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Voyage au centre

du cerveau
janvier 2015
Pascal Barone
Laurent Galineau
MCF-U
Département de NEUROSCIENCES
Université François RABELAIS
pascal.barone@univ-tours.fr
http://lecerveau.mcgill.ca/index.php
1- quelques données sur le
cerveau
2014 prix Nobel
physiologie et médecine
• attribué à 3 chercheurs en neurosciences
• May-Britt et Edvard Moser (NOR)
• John O'Keefe (UK)

• travaux expérimentaux sur les "cellules qui


constituent un système de géoposition
dans le cerveau".
• Un rat placé dans un espace se repère
• Les chercheurs ont analysé l’activation des
neurones dans le cerveau du Rat
• Les neurones actifs changeaient par rapport à la
position de l’animal dans l’espace
• 3 types de neurones dans notre « GPS
cérébral »

• cellules de lieu associées à la position dans


l’espace. Ces neurones sont présents dans
l’hippocampe (en orange dans l’image ci-
dessus)

• cellules de grille : codent pour un quadrillage


spatial, similaire aux coordonnées de latitude et
longitude utilisées par le GPS, renseigne sur la
localisation dans un espace
• Ces neurones sont présents dans le cortex
entorhinal (en bleu dans l’image ci-dessus)

• cellules de bord : s'activent quand l’animal se


raproche de la bordure comme les murs d’une
pièce. Ces neurones sont présents dans le
cortex entorhinal.
Cerveau: organe de l’âme

• Aristote avait tout faux:


• « Le cœur est le siège des
passions des sensations et de
l’intelligence »
• Le Cid : Rodrigue as-tu du cœur?

• Platon avait raison :


• théorie céphalocentriste « Le
cerveau est l’organe de l’âme »
Quelques données sur le cerveau
• Nombre de cellules : 100
milliards
• Poids du cerveau
• homme adulte: 1 450g
• femme adulte : 1 300g
• Nombre de cellules du
cortex :
• homme: 23 milliards
• femme: 19 milliards
• Forte variabilité inter
individuelle : ce n'est pas
le poids du cerveau qui
conditionne la grandeur
de l'intelligence
Poids du cerveau et intelligence ?
• Poids du cerveau de quelques
célébrités :
• > à la moyenne :
• lord Byron (poète anglais) 2,3kg
• Cuvier (paléontologue français) 1,8kg
• Kant (philosophe allemand) 1,6 kg
• < moyenne :
• Albert Einstein 1,3kg.
• Gambetta (politicien français) 1,1 kg
• Anatole France (écrivain français) 1,0
kg. Cerveau d’Albert Einstein
Cerveau d’homme ? Cerveau de femmes ?
différences observées entre les cerveaux de personnes d'un même sexe > aux
différences entre sexes.

pas de différence anatomique entre les cerveaux des fœtus filles et garçons. les gènes cérébraux
sont indépendants des chromosomes X et Y.
différences concernant le contrôle des fonctions physiologiques de la reproduction dans l’hypothalamus.

aucune différence entre les cerveaux des bébés filles et des bébés garçons concernant toutes les
autres fonctions du cerveau (cognitives – telles que l'intelligence, la mémoire, l'attention, le
raisonnement – ou sensorielles, comme la vision ou l'audition.
C'est ce qui se passe après la naissance qui compte: interactions de l'enfant avec son
environnement social, affectif, culturel vont en effet jouer un rôle majeur dans la construction du
cerveau.
La majorité des connexions neuronales se construisent en interaction avec l’environnement.
Catherine vidal
neurobiologiste
Expérience d’enrichissement du milieu sur
l’architecture des neurones

Neurone cérébral de Rat

Environnement pauvre Environnement riche Neurone


Neurone faiblement ramifié Neurone très ramifié de rat
Cerveau et hominisation
• Corrélation cerveau /
poids pour espèces
• Les points sur la
diagonale indiquent que
le poids du cerveau est
proportionnel au poids
du corps.
• L’espèce homo sapiens
se caractérise par un
écard à G en faveur du
poids du cerveau
• Homo sapien 1/50
• Chimpanzé 1/150
Chez les primates : corrélation poids
du cerveau / poids du corps
• Homo sapiens est au dessus de la corrélation
• lié à ses capacités exceptionnelles
Au plan évolutif : augmentation du volume
cérébral au cours de l’hominisation

