Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
recommandations
0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 1137
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 2
Epidémiologie
Tableau 1. Critères d'infarctus du myocarde (Task
En Suisse, selon les statistiques de l’OFS 2005, les ma- force for the redefinition of myocardial infarction)
ladies cardiovasculaires représentent les causes de décès PCI : percutaneous coronary intervention (angioplastie) ; CABG : coro-
les plus fréquentes chez les hommes comme chez les fem- nary artery bypass graft (pontage) ; BBG : bloc de branche gauche.
mes (40%), avant les tumeurs malignes (26%) et sont éga- 1. Elévation et/ou diminution d’un biomarqueur cardiaque (préférentiel-
lement au premier rang chez les personnes plus âgées, lement la troponine) avec au moins une valeur au-dessus du 99e percen-
toujours avec une proportion d’hommes plus élevée à être tile de la limite supérieure de référence (URL) en association avec une
évidence d’ischémie myocardique avec au moins un des points suivants :
victimes d'infarctus. Ces chiffres de mortalité cardiovascu- • Symptômes d’ischémie
laire tendent toutefois à rester stables, voire à diminuer • Modification ECG indiquant une ischémique nouvelle (modification
depuis 1990 (figure 1). du ST-T nouvelle ou BBG nouveau)
• Apparition d’ondes Q pathologiques à l’ECG
• Evidence iconographique d’une perte nouvelle de myocarde viable
ou d’un mouvement régional anormal nouveau
Part des principales causes de décès selon le groupe d’âge, • Mort subite, inexpliquée, impliquant un arrêt cardiaque, souvent
en 2005 avec des symptômes suggérant une ischémie myocardique, et accom-
pagnée par une présumée nouvelle élévation du segment ST ou
Hommes nouveau BBG, et/ou évidence d’un thrombus frais par une corona-
rographie et/ou une autopsie, mais le décès survient avant que les
résultats de sang soient obtenus, ou à un moment avant les modifi-
cations des biomarqueurs cardiaques dans le sang
2. PCI : pour les patients avec des valeurs normales de troponine, une
élévation des biomarqueurs cardiaques au-dessus du 99e percentile URL
est significative d’une nécrose myocardique périprocédurale. Par conven-
tion, une élévation des biomarqueurs supérieure à 3 x 99e percentile
0-24 25-44 45-64 65-84 85 et plus URL définit un infarctus du myocarde secondaire à une PCI. Un sous-
type en lien à une thrombose documentée du stent est également
Femmes reconnu
3. CABG : avec des valeurs normales de troponine, une élévation des
biomarqueurs cardiaques au-dessus du 99e percentile URL est significative
d’une nécrose myocardique périprocédurale. Par convention, une éléva-
tion des biomarqueurs supérieure à 5 x 99e percentile URL plus soit une
onde Q pathologique nouvelle ou un BBG nouveau, ou une occlusion
coronarienne native ou du greffon documentée par angiographie, ou une
évidence iconographique d’une perte nouvelle de myocarde viable sont
définis comme un infarctus du myocarde secondaire à une CABG
0-24 25-44 45-64 65-84 85 et plus
4. Découvertes pathologiques d’un infarctus aigu du myocarde
Maladies cardiovasculaires distingués : d’une part les AI, caractérisés par l’absence
Tumeurs malignes d’élévation des biomarqueurs et d’autre part les NSTEMI,
Maladies de l’appareil respiratoire caractérisés par l’élévation de la troponine. L’AI est défini
Accidents et morts violents comme un angor soit nouvellement apparu (moins de huit
semaines = de novo), soit d’intensité ou de fréquence crois-
Autres causes de décès
sante (crescendo) à l’effort, soit de repos.
Figure 1. Causes de décès en 2005 en fonction du Si l’élévation des biomarqueurs est un élément déter-
groupe d'âge et du sexe minant dans le diagnostic de l’AMI, elle n’est pas une con-
La taille des cercles est proportionnelle au nombre absolu de décès par dition indispensable pour le diagnostic de SCA ; en effet,
groupe d’âge. © Office fédéral de la statistique. dans l’AI, par définition, il n’y a pas d’élévation des tropo-
nines et, inversement, plusieurs autres pathologies peu-
vent s’accompagner d’une élévation de cette protéine (ta-
Définition bleau 3). L’interprétation du taux des biomarqueurs cardia-
Le SCA regroupe un continuum de manifestations aiguës ques doit donc toujours être considérée dans son contexte
de l’athérosclérose : l’AI, l’infarctus NSTEMI et l’infarctus clinique. D’autre part, un angor instable avec des modifi-
STEMI. La maladie coronarienne chronique peut se mani- cations ECG dynamiques importantes en amplitude expo-
fester par un angor dit stable pouvant précéder le SCA. se le patient à un risque de mortalité aussi élevé, voire
L’infarctus aigu du myocarde (AMI) est défini par un con- plus élevé qu’un NSTEMI sans modification ECG et sans
sensus euro-nord-américain de la façon suivante : mise en instabilité hémodynamique, raison pour laquelle l’utilisa-
évidence de nécrose myocardique qu’elle soit électrocar- tion de scores de risque est importante dans les SCA. Les
diographique (onde Q) ou biologique (élévation de la tro- trois entités du SCA sont résumées dans la figure 2.
