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VASCULAIRE
MOTS CLÉS Résumé L’exploration ultrasonographique des vaisseaux des membres supérieurs est
Artères ; d’indication moins fréquente que celle des membres inférieurs ou des troncs supra-
Veines ; aortiques bien qu’elle soit, dans ce territoire également, l’examen de première intention
Membre supérieur ; lorsqu’une pathologie vasculaire est suspectée. Cela s’explique en grande partie parce
Fistules que les pathologies courantes comme l’athérome ou les thromboses veineuses profondes
artérioveineuses ;
y sont beaucoup moins fréquentes qu’en d’autres localisations. Il existe, en revanche, des
Échographie ;
Doppler
indications relativement spécifiques, une des principales étant le bilan et le suivi des
fistules artérioveineuses pour hémodialyse. L’ultrasonographie vasculaire du membre
supérieur est également utile au dépistage et au bilan de lésions artérielles non athéro-
mateuses comme les artérites inflammatoires, les compressions mécaniques, les lésions
traumatiques.
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Exploration artérielle
Rappel anatomique
Aspects pathologiques
Figure 2 Aspect échographique normal d’une artère brachiale
en coupe sagittale : visualisation du liseré intima-média posté- Athérome
rieur.
Les lésions des axes artériels des membres supé-
rieurs sont le plus souvent d’origine athéroma-
teuse. Elles siègent alors principalement sur la par-
tie proximale des artères subclavières et sur le
tronc artériel brachiocéphalique.
L’athérome est constitué de lésions proliférati-
ves, se présentant initialement comme une simple
accumulation de lipides, remaniée ensuite par une
fibrose, et pouvant évoluer vers la calcification. Au
cours de cette évolution, les « plaques » ainsi
Figure 3 Aspect normal d’une artère brachiale en coupe sagit- formées peuvent présenter des remaniements hé-
tale et imagerie couleur : vitesses homogènes, moulage correct morragiques, nécrotiques, ou ulcéreux. Les plaques
des bords du vaisseau. à contenu lipidique pur se présentent sur l’image
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 635
échographique comme des lésions hypoéchogènes, la sténose et celle mesurée en amont permet de
mais une hémorragie ou une nécrose peuvent pren- s’affranchir de l’influence de l’hémodynamique gé-
dre un aspect identique. Les remaniements fibreux nérale. Il paraît licite, bien que non validé, de
se traduisent par des images hyperéchogènes, et choisir un seuil à 3 comme au niveau des autres
les calcifications se signalent par une ombre acous- territoires pour identifier une sténose supérieure à
tique. Lorsque la plaque se trouve sur le versant 70 %.
superficiel de la paroi artérielle, cette ombre Lorsqu’il n’existe pas d’ombre acoustique inter-
acoustique peut masquer la lumière et rendre très posée, les coupes échographiques longitudinales et
difficile l’identification du chenal circulant. D’une transversales permettent de préciser la morpholo-
façon générale, le potentiel pathogène d’une pla- gie de la lésion et la réduction de la lumière arté-
que athéromateuse est d’autant plus important que rielle. L’examen Doppler couleur permet d’identi-
la proportion d’éléments hypoéchogènes au sein de fier rapidement le site de sténose maximale (zone
la lésion est importante. Cependant, ce critère n’a d’ambiguïté spectrale), mais ne permet pas tou-
pas fait l’objet d’études précises et quantifiées en jours de mesurer les dimensions du chenal résiduel,
ce qui concerne les artères des membres supé- en raison de sa médiocre résolution spatiale.
rieurs.19 Lorsque la circulation collatérale est bien déve-
loppée, les tracés Doppler en amont et en aval
Sténoses d’une sténose peuvent rester dans les limites nor-
Moins fréquentes qu’au membre inférieur, les males. Dans le cas contraire, on observe en amont
plaques non sténosantes (c’est-à-dire réduisant la immédiat de l’obstacle une augmentation de l’in-
lumière artérielle de moins de 50 %) sont générale- dice de résistance et de l’indice de pulsatilité. En
ment asymptomatiques, et exceptionnellement à aval, on observe en revanche un amortissement de
l’origine de phénomènes emboliques. Elles peuvent la modulation du pic systolique, dont le sommet est
être visualisées par l’échographie (encore que la émoussé (temps d’ascension systolique allongé), et
partie proximale de l’artère subclavière soit diffi- une augmentation de la valeur relative de la vitesse
cilement accessible). À l’examen Doppler, elles ne diastolique se traduisant par une diminution des
donnent pas de signe net au repos, mais peuvent indices (Fig. 5).
