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EMC-Radiologie 1 (2004) 632–646

http://france.elsevier.com/direct/EMCRAD/

VASCULAIRE

Exploration des vaisseaux du membre supérieur.


Doppler et échotomographie
Upper limb arteries and veins:
B mode and Doppler Ultrasound Examination
G. Deklunder a,*, M. Dauzat b, V. Boivin a, I. Sédiri a
a
Explorations fonctionnelles cardiovasculaires, hôpital cardiologique, CHRU, 2, avenue Oscar-Lambert,
59037 Lille cedex, France
b
Unité d’exploration vasculaire, CHU, 5, rue Hoche, 30029 Nîmes cedex, France

MOTS CLÉS Résumé L’exploration ultrasonographique des vaisseaux des membres supérieurs est
Artères ; d’indication moins fréquente que celle des membres inférieurs ou des troncs supra-
Veines ; aortiques bien qu’elle soit, dans ce territoire également, l’examen de première intention
Membre supérieur ; lorsqu’une pathologie vasculaire est suspectée. Cela s’explique en grande partie parce
Fistules que les pathologies courantes comme l’athérome ou les thromboses veineuses profondes
artérioveineuses ;
y sont beaucoup moins fréquentes qu’en d’autres localisations. Il existe, en revanche, des
Échographie ;
Doppler
indications relativement spécifiques, une des principales étant le bilan et le suivi des
fistules artérioveineuses pour hémodialyse. L’ultrasonographie vasculaire du membre
supérieur est également utile au dépistage et au bilan de lésions artérielles non athéro-
mateuses comme les artérites inflammatoires, les compressions mécaniques, les lésions
traumatiques.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract Atherosclerosis, as well as spontaneous venous thromboses of the arm, occurs


KEYWORDS
Arteries; rarely. Upper extremity arteries and veins are therefore less frequently examined in daily
Veins; practice, compared to those of the lower limbs, or to cervical vessels. However, some
Upper limbs; specific diseases occur in arm vessels; most can be explored with ultrasound techniques.
Hemodialysis fistulas; Follow-up of hemodialysis fistulas is probably the main indication for ultrasonographic
Ultrasound examination of upper limb vessels. Some inflammatory, traumatic, or compressive lesions
may also be detected and quantified by ultrasound techniques.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Matériel et technique d’examen permet une étude morphologique et hémodynami-


que des réseaux artériels et veineux. Afin de béné-
L’examen échodoppler est actuellement utilisé ficier de la meilleure résolution spatiale, on utilise
en première intention pour le diagnostic de la pa- une sonde de haute fréquence (7 à 12 MHz, voire
thologie vasculaire au membre supérieur, car il plus pour l’examen des vaisseaux très superficiels
ou distaux) et une barrette, linéaire de préférence,
* Auteur correspondant. pour l’examen des vaisseaux du membre supérieur
Adresse e-mail : gdeklunder@chru-lille.fr (G. Deklunder). dans leur ensemble. Une sonde de fréquence inter-
1762-4185/$ - see front matter © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi: 10.1016/j.emcrad.2004.08.004
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 633

médiaire (5 à 8 MHz), de type sectoriel microcon-


vexe, est souvent utile pour l’abord sus-
claviculaire, de la partie proximale de l’artère et
de la veine subclavières, et du tronc innominé.
L’examen est réalisé sur un patient en position
allongée, en décubitus dorsal, pour les enregistre-
ments de base. Lorsque des épreuves dynamiques
sont nécessaires, elles sont réalisées sur un patient
en position assise, l’opérateur se plaçant soit der-
rière lui, soit face à lui. L’exploration associe une
analyse morphologique en mode B et une étude
fonctionnelle grâce aux différents modes Doppler
(Doppler pulsé pour la détermination des vitesses
circulatoires et l’observation du profil d’écoule-
ment ; imagerie Doppler, couleur ou puissance,
pour la représentation des flux).
Si l’évaluation de la paroi vasculaire et l’enregis-
trement Doppler sont généralement réalisés sur des
coupes longitudinales, le repérage topographique
des vaisseaux et les tests de compression nécessi-
tent des coupes transversales.
Une bonne connaissance de l’hémodynamique
normale est indispensable à l’interprétation de cet
examen. Le médecin doit en particulier garder en
mémoire la grande variabilité des flux artériels au
membre supérieur, notamment en distalité, en rai-
son des fluctuations vasomotrices spontanées. Par
ailleurs, la modulation très marquée, de type cave
supérieur, des flux veineux ne doit pas le surpren-
dre.15

Exploration artérielle

Rappel anatomique

La figure 1 présente la configuration anatomique


la plus fréquente des axes artériels du membre
supérieur. Les variantes sont relativement rares,
représentées notamment par une origine haute de
l’artère radiale (naissance au-dessus de la ligne
intercondylienne chez 10 % des individus, de l’ar-
tère axillaire chez 2 %) ou le passage rétro- Figure 1 Schéma représentant l’anatomie simplifiée des artères
œsophagien d’une artère subclavière droite nais- (A), des veines profondes et des veines superficielles (B) du
sant directement de l’aorte (arteria lusoria). La membre supérieur. a : artère ; v : veine.
duplication de l’artère brachiale constitue aussi
une disposition rare. Les possibilités de suppléance lière, à bords parallèles, avec trois couches écho-
entre les différentes arcades de la main sont, en graphiquement discernables, correspondant, de la
revanche, soumises à des variations anatomiques lumière à l’extérieur du vaisseau, aux interfaces
assez fréquentes.15,55 sang-intima (fine, de tonalité grise) et média-
adventice (plus épaisse, hyperéchogène). Les cou-
Résultats normaux ches histologiques (intima, média, adventice) ne
sont en effet pas directement visibles, et le liseré
En échographie mode B, les axes artériels nor- sombre intermédiaire ne correspond pas stricte-
maux des membres supérieurs présentent, comme ment à la média. La seule épaisseur mesurable avec
les autres artères périphériques, une paroi régu- précision correspond à ce qui est communément
634 G. Deklunder et al.

appelé le complexe intima-média, dont l’épaisseur


normale chez l’adulte est voisine de 0,6 mm sur les
axes proximaux, diminuant vers la périphérie
(Fig. 2).
En Doppler couleur, la lumière artérielle est
régulièrement et complètement remplie par la cou-
leur, du moins lorsque les réglages d’échelle de
vitesses et de gain sont correctement ajustés
(Fig. 3). Le Doppler à émission pulsée enregistre
des tracés caractéristiques d’un territoire à résis-
tance circulatoire d’aval relativement élevée, se
traduisant par une modulation triphasique. La vi-
tesse systolique maximale décroît progressivement Figure 4 Artère radiale : fluctuation spontanée des résistances
de la proximité à la distalité. L’onde postsystolique et niveau par conséquent variable des vitesses diastoliques.
de reflux est normalement présente, suivie d’une
ulnaire pour apprécier la perméabilité du réseau
petite onde de « rebond ». La vitesse diastolique,
palmaire anastomotique, et identifier l’artère do-
dans les conditions de base, est nulle, du moins sur
minante. La classification suivante peut être ainsi
les vaisseaux proximaux. Elle est sujette, en parti-
proposée :15,38
culier sur les vaisseaux distaux, à d’importantes
• artère absente : aucun flux n’est décelable
fluctuations spontanées, parfois très marquées
spontanément ou lors de la compression de
chez les sujets jeunes, avec un cycle durant de l’autre artère ;
quelques dizaines de secondes à plusieurs minutes • artère présente, non disponible : flux présent,
(Fig. 4). mais ne réagissant pas à la compression de
Pour l’exploration de la vascularisation de la l’autre artère. La compression de l’artère exa-
main, l’examen de base peut comporter des tests minée ne modifie pas les tracés Doppler enregis-
de compression de l’artère radiale et de l’artère trés au niveau de la main et des doigts. La
compression de l’autre artère abolit ces flux ;
• artère présente, non intervenante, mais dispo-
nible : la compression de cette artère n’altère
pas les flux de la main et des doigts, mais
ceux-ci ne sont pas totalement abolis par la
compression de l’autre artère ;
• artère présente, intervenante : sa compression
réduit les flux de la main et des doigts, sans les
abolir ;
• artère présente et intervenante exclusive : sa
compression abolit les flux de la main et des
doigts.

