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Introduction
La pathologie cardiovasculaire est une discipline enthousiasmante car elle comporte à la fois
une sémiologie riche, une physiopathologie passionnante, des outils diagnostiques fiables et
multiples et souvent de nombreuses solutions thérapeutiques. La pathologie cardiovasculaire
est également la première cause de mortalité dans les pays industrialisés.
Cette discipline fait l’objet de constantes recherches qui aboutissent à des découvertes
scientifiques, à des modalités diagnostiques nouvelles et à des stratégies thérapeutiques
performantes. Ces modifications ne réduiront la morbidité et la mortalité cardiaque qu’à
condition qu’elles soient largement diffusées et connues de tout le corps médical. Le syllabus
reflète l’état de nos connaissances en 2022.
Le cours de cardiologie débute par deux chapitres dédiés au diagnostic et au traitement des
facteurs de risque cardiovasculaire. Le troisième chapitre traite de la pathologie coronaire,
conséquence des affections décrites dans les deux premiers chapitres. Le chapitre 4 a trait aux
pathologies valvulaires. Le chapitre 5 traite de l’insuffisance cardiaque, des complications
des affections décrites dans les chapitres précédents. Enfin, le dernier chapitre traite des
arythmies cardiaques, qui compliquent les affections susmentionnées.
Une distinction claire est établie dans ce cours entre la matière qui doit être connue par tous et
les éléments dont la connaissance n’est pas prioritaire (ils sont écrits en petits caractères et ne
font pas partie de la matière à l’examen). La plupart des données chiffrées figurent à titre
indicatif, mais l’étudiant doit savoir ce qui est rare ou fréquent, précoce ou tardif, rapide ou
lent. Enfin, aucune posologie médicamenteuse ne doit être connue.
Chapitre 1 :
Athéromatose et prévention de la maladie cardiovasculaire
a) Introduction :
L’athérosclérose affecte la paroi interne des artères élastiques (p.ex. : aorte, artères carotides
et iliaques) et des artères musculaires larges et moyennes (p.ex. : artères coronaires et
poplitées).
Il s’agit d’une affection qui n’atteint pas toutes les artères de manière uniforme. C’est une
pathologie artérielle focale favorisée par les forces de cisaillement du courant sanguin et
aggravée par des pathologies systémiques (hyperlipidémie, hypertension, diabète sucré).
Les plaques athéromateuses sont situées à proximité de bifurcations artérielles, en raison de
l’augmentation du temps de contact entre les lipoprotéines de faible densité et la paroi de
l’artère à cet endroit.
Les symptômes cliniques chroniques de l’angor stable sont dus à une réduction de plus de
75 % de la lumière artérielle par une plaque athéromateuse obstructive. Les symptômes aigus
de l’athéromatose, sont surtout dus à la rupture d’une plaque athéromateuse qui ne réduit que
faiblement la lumière de l’artère, mais qui induit la formation d’un thrombus occlusif ou sub-
occlusif. Ceci explique l'importance de la stabilisation de la plaque athéromateuse dans le
traitement du syndrome coronarien aigu.
b) Histopathologie de l’athéromatose :
Anatomie normale :
composée de cellules musculaires lisses séparées par des fibres élastiques. Les lames
élastiques internes et externes séparent la média de l’intima et de l’adventice.
L’intima est épaissie et sa perméabilité est accrue au niveau des sites de bifurcation des
artères. La division cellulaire et le renouvellement tissulaire sont également accrus à ces
endroits. Ceci pourrait représenter une réponse adaptative au stress hémodynamique
augmenté au niveau des zones de flux sanguin turbulent. Les endroits où l’intima est épaissie
sont également les sites préférentiels des plaques athéromateuses.
L’athéromatose :
Type I :
Augmente en importance dès l’âge de 10 ans et est constituée de dépôts mineurs intimaux de
lipides et de macrophages chargés de gouttelettes de lipides (cellules spumeuses). L’intima
en regard de ces lésions est épaissie.
Type II :
Les macrophages sont plus nombreux et sont organisés en stries graisseuses situées dans les
régions profondes de l’intima, à proximité de la lame élastique interne. On note quelques
lymphocytes T, des mastocytes et des macrophage chargés de lipides.
Type III :
C’est le premier stade de la plaque athéromateuse classique. Elle est caractérisée par de
légers dépôts extra-cellulaires de lipides situés sous l’intima dont ils altèrent l’architecture.
Ces dépôts sont situés sous les macrophages et les lymphocytes T. Ces lésions sont présentes
dès l’adolescence et prédisent les lésions cliniques ultérieures.
Type IV :
Type V (important) :
L’épaisseur du tissu fibreux qui recouvre le noyau lipidique augmente. Cette cape fibreuse
est produite par des cellules musculaires lisses transformées en fibroblastes qui ont migré,
prolifèrent et sécrètent du collagène et des protéoglycans. La lumière de l’artère diminue à
présent. C’est la lésion typique de l’angor stable. La protrusion de la lésion dans la lumière
altère le flux sanguin laminaire normal. Ce flux devient turbulent, ce qui expose la lésion
athéromateuse friable à des forces de tension nouvelles. La rupture de la plaque
athéromateuse survient généralement à ce stade et conduit à la lésion de type VI.
Type VI (important) :
La lésion de Type VII est fortement calcifiée et la lésion de Type VIII contient énormément de
collagène. Ces lésions ne contiennent plus beaucoup de lipides. Ce sont les formes les plus
avancées des plaques athéromateuses, très fréquentes après 70 ans. Les lésions de types VIII
sont plus stables que les lésions de types V et VI.
La plaque fragilisée présente au contact du flux sanguin des fissurations ou des zones de
desquamation endothéliale. Les plaques fissurées exposent du matériel pro-thrombotique
sous-endothélial, ce qui aboutit à une agrégation plaquettaire immédiate et à la formation
rapide d’un thrombus.
L’ADP, libéré par les plaquettes activées, active d’autres plaquettes (ce mécanisme est inhibé
par le clopidogrel, cf. traitement de la cardiopathie ischémique). Les plaquettes activées ainsi
que les macrophages, les cellules endothéliales et les cellules musculaires lisses présentent à
Cette thrombose est cependant antagonisée par des systèmes de défense dont le plus important
est la fibrinolyse spontanée. Elle est induite par l’activateur tissulaire du plasminogène (t-
PA) produit par les cellules endothéliales. Le t-PA transforme le plasminogène en plasmine
qui lyse la fibrine.
Plus le risque cardiovasculaire est grand, plus l’effet absolu des efforts de réduction de ce
risque sera important en termes de santé publique. Une réduction de 30 % d’événements
coronaires réduit beaucoup plus le nombre d’événements dans une population à haut risque
(30 % de 3000 cas) qu’à faible risque (30 % de 3 cas). La détermination des facteurs de
risque est une démarche médicale importante car elle permet de concentrer les efforts
médicaux sur ceux qui en bénéficient le plus.
Un même patient cumule souvent de nombreux facteurs de risque, ceux-ci ont un effet
multiplicatif sur le risque de présenter un événement cardiovasculaire.
Les patients qui présentent des atteintes des « organes cibles » ont un risque élevé de
présenter un nouvel événement cardiovasculaire :
e) En pratique :
Faire une anamnèse personnelle et familiale détaillée, déterminer l’indice de masse corporelle,
la PA, s’il y a des atteintes des organes cibles et faire une biologie comprenant une glycémie à
jeun et un profil lipidique. Déterminer le risque cardiovasculaire (colonnes et lignes en gras
sont importantes) :
Pression artérielle
Grade 1 Grade 2 Grade 3
PAS 140-159 mmHg PAS 160-179 mmHg PAS >180 mmHg
et/ou PAD 90-99 et/ou PAD 100-109 et/ou PAD>110
mmHg mmHg mmHg
Pas d’autre facteur de
Risque faible Risque moyen Risque élevé
risque
1-2 autres facteurs de
Risque moyen Risque moyen Risque t. élevé
risque
>3 facteurs de risque
ou atteinte « organes
cibles » ou filtration
Risque élevé Risque élevé Risque t. élevé
glomérulaire < 60 ml
à t. élevé à t. élevé
/min/1.73 m²) ou
diabète type II ou
prévention CV IIaire
Pour convertir le risque d’accident cardiovasculaire fatal durant les 10 prochaines années (tel
que présenté dans la Table SCORE) en risque cardiovasculaire total (fatal et non fatal), il faut
multiplier ce risque par 3 chez les sujets masculins et par 4 chez les dames, légèrement moins
chez les personnes âgées. La table SCORE ne peut être utilisée qu’en prévention primaire,
chez le patient non diabétique et sans atteinte d’organes cibles.
Risque élevé (5 à 10%) ou très élevé (> 10%) de décès cardiovasculaire à 10 ans en l’absence
de traitement :
a) Introduction :
L’élévation de la pression artérielle (PA) systémique est dite "essentielle" lorsque l’élévation
de la PA survient en l’absence de causes secondaires identifiables telles que : une pathologie
rénale, un désordre endocrinien et/ou une anomalie vasculaire.
L’hypertension artérielle est "essentielle" chez 95 % des patients hypertendus. C’est une
affection multifactorielle dans laquelle plusieurs composantes interagissent chez le même
patient pour aboutir à une élévation de la PA. La PA est distribuée selon une gaussienne dans
la population. Plus la pression est élevée, plus le risque cardiovasculaire est élevé et la
séparation des patients selon le niveau de PA en normo tendus et hypertendus est arbitraire.
20-40 % de la variabilité des chiffres tensionnels est déterminée génétiquement, le reste
dépend de facteurs environnementaux (régime riche en Na+ et pauvre en K+, âge, sédentarité,
alcool, statut socio-économique, stress).
b) Physiopathologie :
Résistance vasculaire : dépend de la viscosité sanguine et du diamètre des artères distales < 1
mm.
Activation orthosympathique : présente chez le sujet hypertendu < 40 ans. Elle augmente le
débit cardiaque et les résistances périphériques et favorise l’hypertrophie des cellules
musculaires de la média. Cette hypertrophie perpétue l’élévation de la PA alors que
l’hyperactivité orthosympathique peut avoir régressé chez le sujet hypertendu plus âgé.
plasmatique sont cependant généralement bas ou normaux chez le patient hypertendu, ce qui
n’empêche pas l’efficacité hypotensive des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et
des antagonistes de l’angiotensine II.
Cas particulier HTA rénovasculaire (cause la plus fréquente d’HTA secondaire, <5 % des
HTA) si :
Etiologie :
Activation du système rénine angiotensine par :
- Une dysplasie fibromusculaire souvent chez la femme de < 50 ans sans facteur de risque
d’athérosclérose,
- Une sténose athéroscléreuse souvent chez homme > 50 ans dans un contexte d’artérite des
membres inférieurs, de cardiopathie ischémique, de souffle dans les loges rénales, …
Dysplasie fibromusculaire :
- Sténose focale ou, dans la majorité des cas, multiple avec/ou sans anévrysmes, bande(s) de
tissu élastique dans intima, media ou adventice, lésion dans la portion moyenne ou distale de
l’artère,
- les reins sont normaux ainsi que la plupart des artères extra rénales (2/3 ont lésions rénales,
1/3 lésions extra rénales, 1/3 lésions dans plusieurs territoires vasculaires (p.ex. artères rénales
et carotides),
- la correction de la sténose peut normaliser la pression artérielle,
- lésions sur les deux artères rénales dans 1/3 des cas,
- chez un patient sur 10 on note une histoire familiale de dysplasie fibromusculaire.
Sténose athéroscléreuse :
- Lésion généralement proximale,
- souvent lésion parenchymateuse rénale de néphrangiosclérose ainsi qu’athérosclérose extra-
rénale,
- la correction de la sténose n’améliore que modérément la pression artérielle et le pronostic
est influencé par l’athérosclérose extra rénale (la majorité des patients décède d’infarctus
myocardique ou d’insuffisance cardiaque, seule une minorité va progresser vers une
insuffisance rénale terminale).
Examens complémentaires :
Dépistage par échographie rénale (taille reins ?) et doppler des artères rénales (sténose ?).
Meilleurs tests de diagnostic : Angiographie par CT scanner (mais radiation ionisante et
injection intraveineuse de produit de contraste iodé néphrotoxique, avec risque d’allergie) et
angiographie par résonance magnétique nucléaire avec injection intraveineuse de gadolinium
(pas de radiation ionisante et pas de produit de contraste iodé).
Traitement :
Dysplasie fibromusculaire : dilatation percutanée (+ stent) de la dysplasie
Sténose athéroscléreuse : correction énergique des facteurs de risque cardiovasculaire (cf.
Chapitre I, risque CV élevé ou très élevé, IEC/antagoniste de l’angiotensine souvent très
efficace pour réduire la PA, mais sous surveillance étroite de la fonction rénale qui risque de
s’altérer si la sténose est bilatérale (cf. supra, réduire traitement diurétique à l’initiation du
traitement par IEC/antagoniste de l’angiotensine, bannir AINS). La dilatation percutanée (+
stent) n’est pas bénéfique.
c) Epidémiologie :
L’HTA est une affection très répandue : 25 % des adultes, 70 % des patients de > 70 ans. Il y
a une relation constante entre la PA et le risque d’événement coronaire et d’accident
vasculaire cérébral (respectivement la première et la troisième cause de décès). La définition
de l’HTA est arbitraire : c’est le niveau de PA où l’on estime que les bénéfices du traitement
dépassent celui du coût.
L’hypertension systolique isolée consiste en une PAS > 140 mmHg et une PAD < 90 mmHg
(très fréquent après 60 ans, doit être traitée !).
Les facteurs de risque pour le développement d’une HTA essentielle sont : l’âge, les
antécédents familiaux, le phénotype noir, l’obésité, l’augmentation du rapport circonférence
abdominale/hanches, l’alcool (si > 20 g/jour), les apports sodés excessifs (la diminution de la
consommation de NaCl de 10 à 5 g/jour à une efficacité comparable à celle d’un médicament
hypotenseur), la sédentarité (indépendamment de l’obésité) et des facteurs psychosociaux
(indépendamment des autres facteurs).
d) Complications :
L’HTA non traitée induit un accident vasculaire cérébral, une hypertrophie ventriculaire
gauche, une insuffisance cardiaque, de l’angine de poitrine, une insuffisance rénale….
e) Diagnostic :
L’HTA est la cause la plus répandue de consultation médicale. Il s’agit d’une affection
généralement asymptomatique tant qu’elle n’est pas compliquée par une atteinte des organes
cibles.
En pratique :
1) Mesurer la PA :
- Exclure les effets favorisants des préparations ORL (pseudoéphédrine) et des anorexigènes,
des contraceptifs oraux, du réglisse (acide glycyrrhizique), des corticostéroïdes, des
immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus), de l’érythropoïétine.
Cf. chapitre 1
Cf. chapitre 1
f) Traitement :
Décision basée sur le risque de décès cardiovasculaire à 10 ans en l’absence de traitement (cf.