• les aptitudes cognitives de homo ont progressé dans les mêmes proportions que
l’augmentation du volume crânien
• homo habilis (-1,7 MA) utilise les outils (la part du cerveau consacré aux mains est
importante)
•homo erectus la marche, parcourt plus d’espace, chasse, mange plus de protéines
animales.
volume cérébral de homo sapiens

Volume lié à l’évolution de homo sapiens mais assez variable d’un sujet à
l’autre
Surface du neocortex : lié aux
performances intellectuelles
2- Comment est organisé le cerveau
humain?

Quelques données générales sur le


cerveau
Homonculus de Penfield
Le cortex: L'homonculus moteur
• Désigne la représentation
d’un humain aux
proportions de la surface
de cortex cérébral dédiée
à la commande de la
motricité des muscles du
corps
• Rend compte de la
précision des mains et de
la bouche
Le Cortex
Homonculus de Penfield

• Obtenu par stimulation du cortex moteur chez des sujets au cours d’une opération de
neurochirurgie
• Ou par enregistrement électrophysiologique au cours d’une stimulation des différentes
parties du corps
Le cortex: Homonculus sensitif
• désigne la représentation
d’un humain aux
proportions de la surface
de cortex cérébral dédiée
au traitement de
l’information sensitive
des différentes parties du
corps
• Rend compte de la
sensibilité de la bouche et
des mains
Sous le cortex : structures sous-corticales
et tronc cérébral
l’histoire des Neurosciences
• ponctueé par des débats Esprit / cerveau:

• l’âme (esprit, conscience) est-elle une émergence directe des propriétés physiques du
cerveau ?
• monisme, Spinoza
• ou bien les 2 entités (esprit et cerveau) sont-elles des dimensions différentes (cerveau
physique d’un côté, l’âme /esprit de l’autre), l’esprit étant non réductible (non explicable)
par les propriétés physiques du cerveau à lui seul
• dualisme, Descartes

• Bibliographie :

• L’erreur de Descartes, par A. Damasio


• Spinoza avait raison par A. Damasio

• Débat : holisme / localisationisme


• Holisme: les fonctions mentales sont l’émergence de l’ensemble des structures du
cerveau
• Localisationnisme: les fonctions mentales ont des localisations cérébrales précises
3- base cérébrale des fonctions
mentales
quelles structures pour quelles
fonctions?
neuropsychologie
Les débuts de la
neuropsychologie
Localisation des fonction mentales
Études des relations lésion du
cerveau-altération du comportement
19e siècle : Gall et la phrénologie
Médecin anatomiste Allemand
• théorie pseudo-scientifique selon laquelle on pourrait
déceler les facultés mentales / morales en inspectant
les bosses du crâne.

• moulage de crânes d’hommes illustres, de déviants


et de fous, Gall délimite 27 localisations
• Avoir la bosse des maths!

• Considéré comme matérialiste de l’âme et stigmatisé par


l’Eglise catholique à Vienne, émigre à Paris où il créée la
société de phénologie en 1831.

• La phénologie s’est avérée fausse : mais le principe de la


Théorie localisationniste survivra: théorie des localisations
cérébrales des fonctions mentales
1909 Brodman atlas des aires cérébrales
• Rassemble les données
neuroanatomiques
• Singes et Homme
• Divise le cortex en 52 aires
• Complété par des données
sur les fonctions des
différentes aires corticales
• Chacune 1 numéro
• 1 fonction
Aires prémotrice 6 et motrice 4
Aires de l’audition
4- Neuropsychologie des aires du
langage
L’aphasie Broca 1861
Paul Broca 1861
• Examen post-mortem : Lésion de l’hémisphère G Cx Fr
• Unilatérale, Lésion du à un kyste cérébral, Broca fonde la neuropsychologie

Lésion du pied de la Signoret et al. (1984) examen scanographique


3e circonvolution frontale gauche. qui a confirmé la description de 1861

Nb: réactions religieuses l’accusant de matérialisme..