donner quelques perturbations circulatoires locales En cas de sténose serrée ou d’occlusion de l’ar-
(accélération, turbulence) lors de l’effort ou d’un tère subclavière en amont de la naissance de l’ar-
test d’hyperémie postischémique. Outre l’athé- tère vertébrale, on peut observer un vol vertébro-
rome et l’athérosclérose, leur étiologie peut impli- subclavier partiel ou complet (Fig. 6). La recherche
quer des phénomènes inflammatoires (cf. infra). de ce phénomène doit être systématique en pré-
Lorsque les lésions de la paroi artérielle sont sence d’une asymétrie tensionnelle des deux bras
proéminentes, elles entraînent une sténose qui se (anisotension et anisosphygmie).
manifeste, comme sur les autres axes artériels, par En cas de lésion très proximale, les signes directs
des signes directs et indirects. ne sont parfois pas accessibles et peuvent n’être
Les signes directs, proportionnels au degré de
sténose, sont dominés par l’accélération circula-
toire, principalement systolique. L’estimation du
degré de sténose repose donc sur la mesure des
vitesses circulatoires par le Doppler à émission
pulsée, avec un angle d’incidence inférieur ou égal
à 60°, comme pour les autres axes artériels. Néan-
Figure 5 Enregistrement spectral du flux d’une artère brachiale
moins, il n’existe pas de critères chiffrés universel-
en aval d’une sténose subclavière serrée : vitesse systolique
lement admis pour cette évaluation, qui reste donc abaissée, augmentation du temps d’ascension systolique et pré-
en grande part subjective. L’accélération circula- sence d’une composante diastolique.
toire systolique reste le principal critère : une
vitesse systolique supérieure à 3 m s–1 sur une
artère subclavière correspond généralement à une
sténose supérieure à 70 % en diamètre ; la turbu-
lence, marquée par l’inscription de signaux de forte
brillance de part et d’autre et à proximité immé-
diate de la ligne de base, en systole, sur les spec-
Figure 6 Flux inversé de façon permanente dans une artère
tres Doppler, apparaît en général lorsque la sténose vertébrale homolatérale à une sténose subclavière serrée, aug-
est plus serrée, de l’ordre de 90 %. Le rapport des mentation des vitesses et donc du vol lors de l’hyperémie du
vitesses systoliques entre celle mesurée au site de membre supérieur concerné (partie droite de l’enregistrement).
636 G. Deklunder et al.
démasqués que par une épreuve d’hyperémie post- signes directs en doppler se limitent à une accélé-
ischémique, obtenue à la levée d’un garrot pneu- ration circulatoire modérée. Cet aspect particulier
matique préalablement gonflé au-dessus de la pres- des lésions est très évocateur, notamment en l’ab-
sion artérielle systolique pendant 3 minutes sur le sence de plaques athéromateuses typiques. La
bras homolatéral, équivalent de l’épreuve de mar- coexistence de lésions de nature différente est
che au niveau des membres inférieurs.15,38 cependant possible, en particulier dans le cas de
l’artérite radique ou dans la maladie de Horton.