Aspects pathologiques
Figure 2 Aspect échographique normal d’une artère brachiale
en coupe sagittale : visualisation du liseré intima-média posté- Athérome
rieur.
Les lésions des axes artériels des membres supé-
rieurs sont le plus souvent d’origine athéroma-
teuse. Elles siègent alors principalement sur la par-
tie proximale des artères subclavières et sur le
tronc artériel brachiocéphalique.
L’athérome est constitué de lésions proliférati-
ves, se présentant initialement comme une simple
accumulation de lipides, remaniée ensuite par une
fibrose, et pouvant évoluer vers la calcification. Au
cours de cette évolution, les « plaques » ainsi
Figure 3 Aspect normal d’une artère brachiale en coupe sagit- formées peuvent présenter des remaniements hé-
tale et imagerie couleur : vitesses homogènes, moulage correct morragiques, nécrotiques, ou ulcéreux. Les plaques
des bords du vaisseau. à contenu lipidique pur se présentent sur l’image
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 635

échographique comme des lésions hypoéchogènes, la sténose et celle mesurée en amont permet de
mais une hémorragie ou une nécrose peuvent pren- s’affranchir de l’influence de l’hémodynamique gé-
dre un aspect identique. Les remaniements fibreux nérale. Il paraît licite, bien que non validé, de
se traduisent par des images hyperéchogènes, et choisir un seuil à 3 comme au niveau des autres
les calcifications se signalent par une ombre acous- territoires pour identifier une sténose supérieure à
tique. Lorsque la plaque se trouve sur le versant 70 %.
superficiel de la paroi artérielle, cette ombre Lorsqu’il n’existe pas d’ombre acoustique inter-
acoustique peut masquer la lumière et rendre très posée, les coupes échographiques longitudinales et
difficile l’identification du chenal circulant. D’une transversales permettent de préciser la morpholo-
façon générale, le potentiel pathogène d’une pla- gie de la lésion et la réduction de la lumière arté-
que athéromateuse est d’autant plus important que rielle. L’examen Doppler couleur permet d’identi-
la proportion d’éléments hypoéchogènes au sein de fier rapidement le site de sténose maximale (zone
la lésion est importante. Cependant, ce critère n’a d’ambiguïté spectrale), mais ne permet pas tou-
pas fait l’objet d’études précises et quantifiées en jours de mesurer les dimensions du chenal résiduel,
ce qui concerne les artères des membres supé- en raison de sa médiocre résolution spatiale.
rieurs.19 Lorsque la circulation collatérale est bien déve-
loppée, les tracés Doppler en amont et en aval
Sténoses d’une sténose peuvent rester dans les limites nor-
Moins fréquentes qu’au membre inférieur, les males. Dans le cas contraire, on observe en amont
plaques non sténosantes (c’est-à-dire réduisant la immédiat de l’obstacle une augmentation de l’in-
lumière artérielle de moins de 50 %) sont générale- dice de résistance et de l’indice de pulsatilité. En
ment asymptomatiques, et exceptionnellement à aval, on observe en revanche un amortissement de
l’origine de phénomènes emboliques. Elles peuvent la modulation du pic systolique, dont le sommet est
être visualisées par l’échographie (encore que la émoussé (temps d’ascension systolique allongé), et
partie proximale de l’artère subclavière soit diffi- une augmentation de la valeur relative de la vitesse
cilement accessible). À l’examen Doppler, elles ne diastolique se traduisant par une diminution des
donnent pas de signe net au repos, mais peuvent indices (Fig. 5).
donner quelques perturbations circulatoires locales En cas de sténose serrée ou d’occlusion de l’ar-
(accélération, turbulence) lors de l’effort ou d’un tère subclavière en amont de la naissance de l’ar-
test d’hyperémie postischémique. Outre l’athé- tère vertébrale, on peut observer un vol vertébro-
rome et l’athérosclérose, leur étiologie peut impli- subclavier partiel ou complet (Fig. 6). La recherche
quer des phénomènes inflammatoires (cf. infra). de ce phénomène doit être systématique en pré-
Lorsque les lésions de la paroi artérielle sont sence d’une asymétrie tensionnelle des deux bras
proéminentes, elles entraînent une sténose qui se (anisotension et anisosphygmie).
manifeste, comme sur les autres axes artériels, par En cas de lésion très proximale, les signes directs
des signes directs et indirects. ne sont parfois pas accessibles et peuvent n’être
Les signes directs, proportionnels au degré de
sténose, sont dominés par l’accélération circula-
toire, principalement systolique. L’estimation du
degré de sténose repose donc sur la mesure des
vitesses circulatoires par le Doppler à émission
pulsée, avec un angle d’incidence inférieur ou égal
à 60°, comme pour les autres axes artériels. Néan-
Figure 5 Enregistrement spectral du flux d’une artère brachiale
moins, il n’existe pas de critères chiffrés universel-
en aval d’une sténose subclavière serrée : vitesse systolique
lement admis pour cette évaluation, qui reste donc abaissée, augmentation du temps d’ascension systolique et pré-
en grande part subjective. L’accélération circula- sence d’une composante diastolique.
toire systolique reste le principal critère : une
vitesse systolique supérieure à 3 m s–1 sur une
artère subclavière correspond généralement à une
sténose supérieure à 70 % en diamètre ; la turbu-
lence, marquée par l’inscription de signaux de forte
brillance de part et d’autre et à proximité immé-
diate de la ligne de base, en systole, sur les spec-
Figure 6 Flux inversé de façon permanente dans une artère
tres Doppler, apparaît en général lorsque la sténose vertébrale homolatérale à une sténose subclavière serrée, aug-
est plus serrée, de l’ordre de 90 %. Le rapport des mentation des vitesses et donc du vol lors de l’hyperémie du
vitesses systoliques entre celle mesurée au site de membre supérieur concerné (partie droite de l’enregistrement).
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démasqués que par une épreuve d’hyperémie post- signes directs en doppler se limitent à une accélé-
ischémique, obtenue à la levée d’un garrot pneu- ration circulatoire modérée. Cet aspect particulier
matique préalablement gonflé au-dessus de la pres- des lésions est très évocateur, notamment en l’ab-
sion artérielle systolique pendant 3 minutes sur le sence de plaques athéromateuses typiques. La
bras homolatéral, équivalent de l’épreuve de mar- coexistence de lésions de nature différente est
che au niveau des membres inférieurs.15,38 cependant possible, en particulier dans le cas de
l’artérite radique ou dans la maladie de Horton.
Thromboses et occlusions Bien que cette dernière, qui concerne principale-
Les axes artériels des membres supérieurs sont ment le sujet âgé, comporte une atteinte prédomi-
très aisément accessibles sur la presque totalité de nant sur les branches de l’artère carotide externe,
leur trajet. Le diagnostic direct de thrombose est des lésions des artères axillaires ou subclavières
donc généralement possible par la mise en évi- sont possibles.
dence d’échos au sein de la lumière artérielle. Le En pratique, c’est en général l’association d’un
Doppler couleur facilite le dépistage et la localisa- contexte clinique particulier et d’une localisation
tion de la thrombose, lorsqu’il est réglé pour privi- spécifique des lésions en échographie qui permet
légier la détection des vitesses lentes (échelle de d’aboutir au diagnostic. La maladie de Takayasu
vitesse basse et gain suffisant). Sur l’image écho- par exemple concerne surtout la femme jeune et se
graphique, une hyperpulsatilité du segment manifeste par des lésions prédominant sur les artè-
d’amont peut attirer l’attention de l’examinateur. res proximales des membres supérieurs (« maladie
Les principaux signes indirects d’amont sont cepen- de la femme sans pouls »). La thromboangéite
dant représentés par une diminution de la vitesse oblitérante de Buerger touche l’homme jeune et
systolique et une augmentation de l’indice de résis- fumeur et se présente sous forme de lésions obs-
tance d’autant plus marquées que l’on se rappro- tructives prédominant en distalité, notamment au
che de l’obstacle. Au niveau de l’obstacle lui- niveau des artères de la main, souvent associées à
même, l’absence de tout signal Doppler, que ce soit une artérite distale des membres inférieurs ainsi
en mode couleur ou pulsé, est caractéristique. Dans qu’à des thromboses veineuses superficielles.
certains tableaux chroniques, la confusion avec une
voie collatérale hypertrophiée est possible, mais Anévrismes
l’attention doit être attirée par une localisation Les anévrismes des axes artériels des membres
inhabituelle de l’axe perméable. Les signes d’aval supérieurs sont rares, ils peuvent rester asympto-
sont de même nature que ceux qui ont été décrits à
matiques et être découverts fortuitement dans un
propos de la sténose : amortissement de la modu-
tableau d’ischémie aiguë d’un membre. Ils concer-
lation systolique, diminution de l’indice de résis-
nent le plus souvent les artères subclavières, par-
tance et de pulsatilité. Comme toujours, les signes
fois les artères axillaires. Il faut les distinguer de la
indirects d’amont ou d’aval dépendent du dévelop-
simple ectasie poststénotique, que l’on rencontre
pement de la collatéralité. En dehors d’un contexte
par exemple en aval d’une compression extrinsè-
clinique particulier (insuffisance rénale chronique
que chronique de l’artère subclavière dans le pas-
avec médiacalcose sévère, artérite radique, arté-
sage thoracobrachial.
rite inflammatoire, traumatisme...), la principale
cause des occlusions artérielles au membre supé- Un anévrisme proprement dit est défini comme
rieur est représentée en fait non par l’athérome une augmentation localisée d’au moins 50 % du
mais par l’embolie, d’origine cardiaque ou aorti- diamètre artériel par rapport au calibre d’amont
que. L’examen échodoppler réalisé en urgence avec perte du parallélisme des parois de l’artère.
montre alors le thrombus échogène, généralement Le contexte le plus fréquent est la maladie athéro-
situé immédiatement en amont d’une bifurcation, scléreuse, responsable de la destruction de la mé-
et se tassant sur lui-même à chaque impact systoli- dia.
que.15,38 Les anévrismes d’autres origines sont moins fré-
quents et se rencontrent essentiellement dans des
Pathologie artérielle inflammatoire maladies inflammatoires (Takayasu ou Kawasaki)
Les artériopathies oblitérantes non athéroma- ou dans certaines maladies héréditaires du tissu
teuses des membres supérieurs peuvent concerner conjonctif (Marfan).
tant les artères proximales que distales.7,8,48 Elles L’échographie permet de visualiser la dilatation
se présentent sous la forme de lésions d’épaississe- artérielle, de préciser sa morphologie sacciforme,
ment circonférentiel hypo- ou isoéchogène de la ou fusiforme et d’effectuer des mesures (diamètres
paroi, en général étendues. De telles lésions peu- externes antéropostérieur et transverse, sur une
vent provoquer des sténoses très longues dont les coupe transversale). Les coupes longitudinales per-
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 637

