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Un AVC ischémique est l’occlusion d’une artère cérébrale entrainant un arrêt de l’irrigation et donc une mort des
neurones de la région atteinte assez rapidement par manque d’O2 et de nutriments. Au début on pensait que le
cerveau mourrait tout de suite alors que pas tout à fait.
Tant qu’on ne sait pas le statut spécifique d’un patient, on considère qu’il faut aller le plus vite possible. Plus le
temps passe, plus les séquelles risquent d’être importantes. Il faut que cela soit fait dans les 20-25mn.
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Exemple d’un tableau trompeur : Le patient a présenté un déficit aigu, apparition d’un déficit hémi-corporel droit
dans un contexte clinique. L’imagerie aboutit au diagnostic de méningo-encéphalite herpétique. Le territoire qui
est atteint est la zone blanche temporale. L’atteinte est diffuse, pas très bien limitée ce qui n’évoque pas un
vaisseau bouché dont la zone touchée serait bien limitée. L’imagerie a donc pu éliminer le diagnostic d’AVC.
Il va donc falloir voir s’il y a une hémorragie, montrer le cœur de l’AVC (partie infarcie) et la zone de pénombre,
vérifier l’état des artères.
Pour cela, on va disposer d’outils d’imagerie :
• L’imagerie en coupe, c’est-à-dire l’IRM, qui va montrer s’il y a une hémorragie et le début de l’AVC
• Le scanner
On va ensuite s’appuyer sur les mismatch. Il s’agit des discordances entre deux séquences en IRM, une qui montre
la partie menacée, l’autre la partie détruite, la différence permet de connaitre la zone de pénombre. Par exemple
un mismatch flair/diffusion se trouve pour les AVC de moins de 6h. On peut aussi trouver un mismatch entre la
clinique et l’imagerie (suspicion d’AIT). On va s’appuyer là-dessus pour avoir une idée de la zone à sauver et les
vaisseaux.
L’information capitale, c’est quelle est l’importance du volume cérébrale détruit ? Pour cela
on utilise un score ASPECTS.
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Score ASPECTS : Permet de quantifier les atteintes. Score de 10 points permettant d’évaluer les AVC ischémiques
dans le territoire de l’artère cérébrale moyenne sur un scanner cérébral sans injection. On divise le territoire de
l’ACM (artère cérébrale moyenne) en 10 secteurs ; chaque secteur hypodense est considéré vaut 0, chaque
secteur normal vaut 1. S’il n’y a pas du tout d’atteinte parenchymateuse le score vaut 10. S’il est inférieur ou égal
à 5, les chances de récupération sont faibles. Sert aussi pour l’IRM.
Si le patient à un déficit neurologique et un ASPECTS a 10 = on considère que le cerveau n’est pas encore détruit
et on peut agir.
• Trop belle artère : ici, l’artère cérébrale moyenne gauche est visible de façon directe (sans injection) =>
on voit le caillot en hyperdensité. Ce signe est le plus précoce et très spécifique mais peu sensible. Parfois
on trouve aussi un tronc basilaire dense qui est d’assez mauvais pronostic.
• Effacement du noyau lenticulaire
• Perte du ruban insulaire
• Effacement des sillons de la convexité/ œdème localisé : normalement on voit les sillons alors que lors
d’une ischémie, le parenchyme perd en densité et prend en œdème hypodense également, ce qui les rend
moins visibles.
• Hypodensité des ganglions de la base
Attention, un de ces signes n’est pas un signe d’atteinte parenchyme cérébral : la trop belle artère n’indique rien
sur le cerveau en lui-même.
Différentes images d’AVC au scanner selon l’artère touchée :
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Évolution temporelle :
• Phase précoce (H4) : on devine à peine l’hypodensité à droite (ACM). Avec le temps,
l’hypodensité est de plus en plus marquée, avec une augmentation du contenu en eau avec
initialement un œdème, puis la mort des cellules. Le résultat est qu’il y a moins de cellules dans
un même volume.
• À un stade plus tardif (> J1), l’image est vraiment très hypodense, presque comme l’eau.
Il y a destruction et un œdème. L’AVC devient compressif, avec un engagement des structures
médianes de l’autre côté, par effet de masse causé par l’œdème. Les cornes des ventricules
paraissent augmentées de taille, en effet la masse gène le passage du LCR et provoque une
hydrocéphalie associée, qui majore l’HTIC.
§ Si les choses s’équilibrent, le patient peut s’en sortir.
§ Si la pression intracrânienne demeure supérieure à la pression de perfusion du cerveau,
le cerveau est moins bien irrigué. Le risque que le patient ne s’en sorte pas ou garde des
séquelles est important.