évaluation du risque cardiovasculaire, Chapitre 1).
Le bénéfice est plus important après une longue période de traitement (réduction de la
mortalité totale de 30 % et de la mortalité cardiovasculaire de 60 %).
Objectifs tensionnels :
Moyens pharmacologiques :
- A débuter (! important !) :
Dès le diagnostic d’HTA s’il existe un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé
Après 3 mois d’échec des mesures non pharmacologiques s’il y a un risque cardiovasculaire
moyen ou léger.
- Préférer les médicaments à prise unique efficaces durant 24 heures, utiliser de préférence un
traitement combiné (deux principes actifs dans un seul comprimé, sauf si HTA de grade 1,
>80 ans, patient fragile, alors commencer par une monothérapie).
Molécules à action centrale (p.ex. guanfacine, ...), vasodilatateurs directs (p.ex. hydralazine,
...) : si résistance aux médicaments des 5 classes thérapeutiques ci-dessus et à leurs
associations.
Introduction :
La vasoconstriction artériolaire normale maintient une perfusion constante des organes lors
d’une élévation modérée de la PA. La perte de l’autorégulation artériolaire normale lors
d’élévations très importantes de la PA mène à ce que la perfusion des organes devienne
proportionnelle à la PA. Il s’ensuit des lésions endothéliales avec passage de composants
plasmatiques dans les parois vasculaires, ce qui induit une oblitération et une nécrose
fibrinoïde artériolaire. Les conséquences au niveau du système nerveux central sont : une
rupture de la barrière hémato-méningée et un œdème cérébral.
Présentation clinique :
HTA de grade 3 avec une rétinopathie de stade III ou IV (œdème rétinien, exsudats
cotonneux, hémorragies, spasmes artériels, avec ou sans œdème papillaire).
Les troubles visuels, avec ou sans céphalées, sont les symptômes les plus fréquents (dans
50 % des cas).
Compliquée par :
Traitement :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Induite par un apport insuffisant d’oxygène lors de périodes de demande accrue, en raison
d’une athéromatose coronaire sévère (rétrécissement > 75 % du diamètre d’une artère
coronaire épicardique, lésion de Type V, cf. Chap. 1).
c) Présentation clinique :
Angor de classe I, II, III ou IV suivant qu’il survienne lors d’efforts inhabituels (I), habituels
(II), au moindre effort (III) ou au repos (IV).
Examen clinique permet d’exclure une cause d’angor secondaire (Sténose aortique, anémie,
…).
Le flux sanguin épicardique > flux sanguin sous-endocardique durant la systole car la
pression intra-myocardique sous-endocardique > pression myocardique épicardique.
Oxygénation essentiellement en diastole. Toutefois un ventricule non compliant ne se laisse
remplir qu’avec une pression diastolique augmentée, qui s’oppose à la perfusion sous-
endocardique. L’ischémie myocardique prédomine dans la région sous-endocardique, ce qui
se traduit par un sous-décalage horizontal du segment ST à l’ECG >1mm.
ECG au repos : normal dans > 50 % des patients, anomalies non spécifiques du segment ST et
T, onde Q témoignant d’un infarctus asymptomatique préalable.
Scintigraphie myocardique :
Utilise des traceurs de perfusion tels que le thallium ou le Tc 99m-MIBI qui émettent des
photons gamma, la distribution myocardique de ces traceurs est proportionnelle au flux
sanguin myocardique au moment de leur administration, donne une photo instantanée de la
perfusion cardiaque au moment de l’injection faite : à l’effort maximal sur un vélo ou un tapis
roulant,
Ou, lorsque le patient ne peut réaliser un effort en raison d’une artérite des membres
inférieurs ou de problèmes orthopédiques : sous dipyridamole i.v. (empêche la dégradation
de l’adénosine endogène, ceci vasodilate les artères coronaires normales et induit un
phénomène de vol coronaire dans les régions ischémiques, les images seront comparées à la
perfusion myocardique au repos) ou perfusion de dobutamine (bêta-mimétique simulant un
exercice physique, couplé à une échographie cardiaque recherchant l’induction d’une
altération de la cinétique ventriculaire).
CT-coronaire :
Nécessite d’administrer du produit de contraste iodé (peut induire une insuffisance rénale, une
réaction allergique, …) de manière intraveineuse (pas de ponction d’artère ni de mobilisation
de cathéters dans les cavités artérielles, …).
Excellente valeur prédictive négative, mais spécificité moindre. Irradiation variable selon les
techniques et les appareils, mais < à la coronarographie. Difficulté à évaluer la perméabilité
de stents métalliques. Nécessite que le patient soit à jeun, avec un rythme cardiaque pas trop
rapide/irrégulier (sinon bétabloquant i.v.) et sachant effectuer une apnée volontaire.
Coronarographie :
A envisager si le patient reste symptomatique en dépit du traitement médical ou en cas
d’épreuve d’effort positive pour effort léger ou si la fonction ventriculaire gauche du patient
est altérée. Examen invasif (ponction artérielle, irradiation, produit de contraste iodé, risque
d’embolisation de plaque d’athérome lors de la mobilisation des cathéters dans l’aorte, etc…).
L’imagerie intra coronaire par ‘optical coherence tomography’ (OCT) permet de visualiser la
rupture de plaque, ses caractéristiques, la présence de thrombose, …
e) Traitement-principes généraux :
Objectifs :
Réduire ou supprimer les crises d’angor, augmenter la capacité d’effort, prolonger la vie et
réduire les événements coronariens aigus (angor instable, infarctus myocardique)
Moyens :
de resténose est diminué à quelques % si le stent est enrobé d’un agent anti-mitotique (p.ex.
tacrolimus). Il faut adjoindre du clopidogrel (ou prasugrel, ticagrelor, …) à l’aspirine durant
quelques mois après la PTCA+stent.
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Le spasme artériel induit une ischémie, parfois sévère mais rarement fatale. Le spasme est
favorisé par des lésions d’athéromatose coronaire infra-clinique qui co-existent dans 60 % des
cas. L’artère est hyper-réactive à une multitude de stimuli vasoconstricteurs. Le spasme
apparaît durant l’exercice ou plus typiquement après l’effort chez 30 % des patients. Le
mécanisme précis responsable du spasme est inconnu.
Le segment ST est sus-décalé >1mm à l’ECG car l’ischémie est sévère et transmurale.
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
Aigu :
Chronique :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
c) Présentation clinique :
Similaire à l’angor chronique stable. 70-80 % sont des femmes. Douleurs parfois prolongées,
avec réponse imparfaite aux dérivés nitrés sublinguaux. Souvent associée au "syndrome
dysmétabolique" (association d’obésité, de dyslipidémie, de résistance à l’insuline et
d’hypertension artérielle).
Parfois contexte favorisant d’anxiété, de névrose, d’attaque de panique.
d) Examens complémentaires :
- ECG
-Epreuve d’effort
- Scintigraphie myocardique au thallium montre des déficits de perfusion chez 98 % des
patients.
- Echographie cardiaque : la cinétique ventriculaire sous perfusion de dobutamine est
normale,
- La coronarographie est normale et les tests de provocation excluent un angor spastique.
e) Traitement :
Objectifs :
Moyens :
Rassurer,
Les dérivés nitrés sont efficaces chez 50 % des patients,
Bêta-bloquants (si fréquence cardiaque élevée) sinon antagonistes calciques, aminophylline
(bloque les récepteurs à l’adénosine), imipramine en dernier recours (antidépresseur
tricyclique réduisant la perception centrale de la douleur).
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
c) Examens complémentaires :
- ECG
- Epreuve d’effort positive électriquement (sous-décalage ST > 1mm) et ischémie confirmée
par la scintigraphie myocardique de perfusion ou l’échographie cardiaque de stress (altération
de la contractilité myocardique durant une perfusion de dobutamine permettant de simuler un
effort),
- Enregistrement du rythme cardiaque avec analyse du segment ST (sous-décalage du segment
ST de 1 mm, > 1 minute, séparé de 1 minute de l’événement précédent).
d) Traitement :
Objectifs :
Supprimer tous les épisodes d’ischémie qu’ils soient symptomatiques ou non car ils grèvent le
pronostic.
Moyens :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
d) Examens complémentaires :
ECG :
Modifications réversibles à comparer à un tracé précédent : sous-décalage du segment ST > 1
mm éventuellement accompagné d’ondes T négatives, symétriques et profondes, bloc de
branche gauche intermittent, séquelles anciennes d’infarctus avec onde Q témoignent de la
présence d’une cardiopathie ischémique. Pas de sus-décalage ST sinon infarctus "STEMI".
Après quelques heures/jours, dans l’infarctus "NSTEMI", l’amplitude de l’onde R diminue
mais il n’y aura pas d’onde Q car il n’y a pas de nécrose transmurale.
Le diagnostic différentiel de l’angor instable et l’infarctus NSTEMI repose sur une élévation
dynamique de la troponine, qui est absente dans l’angor instable. Les troponines T et I sont
très sensibles et spécifiques pour le myocarde. 30 % des patients considérés autrefois comme
ayant un angor instable sans infarctus sur la base de la clinique, de l’ECG et de l’absence
d’élévation d’enzymes moins sensibles, ont en réalité un infarctus myocardique sans élévation
du segment ST ("NSTEMI") car ils augmentent leurs troponines. Ce phénomène est encore
amplifié par les nouveaux dosages ultrasensibles de troponines (dosages exprimés en ng/L).
Ceci est dû au fait que les troponines sont des marqueurs plus sensibles de l’ischémie
myocardique que les CK-MB mesurés autrefois. Les troponines augmentent > 3 heures après
l’ischémie et restent élevées durant < 14 jours. Il faut faire des prélèvements répétés durant
les 12 premières heures. Le risque cardiovasculaire à court et à long terme est augmenté si la
troponine est augmentée. L’augmentation du C.R.P et du fibrinogène prédit également le
risque de complications ultérieures. Autres enzymes cardiaques CK-MB, CPK, SGOT et
LDH peuvent aussi augmenter.
Tests fonctionnels : quelques jours après la stabilisation des symptômes (si risque peu
élevé) : épreuve d’effort couplée ou non à une scintigraphie de perfusion, échographie
e) Traitement-principes généraux :
Objectifs :
- Réduire les symptômes, augmenter la survie, limiter la nécrose myocardique et prévenir les
récidives.
Moyens :
Agir contre :
- la douleur (morphine, oxygène si hypoxémie, dérivés nitrés),
- l’ischémie (bêta-bloquants, dérivés nitrés, antagonistes calciques, dilatation coronaire
percutanée),
- la thrombose (aspirine, clopidogrel ou prasugrel ou ticagrelor, …), héparine non fractionnée
ou héparine de bas poids moléculaire, dilatation coronaire percutanée),
-"l’inflammation" (statines, inhibiteurs de l’enzyme de conversion),
- l’insuffisance cardiaque (diurétiques, dérivés nitrés, inhibiteurs de l’enzyme de conversion).
Stabilisation et retour à domicile endéans les 3 à 7 jours dans 95 % des cas avec contrôle strict
des facteurs de risque coronaire (hypertension artérielle, arrêt du tabac, réduire le LDL-
cholestérol < 55 mg/dl avec des statines +/- ezetimibe, modification style de vie), aspirine (et
clopidogrel si dilatation + "stent"), bêta-bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion.
Pontages coronaires ou dilatation coronaire avec "stent" en fonction de l’anatomie coronaire
(cf. angor stable).
- Douleur :
- Anti-ischémiques :
Bêta-bloquants IV puis par voie orale (si PAS > 100 mmHg et si RC > 60 bpm),
éventuellement associés à antagonistes calciques (dihydropridines). Diltiazem si contre-
indication aux bêta-bloquants.
- Anti-thrombotiques :
Les héparines de bas poids moléculaire inhibent surtout le facteur Xa. Elles ont une
absorption complète après administration sous-cutanée, une relation dose-réponse plus fiable
que l’héparine non fractionnée, le suivi biologique de l’anticoagulation n’est pas nécessaire
(enoxaparine 1mg/kg SC/12 heures). Réduction de 50 % (en présence d’aspirine) des risques de
décès et d’infarctus myocardique.
Stabilisation et retour à domicile endéans les 3 à 7 jours dans 95% des cas en insistant sur :
contrôle strict des facteurs de risque coronaire (contrôle HTA, stop tabac, réduction LDL
cholestérol < 55 mg/dl (statine +/- ezetimibe).
h) Pronostic :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
La douleur est rétrosternale et décrite comme une pression, un écrasement, un serrement plus
intense que la douleur angoreuse stable. Elle dure plus de 30 minutes, résiste aux dérivés
nitrés et est située au niveau de la partie médiane du sternum, mais attention, la présentation
peut être atypique (symptômes d’une simple indigestion dans l’infarctus inférieur avec
nausées, vomissements, manifestations vagales).
L’ECG est affecté immédiatement (bien avant les marqueurs biologiques). 10 % des patients
qui présentent un infarctus ont un ECG "normal" et l’anamnèse prime donc sur l’ECG.
L’ECG reste interprétable en cas de bloc de branche droit, mais son interprétation est plus
difficile en cas de bloc de branche gauche.
Marqueurs biologiques :
La créatinine phosphokinase (CPK) n’est pas spécifique pour le myocarde. Les CPK
augmentent plus vite et diminuent ensuite plus rapidement en cas de reperfusion coronaire
précoce.
Radiographie du thorax,
- Urgence, risque de mort subite par fibrillation ventriculaire, transfert sans perdre de temps
vers l’unité coronaire avec surveillance ECG, perfusion intraveineuse.
- Douleur et anxiété : morphine 1-2 mg i.v. (pas d’intramusculaire car ceci élève les CPK et
provoque un hématome si thrombolyse), oxygène (si le patient est hypoxémique), dérivés
nitrés (controversés),
Moyens :
Dilatation percutanée plus efficace que la thrombolyse qui consiste à administrer un activateur
du plasminogène (90% d’artères ré ouvertes vs. 50% après l’administration du
thrombolytique) sans risque d’hémorragie cérébrale (chez 0,5 % des patients thrombolysés).
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Les lésions myocardiques sont secondaires à l’ischémie et aux micro-emboles générés par le
thrombus. La zone myocardique infarcie s’amincit et le ventricule se dilate à cet endroit.
Cette dilatation ventriculaire (appelée aussi le "remodelage ventriculaire") augmente la
tension pariétale.
c) Examens complémentaires :
Epreuve d’effort sub-maximale pour rechercher une ischémie résiduelle chez les patients
stabilisés.
d) Traitement pharmacologique :
- Diltiazem utile si infarctus sans onde Q (inotrope négatif, ne pas associer aux bêta-
bloquants), éviter les autres antagonistes calciques.
- Dérivés nitrés : à donner durant la phase aiguë (discret bénéfice sur la survie, réduction
douleur précordiale) mais arrêter endéans les 48 heures.
- Anxiolytiques.
