ils ne distinguent pas précisément les zones de jonction entre les neurones. Ils font
des hypothèses : Pour Camillo Golgi, le tissu nerveux n’était qu’un vaste réseau totalement
continu. Cajal mit en évidence que le cerveau est constitué de neurones séparés.

 Golgi élabore une hypothèse « réticulariste » sur l’ensemble des prolongements


neuronaux, sur la base qu’ils sont en continuité les uns avec les autres = un seul réseau où
tout communique.
 Par opposition, Cajal a une hypothèse « neuroniste ». Il pense qu’il n’y a pas de
continuité, parle de contiguïté et de contacts interneuronaux
- Le progrès technique permet de trancher le débat, grâce à la microscopie photonique = on
utilise des coupes de tissu qui sont très fines donc on a une meilleure résolution car
meilleure vue (plus proche).
- On a donc pu voir les différents éléments synaptiques : Il n’y a donc pas de continuité entre
les neurones, pas de fusion de membranes entre neurones.
*Microscopie électronique: résolution de l’ordre du nanomètre (1 nm= 10-9 mètre = 10-6 mm
= 10-3 µm)

1.2 - Volet physiologique :

- Un certain nombre de physiologistes s’intéresse au SN. Notamment à la question :


comment un nerf pouvait délivrer l’information à une cellule cible ?
- Dans ce relais on retiendra l’expérience d’Otto Loewi (1921) qui a ouvert la voie à la
reconnaissance du caractère chimique de l’évolution de la synapse.

- La stimulation électrique du nerf relié au cœur 1 ralentit le cœur 1. Le liquide baignant le


cœur 1 est alors transféré vers le cœur 2 (dont le nerf n’a pas té stimulé), le cœur 2 ralentit à
son tourune substance soluble a diffusé dans le liquide suite à la stimulation électrique du
nerf, responsable du ralentissement des cœurs 1et 2
2 – Le fonctionnement de la synapse :

- Si le neurone A est stimulé, on peut théoriquement enregistrer un potentiel d’action


successivement dans les neurones A, B, C, D
- L’information électrique passe d’un neurone à l’autre via les synapses
 Quels mécanismes permettent le passage d’une information sous forme électrique
(potentiel d’action) d’un neurone à l’autre en passant par un intermédiaire sous forme
chimique ?

2.1 – Organisation anatomo-fonctionnelle de la synapse :

- La plupart des synapses sont entre 2 neurones, il y a des synapses présynaptiques,


postsynaptiques. Il existe des organites, structures membranées comme vésicules. Ils
contiennent le neurotransmetteur.
2.2 – Evènements moléculaires :

2.2.1 - La synapse au repos :

- Cette synapse au repos sont deux éléments neuronaux côte à côte polarisées au potentiel
de repos = -/+ (int/ext).

2.2.2 - La synapse en action :


 Etape 1 : l’arrivée du Potentiel
d’action (PA) dépolarise la
terminaison
 Etape 2 : la dépolarisation ouvre
des canaux Ca2+ dépendants du
voltage présent à la terminaison de
l’axone
 Etape 3 : le Ca2+ permet
l’accolement des vésicules
synaptiques à la membrane
présynaptique
 Etape 4 : le neurotransmetteur est
libéré par exocytose des vésicules

Zoom sur l’exocytose des vésicules et la libération du neurotransmetteur :

http://biochimej.univ-angers.fr/Page2/COURS/3CoursdeBiochSTRUCT/9TraficVesiculaire/
1TraficVesiculaire.htm

- Lors du potentiel d'action, les canaux calciques voltage-dépendants s'ouvrent et l'afflux de


calcium augmente d'un facteur 105 la vitesse d'exocytose.
- Le recyclage des vésicules synaptiques semble médié par un processus d'endocytose
médiée par des manteaux de clathrine.
- Les protéines SNARE (syntaxine, SNAP-25 et synaptobrévine) sont au cœur du processus
d'exocytose.