Thromboses et occlusions Bien que cette dernière, qui concerne principale-
Les axes artériels des membres supérieurs sont ment le sujet âgé, comporte une atteinte prédomi-
très aisément accessibles sur la presque totalité de nant sur les branches de l’artère carotide externe,
leur trajet. Le diagnostic direct de thrombose est des lésions des artères axillaires ou subclavières
donc généralement possible par la mise en évi- sont possibles.
dence d’échos au sein de la lumière artérielle. Le En pratique, c’est en général l’association d’un
Doppler couleur facilite le dépistage et la localisa- contexte clinique particulier et d’une localisation
tion de la thrombose, lorsqu’il est réglé pour privi- spécifique des lésions en échographie qui permet
légier la détection des vitesses lentes (échelle de d’aboutir au diagnostic. La maladie de Takayasu
vitesse basse et gain suffisant). Sur l’image écho- par exemple concerne surtout la femme jeune et se
graphique, une hyperpulsatilité du segment manifeste par des lésions prédominant sur les artè-
d’amont peut attirer l’attention de l’examinateur. res proximales des membres supérieurs (« maladie
Les principaux signes indirects d’amont sont cepen- de la femme sans pouls »). La thromboangéite
dant représentés par une diminution de la vitesse oblitérante de Buerger touche l’homme jeune et
systolique et une augmentation de l’indice de résis- fumeur et se présente sous forme de lésions obs-
tance d’autant plus marquées que l’on se rappro- tructives prédominant en distalité, notamment au
che de l’obstacle. Au niveau de l’obstacle lui- niveau des artères de la main, souvent associées à
même, l’absence de tout signal Doppler, que ce soit une artérite distale des membres inférieurs ainsi
en mode couleur ou pulsé, est caractéristique. Dans qu’à des thromboses veineuses superficielles.
certains tableaux chroniques, la confusion avec une
voie collatérale hypertrophiée est possible, mais Anévrismes
l’attention doit être attirée par une localisation Les anévrismes des axes artériels des membres
inhabituelle de l’axe perméable. Les signes d’aval supérieurs sont rares, ils peuvent rester asympto-
sont de même nature que ceux qui ont été décrits à
matiques et être découverts fortuitement dans un
propos de la sténose : amortissement de la modu-
tableau d’ischémie aiguë d’un membre. Ils concer-
lation systolique, diminution de l’indice de résis-
nent le plus souvent les artères subclavières, par-
tance et de pulsatilité. Comme toujours, les signes
fois les artères axillaires. Il faut les distinguer de la
indirects d’amont ou d’aval dépendent du dévelop-
simple ectasie poststénotique, que l’on rencontre
pement de la collatéralité. En dehors d’un contexte
par exemple en aval d’une compression extrinsè-
clinique particulier (insuffisance rénale chronique
que chronique de l’artère subclavière dans le pas-
avec médiacalcose sévère, artérite radique, arté-
sage thoracobrachial.
rite inflammatoire, traumatisme...), la principale
cause des occlusions artérielles au membre supé- Un anévrisme proprement dit est défini comme
rieur est représentée en fait non par l’athérome une augmentation localisée d’au moins 50 % du
mais par l’embolie, d’origine cardiaque ou aorti- diamètre artériel par rapport au calibre d’amont
que. L’examen échodoppler réalisé en urgence avec perte du parallélisme des parois de l’artère.
montre alors le thrombus échogène, généralement Le contexte le plus fréquent est la maladie athéro-
situé immédiatement en amont d’une bifurcation, scléreuse, responsable de la destruction de la mé-
et se tassant sur lui-même à chaque impact systoli- dia.
que.15,38 Les anévrismes d’autres origines sont moins fré-
quents et se rencontrent essentiellement dans des
Pathologie artérielle inflammatoire maladies inflammatoires (Takayasu ou Kawasaki)
Les artériopathies oblitérantes non athéroma- ou dans certaines maladies héréditaires du tissu
teuses des membres supérieurs peuvent concerner conjonctif (Marfan).
tant les artères proximales que distales.7,8,48 Elles L’échographie permet de visualiser la dilatation
se présentent sous la forme de lésions d’épaississe- artérielle, de préciser sa morphologie sacciforme,
ment circonférentiel hypo- ou isoéchogène de la ou fusiforme et d’effectuer des mesures (diamètres
paroi, en général étendues. De telles lésions peu- externes antéropostérieur et transverse, sur une
vent provoquer des sténoses très longues dont les coupe transversale). Les coupes longitudinales per-
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 637
mettent de déterminer l’extension de la lésion en peuvent être favorisés par un cal hypertrophique
hauteur et de différencier l’anévrisme de simples après fracture de la clavicule, une côte surnumé-
sinuosités artérielles. L’échographie permet aussi raire ou une apophysomégalie.