Les programmes de réhabilitation cardiaque après l’infarctus myocardique ont une grande
importance clinique et psychologique. Ils luttent contre le déconditionnement dû à
l’alitement, rassurent le patient, améliorent la survie, la capacité d’effort et le bien-être. Ils
sont aussi importants que les bêta-bloquants et les hypocholestérolémiants. Ils comprennent
également une éducation diététique et améliorent l’adhésion au traitement.
Explication des facteurs de risque et leur traitement, l’infarctus ne termine pas la vie mais doit
la modifier, expliquer les symptômes de l’angor et comment prendre les dérivés nitrés (après
la troisième dose contacter son médecin).
L’arrêt du tabac réduit les risques endéans 3-4 années, contrôle du diabète (hémoglobine
glycosylée < 7 %), contrôle de l’hypertension (PAS < 140 et PAD < 90 mmHg avec bêta-
bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion), LDL-cholestérol < 55 mg/dl, contrôle de
l’obésité, exercice physique (natation, cyclisme, aérobic 20-30 minutes 3-7 fois par semaine
pour augmenter la fréquence cardiaque à 60-70 % de la formule 220-âge).
a) Introduction :
Elle est deux fois plus fréquente que la rupture d’un anévrisme aortique abdominal, atteint
surtout les hommes entre 50-70 ans (favorisé par la modification structurelle aortique liée au
vieillissement, l’HTA est un facteur de risque important, parfois lié à une augmentation très
rapide de la pression artérielle (exercice isométrique, cocaïne). Rarement chez un sujet plus
jeune, à moins d’être favorisée par une fragilité tissulaire et/ou des modifications
hémodynamiques (syndrome de Marfan, bicuspidie aortique, coarctation aortique, grossesse,
…).
Une déchirure dans l’intima (dans 2/3 des cas dans l’aorte ascendante, dans 1/10 des cas près
de l’isthme) crée une fausse lumière au sein de la paroi de l’aorte (entre l’intima et la média).
Cette fausse lumière se propage rapidement dans l’aorte et ses branches de division. La fausse
lumière s’étend sur la moitié au 2/3 de la circonférence aortique. L’aorte ne se rompra pas
aussi longtemps que l’adventice et média ne cèdent pas ! La fausse lumière peut se rompre
dans le péricarde, dans l’espace pleural gauche, ou ailleurs. La dissection peut entreprendre la
valve aortique et les artères coronaires Les branches de division de l’aorte peuvent rester
perméables, être occluses par la dissection, ou alimentées par la fausse lumière.
Classification :
-Type A de Stanford : si affecte l’aorte ascendante, l’arche aortique, quelle que soit la
localisation de la brèche dans l’intima, ce sont souvent des sujets plus jeunes, pas d’HTA,
affection prédisposante,
-Type B de Stanford : si ne l’affecte pas (cad après l’artère sous clavière : aorte descendante,
abdominale), souvent chez le sujet plus âgé et hypertendu.
b) Présentation clinique :
La douleur est le symptôme le plus fréquent. Apparition brutale, très sévère avec parfois une
impression de mort imminente, continue, migrante en fonction de l’extension de la dissection
(thoracique, flanc, …).
Le patient est parfois très hypertendu. Décès par mort subite ou choc (hypovolémique suite à
l’hémorragie secondaire à la rupture, tamponnade, insuffisance aortique aigue, infarctus
myocardique). Ischémie des branches de division de l’aorte (syncope, accident vasculaire
cérébral, paraplégie, oligurie, anurie, …).
Diagnostic différentiel entre l’infarctus myocardique, l’accident vasculaire cérébral, l’embolie
pulmonaire, l’abdomen aigu, …
A l’examen physique : nouveau souffle d’insuffisance aortique, frottement péricardique,
disparition du pouls dans un membre, choc…
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
a) Introduction :
Rare dans les pays occidentaux, première cause mondiale d’affection cardiaque chez l’enfant
et le jeune adulte.
b) Physiopathologie :
Il peut affecter les articulations, le cerveau, la peau et le tissu sous-cutané, mais seul le cœur
présentera des séquelles chroniques.
c) Présentation clinique :
- Valvulite : affecte plus souvent la valve mitrale que la valve aortique et que les valves
tricuspides et pulmonaires. L’insuffisance valvulaire est généralement progressive.
- Myo-péricardite.
- Polyarthrite (grosses articulations : chevilles, genoux, coudes, poignets, asymétrique et
migratoire durant 1-3 semaines en l’absence de traitement, réponse < 48 h à l’aspirine).
- Chorée de Sydenham (mouvements musculaires incoordonnés, involontaires au troisième
mois, résolution spontanée en 1-2 semaines).
- Nodules sous-cutanés (tardifs, fermes, < 2 cm, mobiles, sur la face d’extension des
articulations et l’occiput) et érythème cutané marginé non prurigineux (tronculaire, circulaire
ou serpigineux).
d) Examens complémentaires :
▪ 85% des angines de l’adulte ont une origine virale, le streptocoque bêta hémolytique du groupe A est
souvent responsable des angines entre 5 et 15 ans.
▪ Faire un frottis de détection rapide et très spécifique d’antigène ou de RNA du streptocoque bêta
hémolytique du groupe A, moins sensible que la culture (à faire si le test de diagnostic rapide est
négatif)
▪ La culture pharyngée est encore positive pour le streptocoque du groupe A lors des
symptômes dans 25 % des cas.
▪ Anticorps anti-streptocoque (ASLO : le taux est plus élevé lors des symptômes cliniques, ne fait pas
la différence avec des infections par d’autres types de streptocoque bêta hémolytique qui ne donnent
pas de rhumatisme articulaire aigu).
▪ Echographie cardiaque.
e) Traitement :
- Prévention primaire : traiter les pharyngites avec de la pénicilline si elles sont dues à un
streptocoque du groupe A :
▪ Pénicilline V ou amoxicilline.
f) Pronostic :
4 à 10 % des malades présentent une fièvre rhumatismale après une épidémie de pharyngites à
streptocoques A. Seulement 50 % de ces patients présenteront des séquelles.
Une valve fortement atteinte continuera à se détériorer par les flux turbulents qu’elle génère.
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Les patients restent longtemps asymptomatiques. L’apparition des symptômes annonce une
réduction rapide de l’espérance de vie qui n’est plus que de 50% après 2 ans.
Il existe des mécanismes compensateurs en accord avec la "loi de Laplace" (tension pariétale
= rayon x pression / 2 x épaisseur).
(La postcharge peut être définie comme la tension de paroi maximale du ventricule. En vertu de la loi de
Laplace, cette tension dépend du produit du volume ventriculaire (le ventricule est assimilé à une sphère de
rayon r) par la pression (P) qui y règne, divisé par l’épaisseur (h) de la paroi).
L’hypertrophie compensatrice des parois réduit donc la tension pariétale (effet favorable),
mais réduit l’élasticité ventriculaire, augmente la consommation en O2 et réduit le flux
coronaire sous-endocardique (effets défavorables).
L’élévation de la pression dans l’oreillette gauche favorise la fibrillation auriculaire qui sera
mal tolérée (perte de la contraction auriculaire).
c) Diagnostic (! important !) :
- Angine de poitrine
- Syncope au repos sur arythmie ou à l’effort (vasodilatation périphérique sans augmentation
du débit cardiaque)
- Dyspnée (tardive par insuffisance ventriculaire gauche, passe inaperçue car les patients
diminuent inconsciemment leur activité physique)
- Mort subite
Auscultation :
d) Examens complémentaires :
e) Traitement :
Patient symptomatique : survient vers 20-50 ans si pathologie rhumatismale, 50-60 ans si
bicuspidie, 70-80 ans si dégénérescence. La valve doit être remplacée par une bioprothèse ou
une valve mécanique si le patient devient symptomatique en présence d’une sténose serrée
(car la survie à 2 ans n’est alors plus que de 50 % si le patient n’est pas opéré).
Si l’aorte ascendante doit aussi être remplacée, alors on pratique l’intervention de Bentall
(remplacement de l’aorte ascendante par une prothèse en Dacron, réimplantation des artères
coronaires dans la prothèse en Dacron.
A réserver aux patients > 75 ans, avec un risque opératoire chirurgical élevé et/ou lorsque la
chirurgie cardiaque est impossible (‘aorte porcelaine’, antécédent de radiothérapie thoracique,
antécédent de chirurgie cardiaque, déformation thoracique, scoliose,…).
a) Introduction :
La surcharge en volume du ventricule gauche est due à un reflux diastolique de l’aorte vers le
ventricule, secondaire à :
- bicuspidie
- anévrisme du sinus de Valsalva
- autres causes
b) Physiopathologie :
- L’insuffisance aortique aiguë est induite par une endocardite, un traumatisme ou une
dissection aortique. Elle s’accompagne de l’arrivée brutale d’une grande quantité de sang
dans un ventricule gauche qui n’y est pas préparé et donc peu élastique (c.a.d. il ne se dilate
pas en réponse à la surcharge en volume). Il s’ensuit une élévation importante et rapide de la
pression télédiastolique du ventricule gauche et une fermeture prématurée de la valve mitrale
(protège contre l’élévation des pressions dans l’oreillette gauche), une mauvaise vidange de
l’oreillette gauche, une élévation importante du niveau de pression en amont de l’oreillette
gauche et un œdème pulmonaire hémodynamique (OPH).
d) Examens complémentaires :
e) Traitement :
Objectifs :
Moyens :
- Bêtabloquant si Marfan
- Traitement de l’insuffisance cardiaque
- Remplacement valvulaire si insuffisance aortique importante (à l’échographie) dans un
contexte :
- d’insuffisance aortique aiguë,
- de symptômes (angor ou dyspnée à la marche à plat ou en côte),
- patient asymptomatique mais capacité d’effort à l’ergospirométrie est diminué ou
en cas de tolérance normale à l’effort mais d’altération de la fonction ventriculaire
gauche et/ou d’augmentation du diamètre ventriculaire à l’échographie
L’aorte ascendante dilatée à plus de 55 mm sera remplacée par une prothèse en Dacron ou une
allogreffe (ou si > 50 mm si Marfan, bicuspidie) (cf. intervention de Bentall).
a) Introduction :
La fusion des commissures produit un obstacle à la vidange auriculaire et réduit le débit cardiaque.
Elle est généralement consécutive à un rhumatisme articulaire chez l’adulte ou dégénératif (tous deux
plus fréquents chez la femme).
b) Physiopathologie :
Les symptômes peuvent être déclenchés par l’exercice, l’anémie, la grossesse, une
thyrotoxicose ou une infection qui augmentent le débit cardiaque et accélèrent la fréquence
cardiaque, ce qui réduit la durée du remplissage diastolique ventriculaire.
D’où l’intérêt de ralentir le RC afin d’avoir la diastole et donc la vidange auriculaire la plus
longue. L’élévation de la pression auriculaire induit une dyspnée, un œdème pulmonaire, des
hémoptysies, un épaississement de la paroi des capillaires pulmonaires et une oblitération des
petites artères pulmonaires dans les cas avancés, ce qui augmente la résistance vasculaire
pulmonaire et provoque une hypertension pulmonaire et une insuffisance cardiaque droite.
L’hypertension auriculaire gauche favorise la dilatation de l’oreillette gauche, la fibrillation
auriculaire et les thromboembolies.
d) Examens complémentaires :
e) Traitement :
Médical :
Chirurgical ou percutané :
a) Introduction :
Surcharge en volume due à un flux anormal du ventricule gauche vers l’oreillette gauche
durant la systole ventriculaire. C'est la lésion valvulaire la plus prévalente après la sténose
aortique.
Toute pathologie affectant les feuillets mitraux, l’anneau mitral, les cordages tendineux ou les
muscles papillaires peut induire une régurgitation mitrale.
b) Physiopathologie :
Le volume télésystolique ventriculaire gauche est réduit par le flux régurgitant vers l’oreillette
gauche. La fraction d’éjection ventriculaire gauche (rapport volume éjecté systolique/volume
télédiastolique) est augmentée et reste normale même dans la forme décompensée. Ceci est
dû au fait que le ventricule éjecte aisément dans une cavité à basse pression, l’oreillette
gauche, au lieu d’éjecter vers l’aorte où la pression est plus élevée. Ceci explique que le débit
cardiaque aortique chute, alors que la fraction d’éjection ventriculaire gauche a augmenté !
L’insuffisance mitrale aiguë (rupture de cordage ou de pilier, endocardite) est caractérisée par
une arrivée brutale d’une grande quantité de sang dans une oreillette gauche non préparée et
peu élastique. Ceci élève la pression dans l’oreillette gauche et induit une congestion
pulmonaire (orthopnée, fatigue, dyspnée à l’effort) tandis que le débit cardiaque diminue.
Le remplissage diastolique ventriculaire est accru par l’addition du volume régurgité au retour
veineux pulmonaire normal. Ceci induit un B3 à l’auscultation. L’augmentation de la
pression télédiastolique ventriculaire est transmise à l’oreillette gauche, et aux veines
pulmonaires ce qui engendre une dyspnée.
La tension pariétale augmente cependant car la dilatation ventriculaire n’est pas compensée
par un épaississement pariétal ("loi de Laplace").
La décompensation cardiaque est favorisée par une nécrose myofibrillaire et une altération du
métabolisme calcique.
d) Examens complémentaires :
e) Traitement :
- Régurgitation aiguë :
Réduire les résistances périphériques pour favoriser le flux vers l’aorte au détriment du flux
vers l’oreillette gauche (par exemple avec du nitroprussiate, sauf s’il y a une hypotension
artérielle qui nécessite une chirurgie urgente). Parfois des diurétiques seuls peuvent suffire en
attendant la chirurgie.
- Régurgitation chronique :
Type de chirurgie :
1) Réparation valvulaire mitrale comprenant annuloplastie (suture d’un anneau rigide qui
rétrécit l’anneau valvulaire mitral, nécessitera une anticoagulation par antivitamine K durant
3 mois, puis selon CHA₂DS₂-VASc si FA). Préférable s’il y a une forte probabilité de succès
opératoire sur le long terme (p.ex. en cas de prolapsus d’un segment valvulaire). Aussi
envisageable chez un patient jeune asymptomatique sans risque opératoire associé.
La chirurgie "classique" doit être évitée tant que possible (à ne réaliser que si la morphologie
valvulaire ne se prête pas à la réparation !).
a) Physiopathologie :
c) Traitement :
- Rassurer
- Traiter l’hypertension artérielle même légère pour réduire la tension sur les cordages,
- Réparation valvulaire (cf. indications dans l’insuffisance mitrale).
Le traitement est celui de l’insuffisance cardiaque (le plus complet possible, à la dose
maximale tolérée, comportant valsartan-sacubitril, SGLT2i, ivabradine si nécessaire,
resynchronisation, … cf. chapitre 5)
Insuffisance tricuspide :
a) Présentation clinique :
b) Examens complémentaires :
- ECG = hypertrophie auriculaire droite avec onde P > 2,5 mm en D2, aVF et D3 ; fibrillation
auriculaire, déviation axiale droite du complexe QRS et hypertrophie ventriculaire droite.