C.Wernicke (Allemagne 1870)
• Neuro-psychiatre polonais émigré
en Allemagne
• précurseur de la recherche sur les
localisations cérébrales par
l'aphasiologie
• travaux sur une zone du cerveau
impliquée dans la compréhension
du langage
• aire de Wernicke
• syndrome d'aphasie associé
(aphasie de Wernicke).
• Son nom est aussi attaché à
l'encéphalopathie de Wernicke.

partie postérieure de la 1re circonvolution temporale gauche


Fin 20e siècle: Confirmation de Broca et de Wernicke par Imagerie
fonctionnelle

• Activations:
• Cortex visuel
• Cortex auditif
• Aire de Wernicke: compréhension
verbale
• Aire motrice
• Aire de Broca: motrice du langage

Circuit du langage activé au


cours d’une réponse à une
questions émise oralement
par un tiers
: aphasie de Wernicke
lésion de l’aire de W : imagerie par tenseur de diffusion-début 21e
siècle
• Ou aphasie sensorielle est consécutive à une altération de la réception du
langage sans trouble de l'articulation verbale se caractérisant par :
• un langage spontané rapide (fluence normale ou exagérée)
• la production de nombreuses paraphasies
• un langage vide de sens
• avec troubles importants de la compréhension verbale.
Explorations du langage par stimulations électriques directes peropératoires
Vincent Lubrano & Franck-Emmanuel Roux,
Inserm et université Paul-Sabatier, CHU Toulouse, France
• au cours d’une opér. Chir. Jean-François Démonet, University of Lausanne, Suisse

• patient est éveillé


• courant électrique inhibiteur sur parenchyme cérébral
• recherche des zones du langage par un symptôme
aphasique.
• Il s’agit de créer une lésion « virtuelle » focalisée et d’en
observer les conséquences sur le langage.
• application systématique en neurochirurgie oncologique a
permis d’optimiser la chirurgie des tumeurs cérébrales, en
autorisant une exérèse plus large qui respecte les
fonctions cérébrales essentielles telles que le langage.

• identification de ces aires essentielles par des tâches de


dénomination d’objets, de lecture ou d’écriture, a aussi
permis de mieux appréhender l’organisation cérébrale des
différents systèmes (sémantique, phonologique, moteur
articulatoire) qui, selon différents modèles actuels,
concourent à la production langagière orale ou écrite.

• aires spécialisées dans le transcodage de l’information


alphabétique et numérique (e.g., aires différentes pour le
traitement phonologique des mots et des chiffres dans le
gyrus supramarginal), orthographique dans aire BA6.
Expérience d’inhibition transitoire de l’aire de Wernicke
sur le temps de réponse à une question
5- le cas HM
• Henry Gustav Molaison Né
en 1926 aux USA, HM
souffrait d’une épilepsie
sévère
• il subit en 1953 une
résection de petites
portions de chaque lobe de
son cerveau
• la plus grosse partie de son
hippocampe
• dont le rôle est à l’époque
encore mal connu.
HM
• s’est toujours souvenu de sa vie de jeune homme
mais il n’a jamais été capable de former de
nouvelles mémoires à long-terme.
• pouvait apprendre de nouvelles choses sans
problème mais pas les retenir.
• Impossible de se souvenir de ce qu’il avait mangé
la veille … Un visage, un coin de rue, une
histoire…tout était en permanence nouveau pour
lui.
H.M.
• sujet d’étude par des scientifiques, H.M. s’est
prêté à ces recherches pendant toute sa vie.
• C’est ainsi que le rôle de l’hippocampe et de la
partie du cortex qui l’entoure dans la
formation de la mémoire déclarative à long
terme a pu être définitivement démontré,
• Suzanne Corkin, MIT
• La mémoire est compartimentée : court et
long-terme.
Les différentes mémoires
Neuropsychologie cognitive
• Activation du cortex
frontal au cours d’une
tâche de mémoire de
travail : répétition d’une
liste de nombres dans le
sens inverse de
présentation
6- Le cas Phineas Gage
1848 USA
• ouvrier
• Consciencieux, sociable, stable
• Accident:
• une barre de fer lui perfore le
crâne
• malgré la gravité il survit
• perd l'usage de l'œil gauche
• état physique inchangé ,
aucune paralysie.
• fonctions intellectuelles
normales
• langage conservé
Dr Harlow (1819-1907)