ponine ou de la fraction MB de la créatinine kinase (CK-
MB)), ceci en conjonction avec une constellation clinique Physiopathologie
compatible avec une ischémie myocardique (tableau 1) et Compte tenu de la physiopathologie de l’athérosclérose,
cette définition classifie l’AMI selon différents critères cli- il est compréhensible que le SCA survienne plus fréquem-
niques d’apparition (tableau 2).3 Dans les SCA sans sus- ment chez la personne âgée dans un contexte de maladie
décalage du segment ST, deux cas de figure doivent être plus diffuse avec des complications hémodynamiques plus
1138 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 0
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 3
1140 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 0
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 4
0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 1141
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 5
Tableau 4. Classification de Killip tion fonctionnelle préalable. En résumé, le risque élevé est
Risque de mortalité hospitalière lors d’AMI (acute myocardial infarctus défini dans les conditions cliniques suivantes : 1) ischémie
– infarctus aigu du myocarde). récidivante malgré un traitement antiangineux intensif ; 2)
Classes Mortalité taux de troponine élevé ; 3) sous-décalage du segment ST
I Pas de râles de stase, pas de B3, 6% nouveau ; 4) symptômes d’insuffisance cardiaque chronique
normotendu (nouveau ou en aggravation) ; 5) diminution de la fonction
II B3 ou râles de stase m 1/3 inférieur 17% systolique ventriculaire gauche ; 6) instabilité hémodyna-
des plages pulmonaires et turgescence mique ; 7) tachycardie ventriculaire soutenue ; 8) PCI (an-
jugulaire gioplastie) dans les six mois et 9) antécédent de CABG
III Râles de stase L 1/3 inférieur des 38% (pontage).13 A cela s’ajoutent deux facteurs de haut risque
plages pulmonaires ou un œdème aigu
qui rendent la décision thérapeutique difficile en raison
du poumon
de leur haute prévalence dans cette population : le diabète
IV Choc cardiogénique ou hypotension 81%
(tension artérielle systolique
et l’insuffisance rénale.
l 90 mmHg) et évidence d’une vaso-
constriction périphérique (oligurie, Prise en charge
cyanose ou transpiration)
L’étape la plus urgente est de poser le diagnostic de
SCA, puis de stratifier les risques (mortalité, cardiovascu-
laire et hémorragique) et, parallèlement, il est crucial d’écar-
Tableau 5. AI/NSTEMI TIMI-score
ter une cause secondaire de SCA telle que l’anémie, un état
Facteurs de risque Points Mortalité ou infarctus fébrile, une déshydratation, une poussée hypertensive, une
myocardique récurrents
ou nouveaux ou ischémie tachyarythmie, etc.).14,15
sévère récidivante
nécessitant une revasculari-
sation en urgence à J14
AI/NSTEMI
Deux cas de figure se discutent : la stratégie invasive
Age M 65 ans 1 1 pt : 5%
(urgente ou précoce) et la stratégie médicale.
M 3 facteurs de risque 1 2 pts : 8% Selon les guidelines 2007 de l’ACC/AHA et de l’ESC, une
coronaire
coronarographie est indiquée pour les patients sans comor-
Cardiopathie ischémique 1 3 pts : 13% bidités majeures, avec des lésions coronariennes acces-
reconnue
sibles à l’angioplastie et ayant un des critères de haut à
Prise d’aspirine au cours 1 4 pts : 20% très haut risque :
des sept derniers jours
• en urgence (l 2 heures) si critères de très haut risque :
Douleur angineuse récente 1 5 pts : 26% persistance ou récidive d’angor sous traitement, insuffi-
Augmentation des enzymes 1 6 pts : 41% sance cardiaque et/ou B3, instabilité hémodynamique ou
Sous décalage de ST 1 – arythmies menaçantes (FV, TV).
L 0,5 mm • En urgence différée ou précoce (l 48-72 heures) si cri-
Score de risque = total des points (0-7). tères de haut risque : élévation de la troponine, change-
Stratification du risque en trois groupes : bas (0-2 pts) ; intermédiaire ments dynamiques du ST-T, diabète, insuffisance rénale
(3-4 pts) ; élevé (5-7 pts). (GFR l 60 ml/min), FE l 40%, angor précoce postinfarctus,
NSTEMI : non-ST elevation myocardial infarction (infarctus du myocarde
sans élévation du segment ST) ; AI : angor instable. antécédent d’infarctus, PCI dans les six mois, antécédent
de CABG, un score TIMI M 4.