- Les protéines SNARE et leur classification :


- La superfamille des protéines appelée "Soluble N-ethylmaleimide-sensitive factor (NSF)
Attachment protein REceptor" est présente chez les levures et les cellules de mammifères.
Elles médient la fusion entre les vésicules et la membrane de la cellule ou la membrane d'un
compartiment cellulaire.
- La famille des protéines SNARE est subdivisée en 2 catégories :
 Les protéines SNARE des vésicules ou v-SNARE qui sont intégrées à la surface des
vésicules - (Family: V-SNARE - PF05008)
 Les protéines SNARE cibles ou t-SNARE qui sont situées à la surface des membranes
cibles
- Les données structurales de l'assemblage des protéines SNARE ont permis une
classification plus détaillée (voir "Le complexe trans-SNARE et modification de la
classification des protéines SNARE"). La plupart des protéines SNARE contiennent 1 motif
SNARE : motif caractéristique d'environ 60 à 70 acides aminés contenant 8 répétitions de 7
acides aminés
- Mécanisme de fusion vésiculaire :

- L'interaction entre v-SNARE et t-SNARE conduit à la formation d'un complexe appelé trans-
SNARE (ou SNAREpin) qui déclenche la fusion des vésicules avec les membranes cibles.
- Le complexe trans-SNARE est composé de :
 La syntaxine 1 et de SNAP-25 ("Synaptosomal-associated protein 25") qui sont dans
la membrane cible
 La synaptobrévine ("Vesicle-Associated Membrane Protein" ou VAMP) ancrée dans
la membrane de la vésiculaire synaptique
 Les complexes trans-SNARE sont toujours constitués de quatre hélices alpha
entremêlées de façon serrée, trois provenant d’une t-SNARE et une d’une v-SNARE3.
 Le complexe trans-SNARE verrouille les deux membranes ensemble
 Les hélices du complexe trans-SNARE s’enroulent l’une autour de l’autre pour tirer les
deux compartiments l’un vers l’autre.
 L’énergie nécessaire à ce rapprochement serait apportée par les forces d’interaction
résultant de la formation d’un anneau de plusieurs complexes trans-SNARE.
 Lorsque la fusion membranaire des deux compartiments a lieu, le complexe trans-SNARE
devient le complexe cis-SNARE.
 Lors de l’exocytose régulée, la fusion ne se produit pas toujours immédiatement après
appariement des v-SNAREs et des t-SNAREs. Elle est déclenchée par un signal
extracellulaire spécifique. Dans ce cas c’est le Ca2+ qui déclenche la fusion en libérant des
protéines inhibitrices empêchant la fermeture du complexe trans-SNARE.
- Le complexe SNARE qui demeure sur les membranes après leur fusion est appelé
complexe cis-SNARE.
- Il est désassemblé par une AAA-ATPase (la "N-ethylmaleimide-Sensitive Fusion protein" ou
"N-ethylmaleimide-sensitive factor" - NSF) et son cofacteur protéique "Soluble NSF
Attachment Protein" (SNAP) pour recycler les complexes SNARE pour une nouvelle fusion.
- Les maladies infectieuses que sont le tétanos et le botulisme sont provoquées par des
bactéries anaérobies du genre Clostridium. Ces bactéries libèrent des neurotoxines
extrêmement puissantes (la tétanospasmine et la toxine botulique) qui agissent sur les
protéines SNARE. Ces toxines sont spécifiques de certains neurones et agissent comme
des protéases en clivant les protéines SNARE cibles, inhibant ainsi la libération de
neurotransmetteurs des neurones présynaptiques
- Toxine tétanique : produite par Clostridium tetani, la bactérie responsable du tétanos
- Toxine botulique : produite la bactérie Clostridium botulinum, qui peut être présente dans
des conserves avariées

Synthèse : Mise en action de la synapse


 L’arrivée de l’info électrique (pot d’action : vague de dépolarisation puis repolarisation), va
dépolariser la terminaison, ce PA rend l’intérieur + positive que l’extérieur.
 Cet état va permettre l’ouverture des canaux ioniques (protéines transmembranaires), ce
qui va laisser passer des ions Calcium dans le neurone = augmentation locale de la
concentration en Calcium.
 Ce calcium va jouer un rôle important : il change les comportements des vésicules qui
vont s’accoler et fusionner avec la membrane et vont libérer le neurotransmetteur par
exocytose.
 Un certain nombre de toxines ciblent ces mécanismes d’exocytose et vésicules
synaptiques : elles bloquent les vésicules, l’exocytose et la libération des
neurotransmetteurs, ce qui est mortel.
 A l’inverse, des toxines aboutissent au même résultat mais différemment : vider les
terminaisons présynaptiques des vésicules, la synapse n’est donc pas fonctionnelle.
2.2.3 - La liaison neurotransmetteur / récepteur post-synaptique :

