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La biomécanique se définit comme l’application des lois physiques au mouvement humain. Afin de
comprendre le fonctionnement du squelette et l’action des muscles sur les différents segments du
corps, la nature des forces s’appliquant au corps doit être connue.
Notion de levier
Un levier est un système rigide (os) sur lequel agit une force (musculaire) pour vaincre une résistance (en
général la gravité) en prenant appui sur un point fixe (articulation). La force ne s’applique pas directe-
ment au muscle mais à son insertion (ie. le tendon). Plusieurs types de leviers sont décrits :
R R P
d1 d2 P
d2
R
d1
P d1 A d2
A A
La résistance (R) et la puissance (P) La puissance (P) s’applique entre La résistance (R) se situe entre le
sont situées de part et d’autre de l’axe et la force de résistance (R). Il point d’appui (A) et la puissance
l’articulation (point d’appui, A). Plus faut développer une force impor- (P). Il permet de contrer des
la force est située loin du point tante pour contrecarrer la résistance forces de résistance importantes.
d’appui, plus le levier est important. (levier de vitesse).
Levier inter-appui Levier inter-puissant Levier inter-résistant
184
fiche
Facteurs hormonaux
Active la VIT D Vaisseau Testostérone
Chondrocyte maturation sanguin Aromatase
des
chondrocytes GH, Œstradiol
IGF-1
Atténue la
PTH sensibilité du tissu
Active les à la PTH
Ostéoclastes ostéoblastes et
les chondrocytes
Induit la production de
L-RANK par les
ostéoblastes
RANK active les
ostéoclastes
résorption osseuse
Ostéoblastes
Facteurs mécaniques
Déplacement de fluides
(muscle, gravité)
Activent les ostéocytes et
les ostéoblastes, nourrissent le
cartilage par imbibition
Ostéocytes
MATRICE
Aromatase : enzyme responsable de la synthèse des œstrogènes – GH : hormone de croissance (Growth Hormone) –
IGF-1 : Facteur de croissance (Insulin-like growth factor) - RANK : récepteur présent à la surface des ostéoclastes (receptor
activator of nuclear factor kappa B) – L- Rank : ligand spécifique activant les ostéoclastes – PTH : parathormone.
Les contraintes mécaniques induites par l’activité physique activent les ostéocytes (cellules du tissu
osseux issues des ostéoblastes) ainsi que les ostéoclastes (cellules responsables de la résorption
osseuse). Elles activent également la maturation des chondrocytes (cellules de la matrice cartilagi-
neuse).
185
fiche
179 Les adaptations musculaires
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
Lésion Noyau
musculaire Myofibrille
Cellule quiescente
Activation et prolifération Auto-
des cellules satellites régénération
Myofibrille régénérée ou
neuve avec noyau central
Selon le type
d’entraînement
pratiqué, le
type de fibres
évolue.
Demi-fond Sprint
Marathon 1500 - 3000 m
(majorité (majorité
(mixte de
de type I) de type II)
types I et II)
186
fiche
187
fiche
181 Les adaptations nerveuses
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
Le gain de force observé lors d’un entraînement n’est pas seulement attribuable à l’augmentation de la
taille des fibres musculaires mais également à des adaptations du système nerveux. Le recrutement des
unités motrices, la fréquence de stimulation des motoneurones et d’autres facteurs neuronaux vont
jouer un rôle essentiel dans cette plus grande production de force.
Force
Les adaptations nerveuses pré-
cèdent les adaptations muscu-
laires dans le développement
Adaptations de la force.
nerveuses
Début de 10 semaines
l'entraînement
FORCE
20 Nm
Avant
entraînement 100 ms
L'amplitude de l'EMG est plus grande,
ce qui reflète un recrutement plus
important d'unités motrices,
et uneadaptation de leur fréquence de
leur fréquence de décharge.
EMG 0,5 mV
188
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Régulation de la glycémie
Hormone de croissance
500 Adrénaline
Cortisol
400 Glucagon
Insuline
300
200
100
-100
0 20 40 60 80 100 120
Temps (en min)
Exercice à 70 % de la VO2 max
Les réserves de glucides étant épuisées à l’exercice prolongé, l’organisme mobilise et oxyde les lipides
pour maintenir la production d’énergie et donc stimule la lypolyse. L'hydrolyse des triglycérides par les
lipases permet la mobilisation des acides gras du tissu adipeux (AGL). Ces lipases sont activées par
plusieurs hormones, essentiellement l’hormone de croissance (GH), le cortisol, l’adrénaline et la
noradrenaline.