Une stratégie invasive-élective (avec investigations car-
Tableau 6. STEMI TIMI-score diaques préalables) ou médicale se discute si le patient
n’a pas de récidive d’angor, pas de signe d’insuffisance car-
Facteurs de risque Points Mortalité globale à J30
diaque, pas de changement ECG, pas d’élévation de tro-
Age M 65 ans l 65 0 0 pt : 0,8% ponine L 6 heures.
65-74 2 1 pt : 1,6%
L 74 3 2 pts : 2,2% Traitement immédiat
Quelle que soit la décision (invasive ou médicale) du-
Diabète ou hypertension 1 3 pts : 4,4%
artérielle ou angor rant la période d’évaluation du patient, il convient de pren-
dre en charge immédiatement le SCA. Le traitement en
Tension artérielle systolique 3 4 pts : 7,3%
l 100 mmHg urgence comprend l’oxygène, une dose de charge d’aspi-
rine (250 mg) en intraveineux (i.v.), puis 100 mg 1x/jour per os
Fréquence cardiaque L 100/min 2 5 pts : 12,4%
(p.o.), du clopidogrel en dose de charge (300-600 mg p.o.),
Killip II-IV 2 6 pts : 16,1% puis 75 mg 1 x/jour, des nitrés en cas d’angor et selon la ten-
Poids l 67 kg 1 7 pts : 23,4% sion artérielle (TA), une antalgie si douleurs, une anxiolyse.
Elévation du segment ST ou BBG 1 8 pts : 26,8%
Time to treatment L 4 heures 1 9 pts-14 pts : 35,9%
Traitement médical
Le traitement médicamenteux, outre le traitement anti-
STEMI : ST elevation myocardial infarction (infarctus du myocarde avec
élévation du segment ST) ; BBG : bloc de branche gauche.
agrégant, comprend : 1) le traitement anticoagulant : l’hépa-
rine (héparine non fractionnée ou héparine de bas poids
1142 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 0
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 6
moléculaire – HBPM), le fondaparinux (inhibiteur sélectif de stent actif ou Drug-eluting stent (DES), la double antiagré-
du facteur Xa) à une dose de 2,5 mg s/c 1 x/jour est préfé- gation est obligatoire pour au moins une année au vu du
ré à l’énoxaparine (HBPM) en raison de son meilleur rap- risque de thrombose tardive du stent, qui bien que rare
port bénéfice/risque de saignement pour une durée de (environ 1%) est une complication aux conséquences le
huit jours (48 heures si on choisit l’héparine). Le fondapa- plus souvent fatales.19
rinux n’a cependant pas sa place dans une stratégie inva- Le traitement anticoagulant est généralement interrom-
sive précoce en raison des risques de thrombose de ca- pu après PCI. En cas de maladie coronarienne sans geste
théters ;16 2) les bêtabloquants en l’absence de signes d’in- de revascularisation, un arrêt de l’anticoagulation par hé-
suffisance cardiaque (métoprolol, carvédilol, bisoprolol) parine fractionnée ou non est préconisé à 48 heures ou à
doivent être débutés rapidement, à titrer en fonction de la la discrétion du clinicien. Avec utilisation de l’énoxaparine ou
TA et du pouls (cible 50-60/min) et des effets secondaires. du fondaparinux, la durée est préconisée pour le temps
Il faut utiliser en priorité une molécule bêta-1 sélective de l’hospitalisation (jusqu’à huit jours). L’anticoagulation
chez des patients connus pour un syndrome obstructif doit être conservée en cas d’indication stricte (fibrillation
pulmonaire. Les anticalciques de type non dihydropyridi- auriculaire(FA), thrombus pariétal, akinésie antéro-apicale
ne sont une alternative ; 3) le traitement de l’insuffisance étendue post-AMI).
cardiaque si nécessaire ; 4) le traitement précoce hypoli-
pémiant en l’absence de contre-indication et quel que Inhibiteurs GP IIb/IIIa des plaquettes
soit le niveau de cholestérol, avec comme but un taux de Chez les patients à risque intermédiaire à élevé, parti-
LDLc l 2,6 mmol/l ; 5) les inhibiteurs de l'enzyme de con- culièrement ceux avec une élévation de la cTnI ou un sous-
version et 6) le contrôle des facteurs de risque selon les décalage du segment ST ou un diabète, le tirofiban ou
recommandations. l’eptifibatide comme traitement précoce initial est recom-
mandé en plus du traitement antiagrégant et anticoagu-
Traitement invasif – PCI et anticoagulation lant. La bivalirudine peut remplacer l’association héparine
Le premier choix de l’anticoagulation est différent selon plus anti-GP IIb/IIIa. Les anti-GP IIb/IIIa doivent être utili-
les guidelines ACC/AHA et ESC comme résumé dans le sés en l’absence d’augmentation du risque hémorragique.