 Etape 5 : le neurotransmetteur libéré dans la


fente synaptique interagit avec un récepteur post
synaptique

- Un récepteur est spécifique de son


neurotransmetteur
-Un récepteur doit être couplé à un
effecteur pour que l’élément post
synaptique produise une réponse

2.2.4 – Deux grands types de récepteur post-synaptique :

- Le récepteur-canal ou récepteur ionotrope :

- Un récepteur ionotrope
sensible à un ligand est une
protéine membranaire qui
ouvre un canal ionique grâce
à la liaison d'un messager
chimique ou
neurotransmetteur.
- Ils sont généralement
sélectifs à un type d'ions tels
que Na+, K+, Ca2+ ou Cl−.
- Ils sont localisés au niveau
des synapses, où ils
convertissent de manière
extrêmement rapide un message pré-synaptique chimique (neurotransmetteur) en message
post-synaptique électrique. Les récepteurs ionotropes s'opposent aux récepteurs
métabotropes, qui eux ne possèdent pas de canaux ioniques. C’est ce type de récepteur que
l’on trouve dans les voies sensorielles.
- Ces canaux ioniques sont des canaux non réglés par le voltage dépendant, ils sont chimio-
dépendants, l’ouverture est réglée par la liaison chimique de ses NS, et donc par l’interaction
moléculaire chimique.
- Le récepteur couplé à une enzyme ou récepteur métabotrope :
Les récepteurs métabotropes sont des protéines membranaires qui, contrairement aux
récepteurs ionotropes, ne contiennent pas de canaux ioniques mais entraînent l'ouverture de
ces canaux situés à la membrane de la cellule par une cascade d'événements
intracellulaires en réponse à la
fixation d'un ligand changent
leur conformation.
 La liaison du
neurotransmetteur active le
récepteur qui entraine la
dissociation de la protéine G,
dont une sous unité (la sous
unité Alpha) active une enzyme
(protéine effectrice)
 La protéine effectrice permet
la production d’un messager
intracellulaire (second
messager)
 A son tour, le second
messager permet l’ouverture
d’un canal ionique
 La transmission de
l’information via un récepteur
métabotrope est plus lente que via un récepteur ionotrope, mais très facilement régulable

- Dans tous les cas, la liaison du neurotransmetteur sur son récepteur conduit à l’ouverture
de canaux ioniques. Le couplage neurotransmetteur/ouverture de canaux ioniques constitue
l’effecteur du neurotransmetteur
- Les canaux ioniques qui s’ouvrent suite à l’action du neurotransmetteur sur son récepteurs
sont chimio-dépendants : leur ouverture est réglée par l’intervention d’une molécule chimique
-le neurotransmetteur dans le cas des récepteur canaux -les seconds messagers dans le cas
des récepteurs métabotropes
- L’ouverture de canaux ioniques suite à l’action du neurotransmetteur sur son récepteur
post-synaptique permet des échanges d’ions et donc une variation de potentiel de l’élément
post synaptique étape 6, naissance d’un message électrique dans l’élément post-
synaptique

 Bien noter que le neurotransmetteur de pénètre jamais dans l’élément post-


synaptique

Synthèse neurotransmetteur / récepteur post-synaptique :


 Le NS va traverser la fente synaptique rapidement et va trouver des récepteurs
postsynaptiques (grosses protéines) qui possèdent un site permettant de lier les NS.
 Un récepteur est spécifique à son NS. Le NS va agir très près de l’élément, fonction
synaptique très localisée car il s’agit de transmettre une info qui circule très rapidement de
façon utile. Il faut que ce soit spécifique. Pourquoi ? Car le milieu extra-cellulaire va contenir
des milliers de molécules chimiques, il faut qu’il s’active seulement lorsque le NS est là car
sinon l’activation serait trop anarchique.
 Il ne s’active donc pas n’importe quand. Le Ligand interagie avec le récepteur par une
reconnaissance de forme de la protéine réceptrice du côté postsynaptique, endroit qui
permet au NS de se lier. Cette liaison se fait selon l’affinité du Ligand avec le NS.
Une fois le récepteur couplé à l’effecteur, il y a une réponse du côté postsynaptique pour
que celui-ci manifeste une réponse électrique.
 Les effecteurs : il y en a 2 types principaux,
- Récepteur canal ou ionotrope
- Récepteur métabotrope (post transmembranaire)

http://passeport.univ-lille1.fr/site/biologie/scbio/Neurone/Neurone_web.publi/web/co/
04%201%20Fonctionnement.html