- Rx thorax = cardiomégalie, altération du parenchyme pulmonaire.
- Echographie cardiaque.
c) Traitement :
- De l’affection sous-jacente.
- Diurétiques (+/- spironolactone) réduisent l’ascite et les œdèmes.
- Annuloplastie tricuspide ou réparation tricuspide (nécessitera 3 mois d’antivitamine K) :
Sténose tricuspide :
Sténose pulmonaire :
a) Introduction :
Infection de l’endocarde par des micro-organismes, elle est deux fois plus fréquente chez le
sujet masculin et son incidence augmente avec l’âge (en raison de la plus grande prévalence
d’affections cardiaques dégénératives et d’endocardites nosocomiales du vieillard).
Elle affecte plus souvent (dans 85 % des cas) les valves cardiaques gauches (plus souvent la
valve aortique que la valve mitrale).
Les anévrismes "mycotiques" induits par une embolisation septique dans les vasa-vasorum ou
par une invasion directe de la paroi artérielle surviennent surtout dans le sinus de Valsalva, les
artères cérébrales et les artères mésentériques.
Complications plus rares : myocardite avec abcès diffus, infarctus myocardique secondaire à un embole septique,
endocardite aortique compliquée par une péricardite infectieuse.
b) Physiopathologie :
L’endocardite infectieuse est due à une greffe microbienne sur une structure endocardique
dont l’endothélium a été endommagé.
L’infection peut causer des perforations valvulaires, des déhiscences voire des désinsertions
de prothèses, donner naissance à des abcès para-valvulaires, qui peuvent ultérieurement se
rompre ou provoquer des métastases infectieuses à distance. De plus, l’état infectieux
généralisé va donner lieu à une réponse immunitaire et inflammatoire généralisée (fièvre,
arthralgies, protéinurie, …).
- Evolution subaiguë sur valve native (mortelle en quelques semaines ou mois, germe peu
agressif) (! important !) :
- Pyrexie fluctuante et persistante < à 39° (absente si sujet âgé, dégradation de l’état général,
insuffisance rénale chronique ou antibiothérapie),
- Syndrome grippal (arthralgies, myalgies),
- Souffle de régurgitation en aggravation,
- Splénomégalie,
- Insuffisance cardiaque due à l’insuffisance valvulaire,
- Insuffisance rénale aiguë par glomérulonéphrite,
- Hématurie microscopique et protéinurie (glomérulonéphrite sur dépôt de complexes
immuns),
- Signes cutanés : pétéchies sur les muqueuses buccales ou conjonctivales et sur les
extrémités, hémorragies en esquille sous-unguéales, "faux panaris d’Osler" (nodules sous-
cutanés rouges bleutés de la taille d’une tête d’épingle à celle d’un petit pois, douloureux,
situés sur les doigts ou orteils), "érythème de Janeway" (irrégulier et non douloureux palmo-
plantaire).
"Taches de Roth" (hémorragie rétinienne à centre pâle au fond d’œil).
Début brutal, T° 39-40, frissons, splénomégalie, purpura nécrotique, apparition rapide d’un
souffle en raison de la destruction valvulaire. Germe virulent (staphylocoque aureus,
pseudomonas, streptocoque bêta hémolytique).
ECG : à faire dès l’admission car l’apparition d’un bloc auriculo-ventriculaire doit faire
suspecter un abcès de l’anneau aortique, peut révéler un infarctus.
La distinction entre une végétation infectieuse et une végétation ancienne ou une végétation
non infectieuse (patient cancéreux ou syndrome antiphospholipide) ou un thrombus n’est pas
toujours possible.
d) Diagnostic :
Biologie : ne pas attendre le pic thermique ou les frissons pour faire les hémocultures, les
prélèvements veineux sont aussi efficaces que les prélèvements artériels. Cultures négatives
lorsque antibiothérapie préalable. Milieux de culture spéciaux et/ou tests sérologiques pour
germes rares (brucella, mycoplasme, chlamydia, histoplasma, legionella). Elévation CRP, anémie monochrome
normocytaire, leucocytose, thrombocytopénie, hypocomplémentarité, insuffisance rénale,
anomalies urinaires (cf. supra).
e) Prévention:
Antibiotiques :
f) Traitement :
Traitement médical :
Endocardite à entérocoques : résistance variable à la pénicilline, vancomycine, gentamicine. Combinaison pénicilline G ou ampicilline +
gentamicine IV durant 4-6 semaines, si allergie vancomycine + gentamicine IV durant 4-6 semaines.
Endocardite à staphylocoques : oxacilline IV 4-6 semaines et gentamicine IV 1 semaine si germe sensible à la méthicilline. Si allergie à la
pénicilline : céphalosporine de première génération avec vancomycine IV. Si valve prothétique avec staphylocoques aureus sensibles à la
méthicilline : oxacilline 6 semaines IV, gentamicine 2 semaines IV, rifampicine 2 semaines per os. Si germe résistant à la méthicilline =
vancomycine IV et rifampicine per os 6-8 semaines et gentamicine IV 2 semaines.
- disparition de la fièvre en ± 1 semaine (75 %), parfois 2 semaines (90 %). Suspecter un
foyer extra-cardiaque ou une complication intracardiaque de type abcès en cas de fièvre
prolongée.
- normalisation des paramètres inflammatoires en plusieurs semaines.
- disparition des végétations (40 %).
Traitement chirurgical :
Valve native : insuffisance cardiaque sur dysfonction valvulaire, sepsis prolongé (± 10 jours)
malgré antibiothérapie appropriée, embolies récurrentes, formation d’abcès intracardiaque ou
fistule, endocardite mycotique, germe pathogène non sensible au traitement antimicrobien,
récidive précoce après traitement antimicrobien adéquat, etc…
Valve prothétique : idem valve native + endocardite à germe autre que streptocoque viridans
et désinsertion de prothèse.
L’endocardite infectieuse reste une affection sévère dont la mortalité est de +/- 25 % (surtout
si sujet âgé, endocardite aortique, insuffisance cardiaque, embolie cérébrale, infection à
staphylocoque doré).
Toxicomanes (cocaïne intraveineuse), hommes (5 fois plus que les femmes) de < 40 ans,
entreprend la valve tricuspide, emboles pulmonaires septiques. Souvent staphylocoques
(aureus = drogués, epidermidis = stimulateur cardiaque, cathéters).
Endocardite prothétique :
Sur valve aortique. Forme aiguë ou subaiguë avec insuffisance valvulaire, abcès annulaires,
déhiscence de la prothèse.
Infections précoces (< 60 jours après l’opération) : staphylocoques (aureus, rarement
epidermidis) et bacilles gram -.
Infections tardives = cf. sources de bactériémie, le plus souvent streptococcus viridans.
Endocardite compliquée :
a) Introduction :
b) Anatomie :
Les communications inter-auriculaires situées dans la fosse ovale sont dues à un foramen
ovale perméable ou un ostium secundum:
Les communications situées plus antérieurement sont dues à un ostium primum et sont
souvent associées à une fente dans le feuillet mitral antérieur.
Les communications plus postérieures (de type "sinus veineux") sont associées à une
communication anormale entre l’oreillette droite et la veine pulmonaire droite :
-Communication de type sinus veineux supérieur = peut être associé à une connexion
anormale de la veine cave supérieure aux deux oreillettes et à un abouchement anormal d’une
ou plusieurs veines pulmonaires dans l’oreillette droite ou dans la veine cave supérieure
c) Physiopathologie :
d) Présentation clinique :
e) Examens complémentaires :
f) Traitement :
La communication inter-auriculaire doit être fermée lorsque le débit pulmonaire droit est > à
+/- 2 fois le débit aortique (même en l’absence de symptôme) :
- fermeture par une technique percutanée en cas d’ostium secundum pas trop large présentant
une marge autour de l’orifice permettant de fixer une prothèse constituée d’une double
ombrelle,
a) Introduction :
Cette malformation ne résulte généralement pas d’une anomalie chromosomique mais reflète
plutôt une prédisposition génétique associée à des facteurs environnementaux.
Représente 20% des affections cardiaques congénitales. 80% des communications inter-
ventriculaires sont situées dans le septum membraneux (directement sous la valve aortique).
Les autres communications sont situées à proximité des valves tricuspides et mitrales, dans la
portion musculaire du septum inter-ventriculaire ou encore dans la chambre de chasse
ventriculaire.
b) Physiopathologie :
- Affection pédiatrique. Seuls les shunts de petite taille sont diagnostiqués à l’âge adulte.
- Echographie cardiaque.
d) Traitement :
- Opérer si shunt important avec un débit pulmonaire +/- 2 fois > au débit aortique.
- Surveiller le patient si le rapport des débits est < à +/- 2 et opérer si la pression pulmonaire
(échographie) et les résistances pulmonaires (cathétérisme) s’élèvent.
a) Introduction :
Forme aiguë : dyspnée sévère et orthopnée soudaine nécessitant une prise en charge
immédiate.
Forme chronique : asthénie et dyspnée chez un patient ambulant capable de mener une
activité quotidienne normale. Ne nécessite pas une prise en charge urgente.
Consécutive à :
- une perte de masse myocardique (infarctus, myocardite, cardiomyopathie, toxique),
- une surcharge de travail du ventricule gauche (surcharge en pression : HTA, sténose
aortique ; surcharge en volume : insuffisance mitrale ou aortique, cardiopathie congénitale
avec shunt gauche-droit),
- un obstacle au remplissage du ventricule gauche (sténose mitrale, réduction de la
distensibilité péricardique ou myocardique = cf. insuffisance cardiaque diastolique).
Diagnostic :
= Signes et symptômes
+ preuve objective d’une dysfonction cardiaque (p.ex. échocardiographie)
Cardiomyopathie alcoolique :
La toxicité myocardique directe de l’alcool et de ses métabolites semble être dose-dépendante
(nécessite 1 litre de vin ou 12 bières/jour > 10 années). Elle est en outre favorisée par une
susceptibilité individuelle, et l’association d’une hypertension artérielle, de tabagisme, de
déficit en K+, Mg +, et de sélénium. Le Cobalt qui stabilise la mousse de la bière a également
été incriminé. Il s’agit d’une cardiomyopathie potentiellement réversible après l’arrêt des
boissons alcoolisées.
Cardiomyopathie du post-partum :
Affection rare, insuffisance cardiaque systolique d’origine indéterminée durant la grossesse
ou durant les 6 mois qui suivent l’accouchement, avec 50% d’amélioration importante de la
fonction ventriculaire gauche et des symptômes endéans les 6 mois du diagnostic et 20 % de
décès ou transplantation cardiaque.
La tachycardiomyopathie :
Cardiomyopathie dilatée consécutive à une tachyarythmie prolongée
(jonctionnelle +/- voie accessoire, FA, flutter, …). La restitution d’un rythme
sinusal normalisera la fonction systolique ventriculaire.
Myocardite virale
b) Physiopathologie :
L’Atrial NP (ANP) et le Brain or B-type NP (BNP), secrétés par les oreillettes et les
ventricules en réponse à une augmentation de la pression de remplissage et une élévation de la
tension pariétale, induisent une natriurèse, une diurèse et une vasodilatation. Le sacubitril est
un médicament qui inhibe la néprilysine qui dégrade les peptides natriurétiques.
Un NT-BNP plasmatique normal = Valeur prédictive négative / diagnostic d’insuffisance
cardiaque
La FA, le vieillissement, l’insuffisance rénale augmentent le NT-BNP
L’obésité morbide diminue le NT-BNP.
Symptômes
- dyspnée d’effort : classification fonctionnelle selon la New York Heart Association (NYHA)
NYHA classe I : symptomatique pour efforts inhabituels
NYHA classe II : symptomatique pour efforts habituels
NYHA classe III : symptomatique pour efforts modestes
NYHA classe IV : symptomatique au repos
Signes
Congestion pulmonaire :
-Râles de stase : râles humides inspiratoires liés à l’exsudation de liquide dans les alvéoles.
Plus prononcés aux parties déclives, donc aux bases pulmonaires. Le plus souvent bilatéraux
sauf si le patient est resté longtemps en décubitus latéral ou en présence d’une embolie
pulmonaire.
-Epanchements pleuraux : disparition du murmure vésiculaire et matité mobile à la
percussion. Liés au drainage lymphatique de l’excès de liquide alvéolaire. Se rencontre aussi
dans l’insuffisance cardiaque droite.
Congestion systémique :
- Dilatation des veines jugulaires,
- Reflux hépato-jugulaire,
- Hépatomégalie de stase (douloureuse, parfois pulsatile, ictère associé, …),
- Œdème des membres inférieurs (stase, hypoalbuminémie),
- Ascite.
Hyperactivité orthosympathique :
- Tachycardie,
- Pâleur et froideur des extrémités (vasoconstriction),
- Sudation.
Examen cardiaque :
d) Examens complémentaires :
-Biologie (exclure une anémie ferriprive, rechercher un diabète, une insuffisance rénale, une
hyponatrémie, doser éventuellement le BNP/NT-proBNP, une pathologie congestive
hépatique, une hypo-hyperthyroïdie, hypoalbuminémie),
- ECG (microvoltage, pathologie coronaire, hypertrophie auriculaire et/ou ventriculaire,
arythmies),
- Rx thorax (cardiomégalie, congestion pulmonaire, épanchements pleuraux),
- Echographie cardiaque (dilatation ventriculaire, régurgitation, pronostic vital très mauvais si
fraction d’éjection ventriculaire gauche < 20%),
- Ergospirométrie (VO2 à l’exercice maximal < 50% de la valeur prédite ou < à 12 ml/kg/min
révèle une altération fonctionnelle importante et un candidat potentiel à une transplantation
cardiaque),
- Etude de la viabilité myocardique avec une scintigraphie myocardique au technétium
(images tardives), une échographie cardiaque durant une perfusion dobutamine, une
résonance magnétique nucléaire (rehaussement par gadolinium = myocarde non viable) ou
une "tomographie à émission de positrons= PET scan" qui utilise un marqueur du
métabolisme glucidique afin de déterminer s’il persiste de larges zones de myocarde
ischémique viable susceptibles de bénéficier d’une revascularisation coronaire.
e) Traitement généralités :
-Objectifs : réduire les symptômes, prolonger la survie, prévenir ou retarder l’évolution vers
une insuffisance cardiaque plus sévère.