tableau 7. Ces molécules doivent être maintenues pendant et après
En cas de PCI en urgence, l’héparine ou l’énoxaparine la PCI pour 12-24 heures. Les anti-GP IIb/IIIa sont souvent
associées ou non à un anti-GPIIb/IIIa constituent encore le utilisés durant la PCI si les patients n‘ont pas bénéficié d’un
traitement de choix bien que la bivalirudine montre une prétraitement.
efficacité similaire à cette association avec un risque hé-
morragique diminué.17,18 STEMI
En cas de PCI sous traitement de fondaparinux, l’ad- L’angioplastie primaire est le traitement de choix du
jonction d’une dose supplémentaire d’héparine durant la STEMI.20 La fibrinolyse est une alternative lorsque le patient
PCI d’environ 60 U/kg en bolus est requise en raison du présente une douleur thoracique de moins de trois heures
risque de thrombose de cathéter. et que le temps nécessaire depuis l’admission à l’hôpital
Après la coronarographie, avec ou sans PCI, il convient jusqu’à la PCI dépasse 90 minutes (différence Door to Bal-
de continuer l’aspirine à vie et le clopidogrel durant un an loon-Time moins Door to Needle-Time de plus de 60 minutes).21
(étude CURE) en l’absence de risque hémorragique prohi- Les contre-indications absolues à la thrombolyse sont un
bitif (anticoagulation au Sintrom ou autre risque hémorra- antécédent récent d’hémorragie cérébrale, de traumatis-
gique). En cas de risque hémorragique accru, la durée du me facial ou crânien (TC) ou d’accident vasculaire cérébral
traitement antiagrégant sera d’un mois après PCI seulement (AVC). Un patient qui présente un STEMI de plus de trois
si angioplastie sans stent, ou sera fonction du type de stent. heures ne tire pas profit de la thrombolyse et l’angioplas-
S’il s’agit d’un stent nu ou Bare-metal stent (BMS), une dou- tie primaire doit être privilégiée. Récemment, l’angioplas-
ble antiagrégation est obligatoire durant un mois. En cas tie facilitée n’a pas montré d’avantage sur une stratégie
Tableau 7. Résumé des guidelines ESC et ACC/AHA pour l’anticoagulation en cas de NSTEMI
ESC ACC/AHA
Stratégie invasive Bivalirudine : I-B ; héparine : I-C ; Enoxaparine : I-A ; héparine : I-A ; fondaparinux : I-B (avec
énoxaparine : IIa-B héparine en plus en dose standard pendant la PCI,
par exemple 50-60 U/kg en bolus i.v.) ; bivalirudine : I-B
Stratégie invasive Fondaparinux : I-B (avec héparine en plus Enoxaparine : I-A ; héparine : I-A ; fondaparinux : I-B (avec
précoce * pendant la PCI, par exemple 50-100 U/kg en héparine en plus pendant la PCI, par exemple 50-60 U/kg en
bolus i.v.) ; énoxaparine : IIa-B bolus i.v.) ; bivalirudine : I-B
Stratégie Fondaparinux : I-A ; énoxaparine : IIa-B Enoxaparine : I-A ; héparine : I-A ; fondaparinux : I-B ;
conservative fondaparinux si risque de saignement : I-B
1144 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 0
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 7
d’angioplastie primaire sans traitement fibrinolytique préa- pulation L 75 ans.29 Cette atypie est également un phéno-
lable.22,23 Par contre, tout patient fibrinolysé doit bénéfi- mène marqué si la personne souffre de troubles cognitifs.
cier d’une coronarographie dans les plus brefs délais en Cette présentation singulière peut donc amener à sous-
raison du taux élevé d’échecs de fibrinolyse qui est sou- diagnostiquer le SCA14,30 et surtout à différer une prise en
vent asymptomatique (15%)24 avec une mortalité significa- charge invasive.29 Les publications sur la validité de l’anam-
tivement augmentée.25 nèse et de l’examen physique étant basées sur une popu-
La PCI est donc le traitement de choix, ceci associé à un lation jeune avec une présentation typique, nous ne pou-
traitement antithrombotique pharmacologique. Dans ce vons appliquer ces résultats à la population gériatrique.