2.2.5 – L’inactivation du neurotransmetteur :


 C’est l’étape 5 bis : elle est
concomitante de la libération du
neurotransmetteur et doit mettre fin
rapidement à son action
 Trois processus sont mis en jeu :
diffusion, dégradation enzymatique
et recapture du neurotransmetteur

- Mécanisme passif de diffusion : rien ne retient le NS dans la fente synaptique, va se diluer


dans l’espace intra-cellulaire  concentration faible du NS
- Mécanisme de recapture qui va réintégrer dans l’espace présynaptique par des
transporteurs : molécule qui va capter le NS dans l’espace présynaptique et transloquer
dans l’espace cellulaire. Intérêt : contribution dans le but de faire baisser la concentration et
être recyclé
- Mécanisme de dégradation enzymatique : membrane synaptique à la fois en pré et
postsynaptique, expriment des enzymes qui vont dégrader le NS, cela va se passer au
moment de la libération du NS et va tomber soit sur un récepteur, soit un enzyme soit
transporteur.

2.2.6 - Pharmacologie des récepteurs au neurotransmetteur :


Il existe des molécules exogènes (d’origine naturelle ou fabriquées par des
chimistes/pharmacologues), ou agents pharmacologiques capables de se lier à certains
récepteurs au neurotransmetteurs (ionotropes ou métabotropes). On distingue :

2.3 – Evènements électriques post synaptiques :

 Etape 6 : naissance d’une information de nature électrique dans l’élément post-


synaptique
- Les circuits de la moelle épinière comme modèle d’étude de la transmission synaptique :
(Travaux de Eccles)

- Enregistrements intracellulaires
dans un neurone sensoriel, un
interneurone et des motoneurones
(MN). Un potentiel d’action dans le
neurone sensoriel produit une
dépolarisation (PPSE) dans le MN
extenseur et une hyperpolarisation
(PPSI) dans le MN fléchisseur.
- PPSE : Potentiel post-synaptique
excitateur, rapproche le neurone
de son seuil d’émission de PA
- PPSI : Potentiel post-synaptique
inhibiteur, éloigne le neurone de
son seuil d’émission de PA
- Ce circuit comprend des synapses excitatrices et une synapse inhibitrice

- Mécanismes ioniques des PPSE et PPSI :


- PPSE et PPSI sont modulables en
amplitude en fonction de la quantité de
neurotransmetteur libéré
- Ouverture d’un canal Na+ chimio
dépendant  entrée de Na+ dans
l’élément post-synaptique 
dépolarisation  PPSE Si le seuil est
atteint, naissance d’un PA
- Ouverture d’un canal K+ chimio-
dépendant  sortie de K+ dans
l’élément post-synaptique 
hyperpolarisation  PPSI
Autre possibilité : ouverture d’un canal
Cl-, entrée de Cl-  hyperpolarisation 
PPSI
a = amplitude, quelques mV ; d = durée,
quelques ms
Schéma synthétique :
2.4 – Notion d’intégration synaptique :

- Un neurone peut recevoir plusieurs milliers de synapses


Neurone multipolaire en culture. Chaque point rouge marque un
élément pré-synaptique (révélation de la présence d’une protéine
spécifique des vésicules synaptiques)

- Sommations temporelle et spatiale des


entrées synaptiques par le neurone post-
synaptique :

Sommation temporelle et spatiales.


(A) - Enregistrement intracellulaire dans deux
neurones sensoriels (SN1 et SN2) et un
motoneurone (MN).
(B) - Sommation temporelle = Un potentiel
d’action pré-synaptique dans SN1 produit un
PPSE de 1 mV dans le MN. Deux potentiels d’action présynaptique qui se succèdent
rapidement produisent un PPSE à deux composantes dont l’amplitude est d’environ 2 mV.
(C) - Sommation spatiale = Les potentiels d’action alternés des neurones SN1 et SN2
produisent des PPSE de 1 mV dans le MN. Deux potentiels d’action simultanés dans SN1 et
SN2 produisent un PPSE sommés dont l’amplitude est de 2 mV.