En plus de l’infarctus, comme le cerveau est lésé, particulièrement au niveau de la BHE, du sang peut diffuser dans
le parenchyme, et l’AVC ischémique se complique d’une hémorragie (mauvais pronostic).
b) IRM
Plus sensible que le scanner et reproductible. L’atteinte paraît évidente même à un stade très précoce. L’IRM est
multimodale c'est-à-dire qu’elle permet de faire un examen avec différents types d’information qui sont
complémentaires.
a. Séquence de diffusion
C’est une séquence rapide (en quelques secondes), elle permet d’affirmer l’ischémie artérielle, de la dater
et de définir parfois son mécanisme/étiologie.
On s’intéresse aux mouvements de la molécule d’eau ici dans le cerveau. En faisant une séquence courte (une
minute), on voit mal la morphologie du cerveau, mais on voit bien les molécules d’eau qui bougent difficilement.
Dans les premières minutes de l’AVC, un œdème apparaît car les cellules n’ont plus assez d’apport énergétique
pour chasser les molécules d’eau. La cellule se gonfle d’eau, c’est l’œdème cytotoxique (les molécules d’eau vont
donc moins bouger). On va donc avoir une limitation de la diffusion des molécules d’eau, à l’origine d’un
hypersignal. Néanmoins, ce n’est PAS pathognomonique de l’AVC.
On peut ensuite faire une cartographie de diffusion.
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b. Séquence FLAIR
C’est une séquence T2 qui efface les liquides circulants (LCR noir), de
façon à mieux faire ressortir le contraste entre les anomalies du
parenchyme et le liquide.
Tout d’abord cette séquence permet d’éliminer les diagnostics
différentiels par sa grande spécificité. Elle permet également de dater
l’ischémie. En effet, on a une majoration progressive de l’hypersignal
FLAIR dans les 12 premières heures. L’analyse qualitative ou
quantitative du signal FLAIR permet de classer les patients : ©©
• Normal : 0-6h 4h30
• Hypersignal : > 4h30-6h (donc plus tardif que la diffusion) è Trop
tard pour prise en charge
2h après le déficit : Atteinte du territoire postérieur de l’ACM
Sur cette image FLAIR, on ne voit pas grand-chose, on voit qu’il y a un petit effacement des sillons mais c’est très
discret par rapport à la diffusion.
Le mismatch Diffusion/FLAIR (une diffusion en hypersignal alors que le FLAIR est encore normal) permet
l’identification des patients dont l’AVC date de moins 6h 4h30 et permet une prise en charge ©©
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Notion de collatéralité :
Chez certaines personnes, il y a une prise en charge d’un
territoire vasculaire par un autre lors d’un AVC.
Ici on a l’ACM qui est bouchée. Dans ce cas, l’artère cérébrale
antérieure circule à contre-courant pour suppléer l’ACM
bouchée. Cette suppléance limite une destruction plus
étendue du cerveau mais celle-ci est fragile et retarde juste
le phénomène. Permet au thérapeute d’avoir le temps pour
intervenir et recanaliser l’artère bouchée.
L’idée de la prise en charge de ces patients va résulter d’un équilibre entre la portion détruite et la portion qui est
à risque. Pour cela, on va tester la perfusion cérébrale avec le scanner et l’IRM qui permet d’explorer cette
perfusion cérébrale.
• Probabiliste, basée sur le délai et le déficit neurologique : un patient qui a un déficit neurologique et qu’on
voit très tôt à beaucoup de chance d’avoir peu de cerveau détruit (incertain bien sûr, dépend des gens)
=> (Étude Mr CLEAN : 2015, basée sur le concept du délai : <6h après le début de l’AVC et le déficit
neurologique => il existe une grande pénombre et donc un grand bénéfice à une recanalisation.
• Probabiliste, basée sur la taille du cœur ischémique et le déficit neurologique (Critères de l’étude DAWN :
« s’il y a un mismatch important entre la taille du cœur ischémique et les déficits neurologiques, il y a de
la pénombre ischémique »
• Objective, basée sur la mesure de la pénombre par imagerie de perfusion (critère des études DEFUSE-3
et EXTEND : pour cela, il faut une méthode qui permette de mesurer le cœur ischémique et la région hypo
perfusée, sans prendre en compte l’oligémie bénigne)
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Quel est le meilleur paramètre pour évaluer la zone hypoperfusée (cœur + pénombre) ? => Tmax >6s
Quel est le meilleur paramètre pour évaluer la zone infarcie (cœur) ? => CBF <30%
/ ! \ Il ne faut pas considérer qu’une seule partie d’un examen peut aboutir à un diagnostic ! Les signes
d’imagerie ont toujours un caractère relatif.
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Remarque : Maintenant il y a des logiciels qui comparent les deux séquences (diffusion et perfusion) et envoie un
mail avec la superposition des deux en mettant en évidence les différence (territoires à risques).
Quand un patient à de bonnes collatérales, il va avoir une zone détruite plus limitée, mismatch plus élevé, diminue
le risque hémorragique et différencie slox/fast progressors.