mettent de déterminer l’extension de la lésion en peuvent être favorisés par un cal hypertrophique
hauteur et de différencier l’anévrisme de simples après fracture de la clavicule, une côte surnumé-
sinuosités artérielles. L’échographie permet aussi raire ou une apophysomégalie.
de détecter une éventuelle thrombose pariétale, Les manifestations cliniques sont très variables
iso- ou hyperéchogène, parfois remaniée par des et la compression vasculaire isolée est très souvent
zones de nécrose. L’imagerie Doppler permet, asymptomatique. La pince artérielle peut se mani-
quant à elle, d’analyser le chenal circulant.13,38 fester par une impression de lourdeur, d’impotence
Les traumatismes peuvent être à l’origine d’ané- fonctionnelle ou de douleur du membre supérieur,
vrisme artériel au membre supérieur. Les trauma- parfois avec pâleur des téguments, mais les mani-
tismes professionnels répétés peuvent provoquer festations cliniques sont parfois intriquées avec une
des anévrismes des arcades palmaires. Les trauma- symptomatologie neurologique (paresthésies) qui
tismes directs par projectile ou arme blanche peu- peut faire évoquer un syndrome du canal carpien,
vent provoquer, notamment sur les vaisseaux proxi- voire un acrosyndrome. Dans les formes chroni-
maux, de volumineux faux anévrismes, battants et ques, la compression répétée de l’artère subcla-
douloureux, se manifestant souvent par des phéno- vière lors de certains mouvements d’abduction et
mènes compressifs de voisinage. de rotation du membre supérieur peut aboutir à des
lésions de la paroi artérielle, épaississement fi-
Dissections breux initial puis sténose, avec éventuelle dilata-
Les dissections spontanées des axes artériels des tion poststénotique. La thrombose est une compli-
membres supérieurs sont souvent le résultat de la cation relativement rare mais classiquement citée.
progression antérograde d’une dissection aortique,
La première phase de l’examen, statique, est
qui fait suite au clivage de la média avec déchirure
réalisée sur un patient en décubitus dorsal et per-
intimale et formation d’un faux chenal susceptible
met de définir l’état de la paroi artérielle subcla-
de se thromboser. Dans plus de 60 % des cas,
vière en échographie mode B. L’examen Doppler
l’orifice d’entrée se situe au niveau de l’aorte
porte sur l’ensemble des axes artériels des mem-
ascendante. On observe parfois un orifice de réen-
bres supérieurs et recherche une éventuelle sté-
trée en aval. L’hypertension artérielle et les mala-
nose, rarement retrouvée en pratique sur l’examen
dies héréditaires du tissu conjonctif en constituent
de base mais surtout une lésion associée ou un
les causes les plus fréquentes. On peut mentionner
diagnostic différentiel (artérite digitale, lésion
aussi les causes iatrogènes, à l’origine de dissec-
athéromateuse...). Cet examen est complété par la
tions plus localisées, restreintes à la zone de la
mesure bilatérale de la pression systolique de l’ar-
ponction artérielle, brachiale en général.
tère brachiale.
L’échographie bidimensionnelle met en évidence
un lambeau intimal flottant dans la lumière vascu- Les manœuvres dynamiques sont ensuite réali-
laire si le faux chenal est perméable. Lorsque ce sées chez le patient en position assise. L’outil idéal
chenal est thrombosé, l’hématome pariétal appa- est alors une simple sonde Doppler à émission conti-
raît séparé de la lumière perméable par un liseré nue (de 4 ou 8 MHz selon la morphologie du sujet),
échogène, ce qui permet de le distinguer d’une très maniable, que l’opérateur peut tenir entre
lésion athéromateuse banale ou d’un thrombus pa- l’index et le majeur tandis que la paume de sa main
riétal qui sont, de plus, des lésions moins étendues. prend appui sur l’épaule du sujet. Dans le même
La lumière résiduelle peut être analysée à l’aide du temps, la main libre de l’opérateur accompagne les
Doppler couleur. Le Doppler pulsé enregistre géné- mouvements du sujet tout en palpant le pouls ra-
ralement un tracé caractérisé par une profonde dial. De nombreuses manœuvres peuvent être ef-
encoche systolique (pic systolique bifide, dû au fectuées, dominées par l’abduction et la rotation
déphasage de l’arrivée de l’onde artérielle dans le externe du membre supérieur et sensibilisées, le
vrai et le faux chenal).8 cas échéant, par l’inspiration profonde et la rota-
tion du rachis cervical. En pratique, l’essentiel est
Syndrome du passage thoracobrachial de chercher à reproduire la position déclenchant la
La compression extrinsèque des vaisseaux sub- symptomatologie décrite par le patient.
claviers dans le passage thoracobrachial, soit dans Les manœuvres dynamiques de référence sont :
le défilé des muscles scalènes, soit dans la pince • la manœuvre de Wright (test du passage sous-
costoclaviculaire, est une forme relativement rare pectoral) : rotation externe du membre supé-
du syndrome du passage thoracobrachial qui rieur et hyperabduction de 30 à 180°;
concerne le plus souvent les éléments nerveux. • la manœuvre d’Adson (test du passage intersca-
Outre les anomalies de la statique ou de la dynami- lénique) : inspiration forcée et rotation de la
que scapulaire, les phénomènes de compression tête, homolatérale au côté exploré ;
638 G. Deklunder et al.