- Le déclanchement du potentiel d’action :

Si la somme des PPSE et des PPSI au


niveau de l’arbre dendritique et du corps
cellulaire d’un axone change le potentiel
de membrane au point de lui faire
atteindre sa valeur seuil dans la région
du cône d’implantation de l’axone, il se
produit un potentiel d’action qui se
propagera le long de l’axone vers la
terminaison.
2.5 – Diversité des arrangements synaptiques & des synapses :

Différents arrangements synaptiques :


Les deux principaux types de synapses :
3 – Les neurotransmetteurs :

3.1 - Les critères d’identification :

- Un neurotransmetteur :
 Doit montrer une répartition régionale dans le cerveau
 Plus précisément, doit pouvoir être localisé, lui ou ses enzymes de synthèse, dans
des terminaisons pré-synaptiques
- La stimulation de l’élément pré-synaptique doit induire la libération du neurotransmetteur
- Les récepteurs au neurotransmetteur doit pouvoir être mis en évidence sur l’élément
présynaptique
- L’application du neurotransmetteur doit pouvoir déclencher une réponse électrique dans
l’élément post-synaptique

3.2 - Les principaux neurotransmetteurs :


3.3 – L’acétylcholine :

- L'acétylcholine (ACh) est un neurotransmetteur qui joue un rôle important aussi bien dans
le système nerveux central, où elle est impliquée dans la mémoire et l'apprentissage, que
dans le système nerveux périphérique, notamment dans l'activité musculaire et les fonctions
végétatives.
- Dans la première moitié du XXe siècle, l'ACh fut le premier neurotransmetteur identifié dans
le système nerveux, d'abord pour son rôle inhibiteur sur l'activité cardiaque. (Expérience du
cœur de Loewi)
- Néanmoins, au niveau de la jonction neuromusculaire, l'ACh a un effet excitateur et au sein
du système nerveux central son action combine des effets neuromodulateurs sur la plasticité
synaptique, l'apprentissage et l'activation physiologique.

3.3.1 - Localisation cérébrale :


- Au cours de l'influx nerveux, l'acétylcholine est libérée au niveau des synapses des
neurones dites « cholinergiques » du système nerveux, pour transmettre l'information
nerveuse d'un neurone au suivant. Ces synapses qui utilisent l'acétylcholine comme
neurotransmetteur sont appelées synapses cholinergiques.
- Il y en a dans le SNC, dans les ganglions qu’ils soient parasympathiques ou sympathiques,
à la terminaison parasympathique à la jonction neuro-musculaire (plaque motrice).
- Dans le système nerveux périphérique végétatif, l'acétylcholine intervient dans la synapse
préganglionnaire des fibres orthosympathiques et parasympathiques ainsi que dans la
synapse neuro-effectrice du système parasympathique.
- L'acétylcholine est impliquée dans les jonctions neuromusculaires reliant les motoneurones
aux muscles squelettiques.
- Dans le système nerveux central, les neurones cholinergiques sont généralement
mélangés à d'autres neurones non cholinergiques. Les voies cholinergiques sont diffuses
mais un groupe de neurones cholinergiques a été localisé dans la région du noyau septal
médian (située dans la partie basse de la face médiale du lobe frontal et sous le bec du
corps calleux). Ils innervent l'hippocampe et joueraient un rôle dans la mémorisation,
l'apprentissage et le contrôle de l'humeur.
- Un autre groupe situé aussi dans la zone septale et nommé le noyau basal de Meynert,
innerve tout le cortex cérébral et également l'amygdale. Il participerait à la régulation du
comportement et de l'humeur.
- L'acétylcholine intervient donc au niveau central dans de nombreuses fonctions, comme la
régulation de la motricité, perturbée dans la maladie de Parkinson, ou la mémoire, perturbée
dans la maladie d'Alzheimer.