IRM FLAIR : signe du spaghetti = flux vasculaire ralenti.
Scanner avec produit de contraste avec meilleure visualisation des collatérales.
Il y a beaucoup de logiciel : Rapid, Olea… qui montre et calcul les volumes des différentes zones à risque,
détruites…
2) AngioRM (ARM)
Il existe 2 façons d’observer les vaisseaux en IRM :
2. Une séquence injectée avec du gadolinium des TSA (= tronc supra-aortiques) de la même
manière que le produit de contraste iodé au scanner. Le champ d’exploration est plus vaste
(on peut voir les vaisseaux du cou).
En TOF, au niveau d’une occlusion artérielle, il y a une absence de signal. La limite est que si le
flux est ralenti de façon importante, cela peut faire croire à tort à une occlusion. On ne
distingue donc pas un ralentissement important du flux d’une occlusion.
En utilisant du gadolinium, on regarde la diffusion du produit dans les vaisseaux. Cela nous dit
réellement s’il y a occlusion ou pas et quelle portion du vaisseau est occluse. Cet examen
permet de voir plus facilement les vaisseaux du cou que le TOF.
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Ici les séquences FLAIR et de diffusion sont positives ce qui signifie que l’ischémie date d’au moins 6 heures.
2) Déterminer la cause
On va chercher la cause de l’AVC car cela peut permettre de résilier l’AVC
dans la phase précoce. On peut donc chercher le caillot, regarder la répartition
des territoires vasculaires.
Les territoires jonctionnels de ces territoires vasculaires sont fréquemment les
plus précocement atteints lors d’un AVC ischémique et méritent donc une
attention toute particulière en imagerie. En effet, le cerveau n’est pas irrigué de
manière constante sur tout le parenchyme : les zones de frontières entre 2
territoires vasculaires sont moins fortement perfusées puisqu’elles se trouvent
à distance de leur artère d’origine, ils sont donc le lieu de formation prématuré
d’ischémie en cas d’obstruction.
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Remarque : si on a une atteinte des deux hémisphères, donc atteinte de plusieurs territoires, il s’agit de
plusieurs petits emboles à différents temps et différents endroits, ce qui suggère une atteinte cardiaque.
Différents exemples :
On observe une petite lésion. On peut faire l’hypothèse que c’est un petit embole qui
est parti dans la circulation et est venu boucher une petite artère.
À l’angio-IRM, on observe une sténose avec un dépôt athéromateux dans l’artère
carotide interne qui réduit considérablement le diamètre de l’artère et qui peut être
très probablement la source du départ de l’embole. Il est important de rechercher
l’étiologie car la prochaine fois l’AVC pourrait être plus important et il faut donc le
prévenir.
Ischémie jonctionnelle : Ces images permettent de mettre en évidence une souffrance ischémique qui survient à
la rencontre de 2 territoires vasculaires : l’artère cérébrale moyenne (en bleu), l’artère cérébrale antérieure (en
jaune) et l’artère cérébrale postérieure (en rose). Les territoires les plus à risque sont les territoires qui sont à la
jonction de 2 territoires d’irrigation => traduit l’hypoperfusion de ces zones.
Ici, on voit des petites lésions un peu partout. Dans ce cas-là on considère qu’il y a
pleins de petites emboles qui se sont répartis un peu partout sur tout le territoire vasculaire.
Une origine cardiaque est très probable devant ce tableau. Un caillot se retrouve dans une
cavité cardiaque probablement dilatée par insuffisance et est à l’origine de petits caillots.
Cas clinique : une patiente de 86 ans, autonome à domicile, hémiplégie gauche brutale à 8H, avec AVC de l’artère
cérébrale moyenne à 8h, NIHSS 13, scanner cérébrale à 10h47, il est 11h, on fait quoi ?
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Tout d’abord, au scanner on peut voir une perte neuronale par augmentation des sillons mais qui est
physiologique pour son âge. On ne voit pas de grosses plages d’hypodensité.
À l’angioscanner, on voit que l’artère cérébrale moyenne est bouchée ce qui correspond au déficit de la patiente.
À 11h, on a une décision à prendre qui est basée sur l’âge, sur l’état antérieur, les ATCD, le délai de prise en charge
(court 3H), le cerveau détruit (pas beaucoup dans ce cas) et le cerveau sauvable ainsi que la localisation de
l’occlusion artérielle.
On fait une thrombolyse (mais pas forcément efficace dans tous les cas) + thombectomie avec stent.
Il n’y pas de problème avec l’âge (sauf si la patiente est en mauvais état), on demande l’état antérieur et les
antécédents : si pas de contre-indication, on thrombolyse (parce qu’on est dans les 4h30) et thrombectomie avec
stent.
Sur le plan clinique, après l’intervention la patiente a tout récupéré (NIHSS 0) et sur le plan de l’imagerie il reste
une atteinte.
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