Phineas Gage
• Mais l’accident modifie son comportement
– émotionnel
– social
• ne peut continuer son travail
• devient instable, asocial, d’humeur
changeante, grossier et capricieux,
irrévérencieux, injurieux, impatient, en
conflit avec ses désirs, obstiné, indécis et
inconstant (plans rapidement abandonnés)
• Devenu incapable d’une conduite ’évaluer
son comportement en fonction des
conséquences de ses actions.
• difficultés dans la prise de décision

•Il change constamment de travail, son parcours devient chaotique


•en 1859, sa santé se dégrade et il meurt 12 ans après son accident le 21 mai 1860 au cours
d’une crise d'épilepsie.
Damasio 1994 Antonio & Hanna
Ratiu et Talos (2004)
• Reconstituent la
trajectoire de la barre à
mine
• indique que l'atteinte
concerne surtout le lobe
frontal gauche
• cortex orbito frontal)

• Phineas Gage présente


durant un certain temps
après son accident un
syndrome frontal
Antonio Damasio
• Interprétation par imagerie IRM : lésion
du cortex orbito-frontal*
• attribue au comportement des patients
souffrant de lésions orbito-frontales le
syndrome de sociopathie acquise
• le cortex orbito-frontal connecte les aires
associatives responsables de l'analyse et
de l'intégration des stimuli extérieurs aux
zones chargées de l'élaboration des plan
d'actions
Antonio Damasio,
L’erreur de Descartes, • et à celles contrôlant le milieu végétatif
Odile Jacob, 1995 interne.
Damasio: l’erreur de Descartes 1995
ed O Jacob
• Damasio : le « cas Gage »
illustre comment la lésion
du Cx Orbito-frontal altère
l’émotivité
• abolition de la capacité de
programmer ses actions
dans l’avenir en fonctions
de leurs conséquences
• de se conduire adroitement
selon des règles sociales
antérieurement apprises
• Et de faire des bons choix
avantageux pour sa survie.
Gage rétabli ?
• Henry Bigelow, professeur de chirurgie à Harvard
1849
• En novembre 1860 encore, une discussion médicale
dans l’Ohio rapporte le témoignage d’un médecin de
Valparaiso affirmant qu’il a connu Phineas Gage en
pleine forme, physiquement et psychologiquement.
• Gage n’était peut-être plus Gage, mais, selon
Malcolm Macmillan, il l’était redevenu !

• A-t-il bénéficié de la plasticité cérébrale?


• attestée depuis quelques années seulement, et grâce
à laquelle le cerveau est capable de se modifier
suivant nos expériences

• Malcolm Macmillan, An odd kind of fame.


Stories of Phineas Gage, MIT Press, 2000
• Malcolm Macmillan et Matthew Lena,
Rehabilitating Phineas Gage. Neuropsychological
Rehabilitation, 2010, 20 (5)
7- Le Cas Eliott
• depuis : autres patients présentent une
lésion semblable
• Damasio 1985: le cas Elliot
• ablation d’une tumeur cérébrale, résection
du Cx préfrontal ventro-médian.
• Comme Gage, Elliot semblait normal mais
devenu
– indifférent au regard d’autrui inconstant,
imprévoyant, et incapable d’effectuer
rationnellement des choix simples.
• ce patient se comporte bizarrement.
• incapable de gérer son emploi du temps, ne
peut plus exécuter un travail dans un délai
donné.
• s'est lancé dans des opérations financières
douteuses, qui l'ont ruiné.

• Sa vie privée est cahotique : divorce, bref


remariage, nouveau divorce.
d'Antonio Damasio Le Cas Eliott
• dénominateur commun de ces
symptômes : le Cx ventro-médian
est une jonction entre raison
et émotion.

• A. Damasio analyse son


comportement pour en
rechercher la cause, par les
méthodes de la
neuropsychologie.
• hypothèse : les émotions sont
nécessaires pour prendre une
décision adéquate.

• La raison et les connaissances ne


suffisent pas.
• Apport des ces travaux:
• émotion et raison ne sont pas en
opposition mais sont en synergie
pour la prise de décision

• les émotions « marqueurs


somatiques » (Damasio) orientent
nos décisions suivant les
conséquences de nos choix
antérieurs
• Si nous ne pouvons faire appel à
cette mémoire intuitive, nous faisons
des choix sans anticiper leurs effets
éventuellement préjudiciables.

