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I. Pour comprendre
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Annexes
Objectifs pédagogiques
Diagnostiquer un accident vasculaire cérébral.
Identifier les situations d'urgence et planifier leur prise en charge préhospitalière et
hospitalière.
Connaître les principes de la prise en charge à la phase aiguë de l'AVC ischémique.
I. Pour comprendre
A. Définitions et épidémiologie
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont caractérisés par la survenue brutale d'un
déficit neurologique focal.
Ils affectent environ 150000 patients par an, un nombre qui a tendance à augmenter en
raison de l'augmentation de la population et de son vieillissement.
Environ un quart des AVC sont des récidives survenant chez des patients ayant un antécédent
cérébrovasculaire.
Les AVC peuvent survenir à tout âge, y compris dans l'enfance, mais, dans 75 % des cas, il
affecte des patients âgés de plus de 65 ans.
L'âge moyen de survenue d'un AVC est de 73 ans (70 ans pour les hommes et 76 ans pour les
femmes).
L'AVC est une pathologie fréquente et potentiellement grave qui constitue une urgence
médicale et, parfois, chirurgicale.
Le terme d'AVC regroupe l'ensemble des pathologies vasculaires cérébrales d'origine artérielle
ou veineuse, à savoir :
les ischémies cérébrales artérielles (80 %) :
transitoires : accident ischémique transitoire (AIT),
constituées : infarctus cérébraux;
les hémorragies cérébrales, ou intraparenchymateuses (20 %) ;
les thromboses veineuses cérébrales (rares).
Environ un quart des hémorragies cérébrales (5 % de tous les AVC) correspondent à une
hémorragie sous-arachnoïdienne, dont la prise en charge est totalement différente
(neurochirurgie ou radiologie interventionnelle) (cf. chapitre 28, item 341, et le référentiel du
Collège de neurochirurgie).
Les AVC représentent :
la première cause de handicap moteur acquis de l'adulte ;
la première cause de mortalité pour les femmes et deuxième pour les hommes après
les cancers ;
la deuxième cause de troubles cognitifs majeurs après la maladie d'Alzheimer.
L'amélioration du pronostic dépend de la qualité de la prévention primaire et secondaire et de
la rapidité de prise en charge diagnostique et thérapeutique à la phase aiguë.
B. Physiopathologie
Le fonctionnement cérébral nécessite un apport sanguin constant en oxygène et en
glucose. En raison de l'absence de réserve en ces deux substrats, toute réduction aiguë du
flux artériel cérébral sera responsable d'une souffrance du parenchyme cérébral situé en aval
de l'occlusion artérielle. La vitesse d'extension de la zone ischémiée dépendra de la mise en
jeu de systèmes de suppléances artérielles (collatérales) et de leur qualité (cf. annexe 27.1).
Ainsi, en cas d'infarctus cérébral, il existe :
une zone centrale, où la nécrose s'installe immédiatement et qui sera responsable des
séquelles neurologiques;
une zone périphérique, dite «zone de pénombre» (figure 27.1), où les perturbations
tissulaires sont réversibles si le débit sanguin cérébral est rétabli rapidement
(premières heures), qui est responsable des symptômes présentés par le patient ;
cette zone constitue la cible des traitements d'urgence de l'ischémie cérébrale.
On considère que chaque minute en ischémie est responsable d'une perte de 2 millions de
neurones.
L'ischémie cérébrale peut être la conséquence de deux mécanismes différents :
thrombotique ou thromboembolique (le plus fréquent) : occlusion artérielle ;
hémodynamique (rare) : chute de la perfusion cérébrale sans occlusion, à
l'occasion d'un effondrement de la pression artérielle :
régionale par sténose aiguë artérielle pré-occlusive (sur athérosclérose
par hématome sous plaque, dissection, vasospasme),
systémique (arrêt cardiaque);
en cas de mécanisme hémodynamique, l'infarctus cérébral touche volontiers une zone
jonctionnelle entre deux territoires (perfusion de «dernier pré»).
«déficit neurologique» :
seules les pertes de fonctions (motricité, sensibilité, vision, audition, langage...) sont
à prendre en compte,
toute manifestation productive (clonies, phosphènes, douleurs...) doit faire remettre
en question le diagnostic;
« focal » : la perte de fonction correspond à la lésion d'une structure anatomique cérébrale
donnée (cf. corrélations anatomocliniques en cours de sémiologie) ;
«d'apparition soudaine» :
le plus souvent le déficit neurologique focal apparaît sans prodromes et est d'emblée
maximal (symptômes d'intensité maximale en moins de 2 minutes),
plus rarement, le déficit peut connaître :
une aggravation rapide sur quelques minutes (aggravation en «tache d'huile»
de l'hémorragie intraparenchymateuse),
des paliers d'aggravation successifs (sténose artérielle pré-occlusive), des
fluctuations initiales (lacune),
des fluctuations initiales (lacune),
le déficit peut rester stable ou s'améliorer progressivement.
