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Résumés A141

tion des facteurs prédictifs de morbimortalité, devrait per- 256


mettre d’adapter le choix de la stratégie de reperfusion au Évaluation de la qualité de prise en charge préhospitalière
niveau de risque du patient. des patients avec suspicion de syndrome coronarien aigu
V. Pittet a, M. Potin b, D. Clerc b, B. Yersin b, B. Burnand a
doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.182 a
Institut universitaire de médecine sociale et préventive,
Lausanne, Suisse
255 b
Centre interdisciplinaire des urgences, centre hospitalier
Syndrome coronarien aigu chez les moins de 30 ans :
universitaire Vaudois, Lausanne, Suisse
le piège de la dissection coronarienne
G. Gheno a, D. Delgado a, D. Savary a, L. Belle b, J.-P. Perfus a
a Mots clés. — Qualité ; Smur ; Syndrome coronarien aigu
Samu 74, centre hospitalier de la région d’Annecy, Annecy,
Introduction. — En Suisse, les urgences préhospitalières sont
France
b régulées via une centrale d’appel unique sans médecin régu-
Service de cardiologie, centre hospitalier de la Région
lateur et sur la base de mots clés. Lorsque celui-ci fait
d’Annecy, Annecy, France
mention de douleurs thoraciques, une médicalisation, en
renfort d’une ambulance, par un service mobile d’urgence
Mots clés. — Dissection coronarienne ; SCA ST+ ; Postpartum
et de réanimation (Smur) est sollicitée dans environ un cas
Introduction. — Du fait de l’augmentation des prises en
sur cinq. Dans le cas où il y a une suspicion de syndrome
charge pour SCA nous pouvons désormais observer un fort
coronarien aigu (SCA), un protocole de prise en charge
échantillon de la population des moins de 30 ans. Remarquant
standard doit être appliqué. Nous en avons évalué l’adhé-
la forte proportion de dissection coronarienne dans cette
rence par les Smur.
population, nous nous sommes intéressés aux étiologies des
Méthodes. — Étude rétrospective des interventions thérapeu-
SCA des patients de moins de 30 ans, afin d’extraire ceux
tiques pour les missions des huit Smur du canton de Vaudois,
souffrant d’une dissection coronarienne.
Suisse (650 000 habitants) entre le 1er janvier 2000 et le
Matériel et méthode.— Nous avons repris la totalité des
31 décembre 2006 avec un mot clé d’engagement : « douleurs
patients de moins de 30 ans pris en charge par notre Smur
thoraciques » associé au diagnostic présumé sur site, établi par
entre le 1er janvier 2006 et le 30 septembre 2007 et souffrant
le médecin du Smur, d’une suspicion de SCA. Identification du
d’un syndrome coronarien aigu, qu’il soit ou non ST positif.
respect des modalités du protocole de prise en charge selon
Nous avons ensuite analysé les prises en charge thérapeuti-
l’acronyme ONAM (oxygène, nitroglycérine, aspirine, mor-
ques et les résultats des coronarographies.
phine), en complément d’un électrocardiogramme (ECG),
Résultat.— Neuf patients de moins de 30 ans ont été pris en
de la mesure de la TA et de la pose d’une voie veineuse.
charge. Pour six d’entres eux, le diagnostic de dissection
Résultats. — Entre 2000 et 2006, 44 714 missions ont été
spontanée d’artère coronaire est posé après coronarogra-
effectuées par les Smur et 4900 ont été sélectionnées sur la
phie. Trois hommes et trois femmes avec comme facteur de
base des critères mentionnés ci-dessus. L’âge moyen des
risque principaux, deux toxicomanies à la cocaı̈ne et deux en
patients était de 68 ans ( 15,3), la proportion des hommes
postpartum. Deux de ces patients ont été thrombolysés.
de 59 %. Le protocole de traitement comprend six étapes
Discussion.— Les dissections coronariennes spontanées sont
devant être suivies dans tous les cas et l’une (morphine), en
une cause rare d’ischémie myocardique. La plupart sont
cas de douleurs persistantes. L’adhérence au protocole était
découvertes lors d’autopsie de mort subite. Prédominante
la suivante : administration d’oxygène 98 %, ECG 89 %,
chez le sujet jeune et, notamment, la femme en postpartum,
mesure de la TA 99 %, nitroglycérine 67 % (si TAs > 100),
elle a d’autres étiologies possibles dont l’association à la
pose de voie veineuse 95 %, aspirine 74 %, morphine 25 % (si
maladie athéromateuse. La cause reste obscure : seule
l’échelle VAS > 5).
l’hypothèse d’une action cytotoxique et collagénolytiques
Conclusion. — Dans la prise en charge en urgence des patients
des éosinophiles présents dans l’adventice en postpartum a
se plaignant de douleurs thoraciques avec suspicion de SCA,
été avancée. La clinique est celle d’un syndrome coronarien
l’adhérence aux procédures de prise en charge, en particu-
aigu et l’ECG est, soit normal si la dissection est simple ou en
lier sur ses aspects thérapeutiques, telles que prise d’aspi-
faveur d’une nécrose si la dissection est occlusive. Le diag-
rine ou de nitroglycérine, devrait être supérieure aux valeurs
nostic ne peut être posé qu’en réalisant une coronarographie
observées. La recherche des causes, outre une probable sous-
en urgence. L’IVA est le plus souvent touchée. Le traitement
déclaration des procédures de traitement effectivement
est, dans la majorité des cas, un traitement médical. Les
réalisées, devront être explorées par des évaluations
thrombolytiques sont sans conséquence sur le devenir des
complémentaires et, le cas échéant, la mise en place de
malades. Quelques angioplasties et pontages aortocorona-
mesures d’organisation et de formation complémentaires.
riens ont été décrits. Le pronostic est excellent et les réci-
dives existent, mais restent rares. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.184
Conclusion. — La dissection coronarienne doit être
évoquée chez tout patient jeune, sans facteur de risque, 257
présentant un syndrome coronarien aigu typique et princi- Études des pratiques du terrain : les leçons d’ESTIM ou
palement chez la femme après l’accouchement. Tous les SCA comment améliorer la reperfusion coronaire aux
du sujet de moins de 30 ans doivent donc faire l’objet d’une urgences ?
prise en charge par coronarographie d’emblée, une écho- C. Audegond, C. Adriansen, C. Alauze, F. Royer, E. Wiel,
graphie endocoronaire confirmera le diagnostic a postériori. P. Goldstein, N. Assez
Pôle de l’urgence, service d’aide médicale d’urgence, centre
doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.183 hospitalier universitaire de Lille, Lille, France

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