• Elliot / Gage, étaient capables de


connaître, non de ressentir.
Études récentes
• Lien entre
psychopathies et lésions
du cortex ventro médian
(orbitofrontal)
• Lésion du cx préfrontal
ventro médian (OF) :
induit des altérations du
jugement moral Ciaramelli et
al 2007, Koenigs et al 2007, Young et al 2010

• economic decision-
making Koenigs & Tranel 2007, Krajbich
et al 2009, Moretti et al 2009)
Cerveau et psychopathie
An fMRI study of affective perspective taking in individuals with
psychopathy: imagining another in pain does not evoke empathy

• Réponse de l’amygdale D chez 3 types de


sujets selon niveau de psychopathie

• Faible L, median M and haute H

• Test: on présente des images de blessures


graves

• on demande au sujet d’imaginer les


blessures l’affectant lui-même ou affectant
des tiers

• Réultats

• Hyperactivation de AMYG chez des sujets


imaginant leur proper nlessure
• Pas d’Hyperactivation de AMY chez les
psychopaths M et H

Decety. J, Chenyi. C, Harenski. C, and Kiehl. K, A. Frontiers in Human Neuroscience, 2013.


8- cas de la Maladie d’Alzheimer

Bibliographie
Cerveau et psycho N°26
JF Dartigues
Maladie Alzheimer
aspects neurobiologiques et génétiques

Auguste D, 1906
La maladie d'Alzheimer
• en France : 860 000 personnes.
• Incidence: 225 000 nouveaux cas en France
• 5% des personnes âgées de plus de 65 ans
• 25% des personnes âgées de plus de 80 ans
• La MA n'est pas une maladie de la vieillesse, mais un
dysfonctionnement du cerveau
• les symptômes caractérisés sont causés par des lésions
irréversibles.
Atrophie temporale puis générale
• Témoins

ALZHEIMER

Pr J.J.Hauw, CHU Salpêtrière, Paris


Pr J.J.Hauw, CHU Salpêtrière, Paris
Imagerie IRM
Imagerie par résonnance magnétique
IRM anatomique
volumétrie de l’hippocampe et des ventricules
(manuelle ou logiciel spécialisé)

reconstructions dans le
plan coronal
perpendiculaire au
grand axe des
hippocampes Réduction
de la taille de
l’hippocampe, précoce,
peut atteindre 20% du
volume total, sensible,
mais non spécifique de
la MA.
Élargissement
ventriculaire
Atteinte de l’hippocampe
Patient de 67 ans, consultation en 1997 pour un trouble de la
mémoire.

• Aggravation des troubles en 2001. L’évolution clinique et radiologique de


l’atrophie temporale médiane sur l’IRM réalisée en 2001 fait suspecter
une évolution vers une démence neurodégénérative (MA).
Densité de cellules
Imagerie Tomographie par
émission de positrons
Mesure du métabolisme ou du flux
sanguin
Tomographie TEP: réduction de l’activité neuronale temporale
Neuropathologie cellulaire
2 types de lésions anormales

plaques amyloïdes
(PA)

Dégénérescences
Neurofibrillaires
(DNF)
• caractérisée par
• début insidieux
• déclin progressif des fonctions cognitives
• 3 phases:
• Amnésique : Troubles de mémoire
• Démentielle : désorientation spatio-temporelle
• Végétative : perte des fonctions de relation
Métabolisme cérébral: imagerie TEP
• Altéré chez le
sujet Alzheimer
• En particulier au
niveau du lobe
temporal
• Dans lequel se
trouve
l’hippocampe
• À relier avec la
destruction de
l’hippocampe
Densité de cellules
plaques amyloïdes
• Détection des dans
le cerveau de sujet
Alzheimer
• par imagerie TEP
• En histologie post-
mortem

Klunk W. Science 2002;297:752


Progression des dégénérescences neurofibrillaires la DA :
histopathologie post-mortem
À l’origine des troubles mnésiques : effacement progressifs des
souvenirs récents puis des anciens
Détection des DNF en imagerie TEP

• À gauche: imagerie IRM


• À droite: imagerie des
DNF
• En haut: Alzheimer
• En bas: non Alzheimer
2 formes
• Familiale
– Moins de 3% des cas
– Génétique avérée

• Forme Sporadique
– forme la plus courante de la maladie d’Alzheimer :
> 97 % des cas
– Vulnérabilité génétique:
• Rôle du gène apoE
2 apoE4: facteur de risque
• les sujets porteurs d'au moins 1 allèle e4 et atteints d'athérosclérose ont le risque le + élevé
de développer une maladie d'Alzheimer
• les non-porteurs de l'allèle e4 sans athérosclérose ont le niveau de risque le plus bas.