de détecter une éventuelle thrombose pariétale, Les manifestations cliniques sont très variables
iso- ou hyperéchogène, parfois remaniée par des et la compression vasculaire isolée est très souvent
zones de nécrose. L’imagerie Doppler permet, asymptomatique. La pince artérielle peut se mani-
quant à elle, d’analyser le chenal circulant.13,38 fester par une impression de lourdeur, d’impotence
Les traumatismes peuvent être à l’origine d’ané- fonctionnelle ou de douleur du membre supérieur,
vrisme artériel au membre supérieur. Les trauma- parfois avec pâleur des téguments, mais les mani-
tismes professionnels répétés peuvent provoquer festations cliniques sont parfois intriquées avec une
des anévrismes des arcades palmaires. Les trauma- symptomatologie neurologique (paresthésies) qui
tismes directs par projectile ou arme blanche peu- peut faire évoquer un syndrome du canal carpien,
vent provoquer, notamment sur les vaisseaux proxi- voire un acrosyndrome. Dans les formes chroni-
maux, de volumineux faux anévrismes, battants et ques, la compression répétée de l’artère subcla-
douloureux, se manifestant souvent par des phéno- vière lors de certains mouvements d’abduction et
mènes compressifs de voisinage. de rotation du membre supérieur peut aboutir à des
lésions de la paroi artérielle, épaississement fi-
Dissections breux initial puis sténose, avec éventuelle dilata-
Les dissections spontanées des axes artériels des tion poststénotique. La thrombose est une compli-
membres supérieurs sont souvent le résultat de la cation relativement rare mais classiquement citée.
progression antérograde d’une dissection aortique,
La première phase de l’examen, statique, est
qui fait suite au clivage de la média avec déchirure
réalisée sur un patient en décubitus dorsal et per-
intimale et formation d’un faux chenal susceptible
met de définir l’état de la paroi artérielle subcla-
de se thromboser. Dans plus de 60 % des cas,
vière en échographie mode B. L’examen Doppler
l’orifice d’entrée se situe au niveau de l’aorte
porte sur l’ensemble des axes artériels des mem-
ascendante. On observe parfois un orifice de réen-
bres supérieurs et recherche une éventuelle sté-
trée en aval. L’hypertension artérielle et les mala-
nose, rarement retrouvée en pratique sur l’examen
dies héréditaires du tissu conjonctif en constituent
de base mais surtout une lésion associée ou un
les causes les plus fréquentes. On peut mentionner
diagnostic différentiel (artérite digitale, lésion
aussi les causes iatrogènes, à l’origine de dissec-
athéromateuse...). Cet examen est complété par la
tions plus localisées, restreintes à la zone de la
mesure bilatérale de la pression systolique de l’ar-
ponction artérielle, brachiale en général.
tère brachiale.
L’échographie bidimensionnelle met en évidence
un lambeau intimal flottant dans la lumière vascu- Les manœuvres dynamiques sont ensuite réali-
laire si le faux chenal est perméable. Lorsque ce sées chez le patient en position assise. L’outil idéal
chenal est thrombosé, l’hématome pariétal appa- est alors une simple sonde Doppler à émission conti-
raît séparé de la lumière perméable par un liseré nue (de 4 ou 8 MHz selon la morphologie du sujet),
échogène, ce qui permet de le distinguer d’une très maniable, que l’opérateur peut tenir entre
lésion athéromateuse banale ou d’un thrombus pa- l’index et le majeur tandis que la paume de sa main
riétal qui sont, de plus, des lésions moins étendues. prend appui sur l’épaule du sujet. Dans le même
La lumière résiduelle peut être analysée à l’aide du temps, la main libre de l’opérateur accompagne les
Doppler couleur. Le Doppler pulsé enregistre géné- mouvements du sujet tout en palpant le pouls ra-
ralement un tracé caractérisé par une profonde dial. De nombreuses manœuvres peuvent être ef-
encoche systolique (pic systolique bifide, dû au fectuées, dominées par l’abduction et la rotation
déphasage de l’arrivée de l’onde artérielle dans le externe du membre supérieur et sensibilisées, le
vrai et le faux chenal).8 cas échéant, par l’inspiration profonde et la rota-
tion du rachis cervical. En pratique, l’essentiel est
Syndrome du passage thoracobrachial de chercher à reproduire la position déclenchant la
La compression extrinsèque des vaisseaux sub- symptomatologie décrite par le patient.