-Moyens :
Rechercher les causes réversibles (pathologie coronaire, brady ou tachyarythmie, dysfonction
thyroïdienne, éthylisme, pathologie valvulaire ou péricardique), …
Prévention :
Régime sans sel et restriction hydrique : les diurétiques puissants diminuent l’importance
du régime hyposodé strict en cas d’insuffisance cardiaque légère ou modérée (réduire les
apports sodés à 5-6 gr NaCl/jour). Réduire les apports à 3-4 gr NaCl/jour en cas de
pathologie sévère nécessitant de hautes doses de diurétiques. Une hyponatrémie, secondaire à
l’activation excessive du système rénine angiotensine et de la vasopressine, peut survenir et a
une valeur pronostique négative. La teneur corporelle en Na + est en fait augmentée même si
la natrémie est < 130 meq/l. Il faut réduire les apports hydriques à moins de 1.5 l/jour et
prescrire des diurétiques.
Alcool : à éviter.
- Diurétique :
Lutte contre la surcharge hydrosodée. Préférer les diurétiques de l’anse qui restent efficaces
jusqu’à une filtration glomérulaire très basse car ils sont sécrétés activement dans les tubules
(p.ex. furosémide 40 mg / jour).
Les diurétiques thiazidiques stimulent moins l’excrétion sodée et perdent leur efficacité
lorsque la clearance de créatinine devient < 30 ml/min. Les diurétiques thiazidiques ont
cependant une action moins soudaine et plus prolongée que les diurétiques de l’anse et sont de
meilleurs antihypertenseurs. Préférer les diurétiques thiazidiques aux diurétiques de l’anse
lorsque la rétention hydrosodée est légère et la fonction rénale normale.
- la dose est insuffisante (donner des doses élevées en cas d’insuffisance rénale car la filtration
glomérulaire et la sécrétion du diurétique dans les tubules sont altérées, ensuite l’associer à un
diurétique thiazidique si la réponse est insuffisante),
- la dose n’est pas assez fractionnée (fractionner les doses ou administrer du furosémide en
perfusion intraveineuse continue),
- hypoalbuminémie (les diurétiques sont fortement liés aux protéines et n’arrivent plus
suffisamment jusqu’aux glomérules),
- biodisponibilité orale insuffisante du furosémide (essayer bumétamide per os),
- la perfusion rénale est compromise et doit être améliorée avec un traitement inotrope positif
intraveineux (dobutamine).
Les IEC :
Traiter tous les patients (symptomatiques ou non) par IEC si la fraction d’éjection
ventriculaire gauche est < 40 % (contre-indications : grossesse, angio-oedème, sténose artère
rénale bilatérale sévère et hyperkaliémie). Une PA systolique < 80 mmHg et une créatinine
sérique > 3.0 gr / l ne sont pas une contre-indication au traitement par IEC si le patient
bénéficie d’une surveillance rapprochée.
Débuter par petites doses (p.ex. : captopril 3 x 12.5 mg / jour, énalapril 2 x 2.5 mg/j, lisinopril 5 mg/24 h) à augmenter toutes les 1 ou 2
semaines (jusqu’à atteindre p.ex. 30 mg de lisinopril/j). Une toux, qui survient chez 5 à 10 % des patients, peut parfois nécessiter l’arrêt du
traitement.
A réserver aux patients intolérants aux IEC (second choix) (p.ex. losartan 50 à 100 mg / j). Les
avantages théoriques sur les IEC consistent en un blocage plus complet de l’angiotensine II et
ils n’augmentent pas les taux de bradykinine (dont l’accumulation favorise non seulement la
production d’oxyde nitrique et des prostaglandines mais aussi la toux et l’angio-œdème).
Antagonistes de l’aldostérone :
L’aldostérone reste élevée dans l’insuffisance cardiaque en dépit des IEC. Son inhibition
avec 25 mg / j de spironolactone réduit de 35 % la mortalité du patient insuffisant cardiaque
sévère de classe III à IV recevant des doses élevées de diurétiques de l’anse et des IEC.
- Bêta-bloquants :
Il faut administrer les bêta-bloquants après que les inhibiteurs du SRAG et les diurétiques
aient été introduits et que leur dose ait été optimalisée et stabilisée (! attention !).
Débuter par de très faibles doses (P.ex. carvédilol 3,125 mg x 2 / j, métoprolol 5 mg / j, bisoprolol 1.25
mg / j).
10 % des patients présenteront une aggravation transitoire de l’insuffisance cardiaque
(augmentation du poids, aggravation de la dyspnée, hypotension orthostatique, malaises
lipothymiques) qui nécessitera une augmentation de la dose des diurétiques, une réduction
transitoire de la dose des IEC, des bêta-bloquants ou d’autres hypotenseurs tels que les
dérivés nitrés.
Augmenter les doses du bêta-bloquant toutes les > 2 semaines
(Jusque si possible carvédilol 2 x 25 mg/j, bisoprolol 10 mg/j, métoprolol 200 mg/j, p.ex.).
NB : Bêta bloquants préférables +++ à l’ivabradine (inhibe canal If dans nœud sinusal si rythme sinusal reste > 70 bpm)
- Digitaliques :
Cet agent inotrope inhibe la Na+ / K+ ATP ase. Le Na+ intracellulaire qui s’accumule est
échangé avec du Ca2+. L’augmentation du Ca2+ intracellulaire augmente la contractilité
myocardique. Les digitaliques n’ont pas d’effet sur la mortalité mais réduisent les
hospitalisations pour aggravation de l’insuffisance cardiaque de 30 % chez les patients en
rythme sinusal. Sont d’autant plus efficaces que la dysfonction cardiaque est sévère et que le
patient est symptomatique.
Administrer les digitaliques aux patients qui restent symptomatiques en dépit des IEC et des
diurétiques ou pour ralentir la réponse ventriculaire en cas de fibrillation auriculaire (digoxine
0.25 mg/j, préférer une dose plus faible si la fonction rénale est altérée, chez un sujet peu
corpulent, > 70 ans). De nombreux médicaments augmentent les taux plasmatiques de
digoxine (spironolactone, nombreux médicaments antiarythmiques, érythromycine, tétracyclines, inhibiteurs de la pompe à proton).
La toxicité des digitaliques est favorisée par l’hypokaliémie et est essentiellement arythmique
(bradycardie sinusale, tachycardie auriculaire, jonctionnelle ou ventriculaire).
Ces arythmies iatrogènes sont traitées par des anticorps anti-digoxine, de la lidocaïne ou de la phénytoïne en cas de tachycardie ou de
fibrillation ventriculaire ou encore de l’atropine ou une stimulation cardiaque externe temporaire en cas de bradycardie.
Il faut éviter la cardioversion électrique.
- Vasodilatateurs directs :
Rôle limité.
Les IEC doivent être préférés aux vasodilatateurs directs, et les antagonistes de l’angiotensine sont préférables aux vasodilatateurs directs en
cas d’intolérance aux IEC. En cas d’angor ou d’hypertension associée à l’insuffisance cardiaque, préférer d’abord les bêta-bloquants, les
IEC, les diurétiques et ensuite seulement l’hydralazine (vasodilatateur direct) associée à des dérivés nitrés ou à un antagoniste calcique
(amlodipine).
Alternatives :
- Inhibiteur phosphodiestérase III (milrinone, enoximone) qui inhibe la dégradation du cAMP,
induit donc une ↑ Ca2+ intracellulaire et une ↑ de la contractilité myocardique
- Stabilisateur du Ca2+ sur la troponine (levosimendan)
A l’étude :
Activateur de la myosine (omecamtiv mecarbil)
Augmenter la sensibilité au NO (plus produite car dysfonction endothéliale) de la guanylate cyclase soluble : permet de rétablir les effets
favorables du NO (vericiguat)
- Traitement antithrombotique :
- Commencer par donner un diurétique pour améliorer les symptômes et réduire la congestion.
- Ensuite, administrer un IEC/inhibiteur récepteur angiotensine-neprilysin, la spironolactone
(augmenter progressivement ces doses pour atteindre les doses maximales
tolérables/recommandées), une gliflozine, puis, quand le patient est stabilisé, un bêta-bloquant
(augmenter progressivement la dose pour atteindre la dose maximale tolérable/recommandée).
Resynchronisation ventriculaire si :
En présence d’un bloc de branche gauche : le ventricule droit est dépolarisé avant le
ventricule gauche = septum interventriculaire attiré vers le ventricule droit, puis vers le
ventricule gauche qui se contracte avec retard, ceci :
- réduit l’efficacité de la contraction du ventricule gauche,
- modifie la conformation de l’appareil sous-valvulaire mitral ce qui aggrave
l’insuffisance mitrale,
-etc…
Défibrillateur si :
h) Traitement chirurgical :
a) Introduction :
b) Présentation clinique :
c) Examen complémentaire :
d) Traitement :
Moyens :
- oxygène si Sp O2 <90% ou PaO2<60 mmHg
- diurétiques de l’anse : furosémide 40 à 100 mg i.v (si p.ex. PAS >110 mmHg)
- dérivés nitrés sublinguaux ou i.v (si p.ex. PAS >110 mmHg)
- dobutamine 2-10 µg / kg / min i.v., et norépinéphrine (si p.ex. PAS <90 mmHg)
- ventilation non invasive
- intubation trachéale et ventilation assistée, assistance circulatoire,
- traitement étiologique en parallèle
(pas de médicaments inotropes négatifs !!: vérapamil, diltiazem, bêta-bloquants, …).
a) Introduction :
b) Examens complémentaires :
c) Présentation clinique :
d) Diagnostic :
e) Traitement :
Consiste surtout à réduire la surcharge volumique (régime hyposodé, diurétiques) et traiter les
pathologies associées (contrôler l’hypertension, traiter l’ischémie myocardique, …).
5.3.1. La myocardite
a) Introduction :
Infectieuse :
Liste des agents infectieux : Coxsackie, influenza, adénovirus, rougeole, rubéole, groupe herpès (CMV, EBV, varicelle), HIV, brucellose,
diphtérie, méningococcose, psittacose, fièvre Q, chlamydia, maladie de Lyme, leptospirose, maladie de Chagas, toxoplasmose, trichinose,
aspergillose, cryptococcose, etc…
En particulier :
- Cytomégalovirus = fréquemment infection chronique, surtout immunodéprimés.
- Diphtérie = Corynebacterium diphtheriae produit une substance toxique pour le myocarde responsable d’une cardiomyopathie dilatée et
d’une polyneuropathie, dans les pays en voie de développement qui ne vaccinent pas les enfants.
- Maladie de Lyme = surtout altération de la conduction auriculo-ventriculaire, rarement cardiomyopathie.
- Virus de l’HIV = dans les stades avancés. Mécanismes controversés : effet du virus HIV ou des affections opportunistes associées (CMV,
mycoses), de la dénutrition, de la toxicité médicamenteuse (antiviraux, antibiotiques), de la toxicomanie (cocaïne) ?
- Maladie de Chagas = infection cardiaque non virale la plus fréquente dans le monde due au parasite Trypanosoma Cruzi, transmis par une
piqûre d’insecte (Brésil, Argentine). Une infection chronique survient après une période de latence de 10-30 ans chez 10-30 % des patients.
Est caractérisée par une de dilatation ventriculaire et des parois amincies par la fibrose. Pas de traitement médical curatif, récidive après la
transplantation cardiaque.
Toxique :
Alcool,
Anthracyclines…
Auto-immunitaire :
3 à 6% des affections virales comportent une atteinte myocardique qui peut rarement déclencher une réaction auto-immunitaire.
b) Présentation clinique :
Atteinte souvent asymptomatique, rarement insuffisance cardiaque fulminante avec douleurs thoraciques imitant l’infarctus, arythmies
ventriculaires, altération de la conduction auriculo-ventriculaire ou intra-ventriculaire.
Survient parfois quelques jours ou semaines après une infection virale. Forme subaiguë avec douleur précordiale atypique, palpitations,
asthénie, dyspnée à l’effort.
Souvent résolution endéans les 4-12 semaines, parfois l’inflammation peut devenir chronique avec persistance des symptômes et tableau de
cardiomyopathie dilatée.
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
Cf. traitement symptomatique de l’insuffisance cardiaque congestive systolique. Eviter l’activité sportive avant la normalisation de la
fonction ventriculaire gauche. Médicament anti-infectieux selon le cas. Les immunosuppresseurs sont controversés car ils peuvent favoriser
l’infection virale.
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Les patients présentent une hypertrophie ventriculaire d’origine inexpliquée, plus souvent
asymétrique (affecte surtout le septum inter-ventriculaire) que diffuse. L'hypertrophie altère
la relaxation et la compliance ventriculaire (dyspnée à l’effort, dilatation auriculaire).
Les arythmies auriculaires et ventriculaires sont fréquentes ainsi qu’une ischémie
myocardique (en raison de l’hypertrophie ventriculaire et des lésions microvasculaires).
L’hypertrophie réduit la cavité ventriculaire, mais les ventricules restent hyperdynamiques.
Une hypertrophie marquée en présence d’une fonction systolique ventriculaire altérée doit
faire penser à d’autres causes telles que l’amyloïdose ou des maladies métaboliques (maladies
mitochondriales, maladie de Fabry, etc.…).
L’obstacle créé par l’hypertrophie septale induit un flux de haute vélocité, qui attire la valve
mitrale antérieure vers le septum interventriculaire par un effet Venturi. Ce mouvement
anormal est favorisé par un allongement de la valve mitrale et une insertion anormale des
muscles papillaires. Il en résulte que plus d’1 patient sur 4 développe une obstruction
intraventriculaire entre la chambre de chasse ventriculaire et l’aorte au repos ou durant
l’effort.
Le contact répété entre la valve mitrale antérieure et le septum interventriculaire peut induire
une zone de fibrose. Est associé à une insuffisance mitrale.
Fatigue musculaire périphérique (secondaire ou mutations communes avec celles du
myocarde).
- Généralement asymptomatique.
- Sinon asthénie, dyspnée, palpitations, angor (élévation de la pression intra-ventriculaire et
altération de la microvascularisation), syncope.
- Souffle éjectionnel para-sternal gauche qui augmente lors de la réduction du retour veineux,
car ceci diminue la taille du ventricule gauche et ceci aggrave l’obstruction (Valsalva,
position debout).
- Souffle de régurgitation mitral fréquemment associé.
Complications :
Mort subite (< 5 % / an, risque enfant ou jeune adulte > si l’affection est découverte chez un
sujet plus âgé),
Fibrillation auriculaire (5 % / an d’embolies systémiques).
d) Traitement :
-Bêta-bloquants
(Vérapamil peut être utile, mais les vasodilatateurs périphériques sont d’un maniement délicat
car peuvent aggraver subitement les symptômes en aggravant le gradient de pression de part
et d’autre de l’obstacle à l’éjection ventriculaire par vasodilatation périphérique, ce qui
aggrave l’effet Venturi sur la valve mitrale antérieure),
NB : Espoir thérapeutique récent =>mavacamtem : améliore la capacité d’effort, réduit l’obstruction, réduit la classe NYHA,…
a) Introduction :
Affection rare du muscle cardiaque caractérisée par une élévation des pressions de remplissage, alors que le volume et la fonction systolique
ventriculaires sont normaux.