• la manœuvre d’Eden (test du passage costocla- d’en être à l’origine. Par ailleurs, des traumatismes
viculaire) : rétropulsion et abaissement des locaux répétés, soit dans le cadre d’une maladie
épaules. professionnelle (« syndrome du marteau-piqueur »),
La positivité de l’épreuve se manifeste par l’alté- soit dans le cadre d’une activité sportive (sports
ration progressive du signal Doppler avec accéléra- comportant la frappe d’un ballon), peuvent pro-
tion systolique croissante, dispersion spectrale de duire des lésions de la paroi artérielle avec fibrose,
plus en plus marquée, puis turbulence précédant la sténose ou anévrisme des artères de la main et donc
disparition totale du signal. La réapparition brus- un risque de thrombose. Un examen minutieux des
que du signal artériel lors du retour progressif à la artères digitales à l’aide d’une sonde de très haute
position de repos est significative lorsqu’elle s’ac- fréquence est alors nécessaire. Les tests de com-
compagne d’une hyperémie postischémique (aug- pression de l’artère ulnaire et de l’artère radiale
mentation significative du flux diastolique pendant doivent être effectués pour étudier la perméabilité
quelques secondes ou dizaines de secondes). Le des anastomoses constituant les artères palmaires
piège principal est représenté par le déplacement superficielle et profonde. Une atteinte bilatérale
intempestif de la sonde lors du mouvement. La chez un homme jeune tabagique, doit faire évoquer
reproductibilité de la manœuvre est donc essen- une maladie de Buerger, imposant un examen écho-
tielle pour pouvoir fonder le diagnostic. doppler étendu aux autres territoires (cf. su-
L’interprétation des résultats de ces manœuvres pra).15,25,38,45
dynamiques reste cependant délicate. En pratique,
on ne peut en effet les considérer comme positives Pathologie artérielle d’origine iatrogène
que si l’angle d’abduction, par exemple, est infé-
rieur à 100°, les manœuvres dynamiques extrêmes Faux anévrisme
s’avérant positives chez nombre de sujets sains. De Il représente une pathologie fréquente. Il sur-
plus, la positivité d’une manœuvre ne permet d’af- vient suite à une ponction vasculaire et correspond
firmer le diagnostic que si le phénomène de com- à un hématome communiquant avec la lumière
pression vasculaire coïncide avec le déclenchement artérielle, développé en position adjacente à l’ar-
des symptômes. Il n’est pas exceptionnel que le tère, avec thrombose circonférencielle plus ou
patient signale la survenue des symptômes dans moins importante et surtout un flux tourbillonnant,
une position qui ne provoque pas de compression souvent échogène, formant des volutes spectacu-
vasculaire, ou inversement.11,15,17,21,39 laires en mode B. Dans le chenal d’alimentation, on
observe un flux typique, alternant, constitué d’un
Acrosyndromes vasculaires flux systolique suivi d’un reflux holodiastolique.
Les acrosyndromes correspondent à des troubles En première intention, le traitement du faux
circulatoires des extrémités se manifestant, soit anévrisme est réalisé par compression, éventuelle-
par des troubles vasomoteurs idiopathiques ou se- ment sous guidage échographique pour vérifier le
condaires (syndrome de Raynaud, érythermalgie), positionnement précis du compresseur et son effi-
soit par des troubles trophiques (ischémie digitale cacité, le flux devant être interrompu dans le che-
permanente, syndrome des doigts bleus). nal et dans le faux anévrisme sans altérer celui de
L’examen échodoppler n’apporte pas d’argu- l’artère. En cas d’échec, un traitement chirurgical
ment fondamental pour le diagnostic positif ou s’impose le plus souvent.
étiologique des acrosyndromes mais permet d’ef-
fectuer un bilan global des axes vasculaires des Fistule artérioveineuse au membre supérieur
membres supérieurs, de démontrer l’existence Elle est rare, elle peut être d’origine traumati-
d’un spasme et de dépister d’éventuelles patholo- que (traumatisme pénétrant ou, plus rarement,
gies intriquées, voire de proposer un diagnostic fermé) mais la ponction artérielle diagnostique ou
différentiel. L’exploration est donc réalisée dans thérapeutique en est la cause la plus fréquente.
les mêmes conditions que celles qui ont été décri- Elle est constituée d’une communication directe
tes plus haut. En cas d’atteinte unilatérale, la entre une artère lésée et la veine satellite, se
recherche d’une cause locale est importante et les manifestant par une tuméfaction et/ou un souffle
manœuvres dynamiques décrites plus haut (cf. su- systolodiastolique intense. L’examen échodoppler
pra) doivent compléter dans ce cas l’examen de objective alors des signes directs et indirects. Au
repos.14,17,25,45 niveau de la fistule elle-même, on constate une
Les troubles trophiques des extrémités peuvent accélération circulatoire importante ainsi que des
résulter d’un mécanisme embolique et il est alors vibrations transmises aux tissus voisins se matéria-
important de rechercher sur les axes d’amont une lisant par une mosaïque de couleurs en imagerie
lésion anévrismale ou athéromateuse susceptible doppler. En amont, sur l’artère alimentant la fis-
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 639