claviers dans le passage thoracobrachial, soit dans Les manœuvres dynamiques de référence sont :
le défilé des muscles scalènes, soit dans la pince • la manœuvre de Wright (test du passage sous-
costoclaviculaire, est une forme relativement rare pectoral) : rotation externe du membre supé-
du syndrome du passage thoracobrachial qui rieur et hyperabduction de 30 à 180°;
concerne le plus souvent les éléments nerveux. • la manœuvre d’Adson (test du passage intersca-
Outre les anomalies de la statique ou de la dynami- lénique) : inspiration forcée et rotation de la
que scapulaire, les phénomènes de compression tête, homolatérale au côté exploré ;
638 G. Deklunder et al.
• la manœuvre d’Eden (test du passage costocla- d’en être à l’origine. Par ailleurs, des traumatismes
viculaire) : rétropulsion et abaissement des locaux répétés, soit dans le cadre d’une maladie
épaules. professionnelle (« syndrome du marteau-piqueur »),
La positivité de l’épreuve se manifeste par l’alté- soit dans le cadre d’une activité sportive (sports
ration progressive du signal Doppler avec accéléra- comportant la frappe d’un ballon), peuvent pro-
tion systolique croissante, dispersion spectrale de duire des lésions de la paroi artérielle avec fibrose,
plus en plus marquée, puis turbulence précédant la sténose ou anévrisme des artères de la main et donc
disparition totale du signal. La réapparition brus- un risque de thrombose. Un examen minutieux des
que du signal artériel lors du retour progressif à la artères digitales à l’aide d’une sonde de très haute
position de repos est significative lorsqu’elle s’ac- fréquence est alors nécessaire. Les tests de com-
compagne d’une hyperémie postischémique (aug- pression de l’artère ulnaire et de l’artère radiale
mentation significative du flux diastolique pendant doivent être effectués pour étudier la perméabilité
quelques secondes ou dizaines de secondes). Le des anastomoses constituant les artères palmaires
piège principal est représenté par le déplacement superficielle et profonde. Une atteinte bilatérale
intempestif de la sonde lors du mouvement. La chez un homme jeune tabagique, doit faire évoquer
reproductibilité de la manœuvre est donc essen- une maladie de Buerger, imposant un examen écho-
tielle pour pouvoir fonder le diagnostic. doppler étendu aux autres territoires (cf. su-
L’interprétation des résultats de ces manœuvres pra).15,25,38,45
dynamiques reste cependant délicate. En pratique,
on ne peut en effet les considérer comme positives Pathologie artérielle d’origine iatrogène
que si l’angle d’abduction, par exemple, est infé-
rieur à 100°, les manœuvres dynamiques extrêmes Faux anévrisme
s’avérant positives chez nombre de sujets sains. De Il représente une pathologie fréquente. Il sur-
plus, la positivité d’une manœuvre ne permet d’af- vient suite à une ponction vasculaire et correspond
firmer le diagnostic que si le phénomène de com- à un hématome communiquant avec la lumière
pression vasculaire coïncide avec le déclenchement artérielle, développé en position adjacente à l’ar-
des symptômes. Il n’est pas exceptionnel que le tère, avec thrombose circonférencielle plus ou
patient signale la survenue des symptômes dans moins importante et surtout un flux tourbillonnant,
une position qui ne provoque pas de compression souvent échogène, formant des volutes spectacu-
vasculaire, ou inversement.11,15,17,21,39 laires en mode B. Dans le chenal d’alimentation, on
observe un flux typique, alternant, constitué d’un
Acrosyndromes vasculaires flux systolique suivi d’un reflux holodiastolique.