• Une méta-analyse regroupant 6262 sujets témoins et 5107 patients atteints de la maladie
d'Alzheimer (origine caucasienne) a montré le pourcentage de répartition des différents
génotypes suivants.

patients témoins
• e3/e3 36% 61%
• e3/e4 41% 21%
• e4/e4 15% 1%
• e2/e3 8% 17%

• Allèle e4: risque Alzheimer


• Allèle e2: augmentation probabilité d’être centenaire
9- Rôle du lobe frontal

Dans l’inhibition comportementale


Test du stroop
Dénommer les couleurs
Dénommer la couleurs des mots
IRMf pendant le stroop

• Activation du cortex frontal


au niveau de l’aire motrice
supplémentaire pendant la
tâche d’inhibition
Développement important du cortex frontal chez l’humain
capacité à inhiber pour différer une tâche
Frontal Cortex Dysfunction May Contribute To Compulsive Sexual
Behaviour
• Une altération /
maturation incomplète du
cortex frontal serait lié
aux comportements
compulsifs
• Syndrome frontal
• Ex l’enfant a des
difficultés à inhiber une
récompense immédiate
par rapport à une plus
grosse récompense mais
différée
Parallélisme entre développement
ontogénétique et phylogénétique (évolution)
Le modèles des 3 cerveaux de McLean
1958
• 1: cerveau reptilien
• 2: cerveau limbique
• 3 néocortex

• théorie basée sur l'évolution du


cerveau humain en phases
• correspondent à l‘évolution
(phylogenèse) des animaux.
• la structure anatomique la plus
ancienne de notre cerveau :
cerveau reptilien
• la structure la plus récente:
cortex à la périphérie du cerveau
• Au milieu: cerveau limbique.
1: cerveau reptilien
• Présent chez toutes les espèces
vertébrées
• Contient le tronc cérébral
• Impliqué dans fonctions
végétatives (survie)
• contrôle de l’homéostasie:
• Rythme respiration
• Température corporelle
• rythme cardiaque

• Commande des comportement


fondamentaux réflexes (fuite,
agression)
2: cerveau limbique
• Gère les émotions fondamentales :
peur (amygdale), plaisir, envie
• Contrôle hormonal (hypothalamus)
• Mémoire (hippocampe)
• Contrôle de l’humeur (Cortex
Cingulaire)

• Assez bien conservé au cours de


l'évolution (poissons, amphibiens,
reptiles et mammifères)
• mais +/- développé chez les
vertébrés selon leur niveau
d’élaboration
3- néocortex
• Très développé chez les primates
et en particulier chez l’humain
surtout la partie frontale,
préfrontale
• Rôle dans les fonctions élaborées
• adaptation, inhibition des
instincts, relations sociales ,
fonctions cognitives (mémoire de
travail, à long-termes,
planification, résolution de
problèmes, sensibilité et
motricité fines.
• Rôle dans la proprioception
élaborée (aires de traitement de
l’information sensitive fine)
• Rôle dans la motricité fine
10- cas de la maladie de
Parkinson
Rôles des noyaux gris centraux
Maladie de Parkinson
• James PARKINSON
1817: paralysie agitante

• Armand TROUSSEAU et
Jm CHARCOT fin 19e .
• Complètent le
diagnostic
Traité de médecine Ayurvédique
(Basavarajiyam) 4500-1000 AJC

• Traité de médecine Indienne Ayurvédique


• descriptions de sujets tremblants et
akinétiques sont décrits dans un traité,
maladie appelée Kampavata
Signes cliniques
• Motricité
• Humeur
• Cognition
• Personnalité
Symptômes moteurs
symptômes moteurs