tule, on observe une augmentation du débit qui se centrale ou avant la création d’un abord vasculaire
traduit par une élévation des vitesses systoliques et pour hémodialyse, par le suivi d’une fistule artério-
diastoliques et un indice de résistance bas. En aval, veineuse, par l’analyse d’une malformation vascu-
sur la veine de drainage de la fistule, le flux veineux laire ou encore par la recherche d’une compression
est accéléré, souvent turbulent, avec renforce- extrinsèque.1,36
ment systolique caractéristique. Lorsque la fistule
artérioveineuse est de topographie superficielle, Rappel anatomique
une compression douce permet son extinction et
donc la disparition des signes indirects.38 Le système veineux des membres supérieurs est
composé d’un réseau veineux superficiel et d’un
Quelques situations particulières réseau veineux profond, reliés par de nombreuses
Lorsque le chirurgien envisage d’utiliser l’artère anastomoses.12,49 Seules les principales connec-
thoracique interne (autrefois appelée mammaire tions sont reportées dans la figure 1.
interne) pour un pontage coronaire, il est utile de
vérifier au préalable la bonne perméabilité de l’ar- Résultats normaux
tère subclavière, ainsi que le calibre et le flux de
l’artère thoracique interne elle-même. Celle-ci est En mode B, la compressibilité complète de la
visible, soit à son origine sur le versant inférieur de lumière veineuse, l’état des parois (épaisseur, dis-
l’artère subclavière, pratiquement face à l’ostium tensibilité), de la lumière (vacuité) et des valvules
vertébral, soit dans sa partie tronculaire, dans les (épaisseur, mobilité) sont vérifiés en coupes trans-
premiers espaces intercostaux à courte distance du versales étagées, sans discontinuité. La veine nor-
bord sternal. En cas d’obstruction proximale de male se laisse facilement comprimer par une simple
l’artère subclavière, l’artère thoracique interne pression mécanique de la sonde qui collabe complè-
peut être impliquée dans le réseau collatéral de tement les parois sauf au niveau subclavier où la
suppléance et donc non disponible pour un pon- manœuvre est gênée par la présence de la clavi-
tage. Après réalisation d’un pontage, son bon fonc- cule. La veine normale se présente sous la forme
tionnement est attesté par la modification caracté- d’une structure à contenu anéchogène, délimitée
ristique du flux de l’artère donneuse, majoré en par une paroi mince matérialisée par un fin liseré
diastole, voire typiquement coronaire.17 échogène. Elliptique en coupe transversale, elle
Dans certaines situations, c’est l’artère radiale constitue une bande à bords non strictement paral-
qui sert de substitut au pontage coronaire, elle doit lèles en coupe sagittale. La lumière peut parfois
donc être prélevée, au moins en partie. En préopé- comporter de fins échos mobiles en cas de stase
ratoire, l’échodoppler permet de s’assurer de la veineuse. Le calibre veineux est supérieur à celui
perméabilité des artères radiale et ulnaire, de véri- des artères et varie, surtout pour les troncs proxi-
fier que les arcades palmaires sont fonctionnelles, maux, selon le cycle respiratoire : il se majore lors
et que l’artère ulnaire participe effectivement à la de la manœuvre de Valsalva ainsi qu’en expiration
vascularisation de la main. et diminue en inspiration.
En présence d’un pontage extra-anatomique, En Doppler pulsé, des flux spontanés sont enre-
comme le pontage axillofémoral pour revasculari- gistrables au niveau des veines proximales et bra-
ser un membre inférieur ou carotidosubclavier pour chiales. Ils présentent une modulation atriale domi-
contourner un obstacle sur la subclavière préverté- nante avec flux biphasique antérograde et reflux de
brale, l’échodoppler artériel du membre supérieur faible amplitude ainsi qu’une modulation respira-
est utile à l’étude de l’anastomose proximale. toire avec accélération inspiratoire et ralentisse-
L’examen permet de rechercher une sténose ou ment expiratoire.15,16,35 La détection de signaux au
une dilatation anastomotique pouvant compromet- niveau des veines plus distales et des veines super-
tre la viabilité du pontage. ficielles impose la réalisation de manœuvres de
compression d’amont qui accélèrent le flux, en
général trop lent à l’état basal pour être détecté.
Exploration veineuse Celles-ci permettent d’apprécier la perméabilité
de l’axe veineux entre le site de la compression et
La suspicion de thrombose veineuse, superfi- le niveau de l’enregistrement. Il ne doit pas être
cielle ou profonde, est une des principales indica- enregistré de flux veineux rétrograde, spontané ou
tions de l’examen ultrasonographique veineux des lors des manœuvres de chasse d’amont ou d’aval, si
membres supérieurs.9 Cette exploration peut éga- le système valvulaire est continent.
lement être motivée par l’évaluation du capital L’imagerie Doppler permet de vérifier la per-
veineux avant la mise en place d’une voie veineuse méabilité des veines. Il est particulièrement utile à
640 G. Deklunder et al.