Est la forme la plus rare de pathologie musculaire cardiaque. La compliance ventriculaire est anormale et le remplissage ventriculaire
s’effectue en protodiastole. Le remplissage actif télédiastolique est réduit en raison de l’élévation de la pression ventriculaire.
Causes primaires =
Causes secondaires =
- pathologies infiltratives :
Amyloïdose à transthyretine :
Amyloïdose sénile (90%, ‘wild’ type) :
Dépôts de protéines normales (transthyretine) au niveau cardiaque
Héréditaire (<10%)
Rare (autosomique dominante)
Amyloïdose du dialysé :
Dépôt de fibrilles dérivées de beta-2 microglobuline qui s’accumulent chez le patient dialysé chronique, dépôts surtout ostéo-articulaires.
Traitement :
Sarcoïdose :
Symptomatique chez 5 % des patients, les granulomes induisent des cicatrices fibreuses qui altèrent d’abord la compliance ventriculaire et la
conduction auriculo-ventriculaire, puis la fonction systolique. Traitement corticoïde.
Hémochromatose :
Maladie autosomique récessive (mutation du gène HFE (C282Y)) responsable d’une augmentation de l’absorption digestive du fer et de
dépôt de fer tissulaire. Combine dysfonction systolique et diastolique, d’autant plus marquée que les dépôts de fer sont importants. Les
parois ventriculaires ne sont pas épaissies. Arythmies auriculaires, conduction auriculo-ventriculaire altérée. Diabète sucré, hépatomégalie,
cirrhose, pigmentation cutanée, arthralgies. Ferritine élevée (900-6000 microg/l). Intérêt de la résonance magnétique nucléaire qui évalue
précisément la réponse au traitement. Traitement par phlébotomies, chélateurs de fer…
Fibroses de l’endocarde (sclérodermie, hyper-éosinophilie de > 1500/mm³ quelle qu’en soit la cause = "syndrome de Loeffler", post-radique,
syndrome carcinoïde).
b) Présentation clinique :
Insuffisance cardiaque (asthénie, dyspnée à l’effort) avec à l’examen physique surtout des signes d’insuffisance droite (turgescence jugulaire
durant l’inspiration = "signe de Küssmaul", hépatomégalie, ascite, œdème des membres inférieurs), B3 à l’auscultation, souffle de
régurgitation mitral et tricuspide.
c) Examens complémentaires :
- ECG : bas voltage, pseudo-séquelles d’infarctus, bloc de branche gauche ou droit, altération de la conduction auriculo-ventriculaire suggère
un processus infiltratif, dilatation auriculaire.
- Echographie cardiaque : fonction systolique ventriculaire normale, ventricule gauche non dilaté, dilatation biauriculaire, remplissage
auriculaire essentiellement protodiastolique en raison de l’augmentation de la pression ventriculaire télédiastolique.
- Cathétérisme cardiaque : débit cardiaque réduit, la pression auriculaire droite ne varie pas avec la respiration, pression ventriculaire
diastolique en "racine carrée".
- Biopsie endomyocardique.
d) Traitement :
- De l’affection sous-jacente.
- Diurétiques (mais éviter l’hypovolémie mal tolérée par les ventricules rigides et non compliants).
- Anticoaguler et cardioverser les fibrillations auriculaires après l’adjonction d’amiodarone ou bêta-bloquants.
- Stimulateur cardiaque pour traiter les altérations de la conduction auriculo-ventriculaire.
a) Introduction :
- Forme idiopathique :
Dilatation des oreillettes et des ventricules d’origine indéterminée, plus fréquente chez le sujet
masculin de phénotype noir. Pathogénie incertaine (facteurs génétiques, infection
myocardique virale chronique, pathologie auto-immune).
- Forme secondaire :
Introduction générale :
a) Introduction :
Infectieuse :
- Virale (80 % des péricardites : coxsackie 50 %, adénovirus, échovirus, virus d’Ebstein-Barr, oreillons, varicelle,
hépatite B, …),
- Bactérienne : pneumocoques, staphylocoques, streptocoques, méningocoques, légionellose, tuberculose, …
- Mycoses : histoplasmose, coccidioïdomycose, candidose, blastomycose, …
- Autres : toxoplasmose, amibiase, maladie de Lyme, …
Auto-immune et inflammatoire :
Médicamenteuse :
Autres causes :
b) Présentation clinique :
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
Une péricardite récurrente peut survenir dans 20% des cas, en dépit du succès du traitement
initial. Les récidives nécessiteront la répétition du traitement anti-inflammatoire non
stéroïdien et stéroïdien et la colchicine. Une corticothérapie chronique et la péricardectomie
chirurgicale sont déconseillées.
a) Introduction :
Accompagne les péricardites aiguës, parfois découvert par hasard à l’échographie cardiaque
(extrêmes de la distribution normale du liquide péricardique).
L’épanchement est induit par une inflammation du péricarde (cf. étiologies de la péricardite
aiguë), mais peut aussi être secondaire à des affections non inflammatoires (insuffisance
cardiaque, syndrome néphrotique, hypothyroïdie).
b) Présentation clinique :
c) Examens complémentaires :
- ECG = QRS de faible voltage, alternance électrique (les mouvements cardiaques dans
l’épanchement modifient le voltage du complexe QRS).
- Rx thorax = élargissement de la silhouette cardiaque si épanchement de > 250 ml.
- Echographie cardiaque (examen le plus sensible).
- Résonance magnétique nucléaire (surtout si suspicion de constriction péricardique).
d) Traitement :
Drainage péricardique si :
- tamponnade,
- épanchement purulent,
- drainage diagnostique (diagnostic d’une néoplasie ou recherche d’un germe inhabituel chez
le patient immuno- compromis) éventuellement couplé à une injection de tétracyclines ou
d’antimitotiques pour tarir la sécrétion.
Les épanchements péricardiques néoplasiques ne sont pas toujours dus à une métastase, ils
peuvent occasionnellement être la conséquence d’une lymphadénopathie médiastinale
comprimant le drainage lymphatique péricardique.
5.4.3. La tamponnade
a) Introduction :
Urgence médicale !!! Peut survenir lors d’un épanchement très lentement progressif de 2
litres, ou en cas d’épanchement brutal de 200 ml !
L’augmentation de la pression péricardique comprime d’abord les cavités droites car leurs
parois sont fines et leurs pressions sont basses (la veine cave inférieure intra-péricardique,
l’oreillette droite, le ventricule droit durant la diastole).
Ceci réduit le débit cardiaque et induit une tachycardie réflexe, une vasoconstriction, et une
réduction du débit urinaire.
b) Présentation clinique :
c) Examens complémentaires :
(Le flux mitral expiratoire à l’échographie cardiaque augmente de > 25 % par rapport à la valeur inspiratoire à l’échographie cardiaque par
un mécanisme identique à celui du pouls paradoxal).
d) Traitement :
a) Introduction :
b) Présentation clinique :
c) Diagnostic :
(Le flux mitral augmente de > 25 % durant l’expiration par rapport à l’inspiration, en raison d’une réduction inspiratoire du flux des veines
pulmonaires vers l’oreillette gauche car : 1) la réduction inspiratoire de la pression intra-thoracique diminue également la pression dans les
veines pulmonaires. Cette réduction n’est cependant pas transmise à travers le sac péricardique rigide où les pressions restent élevées, ce qui
réduit le flux entre les veines pulmonaires et l’oreillette gauche durant l’inspiration, 2) l’augmentation inspiratoire de la taille du ventricule
droit réduit la taille du ventricule gauche car le volume cardiaque total emprisonné dans le péricarde rigide est devenu constant (cf. pouls
paradoxal). Ceci permet le diagnostic différentiel avec la cardiomyopathie restrictive où les oreillettes sont aussi dilatées, le flux mitral est
aussi surtout protodiastolique mais les ventricules infiltrés sont épaissis et il n’y a pas de variations respiratoires exagérées du flux mitral car
les mécanismes responsables du pouls paradoxal sont absents).
- Cathétérisme cardiaque.
(Cf. cardiomyopathie restrictive, si ce n’est que les pressions ventriculaires diastoliques gauches et droites sont identiques dans la
cardiomyopathie constrictive (en raison de l’interdépendance entre le ventricule gauche et droit qui sont enfermés dans un sac péricardique
rigide commun), mais plus élevées à gauche de 3-5 mmHg dans la restriction. Les pressions diastoliques auriculaires et ventriculaires sont
plus élevées dans la restriction que la constriction. La restriction cardiaque est associée à une hypertension pulmonaire, qui est rare dans la
constriction).
d) Traitement :
- Diurétiques,
- Exérèse chirurgicale du péricarde (péricardectomie, mortalité de 10 %).
- Péricardite post-infarctus :
Quelques jours ou 1 semaine après un infarctus avec onde Q consécutif à une nécrose
transmurale et une inflammation du péricarde adjacent. Distinction clinique aisée avec
l’ischémie cardiaque.
L’inflammation est souvent localisée ou niveau de l’infarctus transmural (parfois ré-élévation
du segment ST dans la région de l’infarctus, altération de l’onde T).
Processus bénin en soi. Traitement : cf. péricardite aiguë, ne nécessite pas l’arrêt de
l’héparine.
- Syndrome de Dressler :
a) Introduction :
- Idiopathique
- Héréditaire (80% ont mutation gène Bone Morphogenic Protéine Receptor type 2)
- Connectivites (sclérodermie, arthrite rhumatoïde, lupus, …)
- Infection HIV (0.5% des patients, mécanisme ?)
- Hypertension portale (5% des patients, toxicité sérotonine non détruite par le foie)
- Shunts G->D congénitaux (cf. Syndrome de Eisenmenger)
- Schistosomiase
- Anémie hémolytique chronique
- Hypertension pulmonaire persistante du nouveau né
- Maladie pulmonaire veno-occlusive (occlusion veines par tissu fibreux)
- Hémangiomatose capillaire
Le facteur le plus important qui conditionne le pronostic vital est la fonction systolique
ventriculaire droite, la survie médiane est de 6 mois si la pression auriculaire droite est >20
mmHg.
b) Présentation clinique :
Les symptômes n’apparaissent que lorsque la maladie est très avancée, ils sont souvent
aspécifiques (dyspnée, douleur thoracique, asthénie).
Dans les formes avancées : œdème périphérique, turgescence jugulaire, palpitations, syncope.
P2 claquant et souffle de régurgitation tricuspide.
« Phénomène de Raynaud » (spasme artériolaire avec pâleur - cyanose cutanée intermittente)
(cf. cours pathologie vasculaire).
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
La tumeur primitive est rare, la tumeur secondaire est 4 fois plus fréquente. Peut être
épicardique, myocardique, endocardique.
Tumeurs primitives :
Malignes :
Bénignes :
Situé dans l’oreillette gauche dans 50% des cas, aspect gélatineux et semi-transparent,
souvent pédonculé au départ de l’endocarde situé près de la fosse ovale, peut se prolaber dans
l’orifice mitral pendant la diastole (!).
Autres : chez l’enfant rhabdomyomes associé à la sclérose tubéreuse, fibromes, tératomes, kystes, lipomes, …
Tumeurs secondaires :
6.1. La syncope
a) Introduction :
Perte transitoire de la conscience associée à une perte du tonus postural avec rémission
spontanée dues le plus souvent à une réduction de la perfusion cérébrale secondaire à la
diminution du débit cardiaque. Diagnostic étiologique difficile car les épisodes sont
transitoires, rares et imprédictibles. L’origine est souvent neuro-cardiogénique (vaso-vagale)
chez l’adolescent ou le jeune adulte et arythmique secondaire à une pathologie organique ou
dégénérative vers 60-70 ans. Morbidité secondaire aux traumatismes occasionnés par la
chute.
b) Physiopathologie :
La diminution brutale du flux sanguin cérébral durant 4-10 secondes réduit l’activité de la
substance réticulée cérébrale, ce qui se traduit par une perte de conscience.
La perte de conscience est accompagnée d’incontinence (urinaire, fécale) et de convulsions en
cas d’hypotension prolongée. L’origine de la syncope est le plus souvent cardiovasculaire
(50 % des cas = syncope vaso-vagale, 30 % des cas = arythmie souvent ventriculaire).
- Hypersensibilité sino-carotidienne :
- Syncope vaso-vagale :
Elle est favorisée par la position debout, immobile et prolongée. Ceci réduit le retour
veineux et diminue le volume ventriculaire alors que l’activation orthosympathique qui en
résulte augmente la contractilité ventriculaire.
Cette situation active les fibres C myocardiques sensibles à la distension et à la pression, ce
qui conduit à une inhibition orthosympathique (vasodilatation) et une activation vagale
(bradycardie). Des réflexes comparables peuvent être induits par la toux, la défécation, la
miction, la peur, la douleur, la déshydratation, postprandial (après un repas copieux),
post effort, chaleur extrême, confinement dans des locaux surchauffés, position debout
après un long trajet en voiture, traitement vasodilatateur ou diurétique excessif, …
La perte de conscience sera précédée de prodromes (chaleur, transpiration profuse, nausée,
assombrissement, champ visuel, cœur qui bat fort, pâleur, état présyncopal, …)
Souvent bradycardie chez le sujet âgé ou tachycardie ventriculaire avec perte de conscience
brutale sans prodrome et retour de la conscience en quelques secondes ou minutes.
L’examen physique recherchera une pathologie cardiaque et/ou un déficit neurologique.
- Neurologique :
c) Présentation clinique :
L’anamnèse est fondamentale et décide des examens complémentaires ainsi que de l’attitude
thérapeutique (éléments en gras sont très importants !).
Syncope
Anamnèse Syncope neurocardiogénique Epilepsie
arythmique
Prodromes Lipothymie (chaleur,
Absent ou transpiration profuse,
Aura
palpitations nausée, assombrissement
champ visuel)
Durée de la perte de Secondes à
Souvent < 60 secondes Variable
conscience : minutes
Mouvements
Fréquent Rare Toujours
tonico-cloniques :
Récupération Secondes à Minutes à
Minutes
endéans : minutes heures
Malaises
Parfois Souvent Rares
présyncopaux :
Relation avec la Non
position : (Aggravé si Généralement debout Non
debout)
Palpitations
Parfois Parfois Non
associées :
Pathologie cardiaque
Souvent Non Non
associée :
Hypotension
Non Souvent Non
orthostatique :
d) Examens complémentaires :
- ECG.
- EEG.
- " Tilt-test" à effectuer si le patient ne présente pas de pathologie cardiaque et que l’on
suspecte une origine vaso-vagale. On cherche à reproduire la syncope vaso-vagale en
demandant au patient de rester immobile sur un support incliné à 70° durant 15-45 minutes.
Ceci augmente la rétention veineuse au niveau des membres inférieurs tandis que de
l’isoprotérénol (bêta mimétique) peut être perfusé pour augmenter la contractilité
myocardique.