Les acrosyndromes correspondent à des troubles En première intention, le traitement du faux
circulatoires des extrémités se manifestant, soit anévrisme est réalisé par compression, éventuelle-
par des troubles vasomoteurs idiopathiques ou se- ment sous guidage échographique pour vérifier le
condaires (syndrome de Raynaud, érythermalgie), positionnement précis du compresseur et son effi-
soit par des troubles trophiques (ischémie digitale cacité, le flux devant être interrompu dans le che-
permanente, syndrome des doigts bleus). nal et dans le faux anévrisme sans altérer celui de
L’examen échodoppler n’apporte pas d’argu- l’artère. En cas d’échec, un traitement chirurgical
ment fondamental pour le diagnostic positif ou s’impose le plus souvent.
étiologique des acrosyndromes mais permet d’ef-
fectuer un bilan global des axes vasculaires des Fistule artérioveineuse au membre supérieur
membres supérieurs, de démontrer l’existence Elle est rare, elle peut être d’origine traumati-
d’un spasme et de dépister d’éventuelles patholo- que (traumatisme pénétrant ou, plus rarement,
gies intriquées, voire de proposer un diagnostic fermé) mais la ponction artérielle diagnostique ou
différentiel. L’exploration est donc réalisée dans thérapeutique en est la cause la plus fréquente.
les mêmes conditions que celles qui ont été décri- Elle est constituée d’une communication directe
tes plus haut. En cas d’atteinte unilatérale, la entre une artère lésée et la veine satellite, se
recherche d’une cause locale est importante et les manifestant par une tuméfaction et/ou un souffle
manœuvres dynamiques décrites plus haut (cf. su- systolodiastolique intense. L’examen échodoppler
pra) doivent compléter dans ce cas l’examen de objective alors des signes directs et indirects. Au
repos.14,17,25,45 niveau de la fistule elle-même, on constate une
Les troubles trophiques des extrémités peuvent accélération circulatoire importante ainsi que des
résulter d’un mécanisme embolique et il est alors vibrations transmises aux tissus voisins se matéria-
important de rechercher sur les axes d’amont une lisant par une mosaïque de couleurs en imagerie
lésion anévrismale ou athéromateuse susceptible doppler. En amont, sur l’artère alimentant la fis-
Exploration des vaisseaux du membre supérieur. Doppler et échotomographie 639
tule, on observe une augmentation du débit qui se centrale ou avant la création d’un abord vasculaire
traduit par une élévation des vitesses systoliques et pour hémodialyse, par le suivi d’une fistule artério-
diastoliques et un indice de résistance bas. En aval, veineuse, par l’analyse d’une malformation vascu-
sur la veine de drainage de la fistule, le flux veineux laire ou encore par la recherche d’une compression
est accéléré, souvent turbulent, avec renforce- extrinsèque.1,36
ment systolique caractéristique. Lorsque la fistule
artérioveineuse est de topographie superficielle, Rappel anatomique
une compression douce permet son extinction et
donc la disparition des signes indirects.38 Le système veineux des membres supérieurs est
composé d’un réseau veineux superficiel et d’un
Quelques situations particulières réseau veineux profond, reliés par de nombreuses
Lorsque le chirurgien envisage d’utiliser l’artère anastomoses.12,49 Seules les principales connec-
thoracique interne (autrefois appelée mammaire tions sont reportées dans la figure 1.