cadre là, l’héparine associée ou non aux anti-GP IIb/IIIa Les facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels sont
constitue le traitement antithrombotique de choix, bien les mêmes (tabac, hypertension, hyperlipidémie, diabète
que la bivalirudine puisse favorablement remplacer cette et anamnèse familiale) auxquels se surajoute l’âge comme
association. La suite de la prise en charge médicamenteu- facteur de risque indépendant supplémentaire. En effet,
se est la même que pour l’AI/NSTEMI y compris pour ce la mortalité des patients avec SCA de plus de 75 ans est
qui est de l’aspirine et du clopidogrel. plus élevée que dans une population inférieure à 75 ans
(19% versus 5%)31 et ceci en raison de la récidive d’infarctus
Risque de saignement et des complications hémorragiques.29
La stratification du risque de saignement doit faire par-
tie de l’arbre décisionnel de prise en charge.14 Ce risque ECG
dépend de la dose des antithrombotiques utilisée, de leur L’interprétation de l’ECG chez la personne âgée est par-
association et de la durée de leur prise. Le risque augmen- fois difficile ; en effet, l’ECG de base est souvent déjà anor-
te parallèlement à l’âge, avec une fonction rénale diminuée, mal (antécédent d’infarctus du myocarde, HVG, BBG pré-
un bas poids corporel et le sexe féminin. existant, modifications aspécifiques du ST-T, FA, etc.). Il
En cas de saignements mineurs, il conviendrait d’éviter convient donc d’avoir le plus rapidement possible un an-
d’arrêter le traitement. En cas de saignements majeurs, ar- cien ECG et de répéter l’ECG durant la période d’obser-
rêter et/ou neutraliser le traitement anticoagulant et anti- vation pour augmenter la sensibilité de cet examen pour
plaquettaire, à moins que les saignements puissent être la détection d’une ischémie. Un BBG transitoire de même
adéquatement contrôlés avec des interventions hémosta- qu’un ECG normal peuvent également être observés.
tiques spécifiques. Les saignements majeurs augmentent
significativement la mortalité, indépendamment des trans- Enzymes
fusions. Les transfusions semblent améliorer le pronostic Comme cité précédemment, l’élévation des troponines
seulement si l’hématocrite est l 30% et elles peuvent être n’est pas synonyme de SCA. De nombreuses autres patho-
utiles si l’hématocrite est entre 30-33%.26 logies cardiaques et non cardiaques peuvent être à l’origi-
ne d’une augmentation de son taux. Chez la personne âgée,
SYNDROME CORONARIEN AIGU elle est fréquemment le reflet d’une autre pathologie car-
CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE diovasculaire plutôt que de la présence d’un SCA.32 Son
dosage reste toutefois incontournable.
Généralités
On estime que 60-65% des AMI surviennent chez des Score TIMI
patients de 65 ans ou plus et 33% chez des patients de 75 Si les scores tels que le score TIMI, tant pour le STEMI
ans ou plus.27,28 Les patients âgés se présentent plus sou- que pour l’AI/NSTEMI, sont des outils indispensables dans
vent avec un NSTEMI qu’un STEMI, par opposition à une la stratification du risque de la maladie coronarienne, leur
population jeune.29 En l’absence de recommandations et utilité dans le domaine gériatrique est plus limitée, car l’âge
d’études cliniques randomisées dédiées aux patients de étant le facteur prédictif principal de mortalité intrahospi-
plus de 75 ans, le diagnostic et la prise en charge du SCA talière, ce score est le plus souvent élevé.
dans cette population gériatrique doivent être similaires à
ceux des patients plus jeunes avec cependant une consi- Prise en charge14
dération précise des comorbidités et des risques de com- Nous avons peu de données en ce qui concerne la mor-
plications hémorragiques. Le but étant d’assurer un diag- bi-/mortalité de la prise en charge invasive chez la per-
nostic précoce de haute probabilité afin de décider ou non sonne âgée (L 65 ans) et encore moins dans la population
d’une thérapie agressive en fonction du contexte général. très âgée (L 75 ans). Cependant, une étude rétrospective
sur près de 57 000 patients (35% M 75 ans) avec NSTEMI a
Différences montré qu’une approche pharmaco-invasive précoce ré-
Clinique duisait la mortalité par rapport à un traitement plus limité
La symptomatologie est parfois absente ou atypique et plus conservateur.33 Deux études ont montré des résul-
chez la personne âgée qui peut se présenter avec une tats très différents sur la mortalité après PCI en urgence
dyspnée isolée, un état confusionnel, une syncope, voire dans les chocs cardiogéniques.34,35 En ce qui concerne la
une hypotension avec asthénie et/ou une chute secondaire maladie coronarienne chronique, une prise en charge inva-
à un petit débit. L’atypie est plus fréquente chez les fem- sive semble également plus favorable.36,37
mes souffrant d’une hypertension et d’un diabète et peut Sur la base d’études s’adressant à des patients plus
aller jusqu’à 50% de la présentation des SCA dans une po- jeunes, il paraît acceptable de préconiser une prise en
0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 1145
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 8
charge pharmaco-invasive pour les patients gériatriques du clopidogrel à deux, voire quatre semaines. Si une anti-
aussi agressive que pour ceux décrits dans les recomman- coagulation est indiquée (FA, thrombus pariétal, etc.), nous
dations (PCI, antiangineux, antiplaquettaires et anticoagu- privilégions le clopidogrel.38 La durée de l’anticoagulation
lation), mais les risques/bénéfices doivent être discutés, est également sujette à discussion (up to hospital discharge
avec une considération particulière pour la qualité de vie, selon les recommandations 2007 pour NSTEMI). Partant
les souhaits du patient et ses comorbidités avant d’envi- du principe de précaution, en l’absence d’indications strictes
sager des thérapies augmentant le risque de saignement ou de complications devant conduire à une PCI, nous pro-
et/ou d’insuffisance rénale. Les recommandations ACC/AHA posons un arrêt de ce traitement à 48-72 heures si le pa-
200715 prônent les mêmes stratégies thérapeutiques pour tient n’est pas sous fondaparinux.