• Rigidité musculaire
• augmentation du tonus musculaire
• akinésie
• ralentissement moteur
• difficulté dans le déclenchement du mouvement
• réduction de la vitesse de mouvement
• Tremblements de repos

• Troubles du langage
• posture : tête et buste
penchés en avt
• perte des réflexes:
risques de chute
• Visage crispé, inexpressif,
• voix monotone
• micrographie (petite
écriture très serrée)
• Ralentissement général
Dessins de Richer
Epidémiologie
• La 2e + fréquente des affections
dégénératives après la maladie
d’Alzheimer
• 6,3 millions de personnes dans le monde
• 143 000 cas en France
• âge moyen de début: 60 ans
• prévalence augmente avec l’âge

(1) La lettre du neurologue, Janvier 2004,


Epidémiologie de la maladie de Parkinson ;
p13 à 15
Facteurs de risques des MD & causes de la
neurodégénéscence neuronale

• vieillissement
• Antécédants traumatiques GENETIQUE

• Génétique ENVIRONNEMENT VIEILLISSEMENT


• Sexe: homme
• Environnement: agriculteur
• biochimie :
– Pesticides
– stress oxydant
pesticides cause Parkinson disease ?

CONCLUSIONS:
• This review affirms the
evidence that exposure
to herbicides and
insecticides increase
the risk of PD.

Van der Mark M, Environ Health Perspect. 2012


Maladie de Parkinson: maladie
professionnelle
• reconnaissance des maladies professionnelles
des agriculteurs.
• Lundi 7 mai 2012: décret reconnaissant la
maladie de Parkinson comme maladie
professionnelle
• établit explicitement un lien de causalité entre
cette pathologie et l'usage des pesticides.
Parkinson & pesticides
• En mai 2012, le gouvernement Français a
reconnu une lien entre la maladie de
Parkinson et plusieurs pesticides
• La Roténone (round up)
• Paraquat
• agent Orange (guerre du Vietnam)
Neurobiologie des troubles moteurs

• Troubles moteurs:
dégénérescence
progressive des N
dopaminergiques
Striatum

• substance noire
caudé-putamen Substance
NOIRE

• Voie nigro-striée
déficitaire
Atteinte de la substance noire
Image TEP 18F-DOPA
Neuropathologie :Corps de Lewy
• Présents dans les
neurones non détruits
de la SNc
• Dans les neurones du
cortex de sujets Park
avec démence
Thérapie
• Traitement des symptômes
• Pharmacologique
• Chirurgicale
• Électrostimulation
• Accompagnement

• Traitement curatifs à l’étude


• Cellulaire
• Génique
Pharmacologie: DOPA thérapie
• Traitement L-DOPA
• Corrige l’akinésie et l’hypertonie
• Pas les tremblements

• Mécanisme:
• augmente la synthèse de DA,
compensent le déficit en DA par les
neurones dopaminergiques restants.
• La DA ne passe pas la BHE
• Effets indésirables
• actif qu’en présence de N
dopaminergiques en nombre suffisant
• Induisent une toxicité post-synaptique
Synapse dopaminergique
Stades de la maladie
3 étapes dans l’évolution de la maladie de Parkinson

• 1- La "lune de miel"
– période variant de 3 à 8 ans
– vie pratiquement normale.
– efficacité du traitement

• 2- Les classiques fluctuations


– akinésie et dyskinésies

• 3-la perte d'efficacité de la L-Dopa.


– la plus handicapante
– perte d’efficacité du traitement L-DOPA
Alternances d’états ON / OFF
Longue période asymptomatique
• Les symptômes apparaissent
seulement après lésion
massive des N de la SN
• période asymptomatique

• En deçà de 25% de DA %
départ
• Des compensations
s’établissent
• Hyperactivité des N restants
Méthode lésionnelle

neurochirurgie
Traitements chirurgicaux
• Lésions des noyaux
superactifs

• Lésion unilatérale du
pallidum
Lésion par électrode: on chauffe la pointe de l'électrode de manière à détruire des
structures par la chaleur.