3.3.2 - La synapse cholinergique :


 Synthétisée dans l’élément pré-synaptique grâce à l’enzyme choline acétyl transféranse
(ChAT)
 Dégradée dans la fente synaptique par l’acétyl choline estérase (AchE) en choline
(recaptée)
 Agit sur des récepteurs ionotropes (nicotiniques) et métabotropes (muscariniques)
 Fonctionnement des synapses cholinergiques :
- L’acétyl-choline est synthétisée. L’étape limitante est le captage actif de la choline, laquelle
est ensuite acétylée par la choline acétyl transférase.
- L’acétylcholine fabriquée est stockée dans des vésicules, dans la terminaison. Lorsqu’un
potentiel d’action arrive, l’entrée de Ca++ dans la cellule facilite la fusion des membranes
des vésicules (une centaine) et de la terminaison de l’axone, provoquant la libération
d’acétylcholine (10000 molécules par vésicule) dans la fente synaptique.
- Puis, celle-ci se fixe sur des récepteurs post synaptiques, ce qui entraîne l’effet, stimulation
du passage d’ions à travers les membranes, ou (sur le muscle) mobilisation du calcium
intracellulaire.
- Elle se fixe aussi sur des récepteurs pré-synaptiques (modulant l’effet), dont le rôle est de
freiner sa libération.
- L’effet est interrompu par la diffusion d’acétylcholine hors de la fente synaptique et surtout
par l’action de l’acétylcholine-esterase, présente sur les membranes post-synaptiques ⇒
choline + acétate ; d’autres choline-esterases sont également présentes, dans le plasma et
le foie.
- En sorte qu’il n’y a normalement pas d’acétylcholine circulante.

 Les récepteurs :
- Il en existe plusieurs types, et sous types : Des récepteurs muscariniques (M1, M2, M3,
M4) et des récepteurs nicotiniques.
- Le couplage des récepteurs muscariniques aux effecteurs (enzymes ou canal ionique
calcique ou potassique) se fait par des protéines G, celui des récepteurs nicotiniques par le
biais de canaux ioniques, à réponse rapide.
- Rappelons qu’on ne dispose presque jamais d’agonistes (ou d’antagonistes) parfaitement
spécifiques d’un récepteur cholinergique donné. Autrement dit, à concentration très élevée,
une molécule qui stimule (ou antagonise) de façon relativement spécifique un type de
récepteur cholinergique devient toujours beaucoup moins spécifique - voire perd sa
spécificité- lorsque sa concentration est franchement plus élevée et donc devient
susceptibles d’agir sur les autres types de récepteurs cholinergiques.
- Rappelons aussi qu’une dénervation présynaptique (il en existe des équivalents dans
certaines maladies, comme la myasthénie) tout comme un blocage de la transmission rend
toute la membrane post-synaptique « hypersensible », c’est à dire augmente le nombre de
récepteurs (up-regulation en franglais).
- Un blocage prolongé des récepteurs post synaptiques fera la même chose, mais tant que
les récepteurs sont bloqués, l’augmentation de leur nombre ne se voit pas ; elle ne sera
perceptible que si on interrompt le blocage subitement (effet rebond à l’arrêt d’un
médicament).

3.3.3 - Un exemple de l’implication de l’acétylcholine dans la mémoire : (D’après Ravel


et al, 1994)

Le labyrinthe utilisé pour le test de mémoire chez le rat :


L’animal doit apprendre à choisir dans le compartiment 3
l’odeur sentie dans le compartiment 2 (l’odeur dans
l’exemple d’essai présenté). Un délai variable (4 ou 30 sec)
est appliqué avant l’ouverture de la porte donnant accès au
compartiment 3

Performances moyennes et déviations standard pour les


délais 4 et 30 sec (n=6/groupe) en l’absence de traitement (contrôle), après injection de
solution saline (Saline) ou de Scopolamine, agent antagoniste des récepteurs à l’Ach. La
scopolamine diminue la capacité de l’animal à se souvenir de l’odeur après un délai de 30
sec, mais pas après un délai de
4sec **: p<0,005

3.3.4 - Le déficit en Ach dans la maladie d’Alzheimer :


- Détection immunohistochimique de neurones cholinergiques dans le noyau basal du
cerveau antérieur de l’Homme sain ou atteint de la maladie d’Alzheimer (MA) L’anticorps
primaire utilisé reconnait l’enzyme de synthèse de l’acetylcholine, la ChAT

Corrélation entre niveau de démence (CDR : Composite


dementia rate) et activité de la ChAT

 Proposition de traitement par des anti Acetyl choline estérase (anti AchE): limiter la
dégradation de l’Ach pour augmenter sa présence dans la fente synaptique et son efficacité
- Mais la maladie d’Alzheimer : pas uniquement un déficit en Ach…

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