la population âgée M 75 ans que pour la population plus
jeune en tenant compte des éléments suivants : considérer
les comorbidités, le status cognitif, l’espérance de vie. Il est CONCLUSION
également recommandé de tenir compte des effets hypo- Le syndrome coronarien aigu est une maladie plus fré-
tensifs plus marqués et plus mal tolérés chez les patients quente dans la population gériatrique et grevée d’une mor-
âgés ainsi que la pharmacocinétique. A ce titre, un calcul bi-/mortalité très élevée. Il faut considérer deux groupes :
de la clairance de la créatinine est recommandé chez tous la maladie coronarienne chronique et la maladie corona-
les patients de plus de 75 ans dans des conditions stables rienne aiguë. Dans la prise en charge du SCA, la revascu-
de fonction rénale pour adapter les posologies des médi- larisation a un intérêt tant sur la qualité de vie que sur la
caments avec une attention particulière aux femmes de mortalité. Dans le groupe des syndromes coronariens aigus,
petit gabarit. De plus, un suivi attentif des complications deux cas de figure se présentent : le STEMI et le NSTEMI.
potentielles doit être assuré (complications hémorragiques Ce dernier est la manifestation la plus fréquente dans la
et hémodynamiques). population gériatrique avec une mortalité à un an qui est
supérieure à celle des STEMI.39 Pour les STEMI de moins
Traitement invasif de trois heures d’évolution, la reperfusion en urgence est
Si la stratégie pharmaco-invasive est choisie, elle doit recommandée pour toutes les tranches d’âge en l’absence
donc se faire dans les meilleurs délais par rapport au dé- de contre-indications avec une préférence nette pour l’an-
but des symptômes. Les anti-GP IIb/IIIa ne sont pas pré- gioplastie primaire en particulier pour la population géria-
conisés d’emblée dans cette tranche d’âge en raison du trique chez laquelle le risque d’hémorragie cérébrale est
risque élevé de saignement ne contrebalançant pas le fai- nettement plus élevé. Pour les STEMI de plus de trois
ble avantage perçu sur la mortalité. Lors des PCI, nous heures et moins de douze heures d’évolution, la fibrinoly-
optons plutôt pour des BMS, permettant ainsi de raccour- se n’entre plus en ligne de compte et seule la PCI doit être
cir le temps de la double antiagrégation plaquettaire de considérée. La prise en charge du SCA de type NSTEMI
douze à un mois en cas d’anticoagulation associée ou de est plus complexe, puisqu’elle nécessite une stratification
risque hémorragique accru. du risque pour déterminer la stratégie invasive et son délai.
En l’état de nos connaissances actuelles, l’âge ne doit
Antiagrégation et anticoagulation pas être un facteur limitant pour une prise en charge selon
Le risque de saignement est proportionnel à l’intensité les recommandations internationales, toutefois, la qualité
de l’anticoagulation ainsi qu’à l’association avec des médi- de vie, l’autonomie et l’état physique préexistant sont des
caments inhibant la fonction plaquettaire ou provoquant éléments très importants à considérer dans l’appréciation
des érosions gastriques (AINS, etc.). Les personnes L65 ans globale de la prise en charge invasive ou non.
sont plus à risque de même que ceux souffrant d’une in-
suffisance rénale chronique ou d’une anémie. En l’absence
de stent, la durée de la double antiagrégation est recom-
mandée pour une année. Toutefois, n’ayant pas de données
basées sur l’évidence, nous préconisons un arrêt précoce
1146 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 0
33597_1137_1147.qxp 14.5.2009 9:43 Page 9
Bibliographie
1 Alexander KP, Newby LK, Cannon CP, et al. Acute angina/non-ST-elevation myocardial infarction) develo- perspective (1975-1995).Am J Cardiol 1998;82:1311-7.