La nature ischémique ou hémorragique d'un AVC peut être évoquée cliniquement en fonction :
Territoire profond
Syndrome thalamique :
troubles sensitifs à tous les modes de l'hémicorps controlatéral ;
parfois douleurs neuropathiques intenses (jusqu'à l'hyperpathie) de l'hémicorps
controlatéral d'apparition subaiguë ou chronique;
rarement, mouvements anormaux de la main.
En cas d'atteinte bilatérale et complète : cécité corticale et troubles amnésiques (syndrome de
Korsakoff par atteinte bilatérale de la face interne des lobes temporaux).
Infarctus cérébelleux
Parfois asymptomatiques, ils se révèlent souvent par un trouble de l'équilibre et provoquent un
hémisyndrome cérébelleux ipsilatéral à la lésion.
En cas d'infarctus cérébelleux de grande taille, il peut exister un risque vital par :
L'«état multilacunaire» est la conséquence de la multiplication des petits infarctus pro- fonds.
Il est caractérisé par l'association de :
syndrome pseudo-bulbaire, troubles de la déglutition et de la phonation (voix
nasonnée) ;
rires et pleurs spasmodiques;
marche à petits pas;
troubles sphinctériens ;
détérioration des fonctions cognitives.
2. Diagnostic de l'AIT
Il est difficile, du fait de la brièveté du phénomène. Il justifie un interrogatoire dit «policier» compte
tenu des répercussions potentielles (bilan étiologique, complications socioprofessionnelles) d'un
diagnostic d'AIT par excès ou par défaut pour le patient.
La symptomatologie clinique des AIT est aussi variée que celle des infarctus cérébraux.
On distingue AIT probable et AIT possible.
a. AIT «probable»
Installation rapide, habituellement en moins de 2 minutes, de l'un ou de plusieurs des
symptômes suivants.
Symptômes évocateurs d'un AIT carotidien :
cécité monoculaire ;
troubles du langage (aphasie);
troubles moteurs et/ou sensitifs unilatéraux touchant la face et/ou les membres;
ces symptômes traduisent le plus souvent une ischémie du territoire carotidien mais,
en l'absence d'autres signes, il n'est pas possible de trancher entre une atteinte
carotidienne ou une atteinte vertébrobasilaire.
Symptômes évocateurs d'un AIT vertébrobasilaire :
troubles moteurs et/ou sensitifs bilatéraux ou à bascule d'un épisode à l'autre,
touchant la face et/ou les membres;
perte de vision dans un hémichamp visuel homonyme (hémianopsie latérale
homonyme) ou dans les deux hémichamps visuels homonymes (cécité corticale)
(l'hémianopsie latérale homonyme peut être observée également dans les AIT
carotidiens).
b. AIT «possible»
Les symptômes suivants sont compatibles avec un AIT mais ne doivent pas faire retenir le
diagnostic en première intention s'ils sont isolés :
vertige ;
diplopie ;
dysarthrie ;
troubles de la déglutition;
drop-attack (dérobement des jambes sans trouble de la conscience).
Le diagnostic d'AIT devient probable si ces signes s'associent (++), de façon successive ou
concomitante, entre eux ou aux signes cités dans le paragraphe « AIT probables ».
perte de l'équilibre;– symptômes sensitifs isolés ne touchant qu'une partie d'un membre
ou d'une hémiface ;
4. Étiologie
Les AIT et les infarctus cérébraux partagent les mêmes causes. Le bilan étiologique sera identique
dans les deux situations (cf. infra).
neurologiques :
aura migraineuse (importance de la marche migraineuse progressive),
crise épileptique partielle (ou déficit post-critique) révélatrice d'une lésion sous-
jacente (tumeur...) ;
métaboliques :
hypoglycémie,
hyponatrémie,
mitochondriopathie ;
autres : ils sont nombreux et varient selon la présentation clinique :
vertige paroxystique bénin ou maladie de Ménière (en cas de vertige),
glaucome ou pathologie rétinienne (en cas de trouble visuel),