189
fiche
183 Les adaptations cardiaques
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
De nombreux paramètres cardiovasculaires (débit cardiaque, débit sanguin, pression artérielle…) sont
modifiés lors d’un effort physique, et ce en fonction du type d’exercice, de son intensité et de sa
fréquence. Ces adaptations sont essentielles pour permettre un apport en dioxygène suffisant pour le
fonctionnement musculaire.
Σ
PΣ pompe
EXERCICE
retour VTD
musculaire veineux
Efférence vagale
parasympathique
contraction
Cœur +
Glande FC
Efférence surénale
+ Débit sanguin musculaire
sympathique
Lors d’un exercice d’intensité constante, Lors d’un exercice d’intensité croissante,
la FC et le VES augmentent immédiate- la FC augmente linéairement jusqu’à
ment pour atteindre une valeur plateau. En atteindre la FC maximale [210 – (âge x 0,65)].
fonction des besoins métaboliques et de la Cette augmentation est fonction de
puissance développée, le débit cardiaque l’intensité de l’exercice. L’adaptation du VES
(VES x FC) augmente. Une hausse du débit se fait en deux temps : une hausse propor-
sanguin musculaire a lieu contre une forte tionnelle à l’intensité jusqu’à 50 % de la
baisse dans les organes non impliqués. VO2max, puis une stagnation. Ainsi,
l’augmentation du débit cardiaque n’est
due qu’à l’augmentation de la FC.
•
FC : fréquence cardiaque ; Qc : débit cardiaque ; VTD : volume télédiastolique ; VTS : volume télésystolique ; VES :
volume d’éjection systolique ; Σ : système nerveux sympathique ; pΣ : système nerveux parasympathique.
190
fiche
Les adaptations respiratoires –
Exercices d’intensité constante 184
Débit ventilatoire
VE
(L·min–1) 1 2 3 4 5
② Installation : ④ Décrochage
80
Croissance ventilatoire :
progressive en lien la ventilation chute
avec l’activité. 60 brusquement.
40
① Accrochage ⑤ Récupération :
ventilatoire : 20 Le débit ventilatoire
Augmentation revient progressive-
instantanée de la 0 ment aux valeurs de
ventilation. repos.
Consommation de dioxygène
191
fiche
Les adaptations respiratoires –
185 Exercices d’intensité incrémentale
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
Afin de permettre d’apporter aux muscles actifs l’O2 nécessaire, d’éliminer le CO2 produit par le métabo-
lisme aérobie et contribuer à l’équilibre acidobasique en libérant du CO2 du pool de bicarbonate, un
grand nombre de paramètres respiratoires tels que les échanges gazeux respiratoires, la ventilation, les
pressions partielles d’O2 et de CO2 et le pH évoluent lors d’un exercice d’intensité incrémentale ou d’un
exercice en rampe.
0 400
Intensité de l'exercice (W)
•
Pour des intensités inférieures à 70 % de la VO2max, le débit ventilatoire (VE) augmente proportionnel-
lement à la consommation d’O2 jusqu’à • un premier seuil ventilatoire (SV1).
Pour des intensités plus importantes, VE est supérieur à VO2, jusqu’à atteindre le deuxième seuil ventila-
toire (SV2). La ventilation est alors disproportionnée par rapport aux besoins en O2 du corps.
Seuil d'inadaptation
ventilatoire
VE (L·min–1) Lactate sanguin (mM·L–1)
Seuil d'adaptation SV1 SV2
ventilatoire
Augmentation
exponentielle de VE > VO2
Intensité moyenne -
Augmentation Hyperpnée
linéaire de VE
et VO2 Intensité élevée -
Métabolisme aérobie Hyperventilation
192
fiche
Les adaptations respiratoires
en milieux extrêmes : plongée et altitude 186
120 100
Acclimaté
Acclimaté
90 75 Non acclimaté
60 50 Limite inférieure
Limite admissible
inférieure
admissible
30 25
Non acclimaté
0 5 10 15 20 25 30 0 30 60 90 120
Altitude (en milliers de mètres) PO2 (mmHg)
193
fiche
187 Les adaptations du système excréteur
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
L’exercice génère des modifications du débit sanguin rénal, du débit urinaire, et de l’équilibre hydro-
électrolytique, essentiel aux fonctions cardiovasculaires et thermiques. Ces modifications font interve-
nir l’hormone antidiurétique (ADH) qui contrôle les sorties d’eau, et l’aldostérone qui régit l’équilibre en
sodium en fonction de l’intensité de l’effort.