coronary care in the elderly, Part I : Non-ST-segment- ped in collaboration with the American college of 28 Roger VL, Jacobsen SJ, Weston SA, et al. Trends in
elevation acute coronary syndromes :A scientific state- emergency physicians, the Society for cardiovascular the incidence and survival of patients with hospitalized
ment for healthcare professionals from the American angiography and interventions, and the Society of tho- myocardial infarction, Olmsted County, Minnesota, 1979
heart association council on clinical cardiology : In col- racic surgeons endorsed by the American association to 1994.Ann Intern Med 2002;136:341-8.
laboration with the society of geriatric cardiology. 2007; of cardiovascular and pulmonary rehabilitation and the 29 Alexander KP, Newby LK, Cannon CP, et al. Acute
2549-69. Society for academic emergency medicine. J Am Coll coronary care in the elderly, Part I : Non-ST-segment-
2 Pfisterer M, Buser P, Osswald S, et al. Outcome of Cardiol 2007;50:e1-e157. elevation acute coronary syndromes :A scientific state-
elderly patients with chronic symptomatic coronary 16 Mehta SR, Granger CB, Eikelboom JW, et al. Efficacy ment for healthcare professionals from the American
artery disease with an invasive vs optimized medical and safety of fondaparinux versus enoxaparin in pa- heart association council on clinical cardiology : In col-
treatment strategy : One-year results of the randomi- tients with acute coronary syndromes undergoing per- laboration with the Society of geriatric cardiology.
zed TIME trial. JAMA 2003;289:1117-23. cutaneous coronary intervention : Results from the Circulation 2007;115:2549-69.
3 Thygesen K, Alpert JS,White HD. Universal defini- OASIS-5 trial. J Am Coll Cardiol 2007;50:1742-51. 30 Brieger D, Eagle KA, Goodman SG, et al. Acute
tion of myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 2007; 17 Stone GW, McLaurin BT, Cox DA, et al. Bivalirudin coronary syndromes without chest pain, an underdia-
50:2173-95. for patients with acute coronary syndromes. N Engl J gnosed and undertreated high-risk group : Insights from
4 Libby P. Current concepts of the pathogenesis of Med 2006;355:2203-16. the global registry of acute coronary events. Chest
the acute coronary syndromes. Circulation 2001;104: 18 Stone GW,White HD, Ohman EM, et al. Bivalirudin 2004;126:461-9.
365-72. in patients with acute coronary syndromes undergoing 31 Paul SD, O’Gara PT, Mahjoub ZA, et al. Geriatric
5 Jayes RL Jr, Beshansky JR, D’Agostino RB, et al. Do percutaneous coronary intervention : A subgroup ana- patients with acute myocardial infarction : Cardiac risk
patients’ coronary risk factor reports predict acute lysis from the Acute catheterization and urgent inter- factor profiles, presentation, thrombolysis, coronary
cardiac ischemia in the emergency department ? A mul- vention triage strategy (ACUITY) trial. Lancet 2007;369: interventions, and prognosis.Am Heart J 1996;131: 710-5.
ticenter study. J Clin Epidemiol 1992;45:621-6. 907-19. 32 Eggers KM, Lind L,Ahlstrom H, et al. Prevalence and
6 Nyman I, Areskog M, Areskog NH, et al.Very early 19 Urban P, Gershlick AH, Guagliumi G, et al. Safety of pathophysiological mechanisms of elevated cardiac tro-
risk stratification by electrocardiogram at rest in men coronary sirolimus-eluting stents in daily clinical prac- ponin I levels in a population-based sample of elderly
with suspected unstable coronary heart disease. The tice : One-year follow-up of the e-Cypher registry. Cir- subjects. Eur Heart J 2008;29:2252-8.
RISC study group. J Intern Med 1993;234:293-301. culation 2006;113:1434-41. 33 Alexander KP, Roe MT, Chen AY, et al. Evolution in
7 Shlipak MG, Lyons WL, Go AS, et al. Should the 20 Antman EM, Anbe DT, Armstrong PW, et al. ACC/ cardiovascular care for elderly patients with non-ST-
electrocardiogram be used to guide therapy for pa- AHA guidelines for the management of patients with segment elevation acute coronary syndromes : Results
tients with left bundle-branch block and suspected ST-elevation myocardial infarction : A report of the Ame- from the CRUSADE national quality improvement ini-
myocardial infarction ? JAMA 1999;281:714-9. rican college of cardiology/American heart association tiative. J Am Coll Cardiol 2005;46:1479-87.
8 Eagle KA, Lim MJ, Dabbous OH, et al. A validated task force on practice guidelines (Committee to revise 34 Hochman JS, Sleeper LA, Webb JG, et al. Early re-
prediction model for all forms of acute coronary syn- the 1999 guidelines for the management of patients vascularization in acute myocardial infarction complica-
drome : Estimating the risk of 6-month postdischarge with acute myocardial infarction). Circulation 2004;110: ted by cardiogenic shock. SHOCK investigators. Should
death in an international registry. JAMA 2004;291: 2727- e82-292. we emergently revascularize occluded coronaries for
33. 21 Nallamothu BK, Bates ER. Percutaneous coronary cardiogenic shock. N Engl J Med 1999;341:625-34.