l’étage subclavier où la manœuvre de compression


est impossible. Les manœuvres de chasse sont né-
cessaires au remplissage des veines plus distales et
des veines superficielles, hormis avec une sonde de
très haute fréquence permettant une visualisation
des flux spontanés. L’exploration en Doppler cou-
leur permet également la détection des flux rétro-
grades, mais son intérêt pour ce diagnostic est
limité par sa résolution temporelle médiocre en
comparaison au Doppler pulsé.30.Le Doppler de
puissance facilite la détection des flux lents et
permet en général une visualisation plus aisée de
l’ensemble de la lumière veineuse, notamment en
distalité. Figure 7 Thrombose anéchogène des deux veines radiales si-
tuées de part et d’autre de l’artère perméable et bien visible en
Aspects pathologiques mode couleur : veines dilatées et non compressibles dans cette
coupe transverse.
Thromboses veineuses du membre supérieur
porter l’exploration bilatérale des réseaux superfi-
Les thromboses veineuses superficielles se ren-
ciels et profonds. Le signe majeur est représenté
contrent essentiellement en milieu hospitalier,
par la détection du thrombus (Fig. 7) sous forme
dans les suites de la mise en place d’une voie
d’un matériel endoluminal, plus ou moins écho-
veineuse, après injection de produits veinotoxiques
gène, selon son âge. Récent, le thrombus est volu-
ou encore chez des toxicomanes.9,35 Si elles sont
mineux, souvent hypoéchogène, souple, d’aspect
négligées, ces thromboses peuvent s’étendre au
homogène, parfois « flottant », c’est-à-dire mobile
réseau veineux profond, voire se compliquer
par rapport à la paroi sur une certaine longueur. En
d’embolie pulmonaire ou encore s’infecter.40
Lorsqu’elles sont multiples et récidivantes, qu’elles coupe transversale, la veine est totalement (throm-
atteignent à la fois les membres supérieurs et infé- bus complet) ou partiellement (thrombus partiel)
rieurs, on suspecte une maladie de Buerger. incompressible. Le calibre de la veine est augmenté
Les thromboses veineuses profondes (TVP) sont par rapport à son homologue controlatérale. En
rares et ne représentent que 2 à 4 % de l’ensemble amont du thrombus on constate parfois une aug-
des TVP.41,47 Leur fréquence augmente cependant mentation de l’échogénicité du sang circulant, té-
depuis l’utilisation croissante des cathéters vei- moignant d’une stase. Les thromboses veineuses
neux centraux.20 Les autres étiologies locales sont profondes s’accompagnent en général d’une aug-
représentées par les sondes de pacemaker, les mentation de calibre et de débit des veines colla-
traumatismes, les syndromes de compression par térales.
les masses intrathoraciques ou axillaires ou dans le À distance de la phase aiguë, le thrombus de-
défilé thoracobrachial.35,39 Les causes générales vient hétérogène, plus dur, toujours adhérent aux
sont représentées par les thrombophilies, les syn- parois. Il devient ensuite hyperéchogène, irrégulier
dromes paranéoplasiques, la contraception orale, et se rétracte, le calibre de la veine est alors
l’insuffisance cardiaque, les maladies systémi- diminué. Les parois veineuses se modifient égale-
ques.34,41,51 Les TVP idiopathiques représentent ment : elles présentent un épaississement progres-
environ 25 % des cas.27,47 sif, deviennent irrégulières, voire calcifiées. De
Le risque d’embolie pulmonaire. à la phase aiguë plus, lorsque des valvules ont été piégées au sein du
est estimé entre 5 et 10 % et donc plus faible qu’en thrombus, on peut observer ultérieurement leur
présence d’une TVP des membres inférieurs.28 Une éversion, voire leur destruction complète.15,35,54
autre complication potentielle est l’extension du En doppler, le signe direct consiste en une ab-
thrombus aux veines jugulaire interne et cave supé- sence de signal au niveau du segment veineux obs-
rieure. En outre, une phlegmatia coerulea peut trué si le thrombus est complet, ou une réponse
s’observer aux membres supérieurs.40 diminuée aux compressions d’amont, s’il est par-
À la phase chronique, peut se constituer, comme tiel.30 Rarement, on peut enregistrer une accéléra-
aux membres inférieurs, un syndrome postphlébiti- tion segmentaire du flux veineux, en regard d’une
que, plus fréquent dans les formes primitives.18 thrombose partielle. Les signes indirects, ralentis-
L’examen ultrasonographique permet d’affirmer sement du flux et perte de la modulation auricu-
le diagnostic de thrombose veineuse et de suivre laire et respiratoire sont enregistrables en amont
son évolution sous traitement. L’examen doit com- des thromboses obstructives, mais peuvent faire
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 641

défaut, en raison du développement rapide de la La perméabilité des réseaux veineux superficiels


circulation veineuse collatérale aux membres supé- et profonds doit être vérifiée. Le diamètre et le
rieurs.30,35 On observe donc souvent une accéléra- trajet de la veine radiale superficielle doivent être
tion du flux dans les veines collatérales. étudiés si l’on envisage une fistule radioradiale,
L’évolution clinique des thromboses veineuses ceux des veines cubitale médiane, céphalique et
du membre supérieur est souvent marquée par un basilique si l’on envisage une fistule brachiale. Une
début brutal, avec œdème et douleur, puis par une cartographie veineuse, avec éventuellement mar-
régression rapide (car les voies collatérales sont quage, peut être ainsi réalisée.10 La situation de la
abondantes, notamment dans la région proximale). veine superficielle par rapport à l’aponévrose, ainsi
La reperméabilisation des segments thrombosés est que l’épaisseur du pannicule adipeux peuvent être
fréquente, mais très variable, quant à son étendue précisées, dans la mesure où elles conditionnent la
et son délai. La dévalvulation peut en résulter, avec « superficialisation » éventuelle de cet axe vascu-
une maladie post-thrombotique généralement laire. Lorsque le reste du réseau superficiel est
moins apparente qu’un membre inférieur, mais né-
grêle ou thrombosé, la veine basilique peut être
cessitant néanmoins une prise en charge préven-
utilisée si son trajet avant fusion avec les veines
tive.
profondes est suffisamment long, ce que précisera
l’examen.33
Fistules artérioveineuses pour hémodialyse
Des critères échographiques de sélection des
La fistule artérioveineuse pour hémodialyse vaisseaux susceptibles d’être retenus pour la créa-
(FAV) constitue un élément clé du pronostic vital et
tion d’une FAV ont été proposés.10,50 Le diamètre
du confort de vie du patient au stade d’insuffisance
de la lumière veineuse doit être supérieur à 2,5 mm
rénale chronique terminale. La qualité de cet abord
pour une fistule autogène et à 4 mm pour un
vasculaire conditionne en effet l’efficacité de
pontage synthétique. Il ne doit pas exister de sté-
l’épuration extrarénale. L’échodoppler, en tant
nose segmentaire, de segment thrombosé, de sté-
qu’examen non vulnérant, rapide et peu coûteux,
nose ou de thrombose veineuse centrale homolaté-
est l’examen de première intention avant la créa-
rale. La continuité entre les réseaux veineux
tion de la fistule mais aussi lors de la surveillance
superficiel et profond doit être respectée. Le dia-
ultérieure de son fonctionnement. Il permet ainsi
mètre de la lumière artérielle doit être supérieur à
l’optimisation du geste chirurgical initial et le dé-
2,0 mm et l’arcade palmaire doit être perméable.
pistage précoce des complications, ce qui permet
d’accroître la longévité des FAV et de diminuer
la morbidité liée à leurs dysfonctionne- Surveillance de la fistule
ments.1,2,6,22,32,33 L’exploration ultrasonographique a pour but de
réaliser une analyse morphologique et hémodyna-
Bilan avant création de fistule mique exhaustive de l’artère donneuse, de la zone
Dans la plupart des cas, les fistules sont mises en d’anastomose et de la veine de drainage ainsi
place aux membres supérieurs. L’examen, par qu’une étude de l’hémodynamique globale de la
échodoppler, des vaisseaux susceptibles d’être uti- fistule.3,44 L’examen recherche des lésions de sté-
lisés pour la création de la fistule permet d’optimi- nose, de thrombose, d’anévrisme ou de faux ané-
ser le choix du site d’implantation et de diminuer la vrisme, ainsi que d’éventuelles anomalies périvas-
fréquence de survenue de certaines complications. culaires (hématome, sérome, lymphocèle...).
L’exploration est d’autant plus fiable et contribu- L’analyse artérielle concerne essentiellement
tive qu’elle est réalisée avec une sonde linéaire de l’axe principal d’alimentation de la fistule. Les
haute fréquence (7,5-10 MHz voire 13-15 MHz) et artères adjacentes peuvent aussi être étudiées
éventuellement mise en place d’un garrot au ni- lorsqu’elles participent à l’alimentation de la fis-
veau de l’épaule, pour l’étude du réseau veineux.32 tule. Le flux artériel en amont d’une fistule témoi-
L’examen des axes artériels a pour but de véri- gne de l’augmentation du débit et de la chute des
fier leur perméabilité, de détecter d’éventuelles résistances d’aval (vitesses élevées particulière-
variantes anatomiques, des lésions pariétales athé- ment en télédiastole). Les turbulences systoliques
romateuses ou surtout une médiacalcose, très fré- se majorent à l’approche de l’anastomose.15 La
quente chez les patients en insuffisance rénale détermination de l’indice de résistance, normale-
chronique et constituant un obstacle parfois ma- ment inférieur à 0,70, dans le cas d’une fistule non
jeur au développement de la fistule. Le diamètre compliquée, permet de détecter très simplement
luminal de l’artère ulnaire et de l’artère radiale la présence d’un obstacle à l’écoulement sur le
doit aussi être mesuré puisqu’il conditionne leur circuit de la FAV. Un indice de résistance supérieur
utilisation pour l’anastomose.10,32 à 0,70 est évocateur d’une sténose critique de la
642 G. Deklunder et al.