interne) pour un pontage coronaire, il est utile de
vérifier au préalable la bonne perméabilité de l’ar- Résultats normaux
tère subclavière, ainsi que le calibre et le flux de
l’artère thoracique interne elle-même. Celle-ci est En mode B, la compressibilité complète de la
visible, soit à son origine sur le versant inférieur de lumière veineuse, l’état des parois (épaisseur, dis-
l’artère subclavière, pratiquement face à l’ostium tensibilité), de la lumière (vacuité) et des valvules
vertébral, soit dans sa partie tronculaire, dans les (épaisseur, mobilité) sont vérifiés en coupes trans-
premiers espaces intercostaux à courte distance du versales étagées, sans discontinuité. La veine nor-
bord sternal. En cas d’obstruction proximale de male se laisse facilement comprimer par une simple
l’artère subclavière, l’artère thoracique interne pression mécanique de la sonde qui collabe complè-
peut être impliquée dans le réseau collatéral de tement les parois sauf au niveau subclavier où la
suppléance et donc non disponible pour un pon- manœuvre est gênée par la présence de la clavi-
tage. Après réalisation d’un pontage, son bon fonc- cule. La veine normale se présente sous la forme
tionnement est attesté par la modification caracté- d’une structure à contenu anéchogène, délimitée
ristique du flux de l’artère donneuse, majoré en par une paroi mince matérialisée par un fin liseré
diastole, voire typiquement coronaire.17 échogène. Elliptique en coupe transversale, elle
Dans certaines situations, c’est l’artère radiale constitue une bande à bords non strictement paral-
qui sert de substitut au pontage coronaire, elle doit lèles en coupe sagittale. La lumière peut parfois
donc être prélevée, au moins en partie. En préopé- comporter de fins échos mobiles en cas de stase
ratoire, l’échodoppler permet de s’assurer de la veineuse. Le calibre veineux est supérieur à celui
perméabilité des artères radiale et ulnaire, de véri- des artères et varie, surtout pour les troncs proxi-
fier que les arcades palmaires sont fonctionnelles, maux, selon le cycle respiratoire : il se majore lors
et que l’artère ulnaire participe effectivement à la de la manœuvre de Valsalva ainsi qu’en expiration
vascularisation de la main. et diminue en inspiration.
En présence d’un pontage extra-anatomique, En Doppler pulsé, des flux spontanés sont enre-
comme le pontage axillofémoral pour revasculari- gistrables au niveau des veines proximales et bra-
ser un membre inférieur ou carotidosubclavier pour chiales. Ils présentent une modulation atriale domi-
contourner un obstacle sur la subclavière préverté- nante avec flux biphasique antérograde et reflux de
brale, l’échodoppler artériel du membre supérieur faible amplitude ainsi qu’une modulation respira-
est utile à l’étude de l’anastomose proximale. toire avec accélération inspiratoire et ralentisse-
L’examen permet de rechercher une sténose ou ment expiratoire.15,16,35 La détection de signaux au
une dilatation anastomotique pouvant compromet- niveau des veines plus distales et des veines super-
tre la viabilité du pontage. ficielles impose la réalisation de manœuvres de
compression d’amont qui accélèrent le flux, en
général trop lent à l’état basal pour être détecté.
Exploration veineuse Celles-ci permettent d’apprécier la perméabilité
de l’axe veineux entre le site de la compression et
La suspicion de thrombose veineuse, superfi- le niveau de l’enregistrement. Il ne doit pas être
cielle ou profonde, est une des principales indica- enregistré de flux veineux rétrograde, spontané ou
tions de l’examen ultrasonographique veineux des lors des manœuvres de chasse d’amont ou d’aval, si
membres supérieurs.9 Cette exploration peut éga- le système valvulaire est continent.
lement être motivée par l’évaluation du capital L’imagerie Doppler permet de vérifier la per-
veineux avant la mise en place d’une voie veineuse méabilité des veines. Il est particulièrement utile à
640 G. Deklunder et al.
Varices
Les varices des membres supérieurs sont très
rares. Elles peuvent être primitives et se voient
plus volontiers chez la femme (face externe du
bras), ou secondaires (thrombose veineuse pro-
fonde, angiodysplasie, agénésie valvulaire).39
L’exploration échodoppler met en évidence des
dilatations tortueuses du réseau veineux superficiel
Figure 9 Sténose sur la zone d’insertion de la prothèse (aspect avec présence, en Doppler pulsé, d’un reflux lors de
en rail) utilisée pour la construction de la fistule artériovei- la compression d’amont, se manifestant par une
neuse : vitesse maximale à 400 cm s–1. inversion du codage en Doppler couleur.30
644 G. Deklunder et al.
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