9 Boersma E, Pieper KS, Steyerberg EW, et al. Pre- intervention versus fibrinolytic therapy in acute myo- 35 Prasad A, Lennon RJ, Rihal CS, et al. Outcomes of
dictors of outcome in patients with acute coronary cardial infarction : Is timing (almost) everything ? Am J elderly patients with cardiogenic shock treated with
syndromes without persistent ST-segment elevation. Cardiol 2003;92:824-6. early percutaneous revascularization.Am Heart J 2004;
Results from an international trial of 9461 patients.The 22 Ellis S. Final results of the FINESSE (Facilitated in- 147:1066-70.
PURSUIT investigators. Circulation 2000;101:2557-67. tervention with enhanced reperfusion speed to stop 36 Trial of invasive versus medical therapy in elderly
10 Killip T, Kimball JT. Treatment of myocardial infarc- events) trial : Evaluation of abciximab + half dose rete- patients with chronic symptomatic coronary-artery di-
tion in a coronary care unit. A two year experience plase, abciximab alone, or placebo for facilitation of pri- sease (TIME) : A randomised trial. Lancet 2001;358:
with 250 patients.Am J Cardiol 1967;20:457-64. mary PCI for ST elevation MI. 2007;Abstract 1760: 951-7.
11 Antman EM, Cohen M, Bernink PJ, et al. The TIMI ESC,Vienna. 37 Pfisterer M. Long-term outcome in elderly patients
risk score for unstable angina/non-ST elevation MI : A 23 Ellis SG,Armstrong P, Betriu A, et al. Facilitated per- with chronic angina managed invasively versus by opti-
method for prognostication and therapeutic decision cutaneous coronary intervention versus primary per- mized medical therapy : Four-year follow-up of the ran-
making. JAMA 2000;284:835-42. cutaneous coronary intervention : Design and rationale domized Trial of invasive versus medical therapy in
12 Morrow DA, Antman EM, Charlesworth A, et al. of the facilitated intervention with enhanced eeperfu- elderly patients (TIME). Circulation 2004;110:1213-8.
TIMI risk score for ST-elevation myocardial infarction : sion epeed to stop events (FINESSE) trial. Am Heart J 38 Fuster V, Ryden LE, Cannom DS, et al. ACC/AHA/
A convenient, bedside, clinical score for risk assessment 2004;147:E16. ESC 2006 guidelines for the management of patients
at presentation : An intravenous nPA for treatment of 24 Ohman EM, Califf RM,Topol EJ, et al. Consequences with atrial fibrillation-executive summary : A report of
infarcting myocardium early II trial substudy. Circula- of reocclusion after successful reperfusion therapy in the American college of cardiology/American heart as-
tion 2000;102:2031-7. acute myocardial infarction. TAMI study group. Circu- sociation task force on practice guidelines and the
13 Site web pour le score GRACE : www.outcomes- lation 1990;82:781-91. european Society of cardiology committee for practi-
umassmed.org/grace/acs_risk.cfm 25 Di Mario C, Dudek D, Piscione F, et al. Immediate ce guidelines (Writing committee to revise the 2001
14 Bassand JP, Hamm CW, Ardissino D, et al. Guideli- angioplasty versus standard therapy with rescue angio- guidelines for the management of patients with atrial
nes for the diagnosis and treatment of non-ST-segment plasty after thrombolysis in the Combined abciximab fibrillation). Eur Heart J 2006;27:1979-2030.
elevation acute coronary syndromes. Eur Heart J 2007; reteplase stent study in acute myocardial infarction 39 Goldberg RJ, Currie K, White K, et al. Six-month
28:1598-660. (CARESS-in-AMI) : An open, prospective, randomised, outcomes in a multinational registry of patients hospi-
15 Anderson JL, Adams CD, Antman EM, et al. ACC/ multicentre trial. Lancet 2008;371:559-68. talized with an acute coronary syndrome (the Global
AHA 2007 guidelines for the management of patients 26 Wu WC, Rathore SS, Wang Y, et al. Blood transfu- registry of acute coronary events (GRACE)). Am J
with unstable angina/non-ST-elevation myocardial in- sion in elderly patients with acute myocardial infarc- Cardiol 2004;93:288-93.
farction :A report of the American college of cardiolo- tion. N Engl J Med 2001;345:1230-6.
gy/American heart association task force on practice 27 Goldberg RJ, McCormick D, Gurwitz JH, et al.Age-
guidelines (Writing committee to revise the 2002 gui- related trends in short- and long-term survival after * à lire
delines for the management of patients with unstable acute myocardial infarction : A 20-year population-based ** à lire absolument
0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 20 mai 2009 1147