veine de drainage associée à un haut risque de


thrombose de la fistule, égal à 1, il signe le diagnos-
tic de thrombose de la fistule.31,44
Un temps essentiel de l’examen consiste en la
mesure du débit de la fistule. Cette mesure néces-
site une méthodologie d’exploration rigoureuse.
Elle s’effectue sur l’artère alimentant la fistule, en
zone de flux laminaire et donc à distance de la FAV,
avec une sonde de très haute résolution. La mesure
est réalisable sur le segment d’amont et sur le
segment d’aval de l’artère, le débit étant égal à la
somme algébrique de ces deux mesures. Dans le cas
d’une fistule radiale bien fonctionnelle, le segment
d’aval présente en effet un flux inversé, contri- Figure 8 Technique de mesure du débit dans l’artère d’alimen-
tation d’une fistule artérioveineuse : l’échantillonnage doppler
buant à la fistule. Cela permet de connaître la couvre la totalité de la lumière vasculaire, l’angulation du tir
contribution du segment d’aval, habituellement doppler et la correction d’angle sont correctes, la mesure du
minoritaire, mais pouvant devenir significative diamètre est effectuée au même endroit que la mesure de
lorsque le segment d’amont est sténosé ou calcifié, vitesse. Le tracé de la vitesse moyenne apparaît sur l’analyse
spectrale.
induisant alors un risque d’hémodétournement au
détriment de la main. Les valeurs normales d’un débit de FAV d’hémo-
Lorsque la mesure de débit est effectuée sur dialyse au membre supérieur sont variables selon
l’artère brachiale, le débit de la fistule elle-même les auteurs,4,42,43 notamment en fonction de la
correspond, stricto sensu, à la différence entre le localisation distale ou proximale de la fistule. En
débit calculé fistule ouverte et le débit calculé, au pratique, une épuration efficace suppose un débit
niveau de cette même artère, fistule fermée par d’au moins 250-300 ml min–1.24 Les valeurs moyen-
une compression manuelle douce. Le débit artériel nes normales chez l’adulte, pour un bon fonction-
basal du membre supérieur, en règle inférieur à nement de la fistule, se situent entre 400 et
100 ml min–1, peut être négligé par rapport au débit 1 000 ml min–1 pour les fistules radiales, 700 à
de la fistule elle-même, lorsque celui-ci est élevé 1 200 ml min–1 pour les fistules brachiales. Un débit
tout au moins.22,44 Cette approximation est cepen- inférieur à 400 ml min–1 est associé à un haut risque
dant gênante dans le cas d’une fistule radiale de de thrombose.36 En cas de valeurs excessives (débit
développement modeste. supérieur à 700 ml min–1 chez l’enfant, supérieur à
Le calcul du débit (Q ml min–1 = Vm·60·(pd2)/4) 1 600 ml min–1 chez l’adulte), le patient est exposé
implique la mesure de la moyenne temporelle des au risque d’insuffisance cardiaque10,46,52 ou à celui
vitesses moyennes instantanées (Vm, en cm s–1) et de phénomènes locaux de vol, pour lesquels une
du diamètre artériel (d, en cm).15,37 La détermina- réduction du diamètre de l’anastomose peut être
tion de la vitesse moyenne Vm repose sur l’analyse indiquée. Toutefois, c’est l’évolution du débit au
spectrale du signal Doppler et implique l’utilisation cours de mesures successives, plus que sa valeur
d’un logiciel spécifique, disponible sur la plupart absolue au cours d’un examen, qui est importante.
des appareils. Le diamètre artériel luminal est dé- La réalisation de plusieurs mesures, à différents
terminé, en coupe sagittale, sur une portion bien niveaux, est souhaitable, voire impérative, lorsque
rectiligne de l’artère. Le recueil des vitesses les conditions d’examen sont difficiles, particuliè-
moyennes doit s’effectuer en regard du site de rement dans les cas limites d’hypodébit ou d’hyper-
mesure du diamètre artériel, le volume de mesure débit.
couvrant en totalité le vaisseau, avec un angle L’étude du réseau artériel se poursuit par l’ana-
d’abord inférieur à 60° et utilisation de la correc- lyse des artères d’aval, à la recherche d’un syn-
tion angulaire (Fig. 8). Les autres paramètres du drome de vol, potentiellement responsable d’is-
Doppler doivent être optimisés : échelle de vitesses chémie digitale. Cette anomalie se rencontre
afin d’éviter le repliement spectral, filtre passe- essentiellement en cas d’hyperdébit majeur ou
haut pour éliminer les signaux venant de la paroi d’artériopathie préexistante.23
artérielle, gain afin d’obtenir un rapport L’analyse de la fistule elle-même objective, à
signal/bruit satisfaisant. Cette mesure doit concer- l’état normal, un signal Doppler caractéristique :
ner un nombre entier de cycles cardiaques. Il est de flux de très hautes vélocités, turbulences, mosaï-
bonne règle de procéder à quatre à six mesures que de couleurs au voisinage de la FAV correspon-
successives pour en calculer la moyenne. dant aux artefacts périvasculaires. Lorsqu’une sté-
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 643