• Thalamotomie:
• lésion chirurgicale du
thalamus.
• Permet de lever l’inhibition
thalamique sur les boucles
thalamo-corticales

• Pallidotomie:
• lésion chirurgicale du
pallidum.
• Supprime l’hyperactivité du
pallidum
• Libère l’activité du thalamus

Inconvénients: méthodes définitives sans possibilité de revenir en arrière


Inhibition par stimulation
à haute fréquence
Benabib & Pollak 2002

• Implantation stéréotaxique
bilatérale d’une électrode
reliée à un pace-maker sous
claviculaire
• inhibe l’hyper activité du
pallidum ou du noyau sous
thalamique.
• traite 60-90% du handicap
moteur
• efficace sur les symptômes
DOPA sensibles
• Peu d’effets secondaires:
amélioration des activités
quotidiennes
Traitement électrophysiologique NST

• traite les formes sévères de la maladie de


Parkinson (10-15% des cas).
• Les sujets bénéficiaires sont choisis (âge
< 65 ans), sans troubles cognitifs ou
psychiatriques.
• l’efficacité de la stimulation sur les signes
moteurs même après 65 ans
• Permet de réduire la prise de
médicaments et les complications
associées
• Rapport coût/bénéfice favorable en
économie de la santé
• efficacité à court terme et à moyen
terme
Modèle d’intoxication au MPTP
• Chez le singe marmoset
thérapie génique
• Intoxication au MPTP: modèle expérimental
de M Parkinson
Modèle animal
Modèle MPTP
Thérapie génique
11- les cellules du cerveau
neurones
Les neurones
• Les neurones sont les cellules qui
peuplent notre cerveau.
• entre 20 et 100 milliards
• Chaque neurone se prolonge par
des ramifications, les dendrites et
l'axone
• 1 neurone fait synapse avec
des milliers d’autres
• 1014 connexions
• qui leur permettent de
communiquer avec des milliers
d'autres neurones en même
temps.
• Les liaisons entre cellules se font
sans contact, dans un espace
spécifique appelé synapse.
Cortex cérébral
Blue Brain Project

• les chercheurs ont achevé


la première étape du projet
• traduire sous forme de
données mathématiques
les propriétés biologiques
d'un fragment de cerveau
de rat
• ils ont modélisé 10 000
neurones virtuels
connectés entre eux par 30
millions de synapses et
quelques kilomètres de
fibres.

École polytechnique fédérale de Lausanne Suisse


neurone
• Dendrites
• Corps cellulaire
• Axone
• Synapse

• Potentiel d’action
• Libération
• Action post-synaptique :
Récepteurs

• Neurone : consomme de l’énergie


• Produit une activité
électrophysiologique
• Consomme du glucose
• Se gonfle de molécules d’eau
synapses
• La communication entre neurones
se fait par voie électrique et
chimique.
• Une cellule envoie un influx
électrique d'ions positifs ou
négatifs dans son axone.
• Au niveau du synapse cette
impulsion va déclencher la
sécrétion d'un neurotransmetteur.
• Un neurone reçoit des
stimulations au niveau de ses
dendrites
• Transforme en courant de charges
électriques (ions) jusqu'à l’axone
Électrophysiologie cellulaire du
neurone
• Permet de mesurer
l’activité électrique
individuelle des
neurones dans le
cerveau d’un animal
de labo

• Détermine quels
neurones sont
impliqués dans telle
action
Électrophysiologie

• enregistrer l’activité électrique cérébrale de base


• ou induite par des stimuli (potentiels évoqués
auditifs ou visuels)
• Permet une cartographie de l’activité cérébrale en
temps réel
Synapse chimique
• Les neurones
produisent des
neurotransmetteurs
qu’ils libèrent à leur
extrémité
Les neurotransmetteurs
• Dopamine
• Sérotonine
• Agissent via des récepteurs
Effets de drogues ou de médicaments sur le
fonctionnement des synapses
• Effets stimulant:
– Antidépresseurs
– Cocaïne
– amphétamines
• Effet calmant:
– Benzodiazépines
– antipsychotiques
– Opiacés (pavot)
– THC
• Effets hallucinogènes
– Champignons
– LSD
Récepteurs cérébraux à la nicotine

• Active le système de
récompense
• Comme les autres
drogues :
– Héroïne
– cocaïne
Neurone à dopamine : effet de la cocaïne
active le système de récompense
Les récepteurs aux tranquillisants:
benzodiazépines
exemples de la plasticité
synaptique
1 lésion de l’hippocampe

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