- Epreuve électrophysiologique :
Nécessite l’introduction d’électrodes d’enregistrement et de stimulation cardiaque via une
veine fémorale, détermine la fonction du nœud sinusal, le risque de bloc auriculo-ventriculaire
et la propension auriculaire et ventriculaire aux arythmies. A réserver de préférence aux
patients avec dysfonction ventriculaire ou séquelles d’infarctus, particulièrement pour
rechercher une tachycardie ventriculaire.
Les conditions d’enregistrement sont cependant artificielles et les troubles du rythme
déclenchés ne reproduisent pas souvent les symptômes du patient. Leur relation avec la cause
réelle de l’arythmie n’est pas toujours claire.
e) Traitement :
Arythmies :
Syncope vaso-vagale :
S’asseoir ou se coucher dès le début des symptômes et surélever les jambes, cela normalise le
retour veineux = réveil !
Eviter les situations qui favorisent les malaises (station debout immobile prolongée, etc. …),
- Hydratation et apports sodés adéquats.
- Bas de contention si insuffisance veineuse.
a) Introduction :
La fréquence cardiaque est < à 60 bpm et est éventuellement inappropriée pour les besoins
physiologiques en raison d’une dysfonction du nœud sinusal.
b) Physiopathologie :
Le nœud sinusal conditionne le rythme cardiaque chez le sujet sain, il est vascularisé par une
branche de l’artère coronaire droite dans 60 % des cas. La fréquence cardiaque de repos est
conditionnée par une inhibition vagale permanente, sans quoi la fréquence cardiaque de repos
serait de 90-100 battements/minute.
ECG :
Arythmie sinusale bénigne du sportif : variation cyclique du temps entre deux ondes P
de > 10 %, liée aux variations de la balance ortho et parasympathique, accélération à
l’inspiration, ralentissement à l’expiration. Les ondes P sont toutes normales suivies de
complexes QRS normaux.
Bradycardie sinusale si la fréquence cardiaque est < 60 bpm et si les ondes P sont toutes
normales à l’ECG et suivies de complexes QRS normaux. Le patient passe en rythme
jonctionnel si la fréquence du nœud sinusal devient < à celle du nœud auriculo-ventriculaire
qui prend alors le relais (fréquence de ± 60 bpm),
- des tachycardies atriales (fibrillation, flutter). L’alternance de RC trop lent et trop rapide est
appelée le "syndrome bradycardie-tachycardie". L’arrêt des accès de tachycardie est
fréquemment accompagné de longues pauses sinusales.
- altération de la conduction auriculo-ventriculaire.
c) Présentation clinique :
d) Examens complémentaires :
- ECG.
- Enregistreur ambulatoire du RC à la recherche d’une pause sinusale symptomatique > 3
secondes. Faire un enregistrement durant 24 heures si les symptômes sont fréquents ou un
enregistrement de longue durée (p.ex. 7 jours) si les symptômes sont rares,
- Epreuve d’effort (altération de l’accélération physiologique du rythme cardiaque),
- Epreuve électrophysiologique en cas de pathologie "intrinsèque". Ceci guide le choix du
stimulateur cardiaque : stimulation par une sonde uniquement auriculaire si la conduction
auriculo-ventriculaire est normale ou stimulation par une sonde placée dans l’oreillette et une
sonde positionnée dans le ventricule si la conduction auriculo-ventriculaire est altérée.
e) Traitement :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
Type Mobitz II = l’espace PR est constant et une onde P n’est pas conduite dans les
ventricules.
Le type de bloc AV du deuxième degré a une importance clinique et thérapeutique. Les blocs
AV de type Mobitz I et II accompagnés d’un complexe QRS normal témoignent d’une
altération de la conduction dans le NAV, moins susceptible de progresser rapidement vers un
bloc AV du troisième degré. Si le bloc AV est associé à un bloc de branche (surtout en cas de
Mobitz II), le bloc de conduction est situé dans le système His-Purkinje et est susceptible
d’évoluer vers un bloc AV du troisième degré.
Type 2/1 = une onde P sur 2 est conduite au niveau des ventricules.
. Bloc bifasciculaire :
Bloc de branche droit associé à un hémibloc gauche antérieur ou postérieur.
Parfois associé à un bloc AV du premier degré.
c) Présentation clinique :
Varie suivant la sévérité du bloc et la fonction cardiaque sous-jacente (l’affection est plus
symptomatique chez le sujet âgé sédentaire) : asymptomatique, dyspnée, lipothymies,
syncope.
Le BAV de type Mobitz II avec QRS large précède la "syncope de Stockes-Adams" et le bloc
AV du troisième degré.
Le BAV du 3ème degré s’accompagne de contractions auriculaires contre une valve tricuspide
fermée. Ceci induit des "ondes de canon" au niveau du pouls jugulaire tandis que l’intensité
du B1 est variable (car le degré d’ouverture mitral est variable lorsque le ventricule se
contracte).
Un bloc de branche droit accompagné d’un segment ST surélevé et décroissant et d’une onde
T négative en V1-V2 doit faire évoquer le "syndrome de Brugada" qui peut induire une mort
subite chez des sujets apparemment sains (mutation gène canal Na+).
d) Examens complémentaires :
- ECG
- Enregistrement ambulatoire du rythme cardiaque
- Etude électrophysiologique (les blocs AV proximaux ont un meilleur pronostic)
e) Traitement :
a) Introduction :
b) Examen complémentaire :
c) Traitement :
- Etiologique.
- Parfois bêta-bloquants (p.ex. aténolol 25 mg/j, bisoprolol 2.5 mg/j).
a) Introduction :
NB : Forme atypique (rare, RP (=voie lente) > PR (=voie rapide), onde P rétrograde négative bien visible en DII, aVF, D3 et V6, positive
V1)
La tachycardie (forme typique dans cet exemple) est déclenchée par une extrasystole atriale
qui trouve la voie rapide dans sa période réfractaire suite au passage de la dépolarisation
auriculaire précédente. La voie lente est sortie de sa période réfractaire et est prête à être
dépolarisée. Si le temps de conduction dans la voie lente est suffisamment long, la voie
rapide aura le temps de sortir de sa période réfractaire et pourra conduire l’influx de façon
rétrograde et déclencher la tachycardie.
En présence d’un rythme sinusal, une partie du ventricule est dépolarisée par un faisceau
électrique anormal entre l’oreillette et le ventricule ("le faisceau de Kent"). L’influx
électrique à travers le "faisceau de Kent", est rapide et atteint le ventricule avant la
dépolarisation qui transite lentement par le NAV.
NB : D’autres types de connections électriques anormales existent, mais ils sont rares et ne représentent que 2 % des cas ("Syndrome de
Lown-Ganong-Levine" : voie atrio-nodale avec PR court à l’ECG ; fibres nodo-ventriculaires du "faisceau de Manheim").
L’accès de tachycardie est déclenché par une extrasystole auriculaire (qui trouve la voie
accessoire en période réfractaire et descend par le NAV) ou par une extrasystole ventriculaire
(qui trouve le tissu de conduction AV en période réfractaire et remonte de manière rétrograde
par la voie accessoire).
La dépolarisation électrique passe de l'oreillette vers le ventricule en empruntant la voie de
conduction normale, puis remonte vers l’oreillette par la connexion électrique anormale entre
le ventricule et l’oreillette ("tachycardie orthodromique", la plus commune).
Le circuit électrique inverse est plus rare : la dépolarisation descend de l’oreillette vers le
ventricule par la voie accessoire puis remonte du ventricule vers l’oreillette en empruntant le
faisceau de His puis le NAV ("tachycardie antidromique").
b) Présentation clinique :
Les extrasystoles auriculaires et ventriculaires sont parfois décrites comme une "impression
de battement manquant" (le remplissage diastolique est fortement raccourci par l’extrasystole
et le volume systolique éjecté est faible). Les extrasystoles qui dépolarisent le nœud sinusal
(auriculaire ou ventriculaire avec une conduction rétrograde vers les oreillettes) donnent
parfois une sensation de "pression thoracique" (car la diastole qui suit l’extrasystole est
allongée, le remplissage diastolique est important ainsi que le volume systolique éjecté).
Les accès de tachycardie sont décrits comme des accès de palpitations récurrents de durée
variable, dont le premier épisode remonte parfois à l’enfance, accompagnés de malaises
lipothymiques, d’un état présyncopal ou d’une syncope.
La tachycardie jonctionnelle affecte généralement des sujets d’âge moyen sans pathologie
cardiaque associée. L’origine jonctionnelle de la tachycardie est suspectée si les palpitations
peuvent être arrêtées ou ralenties par des manœuvres qui augmentent l’activité vagale
(massage du sinus carotidien, eau glacée sur le visage, respiration profonde, manœuvre de
Valsalva).
Les palpitations sont régulières et rapides et accompagnées de polyurie. Les contractions
auriculaires contre une valve tricuspide fermée donnent des "ondes de canon" dans les veines
jugulaires, ressenties sous la forme d’une pulsatilité au niveau du cou.
La tachycardie jonctionnelle a un début et une fin brutale. La fréquence ventriculaire en
réponse à la tachycardie jonctionnelle varie entre 150-250 bpm.
Les accès peuvent être favorisés par l’exercice, la caféine, les cigarettes, les émotions,
l’alcool.
La voie accessoire se détériore avec l’âge et les patients ont généralement < 50 ans.
Les accès de palpitations sont moins dépendants de variations du système nerveux autonome
et surviennent sans cause favorisante évidente. Cependant le taux de succès des manœuvres vagales
est (paradoxalement) plus élevé que dans la tachycardie jonctionnelle intranodale (TPSV, maladie de Bouvere
L’arythmie peut persister durant plusieurs heures et ne s’arrêter qu’avec un traitement intra-
veineux/cardioversion électrique externe (CEE).
Une tachycardie persistante durant plusieurs mois voire plusieurs années induit une
tachycardiomyopathie dilatée qui sera réversible après l’arrêt du trouble du rythme.
50% des patients avec un WPW présentent des accès de fibrillation auriculaire paroxystique
qui peuvent exceptionnellement induire une fibrillation ventriculaire et une mort subite
(précipitée par des médicaments qui bloquent plus le NAV que la voie accessoire tels que les
digitaliques, vérapamil, diltiazem, manœuvres vagales, adénosine, et aussi amiodarone). Si
FA et WPW : pas de traitement inhibant le NAV et si patient : instable = CEE, sinon si patient
stable : procainamide iv, si échec CEE
c) Examens complémentaires :
Les formes typiques comportent un circuit de réentrée antérograde lent (espace P->R long)
suivi par une réentrée rétrograde rapide (espace R->P court). Ceci active quasi simultanément
les oreillettes et les ventricules. L’onde P rétrograde, dont l’axe électrique est négatif dans les
dérivations frontales (onde négative en DII, DIII, aVF), est cachée au sein du complexe QRS
ventriculaire ou est à peine visible sous la forme d’une onde S en DII ou r’ en V1. L’accès de
tachycardie est précédé par une extrasystole auriculaire.
NB : les formes atypiques cheminent par la voie rapide antérograde (espace P->R court) puis par la voie rétrograde lente (espace R->P long).
Les ondes P sont négatives en DII, DIII, aVF avec une distance RP (voie lente) > PR (voie rapide).
Les complexes QRS sont fins (sauf en cas d’anomalie de la conduction intra-ventriculaire
préalable) car la dépolarisation ventriculaire s’effectue par la voie normale du faisceau de His,
puis par les branches gauches et droites et ensuite par le réseau de Purkinje.
Espace PR court (<0,12 sec) et onde delta. L’onde delta est d’autant moins bien visible à
l’ECG qu’elle dépolarise une plus petite portion du ventricule, ce qui survient si la voie
accessoire est située loin du NAV. Ainsi les voies accessoires droites ou septales sont mieux
vues à l’ECG que celles situées dans la région latérale gauche car la voie accessoire est alors
activée tardivement après le NAV. L’inhibition de la conduction par le NAV, par des
digitaliques favorise la dépolarisation ventriculaire par le faisceau accessoire et aggrave la
pré-excitation (augmentation de l’onde delta à l’ECG).
Durant la tachycardie orthodromique, le faisceau accessoire est activé par voie rétrograde, et
on ne voit donc plus d’onde delta avant le complexe QRS. Les complexes QRS sont normaux
et la fréquence ventriculaire varie entre 180-250 bpm et dépend de la vitesse de conduction
lente à travers le NAV (car la conduction dans la voie accessoire est rapide, l’espace PR >
RP). L’onde P rétrograde est visible dans le segment ST qui suit le complexe QRS.
d) Traitement :
Varie entre l’abstention thérapeutique si les accès sont rares et spontanément résolutifs, et le
traitement curatif invasif (au moyen d’un cathéter inséré via la veine fémorale permettant une
ablation par radiofréquence du circuit de réentrée, très efficace).
- Traitement aigu :
- Une hémodynamique instable (pression < 90/60 mmHg) nécessite une cardioversion
électrique externe immédiate (situation rare),
- Si hémodynamique stable (le plus fréquent), les QRS fins (tachycardie jonctionnelle ou
orthodromique) ou larges (tachycardie antidromique) et le rythme est régulier (cad il n’y a pas
de FA) :
Si échec de l’adénosine :
Et stabilité hémodynamique et pas d’insuffisance cardiaque décompensée et pas de traitement
oral chronique par anticalcique (p.ex. amlodipine), … : Esmolol i.v. (bétabloquant à courte
durée d’action)
Ou si stabilité hémodynamique et FEVG >40% et pas de traitement chronique par béta
bloquant (p.ex. bisoprolol) et pas de suspicion de tachycardie ventriculaire et pas de FA avec
pré-excitation, … : Vérapamil ou diltiazem iv
- Si échec ou dans toutes les autres situations : CEE
- Traitement chronique :
Si le patient refuse l’ablation par radiofréquence ou si les symptômes sont rares, si la voie
accessoire conduit lentement, s’il n’y a pas de FA pré-excitée ou de tachycardie antidromique,
si le patient n’effectue pas un métier à risques (pilote d’avion, …) :
Diltiazem ou vérapamil s’il n’y a pas d’insuffisance cardiaque, sinon bêta-bloquant.
a) Introduction :
Activité électrique chaotique auriculaire dont le rythme varie entre 350 et 600 bpm. Ne
s’accompagne pas d’activité contractile auriculaire.
La FA est due à de multiples petites vagues de réentrée auriculaire.
La prévalence de la FA augmente avec le vieillissement (10 % après 80 ans).
b) Physiopathologie :
L’hypertrophie et la dilatation auriculaire prédisposent à la FA. Elles sont induites par des
processus pathologiques variés (fibrose, nécrose, infiltration graisseuse ou amyloïde,
inflammation).
c) Présentation clinique :
d) Examens complémentaires :
Rappel :
e) Traitement :
Objectifs :
Prévenir les accidents thromboemboliques et supprimer les symptômes (avec un traitement
antiarythmique qui maintient le patient en rythme sinusal ou avec des médicaments qui
ralentissent la réponse ventriculaire à la FA).