nose est suspectée, son évaluation directe en


doppler est donc difficile. En fait, c’est la réduction
du débit qui permet de poser le diagnostic de
sténose qui peut être éventuellement confirmé par
l’analyse morphologique.43 En cas de thrombose, le
codage couleur facilite l’appréciation du caractère
partiel ou complet du thrombus ainsi que son éten-
due. La thrombose totale est diagnostiquée,
comme ailleurs, par une absence de signal Doppler,
des signes de frein circulatoire en amont, et le
développement éventuel de collatérales de sup-
pléance.
Au niveau de la (ou des) veine(s) de drainage, les
vitesses circulatoires sont élevées comparative- Figure 10 Sténose haute sur une veine de drainage, située à son
anastomose à la veine axillaire : vitesse maximale à 340 ° cm s–1.
ment à une veine normale, il existe des turbulences
et un renforcement systolique, diminuant progres- détection et l’évaluation ultrasonographique des
sivement à distance de la fistule.21 La détermina- sténoses des FAV avec pontages ou de leur(s) vei-
tion de la vitesse moyenne permet de distinguer la ne(s) de drainage est fiable par comparaison avec
voie de retour principale des voies accessoires.6 l’angiographie, si l’on retient comme critères : une
Elle permet également la détection des collatérales réduction du calibre luminal d’au moins 50 %, un
voleuses, pour lesquelles une ligature peut être ratio pic systolique au niveau de la sténose/pic
indiquée, lorsqu’elles limitent le flux dans la veine systolique en amont supérieur ou égal à 2 (entre 2
principale de drainage.44 De plus, l’exploration du et 2,9 : sténose entre 50 et 74 %, supérieur ou égal
versant veineux permet la détection des sténoses à 3 : sténose à 75 % ou plus) ou une vitesse maxi-
du réseau de drainage qui sont les complications les male systolique supérieure ou égale à 3 m s–1.
plus fréquentes des FAV. Dans les FAV avec pon-
tage, les sténoses siègent en général au niveau de
Malformations artérioveineuses et veineuses
l’anastomose veineuse (Fig. 9).42 En cas de FAV
directe, elles se situent le plus souvent sur le L’échodoppler permet le repérage des zones de
segment juxta-anastomotique de la veine artériali- communications artérioveineuses, précise les artè-
sée. L’exploration veineuse doit se poursuivre res impliquées ainsi que le drainage veineux.27
jusqu’à la veine subclavière, les lésions pouvant Après l’identification des shunts, l’étude morpho-
être de localisation très distale (Fig. 10).22,44 logique et hémodynamique suit la même méthodo-
L’imagerie Doppler permet de repérer la sténose : logie que pour les FAV thérapeutiques. Des com-
diminution de calibre de la lumière vasculaire (infé- pressions manuelles sont réalisées afin d’évaluer
rieur ou égal à 3 mm) ; présence d’une ambiguïté l’importance des communications, selon que ces
spectrale, de turbulences poststénotiques avec ar- tests suppriment ou pas les signes de résistances
tefacts périvasculaires. En Doppler pulsé, le seuil basses dans l’artère d’amont. L’étude du débit
retenu pour le diagnostic de sténose de la veine de comparatif constitue un élément évolutif impor-
drainage est de 3 m s–1 pour le pic de vitesse.36,44 La tant.27 En ce qui concerne les malformations vei-
neuses, l’échodoppler apporte surtout des élé-
ments négatifs en vérifiant l’absence de fistule
artérioveineuse et de différence de débit avec le
côté sain.29

Varices
Les varices des membres supérieurs sont très
rares. Elles peuvent être primitives et se voient
plus volontiers chez la femme (face externe du
bras), ou secondaires (thrombose veineuse pro-
fonde, angiodysplasie, agénésie valvulaire).39
L’exploration échodoppler met en évidence des
dilatations tortueuses du réseau veineux superficiel
Figure 9 Sténose sur la zone d’insertion de la prothèse (aspect avec présence, en Doppler pulsé, d’un reflux lors de
en rail) utilisée pour la construction de la fistule artériovei- la compression d’amont, se manifestant par une
neuse : vitesse maximale à 400 cm s–1. inversion du codage en Doppler couleur.30
644 G. Deklunder et al.

Compressions veineuses extrinsèques ou veineuse, et fonctionnels, relatifs à l’écoule-


La compression veineuse peut être dynamique, ment du sang tant dans les vaisseaux proximaux que
dans le cadre d’un syndrome du passage cervico- distaux en raison de l’utilisation aujourd’hui possi-
thoracique. Elle se manifeste par une lourdeur, ble de sondes de fréquence très élevée. Cela en fait
voire un œdème du membre supérieur, mais reste une méthode d’examen performante, parfaitement
souvent asymptomatique. Elle est parfois (3,5 % des adaptée à la plupart des diagnostics courants,
patients porteurs du syndrome) révélée par une comme la pathologie athéromateuse ou la throm-
thrombose aiguë, le plus souvent de la veine sub- bose veineuse, mais aussi aux diagnostics spécifi-
clavière,26 faisant suite à un effort particulier ou au ques requis dans les territoires vasculaires des
maintien prolongé d’une posture de contrainte membres supérieurs : compressions extrinsèques,
(« phlébite d’effort » ou syndrome de Paget-Von traumatismes, pathologies inflammatoires, sur-
Schröetter35,39). Les signes cliniques sont initiale- veillance des fistules artérioveineuses des patients
ment importants, mais s’amendent rapidement en hémodialysés en particulier. Cette dernière indica-
raison de l’importance du réseau collatéral. tion comme les indications de cartographie vascu-
L’examen, en dehors d’un contexte de throm- laire à perspective chirurgicale ou la recherche de
bose aiguë, comporte une exploration veineuse au lésions microtraumatiques ou emboliques imposent
repos avec recherche d’un épaississement pariétal à l’examinateur un apprentissage spécifique.
de la veine subclavière ou d’une thrombose vei-
neuse suspendue. Le diagnostic de la compression
dynamique s’effectue par l’enregistrement des Références
flux, au niveau de la veine brachiale ou de la veine
subclavière, au cours de la réalisation des différen- 1. Aboulker C, Prat B, Barillon D. Bilan échographique et
angiographique des fistules chez l’hémodialysé. JEMU
tes manœuvres décrites plus haut. La sténose se
1986;7:234–9.
traduit par une accélération du flux veineux, voire 2. Allon M, Lockhart ME, Lilly RZ, Gallichio MH, Young CJ,
par son abolition suivie d’un retour explosif du Barker J, et al. Effect of preoperative sonographic map-
signal à l’arrêt de la manœuvre. Toutefois, comme ping on vascular access outcomes in hemodialysis patients.
pour l’exploration artérielle, les tests peuvent se Kidney Int 2001;60:2013.
révéler positifs chez des sujets normaux.53 L’ampli- 3. Allon M, Bailey R, Ballard R, Deierhoi MH, Hamrick K,
tude des manœuvres doit donc être limitée pour Oser R, et al. A multidisciplinary approach to hemodialysis
access: prospective evaluation. Kidney Int 1998;53:473–6.
éviter les faux positifs.5,17 Ces tests ont une plus
4. Arbeille P, Pengloan J, Plais JF, Peneau M, Pejot C,
grande valeur lorsque les modifications de flux sont Fleury G, et al. Mesure transcutanée du débit dans les
associées à l’apparition des signes cliniques. Ce- fistules artério-veineuses d’hémodialyse par échographie-
pendant, il n’est possible d’affirmer la compression doppler. J Mal Vasc 1984;9:267–71.
vasculaire que lorsque la ou les postures à l’origine 5. Batt M, Griffet J, Scotti L, Le Bas P. Le syndrome de la
de la symptomatologie clinique entraînent des ma- traversée throraco-brachiale. J Chir (Paris) 1983;120:680–
nifestations franches et reproductibles à l’examen 91.
Doppler. 6. Bay WH, Henry ML, Lazarus JM. Predicting hemodialysis
access failure with color flow doppler ultrasound. Am J
La compression veineuse au membre supérieur Nephrol 1998;18:296–304.
peut également avoir d’autres étiologies dont le 7. Benamour S, Zeroual B, Bennis R, Amraoui A, Betta S.
diagnostic peut être porté par l’examen échogra- Maladie de Behçet. 316 cas. Presse Med 1990;19:1485–9.
phique : formation tumorale, adénopathie, héma- 8. Boccalon H. Pathologie artérielle non athéromateuse des
tome, abcès, anévrisme artériel.9,35 La sténose vei- membres. In: Boccalon H, Goldgewicht C, editors, Guide
pratique des maladies vasculaires. Paris: Éditions médi-
neuse peut se manifester par une accélération
cales spécialisées; 1997. p. 63–71.
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