Sudation
Pression artérielle Pertes importantes
H2 O H2 O H2 O d'eau et de Na+
Activité physique Artériole
Volume plasmatique
Osmolarité sanguine
Débit sanguin Aldostérone Glande surrénale
rénal
Réabsorption Hypovolémie
Rein de Na+ et de H2O
Rénine
Pression artérielle
Volume plasmatique
Hypothalamus
194
fiche
Lipides
50 90
40 Entraînement 80
30 70
10 50
0 40
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
VO2 max (en %)
L’équilibre entre l’oxydation lipidique et l’utilisation des glucides dépend des effets de l’entraînement et
de l’intensité de l’exercice (% de VO2 max). Ce concept est observé pour des exercices de longue durée
(10 000 m, semi-marathon, marathon…) ou de durée intermédiaire.
195
fiche
189 Métabolisme et activité anaérobie
Chapitre 17 – Adaptations physiologiques à l’effort
Deux types de métabolisme anaérobie peuvent être sollicités : le métabolisme alactique correspondant
à des exercices d’intensité maximale pendant un temps court (sauts, haltérophilie…) ou le métabolisme
lactique pour des exercices plus longs (course 100 m, natation 100 à 200 m…). Le problème du métabo-
lisme anaérobie lactique est la production de grande quantité d’acide lactique, induisant une baisse de
pH musculaire et donc une baisse de son efficacité (inhibition des enzymes glycolytiques).
12
Lactatémie (mmol·L–1)
Le seuil lactique (SL) d’un
sujet entraîné est décalé vers
Non entraîné
la droite, ce qui correspond à 8
une meilleure performance.
Entraîné
4
SL1
2 SL2
0 40 50 60 70 80 90 100
% VO2 max
Glucose → Pyruvate + H+
↓
Le pouvoir tampon (capacité Lactate + H+
MUSCLE
à maintenir le pH autour
d’une valeur stable) du H + HCO3– → CO2 + H2O
+
CO2
muscle est amélioré à l’entraî- H+ Lactate H+ HCO3–
nement.
MCT4
NBC
NHE1
Na+ HCO3– Na+
Les ions H+ produits par
l’exercice musculaire se
combinent avec des ions
bicarbonate (HCO3–) afin de
limiter l’acidité musculaire et SANG
de retarder l’apparition de la
fatigue musculaire. Le CO2
MCT4 : cotransporteur lactate / H+ ; NHE1 : antiport H+ / Na+ ;
produit par cette réaction est NBC : cotransporteur HCO3– / Na+ (augmenté par l’entraînement)
évacué par la respiration.
196
fiche
–
GnRH Production de
leptine
LH
Tissu adipeux
Complexe
hypothalamo-
hypophysaire EXERCICE BALANCE ÉNERGÉTIQUE
Ovaire
Chez la femme, l’entraînement physique entraîne des anomalies de la fonction ovarienne (insuffisance
lutéale, absence d’ovulation…) dues à un déficit énergétique. La leptine, hormone régulant les réserves
de graisses, inhibe la sécrétion de GnRH (Gonadotrophin Releasing hormone) et joue ainsi sur la pulsati-
lité de la LH (Luteinizing Hormone).
Production de leptine
GnRH
–
– 3
Tissu adipeux
LH SHBG
Cœur Foie
Muscle moins de
Complexe
dégradation
hypothalamo-
de la
hypophysaire Testostérone testostérone
+ + –
Débit sanguin
1
4 2
Testicule
Diminue la sensibilité à la LH BALANCE ÉNERGÉTIQUE
EXERCICE
Chez l’homme, les exercices prolongés induisent une baisse de la sécrétion de testostérone due à la
diminution de la sécrétion hypothalamique de GnRH et à la diminution du nombre de récepteurs à la
LH. La diminution de la testostéronémie permet de dévier l’utilisation des acides aminés de la voie de la
synthèse protéique vers la voie de la néoglycogenèse afin de recharger en glycogène les réserves de
l’organisme. SHBG : Sex Hormone Binding Globulin.
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