Une FA consécutive à une sténose mitrale modérée à sévère doit toujours être anti coagulée
par une antivitamine K, de même que si le patient est porteur d’une valve mécanique (! les
anticoagulants directs (dabigatran, rivaroxaban,…) sont contre-indiqués dans cette situation !)
Quand faut-il anticoaguler une FA non consécutive à une pathologie valvulaire mitrale (et
en l’absence d’autres indication de coagulation) ?
C Insuffisance cardiaque (le C étant pour le terme anglais Congestive heart failure) ou
fraction d'éjection diminué/préservé. 1 point
S antécédent d'accident vasculaire-cérébral même transitoire (le S étant pour le terme anglais
2
de Stroke, le 2 en indice étant le « poids » de ce paramètre : 2 points).
A Âge compris entre 65 et 74 ans. 1 point. (Modifie le risque, mais pas un risque en soi)
Sc Femme (SC étant l'acronyme du terme anglais « Sex category »). 1 point
De manière générale concernant la CEE: sera d’autant moins efficace que FA dure depuis
longtemps (p.ex. > 2 années) si la pathologie cardiaque est avancée ou si l’oreillette gauche
est très dilatée, efficacité augmentée par un pré traitement par amiodarone, avoir kaliémie
optimale > 4.5 meq/l.
coronaire, soins intensifs) afin de réaliser une surveillance continue de l’ECG et des
paramètres cardio respiratoires.
Vernakalant (i.v., +/- 50% endéans 10 min.) : Hypotenseur, CI : si hypotension, NYHA III-
IV, QT allongé, sténose aortique serrée, …
Amiodarone (i.v., +/- 40% endéans plusieurs jours) : Phlébite, hypotension, bradycardie,
BAV, QT allongé, dernier recours si dysthyroïdie. Préférable si insuffisance cardiaque, ralenti puis
resinusalise.
Ibutilide (i.v., +/- 40% endéans l’heure) : CI si QT prolongé, HVG sévère, FEVG abaissée,
induit torsades de pointe.
Une alternative … l’automédication (‘pill in the pocket’ en cas d’accès de FA), après avoir
vérifié la sécurité et l’efficacité de cette thérapie lors d’une hospitalisation, chez un patient
dont la conduction auriculoventriculaire est préalablement ralentie par un bétabloquant ou du
diltiazem, le patient s’administre une dose de charge de flecainide ou propafénone par voie
orale (resinusalisation plus rapide mais légèrement moins efficace qu’en milieu hospitalier).
Comment maintenir le patient en rythme sinusal (si les accès de FA sont très
symptomatiques) :
Deux exemples :
Amiodarone : traitement le plus efficace, mais aussi le plus toxique à long terme (interactions
médicamenteuses, toxicité hépatique, pulmonaire et thyroïdienne, allonge QT mais torsades
de pointe rares, stop si QT> 500 ms, …). Peut être administré si FEVG réduite.
Après au moins 1 tentative de traitement pharmacologique inefficace, c’est plus efficace que
le traitement pharmacologique de classe I ou III pour maintenir un rythme sinusal, tend à être
plus efficace sur les symptômes.
Il y existe un risque de décès procédural <1/1000, surtout par tamponnade. Il faut poursuivre
une anticoagulation selon le Score CHA2DS2-VASc même si le patient semble rester en
rythme sinusal. Ce traitement est indiqué en cas de tachycardiomyopathie réfractaire (rare).
En présence d’une FEVG réduite, il améliore la qualité de vie, la fonction VG et tend à
réduire les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, voire même la mortalité.
a) Introduction :
Le flutter auriculaire typique est dû à une arythmie par réentrée qui emprunte une voie de
conduction lente située dans la région inféro-postérieure de l’oreillette droite. Le circuit de
réentrée est confiné à l’oreillette droite, il n’entreprend pas l’oreillette gauche qui est activée
passivement. La dépolarisation tourne en sens anti-horaire si on regarde l’oreillette droite par
la pointe du cœur.
Il existe cependant de nombreuses autres formes de flutter atypiques qui empruntent des
circuits de réentrée différents et qui alternent avec des périodes de FA.
Le flutter auriculaire est associé à des affections qui dilatent les oreillettes (pathologie
valvulaire, pulmonaire, …)
b) Présentation clinique :
Cf. FA.
c) Examens complémentaires :
. ECG :
Forme typique :
L’activité électrique régulière auriculaire en "dents de scie" a une fréquence de 300 bpm et est
mieux visualisée dans les dérivations inférieures (ondes "F" négatives en D2, D3, aVf).
Forme atypique :
Autres formes avec fluctuations sinusoïdales de la ligne de base, aspect de FA organisée dont
la fréquence est > à 300 bpm, ondes de flutter positives en D2, D3, aVF, etc…
La prévention pharmacologique des récidives d’accès de flutter est malaisée car elle risque
d’accélérer le rythme ventriculaire (ne pas administrer d’antiarythmique de classe I sans les
combiner à un médicament qui altère la conduction du NAV). Pour ralentir la réponse
ventriculaire en cas de récidive de flutter : bêta-bloquants, diltiazem, amiodarone si
insuffisance cardiaque (pas très efficace pour resinusaliser, ralenti la réponse ventriculaire,
nombreux effets secondaires).
Une ablation par radio-fréquence du circuit de réentrée du flutter typique est recommandée en
cas d’arythmie récurrente. L’ablation par radiofréquence est moins favorable en cas de flutter
atypique.
Certains flutters alternent avec de la FA et 10 % des patients en flutter ont un thrombus dans
l’auricule à l’échographie transoesophagienne.
a) Introduction :
b) Présentation clinique :
c) Examen complémentaire :
ECG : complexe QRS large non précédé d’onde P, parfois multiple et polymorphe.
d) Traitement :
a) Introduction :
b) Physiopathologie :
La TV est souvent induite par un mécanisme de réentrée chez des patients dont le myocarde
est altéré. Ce myocarde présente des îlots de muscle normal alternant avec des zones de
nécrose et de fibrose. Ces régions conduisent lentement à la dépolarisation électrique et ceci
génère des circuits de réentrée.
c) Présentation clinique :
TV :
La TV lente (fréquence < 150 bpm) donne de la dyspnée, des palpitations, un œdème
pulmonaire, des œdèmes périphériques.
- cardiomyopathie dilatée (dans 50 % des cas le circuit de réentrée passe par une des branches
de conduction, le septum inter-ventriculaire et puis par l’autre branche de conduction),
FV :
Collapsus circulatoire endéans les 3-10 sec. Décès en l’absence de cardioversion électrique.
d) Examens complémentaires :
. ECG dans la TV :
Également :
. ECG dans la FV :
. Etude électrophysiologique :
Elle peut reproduire l’arythmie chez 90 % des patients dont l’arythmie n’a pu être
documentée, chez 50 % des patients rescapés de mort subite, chez 25 % des patients
présentant une syncope inexpliquée dans un contexte de cardiopathie ischémique. L’étude
électrophysiologique est cependant beaucoup moins sensible dans d’autres conditions.
e) Traitement de la TV :
Stabilité hémodynamique :
- procaïnamide i.v. avec risque d’hypotension (ne pas abaisser la PA systolique sous 70
mmHg) et d’allongement du QRS. Réduit la fréquence de la TV puis resinusalise.
(10-15 mg/kg à 50–100 mg/min = ± 1 gr en 10 minutes)
- ou lidocaïne (infarctus du myocarde, 50 à 100 mg IV), sotalol, amiodarone IV.
Chronique :
Une ablation par radiofréquence ou une chirurgie du foyer arythmogène peut être utile dans
des cas sélectionnés. La revascularisation myocardique peut avoir un effet favorable en cas
de cardiopathie ischémique.
f) Traitement de la FV :
g) Pronostic :
La mort arythmique est supprimée par le défibrillateur implantable, mais les décès non
arythmiques persistent, ce qui explique que la classe fonctionnelle de la NYHA (cf. chapitre
5) et la fraction d’éjection ventriculaire gauche restent des facteurs prédictifs importants de la
survie après l’implantation d’un défibrillateur interne.
a) Introduction :
- Forme congénitale ("Syndrome du QT long congénital ") : rare avec des anomalies de l’onde
T et U, les symptômes sont provoqués par la peur ou l’exercice. Est due à des mutations dans
les gènes des canaux Na+ et K+.
NB : ("Syndrome de Romano-Ward" : autosomique dominant, il existe aussi une forme récessive associée à une surdité congénitale :
"Syndrome de Jervel et Lange-Nielsen").
- Forme acquise ("Syndrome du QT long acquis") beaucoup plus fréquente : médicaments qui
prolongent l’espace QT, anomalies électrolytiques, favorisée par l’hypertrophie ventriculaire
gauche et l’insuffisance cardiaque qui prolongent la re-polarisation.
b) Présentation clinique :
- Médicaments
c) Examens complémentaires :
d) Traitement :
- Forme acquise :
INTRODUCTION. ................................................................................................................1
a) Introduction :........................................................................................................................ 21
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 21
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 21
d) Traitement :.......................................................................................................................... 22
3.2. SYNDROME CORONARIEN AIGU .................................................................................................. 22
3.2.1. Angor instable ................................................................................................................ 22
a) Introduction :........................................................................................................................ 22
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 22
c) Présentation clinique :.......................................................................................................... 23
d) Examens complémentaires : ................................................................................................ 23
e) Traitement-principes généraux :.......................................................................................... 24
f) Principes du traitement médical aigu : ................................................................................. 25
g) Principes du traitement médical chronique :....................................................................... 25
h) Pronostic : ............................................................................................................................ 25
3.2.2. Infarctus myocardique avec élévation du segment ST ("STEMI") .................................. 26
3.2.2.1 Phase aiguë .................................................................................................................. 26
a) Introduction :........................................................................................................................ 26
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 26
c) Présentation clinique :.......................................................................................................... 26
d) Examens complémentaires (! le diagnostic est avant tout clinique !) :............................... 27
e) Traitement (phase aiguë) : ................................................................................................... 28
f) Pronostic en phase aiguë : .................................................................................................... 29
3.2.2.2 Phase chronique ........................................................................................................... 29
a) Introduction :........................................................................................................................ 29
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 29
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 29
d) Traitement pharmacologique : ............................................................................................ 30
e) Traitement non pharmacologique : ..................................................................................... 30
3.2.2.3 Indications chirurgicales dans la cardiopathie ischémique ......................................... 31
3.3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DES DOULEURS THORACIQUES : LA DISSECTION AORTIQUE ........................... 31
a) Introduction :........................................................................................................................ 31
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 32
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 32
d) Traitement :.......................................................................................................................... 32
f) Pronostic : ............................................................................................................................. 35
4.1.2 Pathologie valvulaire aortique ........................................................................................ 35
4.1.2.1. La sténose aortique ..................................................................................................... 35
a) Introduction :........................................................................................................................ 35
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 35
c) Diagnostic (! important !) : ................................................................................................... 36
d) Examens complémentaires : ................................................................................................ 36
e) Traitement : .......................................................................................................................... 36
4.1.2.2. L’insuffisance aortique ............................................................................................... 38
a) Introduction :........................................................................................................................ 38
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 38
c) Présentation clinique (! important !) : ................................................................................. 39
d) Examens complémentaires : ................................................................................................ 39
e) Traitement : .......................................................................................................................... 40
4.1.3. Pathologie valvulaire mitrale ......................................................................................... 40
4.1.3.1. Sténose mitrale ........................................................................................................... 40
a) Introduction :........................................................................................................................ 40
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 41
c) Présentation clinique (! important !) : ................................................................................. 41
d) Examens complémentaires : ................................................................................................ 41
e) Traitement : .......................................................................................................................... 42
4.1.3.2. Insuffisance mitrale .................................................................................................... 42
a) Introduction :........................................................................................................................ 42
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 43
c) Présentation clinique (! important !) : ................................................................................. 44
d) Examens complémentaires : ................................................................................................ 44
e) Traitement : .......................................................................................................................... 44
Cas particulier important : Prolapsus valvulaire mitral ("maladie de Barlow") ....................... 46
a) Physiopathologie : ................................................................................................................ 46
b) Diagnostic et examen complémentaire : ............................................................................. 46
c) Traitement : .......................................................................................................................... 46
Cas particulier : Insuffisance mitrale secondaire de la cardiomyopathie. ............................... 46
4.1.4. Pathologie valvulaire tricuspide et pulmonaire ............................................................. 47
a) Présentation clinique : ......................................................................................................... 47
b) Examens complémentaires : ................................................................................................ 47
c) Traitement : .......................................................................................................................... 47
4.1.5. L’endocardite infectieuse ............................................................................................... 48
a) Introduction :........................................................................................................................ 48
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 49
c) Présentation clinique et examens complémentaires :......................................................... 50
d) Diagnostic : ........................................................................................................................... 50
e) Prévention et traitement : ................................................................................................... 51
f) Formes particulières d’endocardite ...................................................................................... 52
4.2. LA CARDIOPATHIE CONGENITALE ADULTE ..................................................................................... 53
a) Introduction :........................................................................................................................ 71
b) Physiopathologie : ................................................................................................................ 71
c) Présentation clinique et diagnostic : .................................................................................... 71
d) Traitement :.......................................................................................................................... 72
5.3.2.2. La cardiomyopathie restrictive et infiltrative.............................................................. 73
a) Introduction :........................................................................................................................ 73
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 74
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 74
d) Traitement :.......................................................................................................................... 74
5.3.2.3. La cardiomyopathie dilatée ......................................................................................... 74
a) Introduction :........................................................................................................................ 74
b) Présentation clinique, examens complémentaires, traitement : ........................................ 74
5.4. PATHOLOGIE DU PERICARDE ...................................................................................................... 75
Introduction générale : ............................................................................................................. 75
5.4.1. La péricardite aiguë ........................................................................................................ 75
a) Introduction :........................................................................................................................ 75
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 76
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 76
d) Traitement :.......................................................................................................................... 76
5.4.2. L’épanchement péricardique .......................................................................................... 77
a) Introduction :........................................................................................................................ 77
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 77
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 77
d) Traitement :.......................................................................................................................... 77
5.4.3. La tamponnade .............................................................................................................. 78
a) Introduction :........................................................................................................................ 78
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 78
c) Examens complémentaires : ............................................................................................... 78
d) Traitement :.......................................................................................................................... 78
5.4.4. La constriction péricardique ........................................................................................... 78
a) Introduction :........................................................................................................................ 78
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 79
c) Diagnostic : ........................................................................................................................... 79
d) Traitement :.......................................................................................................................... 79
Cas particuliers : la péricardite post-infarctus et le syndrome de Dressler. . Erreur ! Signet non
défini.
5.5. HYPERTENSION ARTERIELLE PULMONAIRE..................................................................................... 80
a) Introduction :........................................................................................................................ 80
b) Présentation clinique : ......................................................................................................... 82
c) Examens complémentaires : ................................................................................................ 82
d) Traitement :.......................................................................................................................... 83
5.6. TUMEURS CARDIAQUES. ........................................................................................................... 83